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Par J.-P.Mbelu
De plus en plus, sur Internet comme dans les médias du pays, les compatriotes parlent des élections de 2011. Elles viendraient après les élections locales de 2006 reportées en 2010. Elles seraient financées par « les bailleurs de fonds » habituels. L’Etat-manqué Congolais y apporterait sa côte part. Sur Internet, l’un ou l’autre futur candidat part déjà gagnant contre le pouvoir actuel et la RD Congo de 2012 pourrait être un petit paradis grâce à l’alternance du pouvoir assurée par « les candidats du changement ». Nos populations flouées en 2006 seraient déjà prêtes à châtier ceux et celles qui, après cette année, n’ont pas pu honorer leurs promesses.
Dans ces échanges, certaines questions sont très peu abordées. A quoi servent les élections ? Qui gagne aux élections dans les pays du Sud ? Pourquoi la légitimité issue des élections de 2006 traîne-t-elle à répondre aux questions de la banalité quotidienne des Congolais : l’eau, le courant, la santé, l’emploi, l’éducation et l’habitat, la protection de l’environnement, les infrastructures routières ?
A cette dernière question, les gouvernants actuels nous ont habitués à cette réponse : « Le Congo vient de loin. Il a été détruit par 32 ans de dictature de Mobutu. Et puis, il y a eu la guerre. » Or, avec le temps, nous nous rendons compte que les dégâts provoqués par la guerre d’agression menée contre notre pays par nos voisins de l’Est avec l’appui des Etats-Unis, la Grande-Bretagne et plusieurs multinationales occidentales avec la complicité de certaines de nos élites politiques dépassent de loin ceux connus pendant le règne de Mobutu.
Et au jour d’aujourd’hui, la thèse d’une guerre d’agression menée pour piller le Congo et le démembrer ne souffre presque plus d’une quelconque contradiction.
Seulement voilà. Pour mener cette guerre, « les tueurs tutsi » et leurs parrains ont eu recours à des subterfuges et à des prétextes. Il fallait libérer le Congo de la dictature de Mobutu et poursuivre les « génocidaires » Rwandais sur le sol congolais. Ces subterfuges et prétextes ont couvert la guerre de 1996-1997. Quand Laurent-Désiré Kabila, sous la pression des populations congolaises, a essaiyé de s’en départir en se débarrassant des brebis galeuses de son « conglomérat d’aventuriers », une guerre éclate le 02 août 1998 : « les tueurs tutsi » attaquent le Congo par l’entremise du RCD d’Azarias Ruberwa.. Cette guerre menée sous le prétexte fallacieux de la protection de « l’ethnie minoritaire » du Congo ( ?) aboutit au maintien de certaines de ces brebis galeuses du Rwanda venues sous le cheval de Troie de l’AFDL dans toutes les institutions de la RD Congo. Le RCD en rajoute. Ses multiples dissidences seront une tactique savamment orchestrée pour asseoir l’occupation du pays.
Les multiples rencontres et dialogues organisés pour que la libération promise en 1997 devienne effective seront des rendez-vous de partage équitable et équilibré du pouvoir (de pillage et de mort) par plusieurs branches du pouvoir occupant rwando-burundo- ougandais.
La transformation de l’AFDL en PPRD ou la naissance du CNDP à partir du RCD seront des mécanismes de perpétuation de l’occupation et du pillage. Nkunda aura « l’audace » d’affirmer, le 25 décembre 2008, sur le site de Kivu Peace, comme pour se donner bonne conscience, que tous ces mouvements et partis politiques ayant précédé le CNDP sur la scène politique Congolaise étaient des créations de l’extérieur (du Rwanda et de l’Ouganda).
Pour tout prendre, quand les branches armées du Rwanda et de l’Ouganda gérant le pouvoir au Congo justifient la descente aux enfers du Congo par la guerre d’agression qu’elles ont entretenue, elles ne disent pas la vérité : leur vie et survie a dépendu et dépend des dividendes qu’elles-mêmes et leurs commanditaires ont tiré de cette guerre.
Aujourd’hui, l’une de ses branches a pris le dessus sur les autres. Il s’agit du PPRD. Elle vient, par le biais de son « autorité morale », d’introduire dans l’armée congolaise, « les Hutu recyclés au Rwanda » et les démobilisés de l’armée rwandais (par le CNDP interposé). (Le dernier mémo des députés du Sud Kivu et notre article intitulé Kimya I et II et leurs secrets sont très clairs là-dessus).
Branches armées des « tueurs tutsi », les partis issus des mouvements rebelles disposés de tous les moyens pour « se légitimer » par les urnes en 2006.
Un parti de l’AMP et pas le moindre (le PALU) en témoigne quand ses partisans de Benelux notent : « Lors des dernières élections en 2006, le pouvoir organisateur n’a laissé aucune chance au PALU de faire campagne pour son candidat à la présidence de la république Antoine Gizenga dans l’arrière pays. Les partis issus des mouvements rebelles ont imposé un jeu de terreur lors de la campagne ne laissant aucune chance aux Partis de masses dont le Parti Lumumbiste Unifié de mobiliser leurs électeurs. » (Lire PALU BENELUX : Communiqué à l’occasion du 45ème anniversaire du parti sur www.congoforum. be dans la rubrique Communiqué de presse)
La PALU Benelux ajoute : « D’aucuns estiment que le Vrai Gagnant (par quel miracle ?) desdites élections fut le PALU pour la simple raison que les partis issus des mouvements rebelles se sont servis des moyens de l’Etat et étaient en même temps le pouvoir organisateur. » (Ibidem)
Qu’est-ce qui a changé à ce tableau pour que certains fils et certaines filles de notre peuple puissent de croire vainqueur aux élections de 2011 aux dépens des candidats des partis issus des mouvements rebelles ? Au contraire, l’occupation se corse : ils ont l’argent, le pouvoir organisateur, les services de sécurité, la justice, l’armée, la police, etc. L’égalité des chances pour des élections démocratique n’est pas garantie.
Au lieu d’attendre 2011, pourquoi nos populations ne se ligueraient- elles pas (à travers leurs organisations de la société civile, leurs partis politiques et leurs mouvements de résistance et de pression) derrière les députés du Sud Kivu ayant des preuves de la complicité du pouvoir de Kinshasa avec l’ennemi pour lui demander, démocratiquement, de rendre le tablier ?
Des marches de soutien et d’autres manifestations de désobéissance civique seraient une voie à exploiter déjà maintenant. Comment pouvons-nous attendre d’un pouvoir pactisant avec l’ennemi et les multinationales de prédation de faciliter l’organisation des élections qui pourraient promouvoir une démocratie juste, à même de le juger pour haute trahison ?
A moins que pour « les réalistes » et les autres « pragmatistes » Congolais penser en démocratie soit le privilège des seuls caciques au pouvoir, je ne vois pas comment, avec les ex-seigneurs de guerre au pouvoir au Congo et au service des intérêts autres que ceux des Congolais peuvent, par eux-mêmes, assurer l’alternance. Je doute fort. Et puis, pour moi, les élections ne sont pas l’unique voie de légitimation politique. Dans les pays où, comme au Congo, la reddition des comptes tout au long du mandat des représentants est proscrite, où sa demande est réprimée dans le sang ou dans la peur, la foi dans les élections peut être une grave bêtise. Ce n’est que mon point de vue. (à suivre)