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  • SAGA AUTOUR D’UN FILM : MENDE CONFOND THIERRY MICHEL ET DENIS MUKWEGE

    SAGA AUTOUR D’UN FILM : MENDE CONFOND THIERRY MICHEL ET DENIS MUKWEGE

    MENDE MUKWEGE MICHEL-Tout est bien qui finit bien, pourrait-on dire. Le film intitulé « L’homme qui répare les femmes- la colère d’Hippocrate » peut, enfin, être diffusé en RDC. Dans un communiqué diffusé lundi 19 octobre 2015, le Ministre de la Communication et des Médias, et porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, a annoncé la levée de la décision qui interdisait la projection du film sur le territoire congolais.

    Le Porte-parole du Gouvernement dit avoir considéré les efforts de la coréalisatrice du film, Colette Braeckman, pour “obtenir une traduction plus conforme aux témoignages”. Il ajoute que “la séquence du film ayant fait l’objet d’une traduction jugée non conforme aux propos tenus par les victimes peut être élagué sans en altérer la substance”.

    L’interdiction de diffusion de ce film avait suscité des réactions en sens divers, aussi bien de l’un des réalisateurs, Thierry Michel, que du personnage central, le Dr Denis Mukwege, et du Gouvernement belge. Tous criaient à l’obstruction de la liberté d’expression, prenant ainsi les devants de la motivation à la base de la décision du Gouvernement congolais.

    En fait, le Gouvernement s’était insurgé, d’une part, contre une mauvaise traduction en français de certains témoignages en swahili et en mashi qui en altérait le sens et, d’autre part, contre des propos dénigrants contre les forces armées congolaises. Mais, malgré ces observations et une proposition de trouver des traducteurs neutres qui proposeraient une version consensuelle des passages litigieux, Thierry Michel est sorti de ses gongs pour critiquer le Gouvernement congolais sur base d’une contre-expertise menée par ses propres soins et qui, selon lui, aurait jugé la traduction française conforme à la langue mashi parlée au Sud-Kivu.

     

    La gifle de Colette Braeckman retentit encore

    Malgré cette obstination, du reste caractéristique de Thierry Michel qui ne se prive jamais de provoquer des buzz à la sortie de chacun de ses films, sa co-réalisatrice, Colette Braeckman, s’était désolidarisé de lui pour dénoncer son agitation plutôt suspecte. Dans un de ses articles postés sur son blog, il faisait le récit suivant :

    « A la suite du refus de diffusion du film « l’homme qui répare les femmes » exprimé par le ministre de l’information congolais Lambert Mende, invoquant la réaction négative des forces armées, une voie de négociation demeurait ouverte. Elle avait été préparée par plusieurs amis congolais et surtout par Kathryn Brahy, déléguée de Wallonie Bruxelles International. Cette perspective demeurait cependant très hypothétique, étant donné que Thierry Michel, de sa propre initiative et sans consulter les autres personnes concernées, -dont les producteurs et la co auteur du film-, avait prévenu la presse de la « censure » dont « l’homme qui répare les femmes » avait fait l’objet. »

    Ici partait donc la cabale de Thierry Michel dont la suite des actes démontrait son instrumentalisation de la situation et de ses partenaires pour ses propres intérêts, et même pas de ces victimes des viols que lui et son personnage principal – Denis Mukwege – qui se faisait alors plus politique que médecin. Les deux lascars se sont déchaîné dans les médias alors qu’une voie de sortie restait encore à explorer. Et Colette Braeckman d’en donner le témoignage :

    « Malgré tout, il avait été convenu qu’à mon arrivée à Kinshasa, je prendrais contact avec le ministre de l’Information et que nous visionnerions ensemble les passages litigieux, à l’aide d’un traducteur local maîtrisant parfaitement le swahili et le mashi. Si une erreur de traduction avait dû être décelée, elle aurait pu être corrigée, ouvrant ainsi la voie à la levée du veto militaire. Cette solution à l’amiable aurait permis que nul ne perde la face et surtout que la population congolaise puisse prendre connaissance d’un film qui lui était destiné en premier lieu, bien avant les audiences diplomatiques et internationales.

    Elle n’a cependant pas été possible parce que le co-auteur du film, Thierry Michel, de sa propre initiative et sans concertation, prit les devants, prenant l’avis de traducteurs vivant en Belgique. Ces derniers conclurent au fait qu’aucune erreur n’avait été relevée et ce verdict, qui ne découlait pas d’une appréciation croisée, fut largement communiqué. »

    Pire encore, prenant les devants alors que la démarche de conciliation était encore entière, Thierry Michel, qui s’était manifestement juré d’attirer les phares de l’actualité sur lui et non sur les bénéficiaires du film dont il n’était que co-auteur, en est arrivé jusqu’à proférer des menaces de mort à peine voilée contre Lambert Mende. Colette Braeckman rapporte, en effet, ce qui suit :

    « (…) Alors que le rendez-vous était pris avec le Ministre de l’Information, M. Michel prit l‘initiative, encore une fois unilatérale, d’adresser à ce dernier un message qui fut jugé « menaçant » et rappelant les derniers jours du Maréchal Mobutu (septembre est l’anniversaire de la mort de ce dernier au Maroc). A mon arrivée au Ministère de l’Information, je découvris qu’un traducteur local swahiliphone avait déjà été convoqué la veille, en prévision de notre séance de visionnage. Mais surtout, il apparut que les ponts avaient été rompus entre le Ministre et Thierry Michel. Lambert Mende avait tenu le Chef de l’Etat informé de ses échanges avec le cinéaste et le Président avait tranché contre une diffusion du film au Congo. Plus rien n’était donc possible, la porte entr’ouverte avait claqué ».

    Et, en fin de compte, cette conclusion sans appel de Colette Braeckman :

    « Sans préjuger du résultat final de la démarche entreprise (un échec était parfaitement envisageable, les objections du pouvoir congolais étaient peut-être plus radicales qu’un problème de traduction) je ne peux m’empêcher de conclure que, une fois de plus, le réalisateur a communiqué sans concertation sur une question qui concernait plusieurs personnes ayant jusque-là respecté les règles de la collégialité. Qu’il a torpillé une négociation qu’il savait imminente et délicate, en faisant connaître les conclusions de ses propres traducteurs et en interpellant maladroitement le ministre de l’Information.

    Qu’il a, de facto, rendus vains sinon ridicules les efforts de plusieurs personnes qui s’étaient efforcées de trouver une solution à l’amiable, car elles pensaient que la priorité devait être donnée au droit de la population congolaise à voir ce film qui lui était destiné.

    Mais je conclus aussi que sur le plan médiatique international, le réalisateur, en plus de décrédibiliser le pouvoir congolais, a assuré la publicité de son film et renforcé sa propre position de victime de la censure… »

    Aujourd’hui que ce film peut, enfin être diffusé, Qu’est-ce que Denis Mukwege et Thierry Michel peuvent dire après leurs envolées médiatiques d’il y a quelques semaines ? On comprend, finalement, que la notoriété du Dr de Panzi lui monte à la tête. Se faisant de plus en plus vedette sur les malheurs de ses patientes, on le sent plus politiciens qu’acteur d’un plaidoyer humanitaire jouant une partition écrite là où les Congolais savent…

    Pascal Debré Mpoko

  • Une Afrique démocratique, ça presse désormais!

    Une Afrique démocratique, ça presse désormais!

    -En Afrique, l’histoire politique est encore ouverte à la même page depuis des décennies, la page de  l’alternance démocratique. Dans un monde où de nouveaux enjeux émergent pratiquement toutes les semaines, les ratures, les rainures et les ratages rendent toujours illisible l’intention des dirigeants africains d’assumer honnêtement la soif démocratique des populations. Aujourd’hui, il faut être d’une grande naïveté politique pour penser que, parce l’on est à la tête d’un pays africain, l’on peut y détourner et étouffer la liberté, confisquer et suspendre la démocratie selon son seul vouloir, et trop souvent au moyen de la tromperie électorale et de la répression récidiviste. La démocratie a atteint un point de non-retour en Afrique. Et désormais, il faut prendre ce problème de démocratie à bras-le-corps; il y va de la fondation même de véritables Républiques, du respect des institutions et de la réconciliation des citoyens.

