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  • La Mort de l’Humanité ambiante -Le Marché noir aux esclaves négro-africains en Libye

    La Mort de l’Humanité ambiante -Le Marché noir aux esclaves négro-africains en Libye

    -Crime musulman ou crime islamiste ?

    ‘‘Tout ignorant est esclave’’ Proverbe italien

     

    Par Joël Asher Lévy-Cohen *

    Le reportage sur le ‘‘Marché noir’’ aux esclaves négro-africains en Libye dernièrement diffusé par la chaîne américaine d’information continue CNN a, réellement, suscité un tollé généralisé. Au-delà de l’émotionnite qu’il a, toutefois, pu assurément susciter par-ci et par-là, ce document journalistique et médiatique présente, en vérité, le mérite de rappeler, quoi que brutalement, à l’humanité tout entière que la traite négrière, autant que la traite humaine, est une dure réalité qui se pratique allégrement dans bon nombre de pays du Maghreb et du Machrek. Aussi a-t-il le mérite de rappeler que deux cents ans après leur proclamation solennelle par les révolutions américaine et française de la fin du XVIIIe siècle, les droits humains fondamentaux sont, à vrai dire, dans leur acception un idéal visiblement lointain autant qu’une une notion très largement bafouée dans le monde.

    Ce qui frappe, réellement, dans ce document journalistique et médiatique à charge de la Libye, c’est le prix d’achat complètement ‘‘dérisoire’’ des esclaves négro-africains. Ces êtres humains sont facilement adjugés à moins de 1000 $ US. En effet, le prix d’acquisition le plus élevé d’un homme noir est estimé, dans cet État décomposé, à 800 $ US lors de la réalisation du reportage (août 2017). Croit-on rêver ? Il y a de quoi sursauter sur sa chaise !

    Ceci revient à dire qu’un chameau, une bête d’ailleurs utilisée pour le transport tout comme la course, voire même estimée pour son lait et sa viande, coûterait réellement plus cher qu’un mâle négro-africain à la bourse animalière du Yémen ou au Marché d’Abu Dhabi. À titre d’exemple, au Maroc, le prix d’achat d’un chameau normal varie de 2 000 à 2 500 Euros. Ce qui n’est pas forcément le cas des chameaux de course. Ces bêtes reviennent excessivement cher.

    En effet, lors d’une vente aux enchères au marché animalier des Émirats arabes unis (EAU), un camélidé, plutôt, destiné spécialement à la course a été acheté par un riche collectionneur omanais Naeem al-Ghilan à 530 000 Euros. Toutefois, un chameau de course de race pure – un pur boss de haute lignée – peut en réalité coûter jusqu’à plus de 3 millions d’Euros. Les chamelles peuvent encore valoir plus cher (Source Internet).

    Il en est de même pour un cheval ‘‘pur-sang’’. Cet animal, d’ailleurs, fort prisé de riches fortunes du Proche-Orient peut être vendu dans bien des pays du Golfe arabo-persique à des prix exorbitants. Son prix peut facilement grimper et atteindre la bagatelle de 20 millions de dollars US. Cependant, le cheval de course le plus cher dans le monde Frankel a été évalué, il y a cinq ans, à 200 millions de dollars US après sa quatorzième victoire de la compétition. Il appartient au prince saoudien Khalil Abdullah[i].

    Autre fait troublant, ce marché clandestin destiné à vendre des esclaves négro-africains, lequel se tient nuitamment dans la périphérie de la capitale Tripoli, est lourdement protégé par des hommes encagoulés. Ceux-ci portent autant des armes que des treillis militaires. Force est de constater que leur identité n’est pas du tout révélée.

    En tout état de cause, s’agit-il des islamistes armés rapatriés au Maghreb après la débâcle de l’État islamique[ii] de triste mémoire en Syrie dans le but de déstabiliser cette région riche en hydrocarbures ? S’agit-il, en réalité, des individus ou groupes maffieux à la solde exclusive du pouvoir militaire issu de la décomposition de l’armée régulière et du délabrement forcé du pays par les forces militaires de l’OTAN en 2011 ? S’agit-il, en fait, de ces nombreuses milices armées qui essaiment comme des champignons toxiques dans cet État démantelé après la chute brutale du régime incarné de main de maître par le colonel-guide Mouammar el-Kadhafi ?

    En d’autres termes, qu’est-ce qui explique véritablement ce commerce odieux ? Quels en sont les soubassements et les enjeux fondamentaux ? Qui en est le principal initiateur ? Qui en est le véritable bénéficiaire ? Qui en sont effectivement les animateurs de réseau ?

    Ce qui est clair, la Libye est devenue, de nos jours, le point de chute ou de convergence des forces islamistes totalement défaites en Irak post-Saddam Hussein et en Syrie de Bachar el-Assad. Ces nébuleuses qui s’articulent autour de l’État Islamique, ont pratiqué, il n’y a pas si longtemps, l’esclavage sexuel des femmes et filles yazidi. Il importe d’admettre que ce crime épouvantable a complètement ému la planète Terre et, surtout, soulevé une avalanche de protestations de quatre coins du monde.

    Il sied de mentionner qu’à l’époque fastueuse du colonel-guide suprême de la Jamahiriya, les populations négro-africaines, entre autres celles faisant partie du Fezzan libyen, vivaient sans nul conteste dans des conditions somme toute respectables. C’est également le cas des populations immigrantes en provenance du Sahel limitrophe. Dans ce pays considéré jadis comme un véritable eldorado, ces sujets subsahariens avaient, sans l’ombre du doute, un niveau de vie économique appréciable, à plus forte raison des droits sociaux enviables. Par conséquent, qui devrait normalement être blâmé devant ce spectacle révoltant, ahurissant, de marchandage d’êtres humains, a fortiori négro-africains ? L’identité des responsables ne fait réellement aucun doute…

    Autre fait tout à fait marquant, les images de CNN montrent deux esclaves négro-africains mâles arborer, comme si de rien n’était, un sourire après qu’ils aient été réellement vendus à leurs maîtres. Il y a de quoi vraiment s’interroger sur leur attitude dont la complaisance voire l’inconscience laissent évidemment perplexe, inexorablement pantois. En effet, que signifie effectivement, exactement, dans ces circonstances dramatiques ce sourire ?

    S’agit-il pour ces damnés de la terre d’un moment de soulagement ? S’agit-il en fait d’une moquerie de leur condition déshumanisante ? S’agit-il d’une approbation de leur nouveau statut de bien meuble en plein 21e siècle ?

    Cependant, hormis la main et l’avant-bras, les images choc de CNN ne montrent nullement le visage du fameux adjudicateur. Elles n’exposent pas non plus celui des clients acheteurs d’esclaves. Pourquoi ? Pourtant, l’on peut aisément distinguer la couleur foncée de la peau – une partie du corps du commissaire-priseur qui dirige dans cette bourse on ne peut plus particulière et singulière la vente décriée d’esclaves négro-africains -. Ce qui est, tout à fait, sûr et certain, l’adjudication se déroule en langue arabe. Mais quelle est la véritable identité des acheteurs ?

    That’s the question

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

    www.joelasherlevycohen.com

    www.joelasherlevycohen.over-blog.com

    https://www.youtube.com/watch?v=qQJGe2gtoAo

    Par son impact auprès de l’opinion publique internationale et la force poignante des images diffusées, le reportage de la fameuse chaîne d’information continue américaine CNN sur le marché clandestin destiné à la vente des esclaves négro-africains a complètement fait voler en éclats le mythe pacifique et égalitaire de l’Islam.

    En un clin d’œil, ce document journalistique et médiatique a complètement trucidé l’Union africaine (UA) qui rassemble arabo-musulmans et négro-africains. En un tour de main, il a totalement détruit la solidarité et la fraternité qui, dans ce cadre, devraient normalement prévaloir entre sujets maghrébins d’Afrique du Nord et ressortissants négro-africains et subsahariens.

    Ce document audiovisuel a, certes, réussi à creuser un fossé abyssal entre populations arabo-musulmanes et populations négro-africaines. Il a très nettement et très clairement renforcé l’image négrière du ressortissant arabo-musulman dont la culture est, désormais, perçue voire interprétée comme incompatible avec la modernité ambiante.

    Par conséquent, la tradition morale et spirituelle, les croyances religieuses, la civilisation millénaire dont sont manifestement tributaires les ressortissants arabo-musulmans, sont dorénavant regardées comme foncièrement incompatibles avec la notion cardinale ou l’idéologie des droits fondamentaux de la personne humaine.

    [i] Sputnik, 21 octobre 2012.

    [ii] L’État islamique (EI), connu le pseudonyme de Daech ou l’acronyme ISIL, s’est adonné impunément à l’esclavage sexuel des femmes yazidi en Syrie et en Irak.

     

     

  • Concevoir la lutte, la mener contre et face aux élites anglo-saxonnes au Congo-Kinshasa

    Concevoir la lutte, la mener contre et face aux élites anglo-saxonnes au Congo-Kinshasa

    -Pas dans l’avenir, pas demain ou après-demain, pas quand il sera possible de contrôler les rouages de l’État congolais, comme nous l’entendons souvent. Pour nous, attendre uniquement ce moment-là, celui de la réappropriation du pouvoir réel par les Congolais, sonne tardif, ce serait tard. Car, sans victoire préalable et arrachée contre des adversaires bien désignés, le contrôle de l’appareil étatique de l’État congolais demeurera une illusion, même lointaine. C’est simple. L’ennemi ou l’adversaire reste invaincu. En conséquence, il ne se laissera jamais faire comme il ne laissera rien faire. Nous avons un réel problème celui de nous désigner un ennemi commun. Et nous savons que ce n’est pas du tout aisé. Pascal Gauchon dans le dernier numéro de la revue Conflits écrit à ce propos : « Désigner l’ennemi, [ce qui est], le fondement de l’action politique, n’est pas si simple… [Pendant la période dite de la Guerre froide, nous avons souvent entendu les Russes, après Athènes, déclarer] : “Tout ce qui n’est pas avec nous est contre nous.” Ami ou ennemi, il faut choisir et en assumer toutes les conséquences », (Editorial revue Conflits, n°15). Sommes-nous assez impuissants pour assumer « toutes les conséquences » dans le cadre d’un choix délibéré d’un ennemi à présenter à notre peuple ?

     

    L’Occident sous la houlette des élites anglo-saxonnes n’est pas avec nous, nous les peuples identifiés congolais. Et il n’a jamais été avec nous. Il ne le sera jamais, non plus. Notre histoire relationnelle avec lui ne le démentirait pas du tout. L’Occident n’a jamais été dans notre camp et en notre faveur. Croire le contraire se serait se tromper abominablement et faussé les prémisses d’une lecture essentielle et au service de l’homme congolais. Puisqu’il en est ainsi, nous nous demandons pourquoi ne pas lui rendre la pareil. Plus de langue de bois en se rappelant l’avertissement de Franz fanon qui, dans son texte fétiche « La mort de Lumumba : pouvions-nous faire autrement ? », nous avait pourtant averti : « Notre tort à nous, Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas. Notre tort est d’avoir cru que l’ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité ». Les propos ci-dessus de Fanon resteront un leitmotiv qui sera souvent répété en vue de faciliter l’exercice de la controverse entre nous.

