« Quand on a le courage de dire: « Tuez-le ! » Il faut avoir le courage de dire: « C’est moi, qui ai dit de le tuez! » disait Norbert Zongo. A la lecture de ce qui suit, vous verrez pourquoi Blaise Compaoré est un individu lâche et un véritable mythomane.Lisons!
Se souvient-il de ce qu’il avait dit il y a 27 ans ? Après le coup d’Etat du 15 octobre 1987, Blaise Compaoré avait affirmé qu’il n’avait pas l’intention de s’accrocher au pouvoir. Mais trois décennies plus tard, il est toujours dans le gros fauteuil de président du Faso. Il a même l’intention de s’accrocher davantage au pouvoir en faisant sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels. Combien d’années passera-t-il finalement au pouvoir? Voici ce qu’il avait dit à Jeune Afrique (N° 1400 du 4 novembre 1987), peu après son accession au pouvoir.
Jeune Afrique (JA) : Vous avez désormais sur la conscience, et sans doute pour toute votre vie, la mort de votre meilleur ami, Thomas Sankara…
Blaise Compaoré (BC) : J’aurai pu l’avoir sur la conscience si j’avais ordonné de l’abattre. Or, ce n’est pas le cas. C’est pour avoir voulu nous liquider, Jean-Baptiste Lingani, Henri Zongo et moi, qu’il s’est fait abattre par des soldats qui me sont fidèles.
JA : Maintenant qu’il est mort, vous ne risquez pas d’être contredit ?
BC : Il est mort et c’est bien dommage, en effet. Nous, les Africains, nous sommes très sensibles à la mort. C’est d’ailleurs pourquoi même ceux qui pouvaient le détester affichent une certaine consternation. Je suis moi-même très triste, parce que la mort de Thomas n’était pas la condition sine qua non pour régler les sérieux problèmes qui se posaient à notre Révolution.
JA : Alors, qui l’a tué et pourquoi ?
BC : Les soldats qui partaient pour l’arrêter ont été obligés de faire usage de leurs armes lorsque Thomas et sa garde personnelle ont ouvert le feu sur eux.
JA : Qui a ordonné de l’arrêter ?
BC : Les soldats ont pris eux-mêmes cette initiative, quand ils ont été contactés pour participer à notre arrestation et à notre élimination.
JA: Dans votre armée, n’importe quel militaire peut ainsi décider d’arrêter le chef de l’État, sans y avoir été invité par ses supérieurs ?
BC : Ils m’ont expliqué, après le drame, qu’ils savaient que je n’aurais pas accepté de faire arrêter Thomas s’ils venaient m’annoncer que celui-ci préparait notre assassinat, à 20h ce jeudi 15 octobre.
JA : Pourquoi ?
BC : Connaissant mon amitié pour lui, ils savent que je n’aurais pas pris une telle décision sans preuves des projets du Président.
JA: Quelles preuves avez-vous aujourd’hui pour excuser la dramatique initiative de vos soldats ?
BC : Lorsque je suis arrivé au Conseil de l’Entente après la fusillade et que j’ai vu le corps de Thomas à terre, j’ai failli avoir une réaction très violente contre ses auteurs. Cela aurait sans doute été un carnage monstre dont je ne serais certainement pas sorti vivant. Mais quand les soldats m’ont fourni les détails de l’affaire, j’ai été découragé, dégoûté. Je suis resté prostré pendant au moins vingt-quatre heures. De plus, j’étais malade et dans mon lit quand les coups de feu m’ont réveillé.
(…)
JA : Quelle garantie pouvez-vous donner aujourd’hui à vos compatriotes pour les convaincre que vous n’avez pas éliminé Sankara juste pour la soif du pouvoir?
BC : Pas moi ! J’ai personnellement participé à deux coups d’Etat pour remettre aussitôt le pouvoir à un autre. Je n’ai jamais rêvé du pouvoir, et je ne m’y accrocherai pas. Ce sont les camarades qui décideront. Pour le reste, je fais confiance à notre peuple.
Source : Courrier confidentiel N° 60
Pensée Du Jour
« Mieux vaut briser sa jambe que briser sa parole. » Proverbe touareg
-Plusieurs artistes africains de renommée internationale ont uni leurs voix dans la chanson “Africa Stop Ebola” afin de sensibiliser les populations locales aux risques de propagation du virus.
