Arrivé en opération commando au chevet de son ancien club, Vahid Halilhodzic avait commencé son mandat avec un discours inspiré de Winston Churchill, promettant « du travail et de la souffrance » à ses joueurs englués à la 19e place du classement. Il n’y a pas eu de temps pour les larmes : depuis son arrivée, ses joueurs ont engrangé neuf points en quatre matchs de Ligue 1 et sont remontés, grâce à un succès 5-0 contre Guingamp dimanche 4 novembre, à la dixième place du classement.
Mieux, les Canaris font pour l’instant mentir la réputation défensive de leur entraîneur, et enchaînent les cartons : 4-0 contre Toulouse, 3-0 en Coupe de la Ligue contre Montpellier, 5-0 contre Guingamp. C’est simple, en Ligue 1, les Nantais marquent plus que tout le monde, PSG excepté, depuis l’arrivée de l’ancien attaquant nantais sur le banc. Presque trois buts par match, quand sous Miguel Cardoso, les mêmes joueurs s’en contentaient d’un seul.
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« On a un petit peu “japonisé” Nantes, et ça a payé »
Le technicien bosnien, connu pour sa méthode rigoureuse et besogneuse, a d’abord assisté impuissant au naufrage de son équipe à Bordeaux, pour sa prise de fonction. « On part de loin, sur tous les plans » , déplorait-il après la défaite 3-0. Réclamant à l’envi des efforts supplémentaires et des preuves d’orgueil de la part de ses joueurs, Vahid Halilhodzic semblait promis à un calvaire.
Plus pragmatique que son prédécesseur Miguel Cardoso, resté fidèle jusqu’au bout de son court mandat à ses idées de jeu ambitieuses, l’entraîneur bosnien a pourtant rapidement obtenu l’adhésion de ses joueurs. « J’aime beaucoup le travail que l’on fait avec lui. On a beaucoup changé dans la mentalité, le travail et l’intensité. On se sent bien physiquement et mentalement » , explique le défenseur Diego Carlos.
« Je pense qu’on a un petit peu “japonisé” Nantes dans le travail, dans le comportement, dans le respect, dans la ponctualité, et ça a payé , a dit l’ancien sélectionneur du Japon en conférence de presse, dimanche. Ce n’est pas une baguette magique, ça c’est sûr, parce qu’il y a eu un petit peu de travail. »
Défense solide
Même si le FC Nantes affiche une moyenne de plus de trois buts par match depuis quelques semaines, son entraîneur continue de répéter que tout part de la défense. Depuis la lourde défaite contre Bordeaux, les Canaris n’ont encaissé qu’un seul but. Bien mieux qu’en début de saison, quand la défense nantaise prenait l’eau à chaque match ou presque. Oubliées les longues phases de possession, souvent stérile, du début de saison. Désormais le FC Nantes joue plus bas, attend son adversaire mais parvient à chaque fois à faire la différence en contre-attaque.
Outre son assise défensive retrouvée et la meilleure implication de ses joueurs, le FC Nantes s’amuse dans le sillage d’un exceptionnel Emiliano Sala, deuxième meilleur buteur du championnat avec dix réalisations. Et tout l’effectif a retrouvé confiance. Valentin Rongier, buteur contre Guingamp, abondait dans ce sens après la rencontre : « Si moi je marque c’est que c’est vraiment bon signe. Toute l’équipe se sent bien en ce moment. »
Revenus dans un milieu de tableau qui colle davantage aux ambitions du club, les Nantais vont devoir confirmer sur la durée. Et si les relations avec l’omniprésent président Waldemar Kita sont pour l’instant au beau fixe, elles seront certainement scrutées lors des premiers remous dans la saison du FC Nantes.
« Il faut garder beaucoup d’humilité, mais je pense qu’ils en sont conscients, dit Halilhodzic. Et puis, moi, chaque jour, je leur fais une petite pique pédagogique et psychologique pour leur dire “attention, les gars, quand on gonfle très très vite, ça pète !” »