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  • Controverse autour de la participation de Joseph Kabila au sommet afro-américain

    Controverse autour de la participation de Joseph Kabila au sommet afro-américain

    FeingoldSecDRCKabila-Le déplacement éventuel du chef de l’État à Washington dans le cadre de ce forum prévu du 6 au 7 août est diversement commenté dans son précarré.

    D’après des indiscrétions recueillies en haut lieu, rien à ce stade ne serait encore acquis quant à la participation de Joseph Kabila au prochain sommet afro-américain convoqué par le président des États-Unis, Barack Obama, les 6 et 7 août, à Washington. Aucune option ne serait encore levée au nouveau de sa famille politique quant à l’utilité d’effectuer le déplacement de Washington nonobstant l’importance de cette rencontre, apprend-on. Deux camps diamétralement opposés se seraient même constitués au sein de l’entourage du chef de l’État écartelé entre les tenants de la participation de Joseph Kabila à ce forum et les partisans du boycott.

    Le premier camp exhorte le chef de l’État à faire siennes les exigences de l’évolution mondiale qui requiert des États modernes l’abandon d’une parcelle de leur souveraineté au profit de l’intérêt de la communauté internationale. Les tenants de cette position estiment que Joseph Kabila tirerait une meilleure partie en étant à l’écoute du monde, ou mieux en s’intégrant dans une dynamique internationale de lutte contre la pauvreté. Aucun État au monde ne peut se targuer de se suffire à lui-même et, par conséquent, l’intégration à l’environnement mondial passe pour un impératif dans le contexte d’échange auquel sont astreints les États modernes, font observer les analystes. Le deuxième camp, quant à lui, s’obstine à ne pas laisser le président de la République effectuer ce déplacement au nom de la souveraineté et de l’indépendance réaffirmée de la RDC face à la position américaine le poussant à ne pas briguer un troisième mandat. Les partisans de cette thèse font, en outre, brandir l’épouvantail que peut représenter le sommet de Washington pour Joseph Kabila attendu au tournant par des puissants lobbies politiques et financiers américains sous couvert de la diaspora congolaise. À tout prendre, le refus éventuel de Joseph Kabila de se rendre à Washington pourrait avoir des lourdes conséquences sur le régime, avertissent les analystes qui lui conseillent de ne pas suivre cette voie. En attendant que l’intéressé ne se prononce, les spéculations vont bon train dans la ville haute à quelques heures du coup d’envoi du sommet.

    Pour rappel, les leaders africains attendus à ce sommet auront l’occasion de discuter avec Barack Obama, les membres de son cabinet, du Congrès américain et de la société civile américaine, des priorités communes afin de trouver des idées concrètes pour approfondir le partenariat entre l’Afrique et les États-Unis. L’objectif est de débattre des voies et moyens de propulser le progrès dans les domaines-clés pour l’avenir du continent africain, tels que le commerce et l’investissement, le développement durable inclusif, la paix et la sécurité et l’avenir de la prochaine génération de l’Afrique.

    Depeches de Brazzaville

  • Les Constitutions africaines à l’épreuve de ses hommes forts

    Les Constitutions africaines à l’épreuve de ses hommes forts

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    Dépouillement des bulletins dans un bureau de vote de Bunia (Ituri), dans l’est de la RDC, après le deuxième tour de la présidentielle de 2006 UN Photos/Martine Perret

    Au cours de la dernière décennie plusieurs chefs d’Etat africains ont modifié la Constitution pour rester au pouvoir au-delà de la durée inscrite dans la Loi fondamentale de leur pays. D’autres dont les mandats arrivent à terme au cours des prochaines années sont tentés de faire de même.

    Ils s’appellent Boni Yayi, Blaise Compaoré, Pierre Nkurunziza, Denis Sassou Nguesso, Joseph Kabila, Paul Kagame et Faure Eyadéma. Présidents respectivement du Bénin, du Burkina Faso, du Burundi, du Congo-Brazzaville, de la RDC, du Rwanda et du Togo, ils ont en commun d’être en fin de leur second mandat. On leur prête l’intention de rempiler, mais ils ne peuvent briguer un nouveau mandat sans amender leurs Constitutions. Leur entourage les pousse à aller de l’avant, alors que la société civile est dans la rue pour les en empêcher. Briguera ou briguera pas ? Suspense… En attendant, voici quelques repères.

    Bénin

     

    Le président béninois Boni Yayi. AFP PHOTO / POOL / MUJAHID SAFODIEN

    La Constitution béninoise promulguée le 11 décembre 1990 fixe le mandat du président de la République à 5 ans, renouvelable une fois. Le mandat du président Boni Yayi, élu une première fois en 2006 puis réélu en 2011, arrive à échéance en 2016. En 2013, l’exécutif béninois a soumis au parlement un projet de révision constitutionnelle qui ne devrait toucher ni la limitation en nombre des mandats ni la limite d’âge des candidats à l’élection du président. La Commission des lois du Parlement béninois a rejeté le projet de réforme cher au président Boni Yayi. L’opposition béninoise est descendue dans la rue pour mettre fin à ces velléités de réforme constitutionnelle qu’elle estime être une manœuvre de la part du chef de l’Etat pour se positionner pour la prochaine élection présidentielle.

    A la question de Christophe Boisouvier de RFI le 23 juin dernier qui lui demandait s’il comptait modifier la Constitution pour se représenter en 2016, Boni Yayi a répondu, un tantinet énervé : « Je sais lire la Constitution, je suis allé à l’école, si l’on veut m’aider c’est (en faisant en sorte) que je puisse absolument achever mes responsabilités dans le délai imparti. Et ce délai, tous les Béninois, la communauté internationale, le connaissent. » Réponse claire, mais elle coïncide avec le lancement par le ministre de l’Energie béninois d’un tournoi de football nommé « Yayi Boni 2016 » !

    Burkina-Faso

    Le président burkinabè Blaise Campaoré est arrivé au pouvoir en 1987 par un putsch. Il a

    ensuite effectué deux septennats (1991 et 1998) à la tête du pays, avant de se faire élire de nouveau en 2005 suite à un amendement modifiant la durée du mandat présidentiel ramenée à 5 ans. Réélu en 2010, il ne peut briguer un troisième mandat aux termes de la Constitution. Pour lui permettre de se représenter au scrutin présidentiel de 2015, son parti le Conseil national du Congrès pour la démocratie et le progrès a proposé d’organiser en avril un référendum relatif à la modification de l’article 37 de la Constitution qui limite à deux quinquennats le nombre de mandats présidentiels. L’opposition crie au « coup d’Etat constitutionnel » et demande au chef de l’Etat de ne pas participer à la prochaine élection. Soutenue par une partie de la société civile, l’opposition a organisé une grande manifestation dans la capitale le 31 mai et continue de mobiliser contre le référendum. Le CDP a organisé pour sa part une contre-manifestation en guise de démonstration de force des pro-modification (partisans de la modification ) de la Constitution.

    Burundi

    Selon la Constitution du Burundi, le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Le mandat du président en exercice le pasteur Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis dix ans, prend fin en 2015. En mars dernier, un projet de révision de l’article 302 de la Constitution qui empêche le président de briguer un troisième mandat a été rejeté par l’Assemblée nationale. La Parlement a en outre rejeté un projet de réforme constitutionnelle qui menaçait de rompre le fragile partage du pouvoir entre hutu et tutsi, consacré par les accords de paix d’Arusha qui avaient mis fin à la guerre civile.