“Ebola, ce n’est pas bon, allez voir le médecin”. Dans une chanson pédagogique intitulée “Africa Stop Ebola”, de célèbres artistes africains, tels que les Maliens Amadou et Mariam, Salif Keita, le Guinéen Mory Kanté ou encore l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, diffusent leurs conseils en chanson pour sensibiliser les populations locales sur la façon “d’arrêter la propagation du virus” en Afrique, selon un communiqué du collectif.
La chanson a été enregistrée en deux versions : l’une entièrement en français et l’autre avec des couplets utilisant les “langues vernaculaires des régions concernées en Afrique” (malinké, lingala, bambara, soussou) pour “s’assurer que le message soit entendu quel que soit le niveau d’alphabétisation et d’éducation de la population”. Le titre sera notamment distribué aux stations de radio à travers le continent.
Une chanson pédagogique
La chanson, qui se veut avant tout pédagogique, incite notamment à faire confiance aux services de santé, avec des paroles come : “Dès que vous avez les symptômes, envoyez chercher les médecins”. Elle rappelle aussi des messages d’hygiène comme “Lavez-vous régulièrement les mains et évitez de serrer la main d’autrui” ou “Ne touchons pas nos malades, ne touchons pas nos mourants”.
Les chanteurs clament un message positif – “Ebola (…), nous te vaincrons” – et rappellent que “l’Afrique a besoin du vaccin pour se soigner”.
La fièvre hémorragique Ebola a dépassé la barre des 10 000 cas, avec 4 922 morts, selon le dernier bilan publié samedi 25 octobre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Sur les huit pays touchés, les trois les plus fortement atteints sont la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.
-Cinq candidats, dont une femme pour la première fois, sont en lice pour succéder à Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. C’est à Dakar, les 29 et 30 novembre, en marge des travaux du XVe Sommet de la Francophonie que le nouveau secrétaire général ou la nouvelle secrétaire général de l’OIF sera nommé(e).
Les choses sérieuses semblent avoir commencé, à dix semaines du sommet de Dakar (du 29 au 30 novembre), pendant lequel les chefs d’Etat et de gouvernements de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) seront appelés à choisir le successeur d’Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF depuis 2002. Après trois mandats de quatre ans, l’ancien président du Sénégal, 78 ans, qui a marqué de son empreinte le mouvement francophone, ne souhaite pas rempiler et serait même impatient, dit-on, de transmettre le flambeau à son successeur. Mais qui prendra le relais d’Abdou Diouf ?
Cinq candidats se sont déclarés jusqu’ici, dont quatre Africains et une candidate nord-américaine. L’OIF est une organisation internationale avec 57 membres à part entière dont nombre de pays africains. La tradition veut que son secrétaire général soit issu d’Afrique, sans doute pour maintenir l’équilibre entre les différents continents représentés au sein de cette institution, dont le siège central se trouve dans la capitale française. Prenant la parole le mardi 23 septembre devant le Press Club de France, à Paris, le candidat de l’île Maurice Jean-Claude de l’Estrac, 66 ans, a donné le coup d’envoi de la dernière manche de la compétition en cours pour prendre la tête de la Francophonie.
Pour une Francophonie économique
« L’OIF a besoin d’un souffle nouveau », a déclaré d’emblée le Mauricien, avant de se lancer dans un vibrant plaidoyer en faveur de la Francophonie économique. « La culture et la politique constituent les deux grands piliers de la Francophonie telle qu’elle existe aujourd’hui. Si je suis désigné au poste de secrétaire général de l’OIF, a-t-il déclaré, ma contribution consistera à doter cette organisation d’un troisième pilier qui sera son pilier économique ».
Jean-Claude de l’Estrac.DR
Tout en reconnaissant que la Francophonie n’avait pas vocation de devenir une organisation économique, le Mauricien a rappelé que cet espace de solidarité que l’OIF a l’ambition de devenir « ne peut exister sans cette dimension économique, surtout à l’ère de la mondialisation caractérisée par une compétition entre entreprises, entre Etats et voire entre les continents ». Pour Jean-Claude de l’Estrac, la réorientation économique du mouvement francophone passera par l’industrialisation de l’Afrique, une industrialisation qu’il appelle de tous ses vœux et qui a trouvé une place de choix dans le document intitulé 12 propositions pour la Francophonie de demain que le candidat a remis aux journalistes lors de son intervention au Press Club.
