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Sport: Les 10 meilleurs footballeurs africains


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Pierre Kalala Mukendi, figure mythique du football congolais
Pierre Kalala Mukendi, figure mythique du football congolais

-Par leur jeu ingénieux et leur volontarisme, ces footballeurs d’exception ont prouvé que l’Afrique pouvait changer sa destinée sportive.

Le football est mondialement connu comme le sport roi. L’Afrique ne fait pas exception en la matière.

Si le continent n’a pas encore réussi à gagner une seule coupe du monde dans cette discipline, nombre de joueurs africains ont en revanche réussi à inscrire leurs noms dans l’histoire du football mondial.

Parmi eux, certains ont définitivement marqué le football africain.

1— Didier Drogba

Les Africains se souviendront toujours de Didier Drogba, l’Ivoirien, devenu une star du football mondial.

De ses débuts à Dunkerque, la ville du Nord de la France où il a été formé à son arrivée de Côte d’Ivoire (son pays natal), jusqu’à son club de Chelsea en Angleterre en passant par différents clubs tels que Le Mans et notamment l’Olympique de Marseille en France, le capitaine de l’équipe nationale des Eléphants de Côte d’Ivoire aura fait vibrer plus d’un. Il vient d’être désigné meilleur joueur de toute l’histoire du Chelsea.

Sacré en Ligue 1 pour le plus beau but de l’année par l’UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) en 2003, Didier Drogba a été également champion d’Angleterre et vainqueur de la Coupe de la Ligue lors de la saison 2004-2005, champion de la Coupe de la Ligue et de la FA Cup en 2006-2007.

 Le Ballon d’or africain de 2009, s’est particulièrement illustré avec son club de Chelsea le 19 mai 2012, en marquant le premier but contre le Bayern Munich et le dernier tir au but de la qualification, lors de la finale de la Ligue des champions.

En Afrique, c’est aussi en tant que capitaine de la sélection ivoirienne et acteur de la réconciliation en Côte d’Ivoire que beaucoup l’apprécient.

Ce qui lui fait souvent dire, à juste titre d’ailleurs, que l’équipe de football de Côte d’Ivoire est la seule fédératrice des Ivoiriens pour le moment. En raison du contexte sociopolitique que connaît son pays depuis 2002.

 

2— Samuel Eto’o

Le footballeur camerounais Samuel Eto’o Fils restera comme l’un des plus brillants mais aussi des plus connus de sa génération en Afrique.

En dépit de ses frasques qui suscitent des sentiments divers à son endroit, il est considéré pour sa génération comme le meilleur footballeur africain de tous les temps. Son palmarès est d’ailleurs, on ne peut plus éloquent.

Quatre fois Ballon d’or africain en 2003, 2004, 2005 et 2010, Samuel Eto’o a aussi été vainqueur avec la sélection nationale du Cameroun aux Jeux olympiques de Sydney et de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2000 et en 2002.

Meilleur butteur de l’histoire des Lions Indomptables du Cameroun et de la CAN, il totalise trois participations à la Coupe du monde en 1998, en 2002 et en 2010. A cela, il faut ajouter sa triple victoire consécutive avec son club du FC Barcelone (Championnat-Ligue des champions-Coupe).

Le talent du Camerounais et les nombreux buts qu’il a inscrits au cours de sa carrière lui ont conféré une réputation et une admiration partout en Afrique. Même dans les localités les plus reculées du continent, il n’est pas rare de tomber sur un fan qui porte un maillot au nom de Samuel Eto’o.

3— George Weah

Le Libérien George Weah qui a manqué de peu de devenir président du Liberia face à l’actuelle présidente, Ellen Johnson Sirleaf, en 2005 est un footballeur que les Africains ne sauraient oublier.

Au plus fort de la crise que connaissait son pays, l’homme avait complètement pris en main l’équipe nationale, les Lone Stars, dont il faisait partie, en y investissant ses propres moyens financiers.