    Trop, c’est assez! Il est temps de passer le reste du continent africain à la démocratie et au respect des populations : méthodiquement, un pays à la fois. Et les institutions communautaires africaines autant que les dirigeants politiques doivent le comprendre. Véritablement, l’alternance démocratique est une richesse des peuples africains sur la voie de leur développement durable.

    Il n’est nullement exagéré d’établir, enfin, le constat que l’Afrique francophone est particulièrement victime d’un syndicat de chefs d’État périmés, foncièrement réfractaires à tout enracinement démocratique. Trop souvent, ce regroupement de présidents africains prend appui sur le rejet de l’un des siens pour semer la confusion et se discréditer davantage, en jouant au matamore et au fier-à-bras avec des populations aux mains nues. Comme partout ailleurs à travers le monde, en Afrique aussi, c’est « La politique à l’heure de la défiance » de tous les schémas anciens.

    Lorsque l’on voit la copie du travail de médiation fournie au Burkina Faso et à toute l’Afrique par un Macky Sall pourtant président du Sénégal démocratique, l’on reste dubitatif sur les ressources éthiques dont dispose ce chef d’État porté à la tête de la communauté des quinze pays de l’Afrique de l’ouest, la Cedeao. Macky Sall a du chemin à faire pour sa réhabilitation dans le cénacle de la démocratie en Afrique; tellement il a empiété sur sa propre intégrité ainsi que sur la dignité des Peuples africains.

    Lorsque le président béninois Yayi Boni quant à lui quitte directement Ouagadougou pour Brazzaville rendre compte, aussi bien à Denis Sassou Nguesso qu’au déchu Blaise Compaoré, l’on touche du doigt la réalité du fourvoiement dont sont victimes les peuples africains abandonnés dans les mains machiavéliques, solidairement entrelacées, du syndicat des chefs d’État qui n’ont aucune retenue dans le recours à la force, à la farce et à la pagaille d’État lorsqu’arrive la fin de leur mandat ou simplement quand un membre de leur syndicat est en difficulté.

    Lorsque l’on lit le discours de Denis Sassou Nguesso appelant le Peuple congolais à un référendum constitutionnel démagogique pour justifier sa folle envie de s’éterniser au pouvoir, l’on distingue clairement le « piège sans fin » tendu aux citoyens congolais; aucune allusion n’étant faite au fond du problème qui demeure le désir hargneux de confiscation du pourvoir : « J’ai décidé de donner la parole directement au peuple afin qu’il se prononce sur le projet de loi énonçant les principes fondamentaux de la République, définissant les droits et devoirs des citoyens et fixant les nouvelles formes d’organisation et les nouvelles règles de fonctionnement de l’État ». Pathétique! Nous sommes véritablement loin de ces temps où les politiques étaient des êtres modèles universels, dévoués à la chose publique comme les Nkrumah, Sankara et autre Washington : « C’est passionnant et extraordinaire, cette Révolution américaine, la fondation de la République, la Constitution. Madison, Hamilton, Jefferson, John Adams — quels hommes ! Et quand on voit la situation aujourd’hui — quel déclin » échangeait-on dans des correspondances célèbres [Hannah Arendt, lettre du 16 novembre 1958 à Karl Jaspers].

    Lorsque l’on voit le président togolais Faure Gnassingbé, qui n’a jamais gagné d’élections crédibles à la connaissance de tous ses pairs africains, faire appel à deux chefs d’État pour camoufler et cautionner des résultats électoraux frauduleux, sortis de nulle part, sans que ces chefs d’État, ivoirien et ghanéen, ne s’offusquent par la suite de l’usage qui est faite de leur image et de leur autorité de « facilitateurs de circonstance », l’on comprend qu’aucun sacrifice n’est trop grand pour aider son collègue à s’éterniser au pouvoir, et en attendre certainement le même soutien au retour du balancier.

    Lorsqu’il était véritablement impossible de situer Blaise Compaoré sur la planète terre et de le joindre durant les premiers jours du coup d’État au Burkina Faso dernièrement –une pratique éprouvée qu’affectionnent les dictateurs qui toujours sont absents et restent silencieux lorsque les coups fourrés sont en exécution et leur homme de main criant ne pas les avoir informé de leur forfait-, il est fort aise de constater que tous les artifices ainsi que tous les déguisements sont encore et toujours utilisés par la même camarilla et ses souteneurs pour faire échec à la démocratie en Afrique.

     

    La démocratie? Une question de dignité et d’intégrité.

    Aux portes de la démocratie depuis si longtemps, et y cognant avec insistance depuis un quart de siècle, de nombreuses populations africaines découvrent qu’elles doivent pratiquement défoncer des accès menant à l’alternance politique, intentionnellement verrouillés de l’intérieur par leurs propres dirigeants. Les peuples africains doivent désormais, et systématiquement, lutter contre un puissant syndicat de chefs d’État aux intérêts obscurs, en plus d’être complaisamment soutenus par certaines des organisations internationales devenues des régiments de protection des présidents en exercice.

    C’est pratiquement le cas avec la Cedeao protectrice des chefs d’État en bataille rangée contre le désir démocratique des Peuples de l’Afrique de l’ouest. Une école de formation par excellence où Mohamed Ibn Chambas a fait ses classes, avant de continuer ses forfaitures comme représentant du Secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’ouest. Au plan politique, la Cedeao a cessé d’être une référence, et a fini par perdre sa crédibilité pour ne jamais voir aucun des travers électoraux et dictatoriaux visibles à l’œil nu. L’impensable de cette logique de la Cedeao a atteint son paroxysme au Burkina Faso.

    L’étrange situation vécue au Burkina Faso est donc la parfaite illustration de l’imbroglio démocratique africaine. Rien n’a pu faire entendre raison aux putschistes du 17 septembre 2015 dont le meneur Gilbert Diendéré, iconoclaste, tantôt arrogant tantôt repentant, tantôt résistant soldat tantôt pleutre déserteur, a systématiquement soufflé le chaud et le froid selon les jours pairs ou impairs. Gilbert Diendéré, au service ardent de Blaise Compaoré dans sa forfaiture putschiste, est resté dangereusement en attente d’un hypothétique retournement de situation en sa faveur, et au détriment de la soif de démocratie du Peuple du Burkina Faso. En faisant le dilatoire et en accueillant même les présidents du Sénégal et du Bénin, Gilbert Diendéré savait qu’il pouvait compter sur la Cedeao. Seule l’Union Africaine avait alors, et très clairement, pris le pari du peuple burkinabè en identifiant les putschistes comme des gens de terreur, sans foi ni loi, de vrais « terroristes ».

    Partout les Africains recherchent et reconnaissent la démocratie

    Bien heureusement, la voie étroite vers l’État de droit ainsi que les difficultés inhérentes ne rendent pas inaccessible le grand boulevard du droit des Peuples africains à la démocratie et à la dignité. Mise en réserve pendant trop longtemps, c’est réellement en termes de dignité que se pose désormais la question de démocratie dans les pays retardataires, aux citoyens diversement ambitieux, pourtant : Burkina Faso, Burundi, Congo, Togo, etc.

    Le parti pris des Africains pour la démocratie est réel et intense; parfois incompréhensible pour certains analystes complaisants, mais toujours authentiques en engagement. Car, souvent pris au piège des coups d’État, les populations africaines ne se sont jamais laissé tromper dans leur flair aiguisé de la dignité. Partout et en toutes circonstances, elles poursuivent la démocratie, rien que la démocratie partout où elle est maquillée. Au Niger, ces populations africaines avaient applaudi le renversement de Mamadou Tandja le 18 février 2010 par un coup d’État, parce que conformes à la volonté républicaine et démocratique. Le crépitement des armes sert aussi à protéger la démocratie et la dignité des populations.