     

    Pour nous, la question qui se pose, et nous nous la posons nous-mêmes, consiste à savoir si c’était réellement possible, pour nous, c’est-à-dire la minorité qui a compris et qui se tient prête et s’expose en même temps à tous les sacrifices, de vaincre les élites anglo-saxonnes aujourd’hui, dans l’immédiat et au Congo-Kinshasa. Les Congolais ont inlassablement écrit que ce sera demain, après-demain, maïs il n’y aura jamais demain si le présent reste flou et ambiguë, hypothétique même. Pourquoi nous insistons sur l’immédiat et le présent ? Pourquoi nous disons qu’il faille les vaincre aujourd’hui ? C’est parce que nous ne les sous-estimons pas. Nous sommes bien conscients que tout ce qu’elles font et entreprennent, les élites anglo-saxonnes, obéit ou est fondé sur base d’un seul principe. Le Camerounais Mbo Bassong révèle que : « Le paradigme de l’Occident, [piloté par les élites anglosaxonnes], a pour but de contrôler la vélocité des autres et de les rendre en néant. […] Il est établi sur l’enjeu de la domination comme module d’être ». Alors, qu’est-ce que nous faisons dès lors que nous le savons ?
    Et puisque nous le savons et que nous sommes avertis, n’est-ce pas que c’est un avantage sur ces élites-adversaires ! Le fait même de le savoir devrait et doit impérativement nous amener à nous définir par rapport à elles. Les élites anglo-saxonnes nous traitent en adversaires. Même pas. Cheik Anta Diop avait trouvé la bonne formule : « Il faut savoir que l’adversaire vous tue intellectuellement, il vous tue moralement, avant de vous tuer physiquement. Mais c’est de cette manière que l’on a supprimé des groupes entiers. On vous nie en tant qu’être moral, on vous nie en tant qu’être culturel. On ferme les yeux, on ne voit pas les évidences. On compte sur votre complexe, sur votre aliénation, sur le conditionnement, les réflexes de subordination et sur tant de facteurs de ce genre. Et si nous ne savons pas nous émanciper d’une telle situation par nos propres moyens mais il n’y a pas de salut… nous menons et on mène contre nous le combat le plus violent. Plus violent même que celui qui a conduit à la disparition de certaines espèces. Et il faut justement que votre sagacité intellectuelle aille jusque-là », fin de citation.

    En un mot, c’est juste pour insister que nous n’existions pas, pas comme des peuples, passionnés de liberté et d’amour pour soi. C’est toujours les autres, oui ces Autres, qui parleraient en lieu et à notre place. Voilà pourquoi nous nous demandons comment des peuples qui n’ont pas droit à l’existence, qui ne seraient jamais rentrés comment peuples dans l’histoire de l’Occident pour l’Occident, des peuples à qui Donald Trump, et même lui, a trouvé bon à leur dire ce que lui, au nom de l’Amérique, pensait de l’Afrique. En plus, il le dit devant des supposés représentants africains assis pour l’écouter. Pour Donald Trump, son idée et son Afrique serait équivalente au Sida, à Ebola, à Boko Haram, aux terroristes, à la misère ; qu’elle était un continent où ses amis, des Américains, font des affaires, c’est-à-dire créent des guerres (comme affaires) et s’enrichissent. Bien que conscient de tous ces maux, Donald Trump invitait la misérable Afrique de combattre la Corée du Sud aux côtés de l’Amérique. Nous ne voyons toujours pas comment ces peuples puissent parler en toute tranquillité de « présidence », de « partis politiques », de la question relative au « pouvoir » au lieu d’inventer un modèle de lutte pour dire basta, assez. Ceux qui tiennent ce type de discours seraient-ils conscients de l’état avancé de leur aliénation ?

     

    Hô Chî Minh et ses amis, et nous pouvons encore en citer d’autres, le cas de Castro, de son frère et de Che qui, par le passé, s’étaient retrouvés dans la même situation que nous aujourd’hui, n’ont jamais cherché à contrôler les institutions du Vietnam qui étaient sous contrôle de l’adversaire. Avant tout, ils ont cherché à se déterminer par rapport aux autres, à leurs adversaires. Comment considérer les élites anglo-saxonnes en face de nous ? Elles nous traitent sauvagement en ennemis et adversaires, Pourquoi nous ne nous comporteront ainsi face à eux ? La minorité vietnamienne sous la brave de direction de Hô Chi Minh a imposé, et non de gaité de cœur, une guerre à son peuple. Elle l’a fait au nom du Vietnam pour des vietnamiennes et Vietnamiens. Ensuite, elle a imposé la même guerre aux élites dominantes que les congolais par complexe d’infériorité et séduction dénomment les « puissances » du monde. Non, la forme actuelle de la lutte n’est pas appropriée à la nature du combat qui nous est imposée. Et ici, nous tenons à souligner que notre présent discours ne s’adresse pas aux thuriféraires nègres de l’Occident et autres « nègres de maison ». C’est parce que le temps est venu pour que chacun apprenne à se mirer, à se regarder en face ainsi qu’à assumer sa véritable identité. Qui est-il pour le Congo-Kinshasa ?

     

    Pour nous le Congo-Kinshasa et son peuple, et nous n’avons pas d’amies et amis, car notre seule fraternité repose uniquement sur le Congo comme fondement. Ce texte s’adresse à tous ceux qui croient en la lutte comme redéfinition de notre identité, et aussi en la capacité du dépassement de l’homme congolais. Nous évoquons notre ami, l’écrivain et journaliste Serbo -suisse, Slobodan Despot, auteur du Le Miel, qui écrit notamment dans Antipress N° 97 du dimanche 8 octobre dernier : « La clef de toute souveraineté réside en l’individu et dans les ressources de son esprit. Et qu’a contrario, le désert des esprits rend futile toute tentative de résistance collective ». Justement pour nous inviter à puiser en nous toutes les ressources nécessaires à la lutte.

     

    Souvent, quand il nous arrive d’affirmer que nous, comme peuples du Congo, avons affaire aux élites anglo-saxonnes au Congo-Kinshasa, certains parmi nous croient nous apporter une contradiction en nous jetant narquoisement sur la figure le slogan selon lequel nous aurions de sérieux problèmes avec les USA. Effectivement, il y a un sérieux problème. Ce n’est pas l’homme politique français, qui est en même temps médecin et auteur, Bernard Debré, qui plus est un occidental, qui nous le contredira. En 1998, juste une année après le 17 mai1997, il publia « Le retour du Mwami, la vraie histoire des génocides rwandais ». Bernard Debré dans son livre informe ses lecteurs que des militaires américains furent tués au Kivu pendant la guerre de l’AFDL de 1997. Sauf que nous nous demandons comment serait-il possible quand le Congo-Kinshasa n’a jamais été officiellement en guerre contre les USA. Alors qui peut nous répondre, qui peut dire aux Congolais, leur apporter une explication plausible pourquoi des militaires américains sont morts au Congo ? Qu’est-ce qu’ils faisaient à l’est du Congo ? Ils s’exposaient en première ligne en se faisant passer pour le Rwanda ? Pour appuyer ce qui vient d’être dit, nous citons in extenso Debré : « D’ailleurs, pendant la guerre qui va bientôt éclater, des militaires américains seront tués. Leurs corps seront rapatriés discrètement grâce au concours des troupes françaises stationnées dans la région », (Debré, 1998 : 162). Si seulement c’est clair, et c’est tout à fait limpide, les militaires américains furent tués par des Congolais, des militaires de la DSP de Mobutu qui au début défendaient valablement les frontières de leur pays.  Le cynisme de l’Occident qui attaque un pays, lui impose une guerre alors que les élites compradores de ce pays ont toujours servi et loyalement la CIA et l’Occident. Mobutu n’avait-il pas obéi au doit à son Amérique ? Mais qui se souvient de sa phrase à Bill Richardson : « C’est comme ça que vous me remerciez après tous les loyaux services que je vous ai rendus ? ». Les nouveaux recrus de l’Occident qui font Paris, Bruxelles, USA, Washington, New York, et jamais Russie et Chine, pour ne citer que ces deux cas, refusent de croire à cette lapalissade. Ils n’apprennent et surtout ne veulent rien apprendre de leurs nouveaux « amis » (sic !)

     

    Aujourd’hui, les Anglo-saxons se livrent la guerre entre eux. The Guardian, un journal britannique, qui publie en outre en anglais, sous la plume de Long road, a diffussé sur son site un extrait du livre « America, Uganda and the War on Terror » published by Columbia Global Reports », dans lequel, les auteurs de l’article, anglophones par excellence, dénoncent le rôle de l’Amérique dans le génocide au Rwanda et au-delà, dans tout ce qui se passe au Congo-Kinshasa. L’article de The Guardian a pour titre « America’s secret role in the Rwandan genocide ». Les États-Unis impliqués dans le génocide rwandais. Et il y est clairement affirmé que « Le FPR de Paul Kagamé, soutenu par la CIA …Paul Kagamé, ancien élève de l’École de guerre de Fort Leavenworth (Kansas) soutenu par le clan Clinton et notamment par Madeleine Albright depuis toujours ». Dire que les USA sont supposés être un État démocratique. Où serait alors passée cette démocratie à l’américaine, tant vantée quand quelques individus, et non les institutions supposées démocratiques américaines, décident à titre individuel de soutenir et provoquer des guerres sans toutefois que la démocratie à l’américaine ne s’en offusquât ou exigeât des justifications à leurs citoyens. Où seraient en outre passés tous ces Congolais qui, au nom de leur « affection » pour le modèle américain, ont toujours vendu des mensonges aux masses populaires congolaises ? L’article The Guardian cite un autre français, le colonel Jacques Hogard. A l’époque, l’homme dirigeait un des trois groupements de l’Opération Turquoise qui dépose son témoignage qui accuse les USA de soutien au Rwanda pour signer son retour en Afrique. Pour leur retour en Afrique centrale, dans les Grands Lacs, la canaille anglo-saxonne fait payer cher aux Congolais. D’abord par humiliation, en nous faisant gérer par leurs mercenaires rwandais. Ensuite, par un autre génocide, congolais cette fois-ci. Les Anglais qui dénoncent les Américains sans se dénoncer eux-mêmes. Des Français qui combattent les Américains. Ils se battent entre eux et pour leurs intérêts. Allons-nous les regarder faire, observer leur combat, le laisser se battre entre eux, s’affronter sur le terrain au Congo-Kinshasa sans que les peuples du Congo puissent avoir et placer leur mot à dire. De manière forte, et pour qu’il soit définitivement entendu, nous disons ce que nous avons à dire. Georges Clemenceau disait, n’en déplaise à tous les mendiants congolais et autres sans position qui courent les rues de New York, Paris et Washington pour quémander de la pitié, “Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire.”

     

    Nous terminons par la phrase suivante d’Allende : « L’histoire est avec nous ».

     

    Likambo oyo eza nde likambo ya mabele.

     

    Mufoncol Tshiyoyo  

    Le Président National du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC. R.A.P-en sigle Mouvement Politico-militaire,
    mufoncol_tshiyoyo@yahoo.com,
    004745007236, Facebook : Mufoncol Tshiyoyo

  • Étienne Tshisekedi wa Mulumba : Le Martyr de la démocratie

    Étienne Tshisekedi wa Mulumba : Le Martyr de la démocratie

    -”Une dictature est en train de s’installer dans ce pays. Je vous demande de résister avec la dernière énergie”. Étienne Tshisekedi wa Mulumba, leader charismatique de l’UDPS et chef de file de l’opposition démocratique, Kinshasa-Limete, le 23 mai 1997.
    Par Joël Asher Lévy-Cohen *

     

    Dans le contexte des États vitrifiés par une dictature féroce, très souvent militaire, au service exclusif de puissants intérêts extérieurs, la démocratie africaine est, en réalité, une stratégie destinée à défaire le néocolonialisme en tant que filiation et, surtout, prolongement du régime colonial. C’est en fait une opération politique et idéologique dont l’objectif primordial consiste à recouvrer l’indépendance nationale du pays par la mise en place d’un système qui rend parfaitement la Souveraineté au Peuple pour que celui-ci ne soit plus réduit à la servitude. Cette démarche est profondément au cœur de l’entreprise politique du Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba et de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

    Axée substantiellement sur les droits fondamentaux de la personne humaine et les droits des Peuples à prendre en charge leur destin propre (à disposer d’eux-mêmes), cette idéologie trouve, très naturellement, sa consécration matérielle lors de la Conférence nationale souveraine (CNS) de 1992. En effet, l’édifice constitutionnel qui en est issu, s’articule autour du multipartisme et de la démocratie parlementaire. Ce qui donne, à n’en point douter, à l’ensemble du Peuple congolais la possibilité de choisir librement ses Représentants ou Délégués légitimes. Aussi s’articule-t-il autour de la typologie fédérale de l’État.