Généreux et volontariste, il en a donné la preuve sur les stades et dans sa vie quotidienne. Ses anciens coéquipiers racontent à ce sujet que, lorsque les joueurs ne terminaient pas leurs repas, George Weah allait les distribuer dans les rues aux Sans domicile fixe (SDF).

On se souvient de ses années passées surtout au Paris Saint-Germain, en France, et à l’AC Milan, en Italie.

Joueur offensif et très technique, ce n’est sans doute pas le fait du hasard si celui qu’on appelle affectueusement Mister George a été le premier non européen à recevoir le Ballon d’or et le seul jusqu’alors. Il a aussi reçu le Ballon d’or africain en 1989, en 1994 et en 1995 ainsi que plusieurs autres distinctions. 

4— Abedi Pelé

De son vrai nom Abedi Ayew, celui que l’on connaît plus sous le surnom d’Abedi Pelé a été sacré plusieurs fois Ballon d’or africain, consécutivement en 1991, 1992 et en 1993.

Déjà populaire en Afrique de l’Ouest, notamment au Bénin, avec le club les Dragons de l’Ouémé de Porto-Novo, c’est surtout à l’Olympique de Marseille en France que le «Pelé africain» va montrer tout son talent.

Avec l’Ivoirien Basile Boli, il fait partie de l’équipe de légende qui a remporté la Ligue des champions contre le Milan AC en 1993. Il a été, par ailleurs, vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de 1982 avec l’équipe nationale des Black Stars du Ghana.

 Fin dribbleur à l’instar de George Weah, le Ghanéen Abedi Pelé s’est aussi beaucoup investi dans les œuvres sociales au Ghana. On lui doit en l’occurrence la création d’une école de football dans son pays.

 

5— Rabah Madjer

Rabah Madjer, né en 1958 à Alger, restera dans le panthéon du ballon rond pour un geste technique de légende qui porte dorénavant son nom. Un geste particulièrement audacieux, effectué dans un match à grand enjeu.

En laissant filer un ballon entre ses jambes pour ensuite effectuer une talonnade et marquer le but, lors de la Coupe des clubs champions de 1987, avec son club du FC Porto du Portugal contre le Bayern Munich. Lors de cette finale, Madjer a également été l’auteur d’une passe décisive.

 Après des débuts prometteurs à Alger, au Na Hussein Dey, le club du quartier de son enfance, le «chasseur de buts» est recruté par le RC Paris qui évolue en seconde division. Le club remonte en première division à l’issue de la saison 1983-1984 pendant laquelle Madjer marque vingt buts.

Ballon d’or africain en 1987 et meilleur buteur de la Ligue des champions de l’UEFA en 1988, Rabah Madjer a été également vainqueur de la Super coupe d’Europe en 1987, de la Coupe d’Afrique des nations, en 1990, et de la Coupe afro-asiatique des nations, en 1991.

Capitaine des Fennecs (sélection algérienne de football) lors de la CAN 2000, il permet à son équipe de s’imposer en finale contre les Super Eagles, l’équipe nigériane.

Ce technicien de génie compte de nombreuses distinctions en Algérie; il a honoré 87 sélections. Il a marqué 31 buts sous le maillot national.

Madjer s’est aussi particulièrement illustré au cours des deux Coupes du monde auxquelles il a participé en 1982 et 1986. En marquant notamment le premier but face à la RFA (République fédérale d’Allemagne), en 1982. Rabah Madjer est devenu sélectionneur national en 1994.

Malgré son aura, les Fennecs ne parviennent pas à se qualifier pour le mondial 1994 et la CAN.  Homme de caractère, Madjer a fréquemment entretenu des relations orageuses avec les autorités politiques de son pays.

 

6— Larbi Ben Barek

«Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en est le Dieu», a affirmé le roi Pelé en référence à l’illustre joueur marocain, surnommé la «perle noire».

