Tag: BURUNDI

  • Les rumeurs persistantes d’incursions de militaires etrangers  sur le sol congolais: Silence radio des autorités de Kinshasa.

    Les rumeurs persistantes d’incursions de militaires etrangers sur le sol congolais: Silence radio des autorités de Kinshasa.

    -Des soldats du Soudan du Sud, du Rwanda et du Burundi font des incursions récurrentes dans les régions instables de l’est et du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), ont affirmé vendredi des sources locales et un groupe d’experts. Depuis avril, « nous venons d’enregistrer huit incursions de militaires sud-soudanais » dans le territoire d’Aru, dans la province de l’Ituri (nord-est), a déclaré un responsable de la société civile locale, Innocent Magudhe, à l’AFP.

    La dernière incursion a eu lieu mercredi dans la chefferie de Kakwa, située à la frontière avec le Soudan du Soudan, dans la province de l’Ituri, a-t-il précisé.

    Les soldats de l’armée régulière sud-soudanaise « brûlent des maisons, pillent les biens de la population (vaches, motos…) » dans une zone où les militaires congolais ne sont présents qu’en nombre réduit, selon lui.

    Plus au sud, dans la région voisine des deux Kivu, la présence des armées rwandaise et burundaise « a été constatée » au courant du mois d’avril, a écrit le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) dans son rapport mensuel publié vendredi.

    Dans le Nord-Kivu, l’armée rwandaise « a participé à la traque des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR-Foca), conjointement avec l’armée congolaise ».

    L’armée du Burundi est quant à elle intervenue au Sud-Kivu, « pour traquer les rébellions burundaises, notamment la Résistance pour un État de droit (RED-Tabara) avec l’appui d’autres groupes locaux », selon le KST.

    « Il semble que l’objectif était de se prémunir contre les rébellions burundaises présentes au Sud-Kivu, notamment avant la présidentielle du 20 mai », au Burundi.

    Le KST affirme s’appuyer sur « un réseau de chercheurs » et vérifier ces informations « avec de multiples sources fiables ».

    Les rumeurs persistantes d’incursions de militaires rwandais sur le sol congolais n’ont jamais été confirmées par les autorités de Kinshasa.

    Fin avril, le président rwandais Paul Kagame les avait démenties lors d’une conférence de presse à Kigali.

    Le rapport du KST fait aussi état de « 85 meurtres de civils par des acteurs armés » en avril, dans les Kivu.

     

  • Pierre Nkurunziza est mort du coronavirus mais officiellement mort d’une crise cardiaque

    Pierre Nkurunziza est mort du coronavirus mais officiellement mort d’une crise cardiaque

    -Les autorités burundaises ont longtemps nié l’existence de la pandémie de la Covid-19 dans ce pays et les chiffres officiels, largement sous-estimés, concèdent désormais une centaine de morts. A cela s’ajoute le décès récent du président Pierre Nkurunziza, officiellement mort d’une crise cardiaque. Plusieurs sources contredisent toutefois la position officielle.

    Trois sources proches des milieux politiques et médicaux en Afrique nous ont affirmé que Pierre Nkurunziza est mort du coronavirus. Une maladie que le président défunt aurait dissimulée, refusant même d’aller se faire soigner à l’hôpital.

    Alexis Sinduhije : “Je pense franchement que Nkurunziza a été tué par la Covid-19.”

    “Je pense que Nkurunziza a été tué par la Covid-19. Les maladies des chefs d’Etat, surtout chez nous, sont le secret le mieux gardé, soutient l’opposant Alexis Sinduhije, le président du Mouvement pour la solidarité et la Démocratie (MSD).

    Manipulations

    Les autorités burundaises pour leur part contestent cette affirmation et parlent de manipulation, comme nous l’a expliqué un ambassadeur burundais en poste dans un pays européen.

    Situation alarmante

    Les informations relatives à la pandémie de la Covid-19 en provenance du Burundi sont alarmantes.

