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Par L’Avenir Quotidien
-Selon des sources bien informées, le procureur de la CPI, l’argentin Moreno O’Campo rencontre des difficultés sérieuses pour boucler la présentation de ses preuves au mois de février, avant de laisser la parole aux victimes et à la défense. *Pour ce faire, le procureur souhaite appeler encore quatre témoins, considérés comme des « insiders », c’est-à-dire, d’anciens alliés de Jean-Pierre Bemba à l’époque du crime reproché. Or ces témoins, dont les noms sont confidentiels, refuseraient de se présenter devant les juges. * La Cour dispose de très peu de moyens de contrainte pour faire venir les témoins. Mais les difficultés du procureur à obtenir leur venue à la barre ont, pour l’instant, conduit le procès dans l’impasse. Leur statut d’« insider » en fait des témoins-clés pour le procureur.
Selon des sources proches de la Cour pénale internationale (CPI), le procureur de cette Institution, l’argentin Luis Moreno O’campo serait en train d’aller tout droit au mur. Et ce, dans la mesure où il rencontre des difficultés sérieuses pour boucler la présentation des preuves au mois de février 2012, avant de laisser la parole aux victimes et à la défense.
Voilà qui va l’obliger d’appeler encore à la barre quatre témoins considérés comme des « insiders », c’est-à-dire, d’anciens alliés de Jean-Pierre Bemba à l’époque du crime reproché. Et pourtant, ces témoins dont les noms sont confidentiels refuseraient de se présenter devant les juges. Il s’agit d’un cheveu qui est tombé malheureusement dans la soupe du procureur, d’autant plus que la Cour dispose, à ce jour, de très peu de moyens de contrainte pour faire venir les témoins. Ce qui conduit le procès dans l’impasse. Et c’est ce qui justifie même qu’il soit reporté à maintes reprises. Selon nos sources, ces « insiders » sont des témoins-clés pour le procureur et leur absence ne manquera pas d’influer sur le procès en cours.
Rendez-vous pris pour ce 26 janvier
Prévu pour le lundi 23 janvier dernier, le procès de Jean-Pierre Bemba a de nouveau été reporté et devrait reprendre demain jeudi 26 janvier, avec l’audition du 37è témoin, appelé par l’accusation depuis l’ouverture du procès, il y a plus d’un an. Suspendu le 10 décembre dernier, en raison des vacances judiciaires, le procès aurait dû reprendre le 9 janvier. Mais il a été reporté à plusieurs reprises, en raison des difficultés, pour le procureur, à faire venir les témoins à la barre. Depuis l’ouverture du procès, en novembre 2010, le procureur a pu conduire à la barre 36 témoins contre le sénateur congolais, poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique, en 2002 et 2003.
Trois questions sur le procès
Pour les services du procureur de la CPI, la tâche ne s’annonce pas simple. Déjà les critiques fusent de partout. La première est que Jean-Pierre Bemba n’est pas jugé pour des crimes commis dans ses fiefs congolais, mais pour ses actions supposées dans un pays voisin, la République Centrafricaine.
Fin 2002, les miliciens du MLC étaient entrés à Bangui pour porter secours au président centrafricain d’alors, Ange-Félix Patassé (actuellement décédé), en butte à un coup d’État. Les troupes du MLC auraient commis des centaines de viols, des meurtres ainsi que des pillages.
La seconde question porte sur le temps mis à lancer des mandats d’arrêt contre Jean-Pierre Bemba. Alors que les faits remontent à 2003, il n’a été arrêté qu’en 2008. Entre-temps, Bemba, alors au sommet de sa puissance, fut tranquillement candidat à la présidentielle de 2006 au Congo.
Durement battu lors du scrutin par Joseph Kabila, il s’était exilé au Portugal en 2007 puis à Bruxelles, où il fut interpellé. Pour les avocats du prévenu, cette chronologie est le signe que ce procès est politique : « Aurait-on jugé Bemba s’il avait été élu président ? », chantonnent – ils. La troisième interrogation est suscitée par l’absence d’Ange-Félix Patassé du banc des accusés, même si celui-ci est déjà décédé. Une décision du procureur, l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, qui assure manquer de preuves pour conduire une telle accusation.
Il s’agit des critiques sur lesquelles les avocats Bemba reviendront tout au long du procès, pour voir dans quelle mesure leur client pourrait obtenir gain de cause. Surtout lorsqu’ils estiment que leur client n’a aucune responsabilité dans les meurtres, viols et pillages commis en République Centrafrique, aussi longtemps que ses soldats avaient été appelés en renfort par le président d’alors Ange-Félix Patassé.
La résistance
Pourquoi les anciens compagnons de lutte de Jean-Pierre Bemba font-ils de la résistance ? Se reprochent-ils de quelque chose ? Ce qui est vrai, personne n’aurait le courage d’aller témoigner pour quelqu’un avec qui il a passé une plus grande partie de sa vie. Mais leur attitude ne se comprendrait pas, surtout que c’est de leur déposition que dépend la décision de libérer le Sénateur congolais. Peut-être que leur décision se comprendra dans la mesure où, étant déjà séparés depuis longtemps avec le Chairman, ils ne trouveraient aucun avantage à témoigner contre ou pour lui.
C’est ce qui nous pousse à dire que le procureur risque d’être bloqué, aussi bien dans son enquête que dans ses réquisitoires, d’autant plus qu’il n’aura écouté qu’un seul son de cloche : les témoins à charge et non ceux à décharge. Et ce, au risque que son enquête soit qualifiée de « bâclée ». En ce cas, la Cour pourra, grâce à son intime conviction, et après les plaidoiries de la défense, libérer le Sénateur congolais, dont les partisans ne cessent de brandir la thèse, et non les preuves d’innocence.