    Au Burkina Faso par contre, l’imposture du coup de force du 17 septembre 2015 n’a échappé à aucune vigilance démocratique. Le coup d’État de Gilbert Diendéré était anachronique et destiné à rétablir une nomenklatura chassée du pouvoir, et qui continue d’ailleurs à faire des siennes. Et la fausse excuse que soient recalés –pour les seules élections prochaines, certains des partisans les plus acharnés du projet liberticide de changement constitutionnel de Blaise Compaoré en octobre 2014, ne sauraient valablement justifier le coup de force des adeptes du statu quo. Le crépitement des armes ne doit servir qu’à protéger la démocratie et la dignité des populations.

    Les démocrates africains persistent à rejeter le coup d’État du Burkina Faso, comme les populations continuent d’ailleurs à dénoncer la manigance référendaire concoctée et annoncée par Denis Sassou Nguesso le 21 septembre 2015. Dans ce cas également, manifestement, le but recherché est bien de pervertir la renaissance démocratique au Congo comme tente de le faire d’ailleurs Joseph Kabila sur l’autre rive du fleuve Congo. On comprend pourquoi le mot clic « #sassoufit » est devenu si populaire au point de se transformer aussi facilement en mouvement de révolte malgré les contre-attaques du régime Sassou. Ça suffit!

    Malgré tous les soubresauts, il est indéniable que la réserve démocratique dont disposent tous ces Peuples africains en lutte pour leur dignité est encore intacte et même inépuisable jusqu’à la victoire finale. Depuis tout le temps que l’on parle de démocratie et d’alternance en Afrique, en Afrique francophone surtout, c’est véritablement au tour des dirigeants de comprendre la profondeur de ce besoin nécessaire à l’enthousiasme de la réconciliation et du développement. Les Peuples africains ne peuvent pas toujours être des victimes de leurs propres dirigeants. Une Afrique démocratique, ça presse pour passer à autre chose : rendre les uns et les autres, pouvoirs et oppositions, États et institutions, comptables du développement des pays africains.

    Pierre S. Adjété-Québec, Canada

    1er octobre 2015●

  • RD Congo : les milliards de Gbadolite-«Dans les secrets des palais présidentiels africains»

    RD Congo : les milliards de Gbadolite-«Dans les secrets des palais présidentiels africains»

    Mobutupalace-Dans les somptueux palaces du maréchal Mobutu, au Congo, on dépensait sans compter. Une aubaine pour les intendants. Suite de notre série sur les secrets des palais présidentiels en Afrique     Quelques années après s’être installé à Gbadolite, dans le palais éléphantesque érigé sur 15 000 m2 par l’architecte Olivier-Clément Cacoub, Mobutu Sese Seko est saisi de remords : « J’ai vu un peu trop grand. Je préfère vivre à côté, au palais de Kawele. » Le maréchal avait fait construire cette demeure privée, « plus intime », disait-il, par le Sénégalais Pierre Goudiaby Atepa sur une petite colline à une dizaine de kilomètres de Gbadolite – village de sa région natale transformé en ville par le maître de Kinshasa, avec son aéroport international et ses larges routes goudronnées.

    Si Kawele se voulait moins tape-à-l’œil que le palais de Cacoub, son fonctionnement coûtait des sommes folles au pays.

    Pour autant, si Kawele se voulait moins tape-à-l’œil que le palais de Cacoub, son fonctionnement coûtait des sommes folles au pays : pas moins de 150 millions de dollars par an. En examinant ses comptes afin de rendre service à son beau-père (qu’il appelait papa sur ordre de ce dernier) – contre une rémunération équivalant à 10 % du budget, tout de même -, Pierre Janssen, un industriel belge, relève que tout est facturé deux, trois ou quatre fois le prix réel. C’était notamment le cas du champagne rosé Laurent-Perrier, la boisson préférée du « Léopard », dont dix mille à douze mille bouteilles étaient bues chaque année par la présidence. En réalité, Mobutu ne signait aucun chèque et se désintéressait totalement de l’argent, pour le plus grand bonheur de ses intendants.

    Mêmes dépenses somptuaires pour le mariage de sa fille Yaki avec Janssen, le 4 juillet 1992. Parmi les 2 500 invités, ceux du Belge, environ 150, venus des quatre coins de la planète à bord de trois avions présidentiels, ont eu un cadeau surprenant à leur arrivée à l’hôtel : dans chacune des chambres, le maréchal avait fait livrer une boîte remplie de zaïres, la monnaie locale de l’époque. Un milliard de zaïres par invité exactement.

    En fait, le zaïre ne valait rien, et cette somme correspondait, au mieux, au prix d’une cartouche de Marlboro.

    (Jeune Afrique)

  • Le Japon a plus de 60.000 centenaires

    Le Japon a plus de 60.000 centenaires

    old_people_japon-Le Japon compte désormais plus de 60.000 personnes âgées de 100 ans et plus.

    Mardi, journée des personnes âgées, il devrait y avoir 61.568 centenaires dans l’Archipel, parmi lesquels 87% de femmes, a indiqué vendredi le ministère de la Santé.

    L’espérance de vie des hommes japonais a franchi pour la première fois en 2013 la barre des 80 ans, tandis que leurs consœurs détiennent la palme mondiale de la longévité (86,83 ans).

    C’est par ailleurs un Japonais qui détient le titre de doyen masculin de l’humanité. Il s’agit de Yasutaro Koide, 112 ans qui a succédé en juillet à un compatriote, Sakari Momoi, d’un mois son aîné.

    Environ un quart de la population du Japon est âgé de 65 ans et plus, une proportion qui devrait atteindre 40% d’ici à 2060.