     

    Pierre Nkurunziza, l’homme fort du Burundi.

     

    Selon des derniers développements, le président Nkurunziza pourrait finalement briguer un nouveau mandat présidentiel en 2015, car, comme un expert indépendant l’a signalé, en 2005, il avait été élu par l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès et pas au suffrage universel direct comme l’exige la Constitution. Donc, techniquement, c’est en 2010 que le président Nkurunziza a entamé son premier mandat résultant d’une élection au suffrage universel direct. Rien ne l’empêche donc de solliciter un nouveau mandat à l’expiration de sonactuel mandat en août 2015.

    Congo-Brazzaville

    Trois articles de la Constitution en vigueur depuis 2002 empêchent le président congolais Denis Sassou Nguesso, réélu en 2009, de se porter candidat à sa propre succession à la présidentielle de 2016. L’article 57 concerne la limitation du mandat présidentiel de 7 ans, renouvelable une fois. L’article 58 fixe à 70 ans la limitation d’âge pour les candidats à l’élection présidentielle. Le chef de l’Etat congolais aura 73 ans en 2016. Enfin, l’article 185 interdit de modifier les dispositions concernant la limitation d’âge et du nombre de mandats. Il faudra changer de régime pour faire sauter les trois verrous. Les

    signes annonciateurs d’un changement de grande envergure sont là. A Brazzaville, plusieurs voix se sont élevées en faveur d’une révision de la Constitution permettant au chef de l’Etat de rempiler. Au micro de Christophe Boisbouvier, sur les antennes de RFI, le ministre de la Communication du Congo-Brazzaville Bienvenu Okiémy a déclaré que « le débat sur la Constitution ne doit pas être un tabou ».

    RDC

    Au pouvoir depuis l’assassinat de son père en 2001, le président Joseph Kabila s’est fait élire à la présidence de son pays en 2006 dans le cadre de la Constitution promulguée la même année. Il a été réélu en 2011. L’article 220 de la Constitution interdit de modifier la durée (quinquennats) et le nombre (deux mandats) des mandats présidentiels. Après avoir fait planer l’incertitude sur ses intentions pendant plusieurs mois, le président Kabila

    Joseph Kabila, le président du RDC. Reuters

    a fait déposer par son gouvernement un projet de révision constitutionnelle dont la nature des modifications voulues par le pouvoir n’a pas été précisée. L’opposition estime que le flou du projet cache la volonté du président de se maintenir au pouvoir après l’échéance de 2016. L’entourage du chef de l’Etat, dont le porte-parole, Lambert Mendé, a pour sa part qualifié les accusations de l’opposition de « procès d’intention ». Cela dit, la communauté internationale prend ces accusations très au sérieux. Lors de sa tournée en Afrique, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a exhorté le président Jopseph Kabila de respecter la Constitution en quittant le pouvoir fin 2016, au terme de son second mandat.

    Rwanda

    Selon la Constitution en vigueur depuis 2003, le président du Rwanda est élu pour un mandat de 7 ans, renouvelable une fois. Le président Paul Kagame, élu pour la première fois en 2003, réélu en 2010, a atteint la limite constitutionnelle et ne peut se présenter à sa propre succession pour un troisième mandat en 2017, à moins de modifier la

    Paul Kagame, le président du Rwanda DR

    Constitution. Chaque fois que les journalistes lui ont demandé s’il envisageait de se présenter, il a laissé planer le doute en déclarant que le temps venu, les Rwandais feront leur choix. Pour les opposants au régime, cela signifie qu’il va se présenter pour un troisième mandat après avoir changé la Constitution par voie référendaire.

    Togo

    En 2002, un amendement a abrogé l’article de la Constitution togolaise de 1992 limitant le nombre de mandats présidentiels pour permettre au chef de l’Etat de l’époque Gnassingbé Eyadéma de briguer un troisième mandat. Le président en exercice aujourd’hui Faure Eyadéma, fils du premier et dont le second mandat arrive à échéance en début 2015, pourrait théoriquement se porter candidat pour un troisième mandat. D’autant que l’Assemblée nationale togolaise vient de rejeter un projet de loi qui visait à réformer plusieurs aspects de la Constitution et à restaurer la limitation du nombre de mandats. L’opposition et la société civile réclament depuis des mois la limitation du nombre des mandats présidentiels.

     

  • RDC : les miliciens Enyele ont-ils attaqué le camp militaire Tshatshi ?

    RDC : les miliciens Enyele ont-ils attaqué le camp militaire Tshatshi ?

    Les éléments de la Garde républicaine, le 30 décembre 2013 à Kinshasa.
    Les éléments de la Garde républicaine, le 30 décembre 2013 à Kinshasa. © AFP

    Quelques jours après l’attaque contre le camp militaire Tshatshi, le 22 juillet à Kinshasa, l’identité des assaillants et leurs motivations commencent à se préciser. Selon plusieurs sources diplomatiques et sécuritaires sur place, l’assaut avait un but bien précis…

    Que s’est-il vraiment passé à Kinshasa, le 22 juillet dernier ? Ce jour-là, le camp militaire Tshatshi, quartier général de la Garde républicaine, a été à nouveau attaqué par “un groupe de malfrats”, selon la version officielle. Mais qui sont-ils ? Les autorités congolaises refusent d’avancer des explications plus précises. Même Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement, réputé pour sa verve oratoire, botte en touche.

    Une fois n’est pas coutume, c’est André Kimbuta qui, le premier, va prendre la parole. Quelques minutes seulement après le retour au calme, le gouverneur de Kinshasa pointe les “refoulés de Brazzaville”. Ce qui n’est pas vraiment un hasard, si l’on croit une source diplomatique occidentale basée dans la capitale congolaise. “Depuis quelques semaines, Kinshasa avait des informations selon lesquelles les miliciens Enyele de Udjani Mangbama, refoulés de Brazzaville à la suite de l’opération Mbata ya bakolo (la gifle des aînés) s’apprêtaient à mener certaines actions subversives dans la capitale”, confie-t-elle à Jeune Afrique. “D’autant que leur chef a été tué mi-mai à Brazzaville dans des circonstances encore non élucidées”, ajoute-t-elle.

    >> Lire aussi : comprendre l’opération “Mbata ya bakolo” à Brazzaville en 10 questions

    L’ombre de Udjani Mangbama

    Début avril 2010, Udjani et ses hommes avaient déjà marché sur la ville de Mbandaka, dans la province de l’Équateur, dans l’ouest de la RDC. Moins d’une année plus tôt, encore, sa milice constituée des membres de l’ethnie Enyele et dénommée Mouvement pour la libération indépendante et alliés (MPIA) – avec son père comme chef spirituel -, s’était fait remarquée lors des combats interethniques meurtriers contre la communauté des Monzala Boba dans l’Équateur. Objet du litige : un différend sur le contrôle des étangs.

    Finalement mis en déroute par l’armée, Udjani et une partie de ses hommes avaient réussi à se refugier à Brazzaville. D’autres insurgés, dont son père, avaient été arrêtés, transférés à Kinshasa, puis condamnés à des peines de prison.