Ces propositions s’inspirent pour l’essentiel du parcours et de l’expérience du Mauricien à la tête des institutions économiques nationales et internationales. Ce journaliste de profession a été quatre fois ministre dans son pays, ministre des Affaires étrangères, mais aussi de l’Industrie. Secrétaire général aujourd’hui de la Commission de l’océan Indien, l’homme a fait de l’économie son domaine de prédilection et s’est signalé à l’attention par ses tentatives souvent réussies d’établissement de passerelles entre les secteurs public et le privé. Une expérience dont il aimerait faire profiter les Francophones.
Mais ce qui fait peut-être la particularité du candidat de l’Estrac, c’est son appartenance mauricienne. Cette origine est à la fois un atout et un handicap pour le Mauricien. Minuscule île de 1,3 million d’habitants perdue dans l’immensité francophone (220 millions), Maurice fait presque figure de marginal, mais un marginal qui a fait école à cause de « ses succès économiques, sa démocratie vivante, son attachement aux droits de l’homme, sa pratique décomplexée de plusieurs langues et sa gestion réussie de la diversité culturelle ». « Maurice est un laboratoire pour la Francophonie à venir », aime-t-il répéter. Des arguments dont le candidat de l’Estrac s’est servi avec intelligence pendant ses tournées en Afrique comme en Europe. Sa campagne lui a valu les soutiens des intellectuels francophones dont JMG Le Clézio, Tahar Ben Jelloun, Dominique Wolton, l’ancien secrétaire général de l’Unesco Federico Mayor. Ils ont publié dans Le Monde, il y a trois mois, une tribune appelant les décideurs francophones à voter pour lui car, écrivent-ils, la « candidature mauricienne, incarnée par une personnalité aux multiples talents, exprime la synthèse positive du monde en mouvement. Elle est la promesse d’un projet mobilisateur pour les femmes et les hommes de nos pays qui attendent beaucoup d’une mondialisation respectueuse de ce qu’ils sont. »
En quête de consensus
Pour autant, il n’est pas sûr qu’un consensus puisse se dégager parmi les décideurs africains de l’OIF, d’ici à novembre autour de la candidature mauricienne. « Difficile pour les chefs d’Etat et de gouvernements francophones d’Afrique d’accepter d’être représentés par un petit pays dont la voix ne compte pas beaucoup dans les forums internationaux », nous expliquait un diplomate francophone venu au Press Club écouter les propositions du candidat mauricien.
Pour l’instant, aucun des 4 candidats africains n’a réussi à convaincre les Africains à voter pour eux. Le candidat du Congo-Brazzaville Henri Lopes, ancien Premier ministre de son pays, ex-fonctionnaire international de l’Unesco, aujourd’hui ambassadeur du Congo à Paris et surtout homme de lettres francophone réputé, n’a pas vraiment fait campagne, comptant sur sa notoriété diplomatique et littéraire pour emporter la mise. Le candidat du Burundi, Pierre Buyoya a, lui, le profil idéal pour le poste. Il a la stature présidentielle, puisqu’il a dirigé le Burundi à deux reprises et peut se prévaloir de son appartenance à l’Afrique centrale qui attend son tour, après l’Afrique arabophone (Boutros Boutros-Ghali) et l’Afrique de l’Ouest (Abdou Diouf), pour conduire le destin de l’OIF. Mais il a un handicap : malgré son rôle actif dans les négociations avec la rébellion armée de son pays qui a débouché sur l’accord de paix signé à Arusha en août 2000, personne ne semble avoir oublié ni les deux coups d’Etat que Buyoya a fomentés pour accéder au pouvoir en 1987 et en 1996 ni les massacres interethniques qui se sont déroulés sous sa présidence. Difficile, en effet, d’imaginer un ancien putschiste à la tête de la Francophonie qui s’est construite précisément autour du partage des valeurs démocratique et du respect des droits de l’homme. Enfin, quant au quatrième candidat africain, l’Equato-Guinéen Augustin Nze Nfumu, il est peu connu en dehors des frontières de son pays. L’homme n’a pas fait campagne non plus pour se faire connaître des décideurs francophones.