    BBC

  • Chronologie de grands evenements de la RDC

    Chronologie de grands evenements de la RDC

    presidents rdc

    • 5 novembre 2013L’armée annonce “sa victoire totale” sur le M23 qui annonce la fin de sa rébellion.
    • 3 novembre 2013Le M23 ordonne un cessez-le-feu à ses troupes.
    • 30 octobre 2013L’armée prend le contrôle de Bunagana, dernière place forte et fief politique du M23.
    • 28 octobre 2013L’armée prend le contrôle de la base militaire de Rumangabo.
    • 27 octobre 2013L’armée prend le contrôle de Kiwanja et de Rutshuru, deux places fortes du M23.
    • 25 octobre 2013Nouvelle offensive de l’armée contre les rebelles du M23 dans le Nord-Kivu
    • 14 juillet 2013L’armée lance une offensive contre les rebelles du M23 dans le Nord-Kivu.
    • 28 mars 2013Adoption par l’ONU d’une résolution portant création d’une nouvelle brigade d’intervention de la Monusco pour lutter contre les rebelles armés
    • 18 mars 2013Reddition de Bosco Ntaganda, chef rebelle du M23
    • 20 novembre 2012Les rebelles du M23 prennent le contrôle de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
    • 12-14 octobre 201214e sommet de la Francophonie à Kinshasa
    • 12 juillet 2012Signature à Addis Abeba (Ethiopie) d’un accord entre la RD Congo, le Rwanda et une douzaine d’Etats de la région des Grands Lacs, visant à “éradiquer” les groupes armés actifs à l’est du pays.
    • 10 juillet 2012Condamnation par la Cour pénale internationale (CPI) de l’ex-chef de milice Thomas Lubanga à 14 ans de prison
    • 8 juillet 2012Le M23 prend le contrôle de Rutshuru, Ntamugenga et Rubare.
    • 6 juillet 2012Le M23 prend le contrôle de Bunagana.
    • 9 juin 2012Le gouvernement accuse publiquement le Rwanda de soutenir la mutinerie dans le Nord-Kivu.
    • 6 mai 2012Création du Mouvement du 23 mars (M23) par d’anciens officiers du CNDP
    • 30 avril 2012Défection du général Bosco Ntaganda avec 600 à 700 hommes
    • 29 avril 2012Début des affrontements opposant les FARDC aux déserteurs pro-CNDP dans le Nord-Kivu
    • 24 avril 2012Violente attaque de miliciens Maï-Maï à Beni dans le Nord-Kivu
    • 11 avril 2012Le président Joseph Kabila annonce son intention d’arrêter et de juger pour trahison tous les officiers mutins, y compris le général Bosco Ntaganda.
    • 4 avril 2012Défection au sein de l’armée régulière des FARDC d’anciens rebelles du CNDP
    • 5 mars 2012Affrontements opposant les FARDC aux rebelles Maï-Maï de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) dans le Nord-Kivu
    • 28 novembre 2011Réélection de Joseph Kabila
    • 27 février 2011Tentative de coup d’Etat menée par une centaine d’hommes qui ont dirigé une attaque simultanée contre le palais présidentiel de la Gombe et le camp militaire logistique de Kokolo (10 morts)
    • 18 novembre 2010Annulation de la totalité de la dette du pays par le Club de Paris
    • 28 juillet 2010Naufrage sur la rivière Kasaï, dans l’ouest (140 morts)
    • 2 juillet 2010Explosion d’un camion-citerne à Sange, dans l’est (230 morts)
    • 15 juillet 2009Accord de la justice suisse pour la restitution des fonds bloqués en Suisse de Mobutu Sese Seko à sa famille
    • 25 mars 2009Démission du président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe
    • 23 mars 2009Signature d’un accord de paix entre le gouvernement et le CNDP qui prévoit l’intégration des troupes du CNDP au sein de l’armée des FARDC
    • 22 janvier 2009Arrestation au Rwanda du général rebelle Laurent Nkunda
    • 20 janvier 2009Offensive conjointe des armées rwandaise et congolaise contre les rebelles hutus des FDLR
    • 16 janvier 2009Annonce d’un cessez-le-feu par Bosco Ntaganda entre le CNDP et le gouvernement
    • 6 janvier 2009Destitution du général rebelle Laurent Nkunda pour mauvaise gouvernance
    • 22 décembre 2008Renforcement du mandat de la Monuc
    • 14 décembre 2008Opération conjointe des armées ougandaise, congolaise et sud-soudanaise contre les rebelles de la LRA
    • 8 décembre 2008Négociations à Nairobi (Kenya) sous l’égide de l’ONU entre le gouvernement et les rebelles du CNDP de Laurent Nkunda
    • 4 décembre 2008Accord entre la RD Congo et le Rwanda pour le démantèlement des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR)
    • octobre – novembre 2008Exode de 250 000 réfugiés suite à une vaste offensive de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda dans le Nord-Kivu
    • 28 août 2008Reprise des affrontements dans le Nord-Kivu entre l’armée et les rebelles de Laurent Nkunda
    • 24 mai 2008Arrestation en Belgique de Jean-Pierre Bemba suite à un mandat d’arrêt de la CPI
    • 6-23 janvier 2008Conférence de paix à Goma pour mettre fin aux combats dans le Nord et le Sud-Kivu et signature d’un accord de paix
    • 30 août 2007Début des affrontements au Nord-Kivu entre l’armée et les soldats relevant du général rebelle Laurent Nkunda
    • mai 2007Massacre de 18 civils dans le Sud-Kivu
    • 11 avril 2007Jean-Pierre Bemba se réfugie au Portugal.
    • 22-23 mars 2007Affrontements à Kinshasa entre les forces gouvernementales et les combattants de Jean-Pierre Bemba. Bemba se réfugie à l’ambassade d’Afrique du Sud.
    • 29 octobre 2006Victoire de Joseph Kabila à l’élection présidentielle
    • 20 mars 2006Ouverture du procès du chef de milice Thomas Lubanga par la Cour pénale internatinale (CPI)
    • 18 décembre 2005Référendum sur la nouvelle Constitution
    • 13 mai 2005Adoption par le Parlement d’une nouvelle Constitution
    • 1 octobre 2004L’ONU augmente les effectifs de la Monuc et élargit son mandat.
    • 11 juin 2004Tentative de coup d’Etat menée par les militaires de la garde présidentielle
    • 28 mars 2004Tentative de coup d’Etat
    • 26 janvier 2004Incendie d’un ferry sur le fleuve Congo (200 morts)
    • 22 août 2003Installation d’un Parlement de transition
    • 30 juin 2003Nomination d’un gouvernement de transition
    • 16 mai 2003Signature à Dar es-Salaam (Tanzanie) d’un accord de cessez-le-feu avec les chefs des cinq milices de l’Ituri
    • 7 mai 2003Fin du retrait des troupes ougandaises
    • 4 avril 2003Promulgation de la Constitution de transition
    • 3 avril 2003Affrontements interethniques à Bunia, en Ituri (966 morts)
    • 2 avril 2003Signature à Sun City (Afrique du Sud) de l’accord final des travaux du dialogue intercongolais
    • 17 décembre 2002Signature à Pretoria (Afrique du Sud) d’un accord de paix entre le gouvernement et les principaux mouvements rebelles, débouchant sur la formation d’un gouvernement de transition pour deux ans
    • 30 octobre 2002Fin du retrait des troupes angolaises, namibiennes et zimbabwéennes
    • 5 octobre 2002Fin du retrait des troupes rwandaises présentes dans le pays
    • 6 septembre 2002Signature d’un accord de paix entre la RD Congo et l’Ouganda
    • 30 juillet 2002Signature d’un accord de paix entre la RD Congo et le Rwanda
    • 25 février – 19 avril 2002Dialogue intercongolais à Sun City (Afrique du Sud), débouchant sur un accord partiel de partage du pouvoir.
    • 17 janvier 2002L’éruption du volcan Nyiaragongo dévaste la ville de Goma (45 morts et 340 000 sinistrés).
    • 15 octobre 2001Ouverture à Addis Abeba (Ethiopie) du dialogue intercongolais pour la réconciliation nationale
    • 15 février 2001Relance du processus de paix lors d’un sommet à Lusaka (Zambie) avec l’annonce du déploiement d’observateurs de l’ONU
    • 17 janvier 2001Joseph Kabila succède à son père.
    • 16 janvier 2001Assassinat de Laurent-Désiré Kabila par l’un de ses gardes du corps
    • 24 février 2000L’ONU approuve l’envoi de 5 500 hommes pour veiller au respect du cessez-le-feu du 10 juillet 1999.
    • août 1999Ratification de l’accord de cessez-le-feu par le RCD et le Mouvement de libération du Congo (MLC)
    • 10 juillet 1999Signature à Lusaka (Zambie) d’un accord de cessez-le-feu par Kinshasa et ses alliés (Zimbabwe, Angola et Namibie) ainsi que par l’Ouganda et le Rwanda qui appuient la rébellion.
    • 17 mai 1999Scission au sein du RCD
    • 16 août 1998Création du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD)
    • 1 août 1998Mouvement de rébellion banyamulenge, soutenu par l’Ouganda et le Rwanda, dans le Kivu. Le conflit se transforme en guerre régionale opposant deux coalitions : d’un côté les factions rebelles soutenues par le Rwanda et l’Ouganda, de l’autre les forces gouvernementales de Kinshasa, appuyées par l’Angola et le Zimbabwe.
    • 7 septembre 1997Décès de l’ancien président Mobutu Sese Seko à Rabat (Maroc)
    • 28 mai 1997Le pays est rebaptisé République démocratique du Congo et Laurent-Désiré Kabila s’autoproclame président.
    • 17 mai 1997Les troupes de Laurent-Désiré Kabila entrent dans la capitale Kinshasa.
    • novembre 1996 – mai 1997Les troupes de l’AFDL conquierent l’est du pays.
    • 25 octobre 1996Création de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL), dirigée par Laurent-Désiré Kabila
    • août – septembre 1996Combats dans le Kivu entre l’armée zaïroise et des Banyamulenge, Congolais tutsis de souche rwandaise, appuyés par l’armée de Kigali
    • 8 janvier 1996Crash d’un avion-cargo Antonov-32 sur un marché de Kinshasa (plus de 300 morts)
    • avril 1995Epidémie de fièvre hémorragique (virus Ebola) dans la région de Kikwit (244 morts)
    • 21 octobre 1993Création d’une nouvelle monnaie, le nouveau zaïre
    • juillet 1993Vague de violences interethniques dans le Kivu (4000 morts)
    • 28-30 janvier 1993Pillage de Kinshasa à l’initiative des militaires (1000 morts)
    • 4 décembre 1991Mobutu Sese Seko prolonge son mandat présidentiel.
    • 23-24 septembre 1991Pillage de Kinshasa à l’initiative des militaires suite au non-paiement de leurs soldes (117 morts)
    • 1 août 1991 – 6 décembre 1992Conférence nationale à Kinshasa chargée d’organiser la transition démocratique
    • 18 décembre 1990Instauration du multipartisme
    • 11-12 mai 1990Manifestations étudiantes sévèrement réprimées à Lubumbashi (500 morts)
    • 14-16 août 1985Deuxième visite du pape Jean-Paul II
    • 28 juillet 1984Victoire de Mobutu Sese Seko à l’élection présidentielle (3ème mandat)
    • 20 mai 1983Inauguration du pont Matadi, qui réunit les deux rives du fleuve Zaïre
    • 11 décembre 1982Le président Mobutu Sese Seko est promu à la dignité de Maréchal.
    • juin 1982Les “treize” sont condamnés à 15 ans de prison.
    • 15 février 1982Création par les “treize” d’un parti d’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)
    • décembre 1980Lettre ouverte à Mobutu Sese Seko, très critique, de treize parlementaires parmi lesquels Etienne Tshisekedi
    • 2-6 mai 1980Visite du pape Jean-Paul II
    • 11-19 mai 1978Deuxième guerre du Shaba marquée par l’intervention des troupes françaises à Kolwezi (797 morts)
    • 18 février 1978Nouveau complot contre Mobutu Sese Seko
    • 5 décembre 1977Réélection de Mobutu Sese Seko
    • mars 1977Première guerre du Shaba (ex-Katanga) déclenchée par une tentative de sécession de rebelles katangais venus d’Angola
    • 10 janvier 1977Eruption du volcan Nyiaragongo (600 morts)
    • 16 juin 1975Un complot contre Mobutu Sese Seko est déjoué.
    • janvier 1973 – décembre 1974Zaïrianisation (nationalisation) des biens commerciaux et des propriétés foncières appartenant à des ressortissants ou des groupes financiers étrangers
    • 27 octobre 1971Le pays prend le nom de Zaïre. Joseph-Désiré Mobutu devient Mobutu Sese Seko.
    • 5 novembre 1970Victoire de Joseph-Désiré Mobutu à l’élection présidentielle
    • 24 juin 1967Instauration d’un régime de parti unique avec le MPR. Une nouvelle monnaie, le zaïre, remplace le franc CFA.
    • 17 avril 1967Création du Mouvement populaire de la révolution (MPR)
    • décembre 1966Nationalisation des mines
    • 30 juin 1966La capitale Léopoldville est rebaptisée Kinshasa.
    • 24 novembre 1965Coup d’Etat du lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu qui se proclame président de la République
    • 15 janvier 1963Fin de la sécession du Katanga
    • août 1961Début du désarmement des soldats katangais par l’ONU
    • 17 janvier 1961Assassinat de Patrice Lumumba par les troupes de Moïse Tshombe, avec la complicité des Etats-Unis et de la Belgique
    • 2 décembre 1960Arrestation de Patrice Lumumba
    • 14 septembre 1960Le colonel Joseph-Désiré Mobutu fomente un coup d’Etat militaire. Le Parlement et la Constitution sont suspendus.
    • septembre 1960Faute de soutien occidental, Patrice Lumumba se tourne vers l’URSS.
    • 8 août 1960La province du Sud-Kasaï proclame son indépendance.
    • 5 août 1960Joseph Kasavubu révoque le Premier ministre Patrice Lumumba.
    • 16 juillet 1960L’ONU envoie des troupes pour rétablir l’ordre.
    • 11 juillet 1960La province du Katanga, dirigée par Moïse Tshombe, déclare son indépendance.
    • 7 juillet 1960La Belgique envoie de nombreuses troupes pour protéger ses ressortissants et ses intérêts miniers.
    • 6 juillet 1960Révolte de l’armée dirigée par des officiers belges
    • 30 juin 1960Proclamation de l’indépendance de la République du Congo, avec à sa tête Joseph Kasavubu comme président et Patrice Lumumba comme Premier ministre
  • Examen d’Etat 2015 : les résultats attendus le 15 juillet 2015