    Dimanche 20 juillet, les choses se précipitent. La Détection militaire des activités anti patrie (DEMIAP) arrête une quarantaine de personnes, proches de Udjani, à Kinshasa. Les suspects sont envoyés au camp militaire Tshatshi pour être interrogées. Parmi elles, une femme. Elle accepte de coopérer. Deux jours plus tard, elle sera tuée lors de l’attaque à la machette de la base militaire, qui a fait au moins sept morts parmi les assaillants. On en saura pas plus sur les intentions des Enyele. Pour le moment.

    Kin-Brazza, la méfiance

    Mais dans les officines politiques à Kinshasa, on n’hésite plus à accuser le voisin d’en-face. “Les autorités du Congo-Brazzaville ne jouent pas franc jeu avec nous, se plaint un proche de Joseph Kabila. Ils ont protégé pendant des années Udjani et ses hommes chez eux, comme elles le font avec le général Faustin Munene qui est recherché à Kinshasa.”

    Désormais, hors-caméra, la suspicion est au zénith entre Kin et Brazza, les deux capitales géographiquement les plus rapprochées du monde, sur fond des soupçons de déstabilisation mutuelle. Même si au sein de l’opposition en RDC, on ne croit pas à cette théorie, qu’elle qualifie de “mascarade”. D’autant que plusieurs zones d’ombre demeurent autour de l’attaque du 22 juillet. “Comment peut-on attaquer si facilement et avec des machettes le camp militaire le plus sécurisé du pays ?” s’interroge un député national.

    Jeune Afrique

  • Aubin Minaku: éviter les passions post électorales

    Aubin Minaku: éviter les passions post électorales

    aubin_mianku_micRencontre avec Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, secrétaire général de la majorité présidentielle

    Après avoir compté sur le développement du secteur minier, le Congo semble se tourner à nouveau vers l’agriculture…

    Depuis Léopold II puis l’ère coloniale, l’agriculture représente la première génération des ressources du pays, les mines sont la deuxième. Aujourd’hui il nous faut passer à la troisième génération de nos ressources, les richesses stratégiques comme le coltan, mais aussi les forêts, les eaux douces et, une fois encore, l’agriculture… Ce sont ces ressources là qui feront du Congo un pays émergent en 2030, qui assureront la prospérité des générations à venir…
    Il faut des projets structurants, ambitieux, comme à Bukanga Lonzo dans le Bandundu. Dans toutes les provinces, le gouvernement envisage de mettre des moyens pour développer des projets similaires.

    Des documents officiels assurent que « le Congo a perdu la bataille contre la faim ». Que pensez vous d’un tel scandale ?

    Je ne dirais pas que nous avons perdu, mais que nous avons connu beaucoup de vicissitudes, essentiellement les guerres récurrentes, les pesanteurs dans la gestion… Mais aujourd’hui nous sommes en train de mieux planifier la République, nous savons où nous allons. Un Etat avec autant de ressources naturelles que la RDC ne peut pas perdre la bataille de la pauvreté…
    Désormais, l’argent obtenu proprement circule selon des critères acceptés. Aujourd’hui, pour être payé par l’Etat, il faut avoir suivi toutes les procédures prévues. Un million de fonctionnaires, dont 500.000 à Kinshasa, sont désormais régulièrement payés.

    Pourquoi cette exigence de « cohésion nationale » née des concertations qui ont eu lieu en octobre dernier ? Pourquoi ne pas suivre le jeu normal « majorité/opposition » et alternance éventuelle à l’issue des élections ?

    Lorsque le chef de l’Etat avait lancé les concertations nationales l’an dernier, cela répondait à deux objectifs, mettre fin à la guerre et améliorer la gouvernance. A l’époque, dans la majorité, certains estimaient qu’un simple remaniement suffirait, au niveau des partis au pouvoir afin de renforcer leur cohésion. Mais le chef a voulu aller plus loin parce qu’il ne peut pas accepter que l’on parle d’un « émiettement » de la RDC, aussi longtemps qu’il est Président de la République. Il doit donc tout mettre en œuvre, sur le plan structurel, pour que tout se passe de façon apaisée. C’est pourquoi nous avons organisé les concertations nationales auxquelles, malheureusement, certains amis de l’opposition ont refusé de prendre part. Aujourd’hui l’un des objectifs est déjà atteint, la fin de la guerre à l’Est. Cependant, le chef s’est engagé solennellement auprès d’une partie de l’opposition, celle qui a participé aux concertations, à l’associer au pouvoir. Autrement dit, si une partie de l’opposition du MLC (Mouvement pour la libération du Congo, présidé par Jean-Pierre Bemba) nous rejoint pour mieux organiser les élections, cela fait 75 députés qui s’inscriront dans la logique d’une meilleure organisation des élections et d’un renforcement de la stabilité nationale.
    Je suis convaincu de la nécessité d’organiser les choses de manière à ce qu’après les prochaines élections, il n’y ait pas de troubles susceptibles de réveiller les passions post électorales.
    Autant certains ont essayé de déstabiliser ce pays par la voie des armes, autant la « passion post électorale » peut être tout aussi dangereuse…Si nous pouvons construire un schéma avec l’opposition, en tous cas avec celle qui a accepté de participer aux concertations, pourquoi pas ?
    Il faut trouver des mesures plus adaptées à la mécanique politique et cela prend du temps… Les recommandations des concertations nationales doivent être mises en œuvre mais en tenant compte de la dynamique actuelle.

    Si je comprends bien, la nouvelle équipe gouvernementale devra préparer les prochaines échéances électorales…

    Elle devra préparer ces échéances de manière à ce que les prochaines élections se déroulent dans un climat apaisé, avec un consensus acceptable qui nous évitera de tomber dans des schémas d’affrontements. Le chef se demande souvent si nous avons déjà atteint le point de non retour ..Il nous faut encore travailler pour éviter totalement la guerre…D’où l’idée d’associer l’opposition au pouvoir, déjà maintenant…
    Dans notre pays, l’opposition a toujours souhaité participer au pouvoir. Nous sommes une jeune démocratie, un système où l’opposition doit se construire…

    Ailleurs dans les « vieilles démocraties » l’opposition se construit dans l’alternance. Ici, ce serait plutôt dans le consensus, l’association au pouvoir…

    Il y a deux impératifs ; organiser des élections, ce qui est clair car la RDC a réellement fait ce choix, pas sous la pression extérieure, pour faire plaisir à qui que ce soit mais pour nous-mêmes, parce que nous y croyons. Mais nous voulons aussi sauvegarder l’unité du pays, l’intégralité de nos 2.345.000 km2 de territoire…
    L’un des piliers de cette unité, c’est notre armée, que nous n’avons pas encore fini de reconstruire, qui n’a pas encore atteint le niveau requis pour une armée républicaine. Dans un tel contexte, après une longue guerre, après des « mixages » ou « brassages » (ndlr. ce terme désigne l’intégration d’anciens groupes armés rebelles au sein de l’armée nationale) pas nécessairement réussis c’est un élément dont il faut tenir compte dans l’analyse globale de la problématique électorale, avoir une approche qui va au-delà de la seule majorité. Nous devons construire quelque chose avec l’opposition.
    Notre situation demeure spécifique, il faut donc des mesures particulières propres au Congo, c’est pour cela que nous avons entamé les concertations. Le besoin pour l’opposition, de co-gérer avec la majorité s’explique aussi par le besoin de préserver l’unité de ce pays atypique qu’est la RDC.
    Nous sommes en train d’asseoir notre jeune démocratie sur une culture où il y a une certaine tradition d’arbitrage, de consensus. Même la justice coutumière congolaise est fondée sur l’arbitrage. Il nous faudra peut être trois législatures pour asseoir un type de démocratie qui reflétera à la fois les standards universels en matière de démocratie et la particularité du peuple congolais qui tend vers cette culture du consensus, où les étiquettes fabriquées à l’étranger (droite, gauche…) ne valent pas. Le consensus doit aussi s’établir entre les différentes aires linguistiques qui sont aussi une réalité. C’est avec le temps que nous allons définir le modus vivendi approprié.
    Après les concertations nationales il est entendu que le prochain gouvernement devra travailler davantage avec l’opposition pour préparer les futures échéances électorales.

