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RDC: Le roi Léopold II – Criminel contre l’humanité


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Source: Le Potentiel

Leopold-2 17 décembre 1909-17 décembre 2009, cela fera 100 ans depuis que le roi des Belges Léopold II a tiré sa révérence. S’il a contribué au développement économique de la Belgique et au bien-être des populations de la Belgique en léguant son Etat indépendant du Congo à cette dernière, Léopold II a commis des crimes contre l’humanité, notamment en faisant couper les mains aux Congolais. Situation que même des Belges dénoncent aujourd’hui.

Voici bientôt un siècle que le roi Léopold II fit à son peuple l’encombrant cadeau d’un pays-continent, le Congo. Léopold II, roi de Belgique, derrière un visage humaniste cachait un visage monstrueux. Soucieux de passer à la postérité et de régner sur un royaume avec les pleins pouvoirs, il décida de s’inviter au partage du gâteau colonial et d’obtenir une concession coloniale. Après avoir essayé en vain, il finit par sponsoriser les explorations du «civilizator» Henri Morton Stanley qui civilisait les nègres à la mitraillette au Congo.

Lors de la Conférence de Berlin de 1885, après maintes manoeuvres diplomatiques, la possession du Congo (futur Congo-Belge) lui fut attribuée à titre personnel. Le roi Léopold II nomma sa nouvelle propriété : «Etat Indépendant du Congo». La politique qu’il a menée au Congo constitue à bien des égards une préfiguration du génocide européen.

Le souverain belge proclama son intention de civiliser le Congo en l’ouvrant au christianisme et au commerce, et de protéger ses habitants de l’esclavage pratiqué par certaines tribus arabes. Ce fut l’apocalypse pour les habitants du Congo. Un «holocauste oublié de 10 millions de morts» entre 1880 et 1920 selon Adam Hochschild dans son livre intitulé:«Les fantômes du roi Léopold».

Même si l’on ne peut pas parler de génocide car il n’y avait pas intention d’exterminer un peuple pour ses origines, les massacres de masse réalisés par Léopold II à des fins mercantiles préfigurent dans une certaine mesure l’ignominie qui aura lieu en Europe cinquante ans plus tard. Il n’y a pas de césure radicale entre les massacres coloniaux et la Shoah mais une continuité comme l’explique Hannah Arendt dans son ouvrage «L’impérialisme. Les Origines du totalitarisme», publié en 1951. L’impérialisme rend le racisme nécessaire pour justifier ses actes : «Là sous le nez de tout le monde, se trouvaient un grand nombre d’éléments qui, une fois réunis, pouvaient créer un gouvernement totalitaire sur la base du racisme».

Selon Sven Linquist, dans Exterminez toutes ces brutes, beaucoup oublie qu’Hannah Arendt tenait les «massacres terribles» et les «meurtres sauvages» des impérialistes européens pour responsables «de l’introduction triomphante de tels moyens de pacification dans des politiques étrangères banales et responsables», engendrant ainsi le totalitarisme et ses génocides. On y retrouve la même animalisation et infériorisation de l’Autre à partir d’un discours pseudo-scientifique hérité de Darwin et dénaturé au travers des thèses de Gobineau. Ce discours raciologique, accolé aux théories de l’eugénisme selon lesquels les peuples ou les individus «dénaturés», amenés de toute manière à disparaître, doivent être éliminés pour purifier la «race», «le peuple», a fourni le matériau idéologique nécessaire pour conditionner les masses au pire et justifier l’innommable.

Témoignages

Un missionnaire en poste à Maringa (province de l’Equateur),John Harris, a écrit à son supérieur : «J’ai été tellement choqué, votre Excellence, par les histoires racontées par les autochtones que j’ai pris la liberté de leur promettre que, dorénavant, vous les tuerez seulement pour les crimes qu’ils commettront». Pour sa part, Sir Arhur Conan Doyle, dans Letters to The Press en1909 écrit à son supérieur : «La colonisation du Congo fut la plus infâme ruée sur un butin ayant jamais défiguré l’histoire de la conscience humaine». De son côté, Joseph Conrad dans Heart of Darkness : an authoritative text, Background and Sources, Criticism, fait valoir : «L’exploitation du Congo fut le plus grand crime contre l’humanité jamais commis dans l’histoire de l’humanité».

Dès 1872, le roi Léopold II, qui n’ira jamais sur sa propriété personnelle du Congo, a mis en place une gigantesque entreprise d’appropriation et d’exploitation éhontée d’un territoire et de ses habitants lesquels sont privés de tout pouvoir politique mais aussi de la propriété de leurs terres et des ressources naturelles produites par celles-ci. Les Congolais payeront de leurs vies l’appétit insatiable du roi Léopold II pour s’accaparer l’ivoire, puis le caoutchouc qui nécessitait un travail harassant et douloureux.

Pour parvenir à ses fins, Léopold II eut recours à un véritable système d’esclavage par le travail forcé et par la terreur. Les villages étaient brûlés, les habitants contraints à travailler en échange de leurs vies sauves et de rien d’autres. Ce trafic très lucratif se fait sauvagement : asservissement des populations autochtones, déportations, travail forcé avec prise d’otage des femmes et des enfants pour obliger les hommes à travailler à la cueillette extrêmement pénible du latex. Les villages sont rasés, les actes de torture avec mutilations sont courants, quand il ne s’agit pas de massacres de masse.

Outre le fouet en peau d’hippopotame : la «chicotte» – innombrables sont les cas de flagellation à mort – pour chaque balle fournie aux soldats oeuvrant pour le roi Léopold II, il est demandé de ramener la main coupée du cadavre. Mains coupées.

Les officiers européens exigeaient la preuve que les balles étaient utilisées pour abattre quelqu’un, et non pour chasser ou préparer une mutinerie. Cette preuve, c’était une main, coupée au cadavre. Ce qui explique certaines mains coupées à des indigènes vivants, pour justifier une balle en réalité utilisée à chasser. Léopold, accusé, répondait avec mépris : «Les mains coupées, mais c’est idiot !. Je leur couperais bien tout le reste, mais pas les mains. C’est la seule chose dont j’ai besoin au Congo ! Pour faire du caoutchouc, il faudra couper des mains, des nez et des oreilles», rapporte Charles Lemaire dans «Belgique et Congo», cité par Daniel Vangroewe dans «Du sang sur les lianes». Et Adam Hochschild d’écrire dans «Les fantômes du roi Léopold»: «Si un village, refusait de se soumettre à ce régime, des troupes de l’Etat ou d’une compagnie ou leurs alliés abattaient parfois toute la population en vue, de manière à bien faire parvenir le message aux villages voisins. Mais en de telles occasions, certains officiers européens se montraient méfiants. Pour chaque cartouche fournie à leurs soldats, ils exigeaient la preuve que la balle avait été utilisée pour tuer quelqu’un, et non “gâchée”».