    Légitimité du pouvoir, régime multipartite et système parlementaire

    Pour feu le leader incontesté de l’UDPS Étienne Tshisekedi dont le combat politique remonte, en réalité, à la fin des années soixante, tout autour des années 1968-69[i], la démocratie en qualité de système politique signifie pertinemment la liberté. Celle-ci implique le choix par les Citoyens des Représentants qui incarnent, très profondément, leurs aspirations. Elle représente le choix éclairé, judicieux de l’idéologie porteuse de leurs attentes sans pression ou pesanteur de l’État.

     

    Cette liberté ne peut s’exercer que dans un cadre plural. Ce choix ne peut s’opérer que dans un univers politique ouvert où la concurrence est de mise. En d’autres termes, le régime multipartite en tant que support du système démocratique concourt, selon le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba, au suffrage universel et, par voie de conséquence, à l’expression de la volonté populaire. Ce dernier l’interprète comme une assurance et un processus de légitimation des acteurs politiques. Il constitue, selon sa perception et sa vision, une garantie de l’accomplissement des vœux du Peuple par le biais de ses Représentants dûment élus ou désignés par leurs seuls et uniques pairs.

    Pour le Dr Tshisekedi, un élu ne l’est politiquement que dans la seule perspective de satisfaction des demandes populaires. En d’autres termes, un élu est, d’abord et avant tout, un serviteur du Peuple. Ce dernier n’est pas désigné par ses pairs citoyens pour défendre les intérêts corporatifs nationaux ou étrangers comme ce fut, assurément, le cas sous le néocolonialisme mobutien[ii]. Y compris sous le régime pseudo-nationaliste de Kinshasa, d’ailleurs, coopté pendant “l’épopée de la guerre dite de libération nationale de 1996-1997” par la fine fleur de la communauté financière et minière internationale.

     

    Par conséquent, l’on ne doit pas perdre de vue que feu le guérillero marxiste et maoïste Mzee Laurent-Désiré Kabila parrainé par des puissances extérieures a renversé moins le régime politique évanescent du Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre que la démocratie congolaise sustentée par les instruments de la CNS. Force est, d’ailleurs, de constater que les résolutions émises et dispositions constitutionnelles adoptées par les Délégués du Peuple et Représentants de la Nation dans cette Institution au cœur même de la vie politique étaient, pour avoir solennellement réaffirmé le nationalisme congolais fondé sur la loi Bakajika de 1961, totalement incompatibles avec le statut d’un maquisard révolutionnaire à la solde de puissants intérêts financiers et miniers. À cet effet, il y a lieu de souligner que le mercenaire Laurent-Désiré Kabila fut soutenu dans cette entreprise guerrière par la Belgique, les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada.

     

    Dans le cadre des agencements internationaux (la mondialisation des marchés), le rebelle affairiste Kabila est, donc, simplement perçu comme un gendarme par les tenants de l’ordre mondial, et ce au même titre que son sinistre prédécesseur. Il est regardé tout à fait naturellement comme un geôlier du Peuple congolais. Il est considéré rien que moins un surveillant [un cerbère] des intérêts stratégiques de l’oligarchie financière et minière mondiale. C’est pour défaut d’engagements auprès de ses parrains et alliés qu’une guerre fatale au pays lui est, malheureusement, imposée le 2 août 1998.

    C’est la raison fondamentale pour laquelle le Dr Étienne Tshisekedi s’est battu corps et âme pour l’avènement d’une véritable démocratie qui soit réellement la manifestation ou – [l’expression limpide] – de la volonté du Peuple congolais. Ce personnage politique s’est, en effet, toujours battu pour l’avènement d’un paysage démocratique incarné par des élus qui sont vraiment moins des pantins d’États ou de puissants intérêts étrangers que des Commis de la Nation. C’est cette exigence qu’il a toujours fait valoir – et ce à n’importe quel prix – devant n’importe quel interlocuteur national ou international.

     

    Cela est d’autant plus vrai que la légitimité des autorités politiques, administratives et gouvernementales de facto de la République démocratique du Congo procède tout à fait directement, – Ironie de l’Histoire –, non pas de la Nation congolaise (puisqu’elles se targuent d’être des nationalistes) mais malheureusement de l’étranger ! Il en est ainsi de Mobutu Sese Seko du Zaïre dont la mission consista à défaire l’indépendance des pays africains et du seigneur de guerre Laurent-Désiré Kabila dont le rôle majeur fut d’intégrer géopolitiquement la République démocratique du Congo dans la ceinture anti-islamiste. Ainsi en est-il de nos jours de Joseph Kabila Kabange dont la mission primordiale est d’étouffer tous azimuts le développement économique et le progrès social en Afrique au moyen de la rétrocession des richesses congolaises au profit des puissances exogènes.

     

    Aujourd’hui, les dirigeants de pacotille au sommet de la République démocratique du Congo sont maintenus superficiellement en vie voire instrumentalisés par des forces extranationales. Face à ce non-sens idéologique, à cette vraie parodie révolutionnaire, le célèbre Héraut du ‘‘Panafricanisme’’ et du ‘‘Nationalisme congolais’’, Patrice Emery Lumumba dont la mémoire politique est visiblement trahie, pratiquement déviée par des pseudo-héritiers, des soi-disant nationalistes à Kinshasa, préférerait sans l’ombre de doute retourner immédiatement dans sa dernière demeure. Tiens ! Tiens ! Ce fameux dirigeant sacrifié sur l’autel des intérêts colonialistes et impérialistes n’en a, d’ailleurs, jamais eu !

    Si elle porte dans ses germes fondateurs la liberté, la démocratie se cristallise au sein du Parlement. Elle s’y manifeste en tant que lieu sacré du combat politique. En effet, celui-ci est peuplé de véritables Commis de la Nation. C’est-à-dire : des Représentants qui incarnent la volonté populaire. À ce propos, le véritable rôle du Parlement dans un État consiste à encadrer l’action gouvernementale dont la mission primordiale est de mettre en demeure la politique de la Nation. C’est-à-dire : Une politique décidée par la population, le peuple assumant logiquement sa mission de souverain primaire.

     

    Cette politique est menée par un Premier ministre responsable devant ses pairs. C’est-à-dire : un Premier ministre responsable devant le Peuple qui l’a élu, qui s’est prononcé en sa faveur via le processus de suffrage universel. Ce droit de regard du Parlement sur les affaires gouvernementales exprime en réalité la Souveraineté de la Nation. C’est cette vision idéologique que voulait faire valoir le Dr Étienne Tshisekedi et que cherche à implanter l’UDPS afin que la République démocratique du Congo (RDC) recouvre sa totale liberté, assume son entière indépendance vis-à-vis des puissants intérêts autant politiques et économiques que financiers et militaires extérieurs.

    C’est, effectivement, la raison majeure pour laquelle la tristement célèbre Communauté internationale dont le phantasme idéologique est d’asservir, par procuration, le Peuple congolais, ne veut point du tout cautionner cette démarche politique et démocratique. Cela est d’autant plus vrai que cette dernière a pour corollaire immédiat d’extraire du régime d’exploitation coloniale et même impérialiste cet État géant d’Afrique centrale considéré à juste titre de grenier des matières premières. Ainsi, elle préfère résolument coopter toute une série d’acteurs politiques capables de perpétuer le calvaire national. La rébellion politico-militaire dans le Nord et dans l’Est de la RDC est-elle étrangère à cette macabre vocation ? La prolifération des seigneurs de guerre ‘‘sanguinaires’’ dans cette portion du pays est-elle par conséquent un fait anodin ?

    Fédéralisme, démocratie et développement

     
    Jetant son dévolu sur le régime fédéral, la CNS fait, en 1992, le choix de la démocratie institutionnelle, d’une part. En effet, le fédéralisme permet aux différentes Collectivités locales (États ou Provinces) de s’auto-organiser politiquement. Ce mode d’organisation leur permet de choisir leurs Représentants qui siègent aussi bien dans les Institutions publiques fédérales que fédérées en vue de défendre leurs intérêts primordiaux. Ce système comporte, en pratique, cette vertu fondamentale de rendre souverain chaque pan du territoire national.

    Et, d’autre part, en donnant la parole à la base, aux localités, le fédéralisme donne, en réalité, à chacun la possibilité de construire son développement. Il lui permet, surtout, d’être maître de son propre destin politique, culturel, social et économique. De ce fait, il s’oppose catégoriquement au modèle hégémonique du centre. Il rejette du revers de la main le mythe centralisateur. Il récuse le modèle uniformisateur qui nivelle tout par le haut et s’oppose farouchement à tout ‘‘particularisme’’ et toute notion d’autonomie.

     

    C’est en réalité ce type de fonctionnement des structures administratives et institutions publiques mettant un accent particulier sur l’autonomisation que recherchait, à n’en pas finir, le juriste Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Pour le leader charismatique de l’UDPS, l’État est, dans ce nouveau régime administratif, réduit aux seules fonctions d’arbitrage et de coordonnateur. En principe, le rôle du pouvoir central consiste à fixer les règles de jeu entre les différentes entités structurelles qui composent l’État.

     

    Force est d’admettre que cette vision centralisatrice, certes adossée à l’uniformisation qui assure bien entendu l’hégémonie de l’État central, a indéniablement montré – et démontré – toutes ses limites abjectes avec le délire mobutiste. Après trente-deux ans de monocratie néocolonialiste incarnée politiquement par le tyran Mobutu Sese Seko du Zaïre sous la bannière inique du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le bilan administratif et gouvernemental de la RDC en matière de développement à la fois humain et matériel est sans aucun doute catastrophique. Une grande majorité de la population vit quotidiennement sous le seuil de la pauvreté. Les infrastructures du pays sont quasiment inexistantes, etc.

     

    Il convient de relever que cette même conception et, surtout, cette même application du modèle administratif, d’ailleurs, datant de l’ère ‘‘mobutiste’’, pourtant fort connue pour sa défaillance, continuent malgré tout d’être respectées. Elles continuent, de nos jours, avec quelques retouches cosmétiques ou superficielles. Malgré tout avec les mêmes résultats. ‘‘Les mêmes causes produisent les mêmes effets’’, dit-on ou constate-t-on ! Qui dit mieux ?

    Ainsi, pour Étienne Tshisekedi wa Mulumba, un système politique et démocratique qui donne systématiquement et automatiquement la parole à la base populaire et aux entités locales est, en réalité, le gage du développement national. Cela est d’autant plus vrai que l’essor national est librement défini par les localités elles-mêmes. Il est défini en fonction de leurs aspirations fondamentales et non plus en fonction des desiderata émis par de puissants intérêts étrangers. Il importe de souligner que ceux-ci sont, par essence, incompatibles avec les attentes primordiales de la Communauté nationale. La preuve en est que les entreprises minières exploitées dans le camp gouvernemental aussi bien que dans les zones militairement occupées par la rébellion armée et les États agresseurs ne bénéficient nullement à la population.