    En effet, Pierre Nkurunziza avait nié l’existence de cette maladie dès son apparition. Il avait déclaré à chacune de ses sorties officielles que son pays était protégé par Dieu.

    Dr Benjamin Djoudalbaye : “Nous nous en tenons aux informations officielles en notre possession”

    Une posture qui ne facilite pas la tâche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine, selon Dr Benjamin Djoudalbaye, chef de division politique et diplomatie de la santé et communication du centre basé à Addis-Abeba.

    Plusieurs sources admettent d’ailleurs que les chiffres des malades au Burundi sont sous-estimés en l’absence de vraies informations.

    Pacifique Nininahazwe, le président du Forum pour la conscience et le développement (Focode) s’inquiète lui aussi de l’évolution de la pandémie au Burundi.

    “Le coronavirus tue beaucoup de Burundais, dans le silence total, dans le déni total des autorités burundaises. Nous aimerions que le décès de Nkurunziza soit un moment de sursaut sur cette pandémie grave au Burundi. Et nous demandons une véritable enquête sur les raisons du décès du président”, explique le militant des droits de l’homme à la DW.
    Pacifique Nininahazwe, le président du Forum pour la conscience et le développement (Focode)

    Une source proche du gouvernement burundais a déclaré redouter une situation sanitaire grave. Les contaminations se multiplieraient. Si on n’impose pas de dépistage, les jours à venir seront sombres sur le plan sanitaire, redoute cette source.

    À la date du 12 juin 2020, le Burundi a enregistré 94 cas de personnes contaminés, un décès et 71 personnes guéries, selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine.

    Le Burundi a expulsé, mi-mai, le représentant de l’OMS, le Dr Walter Mulombo, et trois autres de ses collaborateurs. Les autorités burundaises les avaient accusés d’extrapoler le nombre réel de personnes touchées par la Covid-19.

  • Burundi : des ONG ferment leurs portes refusant de franchir ” la ligne rouge ” du fichage ethnique

    Burundi : des ONG ferment leurs portes refusant de franchir ” la ligne rouge ” du fichage ethnique

    L’ONG française Handicap International a annoncé le 7 janvier la fermeture de son programme au Burundi, disant refuser de se conformer au fichage ethnique imposé par la nouvelle loi burundaise. D’autres organisations, toujours en négociations avec les autorités burundaises, pourraient également se retirer du pays.

    Présente depuis 1992 sur le territoire burundais, Handicap International (HI) a annoncé la fin de ses activités dans un communiqué publié le 7 janvier. Les raisons invoquées sont claires : « l’obligation d’établir la composition ethnique de son personnel et de communiquer ces informations aux autorités constitue une ligne rouge » que Handicap International ne souhaite pas franchir.

    Le 27 septembre, le président Pierre Nkurunziza avait annoncé la suspension pour trois mois – à compter d’octobre – de toutes les ONG étrangères (ONGE), qui avaient jusqu’au 31 décembre pour se conformer à la nouvelle loi burundaise, adoptée en janvier 2017, qui inclut notamment un strict contrôle de leurs finances et des frais administratifs. Mais le point le plus clivant se situe dans l’article 18 de ladite loi, qui prévoit que « le recrutement du personnel local doit se faire dans le respect des équilibres ethniques disposés dans la Constitution ».

    Ultimatum

    Les ONG étrangères sont donc poussées par le gouvernement à appliquer le principe des quotas ethniques, à savoir l’emploi de 60% au plus de Hutu et de 40% au plus de Tutsi. Présent dans la Constitution du 18 mars 2005, instaurée au sortir de la guerre civile, ces quotas étaient également appliqués au Parlement, au gouvernement ou encore dans l’administration, et avaient été étendus à d’autres domaines comme la magistrature et les sociétés publiques lors du référendum constitutionnel controversé du 17 mai 2018. Depuis 2015, beaucoup d’observateurs accusent Pierre Nkurunziza d’attiser les tensions ethniques au Burundi, comme avec la réouverture fin novembre du dossier concernant l’assassinat du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye.


