Tag: Economie

  • Le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo a 31 millions de dollars à justifier

    Le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo a 31 millions de dollars à justifier

    Déogra-Mut-Dollars-«La Banque centrale a mis cette bagatelle somme à la disposition de cette entreprise pour l’entretien, même pas l’achat ou la réparation, de ses appareils de climatisation», se scandalise un quotidien kinois

    Les affaires de gouvernance à la Banque Centrale du Congo -BCC- sont assez rares pour être soulignées. Le confrère L’Observateur, réputé pour sa ligne orthodoxe, a fait l’événement mercredi 27 janvier en publiant un article sur une présumée mal gouvernance à la BCC. Il y est fait part d’un contrat d’entretien des splits passé entre la Banque et la société SOFELEC. Coût de l’opération: USD 31 millions. Et L’Observateur de faire une comparaison avec les sommes consacrées à l’érection du siège du gouvernement de la République, affirmant que ce montant est exactement celui qui a permis la construction de l’impressionnant édifice situé sur le boulevard du 30 juin, qui abrite aujourd’hui la plupart des ministères de la RD-Congo. On peut aller loin dans les comparaisons: 31 millions de dollars représentent un avion Airbus A 320 au prix de Justin Kalumba ou 5 fois la somme recherchée pour la relance de la MIBA ou encore 30 mois d’évacuation des immondices à Kinshasa. Le scandale est désormais dans la presse.

    A en croire le quotidien de l’avenue Colonel Ebeya, commune de la Gombe, «la Banque centrale a mis cette bagatelle somme à la disposition de cette entreprise pour l’entretien, même pas l’achat ou la réparation, de ses appareils de climatisation». Constat d’un scandale qui met dans de sales draps le numéro 1 de la BCC, le gouverneur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, contraint de se justifier. AfricaNews a tenté d’avoir la version de la BCC mais le texto et l’appel adressés jeudi 28 janvier au chargé de communication du gouverneur sont restés sans suite. Lors des dernières réunions du gouvernement, il avait été décidé la réduction du train de vie des institutions mais seule la Banque Centrale y a échappé. Les autorités ont constaté qu’à la BCC, les dépenses avaient plutôt augmenté. Ci-après, l’article de L’Observateur.

    AfricaNews          

  • Conférence sur les investissements privés

    Conférence sur les investissements privés

    ban-ki-moon-kin-C’est une rencontre inédite dans les Grands Lacs : une grande conférence sur les investissements du secteur privé s’est tenue mercredi 24 février à Kinshasa en République démocratique du Congo. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, était présent à la cérémonie d’ouverture car cette conférence découle de la signature de l’accord de paix, le dernier en date dans la région, qu’il avait parrainé il y a trois ans à Addis Abeba. L’accord-cadre pour la paix, la stabilité et la coopération pour la République démocratique du Congo. Un accord signé il y a trois ans jour pour jour hier… Tout un symbole.

    rfi

  • Confusion autour de la réforme du Code minier

    Confusion autour de la réforme du Code minier

    MINES-Après une première annonce, indiquant l’abandon de la réforme du Code minier en RDC, le gouvernement a tenu à préciser qu’elle était simplement “reportée”, le temps que les cours des minerais se rétablissent.

    Étrange exercice de communication que celui auquel s’est livré le gouvernement de la RDC cette semaine. Après l’annonce, mercredi dernier, par le ministre des Mines Martin Kabwelulu, de l’abandon de la réforme du Code minier de la RDC, les autorités de Kinshasa précisent qu’il s’agit davantage d’un report que d’une annulation.

    Cette réforme était initialement annoncée pour 2015.

    Interpellé par l’ONG Global Witness, qui oeuvre notamment pour plus de transparence dans la gestion des ressources des pays en développement, Valery Mukasa, directeur de cabinet du ministre des Mines a tenu à clarifier la position du ministère.

    Recherche d’investisseurs

    « Le gouvernement de la RDC n’a pas renoncé à réviser le Code minier. C’est même le contraire, a-t-il indiqué par courriel à Global Witness, rapporte Reuters. Toutefois, dans un contexte de recherche d’investisseurs potentiels intéressés par le secteur minier, le ministre des Mines a voulu réaffirmer que le l’environnement législatif qui régit le secteur est le Code minier de 2002, toujours en vigueur ».