     

    Partant de cette considération fondamentale et dans la seule et unique perspective de refondation de l’État et de la reconstruction nationale, le moment n’est-il pas venu de mettre sur pied en RDC une vraie démocratie ? Le moment n’est-il pas finalement venu d’asseoir un régime politique qui soit l’expression manifeste de la volonté nationale en vue de garantir le développement du pays ou le bien-être collectif ? Pour épargner des souffrances horribles et inutiles à la population, le moment n’est-il pas finalement venu d’asseoir un régime politico-institutionnel directement issu du suffrage universel et non pas bénéficiant de l’onction des puissances extérieures ?

     

    Il sied de mentionner qu’un tel système politique se doit, certes, d’incarner les intérêts sacrosaints de la population telle que le préconisait, d’ailleurs, de son vivant le leader de l’Opposition démocratique et légaliste Étienne Tshisekedi wa Mulumba depuis la création effective de l’UDPS le 15 février 1982.

     

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

     

    www.joelasherlevy.over-blog.com

    www.joelasherlevy.com

    [i] Période de durcissement du régime militaire mobutiste caractérisé par des exécutions politiques et le lynchage des étudiants au Campus universitaire de Lovanium à Kinshasa.

    [ii] Comme c’est présentement le cas sous le régime prédateur des mercenaires locaux ou étrangers.

  • La Certification de la Haine : La grande défaite de l’Humanité ambiante

    La Certification de la Haine : La grande défaite de l’Humanité ambiante

    La haine est nourrice de mauvaises pensées, souffle la calomnie, inspire les injustices, médite le crime ; et si elle couve une vengeance, elle dissimule son projet, affecte les allures de l’amitié, le ton de la bienveillance, prend tous les masques que l’hypocrisie peut lui fournir’’. Louis-Auguste Martin, Esprit moral du XIXe siècle (1855)

    Par Joël Asher Lévy-Cohen

    -Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la Haine et son corollaire, l’Intolérance, ne se sont véritablement jamais mieux portées. Ces deux sentiments destructeurs de l’Humanité ambiante sont même devenus une raison de vivre. Ils sont même devenus une raison primordiale d’espérer pour une partie somme toute non négligeable de la société, pour des esprits faibles et malades dont le rêve, à n’en point douter loufoque, est l’embrasement des Communautés vivantes.

    À cet égard, la légitimation manifeste de la Haine de l’autre, donc la certification de l’intolérance, par le [président] républicain Donald John Trump Sr des États-Unis a, malheureusement, ouvert toutes les vannes de l’intolérance en Amérique du Nord.

    Très bientôt, – Ceci n’est pas, à vrai dire, une prophétie mais un constat alarmiste – les ‘‘abus’’ dirigés contre l’étranger, deviendront forcément et logiquement des faits anodins. Connaîtront de plus en plus le même sort ‘‘irresponsable’’, ‘‘inconscient’’ et ‘‘dédaigneux’’ les abus à l’encontre des sujets nationaux qui protègent vaillamment l’étranger de toute politique de discrimination et de tous actes d’intolérance.

    Ces exactions, pourtant légalement répréhensibles voire moralement condamnables, deviendront même banalisées par des politiques et des États. Elles seront, surtout, justifiées par bien des esprits soi-disant éclairés au nom de la sacrosainte ‘‘liberté’’. Elles seront, surtout, défendues et étayées au nom de la ‘‘Justice’’ aveuglante et de la ‘‘démocratie’’ moribonde.

    Ce qui est clair, le ‘‘Nazisme’’, – Ce Cancer incurable du XXe siècle –, a très nettement pris le dessus sur la clairvoyance. Cette idéologie sectaire, sanguinaire et mortifère a très nettement pris sa revanche sur l’histoire. Le comble du ridicule, cela se déroule aisément sous nos yeux dans les pays qui, pourtant, claironnent à longueur de journée l’avoir vaincu durablement. ‘‘Charlottesville’’ en est bien l’illustration et l’emblème ! ‘‘Virginie’’ l’esclavagiste en est bien le détonateur ! Quelle ironie ! Quelle mascarade !

    Si, aujourd’hui, il y a une personne qui devrait sans aucun doute jubiler, ce serait bel et bien ‘‘Adolf Hitler’’. En voyant la captation manifeste de son discours idéologique et la reproduction fidèle de son héritage, et du modèle politique qu’il a préconisé par des puissances dites ‘‘victorieuses’’, cet être abominable, haineux posera assurément la question de savoir pourquoi il a été violemment combattu. Ce dirigeant hideux que la Haute sagesse et la morale spirituelle réprouvent, demandera, certes, à l’ensemble de ses interlocuteurs pourquoi l’Humanité hypocrite commémore réellement, avec tant de ferveur, la fin abrupte du Nazisme exterminateur. Pourtant, cette idéologie fort décriée connaît visiblement, de nos jours, une pleine expansion et une fulgurante résurgence.

    Ce qui doit nous interpeller, c’est naturellement le silence amorphe des ‘‘Intellectuels’’ ! Ce qui est déplorable, c’est indéniablement l’atonie de la ‘‘Conscience Universelle’’. Ce qui est inadmissible, c’est, à n’en pas douter, la démission collective. C’est, bien sûr, la politique de l’autruche, c’est l’hypocrisie légendaire.

    En effet, il fut un temps où des Voix fortes et crédibles qui défendaient l’Humanisme et l’Universalisme, s’élevaient courageusement au milieu des tempêtes, des ténèbres, de l’anarchie et du chaos pour crier justement leur colère, pour violemment dénoncer des injustices, des exactions dont pâtissent cruellement leurs pairs et contemporains. Ces voix humaines dont le cri strident ne laissait personne indifférent avaient toutes un visage et un nom. Elles distillaient un message d’amour et de paix, de fraternité et de solidarité, de liberté et de justice. Elles s’appelaient Jean-Paul Sartre, Mohandas Karamchand, alias Mahatma Gandhi, Jean-Paul II, Martin Luther King, Eliezer Wiesel, dit ‘‘Elie Wiesel’’, Nelson Mandela, Abbé Pierre, Mère Teresa, etc.

    Face à ce reniement délibéré, irresponsable et inconscient de l’histoire de l’Humanité, que penseraient-ils des millions de Juifs ‘‘injustement’’ déportés et ‘‘inhumainement’’ exterminés ? Que penseraient-ils des millions de Tziganes ‘‘gratuitement’’ massacrés ? Que penseraient-ils des Témoins de Jéhovah victimes de l’appareil brutal, répressif et génocidaire nazi ? Que penseraient-ils et diraient-ils des millions de Négro-africains engloutis au fond de l’océan Atlantique et de la mer Rouge, et victimes de la Traite négrière et du colonialisme oppresseur ?

    ‘‘Comme la haine n’a jamais fait des heureux’’, selon Pierre-Claude-Victor Boiste[i], tous ces morts arrachés brutalement à leurs familles ont-ils été sacrifiés en vain ? Tous ces morts arrachés sauvagement ont-ils été sacrifiés pour voir resurgir le Mal absolu ? Ont-ils été vainement sacrifiés en vue de finalement voir régner ad vitam aeternam la peste, le cancer qui décimera à jamais l’Humanité ?

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

    ‘‘La haine trouble la vie, l’amour la rend harmonieuse; la haine obscurcit la vie, l’amour la rend lumineuse.’’ Martin Luther King

    [i] Pierre-Claude-Victor Boiste, Le dictionnaire universel, 1800.

  • RCD-Goma: Une révolution armée sans suite ?- Histoire d’une escroquerie politique…

    RCD-Goma: Une révolution armée sans suite ?- Histoire d’une escroquerie politique…

    ‘‘On ne ment jamais assez avant les élections, pendant la guerre et après la chasse’’

    Georges Clémenceau, Président du Conseil, République Française (1906 – 1909 et 1917 – 1920)

    Par Joël Asher Lévy-Cohen*

    -Le 2 août 1998, le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila qui a, d’ailleurs, marginalisé bon nombre de ses anciens camarades et, surtout, compagnons d’armes de l’AFDL, est sérieusement en porte-à-faux avec une mutinerie militaire. Cette révolte du personnel en béret et kaki désire le renverser violemment. À cet égard, les combats à l’arme lourde font terriblement rage dans la capitale Kinshasa. Ces conflagrations armées, d’ailleurs, d’une virulence inouïe et d’une barbarie indicible opposent, en réalité, les forces armées congolaises (FAC), demeurées très largement fidèles à Mzee Kabila, aux mutins, pour la circonstance, soutenus techniquement et logistiquement par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.

    Afin de mobiliser toute la population à sa cause ‘‘délicate’’, le chef de l’État autoproclamé évoque, sans retenue, un coup d’État visiblement orchestré par trois pays limitrophes de la région des Grands Lacs africains. À savoir : le Rwanda de Pasteur Bizimungu – depuis lors défenestré par nul autre que le généralissime Paul Kagame –, le Burundi du major Pierre Buyoya et l’Ouganda du général Yoweri Kaguta Museveni. En fait, ce fameux putsch militaire est manigancé par d’anciens parrains régionaux du guérillero postmarxiste et postmaoïste. En réalité, ce pronunciamiento est ourdi par des ex-alliés et, à plus forte raison, partenaires stratégiques dans le renversement du régime dictatorial du Maréchal Mobutu Sese Seko du Zaïre. Force est de souligner en effet que les relations politiques et diplomatiques, y compris les liens de bon voisinage, qui unissaient, toutefois, de manière intime le rebelle Mzee Laurent-Désiré Kabila à ce cartel étatique, s’étaient rapidement et exécrablement détériorées.

    Leurs rapports s’étaient tendus à un point tel que le recours à la violence armée était devenu pratiquement inévitable. Bien entendu, il était devenu irréversible en raison de multiples accusations de spoliation des ressources nationales directement lancées par le régime politique de Laurent-Désiré Kabila contre les États limitrophes et alliés. Ce chef de guerre ne supportait plus de se faire damer le pion par ses propres alliés et parrains dans l’exploitation et la vente des matières premières de la République démocratique du Congo.

    Leurs liens étaient devenus tellement conflictuels que le recours à la force physique était inéluctable, pratiquement inévitable en raison de la révocation cavalière, peu élégante, de nombreux contrats d’exploitation d’immenses ressources précieuses et stratégiques par le gouvernement de Kinshasa, et ce au détriment de la fine fleur de la Communauté financière et minière internationale. Toutes ces richesses physiques – [autant naturelles et minérales que stratégiques et précieuses]  – étaient, lors de l’épopée révolutionnaire de 1996 – 1997, pourtant inconditionnellement garanties par le condottiere ‘‘congolais’’ aussi bien aux tuteurs internationaux qu’aux parrains régionaux. Il importe d’admettre que ces trois États limitrophes jouissant, manifestement, de la bénédiction de puissants intérêts économiques et financiers d’extraction anglo-saxonne furent, à titre de parrains et d’alliés régionaux, d’ailleurs, très fortement engagés dans le renversement militaire du Maréchal-président Mobutu Sese Seko du Zaïre.

    Par contre, les forces armées rebelles, en l’occurrence le RCD-Goma, qui n’ont nullement la cote auprès de la population fortement exaspérée, évoquent, dans le but de justifier leur entreprise belliciste et leur agression militaire, un despotisme qui ne porte guère son nom. Celles-ci évoquent, pour la circonstance, l’assise d’une dictature féroce dont la philosophie est en fait l’intolérance politique. Elles fustigent virulemment l’installation d’une tyrannie brutale, l’émergence d’un système arbitraire dont le discours idéologique véhicule, en réalité, le sectarisme, la discrimination d’un pan de la population nationale, pourtant, culturellement intégrée. Aussi allèguent-elles l’instauration d’un autre régime autoritaire et d’un autre pouvoir monocratique, lequel a littéralement bâillonné, pris en otage, l’ensemble du pays aux lendemains de la chute violente d’un autre tyran de triste mémoire.