Selon les observateurs, cette absence de consensus autour d’une candidature africaine profite à la candidate canadienne d’origine haïtienne Michaëlle Jean. Elle a été l’une des premières à se lancer en campagne et mise sur son profil multiculturel pour succéder à Abdou Diouf. Elle est brillante, polyglotte et multiculturelle. « Je suis à la fois du Nord et du Sud », aime-t-elle répéter. Par ailleurs, en tant que Québécoise – certes d’adoption -, elle se targue de connaître de l’intérieur les enjeux de la Francophonie.
Née en Haïti en 1957, Michaëlle Jean a grandi au Canada où sa famille s’est réfugiée quand elle avait 11 ans, fuyant le régime Duvalier. Femme de culture, elle a été universitaire, avant de faire une grande carrière de journaliste et d’animatrice à la télévision publique canadienne. Elle a aussi occupé, entre 2005 et 2010, le poste honorifique de gouverneure générale du Canada. Elle a représenté à ce titre la reine d’Angleterre. Quant à son projet pour la francophonie, il est essentiellement culturel et économique. Dans une déclaration diffusée sur son site internet, elle souligne la nécessité de mettre en place une solide stratégie économique au service du développement et de la solidarité entre les membres de l’OIF.
Tous reconnaissent que Michaëlle Jean a la carrure et le charisme nécessaires pour diriger l’OIF, même si elle n’a pas l’autorité politique d’un Abdou Diouf ni sa connaissance approfondie des dossiers politiques africains. Sa candidature à la tête de la Francophonie est appuyée par les gouvernements d’Ottawa et du Québec. Il semblerait que d’autres gouvernements, pas les moindres, se seraient engagés à lui apporter leur soutien. Selon des sources en général bien renseignées, la France favoriserait la candidature canadienne. Les modalités de la nomination de Michaëlle Jean seraient finalisées lors du prochain passage de François Hollande au Canada.
Si elle est nommée, la Canadienne deviendrait la première femme et la première personnalité du continent américain à diriger l’OIF. Après les « pères fondateurs » de la Francophonie, serait-il enfin venu le temps des « mères fondatrices » ?
Il y a 17 ans, jour pour jour, mourait le maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga, deuxième président de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). C’était le 7 septembre 1997 à Rabat, au Maroc.
Les Congolais se souviennent ce mardi 7 septembre, de la mort du maréchal Mobutu Sese Seko. Le deuxième président de la République a laissé aux Congolais moult souvenirs et acquis, dont le plus vivace est l’attachement à la paix, à l’unité et à la stabilité du pays.
LE PEUPLE SE SOUVIENT…
Afin d’apporter des réponses appropriées aux problèmes sociaux qui se posaient au peuple zaïrois de l’époque, feu le maréchal Mobutu avait lancé, en 1977 le « Plan Mobutu » et le 5 décembre 1984 «le Septennat du social». Il avait alors sillonné le pays en effectuant 559 visites dans les 9 régions du pays. Quelques-unes de ses réalisations sont les suivantes : le Palais du peuple, le barrage d’Inga, le stade des Martyrs, la sidérurgie de Maluku, la Gecamines, le Pont Maréchal Mobutu de Matadi, la Cité de l’Union africaine, la cite de la Voix du Zaïre (actuelle RTNC), les buildings CCIZ, etc.
Sur le plan politique, après avoir consolidé le socle de notre Nation, Feu le président Mobutu a lancé, le 24 avril 1990, un processus qui se matérialise et se confirme plus d’une dizaine d’années après son décès par l’organisation prochaine de deuxièmes élections générales pluralistes en RDC.
Pour feu le maréchal Mobutu, la paix, l’unité du pays et l’intégrité territoriale étaient le leitmotiv de sa politique et elles étaient non négociables. Après 32 ans de règne, Mobutu voulait encore garder son fauteuil. Mais miné dans ses derniers jours par la maladie, le Maréchal n’a pu sauver son régime en mai 1997. Devant la poussée des événements, il a été contraint à l’exil. Et, c’est le roi Hassan II du Maroc qui lui a offert l’asile. Moins de quatre mois après sa chute, il s’est éteint le 7 septembre 1997 dans la capitale chérifienne. Officiellement, il avait 67 ans. C’est au cimetière chrétien de Rabat, capitale du Royaume du Maroc, que repose en paix jusqu’à ce jour le Maréchal, président de la République du Zaïre.