    Une précision qui n’a pas rassuré les responsables de l’ONG. « Les messages du ministre des Mines et de son directeur de cabinet semblent se contredire. Nous saluerons évidemment une décision de poursuivre la révision de la loi minière. Mais le ministre des Mines devrait maintenant faire une déclaration claire sur le calendrier pour l’adoption de la loi », a indiqué par courriel à Jeune Afrique Nathaniel Dyer, responsable de Global Witness en RDC.

    Mise en veille

    Contacté par Jeune Afrique, Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, précise : « La réforme n’est pas annulée mais mise en veille du fait de la crise actuelle du secteur minier ».

    Interrogé sur la date éventuelle de reprise du processus de réforme, le ministre a indiqué qu’elle se ferait « quand les chiffres de ventes des entreprises minières redeviendront intéressants », sans plus de précisions.

    Mobilisé

    L’industrie minière du pays s’était fortement mobilisée depuis plus d’un an contre cette révision, (qui prévoyait une hausse des taxes et royalties, ainsi que le renforcement des obligations d’emploi local et de transformation sur place) arguant de la conjoncture défavorable du secteur.

    Le cuivre, principale ressource d’exportation de la RDC, s’échange autour de 4 500 dollars la tonne, contre plus de 7 000 dollars en 2014.

    Joël Té-Léssia

  • RDC: le scandale des détournements de paie de fonctionnaires s’étend

    RDC: le scandale des détournements de paie de fonctionnaires s’étend

    franc_congolais-De nouveaux détournements massifs de la paie de fonctionnaires ont été découverts en République démocratique du Congo. Cela fait plusieurs mois que des syndicalistes, sur demande du gouvernement, surveillent le déroulement de la paie des fonctionnaires de quatre ministères liés au secteur de la santé, de l’éducation et de la recherche. Ils avaient commencé par Kinshasa. La deuxième mission s’est déroulée dans les ex-provinces du Bandundu, Equateur, Kongo Central et les deux Kasais. Samedi, le ministre du Budget a révélé les premiers résultats devant des responsables des ministères concernés. Comme à Kinshasa, les montants sont faramineux.

    Sur trois mois, les montants détournés représentent tout de même 13,6 milliards de francs congolais. Soit près de 12,6 millions d’euros pour les cinq provinces ou ex-provinces. La palme revient pour le moment à l’Equateur avec 6,9 milliards de francs congolais détournés (environ 6,6 millions d’euros).

    Mais le contrôle n’a pas pu s’effectuer partout de la même manière. Il y a eu de l’obstruction de la part de certains responsables locaux, dénoncent les enquêteurs. Et leurs équipes sont parfois aussi, reconnaissent-ils, arrivées en retard sur les lieux, empêchant un contrôle optimal. C’est notamment le cas dans le nord Oubangi.

    Fonctionnaires fictifs ou décédés

    Si à Kinshasa, la majorité des détournements concernait les frais de fonctionnement, sur ces cinq provinces, la fraude se situe cette fois surtout au niveau du paiement des salaires de fonctionnaires : doublons, fonctionnaires fictifs ou décédés. Un cas édifiant a été relevé par le ministre du Budget au niveau de la division provinciale de la santé du Kongo Central : 547 agents avaient été ajoutés sur la liste des fonctionnaires à payer et 510 étaient fictifs.

    Le rôle des banques

    Cette deuxième mission de contrôle semble aussi révéler le rôle trouble des banques. Dans l’ex-Bandundu, au Kongo Central ou dans l’ancien Kasai Occidental, des établissements bancaires auraient soit retenu une partie des frais de fonctionnement de manière abusive, soit gardé pour leur compte les résidus des salaires et frais de fonctionnement non versés plutôt que de les rendre au trésor public.

    Poursuites judiciaires

    Si jusqu’ici pour ne pas gêner la suite de la mission de contrôle, disait-on, l’idée même de poursuites n’avait pas été envisagée, là, le gouvernement annonce des poursuites administratives et judiciaires contre les responsables. L’objectif principal étant d’épurer les listes des fonctionnaires pour permettre aux centaines de milliers qui ne sont toujours pas payés de recevoir enfin un salaire de l’Etat.

    Le rapporteur de la mission d’enquête, Jean-Baptiste Ndelu se dit satisfait.

    Nous avons atteint un objectif. Ainsi vraiment on mettra fin à ces réseaux et ça va jouer au bénéfice de la République.
    Jean-Baptiste Ndelu
    RFI
  • RDC : la production de cuivre chute.

    RDC : la production de cuivre chute.

    Katanga-Usine-cuivre_TFM-La production est passée sous le seuil du million de tonnes, selon les chiffres de la Chambre des mines congolaise publiés mercredi.