    C’est dans ce contexte de reniement mutuel entre partenaires qui n’ont vraiment pas su se partager le gâteau du pouvoir politique que le Peuple congolais, naturellement coincé entre deux mâchoires redoutables de la violence armée, certes pris entre les brasiers de deux forces belligérantes, découvre – comme dans un film d’horreur – le fameux groupe rebelle du ‘‘Rassemblement congolais pour la démocratie’’ (RCD). Il fait la connaissance de ce mouvement politique et militaire à la suite d’une conférence de presse qui justifie, politiquement, la mutinerie armée contre le pouvoir visiblement décrié du mercenaire Mzee Laurent-Désiré Kabila. Celui-ci fait, en réalité, la connaissance de cette formation doublement politique et militaire dans un véritable contexte de chaos et d’anarchie.

    Cette situation, au demeurant, confuse ne permet nullement à la population de prendre immédiatement la véritable mesure de la crise politique et du conflit militaire. C’est-à-dire : ‘‘Une sale guerre d’occupation territoriale’’. Conflit dont la finalité est évidemment ‘‘le pillage meurtrier des richesses étatiques, le bradage sauvage des ressources nationales autant minérales et naturelles que précieuses et stratégiques, sur fond de balkanisation territoriale’’.

    Il convient de relever que cette fameuse rébellion politico-militaire hétéroclite présente cette particularité et cette singularité de réunir les cadres politiques et chefs militaires de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL)[i]. Ce mouvement armé les associe aux résidus de factions militaires et politiques mobutistes qui ne supportent absolument guère le traitement leur réservé par le vrai-faux nouveau régime fort de Kinshasa[ii]. Aussi les associe-t-il directement aux divers débris de milices politiques et armées aussi bien lumumbistes que nationalistes[iii]. En vérité, toutes ces factions estiment avoir été ignoblement ‘‘trahies’’ par le dirigeant rebelle autoproclamé président de la République démocratique du Congo.

    Il y a lieu de noter que, outre les Banyamulenges de l’AFDL, les Mobutistes et les acteurs politiques lumumbistes et nationalistes, cette rébellion politico-militaire a recruté parmi les proches compagnons de Mzee Laurent-Désiré Kabila[iv]. Ce mouvement armé proche de Kigali et de Kampala a, également, recruté parmi la crème intellectuelle[v]. Aussi a-t-il réussi à attirer d’anciens fonctionnaires internationaux[vi]. Tout comme il a réussi à attirer sans résistance des membres de l’Opposition légaliste, non armée et non-violente[vii].

    Force est mentionner que le RCD jouit, à cette époque effervescente, des mêmes soutiens logistiques et techniques que la défunte AFDL qui a subverti violemment le tristement célèbre pouvoir politique du Maréchal-tyran Mobutu Sese Seko du Zaïre et, par ricochet, démantelé le régime politique et institutionnel de la Conférence nationale souveraine (CNS). En effet, le Burundi, l’Ouganda et le Rwanda qui agressent physiquement, une fois de plus, la souveraineté internationale et l’indépendance nationale de la République démocratique du Congo, lui ont évidemment apporté leurs appuis stratégiques dans le but de renverser militairement le pouvoir contesté de Mzee Laurent-Désiré Kabila. Aussi bénéficie-t-il largement des mêmes appuis financiers, politiques et diplomatiques que cet ancien mouvement politico-militaire sur le plan purement international. À cet égard, la Belgique – qui est, par essence, l’ancienne puissance coloniale –, la Grande-Bretagne, les États-Unis d’Amérique et, sans oublier, le très discret Canada ont été effectivement les meilleurs alliés de ladite faction rebelle.

    Au début de la guerre civile, donc le 2 août 1998, cette rébellion antikabiliste établit le siège de son commandement politique et de son état-major militaire à Goma (Province du Nord-Kivu), qui est une ville interlacustre de l’Est du pays et frontalière du Rwanda. Toutefois, au début du IIIe millénaire, celui-ci est très rapidement transféré à Kisangani (Province Orientale), de surcroît, la troisième ville du pays. Volonté d’émancipation ou volonté de séduction du Peuple congolais ? Ce qui est sûr, ce transfert de siège politique et militaire est rapidement opéré dans le but de gommer toute filiation avec le Rwanda. Il se justifie dans la mesure où le Peuple congolais voit, plutôt, dans cette organisation politico-militaire un cheval de Troie du général-président Paul Kagame, qui plus est un bras armé de ce petit pays voisin dans le but de balkaniser littéralement le majestueux territoire national.

    À compter du 2 août 1998, le RCD-Goma, en tant que mouvement armé anti-Kabila, a réellement connu une trajectoire en dents de scie. En vérité, il a connu toute une série de fractures et de défections politiques dans son cheminement révolutionnaire. Et non des moindres. En effet, cette organisation politique et militaire a bel et bien implosé, éclaté, en maintes factions armées autonomes, d’ailleurs d’importance fortement inégale.

    Cette rébellion armée a, effectivement, donné naissance au RCD/ML[viii] d’Antipas Mbusa Nyamwisi. Ce groupe est solidement implanté dans le Maniema frontalier de l’Ouganda. Il s’appuie exclusivement sur les ressortissants de l’ethnie nande. Cette faction politique et militaire particulièrement concentrée dans l’Est du pays finit par s’allier, on ne peut plus tard, au MLC[ix] de l’affairiste postmobutiste Jean-Pierre Bemba Gombo. Aussi a-t-elle donné naissance au RCD/N[x] de Roger Lumbala.

    Ce mouvement politico-militaire dont l’affiliation rwandaise l’a énormément desservi, faut-il le rappeler, a en réalité vécu plusieurs départs de ses cadres les plus éminents. Il s’est vite départi des services du Pr Ernest Wamba dia Wamba pour n’avoir pas du tout réussi à séduire la province du Bas-Congo et à conquérir militairement l’Ouest du pays dont la capitale Kinshasa. Force est de souligner que cette région du pays a sérieusement souffert de multiples atrocités de cette rébellion armée au tout début de la guerre civile, d’ailleurs qualifiée par une kyrielle d’observateurs nationaux et d’experts internationaux avertis de guerre d’occupation et de pillage, en 1998.

    Toutefois, dans le but d’exercer son emprise militaire sur l’Est du pays, ce mouvement politique et révolutionnaire fit directement appel à l’ancien fonctionnaire international auprès de l’UNESCO, Arthur Z’Ahidi Ngoma. Cette rébellion se départit définitivement de cet acteur de premier plan à la veille du fameux Dialogue intercongolais en République Sud-Africaine (RSA). Cette rupture fut, totalement, consommée lorsque ce personnage proche des intérêts français commença à critiquer très ouvertement la prépondérance ethnique des Nilotiques tutsis dans la branche politique et militaire de ladite rébellion indubitablement proche du Rwanda. Même pour séduire le grand et richissime Katanga et, par voie de conséquence, mettre immédiatement la main sur son pactole minier, cette entreprise révolutionnaire ‘‘anti-Kabila’’ fit, momentanément, appel au fameux Dr Émile Ilunga afin d’occuper la présidence de son plus haut comité politique et militaire.

    Le RCD-Goma auquel il est, sans doute, attribué des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide, d’ailleurs couverts par de grandes puissances internationales, tels la Belgique, le Canada, les États-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et l’ONU, est, faut-il le mentionner, signataire du protocole d’Accords de Lusaka des 10, 30 et 31 juillet, 30 et 31 août 1999. Cette organisation politique et militaire a été, en fait, partie prenante de toutes les négociations politiques intercongolaises successivement tenues à Addis-Abeba (Éthiopie) et à Gaborone (Botswana) dans l’optique de préparer et d’organiser les Assises politiques du Dialogue intercongolais (DIC). Cette rébellion armée anti-Kabila a, aussi, participé à toutes les étapes des pourparlers politiques et à toutes les commissions du DIC en Afrique du Sud en 2002 (Sun City) et 2003 (Pretoria).

    Le RCD-Goma a également été, faut-il le préciser, partenaire et allié de l’UDPS au sein de la fameuse Alliance pour la sauvegarde du Dialogue intercongolais (ASD) dans le seul et unique but de relancer les pourparlers politiques intercongolais devant nécessairement déboucher sur un accord global et inclusif (AGI). En réalité, ces négociations politiques ont été, brusquement, interrompues par la signature de l’accord pirate et sectaire de l’Hôtel des Cascades, susurré par de puissants intérêts belges et américains. En principe, ceux-ci voulaient coûte que coûte tuer dans l’œuf le DIC et, par conséquent, imposer, à la faveur dudit accord controversé et suicidaire, le général-major Joseph Kabila Kabange – [d’ailleurs secondé pour la circonstance par Jean-Pierre Bemba Gombo] – à la tête de la République démocratique du Congo[xi]. De ce fait, ils tenaient à matérialiser leur volonté mesquine de poursuivre incessamment l’entreprise de pillage léopoldien des ressources nationales et richesses étatiques.

    Donc, cette fameuse entente marginalisait, à vrai dire, le RCD-Goma tout à fait proche de Kigali. Il faut mentionner que cet accord clandestin impliquait directement les rebelles armés du Mouvement de libération du Congo (MLC) mené par l’affairiste postmobutiste Jean-Pierre Bemba Gombo et la faction belligérante de Kinshasa dirigée par le général-major Joseph Kabila Kabange. Celui-ci avait certes pour effet de balkaniser le majestueux territoire national. Aussi avait-il assurément pour effet de démembrer et de désintégrer complètement la République démocratique du Congo au profit des belligérants. D’autant plus que l’Est d’ailleurs assujetti à un pillage des plus sauvage et meurtrier devait rester sous l’influence permanente du RCD-Goma, l’Ouest complètement endormi et placé sous le joug du pouvoir de Kinshasa et le Nord tenu au respect à coup de bâton et soumis à la merci du MLC.

    Il ne fait aucun doute que le pacte de l’hôtel des Cascades a donné lieu à une corruption sans précédent touchant différents acteurs politiques. Aussi cette entente certes décriée fut-elle endossée par un certain nombre d’opérateurs nationaux émanant de la Société civile. Ceux-ci furent en réalité plus préoccupés et plus soucieux de se remplir les poches que de s’occuper consciencieusement de l’avenir politique oh ! Combien hypothéqué de la Nation et du Peuple.

    C’est dans ce contexte pathétique qu’intervient rapidement la constitution de l’ASD dont les piliers fondamentaux sont l’UDPS sur le plan politique et le RCD-Goma sur le terrain militaire. Cette plateforme circonstancielle avait effectivement pour objectif primordial la relance des pourparlers politiques intercongolais et la démocratisation du pays. Mais, en réalité, le véritable corollaire de cette plateforme stratégique a été indéniablement le maintien de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Donc, son principal crédit fut la matérialisation effective de la réunification de la Nation.

    Si elle a réellement réussi à mener à terme la reprise des négociations politiques soldées, d’ailleurs, par un accord, quoi que tout à fait controversé[xii], l’ASD n’a pas véritablement du tout réussi à concrétiser la démocratisation politique et la libération nationale de la tyrannie sanguinaire. Alors que cela a été, en vérité, son objectif le plus fondamental. En effet, cette association circonstancielle entre l’UDPS et le RCD-Goma n’a pas survécu aux lendemains de la signature de l’AGI. Cette plateforme a été complètement liquidée dans la mesure où la formation politique très chère à Étienne Tshisekedi wa Mulumba n’a pas participé, contrairement à son partenaire et allié stratégique de l’ASD, aux institutions politiques et citoyennes de la Transition couvrant, bien sûr, la période triennale de 2003 à 2006.