    Dans ce contexte peut on imaginer une vice-présidence qui serait confiée à l’opposition ?
    Nous allons y réfléchir… Je n’affirme rien, mais dans l’hypothèse où il y aurait une vice-présidence, cela pourrait aussi être un instrument important pour répondre à la particularité congolaise. Mais rien n’est décidé à ce stade..

    La particularité du schéma congolais

    Cette idée est cependant sur la table..

    En parler, ce n’est pas mauvais car il s’agît d’une hypothèse sérieuse…On en parle…
    C’est une idée qui pourrait devenir le « schéma congolais » avant ou même après les élections… Il faut réfléchir, ensemble, avec les amis de l’opposition… Nous discutons beaucoup avec eux, avec ceux qui sont ouverts…
    Dans les jours à venir, je vais aussi discuter avec ceux qui n’ont pas pris part aux concertations nationales, car face à un impératif aussi important que la stabilité du pays, il faut que tout le monde se parle.

    L’incertitude qui se prolonge n’est elle pas dangereuse, elle aussi ? Les décisions ne se prennent pas, cela ne va plus durer..

    Certes, cela ne va pas durer…Quand le fruit est mûr il tombe, tout va se préciser.. .Avant septembre, où nous reprendrons la session ordinaire de l’Assemblée, la décision devrait tomber.
    Le chef de l’Etat s’est imposé une méthode, à l’aune de son expérience depuis 2001, de sa connaissance des hommes politiques congolais.. Il prendra une décision dans l’intérêt de la République…

    Les jours du Premier Ministre Matata Ponyo sont comptés. Etes vous candidat pour lui succéder ?

    Nous sommes de la même génération lui et moi, nous sommes entrés en politique à la même période. Son échec serait mon échec, nous ne sommes pas rivaux, bien au contraire : dans ma fonction à l’Assemblée nationale, je l’ai toujours protégé. Il y a eu des moments durs pour lui, où des motions étaient en l’air et, par principe, je l’ai toujours soutenu. Il ne s’agissait pas seulement de loyauté : il y a aussi le fait que j’appréciais le travail abattu par Matata, même s’il est très technique dans la finance alors que l’appréciation de l’appareil de l’Etat dans sa globalité, la conjugaison des différentes priorités, c’est toujours politique.
    Par rapport à mon éducation, reçue de ma mère et de mon père, par rapport aux réalités du pays, je n’ai jamais demandé au chef de l’Etat de recevoir le poste de Premier Ministre. Je l’ai répété à Matata Ponyo, pour qu’il en soit certain…Ici, je suis bien dans ma peau, j’ai du travail à faire, je me bats à l’Assemblée, pour mon parti, pour mon pays…
    Il est vrai que ma position est moins exposée que celle du Premier Ministre…

    La théorie de la ligne ineffaçable

    Cela étant, par rapport à d’éventuels changements institutionnels, vous jouez un rôle pivot…

    J’ai un rôle important, c’est vrai, ne serait ce que pour conseiller le chef de l’Etat, et je ne tremble pas devant lui. Je ne peux que lui présenter les conséquences positives ou négatives de toute décision…. A l’université, chacun devait présenter sa théorie : la mienne, c’était la théorie de la ligne ineffaçable. Je parlais du Congo : nous avons connu la conférence de Berlin, en 1885, nous avons connu Léopold II, la colonisation, connu Lumumba et sa manière ineffaçable de s’exprimer, connu Kasa-Vubu et bien sûr Mobutu…
    Quand vous voyez l’acte de Berlin, en 1885 vous constatez que les Américains ont joué un rôle, que la France avait un droit de préemption…Il faut savoir évaluer les rapports de force et, éventuellement, travailler pour les changer, c’est toujours possible.
    J’ai quatre projets de loi importants à présenter, sur la loi électorale, susciter une certaine cohésion non seulement avec l’opposition mais aussi avec la majorité. Il faudra aussi modifier l’article 97 qui parle de la possibilité du suffrage indirect pour l’élection des députés provinciaux…

    A l’étranger, on connaît surtout l’article 220, qui concerne l’élection présidentielle et qui est « boulonné »…

    A ce sujet, il faudra qu’une décision soit prise, et alors on appellera les conseillers…Il faudra en tous cas tenir compte de tous les paramètres, dont celui de l’armée.
    Brassages et mixages ayant échoué, il faut savoir qu’un seul homme, aujourd’hui, a de l’ascendant sur tous les commandants, et il ne s’agît pas du chef d’Etat major ni de tout autre officier supérieur, mais du chef de l’Etat… Il est le seul qui, commandant suprême de l’armée, en connaît tous les rouages. Cette armée, en pleine recomposition, il ne faudrait pas la mettre mal à l’aise. Constituer une armée forte, avec une capacité dissuasive, pour un pays de cette taille, cela prend du temps, ce n’est pas en cinq ans qu’on peut le réussir, sinon, il y a beaucoup de risques de dérapages…
    En outre, le dossier de l’Est du pays est loin d’être clos, rien n’est terminé. Des aspects militaires doivent encore être gérés…
    Un autre président élu chercherait d’abord à se sécuriser lui-même, ce qui signifierait démanteler les bataillons actuels pour créer d’autres structures. Durant ces temps de recomposition, il apparaîtra peut-être que les velléités rwandaises ne sont pas terminées. Et ne parlons pas des Mai Mai, des Bakata Katanga…Il y a tellement de tensions en Afrique que l’on ne peut s’offrir le luxe d’une déstabilisation du Congo, qui serait provoquée par une « passion post électorale ». D’où la nécessité de maîtriser tous ensemble le processus post électoral, c’est un impératif qu’il faut bien faire comprendre.
    Nous allons aussi défendre notre dossier sur le plan international en soulignant qu’on ne peut faire deux poids deux mesures, avoir un message pour le Congo, un autre pour le Burkina Faso, le Congo Brazzaville, le Rwanda…Il faut avoir le même degré d’exigence pour tout le monde…
    De toutes façons, pour toute révision constitutionnelle, nous pensons qu’il faut passer par le « souverain primaire » c’est-à-dire le peuple, donc organiser un referendum…Mais le « go » n’est pas encore donné, même si la majorité présidentielle va bientôt révéler sa stratégie…

    Propos recueillis à Kinshasa

  • Brésil 2014: Un Mondial du fric et du fiasco

    Brésil 2014: Un Mondial du fric et du fiasco

    Luis Suarez-La débâcle de l’équipe hôtesse, le festival des portiers de but, la transparence des grandes stars, l’attribution injustifiée et controversée des prix à certains joueurs, un système de jeu fade et sans inspiration, une finale insipide, des matchs arrangés dans la discrétion des bureaux, la corruption de maints artistes du ballon rond, etc. Tel est en réalité le bilan footballistique et peu reluisant de cette coupe du monde de football au pays du ballon rond.

