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Par Bamba GUEYE LINDOR
Ca explose chez Bourguiba, chez Sadate, la révolte se prépare chez Senghor, les peuples opprimés se réveillent et rien ne pourra arrêter leurs revendications.
Les peuples d’Afrique auront leur victoire. Pour ceux qui ne le savent pas, le début de la fin du règne du capitalisme a débuté. Le plus surprenant est que cela nous vienne de Tunis. Ce peuple frère que le capitalisme français a cru pouvoir dompter durant toute son existence a débuté une lutte de libération nationale du continent africain. C’est extraordinaire comme la nature fait bien les choses, après plus de 50 ans de domination néocoloniale, presqu’en même temps, la Tunisie de Bourguiba, le Sénégal de son frère Senghor se rebiffent. Après Bourguiba, Ben Ali, a cru avoir bien dompté ce peuple d’Afrique du nord en lui faisant subir toutes les atrocités d’un peuple dominé.
A l’heure où j’écris ce texte, les frères et sœurs du Sénégal se trouvent dans le noir, coupures d’électricité obligent. Le Sénégal traverse une crise infernale et sans précédent. Le peuple souffre encore plus que ses frères tunisiens, les denrées de premières nécessités manquent, les soins inexistants, l’éducation des enfants presque nulle, la révolte ne va pas tarder. On craint le pire. Quel gâchis.
Il est temps que les peuples opprimés se lèvent, quelqu’en soit le prix, pour qu’enfin cesse l’injustice qui s’abat sur eux de décennies en décennies.
Dans le monde, il n’y a qu’un seul peuple, divisé et parqué, surveillé par des maîtres qui veillent bien sur son sort, le manipule, le divise, l’éloigne avec pour seul objectif de défendre leurs intérêts de clan. Ces maîtres sont blancs, noirs et jaunes. Ce qui m’amène à vous dire et confirmer qu’il n’existe pas deux races sur terre mais trois : la race humaine, les peuples, la race animale et la race des faquins que composent les hommes politiques qui dominent ce monde.
Le peuple africain doit rester vigilant, son réveil sera douloureux. On sent la reconquête du terrain perdu par le capitalisme français sur le territoire africain, en commençant par la Côte d’Ivoire. Si vous ne le savez pas, Ouattara défend et défendra toujours les intérêts français. Il sera le deuxième homme fort de l’Afrique de l’ouest après Blaise Compaoré. Malheureusement, je crains fort, qu’Alpha Condé de la Guinée soit le troisième larron, étant donné ses rapports avec Blaise Compaoré.
Les hommes politiques africains, surtout de gauche, sont encore très naïfs s’ils croient au soutien des soi-disant hommes de gauche français, ils se mettent le doigt dans l’œil. Qu’a fait la gauche française depuis 1981 pour le tiers-monde ? De Mitterrand à Jospin, l’Afrique a eu le même traitement que du temps de Giscard et Chirac.
Pour rafraîchir votre mémoire, rappelez-vous de Jean-Pierre Cot, le ministre de la coopération du premier gouvernement de Mitterrand. Ce pauvre Cot s’est vu viré parce qu’il a cru que la France était gouvernée par la gauche. Il fût remplacé par Christian Nucci, « monsieur à fric ». Ce dernier a fait mieux que fauccart en un bref laps de temps.
Les années écoulées nous ont montré, ici en France, que la « gauche plurielle » n’est que l’aile gauche de l’UMP. Sarkozy a démasqué un bon nombre de ces prétendus « hommes de gauche ». Et cela risque d’être confirmé par l’arrivée de Strauss-Kahn du FMI qui espère représenter demain la gauche française pour les élections présidentielles de 2012. Quelle foutaise.
L’Afrique du nord au sud, de l’est à l’ouest, doit se servir de l’histoire pour l’émancipation de son peuple, sans violence mais avec fermeté.
Parmi les revendications du peuple égyptien, la première était de mettre Moubarak dehors, c’est fait ! Deux : de mettre en place un gouvernement d’alliance pendant un temps limité, nous attendons toujours. Trois : de mettre en place une assemblée constituante dont la tâche est de mettre sur pieds une constitution qui débouche sur un Etat laïc et démocratique.
Après la première étape, le soulèvement du peuple, le plus gros reste à faire.
La stratégie américaine est claire, au risque de tout perdre, oncle Sam a lâché Moubarak prenant soin de mettre en place son clone pour mieux revenir. La victoire est loin d’être acquise.