    À titre de rappel, contrairement au gentleman agreement négocié par toutes les parties protagonistes, accordant à l’UDPS et a fortiori à Étienne Tshisekedi wa Mulumba, la vice-présidence chargée de la Commission sociale et culturelle de la Transition politique de 2003 à 2006, ce poste a complètement échappé au leader charismatique de l’Opposition politique et démocratique au profit d’Arthur Z’Ahidi Ngoma. Manigance politique voire diplomatique oblige, celui-ci est attribué à un ancien belligérant qui a prêté allégeance politique au pouvoir de Kinshasa. Ceci bien entendu grâce à la complicité indiscutable de la Communauté internationale (Belgique et France) et la duplicité avérée du Médiateur sénégalais Moustapha Niasse qui a soumis la procédure de nomination à cette fonction à la votation.

    Violant ainsi l’esprit et la lettre de l’AGI qui prévoyait, certes, l’adoption et l’application de toutes décisions, ainsi que l’attribution de chaque poste, par voie consensuelle. Mais encore, cette vice-présidence a échappé à l’UDPS et à Étienne Tshisekedi wa Mulumba grâce à la collusion indéniable du MLC de l’homme d’affaires Jean-Pierre Bemba Gombo et du PPRD de Joseph Kabila Kabange. Aussi ce poste a-t-il échappé à cette formation et à son leader grâce à la collusion d’une frange importante de l’Opposition politique et de la Société civile, d’ailleurs, très largement fabriquées par de puissants intérêts extérieurs. C’est cette violation manifeste de l’Accord intercongolais de paix de Pretoria combinée avec la conjuration avérée des bailleurs de fonds internationaux qui incita littéralement l’UDPS, suite aux vives recommandations d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba, à ne point participer à toutes les instances politiques et citoyennes de la Transition.

    Signataire de l’AGI, le RCD-Goma participe, activement, à la fameuse Transition politique de 2003 à 2006. À ce titre, cette rébellion politico-militaire occupe, en vertu de ladite entente, la vice-présidence de la République chargée de la toute-puissante Commission ‘‘Politique, Défense et Sécurité’’. Elle occupe cette Institution hautement stratégique par l’entremise de Me Azarias Ruberwa Manywa. Aussi obtient-elle dans la foulée le poste de deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. Celui-ci est, d’ailleurs, occupé par le médecin Adolphe Onosumba Yembe, qui est de surcroît le président de ce parti politique et militaire. Au niveau gouvernemental, ce mouvement armé qui a, effectivement, du mal à trouver ses vraies marques, se voit également gratifier de prestigieux ministères de la défense nationale et anciens combattants, ainsi que celui de l’éducation nationale.

    Il est un fait établi qu’au cours de la Transition politique de 2003 à 2006, le RCD-Goma ne sait véritablement pas se renouveler. Cette formation ne sait pas du tout s’adapter au contexte socioculturel ambiant en tant que formation politique. Il ne sait même pas se moderniser. Il ne sait pas orienter son discours idéologique malgré sa transformation en parti politique.

    Cette organisation militaire directement issue de la rébellion armée anti-Kabila ne sait pas non plus conquérir politiquement les autres espaces régionaux du pays. Elle ne sait pas s’ouvrir très largement aux autres bases ethniques en vue de recruter de meilleurs éléments lui permettant de porter haut son idéal et son discours. Elle se mue, plutôt, en porte-parole de la minorité tutsie. Cette attitude de repli sur soi est, surtout, perceptible lors de la mémorable crise de Minembwe, minuscule territoire disputé violemment par les ressortissants banyamulenges aux populations autochtones du Kivu. Pourtant, lors de sa mise en orbite le 2 août 1998, ce mouvement armé rebelle présentait visiblement un visage plutôt pluriel !

    Les tergiversations politiques du RCD-Goma sur la prise militaire de Bukavu (chef-lieu du Sud-Kivu) par un de ses hauts cadres militaires, le colonel Jules Mutebusi, aggravent incontestablement le fossé abyssal avec le reste du pays. Elles accentuent définitivement les suspicions qu’alimente, à profusion, la majorité absolue de la population congolaise. Elles légitiment les appréhensions qu’entretient celle-ci sur ses velléités expansionnistes et ses ambitions ‘‘partitionnistes’’.

    Toutefois, le divorce politique du RCD-Goma d’avec l’ensemble du Peuple congolais est définitivement consommé lorsque son aile dirigeante banyamulenge prend réellement fait et cause en faveur de toutes revendications aussi bien identitaires que foncières du ‘‘Conseil national pour la défense du peuple (CNDP)’’. À la faveur du processus de paix Amani, ce bras armé finit par fondre dans les structures politiques et gouvernementales. Ce mouvement politico-militaire qui dérive en fait du RCD-Goma, est d’ailleurs dirigé par nul autre de ses anciens cadres que le général-pasteur Laurent Nkundabatware Mihigo, dit ‘‘Laurent Nkunda’’.

    Ce chef de guerre tutsi banyamulenge réputé donner énormément du fil à retordre aux autorités politiques et gouvernementales au Nord-Kivu, est depuis cette période trouble l’objet d’un mandat d’arrêt national émis par le pouvoir de Kinshasa. Officiellement, ce seigneur de guerre est séquestré au Rwanda où il s’est, d’ailleurs, certes réfugié. Mais, officieusement, rapporte-t-on, son ombre longiligne a été vue, et ce à maintes reprises, à la base militaire de Kitona et aussi à Kimpese (une localité située à 150 Km de la capitale Kinshasa). À en croire certaines indiscrétions, celle-ci aurait même été aperçue, vue dans cette riche Province pétrolifère du Bas-Congo. Entre autres pendant les effervescentes périodes préélectorale, électorale et postélectorale (2011), signale-t-on.

    Par ailleurs, le RCD-Goma jouant sensiblement la carte de l’ouverture démocratique et le jeu institutionnel de la Transition politique, a bel et bien participé à la présidentielle et aux législatives de 2006. Aussi a-t-il largement, activement, participé aux sénatoriales et aux provinciales. Au cours de ces élections, il a malheureusement mordu la poussière. Il a réalisé ses pires scores politiques.

    Me Azarias Ruberwa Manywa qui était manifestement son porte-étendard, qui défendait pourtant toutes ses couleurs au scrutin présidentiel, a réellement fait piètre figure. Cette formation politico-militaire n’a même pas fait élire un seul ressortissant tutsi nilotique, fût-il munyamulenge ou munyamasisi à la chambre des Représentants (chambre basse de l’Assemblée nationale). Toutefois, à la chambre haute (le Sénat), un de ses plus hauts cadres politiques et administratifs, en l’occurrence Me Moïse Nyarugabo Muhizi, a réussi à faire, heureusement, son entrée triomphale pour une mandature de six ans. Depuis lors, cet avocat n’a jamais remis son mandat en jeu…

    Par ailleurs, les toutes dernières élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011, lesquelles ont réellement fait couler beaucoup d’encre et de salive, voire beaucoup de sang, n’ont pratiquement pas enregistré la présence des candidats du RCD-Goma tout à fait proche de Kigali. Il importe de reconnaître que cette organisation fut pourtant, à une certaine époque révolue, la force militaire la mieux équipée et la mieux entraînée du pays mais aussi une force politique redoutable, incontournable. Toute la question est de savoir les raisons profondes de cette réelle et soudaine ‘‘disparition’’ politique. S’agit-il, en réalité, d’une hibernation préméditée ? Est-ce en fait un repli stratégique délibéré ?

    Par ailleurs, l’aphonie du RCD-Goma doit-elle être effectivement considérée comme un geste relevant pratiquement du hara-kiri politique ? S’agit-il manifestement d’un acte ou d’une opération s’apparentant plutôt à un solde de tout compte dans la vie nationale ? S’agit-il à vrai dire d’une simple reconversion ou réorientation politique ? À ce propos, est-il question d’une recomposition militaire dudit mouvement révolutionnaire ? S’agit-il par contre d’un vrai sabordage politique délibéré et d’une véritable refonte stratégique en d’autres structures politiques et militaires [tels le CNDP ou le fameux M23] ?

    Par conséquent, le RCD-Goma, grand absent ou grand oublié des élections présidentielle et législatives de 2011 ? Quelle mission politique ou militaire s’assigne-t-il dorénavant ? Quel rôle compte-t-il réellement jouer dans les prochains jours, dans les semaines, mois et années à venir au sein de l’espace national ? L’avenir le dira très certainement.

    Cependant, une chose est sûre et certaine, le RCD-Goma entame son démantèlement progressif aux lendemains de la signature du processus de paix Amani de 2008 à Goma (Nord-Kivu). Force est de constater que celui-ci devait sceller définitivement la paix et la concorde dans cette immense région instable qu’est effectivement devenu le grand Kivu. Il devait, donc, logiquement assurer l’intégrité territoriale…

    Toujours est-il que ce mouvement politique et militaire est, de nos jours, définitivement sans âme. Toujours est-il que cette entreprise politique et révolutionnaire qui, au plus fort du conflit armé, s’assigne d’éradiquer l’intolérance en République démocratique du Congo, est à tout point de vue sans substance. Toujours est-il que cette formation qui se fixe de rompre à tout jamais la tyrannie sanguinaire ainsi que l’immobilisme despotique, est apparemment sans vie.

    Toujours est-il que cette entreprise issue directement de la mouvance révolutionnaire de l’AFDL, dont le leitmotiv politique et idéologique consiste à émasculer l’autoritarisme d’un État anachronique et irresponsable, est à vrai dire pratiquement une coquille vide. Pour quelles raisons majeures ? Celle-ci renaîtrait-elle finalement de ses cendres ? De quelle manière cette opération se ferait-elle si jamais cette hypothèse se confirmait sur le terrain politique et national ? Cette organisation politique et militaire a-t-elle encore, concrètement et logiquement parlant, un certain avenir politique et même une certaine assise en République démocratique du Congo ? A-t-elle suffisamment de ressources pour reconquérir un espace national qui lui est définitivement hostile ?

    Le 20 décembre 2011, le mercenaire Joseph Kabila Kabange, un ancien de l’AFDL, prête serment devant un parterre d’invités de marque dont le président zimbabwéen Robert Gabriel Mugabe et l’Ambassadeur belge Johan Swinnen. Ce dernier personnage est, en fait, l’artisan de la proclamation de faux résultats électoraux. Il est la pierre angulaire de la mascarade ayant reporté Kabila au pouvoir en République démocratique du Congo.

    Face à la réelle contestation de légitimité politique entre le général-major Joseph Kabila Kabange dont la réélection à la tête du pays est, à n’en pas douter, sujette à caution et le juriste Étienne Tshisekedi wa Mulumba dont la victoire électorale à la présidentielle du lundi 28 novembre 2011 a été certainement volée grâce à la complicité manifeste des États phares de la Communauté occidentale[xiii], qu’aurait-il pu entreprendre à ce niveau le RCD-Goma, d’ailleurs proche du Rwanda limitrophe ? Ce mouvement politico-militaire aurait-il pu réellement se pencher en faveur du changement politique et démocratique d’ailleurs prôné par le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba de l’UDPS qui fut, à juste titre, son allié et partenaire au sein de l’ASD ? Aurait-il pu, par contre, se prononcer en faveur du général-major Joseph Kabila Kabange dont les origines plus que tutsies rwandaises et tanzaniennes sont, en réalité, un secret de polichinelle ?

