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-Les Nations unies ont dénoncé la mort ou la disparition de plusieurs dizaines de civils, victimes de policiers congolais, selon ses enquêteurs, lors d’une grande opération contre le banditisme à Kinshasa entre novembre 2013 et février de cette année.
Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme (BCNUDH) indique avoir recensé 9 exécutions sommaires et 32 “disparitions forcées” au cours d’une opération coup de point, “Likofi” en Lingala, dans un rapport publié mercredi à Kinshasa.
Le nombre total de victimes pourrait être beaucoup plus élevé, ajoute le rapport, notant que les enquêteurs de l’ONU ont dû faire face à des difficultés diverses comme la réticence des proches des victimes et de plusieurs témoins à s’exprimer, par peur de représailles.
Le document accuse des agents de la police congolaise d’être responsables de ces crimes.
Le général Gaston Luzembo, commissaire général adjoint de la police congolaise, a indiqué qu’une “instruction” était en cours à l’inspection générale de la police” sur l’opération Likofi.
La majorité des victimes d’exécutions sommaires ont été abattues “dans leur quartier, parfois à la sortie de leur domicile”.
Une enquête indépendante
L’ONU indique avoir obtenu des informations de sources concordantes sur “l’implication d’un haut-gradé de la police de Kinshasa et de plusieurs officiers de police” dans les crimes qu’elle a identifiés.
L’organisation demande aux autorités congolaises de “mener des enquêtes promptes, indépendantes, crédibles et impartiales” et de “traduire en justice tous les auteurs présumés de ces violations, quel que soit leur rang”.
L’opération Likofi a mobilisé plusieurs centaines de policiers du 15 novembre 2013 au 15 février 2014 avec le but affiché de débarrasser la capitale congolaise des “kulunas”, bandits habituellement armés de machettes.
Ils sont accusés d’extortions et d’agressions meurtrières contre les habitants.
Plusieurs organisations locales de défenses des droits de l’Homme ont accusé la police d’avoir fait preuve d’une violence hors de proportion pendant cette opération.
En décembre dernier, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, répondant à une question orale d’un député, avait reconnu des dérapages dans certains cas, et la légitime défense dans d’autres.
BBC