Par La Prospérité

-Au lendemain des élections du lundi 28 novembre 2011, marquées par quelques incidents, mais sanctionnées positivement par des rapports somme toute favorables de la Communauté africaine et de l’Union Européenne, les opérations de compilation se poursuivent à travers les centres locaux de la CENI. Pendant ce temps, quelques candidats – Kengo, Mbusa et Bombole – ont décidé de demander l’invalidation du vote intervenu ce lundi 28 novembre 2011, alors que les deux favoris à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), le président sortant Joseph Kabila et l’opposant Etienne Tshisekedi se sont déclarés « satisfaits » et « confiants » sur le déroulement des scrutins de lundi dernier. Les trois précités, qui ont toutes les chances de ne récolter qu’un pourcentage infinitésimal de l’électorat, estiment que les scrutins n’étaient pas, à leurs yeux, crédibles et demandent de ce fait, « l’invalidation » de ces deux votes présidentiel et législatifs. Ils dénoncent des « manquements et des irrégularités » : l’existence de bureaux de vote “fictifs” ou la découverte des bulletins de vote « parallèles ». Cependant, à la différence d’Etienne Tshisekedi, ces candidats avaient très peu de chance de peser sur l’issue des scrutins. L’issue du dépouillement dont aucune indication claire n’a pas encore été confirmée par la CENI, pourrait certainement d’ici, le 6 décembre prochain, le démontrer, au regard des résultats déjà affichés devant les bureaux de vote. Sans surprise, dans le camp présidentiel, on minimise les incidents. On parle de “couacs”, de “fausses notes”, de “défaillances”, mais pas de quoi remettre en cause le scrutin pour la Majorité présidentielle de Joseph Kabila. Il faut dire que le président sortant partait arithmétiquement favori dans ce scrutin à un seul tour, avec 10 autres candidats d’opposition face à sa candidature. Il aurait, par ailleurs, été difficile pour lui de contester une élection qu’il a lui-même organisée. Mais la “non-contestation” des scrutins par Etienne Tshisekedi est plus étonnante. L’UDPS avait en effet fait campagne sur les risques de fraudes massives pendant le vote et sur les nombreuses irrégularités dans l’enregistrement des électeurs. Les quelques désordres observés lundi dernier pouvaient leur donner d’excellentes raisons pour rejeter en bloc le vote. Mais visiblement, le patron de l’UDPS semble se satisfaire de ces “incidents” et a promis de “respecter les résultats des urnes”. La raison est très simple : si le 5 décembre, la CENI le déclare vainqueur des scrutins, il vaut mieux ne pas avoir contesté ces mêmes scrutins quelques jours auparavant… Une déclaration qui nous fait penser qu’Etienne Tshisekedi paraît plutôt sûr de lui sur l’issue du vote. Un proche de Tshisekedi a même confié à RFI : « même s’il y a eu énormément d’irrégularités, nous n’allons pas demander l’annulation du vote parce que nous savons que les résultats nous sont favorables ».
Incroyable !
Vu d’Europe la victoire assurée d’Etienne Tshisekedi semble invraisemblable tant on pensait les congolais soumis et ancrés dans l’immaturité politique ! Le sphinx avait donc raison avant tout le monde !
Irréductible opposant et visionnaire, il avait senti que son peuple était prêt à prendre en main son destin et ce malgré les embûches dressés contre lui aussi bien par son adversaire politique, Joseph Kabila, que par les cabinets politiques européens et les milieux d’affaires qui souhaitaient le statu quo.
Faisant preuve d’un courage physique indéniable, Etienne Tshisekedi , au mépris de toutes les menaces, a bouleversé les pronostics. A l’instar des ONG présentes, et comme dans n’importe qu’elle démocratie digne de ce nom, le vieux sage a discrètement organisé son réseau plaçant ses observateurs dans chaque bureau de vote.
Au fur et à mesure du déroulement des élections, ils ont pu ainsi faire remonter (et dénoncer) en temps réel les fraudes, les exactions, les atteintes à la démocratie et en recueillir les preuves indiscutables transmises aussitôt aux ONG. Bien mieux, dès les premiers résultats obtenus, ceux-ci ont aussitôt été transmis et centralisés pour éviter de nouvelles fraudes et les manipulations des procès-verbaux.
Les premiers résultats sont donc déjà connus avant même le 6 décembre : c’est une victoire incontestable et suffisamment importante pour que son adversaire, favori des “démocraties” occidentales et des “milieux” d’affaires, Joseph Kabila ressente l’impression de s’être fait prendre à son propre piège en choisissant une élection présidentielle à un tour comme “ses amis” lui avaient suggéré de le faire.
Maintenant, l’attente fait craindre le pire : tensions, affrontements, crise à l’ivoirienne.
Etienne Tshisekedi joue une nouvelle fois la carte de l’apaisement et de la voie démocratique : son dernier discours appelle au dialogue entre les diverses composantes politiques congolaise et condamne à l’avance toute tentation de chasse à l’homme.
Etienne Tshisekedi , tirant profit de la malheureuse expérience ivoirienne, veut décidément apparaître à la hauteur de son peuple et lui épargner de nouvelles tragédies !
Le vieux sage est devenu le Churchill congolais !
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