    Examen d’Etat 2015 : les résultats attendus le 15 juillet 2015

    exetat-Les résultats de la 49ème session ordinaire de l’Examen d’Etat sont attendus pour au plus tard le 15 juillet 2015. Le Quotidien de l’Avenue Lukusa a obtenu cette précision en consultant ses sources auprès de l’Inspection générale de l’EPSP. Celle-ci reste formelle : il n’y a aucune raison pour qu’elle déçoive les attentes de la hiérarchie qui veut que la correction et la publication des résultats respectent le timing fixé pour ce faire. D’autant plus, a-t-elle renchéri, que le gouvernement a consenti des sacrifices pour que toutes les étapes jonchant le processus de cet examen – allant de la composition des items à la publication des résultats, en transitant par la passation et la correction – se déroule dans le délai imparti. Et le Ministre en charge de l’Enseignement primaire, Secondaire et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté (EPS/INC), Maker Mwangu Famba, est particulièrement sensible et exigeant sur ce délai.

    Lorsqu’il a procédé, le jeudi 25 juin 2015, à la clôture de cette session, il a eu pour souci de tranquilliser aussi bien les candidats finalistes dans les salles d’examen que leurs parents. Aux uns, il a souhaité une bonne réussite et aux autres, il a assuré que tout était mis en œuvre pour un bon déroulement des épreuves, de la correction à la publication. Thérèse Olenga, ministre provinciale qui l’accompagnait dans la visite des centres d’examen, a insisté sur la responsabilité des parents lors de la publication des résultats, pour qu’ils dissuadent leurs rejetons d’abimer leurs uniformes – car ils peuvent servir encore aux autres enfants – et de s’adonner à la délinquance et à l’ivrognerie. Il convient de rappeler qu’à cette occasion, la délégation du ministre de l’EPS/INC avait visité trois centres d’examen dont le premier à Kin/Ouest, le second à Kin/Centre et le dernier à Kin/Est. Le ministre avait mis à profit cette occasion pour confirmer la généralisation de la carte biométrique à toutes les provinces pour davantage fiabiliser l’identification des candidats et combattre la fraude sous toutes ses formes.

    SAKAZ- Le Phare

  • Publication de l’examen d’état 2014-2015 : Vodacom Congo réaffirme son engagement à accompagner l’EPS-INC dans la modernisation de cette opération

    Publication de l’examen d’état 2014-2015 : Vodacom Congo réaffirme son engagement à accompagner l’EPS-INC dans la modernisation de cette opération

    Exetat-fin2015-La session ordinaire de l’examen d’état s’effectue du 22 au 25 juin courant sur toute l’étendue de la république démocratique du Congo.

     

    Fidèle dans sa logique d’accompagner le gouvernement de la république dans ses lourdes taches, Vodacom Congo vient d’annoncer à la population congolaise en général et aux finalistes du secondaire  en particulier qu’il procède de nouveau  à la publication des résultats de l’examen d’état édition 2014-2015 sur toute l’étendue de la RDC ; ce en partenariat avec le ministère de l’enseignement primaire, secondaire et l’initiation à la nouvelle citoyenneté (EPS-INC).

    A cet effet, l’opération d’enregistrement sur la plateforme  » SMS EXETAT  » a déjà débuté afin de permettre aux abonnés de recevoir les alertes au moment de la publication des résultats.