En Egypte, en Tunisie, comme pour tout le continent africain, l’année 2011 sera déterminante. Le système capitaliste a pris des coups ces derniers temps, et comme une bête blessée, il cherche à reprendre du terrain en déstabilisant le continent africain avec l’appui de ses valets. Boigny et Senghor trouvent leurs remplaçants en les personnes de Compaoré et Ouattara. Et le tour est joué.
Sans être pessimiste, je crains que le plus dur reste à faire. Mais, j’ai l’ultime conviction que les peuples africains ont aperçu de loin une lumière que rien ne les empêchera d’atteindre.
La ruée des tunisiens vers l’Europe doit montrer à Sarkozy la faiblesse de ses projets. Ce dernier a continué la mise en place d’un projet pensé par Mitterrand, qui montre aujourd’hui ses limites. Il s’agit de diviser l’Afrique en deux : le Maghreb, l’Afrique du nord, dit « pays méditerranéens », servirait de bouclier pour que les africains « noirs », d’« Afrique noire » n’atteignent pas l’Europe.
Comme vous le savez, avant de passer à l’acte, il faut préparer les cerveaux, et comment faire ?
Depuis le début des années 80, les politiciens français de tous bords ont gavé les peuples à un rythme infernal, en appelant les africains du nord blancs « maghrébins » et les noirs « africains », sans tenir compte du fait que l’Afrique du nord n’est pas blanche, ni l’Afrique noire. Ces hommes politiques ont complètement exclu la Mauritanie du Maghreb, peut-être parce que ce pays est composé de 90% de noirs.
Cette manipulation est très grave et doit-être dénoncée par tous les démocrates. Je vais vous raconter une anecdote qui date de 2000. Dans la lutte des sans-papiers, nous occupions le siège des Verts à Paris. Parmi nous, il y avait un sans-papier tunisien, noir comme Bilal. Mohamed s’est fait chopper à Barbès dans le 18ème arrondissement de Paris et expulsé en Afrique. Devinez où ? Je vous le donne en mille : au Mali !
Voilà les faits. Un noir, africain, sans papier, attrapé à Paris, sera expulsé en Afrique noire !
Ce point m’amène au « discours de Grenoble » de Sarkozy sur les Roms. J’attire l’attention, en particulier celle du peuple français : indexer les Roms était l’arbre qui cachait la forêt.
Monsieur le Président de la République, les Roms sont Européens, non ? Et les accords de Schengen ?
Tout ce bruit sert à banaliser ce que les politiques préparent aux africains pour la prochaine campagne de 2012. Bientôt, la situation deviendra très dure pour eux, ils seront chassés, traqués, parqués et expulsés.
Le peuple français qui a vu l’action menée contre les Roms considérera que si on peut expulser massivement de France des européens, pourquoi pas des gens venus d’ailleurs.
Mais expulser un Rom de Paris vers la Roumanie, c’est comme expulser un breton de Paris vers Rennes. Quelle bouffonnerie !
Je termine ce texte en vous joignant le témoignage d’une expulsion qui a eu lieue la semaine dernière et la vidéo d’un débat avec Besson, ex-ministre de l’immigration.
Bamba GUEYE LINDOR
Le 17 février 2011
TEMOIGNAGE D’UNE EXPULSION :
A-t-on aujourd’hui, le droit de s’indigner en France ???
Voilà l’expérience que je viens de vivre et qui me permets d’en douter.
Le 20 janvier, je prenais l’avion à Roissy pour rentrer à Bamako, au Mali où je vis actuellement. L’avion était prévu à 16 h 05… Il est parti à 20 h 45 !!
Que s’est-il passé pendant ce temps ?
D’abord nous n’avons pu embarquer qu’après une attente de ¾ d’heure… c’est tellement habituel qu’on n’y a même pas prêté attention.
On s’installe dans l’avion normalement (250 passagers) et tout à coup un homme avec un brassard de la police arrive et distribue à certains passagers un tract en leur demandant de le faire circuler aux autres. Imaginez l’interrogation des passagers non francophones.
Voilà quelques passages du texte :
« Vous avez peut-être été sollicité… pour vous opposer à l’embarquement d’une personne expulsée de France… qui embarquera sur ce vol…. La décision de reconduite est un acte légitime de l’Etat français….. Le délit (empêcher l’expulsion) sera puni d’une peine de 5 ans d’emprisonnement et 18000 euros d’amende. » etc etc…. > >
De plus le policier nous a précisé que l’expulsé allait manifester son opposition en criant, en hurlant, en se débattant et de s’excuser pour le désagrément… que cela ne durerait que 5 mn et qu’après le départ de l’avion tout serait terminé !!
