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Par COLETTE BRAECKMAN
Voici quinze ans que les populations de l’Afrique centrale sont victimes d’une tragédie sans précédent : au génocide qui a fait un million de morts au Rwanda ont succédé les guerres du Congo, le pillage des ressources, l’holocauste silencieux des populations du Kivu victimes des groupes armés, des prédateurs de toute obédience. Les civils sont aujourd’hui confrontés aux représailles atrocement cruelles des rebelles hutus qui se sont enkystés dans les sites miniers et refusent d’en être délogés par la force. Depuis quinze ans, tous les « faiseurs de paix » européens assurent que seule une réconciliation entre Kinshasa et Kigali, la conclusion d’accords de sécurité et la définition d’intérêts économiques communs peuvent, non seulement faire reculer le recours à la violence mais inscrire toute la région dans un cycle de paix et de prospérité.
Les conseils adressés aux protagonistes étaient d’autant plus pressants que la « communauté internationale » – et en particulier l’Europe, qui avait laissé se développer le problème posé par les réfugiés hutus – s’était avérée incapable d’enrayer les cycles de la violence. A part l’éphémère déploiement de l’opération « Artemis », en Ituri, puis de l’Eufor qui garantit le bon déroulement des élections au Congo, aucun pays européen n’accepta jamais de s’engager sérieusement, ni dans la pacification de
l’Est ni dans une vraie reconstruction de l’armée congolaise qui avait été obligée, au nom de la réconciliation, d’intégrer dans ses rangs des milliers de bandits armés auxquels on impute de nombreuses exactions…
Aujourd’hui que les présidents du Congo et du Rwanda, sous la pression des Etats-Unis, ont eu le courage de braver leurs extrémistes respectifs et d’affronter les craintes de leurs opinions publiques pour s’engager sur la voie de la coopération régionale, aujourd’hui que progressent les opérations militaires contre les rebelles hutus, le silence des Européens est surprenant. Seul le secrétaire général de l’ONU s’est félicité de la rencontre Kabila-Kagame et des engagements pris pour l’avenir. Les Européens seraient-ils à ce point indifférents, en vacances, voire sceptiques sinon dépités face à une paix conclue en dehors d’eux ?