    Par Joël Asher Lévy-Cohen *

    Après un mois de déroulement sans anicroches majeures, le rideau tombe finalement sur le fameux Mondial 2014 organisé en terre brésilienne et qui a nécessité plusieurs années de préparation. Cette compétition footballistique qui regroupe trente-deux sélections nationales, d’ailleurs qualifiées en fonction de leurs zones géographiques respectives, s’achève par la maigre victoire de l’Allemagne sur l’Argentine (1 – 0)[i]. Ce qui est une grande première pour une équipe européenne. En effet, le Vieux Continent n’a jamais vraiment réussi à s’imposer sur le sol des Amériques.

    Ce que tout le monde gardera malheureusement de cette vingtième édition de la Coupe du monde de football, ce sont les coûts astronomiques de son organisation matérielle. Celle-ci nécessite, réellement, un décaissement de plus de dix milliards de dollars US. Corruption aidant, la plupart des infrastructures matérielles sont délibérément surfacturées, comme à l’accoutumée, au détriment de la Collectivité publique. Sans compter que ce tournoi légendaire se fait l’apôtre et l’agent servile de l’injustice sociale. En effet, ce Mondial est, à maints égards, l’occasion d’expropriations sauvages. Ces opérations ciblent pratiquement les communautés déjà défavorisées par nature et, surtout, déshumanisées par un système socioéconomique sans foi ni loi.

    Pis, sur le plan purement sportif, donc spécifiquement footballistique, ce tournoi de 32 Nations s’avère un véritable fiasco. D’abord au niveau de l’arbitrage qui se révèle d’un amateurisme totalement flagrant et à ne pas faire pâlir les Béotiens. Ensuite, au niveau du système de jeu pratiqué et des stratégies adoptées par la grande majorité des équipes nationales. Sur ce terrain, la virilité l’emporte souvent aisément sur la créativité et le fair-play. Pour ainsi dire, le talent à l’état pur n’a vraiment jamais été au rendez-vous. Même le grand pays du ‘‘Futbol’’ s’y est totalement compromis.

    Hormis les puissances moyennes, tels le Mexique, le Chili ou le Costa Rica qui pratiquent néanmoins un football de rêve et séduisent avec un niveau de jeu fort généreux et susceptible d’égayer l’âme des dieux de l’Olympe, les amoureux du ballon rond ne voient pratiquement sur le terrain de football que des banquiers en short, tout comme en mal d’argent. Ceux-ci ont plutôt droit à de minables spectacles interprétés de bout en bout par des professionnels de la casse en mal d’agression physique et des anthropophages ou vampires de service, nettement en mal de sang humain. Comme quoi l’axe ou le centre de gravité du hooliganisme antisportif tant décrié s’est déplacé, fort malheureusement, des tribunes vers la pelouse.

    Ce qui est clair, ce tournoi est visiblement marqué par l’absence des joueurs d’exception ou de race. Cette compétition est manifestement marquée par la carence des artistes de rêve susceptibles de susciter l’émotion, de faire basculer avec maestria un match ou le cours d’une partie fort serrée. Bien des nostalgiques regrettent amèrement la grande époque du mythique Edson Arantes do Nascimento, dit ‘‘Roi Pelé’’ ou du légendaire Diego Armando Maradona, alias ‘‘El Pibe de Oro’’. Eux avaient, au moins, l’art et la science du football très scotchés à leurs pieds magiques.

    Ceci revient à dire que les grandes stars de la planète ou méga-vedettes du ballon rond jouissent certainement, de nos jours, d’une renommée plutôt entièrement surfaite par les médias. Ce sont moins des talents disciplinaires que des produits publicitaires artificiellement fabriqués par leurs clubs respectifs pour des raisons strictement mercantilistes. Le prototype même de ce fiasco footballistique est à vrai dire la grande étoile argentine Lionel Messi à qui le légendaire Diego Armando Maradona, dit ‘‘El Pibe de Oro’’, avait affirmé avant le début de la finale que ‘‘son heure de gloire avait sonné’’ et qu’’’il n’avait pas d’autre choix que soulever le Trophée tant convoité et prétendre au Sacre suprême’’.

    Force est de reconnaître que, lors de cette finale qui ne restera nullement dans les annales du football, ce joueur est manifestement passé à côté de son étoile qui a pâli. Il a été, pour ainsi dire, complètement transparent. Donc absent. Celui-ci a incontestablement joué en-deçà de son potentiel, du talent lui normalement reconnu par les spécialistes du ballon rond et les aficionados. Pourtant, cette virtuose brille indéniablement au firmament du championnat espagnol (la Liga). Il est, surtout, très réputé pour ses prouesses techniques, acrobatiques et athlétiques, entre autres avec le club barcelonais ‘‘Barça’’.

    Toutefois, il existe, sans contexte, quelques notes positives et même encourageantes à mettre au crédit de cette Coupe du monde 2014. Hormis le fait que le Mondial est un moment de fraternisation entre les Nations et Peuples de la Terre, l’Humanité tout entière assiste à la féminisation des tribunes. En effet, la gent féminine s’est vraiment approprié cette fête du ballon rond. D’ailleurs, force est de souligner que les deux pays finalistes sont, en réalité, gouvernés par des femmes. À savoir : ‘‘Cristina Elisabet Fernández de Kirchner’’ pour l’Argentine et ‘‘Angela Dorothea Merkel’’ pour l’Allemagne. Ce qui est en soi tout un symbole. C’est également la première fois dans l’histoire de la coupe du monde que la grande finale oppose deux pays dirigés par des femmes. Sans compter que le chef de l’État de la Nation hôtesse est également une femme : ‘‘Dilma Vana Roussef’’ du Brésil.

    Ce Mondial démontre aisément que le football est un sport devenu plus que jamais une valeur familiale. Donc, Brésil 2014 est, à tout point de vue, un Mondial des familles. Cela est d’autant plus vrai que les parents, souvent accompagnés de leurs rejetons, prennent d’assaut les tribunes en vue de supporter leurs équipes chéries. C’est une tendance qui s’est fortement développée, ces dernières années, dans le championnat brésilien de football. En effet, les parties de match y sont très souvent précédées par la présentation des familles de joueurs accompagnés de leurs jeunes enfants et de leurs belles épouses sur la pelouse du terrain de jeu.

    Du Mondial des femmes, des familles et des enfants, Brésil 2014 s’est rapidement transformé en Mondial des pleurs. En effet, trop de larmes ont coulé sur la joue du public fin connaisseur en raison de la contre-performance de plusieurs sélections nationales. Mondial 2014 aura donc été la coupe du monde des émotions à fleur de peau. Chose gravissime, il n’a même pas su enrayer la vague raciste – [ce grand mal du siècle] – exportée par des supporters occidentaux ou européens dans ce pays kaléidoscopique. Malgré maintes campagnes de sensibilisation, le monde entier est estomaqué de voir surtout les Allemands et les Croates interpréter allégrement des chansons dignes de l’époque nazie ou proférer des injures racistes lorsque leurs équipes nationales croisent le fer avec des sélections négro-africaines.