    >>> À LIRE – Burundi – Pierre Buyoya : « Je suis considéré comme l’ennemi numéro 1 du régime Nkurunziza »


    À partir de l’ultimatum du président en septembre dernier, les ONG devaient fournir au ministère de l’Intérieur, en charge du renouvellement de leur accréditation, une convention de partenariat avec le ministère des Relations extérieures, un protocole d’accord avec le ministère de la Justice, un engagement à respecter les lois bancaires et la loi sur les ONGE et, surtout, un plan d’action pour mettre en place des mesures de recrutement visant à atteindre ces quotas pour leur personnel.

    D’autres ONG avant Handicap International ont refusé de se conformer à ces dispositions. Les Belges d’Avocats Sans Frontières ont annoncé la fermeture de leur bureau dès le 17 décembre, estimant que les prérequis du gouvernement pour aboutir à la levée de la suspension était « contraire au fondement même de notre organisation et à ses valeurs ». RCN Justice & Démocratie, présente depuis dix-huit ans au Burundi et active notamment dans la formation de magistrats, a également annoncé la clôture de son programme à Bujumbura dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, le 5 janvier.

    « Nous avons présenté une autre alternative au gouvernement qui consistait à s’ouvrir à tous les groupes sous-représentés, sans mentionner d’ethnies. On nous a répondu qu’il fallait mettre en place un plan d’application de ces quotas, ce qui consistait à demander aux employés leur ethnie. C’est une ligne rouge que nous ne pouvions pas franchir », explique à Jeune Afrique Malik Ayari, qui dirigeait le programme de RCN Justice & Démocratie au Burundi. D’autres organisations pourraient suivre le pas dans les prochains jours.

    « Nous n’avons pas le choix »

    Médecins sans frontières (MSF) compte parmi les ONG en attente du renouvellement de leur autorisation. « MSF n’a pas reçu de confirmation de son réenregistrement au Burundi. Nous continuons toutefois l’offre de soins médicaux gratuits à Bujumbura et poursuivons les discussions avec les autorités afin de garantir la continuation de nos activités médicales dans le pays », a précisé l’ONG sur Twitter.

    Selon une source humanitaire dont l’ONG n’est toujours pas autorisée à poursuivre ses activités au Burundi, « des négociations sont en cours avec les autorités burundaises. » « Une trentaine d’ONG pourraient suivre et fermer définitivement leur bureau. Nous craignons que ça aille jusque-là mais nous n’avons pas le choix », ajoute cette source. Très peu d’ONG contactées par Jeune Afrique ont souhaité s’exprimer sur le sujet.

    De leur côté, les autorités n’ont pas l’intention de négocier et avaient à ce titre précisé que les ONG qui ne se plieraient pas à ces règles seraient « définitivement radiées ». « Le Burundi a besoin des ONG si et seulement si ces dernières s’engagent constamment à respecter la loi. Toutes les ONG sont libres de rester ou partir. D’autres ONG respectueuses de la législation en vigueur vont certainement combler « le vide » que Handicap International laisse », a commenté auprès de Jeune Afrique Jean-Claude Karerwa, le porte-parole de la présidence.

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  • Burundi : visé par un mandat d’arrêt, l’ex-président Pierre Buyoya dénonce une ” manipulation politique “

    Burundi : visé par un mandat d’arrêt, l’ex-président Pierre Buyoya dénonce une ” manipulation politique “

    L’ex-président burundais Pierre Buyoya a dénoncé dimanche 2 novembre une « manipulation politique » suite à un mandat d’arrêt international émis contre lui par la justice de son pays, qui l’accuse d’être impliqué dans l’assassinat de l’ancien président Melchior Ndadaye en octobre 1993.

    « Tout laisse à penser qu’il s’agit là d’une simple manipulation politique et d’une nouvelle manœuvre de diversion visant à faire oublier les questions douloureuses non résolues », écrit Pierre Buyoya dans un communiqué diffusé dimanche 2 décembre.

