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RDC:Hausse des prix, multiplicité des taxes: Attention à l’implosion sociale !

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Par Le Potentiel

Une fin d’année très morose. Le citoyen congolais ne sait plus où donner de la tête. Pris par la gorge par la hausse vertigineuse des prix ; coincé par la multiplicité des taxes au nom des obligations civiques, il est asphyxié. Comment réagira-t-il, à la longue, car se sentant jeté en pâture par le gouvernement ?

Le citoyen congolais ne voit plus la vie en rose. Chaque jour qui passe enlève ce brin d’espoir qui restait encore en lui à telle enseigne que la fin de l’année s’annonce catastrophique. Les signes avant-coureurs se font déjà sentir avec toutes les conséquences prévisibles.

La première manifestation n’est rien d’autre que la dépréciation continue de la monnaie nationale, qui projette tous les effets collatéraux. Aujourd’hui, le dollar s’échange à FC 920 et d’ici le 31 décembre, toutes les prévisions affirment qu’il atteindra la barre de 1.000 FC.

La situation s’aggrave encore lorsque la dépréciation monétaire, cela va de soi, entraîne la valse des prix. Ceux des denrées alimentaires, des transports, des soins de santé ont pris l’ascenseur. Ils sont inabordables. C’est désormais un parcours du combattant pour se déplacer, se nourrir, se faire soigner. Face à une population dont le pouvoir d’achat n’est qu’une vue d’esprit, le gouvernement n’aurait-il aucune thérapeutique à prescrire pour soulager les citoyens ?

Les faits prennent des allures inquiétantes quand la même population doit impérativement faire face à ses obligations civiques. Elle est submergée par une montagne d’impôts et taxes à payer simultanément ! Par quelle magie ?

Les plus « urgents » à honorer, selon les services étatiques, sont l’impôt fiscal pour les opérateurs économiques, la vignette automobile 2007-2008, l’assurance pour la même période, les factures d’eau (Regideso) et d’électricité (SNEL) dont les taux ont été majorés de 250 à 400% !

Et pas plus tard que mercredi dernier, les stations-service avaient fermé en milieu d’après-midi, rendant le transport en commun difficile. Il se dit que le prix du litre à essence devrait passer de Fc 895 à Fc 1.000 avant d’atteindre la barre de Fc 1.200 le litre.

Dans l’un et l’autre cas, c’est le Congolais moyen qui est durement touché, car exposé à la merci de toutes les mesures d’intimidation. Fort heureusement, dès les premières réactions des abonnés SNEL contre les majorations sauvages, sur l’ensemble de la République, le ministre de tutelle a vu venir le danger. Aussitôt, il a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre l’application des tarifs fantaisistes SNEL. Mais le mal est déjà enregistré au niveau de l’opinion publique.

Là où le Congolais perd toute sa dignité, c’est lorsqu’il ne peut plus faire face à ses obligations parentales, notamment offrir une bonne éducation à ses enfants. C’st un véritable casse-tête, le paiement du minerval, l’achat des objets classiques, sans oublier bien sûr la « motivation » toujours croissante des enseignants par les parents.

QUELLE POLITIQUE SOCIALE ?

Le drame, dans tout cela, c’est que tout se passe au gouvernement sans état d’âme. « La population doit consentir des sacrifices », pense-t-on là haut. Le gouvernement, brandissant chaque fois des prétextes, tente de justifier ses mesures impopulaires. Mais en réalité, il ne dispose d’aucune politique sociale pour amener la population à soutenir ses efforts sans trop de « sacrifices ».

Certes, l’Etat a besoin de ressources financières pour exécuter des réalisations sociales. Cependant, le gouvernement ne peut nullement se permettre le luxe de s’appuyer sur le « terrorisme fiscal » pour renflouer ses caisses. Un gouvernement qui adopte un tel comportement demeurerait un « gouvernement anti-social », le « bourreau » de son peuple.

La dernière audience entre le Premier ministre et une délégation de la Fédération des Entreprises du Congo, FEC, souligne justement le malaise qui pourrait ralentir certains élans. La multitude des taxes figure justement parmi les obstacles qui ne favorisent pas un bon climat d’affaires en RDC.

A-t-on seulement réfléchi sur les raisons profondes des difficultés de certaines entreprises publiques, en l’occurrence la SNEL ? Ce ne sont pas les opportunités financières qui manquent à cette entreprise pour que l’on se permette de tenir à la gorge la population. On sait que cette entreprise a servi de vache laitière aux différents gouvernements, aux partis politiques, à la caste des intouchables enclins à l’enrichissement sans mesure.

Par contre, cyniquement, le gouvernement voudrait faire porter le chapeau à la population chosifiée, croupissant dans une misère effroyable, vivant dans l’obscurité pendant de longs mois. On en dirait autant de la REGIDESO alors que dans de nombreux quartiers, l’eau ne coule plus.

Le comble du paradoxe pour un pays qui dispose d’un des plus grands barrages hydroélectriques au monde, d’un vaste réseau de cours d’eau avec un fleuve qui a le deuxième débit du monde après l’Amazone, au Brésil, toute la population ne peut accéder à l’eau potable et à l’énergie électrique. D’où la question de savoir où se trouve la « vraie politique sociale » du gouvernement.

ATTENTION

La dégradation accélérée de la situation sociale ainsi que l’érosion, au fil des jours, du pouvoir d’achat de la population doivent interpeller le gouvernement pour qu’il réagisse au plus vite, et bien.

Le danger, dans ces circonstances, est de prêter le flanc à des « illuminés » qui pourraient bondir à tout moment, dans n’importe quel coin du pays, pour persuader l’opinion publique du bien-fondé d’imposer une situation de rechange.

La mission de tout gouvernement ne consiste pas à s’illustrer par une multitude de taxes. Au contraire, il doit prendre des mesures sociales concrètes, réfléchies, pour créer la prospérité en faveur de toute la population. Ceci ne transparaît pas au travers de la flambée des prix, de la multiplicité des taxes, des arrêts de travail dans les secteurs de la santé, de l’enseignement. Ou des agitations dans le secteur du commerce.

Le mécontentement s’amplifie chaque jour. Il souligne, si besoin en est encore, que le gouvernement de la République n’a pas encore quitté les vieux sentiers de l’insouciance et de la mauvaise gouvernance.

Par Le Potentiel