Regard dans le vague et bouche fermée, Thierry Henry fixe la centaine de supporteurs monégasques descendus au bord de la pelouse pour manifester leur colère à l’encontre de leurs joueurs. Le capitaine Radamel Falcao et son second, Kamil Glik, n’ont pas calmé les nerfs des ultras ayant fait le déplacement à Reims, samedi 3 novembre.
Que pouvaient-ils dire ? L’AS Monaco, championne de France il y a un an et demi, est 19e de Ligue 1 avec une seule victoire depuis le début de saison, toutes compétitions confondues. Elle s’est inclinée en Champagne 1-0, sur une jolie frappe enroulée de Mathieu Cafaro à la 24e minute, et n’a cadré qu’un seul tir.
Dimanche, si Guingamp prend un point à Nantes, Monaco sera lanterne rouge du championnat. Le prochain adversaire des hommes de Thierry Henry en championnat sera le Paris Saint-Germain, au Parc des Princes, pour ce qui ne sera plus un choc. Il semble acquis que les rivaux de l’ASM cette saison seront Amiens, Dijon ou Caen. Coup de chance pour Monaco : ces trois équipes ont aussi perdu, samedi, dans les autres matches de la 12e journée.
Plus haut dans le classement, Lyon et Bordeaux sont repartis dos à dos (1-1), mais ce n’est pas pour autant qu’ils savent où ils vont : l’Olympique lyonnais n’aura pas davantage de certitudes sportives après ce match nul à domicile tandis que les Girondins restent dans le ventre mou avant d’être vendus pour de bon à leur nouveau propriétaire américain et ses objectifs incertains.
Le Danois Andreas Cornelius a inscrit le dernier but de l’ère M6 à Bordeaux, qui sera revendu officiellement mardi, après 500 minutes d’inefficacité des Girondins. Il a égalisé à la 72e minute, répondant à l’ouverture du score, en fin de première période, de Houssem Aouar.
C’est par un déluge de sifflets que le public lyonnais a accueilli la nouvelle contre-performance des siens qui, faut de séduire , parvenaient encore à gagner , ces derniers temps, en championnat. Une partie de ses joueurs a parfois semblé se désintéresser du match à commencer par Memphis Depay qui s’était plaint, le week-end dernier à Angers, de n’être pas titulaire.
Bordeaux pouvait espérer mieux
Bruno Genesio ne l’avait pas sanctionné et l’a placé samedi dans une configuration que certains supporteurs lyonnais appelaient de leur vœu : aux côtés de Moussa Dembélé et devant un milieu en losange dont Nabil Fekir, de retour de blessure, constituait la pointe avancée.
L’organisation tactique a changé à plusieurs reprises mais rien n’y a fait : la cause des maux lyonnais était moins le système que les défaillances individuelles, dont toujours celle de Marcelo, son défenseur central brésilien, doublement coupable sur l’égalisation bordelaise.
« Il est difficile de trouver quelque chose qui peut me plaire , a pesté l’entraîneur des Gones. Certainement, c’est le plus mauvais match depuis très longtemps. »
Bordeaux aurait pu obtenir bien plus à Lyon s’il avait mieux géré ses situations de contre et si ses attaquants, parfois mis en position idéale, s’étaient montrés plus précis : sur 17 tirs, Bordeaux n’en a cadré que trois. Une fois de plus, l’OL a concédé bien trop d’occasions pour un prétendant à l’Europe.
Il faudra un autre Olympique lyonnais pour résister à Hoffenheim, mercredi, en Ligue des champions.