    « Il est symptomatique que la réouverture du dossier de feu Melchior Ndadaye intervient au moment où, face aux multiples sollicitations de la communauté internationale, le gouvernement a choisi de s’emmurer délibérément dans le refus du dialogue », ajoute l’ancien président burundais, actuel représentant de l’Union africaine (UA) au Mali.

    Mandat d’arrêt international

    Le Burundi a lancé vendredi 29 novembre un mandat d’arrêt international contre l’ancien président, ainsi que 11 hauts gradés des forces de sécurité (armée et gendarmerie) et cinq de ses anciens proches collaborateurs civils, pour leur rôle présumé dans l’assassinat de Melchior Ndadaye.

    Quatre haut gradés de l’armée à la retraite ont été arrêtés dans le cadre de la même enquête, le 24 novembre. « Des éléments de l’enquête » révèlent que d’autres personnes « pourraient avoir été impliquées dans ce crime, dans sa préparation ou même dans sa commission », a affirmé vendredi le procureur général, Sylvestre Nyandwi, pour justifier l’émission de ces mandats d’arrêts.

    Dans son communiqué, Pierre Buyoya rappelle pour sa part qu’un jugement a déjà été rendu dans cette affaire. Une dizaine de soldats – dont le plus haut gradé était lieutenant – ont en effet été condamnés en 1998, dans un procès considéré comme celui « des exécutants ».

    Les tenants du pouvoir se félicitent d’une « décision historique », les opposants dénoncent « un deux poids, deux mesures »

    Il souligne également qu’un « consensus (avait) été dégagé sur la voie à suivre pour résoudre ce qu’il a été convenu d’appeler le contentieux de sang » dans le cadre de l’accord de paix d’Arusha.

    Depuis, les dirigeants politiques, les membres de l’ancienne armée et des mouvements rebelles avaient bénéficié d’une immunité provisoire, alors que cet accord prévoyait que tous les crimes commis relèveraient désormais de la Commission vérité et réconciliation (CVR).

    Ces mandats d’arrêt ont suscité des tensions à Bujumbura. Les tenants du pouvoir se sont félicités d’une « décision historique ». Mais les opposants ont dénoncé « un deux poids, deux mesures », en rappelant qu’aucun membre de l’ex-rébellion hutu, aujourd’hui au pouvoir, n’a été inquiété pour les nombreux massacres de Tutsi qui ont suivi la mort du président Ndadaye.

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  • Burundi: l’ex-président Pierre Buyoya «stupéfait» par le mandat d’arrêt qui le vise

    Burundi: l’ex-président Pierre Buyoya «stupéfait» par le mandat d’arrêt qui le vise


    Par
    RFI

    Publié le 02-12-2018
    Modifié le 02-12-2018 à 18:33

    Le Burundi a lancé un mandat d’arrêt contre Pierre Buyoya. L’ancien chef de l’Etat burundais, qui est aujourd’hui au service de l’Union africaine, a publié ce dimanche 2 décembre un communiqué dans lequel il fait part de sa stupéfaction.

    « Tout laisse à penser qu’il s’agit d’une simple manipulation politique », résume Pierre Buyoya. L’ancien président burundais, qui avait cédé le pouvoir à Melchior Ndadaye en 1993 avant de reprendre la tête du pays trois ans plus tard en pleine guerre civile, s’étonne aujourd’hui de voir resurgir cette affaire, 25 ans après l’assassinat du président Ndadaye.

    Pierre Buyoya constate que la réouverture du dossier intervient au moment où, dit-il, « le gouvernement a choisi de s’emmurer délibérément dans le refus du dialogue ». Pour l’ancien président, « la justice risque, une fois de plus, d’être instrumentalisée au risque de ramener le pays dans les haines ethniques. » Pierre Buyoya ajoute : « il serait difficile d’imaginer que le régime soit à même de mener une procédure judiciaire avec un minimum de garanties et de crédibilité. »

    Mais outre Pierre Buyoya, les mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice burundaise visent 16 autres personnalités, des militaires et des membres du parti Uprona. La formation d’opposition dénonce une manipulation de la part du pouvoir. Charles Nditijé, ex-dirigeant de l’Uprona, estime que le président Nkurunziza tente aussi de se positionner comme le défenseur des Hutus en jouant sur la corde ethnique.