    La quantité de cuivre extraite est de 995.805 tonnes, soit une baisse de 3,3%.

    La Chambre des Mines estime que la RDC a “plutôt bien résisté jusqu’à présent” à la chute des prix des métaux et matières premières sur le marché international en 2015. Mais elle prédit que l’activité économique du pays sera “fortement impactée en 2016”.

    Selon ses chiffres, la production de cuivre a reculé de près de 12% en glissement annuel au quatrième trimestre.

    Grand producteur de minerais, la République démocratique du Congo était en 2014 le cinquième pays producteur de cuivre au monde, et le premier d’Afrique, selon l’USGS, le bureau géologique du gouvernement américain.

    Le cobalt et l’or en forte progression

    Image caption La production du cobalt en hausse

    En dehors du cuivre, le pays enregistre une augmentation de la production d’autres métaux. La production du cobalt dont la RDC dispose des premières réserves mondiales, a progressé de 3,6% en 2015 pour s’établir à 66.915 t.

    La production légale d’or, qui était presque nulle en 2011, a crû de 30,4% en 2015 pour atteindre 25,5 t, indique pour sa part la Fédération des entreprises du Congo (FEC), dont dépend la Fédération congolaise des mines.

    BBC

  • Fraude minière en RDC: le rôle du ministre provincial en question

    Fraude minière en RDC: le rôle du ministre provincial en question

    CASSITERITE-Une affaire de minerais crée la polémique dans le Sud-Kivu, en République démocratique du Congo. Elle concerne une cargaison de deux tonnes de cassitérite, une petite pierre noire très convoitée, saisie par les services anti-fraude. Les caisses provenaient d’une zone où l’exploitation est interdite par ordre du ministre provincial des Mines. Mais le chargement a tout de même été certifié par les organismes censés contrôler son origine. A la grande surprise de l’anti-fraude, le ministre provincial a demandé la levée de la saisie.

    L’affaire de la cassitérite continue de faire du bruit dans la région du Sud-Kivu en République démocratique du Congo. Les faits à l’origine de la polémique remontent au 16 janvier dernier.

    Deux tonnes de ce minerai rare utilisé dans l’électronique sont saisies par les services anti-fraude. La cargaison provient en effet de la zone de Mwenga, où des exploitants artisanaux extraient illégalement la petite pierre noire sur une concession appartenant à la société canadienne Banro.

    Pour contrôler l’exploitation et le commerce de la cassitérite, l’Etat congolais et ses partenaires ont mis en place une série de mécanismes et plusieurs organismes sont chargés de certifier la provenance des chargements.

    Pour les 40 caisses confisquées le 16 janvier, deux services de l’Etat ainsi que l’association des producteurs, l’Itri, ont validé la transaction. Problème, dans une lettre du 4 septembre 2015, le ministre provincial des Mines a clairement interdit la vente de ces minerais. Mais à présent, le ministre exige que soit levée la saisie et que la cassitérite soit rendue aux négociants qui en avaient la charge.

    Selon lui, il ne s’agit pas de fraude mais d’un simple incident, car le courrier de septembre n’avait aucune valeur légale. Il considère donc que ses services n’ont commis aucune faute. Cette décision a fait bondir la société minière Banro ainsi que les services anti-fraude. Ces derniers affirment que plusieurs articles du code minier ont été violés et décident de saisir le gouverneur de la province.

    Dans le secteur, beaucoup spéculent sur la raison qui a poussé le ministre à revenir sur sa décision. Ils s’interrogent notamment sur le rôle de son fils, car celui-ci représente l’Itri sur le territoire de Mwenga et c’est lui qui a validé la transaction.

    RFI

  • Corruption: la RDC classée 147e sur 168 pays par Transparency International

    Corruption: la RDC classée 147e sur 168 pays par Transparency International

    corruption-La RDC a gardé son rang dans le classement de Transparency International sur la corruption dans le monde. D’après le rapport 2015 de cette organisation publié mercredi 27 janvier, le pays se classe 147e sur 168 pays avec un score de 22 comme en 2014.

    Pour Transparency International, parmi les facteurs qui favorisent une baisse importante de la corruption on compte notamment le niveau élevé de liberté de la presse, l’accès aux informations budgétaires, le niveau élevé d’intégrité des personnes au pouvoir et un système judiciaire impartial.

    Quant à la corruption, elle est favorisée par une mauvaise gouvernance, la faiblesse des institutions telles que la police et le système judiciaire et un manque d’indépendance des médias.