L’expulsé est arrivé, encadré par la police et a commencé a hurler «lâchez >>> moi, je veux pas partir… »
Aussitôt, certains passagers se sont levés, indignés par la scène imposée.
Le personnel d’Air France ainsi que les policiers présents leur ont intimé l’ordre de s’asseoir sans quoi l’avion ne partirait pas et que tous les passagers seraient débarqués. Il faut préciser que jamais on n’a su les raisons de son expulsion.
Devant la détermination des passagers révoltés, le commandant de bord a pris la décision de reconduire l’avion au parking et appel a été fait à la police.
On a vu tout à coup surgir une vingtaine de CRS casqués, matraque et bouclier à la main !!!) défilant en file indienne dans les travées de l’avion et se tenant, chacun à l’épaule du précédent. Jusque là tout le monde avait été très digne mais là le débarquement de la force publique dans l’étroit espace devenait des plus comiques et pourtant on n’avait pas envie de rire.
Les passagers qui s’opposaient à l’embarquement de l’expulsé ont été virés à terre. Précision importante le premier policier qui est intervenu photographiait tout le monde en interdisant à qui que ce soit de filmer ou photographier. Un passager a d’ailleurs été expulsé pour cette seule raison.
Je n’ai pas pu photographier mais rien ne m’interdit d’écrire.
J’ajoute qu’un CRS a filmé TOUTE la scène d’expulsion des passagers. Une famille de Maliens, les parents et 3 très jeunes enfants sont descendus de l’avion pour avoir manifesté verbalement leur opposition. Les 3 bébés n’avaient pas mangé et n’avaient pas dormi pendant toute l’intervention. Le père était choqué par le déploiement des forces militaires devant de si jeunes enfants.
Et sur ordre du premier policier, les CRS se sont saisi de passagers assis qui avaient simplement manifesté leur indignation verbalement.
On nous a demandé qui avait encore quelque chose à dire… si vous n’êtes pas d’accord, descendez !!
Il faut bien avouer que devant une scène aussi immonde, devant un tel déploiement de la force on (JE) manque terriblement de courage. On se dégonfle et on a honte. Et on se sent extraordinairement impuissant devant « le savoir faire français en matière de maintien de l’ordre » prôné par MAM.
J’ai pensé aux gens qui, pendant la dernière guerre, étaient témoins des actions de la police de Vichy, que faire, que dire devant un flingue ou une matraque, ou les aboiements des cerbères de l‘ordre….
Quoi qu’ait fait cet homme, on n’avait pas à prendre 250 passagers en otages, sans leur donner les raisons de cette décision.
Pourquoi ne pas nous avoir avertis avant l’embarquement ??? Nous aurions pu prendre notre décision en toute liberté. On cautionne, on embarque. On ne cautionne pas, on prend un autre avion.
Pendant ce temps, des familles, des amis… nous attendaient à Bamako.
Heureusement le téléphone fonctionnait. Mais que disait Air France sur son site : « En raison de problèmes techniques l’avion a dû faire demi tour » !!!… (Cf. copie d’écran en pièce jointe).
Devra-t- on déposer plainte contre Air France comme certains l’ont fait pour les actions de la SNCF ???
Les passagers contestataires débarqués, l’expulsé a continué à protester…
Puis finalement a été reconduit à terre.
Mais les passagers contestataires ont refusé de donner leur identité ; donc on a dû faire l’inventaire de ceux qui restaient dans l’avion et ensuite décharger tous les bagages pour en extraire ceux des débarqués.
Tout ça pour ça !!
Combien a coûté cette scène immonde, en argent, en stress, en mobilisation policière inutile. Car ces gens qui ont été virés ne sont pas des bandits, ni des rebelles encore moins des terroristes mais simplement des gens qui s’indignent…
Inévitablement des slogans radicaux ont surgis : les blancs dans leurs pays, les noirs en Afrique…
De tels évènements ne peuvent qu’exacerber les extrémismes Alors ne nous étonnons pas des prises d’otages. A mépriser des peuples, à les sous payer, on ne peut qu’obtenir des révoltes aveugles et incontrôlées.
Cet évènement auquel j’ai assisté ne m’inspire pour le moment qu’une seule réflexion : « J’ai HONTE et j’ai la rage »