    « Ce qui est très surprenant aussi, c’est que ce soit uniquement le dossier du président Ndadaye sans qu’on daigne penser aux victimes qui, par centaines de milliers, ont été fauchées dans la foulée de la mort du président Ndadaye. Et c’était essentiellement des Tutsis. Donc ce n’est pas du tout une volonté de faire justice. »

    Samedi, l’Union africaine a appelé le gouvernement burundais à éviter toute mesure de nature à nuire à la recherche d’un consensus sur la crise actuelle. Les autorités de Bujumbura n’ont pas réagi, mais leur ambassadeur aux Nations unies a demandé dans un tweet à la communauté internationale « de ne pas infantiliser le Burundi en s’ingérant dans ses affaires politiques. »

    We strongly urge some actors of the Int’l community to refrain from infantilizing #Burundi by interfering in its political affairs without being invited.They must bear in mind that Burundi is a great country with a brave people,jealous of its dignity & sovereignty @AUC_MoussaFaki pic.twitter.com/mDNKGTM7xV

      Amb. Albert SHINGIRO (@AShingiro) December 1, 2018

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  • Burundi : Pierre Buyoya visé par un mandat d’arrêt dans l’enquête sur l’assassinat de Melchior Ndadaye

    Burundi : Pierre Buyoya visé par un mandat d’arrêt dans l’enquête sur l’assassinat de Melchior Ndadaye

    Après l’arrestation le 24 novembre de quatre haut gradés militaires dans le cadre d’une enquête sur l’assassinat de l’ancien président Melchior Ndadaye le 21 octobre 1993, le procureur général du Burundi a annoncé que plusieurs autres personnes étaient recherchées. Parmi elles, l’ancien chef de l’État Pierre Buyoya.

    Vingt-cinq ans après l’assassinat de Melchior Ndadaye, premier président hutu démocratiquement élu au Burundi, l’arrestation de quatre haut gradés de l’armée à la retraite le 24 novembre a constitué un véritable coup de théâtre dans cette affaire.

    « Même si des poursuites ont été engagées contre certaines personnes impliquées dans ce crime, il s’est avéré que c’était des exécutants et le procès reste pendant à la Cour suprême », avait alors expliqué le procureur général, Sylvestre Nyandwi, lors d’une conférence de presse. « Nous avons décidé d’ouvrir un dossier à leur encontre et quatre d’entre eux ont été arrêté ce matin pour des raisons d’enquête, tandis que d’autres sont encore recherchés », avait-il ajouté.

    Dans un nouveau point presse, vendredi 30 novembre, le procureur général explique que « des éléments de l’enquête » révèlent que d’autres personnes « pourraient avoir été impliquées dans ce crime, dans sa préparation ou même dans sa commission ».

    Le ministère public joint au communiqué une liste de 17 noms de personnes qu’il souhaite interroger et à l’encontre desquelles ont été émis des mandats d’arrêts internationaux « pour que les pays qui les hébergent puissent les arrêter et les extrader au Burundi ». En tête de cette liste figure le nom de l’ancien président Pierre Buyoya.

    Buyoya deux fois présidents

    En 1987, dans un contexte de tensions ethniques entre Hutu – marginalisés – et Tutsi – au pouvoir -, ce dernier a renversé le président Jean-Baptiste Bagaza. Pierre Buyoya conserve le pouvoir jusqu’en 1993, et organise la première élection présidentielle au suffrage universel de l’histoire du pays, qui porte donc au pouvoir un Hutu : Melchior Ndadaye. Son assassinat le 21 octobre 1993, quatre mois après son arrivée au pouvoir, avait plongé le pays dans la guerre civile.