    Lucas Olo Fernandes, coordonnateur régional Afrique centrale de Transparency International, recommande à la RDC de lutter contre l’impunité et de mettre en place des mécanismes de prévention.

    « La lutte contre l’impunité [est] une des choses que la RDC devrait [s’attaquer] d’une manière très importante. Il y a aussi la partie de la prévention de la corruption, mettre des mécanismes de transparence qui vont faire en sorte qu’on n’arrive pas à des situations dans lesquelles l’argent disparaît directement », conseille-t-il.

    Le député national Jean-Pierre Pasi Zapamba du Réseau national des parlementaires contre la corruption pense que la fin de l’impunité permettra de faire reculer la corruption.

    « La corruption la plus dangereuse c’est celle des décideurs. Le jour où nous aurons un procès de quelqu’un qui est soupçonné de corruption, qu’on le juge, qu’on l’arrête, qu’on récupère les biens volés au profit du trésor public, vous allez vous rendre compte que la situation de la société va s’auto-régulariser », estime l’élu.

    Dans le classement 2015 de Transparency International, la RDC a le score 22.

    Ce classement est largement dominé par les pays du Nord de l’Europe. Avec des scores proches de 90, le Danemark, la Finlande et la Suède constituent le trio de tête.

    (Radio Okapi)

  • RDC: une nouvelle affaire de fraude minière au Sud-Kivu

    RDC: une nouvelle affaire de fraude minière au Sud-Kivu

    CASSITERITE-C’est une nouvelle affaire de fraude minière en République démocratique du Congo, dans le territoire de Mwenga. Une grande quantité de cassitérite, un minerai utilisé en électronique, a été saisie par les services antifraude, et sa provenance pose problème. Une affaire révélatrice des failles des autorités malgré les efforts fournis pour rendre l’exploitation des ressources plus transparente.

    Le 16 janvier dernier, deux tonnes de cassitérite étiquetées ont été saisies par les agents de la commission de lutte contre la fraude minière. De la cassitérite avec des documents de sortie, signés par les délégués du service des mines et des Saeescam, les services d’assistance et d’encadrement du Small Scale Mining, c’est-à-dire de l’exploitation artisanale. Ses agents ont également signé sur un document officiel de l’Itri qui représente les producteurs.

    En théorie, tout aurait pu être en règle, le problème, c’est la provenance de ces minerais : Misela et Kakulu, deux sites sur la concession de Banro, où les opérations d’étiquetage auraient dû être suspendues, un ordre du ministre. Or, elles se poursuivent au grand dam de la compagnie et du service antifraude.

    Les bénéficiaires de l’opération, ce sont d’abord les exploitants artisanaux dénoncés par l’unité de lutte contre la fraude minière, les agents eux-mêmes des différents services concernés qui encaissent une taxe, mais aussi les comptoirs qui ont acheté ces minerais, WMC et ETS-Rica. WMC qui est représenté au comité provincial de suivi des affaires minières. Un comité qui suit de près ce type d’affaires et dont tous les membres sont en copie des courriers échangés entre la société Banro et les services de l’Etat.

    Le ministre provincial des Mines assure que des discussions sont en cours pour essayer d’établir les responsabilités. Mais il précise d’ores et déjà qu’il faut « protéger » Banro car sa position est capitale. Le ministre reconnaît qu’il y a eu quelques « dérapages » au départ mais que l’affaire sera réglée « de manière douce ».

    RFI

  • Dossier transport maritime : ces futurs ports qui changeront la donne en Afrique

    Dossier transport maritime : ces futurs ports qui changeront la donne en Afrique

    Port de Matadi-Entre sites traditionnels et plateformes de transbordement, un nouveau réseau d’interfaces émerge. Leur but : connecter l’intérieur des terres à la mer.

    Tanger, Djibouti, Le Cap, Alexandrie, Dakar… Noms quasi mythiques pour les marins et ports historiques de l’Afrique. Remplacés par Badagry, Lamu, Nqura… De simples quais de pêche jetés le long des côtes mais appelés à tenir demain le rôle d’interfaces portuaires pour le continent. Dans le sillage des porte-conteneurs, toujours plus gros et toujours plus nombreux à remonter les côtes africaines, se redessine la carte maritime du continent. Et c’est presque dans une course contre la montre que s’est lancée l’Afrique depuis cinq ans pour réaliser son « rattrapage portuaire », selon l’expression des spécialistes.

