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-Les États-Unis ont appelé mardi l’opposition congolaise à s’abstenir de propos “incendiaires” en République démocratique du Congo, minée par une crise politique liée au report de l’élection présidentielle.
“Nous exhortons la coalition du Rassemblement sous la direction d’Étienne Tshisekedi à faire des propositions constructives et pratiques et à s’abstenir de rhétorique incendiaire ou des actions incompatibles avec les normes démocratiques”, note un communiqué de l’ambassade des États-Unis à Kinshasa.
La RDC est minée par une crise politique liée au report de la présidentielle à une date non fixée à la suite d’un accord conclu en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition à l’issue d’un “dialogue national”.
Les conclusions de ces pourparlers ont été rejetées par le “Rassemblement”, regroupement de plusieurs partis d’opposition constitué en juin autour de M. Tshisekedi, opposant historique en RDC, qui avait boycotté ce forum.
En application de cet accord, M. Kabila a nommé jeudi l’opposant Samy Badibanga, un transfuge du parti de M. Tshisekedi, au poste du Premier ministre à qui il a assigné la mission prioritaire d’organiser la présidentielle.
Le “Rassemblement” exige le départ de M. Kabila du pouvoir au terme de son mandat le 20 décembre et a déclaré samedi, avoir déclenché “le compte à rebours” de la fin du mandat du président.
Avant la nomination du nouveau Premier ministre, M. Kabila avait demandé aux évêques catholiques de mener une médiation entre les signataires de l’accord et le “Rassemblement” en vue d’un compromis politique, pour éviter un retour au chaos dans ce pays, qui a déjà été ravagé par deux guerres entre 1996 et 2003.
Les États-Unis estiment que les prochaines semaines seront essentielles pour déterminer si la RDC “poursuit une voie de principes démocratiques et de compromis ou risque de retourner à la violence et à l’instabilité”.
Le parti de M. Tshisekedi n’a pas souhaité réagir immédiatement à l’appel des Etats-Unis.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, la Constitution lui interdit de se représenter, mais le chef de l’État n’a jamais dit expressément qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle.
Les États-Unis demandent au pouvoir et à l’opposition de travailler avec les évêques pour entre autres obtenir “des garanties que le président Kabila ne cherchera pas à briguer un autre mandat”, indique le communiqué.
Avec AFP