    Par ailleurs, cette coupe du monde restera dans la mémoire collective comme le Mondial aux accents carnavalesques. Brésil 2014 restera bien entendu dans les esprits et dans les annales historiques comme le Mondial des ‘‘gais lurons’’ ou ‘‘joyeux lutins’’. Dans la moiteur tropicale et la chaleur accueillante du Brésil, chaque peuple de la planète rivalise, en effet, d’ingéniosité pour arborer des costumes auréolés de couleurs nationales et, surtout, étrenner des habits dignes d’excentricité. Par conséquent, du Mondial sportif et footballistique, Brésil 2014 s’avère incontestablement le Mondial des cultures planétaires célébrant l’Humanité dans toute sa diversité, dans la joie et l’harmonie, dans la fraternité et la solidarité.

    Seule véritable fausse note dans ce concert planétaire et harmonieux, dans cette communion sportive et humaine, pendant que le Mondial culmine au pays de la Samba foot, les armes crépitent très lourdement au Proche-Orient. Dans cette sous-région, la trêve n’a pas de nom. Le répit n’a pas non plus de visage. Tout ceci à cause de l’intolérance et du terrorisme aveugle.

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

     

    [i]Un but d’anthologie de Mario Götze de Bayern de Munich sur une passe décisive d’André Schürrle de Chelsea.

  • Expatriés : les villes africaines toujours plus chères!

    Expatriés : les villes africaines toujours plus chères!

     

    Vue de Luanda, 1ère ville au classement Mercer, 3e à celui de ECA International.
    Vue de Luanda, 1ère ville au classement Mercer, 3e à celui de ECA International. © AFP

    Les classements 2014 des cabinets Mercer et ECA International montrent que les villes africaines sont toujours plus chères pour les expatriés. En cause : une dépendance forte vis-à-vis des importations et des taux de change défavorables pour les économies du continent.

    Elles sont 2 dans le top 10, 5 dans le top 25, et 13 dans le top 50. Publié jeudi 10 juillet 2014, le classement du cabinet Mercer des villes les plus chères pour les expatriés fait de plus en plus la part belle aux capitales africaines, avec en tête Luanda (qui culmine aux premières places depuis plusieurs années) et N’Djamena (qui passe du 4e au 2e rang).

    Viennent ensuite Libreville (19e + 2 places), Kinshasa (20e + 13) et Lagos (25e + 11), puis Brazzaville (28e + 12), Bamako (29e + 10), Conakry (34e + 12), Abuja (36e + 13), Dakar (40e + 11), Abidjan (43e + 5), Douala (44e + 2) et Yaoundé (45e +11). Lomé, ex-æquo avec Ouagadougou, et Casablanca ne figurent quant à elles respectivement qu’aux 105e et 107e place mais progressent considérablement (+8, +26 et +18).

    Le classement des 25 1ères villes du classement Mercer 2014 (cliquer pour agrandir) :

    À titre de comparaison, Londres n’apparaît qu’à la 12e place, New-York à la 16e et Paris la 27e. Luanda et N’Djamena devancent ainsi facilement Hong-Kong et Singapour, mais aussi les villes suisses de Zurich et Genève, puis Tokyo, Berne, Moscou et Shanghaï (à la 14e place, juste devant Pékin).

    Exemples de prix de biens de consommation courante dans plusieurs villes du classement (en dollars, cliquer pour agrandir) :

    Importation et inflation

    “Alors que Luanda et N’Djamena sont des villes relativement peu coûteuses, elles sont très chères pour les expatriés, puisque la plupart des biens de consommation est importée”, explique Ed Hannibal dans un communiqué de Mercer. “En outre, trouver un hébergement sûr qui réponde aux normes occidentales peut être difficile et très coûteux aussi”, ajoute-t-il.

    Les études de Mercer et de ECA International font apparaître une ressemblance de taille : la forte progression des villes africaines.

    L’étude compare les prix dans 211 villes et mesure les coûts de plus de 200 articles, en prenant en référence la ville de New-York et en mesurant les effets de change par rapport au dollar américain. Mais elle prend tout son sens si on la compare à une autre, celle publiée le 10 juin par le cabinet ECA International, spécialiste de la gestion de l’expatriation, qui fait apparaître une ressemblance de taille : la très forte progression des villes africaines.

    Douze d’entre elles figurent en 2014 dans le top 50 du classement (contre 13 pour Mercer) : Luanda (3e) et Djouba (9e), avant Brazzaville (12e), Libreville (14e), Pointe Noire (15e) et Kinshasa (19e). La percée la plus remarquable est celle de Conakry, qui passe en un an du 82e rang mondial en 2013 au 43e, “devançant” ainsi… Lagos (45e) et Londres (46e). Abidjan gagne quant à elle une 20e de places en deux ans, passant du 54e rang mondial en 2012 à la 30e position en 2014. Il en est de même pour Dakar, 33e cette année contre 47e un an avant…

    Selon ECA International, ces deux dernières villes sont même plus chères – toujours pour les expatriés – que Manhattan (39e), Bruxelles (40e) ou encore le centre de Londres (46 e)… Reste que le top 20 des deux classements est toujours dominé par des villes asiatiques ou européennes. Mais pour combien de temps ?

    Le classement Mercer des 10 villes les moins chères pour les expatriés (cliquer pour agrandir) :


  • France- Afrique:Les 5 plus gros dérapages diplomatiques de François Hollande en Afrique

    France- Afrique:Les 5 plus gros dérapages diplomatiques de François Hollande en Afrique

    hollande-À l’occasion de la minitournée de François Hollande en Afrique mi-juillet, “Jeune Afrique” revient sur les dérapages, contrôlés ou pas, qui ont marqué les interventions africaines du président français. De Kinshasa à Bangui.

    Après le Sénégal, la RDC, la Centrafrique, le Mali, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, François Hollande va effectuer une nouvelle tournée en Afrique. Attendu en Côte d’Ivoire le 17 juillet pour une visite d’État reportée à plusieurs reprises, il se rendra ensuite au Niger et au Tchad avant de se rendre une semaine plus tard à la Réunion, aux Comores et à Mayotte.

    Le dirigeant socialiste est arrivé à l’Élysée avec l’ambition affichée – comme son prédécesseur – de tuer définitivement la “Françafrique”. Sa politique africaine a surtout été marquée  par deux interventions militaires conséquentes au Mali et en Centrafrique. Et s’il entretient de bonnes relations avec la majorité de ses homologues africains, ses interventions sur ou au sujet du continent n’ont pas échappé à quelques dérapages. Contrôlés ou pas.

    • L’offense de Kinshasa

    L’image a tourné en boucle, reprise par toutes les télévisions. Le 13 octobre 2012, en ouverture du 14è sommet de la Francophonie à Kinshasa, François Hollande rencontre son homologue congolais, Joseph Kabila. La poignée de main est froide et furtive. Tout juste élu, le chef de l’État français est soucieux de faire comprendre à Kabila qu’il ne passera pas outre la question des droits de l’homme. Mais son comportement est vécu comme une véritable humiliation et irrite les présidents africains présents à Kinshasa.