-Délogés par des coups d’État, des rébellions ou des révolutions, de nombreux chefs d’État africains ont définitivement quitté leurs palais dans des conditions parfois rocambolesques. De Mobutu à Amadou Toumani Touré en passant par Ben Ali, voici quelques-uns des dirigeants “fuyards” les plus célèbres du continent.
Mobutu Sese Seko quittant Kinshasa à bord d’un imposant cortège de berlines, Henri Konan Bédié fonçant sur la lagune d’Abidjan à bord d’un zodiac, ou, plus récemment, Amadou Toumani Touré dévalant la colline de Koulouba à Bamako… Ces dernières années, plusieurs chefs d’État africains ont été contraints de quitter le pouvoir en catastrophe, poussés vers la sortie par des putschistes, des rebelles, ou encore leur propre peuple. Jeune Afrique vous propose de revenir sur l’histoire mouvementée de certains d’entre eux, sans aucune prétention d’exhaustivité.
Il a quitté le pouvoir en courant. Ou plus précisément en dévalant la côte de Koulouba, l’une des collines dominant Bamako et sur laquelle est érigé le palais présidentiel malien. Le 21 mars 2012, un groupe d’officiers, excédés par l’inaction des autorités face à la rébellion touarègue dans le Nord, prend le siège de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) avant de foncer vers la présidence.
Au courant de mécontentements grandissants au sein de l’armée, Amadou Toumani Touré (ATT) est persuadé, jusqu’en fin d’après-midi, qu’il peut retourner les mutins et garder la main. Peu avant 18 heures, les assaillants attaquent le palais à coup de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes. Le président n’a plus le choix : il faut fuir. Accompagné de son aide de camp et de trois autres militaires, il évite l’unique route desservant Koulouba et descend la colline par l’ouest – parfois porté par ses guides, en raison d’un genou douloureux. Après avoir braqué une Mercedes plus discrète qu’un véhicule officiel, le petit groupe gagne finalement le camp de parachutistes de Djicoroni, fidèle au désormais ex-chef d’État.
Le 22 mars 2013, quatre mois après le début de leur rébellion contre le régime de François Bozizé, deux colonnes de rebelles de la Séléka, fortes chacune d’environ deux mille hommes, fondent sur Bangui. Deux jours plus tard, à l’aube, elles pointent leurs canons sur le palais présidentiel de la Renaissance.
À 8 heures, alors que les tirs résonnent, le président Bozizé se résout à fuir les lieux. Trente minutes plus tard, sa garde rapproché rend les armes. Lui a pris la direction du camp de Roux tout proche, où est stationné son hélicoptère de commandement Dauphin. Avec son aide de camp et deux de ses fils, il s’envole vers l’ouest. L’équipage gagne Batouri, dans l’est du Cameroun, d’où le président déchu sera ensuite amené à Yaoundé.
Comme d’autre avant lui, le Léopard a été contraint de fuire le pouvoir. En ce début de mois de mai 1997, les rebelles de Laurent-Désiré Kabila, soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, sont aux portes de Kinshasa. Leur offensive a été fulgurante. En neuf mois, ils ont traversé le pays d’est en ouest, faisant tomber successivement Goma, Kisangani et Lubumbashi. Le 16 mai, les assaillants sont à Kenge, à une poignée de kilomètres de la capitale.
Voir le départ de Mobutu, à partir de la 52e minute.
Retranché dans son palais, Mobutu tente de s’accrocher jusqu’au bout, convaincu qu’il peut mener un régime de transition. En début de matinée, une longue escorte finit par quitter le camp Tshatshi, sa résidence officielle, et se dirige à vive allure vers l’aéroport de Ndjili. Quelques minutes plus tard, le chef de l’État embarque dans un avion à destination de son bastion de Gbadolite, dans la province de l’Équateur (Nord-Ouest). Le lendemain, le 17 mai, le Léopard s’envole pour le Togo tandis que Laurent-Désiré Kabila et ses hommes entrent dans Kinshasa.
