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-Après quelques jours d’accalmie, les affrontements ont repris, le 21 août au soir, entre l’armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) à Kibati, à environ 20 km au nord de la ville de Goma. Les Casques bleus se tiennent, eux, “en appui” des forces régulières, près de la ligne de front. Prêts à intervenir pour “protéger les civils”.
Les combats ont repris de plus belle entre l’armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) à Kibati, à près de 20 km de la ville de Goma. Comme lors de précédents accrochages dans l’est de la RDC, les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir pris l’initiative de rouvrir les hostilités.
“Nous avons été attaqués hier soir [le 21 août, NDLR] vers 19 heures par une coalition de l’armée congolaise et des FDLR [Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, NDLR]. Les combats se sont momentanément arrêtés dans la nuit, avant de reprendre ce matin vers 4 heures”, affirme Vianney Kazarama, le porte-parole militaire de la rébellion. “Faux”, lui rétorque le colonel Olivier Hamuli, le porte-parole des FARDC (Forces armées de la RDC) dans le Nord-Kivu, qui dément toute alliance avec les FDLR. “Nous avons été attaqué sur nos positions à Kibati mais nous avons contenu l’assaut des rebelles. Depuis ce matin, l’armée a même un peu progressé sur le terrain ennemi”, ajoute-t-il, sans donner plus de détails.
“Alerte maximale”
Joint au téléphone sur la colline de Munigi surplombant la ligne de front, le colonel Félix-Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco (mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo) confirme la reprise des combats mais se dit “ne pas être en mesure de dire quel camp a attaqué l’autre”. Au bout du fil, on pouvait encore entendre des crépitements des armes légères et des tirs de l’artillerie lourde.
Kibati est coupé en deux : les FARDC contrôlent la partie est du territoire alors que le côté ouest, dénommé localement les “Trois tours”, est occupé par les hommes de Sultani Makenga, le chef rebelle. Au sud de la ligne de front campent les Casques bleus qui sont “en alerte maximale”, selon le colonel Félix-Prospère Basse. “Conformément à leur mandat, les troupes onusiennes sont bien là pour protéger les populations civiles et apporter un appui, en cas de besoin, aux FARDC qui se comportent, pour le moment, très bien au front”, explique le porte-parole militaire de la Monusco.
Aux dirigeants de la société civile du Nord-Kivu qui voudraient voir la brigade d’intervention internationale déclencher rapidement la traque contre les groupes armés, Félix-Prospère Basse salue leur rôle de “sentinelle vigilante”, tout en rappelant que la force offensive de la Monusco s’inscrit dans une démarche globale de la recherche de la paix au Kivu, laquelle tient également en compte des considérations diplomatiques.
“Plus de 75 % de l’effectif de la brigade d’intervention sont déjà déployés, composés essentiellement des soldats sud-africains et tanzaniens. Les éléments précurseurs du bataillon malawite – une centaine d’hommes – sont également arrivés, avec leur logistique. La population du Nord-Kivu doit donc se rassurer, nous avons bien l’intention de mener la traque contre les groupes armés”, assure Félix-Prospère Basse.
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Par Trésor Kibangula– Jeune Afrique