    Le successeur de Ndadaye, Cyprien Ntaryamira, sera également assassiné, en 1994. En 1996, Pierre Buyoya reprend le pouvoir, détrônant alors Sylvestre Ntibantunganya.

    Après ce second putsch, il conduira le Burundi vers une difficile réconciliation, nommant le Hutu Domitien Ndayizeye au poste de vice-président. Artisan des accords d’Arusha, qui marquent la fin de la guerre civile en 2000, il acquiert un statut qui lui vaut d’être tour à tour observateur électoral ou médiateur au service de plusieurs organisations internationales (UA, OIF, Ceeac).

    Des anciens de l’Uprona dans la liste

    Sa nomination sur la liste représente un symbole fort, vingt ans après le procès considéré comme celui « des exécutants » qui avait visé une dizaine de soldats, dont le plus haut gradé était lieutenant.

    Aucun des nombreux hauts gradés cités dans cet assassinat n’avait alors été inquiété. Depuis, les dirigeants politiques, les membres de l’ancienne armée et des mouvements rebelles avaient bénéficié d’une immunité provisoire.

    L’accord de paix d’Arusha de 2000 avait prévu que tous les crimes commis relèveraient désormais de la Commission vérité et réconciliation (CVR). D’autres membres de l’Uprona, le parti qu’a dirigé Pierre Buyoya, figurent sur la liste, parmi lesquels d’anciens cadres du parti, comme Charles Mukasi ou Luc Rukingama, mais aussi des militaires, comme le colonel Pascal Simbanduku.

    Pour Emmanuel Nkengurutse, avocat, ancien sénateur et membre de l’Uprona, « ces arrestations sont le signe que Pierre Nkurunziza ne souhaite pas la réconciliation. Il la contourne en faisant du zèle et en relançant l’enquête 25 ans après les faits ». Quelques jours avant les premières arrestations, le gouvernement burundais avait annoncé la nomination de l’ancien président de la CENI, en charge des scrutins polémiques de 2010 et 2015, Pierre-Claver Ndayicariye.

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  • Burundi : Nkurunziza absent du sommet de l’EAC, la rencontre finalement reportée au 27 décembre

    Burundi : Nkurunziza absent du sommet de l’EAC, la rencontre finalement reportée au 27 décembre

    Le président Pierre Nkurunziza n’ayant pas fait le déplacement à Arusha, les chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Est présents en Tanzanie le 30 novembre pour le 20e sommet de l’EAC ont dû reporter la réunion qui devait notamment aborder la crise burundaise.

    Le discret bras de fer entre Pierre Nkurunziza et la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) a livré un verdict tardif. Alors que le 20e sommet des chefs d’État de l’EAC devait s’ouvrir le vendredi 30 novembre, les délégations présentes ont, face à l’absence d’une représentation burundaise, décidé à l’issue d’un vote par consensus de reporter la rencontre au 27 décembre.

    « Délais trop court »

    C’est là l’épilogue d’une série d’échanges entre le président burundais, qui demandait le report du sommet, et son homologue ougandais Yoweri Museveni, actuel président de l’EAC. Dans une lettre datée du 24 novembre, Pierre Nkurunziza estimait ne pas avoir été prévenu suffisamment tôt de l’organisation du sommet d’Arusha. « L’invitation [au sommet], bien que signée le 30 octobre, n’est arrivée à l’ambassade du Burundi à Kampala que le 19 novembre (…) et sur mon bureau le 21 novembre, ce qui nous laisse à peine une semaine pour être prêt pour le sommet », écrivait-il, expliquant que le règlement de l’organisation exigeait un délais de quatre semaines. « Nous considérons que ce délais est trop court pour permettre une préparation sérieuse pour un sommet », poursuivait la correspondance du président burundais.