“Bab el-Aziziya n’était plus qu’un tas de décombres après avoir été la cible de 64 missiles de l’Otan (depuis le début du conflit) et nous nous en sommes retirés pour des raisons tactiques”. Le 23 août 2011, Mouammar Kadhafi apparaît à la télévision en pleine bataille de Tripoli. Oui, il a quitté sa forteresse retranchée désormais aux mains des rebelles, qu’il surnomme “les rats”. Non, il n’est pas mort et n’entend pas se rendre.
Alors que les combattants du Conseil national de transition (CNT) paradent dans les rues de la capitale, l’ex-“Guide” et son clan s’évanouissent dans la nature, fuyant la déferlante révolutionnaire. Leurs parcours reste flou, mais ils finissent par gagner Syrte, une de leur dernière place forte. C’est à la sortie de cette ville côtière que Kadhafi sera “cueilli”, deux mois plus tard, par ses ennemis. Le 20 octobre, tentant de sortir de ce bastion assiégé, son convoi est stoppé un tir aérien des forces de l’Otan. Épaulé par ses gardes du corps, l’ancien dictateur se réfugie dans un tunnel avant d’être capturé par des révolutionnaires. Lynché, peut-être victime d’une exécution sommaire, Kadhafi est déclaré mort quelques heures plus tard à l’hôpital de Misrata.
Cela fait près d’un mois qu’un air révolutionnaire flotte sur la Tunisie. Le 14 janvier 2011, la tension est à son comble. Des dizaines milliers de manifestants battent le pavé à Tunis, réclamant le départ de Ben Ali. Le “raïs” reste impassible : il ne veut pas quitter le pouvoir. Le général Ali Seriati, le chef de la garde présidentielle, ne cesse de fournir des informations alarmantes. Il finit par convaincre le président de partir, le temps de mater la révolte populaire et de lui préparer un retour triomphal.
Juste avant 15 heures, Ben Ali téléphone à son vieil ami Nayef Ben Abdelaziz Al Saoud, le ministre saoudien de l’Intérieur, qui accepte de l’accueillir. Moins de deux heures plus tard, accompagné de son épouse Leïla Trabelsi, de leur fils Mohamed (6 ans), de leur fille Halima (18 ans) et de son fiancé, ainsi que de la gouvernante, il embarque dans le Boeing 737 présidentiel sur la base aérienne d’El-Aouina. À 17h45, l’avion décolle. Ben Ali s’installe rapidement dans le cockpit. Il ne le quittera à aucun moment, pour s’assurer que l’équipage fait bien route vers Djeddah, où ils atterriront vers 1h00 du matin heure locale.
Jeudi 23 décembre 1999, Abidjan. Alors que la ville se réveille pour entamer les derniers préparatifs de Noël, des coups de feu retentissent. Quelques heures plus tôt, un petit groupe de soldats de la caserne d’Akouédo a pris les armes pour réclamer le paiement de primes et d’arriérés de salaires. Informé de la mutinerie naissante, Henri Konan Bédié refuse toutefois d’annuler une visite dans son village de Daoukro.
En début d’après-midi, le président est rattrapé par la réalité. À Abidjan, les mutins ont pris la radio, la télévision, et ne semblent rencontrer aucune résistance. Bédié accepte de revenir dans la capitale. Dans la nuit, les soldats vont aller jusqu’à Kabacouma, dans l’ouest du pays, chercher leur homme : le général Robert Gueï. Lequel annonce le lendemain matin, vendredi 24 décembre, à la radio, la destitution du chef de l’État et la création d’un Comité national de salut public. Vers midi, Bédié comprend que la partie est jouée. Il quitte le palais pour la résidence de l’ambassadeur de France, via le célèbre tunnel construit entre les deux édifices. Avec quelques proches, dont son épouse, Henriette, il sera ensuite évacué par zodiac vers la base française de Port-Bouët, avant de gagner le Togo en hélicoptère.