Larbi Ben Barek est né en 1917, à 300 kilomètres de Casablanca, au Maroc. «Un jour qu’il ignore». Il débute sa carrière, en 1934, sous les couleurs de l’Idéal Club de Casablanca. Lors de son premier match officiel, il refuse les chaussures à crampons dont il n’a pas l’habitude. Ben Barek joue en savates; ce qui ne l’empêche pas de marquer deux buts. 

Le Marocain Larbi Ben Barek fait partie des rares joueurs africains de sa génération à avoir fait une longue et belle carrière en Europe.

Ancien sociétaire de l’Idéal club de Casablanca, il fut remarqué par ses prestations sur les stades marocains. L’Olympique de Marseille en France s’est attaché ses services dès 1938.

Larbi Ben Barek commence alors sa carrière en équipe de France. Copieusement sifflé lors d’un match à Naples, en Italie, par le public italien, La «Perle noire» réplique en entonnant une tonitruante Marseillaise.

Ben Barek est aussitôt adopté par les médias et le public français: ainsi commence sa carrière de quinze ans en équipe de France; la plus longue de l’histoire de 1938 à 1954.

 Moins connu par les jeunes générations d’Africains, Larbi Ben Barek n’en demeure pas moins l’un des grands chmampions du continent; les anciens passionnés de football en Afrique se souviennent avec émotion de ses prouesses. Il restera ainsi une figure emblématique du football africain.

Vainqueur de la Super coupe d’Espagne, en 1951, il a été aussi Champion d’Espagne avec son équipe de l’Atlético de Madrid, en 1950 et 1951. Au Maroc, Larbi Ben Barek a été champion d’Afrique du Nord, en 1942, avec l’Union sportive marocaine (USM) et Champion du Maroc avec la même équipe en 1938 et 1942.

Ce grand footballeur qui est décédé le 16 septembre 1992, à Casablanca, a connu une fin anonyme. Oublié de tous, Larbi Ben Barek meurt en septembre 1992 dans la solitude. Son corps n’est découvert qu’une semaine après sa mort. La FIFA lui a décerné, le 8 juin 1998, à titre posthume, la médaille de l’ordre du Mérite.

7— Rashidi Yekini

Rashidi Yekini était le plus talentueux footballeur de l’équipe nationale du Nigeria de la grande époque celle de la coupe du monde 1994. L’avant centre des Super Eagles est décédé le 4 mai 2012, à 48 ans, d’une crise cardiaque.

Vainqueur avec la sélection nationale de la Coupe d’Afrique des nations de 1994, il en a aussi été le meilleur butteur avec 37 buts sur 58 matchs.

L’attaquant avait été surnommé «le bulldozer» des Super Eagles en Afrique de l’Ouest, en raison de sa taille et de son impressionnant gabarit.

Il fut l’auteur du premier but du Nigeria à une phase finale de la Coupe du monde, le 21 juin 1994, face à la Bulgarie à Dallas aux Etats-Unis.

Depuis 2005, il avait quitté la sphère internationale pour terminer sa carrière au Gateway FC, au Nigeria. Rashidi Yekini avait fait carrière à l’Africa Sport d’Abidjan, au Sporting Gijon ou encore à l’Olympiakos. La mort du «bulldozer» des Super Eagles n’a laissé indifférent aucun passionné du ballon rond.

L’émotion que la nouvelle a suscitée est allée au-delà des amateurs et autres acteurs du monde du football.

A l’annonce de sa mort, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, avait déclaré:  

«Je me souviens de ce solide attaquant qui, lorsqu’il partait balle au pied, se montrait “inarrêtable”. Sa puissance physique était impressionnante. Sa jovialité en faisait un personnage attachant. Il aura marqué les esprits de sa génération et mérité de figurer au panthéon du football africain.»

  Pour marquer les esprits de sa génération, Rachidi Yekini l’a incontestablement fait grâce à son talent.

8— Lakhdar Belloumi

L’Algérien Lakhdar Belloumi est considéré comme le meilleur joueur algérien de tous les temps et le quatrième meilleur joueur africain de tous les temps après George Weah, Roger Milla et Abedi Pelé.