    Réponse immédiate de Yoweri Museveni. Dans une lettre datée du 25 novembre, le président ougandais notifiait son homologue du refus de sa requête, assurant que « le Burundi était au courant de l’agenda de l’EAC ». Il a notamment rappelé qu’une délégation burundaise était présente à la réunion des secrétariats permanents des membres de l’EAC organisée les 24-25 octobre 2018, et lors de laquelle avait été évoqué la date et l’agenda du sommet. Évoquant des « sujets sérieux » auxquels les États membres doivent adresser « une réponse rapide », le président en exercice de l’EAC a appelé son homologue à ne pas rendre l’organisation « otage du règlement ».

    Le dialogue inter-burundais dans l’impasse

    Les chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Est devaient, entre autres sujets, aborder la question de la crise burundaise. Benjamin Mkapa, ancien président de la Tanzanie et facilitateur du dialogue inter-burundais depuis décembre 2015, était également présent à Arusha pour le sommet afin d’y présenter son rapport. Remis préalablement au président Museveni, médiateur en charge de la crise burundaise, ce document présente le bilan de trois ans d’une mission qui s’est soldée le 29 octobre dernier – à l’issue du cinquième round de négociations boycotté par Bujumbura -, par un ultime échec.

    « Nkurunziza a sans doute voulu éviter d’être sous le feu des projecteurs avec l’échec du dialogue et la pression des différents acteurs de la région pour qu’il respecte son engagement en vue des élections de 2020 », estime une source diplomatique présente à Arusha. « L’EAC devra à l’issue du sommet statuer sur la suite à donner au dossier burundais, soit le reprendre directement en main, soit un abandon du dossier », ajoute un diplomate de l’EAC. Le gouvernement burundais n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

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  • Bras de fer entre Nkurunziza et Museveni sur le sommet d’Arusha

    Bras de fer entre Nkurunziza et Museveni sur le sommet d’Arusha


    Par
    RFI

    Publié le 29-11-2018
    Modifié le 29-11-2018 à 22:46

    Pierre Nkurunziza doit rencontrer ce vendredi 30 novembre ses homologues d’Afrique de l’Est à Arusha (Tanzanie) pour discuter de l’avenir de son pays. Le président burundais avait pourtant tenté de faire reporter ce sommet ordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est. Mais le chef de cette organisation régionale, l’Ougandais Yoweri Museveni, y était opposé.

    Entre le Burundi et l’Ouganda, c’est un bras de fer qui ne dit pas son nom. Le président Nkurunziza voulait faire reporter le sommet, mais le président Museveni ne voulait pas en entendre parler.

    Pour l’Ougandais, selon une lettre envoyée au Burundais, le décaler n’aurait pas été « dans les meilleurs intérêts » de la Communauté d’Afrique de l’Est. Dans ce courrier, Yoweri Museveni précise que les chefs d’Etat doivent « sans tarder » aborder des sujets « graves ».

    Pierre Nkurunziza, lui, dénonce une entorse au protocole. Il assure avoir été mis au courant onze jours avant la tenue du sommet, et non quatre semaines, comme le prévoit le règlement de la Communauté.

    Yoweri Museveni réplique que les chefs d’Etat de la région ne sont quand même pas les « otages » des règles de procédure. Et il évoque l’aspect financier, le secrétariat de la Communauté s’étant déjà mis en frais pour organiser cette rencontre à la date prévue.

    Si Pierre Nkurunziza n’a pas l’intention d’aller à Arusha, Yoweri Museveni invite son « frère » – le terme utilisé dans la correspondance présidentielle – à se faire représenter. Il est vrai, par ailleurs, que Pierre Nkurunziza a été victime d’une tentative de coup d’Etat, en 2015, la dernière fois qu’il a participé à un sommet en Tanzanie.

    Pour Nina Wilen, une politologue de l’Université libre de Bruxelles, il s’agit là d’un net changement de ton de la part de Yoweri Museveni.