Début juin 1997, le Congo sombre dans une guerre civile opposant les partisans de Denis Sassou Nguesso aux forces du président Pascal Lissouba. Cinq mois plus tard, à la mi-octobre, le pouvoir en place est chancelant. Le 10 octobre, les “Cobras” de Sassou lancent l’assaut final sur Brazzaville. De retour dans son palais après une tournée en Afrique australe, où il est allé chercher des soutiens de la dernière chance, le président Lissouba déclare, le 11, devant les caméras de CNN : “I am at home”.
S’en suivent trois jours de combats. Appuyé par des centaines de combattants angolais, le camp Sassou prend l’avantage. Le 14, à 3 heures du matin, un convoi de 4×4 exfiltre le président et ses derniers fidèles hors de la capitale. Destination : son fief de Dolisie, sa ville natale située à deux-cent kilomètres, d’où ils gagneront la frontière gabonaise dans la nuit du 17 au 18 octobre.
· 10 et 11 septembre, hôtel Sawa, Douala, Cameroun Formation sur la gestion des déchets et l’importance d’un Permis Environnemental
· 22 septembre au 3 octobre sur le campus de l’Université de Douala, Cameroun Troisième session du Kilimandjaro University (KU), formation certifiante des cadres et dirigeants sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte africain organisée par l’Institut Afrique RSE, KILIMANDJARO, réseau des acteurs de la RSE et du développement durable en Afrique et l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC) de l’Université de Douala
· 6 et 7 octobre, Ecole Nationale d’Administration Publique (ENAP), Québec Formation des cadres francophones des administrations publiques lors du Programme International en Développement Durable et Responsabilité Sociétale des Organisations (PIDDRSO)
· 29 au 31 octobre à Pointe-Noire, Congo Première édition de la Plate-forme Nationale de Dialogue Parties Prenante sur la Responsabilité Sociétale des Organisation au Congo (PNDPPRSO) : « RSO, tremplin pour la transformation structurelle du Congo »
Douala : formation sur la gestion des déchets et l’importance d’un permis environnemental
Après le succès de la première formation et suite à la demande de plusieurs entreprises, l’Institut Afrique RSE organise le 10 et 11 septembre à l’hôtel Sawa de Douala, un deuxième séminaire de renforcement des capacités sur la gestion des déchets et l’importance d’un permis environnemental.
Surpris par la détermination du Gouvernement, les entreprises camerounaises découvrent ENFIN l’intérêt des problématiques environnementales et surtout les coûts de non conformité associés.
En effet, la publication en octobre 2012 des Arrêtés conjoints du Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) et du Ministère du Commerce (MINCOMMERCE) était passée comme une lettre à la poste.
Habitué au laxisme des autorités sur les questions environnementales et sociales, le secteur privé n’a ni anticipé, ni mesuré l’ampleur de ces mesures gouvernementales.
Grâce à une excellente campagne de communication et à des ultimatums, le Ministre de l’Environnement a réussi l’exploit d’imposer la question environnementale dans l’agenda des Chefs d’entreprises.
Actuellement au Cameroun, la majorité des dirigeants sont au courant de l’Arrêté N°001-MINEPDED du 15 octobre 2012 fixant les conditions d’obtention d’un Permis Environnemental en matière de gestion des déchets ainsi que celui N°004 MINEPDED-MINCOMMEFCE du 24 octobre 2012 portant réglementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages non biodégradables.
Lors de la formation, nous reviendrons sur les dernières circulaires en matière de déchet après la présentation de la loi cadre sur l’environnement au Cameroun.
La corrélation entre environnement et économie verte mettra en exergue les opportunités économiques des déchets.
La présentation de l’intérêt d’un permis environnemental sera suivie par la stratégie d’obtention.
Véritables points de forts de nos formations, les retours d’expériences et l’analyse des cas des participants permettront un passage efficace de la théorie à la pratique.
Au Cameroun, comme ailleurs en Afrique, le secteur privé a longtemps considéré les questions environnementales et sociales comme des freins à leur business.
Aidés par des liaisons incestueuses avec les partis au pouvoir et des connexions fraternelles au sein de l’administration, les dirigeants d’entreprises africaines bénéficient encore des passe-droits.
Sous l’influence de plusieurs facteurs, les lignes bougent au détriment des entreprises irresponsables.