    Cette question s’impose sans doute dans la mesure où les chansons populaires exhortent sans équivoque, pendant la campagne électorale, le leader de l’UDPS à retourner Joseph Kabila Kabange au Rwanda pour avoir camouflé ses origines ethniques et tribales. Il sied de souligner que cet État limitrophe est, indubitablement, son pays de naissance et aussi celui de ses parents biologiques dont la réalité est complètement tue. D’autres slogans de campagne électorale poussent le chef de ce mouvement en faveur de la démocratie et de la liberté à extrader le jeune tyrannosaure à la Cour pénale internationale (CPI).

    Face aux enjeux internationaux et nationaux de la République démocratique du Congo, le RCD-Goma aurait-il réellement été, au fil de toute son évolution politique et militaire dans l’espace national, une escroquerie révolutionnaire ? Ce qui est franchement clair et net, cette opposition armée, une fois aménagée dans la capitale Kinshasa dans le cadre de la Transition politique (2003 – 2006), entame très graduellement son retrait de la vie politique. Au cours de cet interstice où les principales forces belligérantes se taillent, à n’en point douter, la part du lion, cette organisation entame sa disparition progressive des radars politiques et médiatiques.

    À partir de cet instant, l’apathie manifestée par ce mouvement révolutionnaire dont la filiation avec l’AFDL ne laissait personne indifférent, donnait, en réalité, l’impression que toute son existence politique voire militaire n’avait plus objectivement de justification à faire valoir. En fait, sur le terrain, celle-ci n’avait plus de raison dès lors que le guérillero postléniniste et poststaliniste Mzee Laurent-Désiré Kabila ne faisait manifestement plus partie de l’équation nationale. Donc, l’atonie du RCD donnait sans nul doute l’impression que toute son entreprise politique et militaire n’avait évidemment plus lieu d’être dès lors que le mobile principal de sa rébellion armée avait totalement disparu du paysage congolais et du décor politique national. À savoir : ‘‘la présence nettement remarquée et imposante de Laurent-Désiré Kabila au plus haut sommet de la République démocratique du Congo’’. Il faut comprendre par ce raisonnement son remplacement violent, dans des conditions sujettes à caution, par son beau-fils, – [a fortiori tutsi rwando-tanzanien] –, Joseph Kabila Kabange’’[xiv].

    Hormis quelques présences symboliques de Me Azarias Ruberwa Manywa dans maintes manifestations politiques et civiles, d’ailleurs ciblées, – tel le congrès de l’UDPS à Limete –, le RCD-Goma disparaît définitivement de l’espace national. Il disparaît avant même de matérialiser sa principale raison d’existence qu’est ‘‘la lutte armée contre la dictature et l’intolérance à la fois politique et idéologique’’. En vérité, cette entreprise révolutionnaire disparaît avant d’atteindre son objectif cardinal, pourtant affiché et réaffirmé dans l’acte fondateur de la fameuse Alliance pour la sauvegarde du Dialogue intercongolais (ASD) : ‘‘l’édification d’un environnement politique libre et juste, digne et tolérant, solidaire et fraternel ; la constitution d’un espace démocratique essentiellement fondé sur le respect scrupuleux des droits humains fondamentaux et des libertés républicaines’’. D’ailleurs, dans le document constitutif de l’ASD, ce parti politico-militaire s’est résolument engagé à concrétiser cet idéal noble et patriotique en République démocratique du Congo en utilisant tous les moyens, sans exception, jusqu’à la victoire finale.

    Or, force est d’admettre que les germes d’une société politique complètement piétinée par une tyrannie macabre, totalement écrasée par un despotisme sanguinaire subsistent toujours en République démocratique du Congo. Ceux-ci subsistent même pendant que ce mouvement politico-militaire est, effectivement, une des composantes essentielles de la Transition politique. Pourtant, les relents de la dictature féroce sont toujours présents au sein de la Nation depuis l’élection présidentielle fort controversée de 2006. Y compris celle sensiblement violente de 2011. Le régionalisme, le népotisme et l’intolérance sont toujours présents au sein de la Collectivité publique totalement bâillonnée, visiblement prise en otage par le général-major Joseph Kabila Kabange et sa meute d’artisans et de courtisans.

    À ce portrait peu flatteur du régime Kabila s’ajoutent des massacres de masse, des viols de femmes, l’embrigadement de très jeunes enfants, la transformation littérale du pays en zone de non-droit. De nos jours, rien n’a vraiment changé. C’est absolument du pareil au même ! Alors, à quoi le RCD-Goma pro-Rwanda a-t-il réellement servi ? En d’autres termes, quel a vraiment été son principal objectif ?

    Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que l’UDPS se fait mitrailler et bâillonner, sans autre forme de procès, par le pouvoir politique et militaire incarné par Joseph Kabila Kabange dont l’illégalité et l’illégitimité sont, d’ailleurs, en réalité indiscutables, irréfutables, sur le plan démocratique. Dans cette partie déséquilibrée où les violations massives de droits humains fondamentaux et de principes démocratiques et républicains, couvertes par de puissants intérêts extérieurs, sont à n’en point douter monnaie courante, le RCD-Goma choisit définitivement de se taire. Pourquoi ? Qu’est-ce qui justifie vraiment son manque de réactivité politique dans ces circonstances certes exceptionnelles où l’unité politique de l’État et la cohésion sociale de la communauté nationale sont pratiquement en jeu ? Qu’est-ce qui explique un tant soit peu sa léthargie politique ?

    Or en 2006, cette organisation politique et militaire avait adopté le même comportement silencieux lorsque, en guise de contestation des résultats électoraux, les affrontements armés ont violemment éclaté entre Jean-Pierre Bemba Gombo et Joseph Kabila Kabange. En 2011, cette formation armée directement issue de l’AFDL historique n’hésite pas à afficher clairement la même attitude. Par conséquent, cet abandon manifeste de l’UDPS par le RCD-Goma doit-il être interprété, en vérité, de neutralité politique ? Qui ne dit mot consent, dit-on ! À cet effet, le lourd silence de ce mouvement politique et militaire est-il indéniablement coupable ? Devrait-on l’accuser sans retenue de non-assistance à peuple en danger ? Cela est d’autant plus vrai que, lorsque les agressions physiques ou verbales visaient principalement, directement les communautés banyamulenge ou banyamasisi, cette formation n’hésitait pas à monter immédiatement au créneau pour les défendre politiquement.

    Bizarrement, concernant le conflit meurtrier au Grand Kasaï, lequel oppose violemment les autorités politiques, administratives et gouvernementales à une partie importante des Citoyens, le RCD ne se manifeste point. Il importe de mentionner que dans ce conflit, le pouvoir politique incarné par Joseph Kabila Kabange et certains anciens membres de l’AFDL dont est directement issu le RCD-Goma, massacre sa propre population. Pourtant, ces accrochages violents entre les deux camps auraient normalement dû l’interpeller au point même de le positionner en force médiatrice, en tant que principal défenseur des peuples opprimés, écrasés de la République démocratique du Congo (RDC). Ne serait-ce que pour [dé]montrer sa vision des enjeux nationaux ! Rien de tout cela.

    Finalement, pour qui roule-t-il le RCD-Goma pro-Rwanda ? Pour Joseph Kabila Kabange qui est effectivement un sujet tutsi rwandais dont les origines ethniques et tribales ont, d’ailleurs, été dévoilées par cette formation chère au Me Azarias Ruberwa Manywa[xv] ? Pour le fameux CNDP de Laurent Nkundabatware Mihigo sabordé en Mouvement du 23 mars (M-23) ? Pour l’UDPS ou le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba qui promeut littéralement la paix et la sécurité, la démocratie et la liberté de la Nation, la dignité et la justice, l’Union politique du territoire  national ? Pour le Peuple congolais pratiquement victime d’un pouvoir prédateur et sanguinaire ?

    Ce qui est clair et nettement irréfutable, d’anciens cadres politiques et administratifs du RCD-Goma pro-Rwanda entourent voire supportent, de nos jours, le mercenaire Joseph Kabila Kabange. Il s’agit d’Alexis Thambwe Mwamba, Lambert Mende Omalanga, Tryphon Kin-Kiey Mulumba.  Ceux-ci l’accompagnent dans sa macabre volonté d’extermination de la population congolaise et dans celle éhontée de dilapidation des biens publics. Hormis Azarias Ruberwa Manywa (membre d’un gouvernement illégitime) et Moïse Nyarugabo Muhizi (membre d’un sénat illégitime et illégal), les personnalités politiques ci-dessus citées ont, néanmoins, cette particularité et cette singularité d’avoir servi fidèlement un autre tyran de sinistre mémoire et à plus forte raison massacreur du Peuple congolais. Il s’agit du Maréchal-despote ‘‘Mobutu Sese Seko du Zaïre’’.

    Ce qui est absolument clair et net, les anciens supplétifs du RCD-Goma pro-Rwanda[xvi], ont réellement donné un coup de main décisif à Joseph Kabila Kabange pour être réélu. Tous ces mercenaires à la solde du Rwanda ont naturellement forcé les électeurs à voter en faveur du chef de l’État sortant lors de l’élection présidentielle de 2011. Il y a lieu de relever que ce scénario similaire de ‘‘prise en otage’’ des votants s’était déjà produit en 2006 au grand Kivu lorsque les différentes forces négatives qui pullulent, essaiment et sèment la violence physique et la terreur aveugle dans cette région martyre – [Maï-Maï, FDLR, CNDP] – ont complètement vicié, pollué, le scrutin présidentiel. En effet, celles-ci se sont improvisées– au vu et au su de tout le monde – superviseur de bureaux de vote dans l’Est du pays.

    Cette supervision électorale, d’ailleurs décriée, s’est opérée sans pour autant que toutes ces sectes sanguinaires et terroristes bénéficient réellement du mandat légal et officiel dûment délivré par le pouvoir électoral organisateur[xvii]? Il n’en demeure pas moins vrai que la seule présence intimidante desdites forces négatives dans les centres de vote a en réalité contraint l’ensemble des électeurs de cette région à procurer sans détour leurs suffrages populaires à Joseph Kabila Kabange et ce aux dépens de l’affairiste Jean-Pierre Bemba Gombo. D’ailleurs, au cours d’une entrevue accordée en marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), en septembre 2007, au journaliste indépendant américain Jackson Wilson, Joseph Kabila Kabange a évidemment confirmé toute cette information sur l’utilisation des groupes rebelles dans le processus électoral.

    Ainsi, une telle information certes inquiétante a entamé l’appréciation de la crédibilité et de l’intégrité du processus démocratique dans la mesure où la liberté de voter, en tant qu’acte civique et responsable, a été visiblement bafouée. Par ailleurs, en vue de mettre en lumière son implication dans cette mascarade électorale de 2006 et, par conséquent, déterminer sa responsabilité manifeste, ce chef de l’État dont l’élection présidentielle fut entachée de fraudes et d’irrégularités avérées, à une échelle déjà insoupçonnée à cette époque, n’hésita pas à renchérir, à déclarer du même souffle : ‘‘On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs’’. Ce qui dénota, en réalité, toute sa volonté malsaine de tricher et de saboter l’expression politique et démocratique du Souverain primaire.