    Ainsi, les élèves finalistes qui affrontent depuis hier lundi 22 juin 2015 les épreuves des examens d’état et leurs proches sont vivement invités à se procurer gratuitement le guide d’utilisation de la plateforme distribuée à travers les cartes d’information rendues disponibles dans toutes les écoles et tous les centres d’informations d’examen d’état.

    Selon un communiqué qui nous ait parvenu, l’application  »  SMS EXETAT  » de Vodacom Congo offre l’avantage d’une publication rapide des résultats après correction des examens par le ministère de l’enseignement primaire secondaire et initiation à la nouvelle citoyenneté.

    Rappelons que depuis 10 ans, Vodacom Congo a signé un partenariat avec ce ministère pour faciliter la vie des élèves congolais par la publication rapide des résultats de leurs examens.

    Selon le communiqué, ce partenariat s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la qualité des services rendus par l’inspection générale à l’EPS-INC qui organise l’EXETAT.

    Cette innovation technologique a véritablement révolutionné la qualité de la gestion et de la validation des examens d’état.

    Un des grands partenaires du gouvernement

    En effet, Vodacom Congo, dont la mission est aussi d’accompagner le gouvernement dans le développement économique et social de la RDC, se réjouit de son apport dans ce secteur clé,  » l’éducation « , en améliorant les mécanismes de publication des résultats de l’examen d’état.

    Ce qui permet aux finalistes du cycle du secondaire qui se retrouvent dans l’une des villes ou cités couvertes par le réseau Vodacom Congo, d’obtenir leurs résultats en un temps record.

    Le communiqué renchérit que la plateforme  » SMS EXETAT  » vient en effet pallier deux défis majeurs de l’examen d’état : en premier lieu, l’extrême longue attente subie par les élèves pour la publication de leurs résultats à Kinshasa, mais plus particulièrement en province.

    En second lieu, la facilité d’accès aux résultats dans tous les coins de la RDC.

    Au lieu de faire de longues files à l’inspection de l’EPS-INC ou sur la place publique pour connaitre son sort, il  suffit  désormais d’être un abonné de Vodacom Congo, de disposer d’un téléphone et de suivre les instructions pour accéder à ses résultats.

    Depuis la mise en œuvre de cette technologie apportée par Vodacom Congo, les utilisateurs éprouvent une grande satisfaction au vu de la rapidité que leur réserve l’application  » SMS EXETAT ».

    C’est donc depuis 2005 que Vodacom Congo a signé un partenariat avec le ministère de l’EPS-INC sur la publication de l’examen d’état à travers la plateforme  » SMS EXETAT  » qui est une marque déposée et une propriété intellectuelle protégée qui accorde à Vodacom Congo tout droit sur l’utilisation de l’application par elle-même ainsi que des tiers.

    Les revenus générés par ce service sont investis à faire progresser le secteur social en général et celui de l’éducation en particulier en RDC.

    Pour recevoir les alertes sms d’exetat, inscrivez-vous en envoyant un SMS avec le mot  » exetat  » au 42203.

    Pathou Kinzala Nkuka- L’Observateur

  • Les discours du 30 juin 1960: Roi Baudouin , Pdt Joseph Kasavubu et le 1er Min. Patrice Emery Lumumba

    Les discours du 30 juin 1960: Roi Baudouin , Pdt Joseph Kasavubu et le 1er Min. Patrice Emery Lumumba

    baudouin, kasavubu, lumumba-Les discours prononcés par le Roi Baudouin Ier, le Président Joseph Kasa-Vubu et le Premier Ministre Patrice-Emery Lumumba lors de la cérémonie de l’indépendance du Congo (30 juin 1960) à Léopoldville (actuellement Kinshasa)

    1. Discours du Roi des Belges, Baudouin Ier                                                                                                                 2. Discours du Président de la République M. Joseph KASA-VUBU                                                                       3. Discours du Premier Ministre Patrice Emery LUMUMBA

    Baudouin et kasavubu 30 juin independance-1.  Discours du Roi des Belges, Baudouin Ier

    Monsieur le Président, Messieurs, L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique. Elle marque une heure dans les destinées, non seulement du Congo lui-même, mais, je n’hésite pas à l’affirmer, de l’Afrique toute entière. Pendant 80 ans la Belgique a envoyé sur votre sol les meilleurs de ses fils, d’abord pour délivrer le bassin du Congo de l’odieux trafic esclavagiste qui décimait ses populations, ensuite pour rapprocher les unes des autres les ethnies qui jadis ennemies s’apprêtent à constituer ensemble le plus grand des États indépendants d Afrique; enfin pour appeler à une vie plus heureuse les diverses régions du Congo que vous représentez ici unies en un même Parlement. En ce moment historique, notre pensée à tous doit se tourner vers les pionniers de l’émancipation africaine et vers ceux qui, après eux, ont fait du Congo ce qu’ il est aujourd’hui. Ils méritent à la fois NOTRE admiration et VOTRE reconnaissance, car ce sont eux qui, consacrant tous leurs efforts et même leur vie à un grand idéal, vous ont apporté la paix et ont enrichi votre patrimoine moral et matériel. Il faut que jamais ils ne soient oubliés, ni par la Belgique, ni par le Congo. Lorsque Léopold II a entrepris la grande œuvre qui trouve aujourd’hui son couronnement, Il ne s’est pas présenté à vous en conquérant mais en civilisateur. Le Congo, dès sa fondation, a ouvert ses frontières au trafic International, sans que jamais la Belgique y ait exerce un monopole institué dans son intérêt exclusif. Le Congo a été doté de chemins de fer, de routes, de lignes maritimes et aériennes qui, en mettant vos populations en contact les unes avec les autres, ont favorisé leur unité et ont élargi le pays aux dimensions du monde. Un service médical, dont la mise au point a demandé plusieurs dizaines années, a été patiemment organise et vous a délivré de maladies combien dévastatrices. Des hôpitaux nombreux et remarquablement outillés ont été construits. L’agriculture a été améliorée et modernisée. De grandes villes ont été édifiées et, à travers tout le pays, les conditions de l’habitation et de l’hygiène traduisent de remarquables progrès. Des entreprises industrielles ont mis en valeur les richesses naturelles du sol. L’expansion de l’activité économique a été considérable, augmentant ainsi le bien être de vos populations et dotant le pays de techniciens indispensables à son développement. Grâce aux écoles des missions, comme à celles que créèrent les pouvoirs publics, l’éducation de base connaît une extension enviable : une élite intellectuelle a commencé à se constituer que vos universités vont rapidement accroître. Un nombre de plus en plus considérable de travailleurs qualifiés appartenant à l’agriculture, à l’industrie, à l’artisanat, au commerce, à l’administration font pénétrer dans toutes les classes de la population émancipation individuelle qui constitue la – 3 – véritable base de toute civilisation. Nous sommes heureux d’avoir ainsi donné au Congo malgré les plus grandes difficultés, les éléments indispensables à l’armature d’un pays en marche sur la voie du développement. Le grand mouvement (de l’)indépendance qui entraîne toute l’Afrique a trouvé auprès des pouvoirs belges la plus large compréhension. En face du désir unanime de vos populations nous n’avons pas hésité à vous reconnaître, dès à présent, cette indépendance. C’est à vous, Messieurs qu’il appartient maintenant de démontrer que nous avons eu raison de vous faire confiance. Dorénavant la Belgique et le Congo se trouvent côte à côte comme deux États souverains mais liés par l’amitié et décidés à s’entraider. Aussi, nous remettons aujourd’ hui entre vos mains tous les services administratifs, économiques, techniques et sociaux ainsi que l’organisation judiciaire sans lesquels un État moderne n’est pas viable. Les agents belges sont prêts à vous apporter une collaboration loyale et éclairée. Votre tâche est immense et vous êtes les premiers à vous en rendre compte. Les dangers principaux qui vous menacent sont l’inexpérience des populations à se gouverner, les luttes tribales qui jadis ont fait tant de mal et qui à aucun prix ne doivent reprendre l’attraction que peuvent exercer sur certaines régions des puissances étrangères prêtes à profiter de la moindre défaillance. Vos dirigeants connaîtront la tâche difficile de gouverner. Il leur faudra mettre au premier plan de leurs préoccupations, quel que soit le parti auquel ils appartiennent, les intérêts généraux du pays. Ils devront apprendre au peuple congolais que l’indépendance ne se réalise pas par la satisfaction immédiate des jouissances faciles, mais par le travail, par le respect de la liberté d’autrui et des droits de la minorité, par la tolérance et l’ordre, sans lesquels aucun régime démocratique ne peut subsister. Je tiens à rendre ici un particulier hommage à la Force Publique qui a accompli sa lourde mission avec un courage et un dévouement sans défaillance. L’indépendance nécessitera de tous des efforts et des sacrifices. Il faudra adapter les institutions à vos conceptions et à vos besoins, de manière à les rendre stables et équilibrés. Il faudra aussi former des cadres administratifs expérimentés, intensifier la formation intellectuelle et morale de la population, maintenir la stabilité de la monnaie, sauvegarder vos organisations économiques, sociales et financières. Ne compromettez pas l’avenir par des réformes hâtives, et ne remplacez pas les organismes que vous remet la Belgique, tant que vous n’êtes pas certains de pouvoir faire mieux. Entretenez avec vigilance l’activité des services médicaux dont l’interruption aurait des conséquences désastreuses et ferait réapparaître des maladies que nous avions réussi à supprimer. Veillez aussi sur l’œuvre scientifique qui constitue pour vous un patrimoine intellectuel inestimable. N’oubliez pas qu’une Justice sereine et indépendante est un facteur de paix sociale : la garantie du respect du droit de chacun confère à un État, dans l’opinion internationale, une grande autorité morale. N’ayez crainte de vous tourner vers nous. Nous sommes prêts à rester à vos cotés pour vous aider de nos conseils, pour former avec vous les techniciens et les fonctionnaires dont vous aurez besoin. – 4 – L’Afrique et l’Europe se complètent mutuellement et sont appelées, en coopérant, au plus brillant essor. Le Congo et la Belgique peuvent jouer un rôle de première grandeur par une collaboration constructive et féconde, dans la confiance réciproque. Messieurs, Le monde entier a les yeux fixés sur vous. À l’heure où le Congo choisit souverainement son style de vie, Je souhaite que le peuple congolais conserve et développe le patrimoine des valeurs spirituelles, morales et religieuses qui nous est commun et qui transcende les vicissitudes politiques et les différences de race ou de frontière. Restez unis et vous saurez vous montrer dignes du grand rôle que vous êtes appelés à jouer dans l’histoire de l’Afrique. Peuple Congolais, Mon pays et moi-même nous reconnaissons avec joie et émotion que le Congo accède ce 30 Juin 1960, en plein accord et amitié avec la Belgique, à l’indépendance et à la souveraineté internationale. Que Dieu protège le Congo ! Baudouin Ier, Roi des Belges