    Je ne pense pas que Museveni attende d’avoir une vraie solution pour la crise, mais vue la manière dont Nkurunziza le remballe à chaque fois, il essaie de sauver son image

    Nina Wilen, politologue

    29-11-2018
    – Par
    Michel Arseneault

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  • L’afflux des réfugiés burundais continue dans l’Est de la RDC

    L’afflux des réfugiés burundais continue dans l’Est de la RDC

    En plus de la nourriture qui manque, les familles sont également confrontées à des conditions sanitaires précaires
    En plus de la nourriture qui manque, les familles sont également confrontées à des conditions sanitaires précaires

    De nouvelles arrivées des Burundais fuyant les violences dans leur pays sont enregistrées dans l’Est de la RDC, signale François Mangala, assistant du chef d’antenne de la commission nationale pour les réfugiés (CNR) à Uvira.

    “Nous continuons à enregistrer des arrivées sporadiques et spontanées”, affirme-t-il.

    Selon lui, 1700 réfugiés soit 5.600 ménages ont été accueillis de janvier à février 2016 au seul camp de Lusenda, dans le Sud-Kivu. Le camp, qui n’est qu’un parmi bien d’autres, compte, depuis avril 2015, 14778 réfugiés burundais, victimes de la crise en cours dans leur pays autour l’élection du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.

    “D’abord, c’était des femmes assez vulnérables et des enfants qui arrivaient en masse avec quelques vieillards du 3e âge. Mais, maintenant, ce sont des hommes sans femmes, des jeunes bouillant dans un état d’esprit de contestation qui viennent et affectent tout le monde et protestent même au sujet de la ration alimentaire”, se plaint M. Mangala.

    Reconnaissant la solidarité de la communauté locale envers les réfugiés, l’agent de la CNR en appelle tout de même  à l’intervention de la communauté internationale.

    Ces réfugiés ne peuvent pas être des laissés-pour-compte permanents, il faut que la communauté interantionale intervienne, lance-t-il.

    VOA

  • Le Burundi et la RDC demandent à l’ONU de rappeler le Rwanda à l’ordre

    Le Burundi et la RDC demandent à l’ONU de rappeler le Rwanda à l’ordre

    Conseil de Sécurité de l'ONU
    Conseil de Sécurité de l’ONU

    -Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence et rappeler à l’ordre le Rwanda. C’est ce que demandent les ambassadeurs du Burundi et de la RDC à l’ONU dans deux lettres qu’ils ont chacun envoyées au président du Conseil de sécurité. Les deux pays accusent Kigali de déstabiliser le Burundi et dénoncent un risque pour la région.

    Le Burundi s’appuie sur le récent rapport des experts de l’ONU pour pousser le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre position. Dans ce rapport, des combattants burundais affirment avoir été recrutés dans un camp de réfugiés, puis entrainés militairement pendant deux mois par des militaires rwandais.

    « Nous aimerions que cette fois-ci, les Nations unies prennent acte que l’agression vient du Rwanda et que les deux capitales, Bujumbura et Kigali, doivent se parler pour mettre fin à cette agression », explique Gaston Sindimwo, premier vice-président de la République du Burundi.

    L’ambassadeur burundais Albert Shingiro a réclamé une réunion d’urgence du Conseil afin de « prendre des mesures appropriées » pour s’assurer que Kigali ne cherche pas à déstabiliser le Burundi. Dans son courrier, Bujumbura affirme que le Rwanda viole plusieurs textes internationaux, en particulier l’accord cadre d’Addis-Abeba signé en 2013, dans lequel les pays de la région s’engagent à ne pas s’ingérer dans les affaires des Etats voisins.

    La République démocratique du Congo s’associe à cette démarche du Burundi. Dans une lettre au Conseil, l’ambassadeur de RDC Ignace Gata Mavita demande « d’inviter le Rwanda à respecter (ses) engagements internationaux et à arrêter sans délai ces recrutements et toutes les opérations qui s’en suivent ». C’est en RDC que les combattants burundais cités dans le rapport de l’ONU ont été interrogés. Ils étaient munis de fausses cartes d’électeurs. Pour Kinshasa, il y a un risque de déstabilisation régionale.

    RFI