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-Le réalisateur belge Thierry Michel, notamment auteur de « Mobutu, roi du Zaïre » en 1999 ou de « L’affaire Chebeya, un crime d’État ? » en 2012, est au centre d’une nouvelle polémique en RDC. Son dernier documentaire, dédié au puissant gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, n’a pas été apprécié par tout le monde…
Le dernier documentaire du belge Thierry Michel, intitulé « L’irrésistible ascension de Moïse Katumbi », sera présenté en avant-première au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles le 15 avril. Il sera ensuite mis à l’affiche à partir du 24 avril dans un cinéma de la capitale belge, où vit une importante communauté congolaise. Une sortie est également envisagée en France à partir du mois de septembre.
Déjà acteur majeur d’un autre documentaire de Thierry Michel, « Katanga Business », sorti en 2009, Moïse Katumbi est cette fois le personnage central du film. L’oeuvre retrace la fulgurante carrière de ce fils d’un juif séfarade ayant fui l’Europe nazie et d’une Congolaise, devenu à près de 50 ans l’homme d’affaires le plus riche de RDC.
Rencontre Michel-Katumbi
Dans une interview qu’il nous avait accordée, le 5 mars, à Londres, Moïse Katumbi avait dénoncé les « contre-vérités » du film, de possibles « manipulations » et des « informations qui n’auraient pas été vérifiées ».
Lire notre interview de Moïse Katumbi >>> « Que faisons nous de la RDC ? »
Depuis, les deux hommes se sont revus. « J’ai été très heureux de cette rencontre à Bruxelles dans une atmosphère constructive qui a permis, me semble-t-il, d’éclaircir certains malentendus », écrit Thierry Michel dans une lettre où il répond aux critiques de Moïse Katumbi.
Un grand « équilibriste »
Moïse Katumbi est, depuis 2006, le gouverneur élu de la province du Katanga (sud-est), dont le sous-sol regorge de minerais. Il est aussi un homme qui compte dans le camp du président Joseph Kabila, dont il est à la fois « l’allié et le rival », au point que beaucoup voient en lui un possible futur président de la RDC, analyse Thierry Michel.
Dans son documentaire qui couvre six années, l’auteur de « Congo River » dresse de ce « tycoon » africain un portrait en clair-obscur. On le voit surveiller des travaux de réhabilitation du désastreux réseau routier congolais ou tancer des douaniers laxistes. Thierry Michel donne aussi la parole à des opposants critiquant son populisme et à des « creuseurs », ces mineurs à la sauvette expulsés de leurs chantiers malgré les promesses du gouverneur, ou encore la destruction de la propriété d’un de ses rivaux par des supporteurs du Tout-puissant Mazembe, le club de football dirigé par Moïse Katumbi. « C’est un personnage complexe, un grand équilibriste », résume le réalisateur belge, qui se défend d’avoir produit un documentaire « à charge ».
En République démocratique du Congo (RDC), il y a peu de chances que ce film, le dixième de Thierry Michel consacré à l’ex-Congo belge, soit projeté. De toute façon, le réalisateur belge est devenu « persona non grata » en RDC depuis qu’il a consacré, en 2012, un film à Floribert Chebeya, militant des droits de l’homme congolais tué en juin 2010 après avoir été convoqué par la police de Kinshasa.
(Avec AFP)
Par Jeuneafrique