     kasavubu30jun– 2. Discours du Président de la République M. Joseph KASA-VUBU

    Excellences, mes chers compatriotes, Au moment solennel où la République du Congo se présente au monde et à l’Histoire, pleinement indépendante et souveraine, au moment où nous ressentons intensément le caractère irrévocable et définitif du pas que nous franchissons, nous ne pouvons pas nous empêcher de mesurer la gravité de nos responsabilités et, dans une attitude de profonde humilité, de demander à Dieu qu’ il protège notre peuple et qu’il éclaire tous ses dirigeants. Avant toute chose, je voudrais exprimer ici une émotion, la reconnaissance que nous ressentons envers tous ces artisans obscurs ou héroïques de l’émancipation nationale, et tous ceux qui, partout sur notre immense territoire, ont donné sans compter leurs forces, leurs privations, leurs souffrances et même leur vie pour que se réalise enfin leur rêve audacieux d’un Congo libre et indépendant. (Applaudissements.) Je pense à ces travailleurs des chantiers, des usines, à ces agriculteurs de nos plaines et de nos vallées, à ces intellectuels aussi, à tous ceux, jeunes ou vieux, qui ont senti monter dans leur cœur un irrésistible idéal de liberté et qui, quoi qu’il put arriver, ont su rester fidèles à cet idéal et ont su l’accomplir. Je pense à nos femmes aussi qui, sans faiblir un seul instant, ont su réconforter leurs fils, leurs époux dans leurs luttes magnifiques et souvent même, se trouver à leurs côtés au plus près du combat. À vous toutes et à vous tous, artisans incomparables de la grandeur de Notre patrie, le Congo Indépendant que vous avez créé vous dit avec émotion sa gratitude infinie et vous assure solennellement que jamais vous ne serez oubliés. Tournons-nous maintenant vers l’avenir. L’aube de indépendance se lève sur un pays dont la structure économique est remarquable, bien équilibrée et solidement unifiée. Mais l’état d’inachèvement de la conscience nationale parmi les populations a suscité certaines alarmes que je voudrais dissiper aujourd’hui, en rappelant tous les progrès qui ont déjà été accomplis en ce domaine et qui sont les plus sûrs garants des étapes qui restent à parcourir. Que de différences, en effet, lors de la fondation de notre pays, entre des populations que tout contribuait à maintenir écartées les unes des autres : sans souligner les diversités de langues, de coutumes ou de structures sociales, rappelons simplement les distances énormes qui nous séparaient et le manque de moyens modernes de communication de la fin du siècle passé. Pour se reconnaître, il a fallu se rencontrer. Bon nombre de populations vivant aux confins de ce vaste pays se sentaient peu proches les unes des autres. Vous avez bien voulu rappeler, Sire, combien le progrès des moyens de déplacement contribua heureusement à enserrer le pays dans un réseau d’échanges qui servit aussi, et grandement, à rapprocher les hommes. Le développement économique, de son coté, amena la création de cités de travailleurs et de centres où les ressortissants des différentes ethnies apprirent à vivre ensemble, à mieux s’apprécier et où, insensiblement, une certaine osmose s’opéra. Les échanges se multipliant, les – 6 – régions devinrent petit à petit complémentaires les unes des autres et renforcèrent ainsi leur collaboration. Le développement de l’instruction, la création et la diffusion des journaux et périodiques, la multiplication des postes de radio, tout cela contribua à la naissance dans les villes d’abord, dans les milieux ruraux ensuite, d’une opinion publique d’où, petit à petit, se dégagèrent les éléments d’une véritable conscience nationale. La Belgique a eu alors la sagesse de ne pas s’opposer au courant de l’histoire et, comprenant la grandeur de l’idéal de la liberté qui anime tous les cœurs congolais, elle a su, fait sans précèdent dans l’histoire d’une colonisation pacifique, faire passer directement et sans transition notre pays de la domination étrangère à l’indépendance, dans la pleine souveraineté nationale. (Applaudissements.) Mais, si nous pouvons nous réjouir de cette décision, nous ne devons pas oublier que c’est à nous désormais à prendre le relais et à rassembler les matériaux de notre unité nationale, à construire notre nation dans l’union et dans la solidarité. Nous disposons pour cela d’un large éventail de moyens, mais il faudra que nous les utilisions avec sagesse, sans hâte ni lenteur, avec le souci de s’adapter harmonieusement au rythme normal des choses, sans essouffler les populations par une marche trop rapide qui les laisserait hors d’haleine sur le bord de la route, mais sans se complaire non plus dans une admiration béate de ce qui est déjà fait. La conscience nationale pousse depuis longtemps les populations congolaises vers plus de solidarité : nous aurons à favoriser plus que jamais ce mouvement de rapprochement national. Un rôle tout spécial sera dévolu, dans cette recherche d’une plus grande cohésion nationale, aux institutions centrales du pays et surtout à l’action des Chambres législatives. Certains d’entre nous, Messieurs les Sénateurs et Messieurs les Députes, ont pour la première fois, sans doute, côtoyé des élus venant d’autres provinces. Grande a été leur surprise de constater que votre idéal et vos préoccupations étaient si proches les uns des autres. J’ai la conviction que vous ferez de ces assises le véritable creuset d’une conscience nationale toujours plus développée. Nous saurons également, dans tout le pays, développer l’assimilation de ce que quatre-vingts ans de contact avec l’Occident nous a apporte de bien : la langue, qui est l’indispensable outil de l’harmonisation de nos rapports, la législation qui, insensiblement, a influencé sur l’évolution de nos coutumes diverses et les a lentement rapprochées et, enfin et surtout, la culture. Une affinité fondamentale de culture rapproche déjà tous les Bantous, aussi le contact de la civilisation chrétienne et les racines que cette civilisation a poussé en nous permettront aux sangs anciens revivifiés de donner à nos manifestations culturelles une originalité et un éclat tout particulier. Nous aurons à cœur de favoriser l’éclosion de cette culture nationale et d’aider toutes les couches de la population à en percevoir le message et à en approfondir la portée. Nous aurons là une mission essentielle à remplir, car la culture sera le véritable ciment de la nation. Cette recherche, ainsi que la mise en place des matériaux destinés à notre unité nationale, doit devenir la préoccupation dominante de tous. Aucun habitant de ce pays ne peut se refuser de participer à cette œuvre capitale. Nous saurons pour cela, dans ce vaste chantier de quatorze millions d’hommes qui est notre pays, éclairer et guider tous ceux qui y œuvrent dans l’enthousiasme. C’est cette communauté d’efforts, de peines et de travail qui achèvera le plus sûrement d’unir tous les Congolais en une grande, seule et solide nation. Nous montrerons ainsi au monde, par nos actes, que nous sommes dignes – 7 – de la confiance que le peuple a placée en nous, et que de nombreux pays nous témoignent déjà. Nous ne les décevrons pas. (Applaudissements.) Sire, La présence de votre Auguste Majesté aux cérémonies de ce jour mémorable constitue un éclatant et nouveau témoignage de Votre sollicitude pour toutes ces populations que vous avez aimées et protégées. Elles sont heureuses de pouvoir dire aujourd’hui à la fois leur reconnaissance pour les bienfaits que Vous et Vos illustres prédécesseurs leur avez prodigués, et leur joie pour la compréhension dans laquelle Vous avez rencontré leurs aspirations. Elles ont reçu Votre message d’amitié avec tout le respect et la ferveur dont elles Vous entourent et garderont longtemps dans leur cœur les paroles que Vous venez de leur adresser en cette heure émouvante. Elles sauront apprécier tout le prix de l’amitié que la Belgique leur offre et elles s’engageront avec enthousiasme dans la voie d’une collaboration sincère. Messieurs les Représentants des Pays Étrangers, Vous avez bien voulu partager nos joies et vous nous avez fait l’honneur de venir nombreux célébrer avec nous ces journées historiques. Aussi des relations d’amitié seront-elles faciles à nouer demain entre notre pays et chacun des États que Vous représentez. Vous qui voyez autour de vous l’immense enthousiasme qui s’empare de toute la Nation, vous qui sentez notre désir de réussir et de bien faire, je vous demande de faire connaître au monde cette image pleine d’espoir que vous emporterez du Congo, et qui est sa vraie image. Je proclame, au nom de la Nation, la naissance de la République du Congo.                                                                                                                                 Joseph Kasa-Vubu, Chef de l’État