Les sociétés africaines ont désormais le choix entre une attitude passive et très coûteuse ou celle pro active pour la transformation des contraintes environnementales et sociales en opportunités économiques grâce à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
Thierry Téné, Associé et Directeur de l’Institut Afrique RSE
Nos prochaines interventions :
· 10 et 11 septembre, hôtel Sawa, Douala, Cameroun Formation sur la gestion des déchets et l’importance d’un Permis Environnemental
· 22 septembre au 3 octobre sur le campus de l’Université de Douala, Cameroun Troisième session du Kilimandjaro University (KU), formation certifiante des cadres et dirigeants sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte africain organisée par l’Institut Afrique RSE, KILIMANDJARO, réseau des acteurs de la RSE et du développement durable en Afrique et l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC) de l’Université de Douala
· 6 et 7 octobre, Ecole Nationale d’Administration Publique (ENAP), Québec Formation des cadres francophones des administrations publiques lors du Programme International en Développement Durable et Responsabilité Sociétale des Organisations (PIDDRSO)
· 29 au 31 octobre à Pointe-Noire, Congo Première édition de la Plate-forme Nationale de Dialogue Parties Prenante sur la Responsabilité Sociétale des Organisation au Congo (PNDPPRSO) : « RSO, tremplin pour la transformation structurelle du Congo »
Institut Afrique RSE Thierry Téné: ttene@institut-afrique-rse.com Ne plus recevoir les informations de l’IARSE
-C’est presque chaque jour que l’on assiste, en République Démocratique du Congo, à la soutenance d’une thèse de doctorat sanctionnée naturellement par la mention « Grande distinction ».
L’exercice est devenu si courant qu’il y a lieu de craindre la dévaluation des titres de « Docteur en Droit, en Economie, en Sociologie, en Communication, en Lettres, en Relations Internationales, Criminologie, en Education physique, en Sciences, en Chimie, en Médecine, en Physique, en Mathématiques, en Informatique, en Arts Plastiques », etc.
En décidant de donner un coup d’arrêt à l’organisation désordonnée du « Troisième cycle » au niveau de l’enseignement supérieur et universitaire, le gouvernement Matata rencontre les préoccupations des milieux académiques eux-mêmes mais aussi des utilisateurs des produits de l’université congolaise, dont la formation laisse de plus en plus. à désirer. Comment créer, au pays, des « pools d’intelligences » si les formateurs appelés à prendre en charge l’élite de demain souffrent eux-mêmes de graves carences dans le domaine des connaissances théoriques et pratiques?
C’est peut-être pénible de le dire mais le constat est que le clientélisme politique et la complaisance ont envahi les couloirs du « Troisième cycle » conduisant au diplôme de doctorat dans pratiquement toutes les filières post-universitaires. Alors qu’elles devraient être réservées à une catégorie de compatriotes ayant terminé brillamment leurs études universitaires (diplôme de licence ou équivalent), les thèses de doctorat sont de plus en plus ouvertes à des candidats douteux, bénéficiaires des parapluies politiques ou académiques. En suspendant le « Troisième cycle » dans les universités et instituts supérieurs autres que les Universités de Kinshasa, de Lubumbashi et de Kisangani, l’objectif visé est de préserver la qualité du diplôme de doctorat, le sésame qui ouvre la voie à la carrière professorale. Il est à espérer que les membres des corps académiques des établissements d’enseignement supérieur et universitaire de l’ensemble du pays vont partager le souci du gouvernement congolais de tirer ce secteur vers le haut. Car, en distribuant des diplômes post-universitaires comme des cacahuètes, certains promoteurs des thèses de doctorat étaient en train de creuser la tombe de l’enseignement national, en mettant sur le marché des formateurs très dangereux pour la formation des universitaires congolais. Un génocide intellectuel se profilait à l’horizon, au regard des dégâts attendus d’un encadrement approximatif de l’élite de demain. N’est-il pas vrai que l’on commence à se plaindre, à travers le pays, de ces juristes, politologues, architectes, économistes, médecins, ingénieurs électriciens ou mécaniciens ou encore en bâtiments, ponts et chaussées, chimistes, physiciens, communicologues … dont l’expertise douteuse ne reflète les titres académiques dont ils se réclament ? Continuer à fermer les yeux.sur cette descente aux enfers de l’enseignement postuniversitaire signifiaient condamner les générations futures à la médiocrité. Le Phare
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