    • L’ambiguïté face au MNLA

    La politique de la France vis-à-vis du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) n’a eu de cesse d’irriter Bamako. Au moment de l’intervention Serval, les forces françaises participent à la reconquête de Tombouctou et Gao, mais s’arrêtent à Kidal (les Français prennent juste l’aéroport), bastion des rebellions Touaregs. Un peu plus d’un an après, alors que la situation reste toujours tendue dans le Nord-Mali, la position française a été largement critiquée par les autorités maliennes et la population. Lors des récents combats de Kidal, certains officiels maliens n’ont pas caché leur agacement vis-à-vis de l’attentisme français.

    • La gifle de Neuilly

    Entre la France et le Maroc, rien ne va plus. Tout a commencé par l’irruption, le 20 février, d’une escouade de policiers en gilet pare-balles à la porte de la résidence neuilléenne de l’ambassadeur du royaume en France, Chakib Benmoussa. Il y a eu ensuite la fouille au corps de Salaheddine Mezouar, le ministre marocain des Affaires étrangères, en transit à l’aéroport de Roissy. Et enfin, l’irruption de Mustapha Adib, ex-capitaine des Forces armées royales (FAR) et opposant notoire depuis son séjour en prison au début des années 2000, sur le seuil de la chambre du général Abdelaziz Bennani en soins dans un hôpital militaire parisien. Tout pour vexer le Maroc. 

    La blague de mauvais goût

    La plaisanterie présidentielle aura irrité sévèrement l’Algérie pendant plusieurs jours. Prenant la parole le 16 décembre devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le chef de l’État français avait déclaré avec ironie que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, était rentré d’Algérie “sain et sauf”. Avant d’ajouter : “C’est déjà beaucoup”.

    La saillie de François Hollande a été fort mal accueillie à Alger, où les souvenirs douloureux de la guerre civile, dans les années 1990, restent très vifs. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a estimé qu’il s’agissait d’un “incident regrettable” et d’une “moins-value” pour les liens entre les deux pays.

    Face à ces réactions, François Hollande avait exprimé dans un communiqué “ses sincères regrets pour l’interprétation qui a été faite de ses propos”. “Chacun connaît les sentiments d’amitié que François Hollande porte à l’Algérie et le grand respect qu’il a pour son peuple, comme l’ont prouvé la visite d’État qu’il a effectuée en décembre dernier et les discours qu’il a prononcés”, avait ajouté l’Élysée

    • L’impartialité de l’opération Sangaris

    À Bangui, les soldats français sont accueillis en héros. Nous sommes en décembre 2013, la Centrafrique est en plein chaos. L’intervention française évite un véritable bain de sang. Mais un malaise se créée dès les premières opérations de désarmement. L’opération Sangaris cible les ex-rebelles de la Séléka sans en anticiper les conséquences : les populations musulmanes sont immédiatement prises pour cible par les milices anti-balaka. Jean-Yves Le Drian le reconnaîtra plus tard : la France a sous-estimé le pouvoir de nuisance des anti-balaka et a mal anticipé le niveau de haine qui parcourt de nombreuses franges de la population.

    (Jeune Afrique)

  • Des garanties sérieuses pour l’implication active de la diaspora en RD Congo

    Des garanties sérieuses pour l’implication active de la diaspora en RD Congo

    Intégralité:Discours des Vœux 2013 de Joseph Kabila, Pdt de la RDC -Dans un discours prononcé à la veille de la célébration du 54e anniversaire de l’accession de la République Démocratique du Congo à la souveraineté nationale et à la reconnaissance internationale, le président Joseph Kabila a encouragé les Congolais de la diaspora à revenir sur la terre de leurs ancêtres et à y prendre place, le pays étant en pleine croissance et en pleine mutation. « La terre de nos ancêtres est grande et fertile et dispose des potentialités nécessaires à l’épanouissement de chacun », a-t-il insisté, en invitant tous ceux qui vivent à l’étranger « à contribuer au développement de la République Démocratique du Congo dans la paix et la sérénité ». Si d’aucuns ne peuvent que louer cette attitude réconciliatrice, malgré des rapports exécrables entre le gouvernement de Kinshasa et ses administrés de la diaspora, il est évident que l’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.

    L’incohésion nationale

    Plusieurs mois après les assises des concertations nationales initiées par le président de la République Démocratique du Congo, la cohésion nationale est loin d’être acquise – le peuple congolais ayant compris que ce forum avait été organisé à dessein pour amadouer la classe politique et faire passer des mesures impopulaires au profit de la majorité présidentielle. Pis encore, la diaspora a été représentée à ces assises par des gens non représentatifs de la réalité qui la compose. Ainsi le « per diem » et la folle envie d’occuper des postes au sein d’un éventuel gouvernement d’union nationale ont-ils relégué à l’arrière-plan les véritables revendications des Congolais de l’étranger. L’incohésion nationale s’est amplifiée davantage à cause des mesures tendant à tripatouiller les lois de la République, et l’incertitude politique s’est longtemps installée dans l’attente d’un remaniement gouvernemental, ou alors d’un nouveau gouvernement dont la nomination reste encore lettre morte.

    En tout cas, il est certain que la cohésion nationale ne sera jamais effective tant qu’une partie de la population congolaise sera sans cesse privée de ses droits du simple fait de vivre hors du territoire national. Mais un simple appel incitant au retour au pays des ancêtres ne suffit pas. Encore faut-il donner des gages sérieux pour que les Congolais de la diaspora puissent assumer leurs devoirs « au prix des efforts sans cesse renouvelés », en s’investissant sur les plans économique et politique, dans l’espoir de réaliser « le rêve d’un Congo prospère ».

    Le patriotisme des émigrants

    Les faiblesses dans les relations entre la diaspora congolaise et le gouvernement ont toujours constitué un frein considérable dans la valorisation et la matérialisation des atouts susceptibles de contribuer à l’émergence d’une République Démocratique du Congo solide, sur le plan étatique, et performante, du point de vue socio-économique. De plus, les violations systématiques des droits des Congolais de l’étranger portent préjudice aux dispositifs constitutionnels – tels que les articles 5 alinéa 3, 12, 50 et 66 – favorables aux droits humains, aux libertés fondamentales, aux devoirs du citoyen et de l’État. Ainsi le gouvernement congolais devra-t-il rendre le premier alinéa de l’article 10 la Constitution du 18 février 2006 conforme à l’article 72. Dans cette optique, au regard de la double problématique du jus sanguinis et du jus soli, le 1er alinéa de l’article 4 de la loi du 12 novembre 2004, relative à la nationalité congolaise, devra privilégier le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine. C’est ainsi que l’on clarifiera les différents conflits fonciers qui ne cessent de contribuer, avec le pillage des ressources naturelles, à la déstabilisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo.