    Patrice Lumumba – 3. Discours du Premier Ministre Patrice Emery LUMUMBA

    Congolais et Congolaises, Combattants de l’Indépendance aujourd’hui victorieux, Je vous salue au nom du gouvernement congolais. À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos cotés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté. Car cette Indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise (applaudissements), une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions le chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un Noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ? Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même. Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les Blancs et des paillotes croulantes pour les Noirs ; qu’un Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du Blanc dans sa cabine de luxe. – 9 – Qui oubliera enfin les fusillades dont périrent tant de nos frères, les cachots dont furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation ? (Applaudissements.) Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréés pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la Justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. (Applaudissements.) Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique tout entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles. Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens puissent jouir pleinement des libertés fondamentales prévues dans la déclaration des Droits de l’Homme. (Applaudissements.) Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudra sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner, non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés. (Applaudissements.) Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter, non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque jour qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique, quelle qu’elle soit. (Applaudissements.) Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l’histoire, n’a pas essayé de s’opposer à notre indépendance est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j’en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis. Ainsi, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le Congo nouveau, notre chère République que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m’aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger. Je demande à la minorité parlementaire d’aider mon – 10 – gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays. L’Indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain. (Applaudissements.) Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j’ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre Indépendance complète et souveraine. (Applaudissements.) Notre gouvernement, fort, national, populaire sera le salut de ce peuple. Hommage aux combattants de la liberté nationale ! Vive l’lndépendance et l’Unité Africaine ! Vive le Congo indépendant et souverain ! (Applaudissements prolongés.)                                                                                                                                                              Patrice Emery Lumumba, Premier Ministre

  • RDC : 55 ans après, le discours de Patrice Émery Lumumba pour l’indépendance

    RDC : 55 ans après, le discours de Patrice Émery Lumumba pour l’indépendance

    lumumba-Il y a 55 ans jour pour jour, Patrice Émery Lumumba s’exprimait à l’occasion de l’indépendance congolaise. À Léopoldville, le Premier ministre évoquait, devant un roi des Belges médusé, la lutte pour l’émancipation. Retrouvez son discours en intégralité.

    « Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux, Je vous salue au nom du gouvernement congolais. À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez.

    À vous tous, mes amis qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.


    Discours de Patrice Lumumba – 30 Juin 1960 by Melvin-X

    Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal. Nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.

    C’est une lutte qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui nous était imposé par la force.

    Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire.

    Archives JA

    Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres.

    Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres.

    Qui oubliera qu’à un noir on disait ‘Tu’, non certes comme à un ami, mais parce que le ‘Vous’ honorable était réservé aux seuls blancs !

    Nous avons connu nos terres spoliées au nom de textes prétendument légaux, qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort.

    Nous avons connu que la loi n’était jamais la même, selon qu’il s’agissait d’un blanc ou d’un noir, accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres.

    Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou, croyances religieuses : exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.

    Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les noirs ; qu’un Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits ‘européens’ ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches au pied du blanc dans sa cabine de luxe.

    Qui oubliera, enfin, les fusillades où périrent tant de nos frères, ou les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation !

    Archives JA

    Ensemble mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir lorsqu’il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière.

    Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.

    Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et qu’elle ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit.

    Ainsi, le Congo nouveau que mon gouvernement va créer sera un pays riche, libre et prospère. Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger.

    Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise.

    L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.

    Notre gouvernement fort -national- populaire, sera le salut de ce pays.

    J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants de se mettre résolument au travail, en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique. Hommage aux combattants de la liberté nationale ! Vive l’indépendance et l’unité africaine ! Vive le Congo indépendant et souverain ! »

    Jeune Afrique

  • Audio- MÉMOIRE D’UN CONTINENT :Comment enseigner l’histoire de l’Afrique aux enfants?

    Audio- MÉMOIRE D’UN CONTINENT :Comment enseigner l’histoire de l’Afrique aux enfants?

    Elikia-MBOKOLO-L’Histoire générale de l’Afrique, un monument impression de près de 10 000 pages, a été conçue au moment des indépendances et réalisée sous la direction de la première génération d’historiens professionnels africains.
    Cinquante ans après la création de l’OUA, devenue l’Union africaine, ce livre s’impose comme la référence et la base de l’identité africaine. De l’intention aux actes, comment faire pour transformer ce chef d’œuvre d’érudition en manuel d’enseignement ? Et comment enseigner cette histoire aux enfants d’un continent divisé en 54 Etats ?

    Avec Amadou Fall (Université Cheikh Anta Diop, Dakar), coordonateur de l’équipe des rédacteurs de l’utilisation pédagogique de L’ Histoire Générale de l’Afrique (UNESCO).

     

    rfi