Ballon d’or africain en 1981, meilleur buteur du championnat d’Algérie, en 1978, meilleur butteur des Fennecs d’Algérie de la CAN 1988, au Maroc, avec Roger Milla, Gamal Abdel-Hamid et Abdoulaye Traoré, ses distinctions et participations à diverses compétitions sont longues à égrener.

L’Algérien Lakhdar Belloumi est le premier à réussir ce qu’aucun autre Maghrébin avant lui n’avait pu: conquérir les cœurs de toute l’Afrique subsaharienne.  

«Je me souviens que mon surnom sur les stades était Belloumi dans les années 1980, lorsqu’on jouait les matchs interclubs chez moi à Tanguiéta, au fin fond du Bénin. Vous vous rendez compte du pouvoir du talent. On ne triche pas avec et il n’y a pas de racisme possible avec. Les dirigeants africains devraient s’en inspirer dans la gestion des affaires du continent», confie le journaliste Serge Félix N’Piénikoua.

9— Roger Milla

Ce ne sont certainement pas les différents clubs au sein desquels il a évolué comme international au cours de sa carrière qui l’auront inscrit dans les cœurs des Africains.

Ce mérite revient plutôt à la Coupe du monde de 1982, en Espagne, et à celle de 1990, en Italie, et dans une moindre mesure aux diverses éditions de la Coupe d’Afrique des nations.

Roger Milla des Lions indomptables du Cameroun est définitivement entré dans l’histoire du football africain avec la coupe du monde de 1990.

 Le véloce avant centre n’est pas seulement fort en dribble, mais il marque des buts aussi. Des buts qui sont souvent accompagnés de quelques pas de makossa (danse populaire camerounaise), créant ainsi un autre spectacle en dehors de celui du jeu.

Roger Milla aura aussi défié son âge au football, évoluant sur les stades jusqu’à plus de 42 ans pour s’adjuger le titre du plus vieux buteur en Coupe du monde. Ballon d’or africain en 1976 et en 1990, il a été vainqueur de la CAN en 1984 et en 1988 et meilleur buteur de la compétition en 1986 et en 1988. Il possède un long palmarès.

10— Pierre Kalala

Moins connu par les nouvelles générations, il n’en reste pas moins l’un des plus grands footballeurs africains, et sans doute le meilleur de sa génération.

Le Congolais Pierre Kalala Mukendi est une des grandes figures emblématiques du football africain. Le natif de Katanga et ex-sociétaire du Tout Puissant Mazembe, du Tout Puissant Englebert et de la sélection nationale des Simba (ex-Léopards) de la République démocratique du Congo.

Auteur de l’unique but de la victoire à la CAN en Ethiopie, en 1968, contre le vainqueur précédent qu’était le Ghana, il a aussi raflé les titres avec ses clubs. A savoir la première CAN avec les Simba, la première Coupe des clubs avec le Tout Puissant Englebert, la première Coupe des vainqueurs. Né en 1939, Pierre Kalala a mis fin à sa carrière en 1974.

Beaucoup de jeunes Africains se faisaient appeler Kalala. Ces footballeurs ont offert du rêve aux enfants du continent. Et ils ont parfois aidé leur pays à oublier le temps d’un match leurs antagonismes ethniques.

Lorsque Rashidi Yekini marquait un but en Coupe du monde pour le Nigeria, il n’y avait plus ni Ibo, ni Haoussa, ni Yoruba. Ni chrétiens, ni musulmans. Seule comptait la joie de jouer et de gagner ensemble.

Didier Drogba a fait goûter les mêmes joies à son peuple. Celles d’oublier le temps d’un match les conflits ethniques, politiques et religieux. En mouillant le maillot s’en se préoccuper des origines des uns et des autres, ces footballeurs ont montré à l’Afrique qu’elle pouvait changer sa destinée.

Pierre Cherruau et Marcus Boni Teiga 

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