    Par ailleurs, l’insécurité à travers le territoire national et la corruption ne contribuent guère la libre-circulation des biens et des personnes, ainsi que des capitaux, facteur indispensable au développement économique, ainsi qu’à la liberté d’entreprendre et d’investir. Il faudra donc des garanties sérieuses, sur les plans fiscal et sécuritaire, pour que les Congolais de la diaspora daignent s’acquitter patriotiquement de leurs devoirs envers la République. C’est la condition sine qua non pour qu’ils puissent « donner à [leur] pays le meilleur [d’eux-mêmes] » sans toujours « attendre qu’il fasse tout à [leur] place ».

    Gaspard-Hubert Lonsi Koko

  • “Paris n’a pas de leçon à donner à Kinshasa”, selon Marylise Lebranchu

    “Paris n’a pas de leçon à donner à Kinshasa”, selon Marylise Lebranchu

    Marylise Lebranchu, ministre française de la Fonction publique. Marylise Lebranchu, ministre française de la Fonction publique. © AFP

    Durant son séjour à Kinshasa où elle a notamment représenté la France lundi aux festivités commémoratives d’indépendance de la RDC, Marylise Lebranchu, ministre française de la Fonction publique, s’est abstenue de se comporter en donneur de leçons, mettant en avant la “coopération” entre les deux États.

    Depuis l’affront de François Hollande à Joseph Kabila lors du sommet de la Francophonie en octobre 2013 à Kinshasa, de l’eau a suffisamment coulé sous les ponts. L’heure est désormais au renforcement de la coopération entre la France et la RDC, comme en témoigne la visite du mois de mai du président congolais à l’Élysée ou encore – plus récente – celle de Marylise Lebranchu, du 28 au 30 juin, dans la capitale congolaise.

    “Les rapports entre les deux États se confortent”, avait confirmé vendredi à Jeune Afrique la ministre française de la Décentralisation et de la Fonction publique quelques minutes avant de s’envoler pour Kinshasa. Une fois sur place, Marylise Lebranchu a assisté, le 28 juin, à l’inauguration de la nouvelle École nationale d’administration (ENA) de la RDC. Une institution qui fait partie du projet d’appui de la France à la modernisation de l’État congolais (Ameco). Coût du programme : 3,5 millions d’euros.

    “Pour accompagner l’ENA de la RDC, nous avons notamment mobilisé des experts pour organiser le premier concours d’entrée, former les enseignants et préparer le cursus scolaire”, détaille la ministre française, insistant sur l’importance de cette “expertise pour un pays qui s’engage dans la voie de la reconstruction”.

    Le “côté symbolique” de la visite

    Après des entretiens du week-end notamment avec le Premier ministre congolais, Matata Ponyo, Marylise Lebranchu a représenté la France lundi aux festivités commémoratives du 54e anniversaire d’indépendance de la RDC. “C’est le côté symbolique de cette première visite d’un ministre français en RDC depuis celle du président François Hollande” à Kinshasa, en octobre 2013, avance-t-elle.

    Avant de regagner la France le 30 juin au soir, Marylise Lebranchu pourrait également s’entretenir avec le président Joseph Kabila. Car “la France accompagne les efforts de la RDC pour un retour de la paix dans l’est du pays”, rappelle-t-elle, soulignant que c’est encore “à l’initiative de la France” que la résolution 2174 a été votée à l’unanimité le 28 mars, laquelle a renouvelé le mandat de la Monusco et encouragé “l’application intégrale” de l’accord-cadre signé en février 2013 entre les 11 pays de la région des Grands Lacs.

    “L’avis” de Paris sur la révision constitutionnelle en RDC

    Dans la Constitution actuelle de la RDC, certaines dispositions ne sont pas susceptibles de révision.

    Marylise Lebranchu, ministre française de la Fonction publique

    Mais sur des questions internes, “la France n’a pas à se prononcer”, souligne Marylise Lebranchu. Contrairement à John Kerry, secrétaire d’État américain, qui avait récemment pris position contre toute éventuelle révision constitutionnelle en RDC visant à permettre à Joseph Kabila de briguer un nouveau mandat, “Paris n’a pas de leçon à donner à Kinshasa”, martèle la ministre.

     

    Toutefois, “nous constatons que dans la Constitution actuelle, certaines dispositions ne sont pas susceptibles de révision”, confie Marylise Lebranchu. Allusion faite notamment à l’article 220 du texte fondamental congolais qui limite à deux les mandats du chef d’État. “Mais ce n’est qu’un avis de la France, précise-t-elle. C’est aux Congolais de décider en toute souveraineté”.

  • Sommet USA-Afrique – Joseph Kabila face à Barak Obama au mois d’aout

    Sommet USA-Afrique – Joseph Kabila face à Barak Obama au mois d’aout

    kabila-kerry*Une rencontre au sommet est annoncée aux Etats-Unis d’Amérique. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains se réuniront du mardi 5 au mercredi 6 août prochain autour du Président Barak Obama à Washington DC. La question qui se pose est : « Pourquoi un sommet pour rassembler les pays africains dont la plupart préparent les échéances électorales ? Quelle est la finalité de ce rendez-vous?» A décrypter l’interview du Directeur Afrique du NDI sur la rfi, l’on croit savoir que les droits de l’Homme, la démocratie, le respect de mandat ainsi que le développement seront abordés au cours de cette table ronde.

    Un sommet dans une Afrique qui n’a pas exorcisé ses vieux démons : Déchirement, les Droits de l’homme, modification de la Constitution sont là, au bas mot, les maux qui rongent la société africaine. C’est Christofer Fomunyoh, Directeur Afrique du NDI, National Democratic Institute qui a annoncé, sur les antennes de la Radio France Internationale, la nouvelle de la tenue de ce sommet aux pays de l’oncle Sam.

    Dans le contenu de son interview, la situation de la République Démocratique a été abordée, précisément, sur la visite à Kinshasa de John Kerry, Secrétaire d’Etat américain. Par rapport à la politique des Usa envers la RD Congo, Christofer a déclaré : «la position des Usa reste la même, il vous souviendra que lors de son passage à Kinshasa, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry était clair en ce qui concerne le processus démocratique en RDC ». Ses propos résonnent encore dans les oreilles des Congolais. Il avait déclaré que le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, doit respecter la Constitution de son pays qui lui interdit de briguer un second mandat en 2016. John Kerry n’avait non plus caché son appréciation quant aux efforts que Joseph Kabila a fournis pendant son mandat pour la stabilité, au plan sécuritaire, de la RDC. Voilà pourquoi il avait déclaré : « Joseph Kabila est un homme jeune qui peut encore contribuer à son pays». Poursuivant, il avait, par rapport au cycle électoral en cours, insisté sur des élections libres, équitables et transparentes dans les délais et dans le respect de la Constitution congolaise actuelle ».

    Tout compte fait, le Chefs d’Etat et de gouvernement seront invités d’écouter la redéfinition de leur coopération avec les Usa. L’idée est toujours la même, les Usa veulent montrer comment faire pour augmenter les flux d’échanges dans tous les domaines.

    Voilà qui justifie l’annonce de Christofer Fomunyoh sur l’invitation que le Congrès Americain envisage de lancer aux personnalités de la société civile africaine parmi lesquelles Koffi Anan, Desmond Tutu, pour débattre spécifiquement de la question de droits de l’Homme et de la démocratie.

    En tout état de cause, le sommet USA- Afrique du mois d’aout 2014 a pour ambition de booster l’Afrique en lui indiquant la marche à suivre tout en parlant de partenariat.

    La Prospérité