    50 milliards de dollars

    Entre l’inauguration du port de Tanger Med, en 2007, et la réception des premières installations programmées pour 2017 à Lamu, sur la partie nord du littoral kényan, plus d’une cinquantaine de milliards de dollars (plus de 40 milliards d’euros) auront été investis pour que l’Afrique s’équipe à son tour « des terminaux ultramodernes et entièrement automatisés qui ont vu le jour en Asie et en Europe », explique François-Xavier Delenclos, vice-président chargé du développement chez l’opérateur danois APM Terminals (APMT).

    Entre 2007 et 2017, plus d’une cinquantaine de milliards de dollars auront été investis pour que l’Afrique s’équipe à son tour de terminaux ultramodernes et entièrement automatisés.

    L’Afrique ne représente toujours que 5 % du commerce maritime mondial et moins de 2 % du trafic conteneurisé de la planète, mais les volumes traités ont été multipliés par quatre, en ligne avec la croissance économique du continent, elle-même stimulée par les échanges avec l’Asie.

    Une première remise à niveau des quais a donc eu lieu durant la dernière décennie, dans la foulée des contrats de mise en concession signés entre les autorités portuaires publiques et les opérateurs privés internationaux, alléchés par les 7 % de croissance annuelle affichés depuis quinze ans par les trafics maritimes africains en tout genre.

    De Dakar à Luanda, chaque port y va de son projet de développement, et les portiques fleurissent le long du golfe de Guinée. Dans le même temps, les côtes africaines s’équipent de leurs premiers ports de transbordement, spécialisés dans l’éclatement et la redistribution des flux de marchandises conteneurisées venant d’Europe et d’Asie. DP World s’inspire de ses installations à Dubaï pour construire le terminal de Doraleh, au large de Djibouti, APMT de l’expérience acquise sur ses terminaux européens et asiatiques pour moderniser Port-Saïd, et Transnet puise dans son trésor de guerre pour étendre les quais de Durban et sortir des eaux le port flambant neuf de Nqura pour 900 millions de dollars.

    Le collier de perles est complété par Tanger Med – jailli de l’esprit de Mohammed VI, sans doute impressionné par la belle mécanique d’Algésiras, de l’autre côté du détroit de Gibraltar – , par Las Palmas, le hub de la compagnie maritime Mediterranean Shipping Company (MSC), qui suit sa propre logique, et par le terminal modèle de Pointe-Noire, géré par Bolloré Africa Logistics (BAL), porte d’entrée de plus en plus incontournable en Afrique centrale et sur le marché toujours à prendre de la RD Congo.

    Mais une nouvelle phase de modernisation semble se mettre en place ces toutes dernières années, avec l’arrivée en eau profonde de « grands complexes industrialo-portuaires », pour reprendre la dénomination de Yann Alix, expert des questions maritimes et délégué général de la Fondation Sefacil.

    Géants des mers

    Un nouveau réseau portuaire semble vouloir s’insérer dans l’existant, entre les ports traditionnels et les plateformes de transbordement. Les premiers sont certes en plein développement, mais leur logique, avant tout nationale, ralentit le maillage terrestre entre les États.

    Par ailleurs, leur possibilité d’extension reste limitée face à la pression urbaine et démographique, obligeant les pouvoirs publics « à sortir les ports des villes », reprend Yann Alix. Quant aux secondes, elles permettent bien aux géants des mers de faire escale en Afrique, mais la très grande majorité des conteneurs ne fait que regarder les côtes avant de repartir vers d’autres horizons.

    « Ce n’est pas une activité représentant beaucoup de valeur ajoutée pour un pays, et les risques de voir disparaître un trafic au profit d’un terminal concurrent moins cher ou plus productif sont grands pour un opérateur », précise François-Xavier Delenclos.

    Comme Abidjan a pu l’apprendre à ses dépens avec Tema lors de la crise ivoirienne. Une véritable guerre des terminaux s’annonce sur la côte ouest-africaine, avec son lot de victimes potentielles : Douala, Libreville, Cotonou, voire Dakar. Face à ces enjeux, une nouvelle génération de ports est en train d’émerger. « L’objectif n’est plus seulement d’attirer le fret, mais de concentrer et de maîtriser les flux », rappelle un spécialiste.

    Des projets pharaoniques de plusieurs milliards de dollars naissent à quelques encablures des grands centres de consommation engorgés de Lagos, Dar es-Salaam ou Mombasa. Particularité de ces infrastructures portuaires, « elles intègrent le versant terrestre », souligne Yann Alix. Captant et fixant ainsi en un seul point de passage une part non négligeable des deux grands flux africains, les biens de consommation à l’import et les volumes de matières premières minérales et agricoles à l’export.

    Jungle portuaire

    Ce n’est pas un hasard si la Chine, premier partenaire commercial du continent, a plus ou moins mis le gouvernement tanzanien devant le fait accompli en dévoilant le projet de Bagamoyo lors de la visite officielle du président chinois en 2013. Pékin a annoncé être prêt à investir 10 milliards de dollars pour construire au nord de Dar es-Salaam un complexe susceptible de traiter 20 millions de conteneurs par an, soit le double d’un port comme Rotterdam. Attendu pour 2017, il comprend également la desserte ferroviaire de la sous-région, lorgnant avec insistance les gisements congolais et zambiens.

    La même stratégie semble être appliquée à Lamu, au Kenya. Pour 24 milliards de dollars ! Cette bourgade inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco ambitionne de devenir le hub de la côte orientale, adossé à une raffinerie et surtout au fameux Lapsset Corridor (pour Lamu Port-South Sudan-Ethiopia Transport), un ensemble de voies ferrées, d’autoroutes et d’oléoducs tirés à travers le continent pour rejoindre Douala à l’horizon 2030.

    Et quand ce ne sont pas les clients eux-mêmes qui initient les projets, ce sont les fournisseurs, comme les compagnies minières Vale à Nacala et Rio Tinto à Beira, au Mozambique – en attendant peut-être Conakry -, alors que le fer du gisement de Mbalam pèse lourd dans l’état d’avancement de Kribi, au Cameroun.

    Du côté du Nigeria, l’explosion du trafic des conteneurs, censés atteindre les 10 millions d’EVP en 2025, contre 1,5 million aujourd’hui, justifie à elle seule la réalisation de nouveaux ports à Lekki et à Badagry, construits pour quelques milliards de dollars supplémentaires à une petite centaine de kilomètres de Lagos. « Il faut réunir quatre conditions pour s’imposer dans la jungle portuaire actuelle, rappelle un fin connaisseur du théâtre des opérations : un tirant d’eau pour recevoir les navires de dernière génération, une superficie disponible pour entreposer des volumes de marchandises considérables, un marché régional significatif aux portes mêmes du port-relais et, enfin, la stabilité politique. » Les heureux élus se reconnaîtront.

    (Jeune Afrique)

  • Afrique centrale : 138 millions de dollars de la BAD pour le barrage Ruzizi III

    Afrique centrale : 138 millions de dollars de la BAD pour le barrage Ruzizi III

    Centrale électrique de la Rizizi, Sud-Kivu. Photo Monuc/Marie Frechon
    Centrale électrique de la Rizizi, Sud-Kivu. Photo Monuc/Marie Frechon

    -La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé une financement de 138 millions de dollars pour le financement de ce barrage hydroélectrique, qui doit alimenter le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

    Selon un communiqué publié le 29 décembre 2015, le groupe de la Banque africaine de développement a approuvé 138 millions de prêts et de subventions pour financer le projet de centrale hydroélectrique « Ruzizi III ».

    Cette centrale fait partie du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et implique le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Ces trois États forment la Communauté économique des pays des grands lacs (EGL), une structure régionale de coopération dans le domaine de l’énergie.

    D’une capacité de 147 mégawatts (MW), Ruzizi III fait suite aux programmes Ruzizi I (1958) et Ruzizi II (1989). Ce projet a fait l’objet d’un accord en septembre 2014 entre les pays de l’EGL et un consortium mené par Sithe Global, filiale du fonds d’investissement américain The Blackstone Group, et Industrial Promotion Services (IPS), filiale du groupe Aga Khan Fund for Economic Development (AKFED)

    Son coût global est estimé à 625,19 millions de dollars, indique le communiqué de la BAD. En septembre 2014, un coût total de 650 millions de dollars avait été évoqué.

    Interconnexion

    L’électricité produite par Ruzizi III alimentera également l’East African Power Pool (EAPP), un projet d’interconnexion électrique rassemblant une dizaine de pays de la Comesa (la RDC, l’Éthiopie, l’Égypte, le Rwanda, le Kenya, le Sudan, le Burundi, la Tanzanie, la Libye et l’Ouganda).

    Le démarrage de la construction de la centrale Ruzizi III avait été annoncé pour 2016, lors de la signature de l’accord entre EGL et le consortium Sithe Global/IPS.

    Un futur développement – Ruzizi IV – d’une capacité de 200 MW, avait également été évoqué à l’époque.