    Force est de reconnaître que dès 2006, le seigneur de guerre ‘‘Bosco Ntanganda’’, alias Terminator, fut nettement placé sous le coup d’un mandat d’arrêt international[xviii]. Celui-ci fut, d’ailleurs, délivré par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité[xix]. Ce tribunal pénal international le suspectait d’avoir enrôlé de force des enfants soldats. Cependant, le gouvernement de Kinshasa refusa de le livrer à cette juridiction pénale internationale dans la mesure où il participait activement, aux côtés des forces onusiennes (MONUSCO), au démantèlement des poches de résistance et des bases arrière servant stratégiquement de zone de repli aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)[xx]. À vrai dire, toute la question est de savoir pourquoi et comment l’ONU tolérait une telle coopération armée, surtout, avec un individu, pourtant, officiellement recherché par la justice internationale.

    Par conséquent, il revient strictement au Secrétaire général de l’ONU de l’époque, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, d’y répondre. Il appartient, surtout, à son Envoyé spécial et, à plus forte raison, Représentant de la Mission d’observation des Nations unies pour la stabilité institutionnelle de la République démocratique du Congo (MONUSCO), l’Ambassadeur honoraire américain Roger Meece, d’éclairer la lanterne de l’opinion publique aussi bien internationale que nationale, de s’expliquer. Aussi appartient-il plus particulièrement et plus singulièrement au Conseil de sécurité de l’ONU, spécifiquement aux cinq membres permanents, d’apporter sans tarder et sans tergiversations des éclaircissements sur cet impair politique, sur cette supercherie diplomatique.

    Joël Asher Lévy- Cohen

    Journaliste indépendant

    www.joelasherlevycohen.com

    www.joelasherlevycohen.over-blog.com


    [i]Le secrétaire général de l’AFDL Deogratias Bugera, le ministre des affaires étrangères Bizima Karaha, le chef d’état-major général de l’AFDL James Kabarebe, les avocats Azarias Ruberwa Manywa et Moïse Nyarugabo Muhizi.

    [ii]Le Lieutenant Jean-Pierre Ondekane, le commandant Sylvain Mbuki, le commandant Dieudonné Kabengele, le ministre de l’information du Maréchal Mobutu, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, Alexis Thambwe Mwamba, Ashila Pashi Tshibwabwa.

    [iii]Le Pr Ernest Wamba dia Wamba, Lambert Mende Omalanga.

    [iv]Le Dr Émile Ilunga.

    [v]Le Pr Ernest Wamba dia Wamba.

    [vi]Arthur Z’Ahidi Ngoma.

    [vii]Roger Lumbala, Kazadi Nashanla Babandoa.

    [viii]Rassemblement congolais pour la démocratie/Mouvement de libération.

    [ix]Mouvement de libération du Congo.

    [x]Rassemblement congolais pour la démocratie/National.

    [xi]Le Dialogue intercongolais prévu par l’Accord de cessez-le-feu Lusaka a été conçu dans le but de renverser politiquement le régime controversé de Mzee Laurent-Désiré Kabila. Dès l’assassinat de ce chef de l’État autoproclamé de la République démocratique du Congo, la communauté occidentale s’est résolue à saboter coûte que coûte ce volet politique du protocole d’Accords de Lusaka dans la mesure où son pion agissant sournoisement dans le cœur du système, Joseph Kabila Kabange, l’a immédiatement succédé dans des conditions fort nébuleuses, et ce avec la triple complicité africaine (Angola, Zimbabwe et République Sud-Africaine).

    [xii]Pour garantir toute son efficacité, la nouvelle entente résultant de la seconde phase des Assises politiques intercongolaises à Pretoria (2002) et à Sun City (2003) se devait forcément et logiquement d’intégrer toutes les forces belligérantes, toutes les organisations de l’Opposition politique et démocratique, ainsi que toutes les forces vives de la Nation et tous les acteurs de la Société civile.

    [xiii] La Belgique, l’Union européenne (UE) et les États-Unis d’Amérique ont joué un rôle nocif dans cette joute électorale. Le peuple congolais paye, aujourd’hui, les effets de leur soutien au régime mercenaire de Joseph Kabila Kabange sous forme de violations criardes des droits fondamentaux de la personne humaine et de confiscation brutale de la démocratie.

    [xiv]Laurent-Désiré Kabila est décédé le 16 janvier 2011 des suites d’assassinat programmé par l’establishment occidental.

    [xv]Le vice-président du RCD-Goma pro-Rwanda, le commandant Jean-Pierre Ondekane, devenu entre-temps général-major des FARDC et ministre de la défense à la faveur de l’AGI, a confirmé dans la foulée du DIC les origines tutsies rwandaises de Joseph Kabila Kabange.

    [xvi] Ce sont des soudards qui ont effectivement grossi les rangs du CNDP du général-pasteur Laurent Nkundabatware Mihigo, dit ‘‘Laurent Nkunda’’. L’on pourrait nommer ‘‘Bosco Ntanganda’’ de Force patriotique de libération du Congo (FPLC).

    [xvii]En l’occurrence deux institutions politiques et citoyennes réellement corrompues : la Commission électorale indépendante [CEI] présidée par le très controversé Abbé Apollinaire Malu-Malu Muholongu en 2006 et la fameuse Commission électorale nationale indépendante [CENI] dirigée par le pasteur méthodiste Daniel Ngoy Mulunda en 2011).

    [xviii] Ce chef de guerre tutsi rwandais fut, dans l’entretemps, élevé au rang de général au sein de l’armée nationale congolaise (FARDC), à la faveur du processus politique de paix ‘‘Amani’’,

    [xix]Bosco Ntanganda, alias ‘‘Terminator’’, est aujourd’hui sous les verrous. Il est un justiciable de la CPI.

    [xx] Il s’agit de la branche armée de la rébellion hutue rwandaise accusée de génocide de 1994 au Rwanda.

  • Les Albinos sont des Êtres humains

    Les Albinos sont des Êtres humains

    ‘‘La Porte Albinos est là dans l’ombre. Elle efface pas à pas tout ce qui m’épouvante encore et me fait pleurer dans l’éblouissement de ses gongs de feu.’’

    André Breton, Poisson soluble (1924), Édition Gallimard, Coll. Poésie, 1996 (ISBN 2-07-032917-8), Partie 26, p. 104 – Prose poétique

    Par Joël Asher Lévy-Cohen *

    -Dans les ‘‘Dix paroles de la Torah[i]’’ consignées dans les Tables de la Loi confiées par ‘‘Hashem’’ au prophète Moshe, d’ailleurs sous forme de prescription ou ordonnance, il est formellement ‘‘interdit’’ de tuer[ii]. C’est-à-dire : ‘‘il est strictement défendu à l’Être humain créé à l’image de D.ieu d’ôter la vie d’une autre personne, – également créée à l’image de D.ieu – qui est, par conséquent et par définition, son semblable’’. En d’autres termes, tuer son semblable, son prochain. C’est, par essence, se trucider. En réalité, le fait de se tuer soi-même, donc le fait de s’ôter la vie, est normalement défini ou qualifié en langage scientifique de ‘‘Suicide’’.

    En effet, tuer un individu équivaut, sur le plan purement spirituel, au fait de lui ôter cette graine spirituelle que ‘‘Hashem’’ a, très divinement, plantée en chacun de nous. À savoir : la ‘‘Vie’’. La Vie est, d’abord et avant tout, l’Esprit de D.ieu qui se manifeste profondément en nous en tout temps et sous diverses formes. C’est, en fait, l’Énergie qui nous relie, directement, à l’Éternel.

    Donc, tuer un Être humain équivaut au fait d’éteindre cette Énergie vitale. C’est, par définition, rompre définitivement tout lien physique et matériel avec l’Éternel. Cela est d’autant plus vrai que l’Humain est composé de [deux] éléments fondamentaux. L’un est spirituel (Énergie ou Esprit de D.ieu) et l’autre est matériel (il est symbolisé sur le plan physique par le sang qui coule dans nos veines, irrigue tous nos organes vitaux[iii]).

    C’est donc dans le sang que se cache ou se loge indéniablement l’Esprit ou l’Énergie divine. Rappelez-vous, à cet effet, l’histoire édifiante de Caïn et Abel relatée de façon poétique, métaphorique, dans la Bible lorsque l’Éternel D.ieu répond directement à Caïn qui vient d’éliminer physiquement son frère de même sang Abel : ‘‘Qu’as-tu fait ? Le sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi[iv]’’. En d’autres termes, tuer, c’est faire mal à Hashem. Tuer signifie perturber la quiétude de l’Eternel. Tuer veut dire perturber l’Esprit de D.ieu. En somme, c’est simplement tuer D.ieu le Créateur de la vie. C’est provoquer le chaos dans l’œuvre de la Création divine car D.ieu a besoin de tous en tant qu’associé ou collaborateur à la construction de son édifice gigantesque qu’est la Nature, à l’édification (à l’accomplissement de son œuvre grandiose) qu’est l’Univers.

    Dans le monde visible fait de matière, assujetti aux limites et contingences du temps et de l’espace, l’acte de tuer – l’acte de supprimer la vie – se réduit substantiellement au fait d’empêcher son semblable d’assurer sa descendance. Cela est d’autant plus vrai que la vie se perpétue normalement par la descendance. En l’occurrence, la progéniture conçue par le produit de la Création divine qu’est l’être humain. Ce qui revient à dire que l’acte de tuer est, en soi, une contravention de la loi divine en ce sens qu’il met un terme définitif à la procréation, qu’il interrompt abruptement la chaîne continue du processus de Création.

    Force est de reconnaître que cette norme divine ordonne pratiquement à l’Humain de procréer. Celle-ci l’enjoint outre mesure de se massifier. Cette prescription divine que l’Être humain se doit d’observer est, d’ailleurs, référencée par le premier Livre de la Genèse lorsque ‘‘Hashem’’ s’adresse directement au Patriarche Noah et à toutes ses descendances en ces termes : ‘‘Et vous, soyez féconds et multipliez. Répandez-vous sur  la terre  et  multipliez  sur  elle[v]’’.

    Par voie de conséquence, tuer son semblable ou son prochain, c’est non seulement se trucider[vi] mais également tuer l’Esprit de D.ieu manifesté en chacun de nous sur le plan spirituel. Sur le plan physique et matériel, c’est en fait tuer à la base le groupe social auquel on appartient. Cet acte de privation consiste, à vrai dire, à empêcher sa Communauté de se massifier. C’est, en vérité, la priver de toute possibilité d’assurer sa permanence aussi bien dans le temps que dans l’espace. C’est, sans autre forme de procès, la priver de tout moyen, donc de toute force, de toute puissance, d’assurer sa reproduction en tant que Communauté vivante appelée à se perpétuer au sein de l’univers physique et matériel.

    Cette vision spirituelle témoigne inlassablement du caractère précieux et privilégié de la Vie aux Yeux sanctifiés de ‘‘Hashem’’. En effet, tout acte de semence de la Vie se veut, par définition, une manifestation de l’Amour divin. Par extension, tout acte de protection de la Vie se veut, par essence, une manifestation continue de son Énergie. La vie est ici comprise comme l’absence de rupture avec ce lien indissoluble qu’est l’Esprit de D.ieu.

    Sur le plan à la fois moral et intellectuel, l’acte de tuer un Être humain correspond au fait de tuer l’harmonie. Cela équivaut au fait de porter atteinte à la paix et la sécurité aussi bien de l’individu que de la Collectivité humaine. C’est-à-dire : le fait d’attenter à l’existence du Groupe social. C’est rompre coûte que coûte les liens de solidarité et de fraternité qui soudent très fermement la Communauté. En d’autres termes, tuer un semblable ou son prochain signifie, en vérité, rompre brutalement la concorde ou la sécurité. C’est-à-dire : ‘‘Rompre l’équilibre harmonieux qui fonde, en substance, la Collectivité’’.

    Toutefois, au regard des lois divines, tuer son prochain ou son semblable s’avère un acte de rébellion à l’autorité sainte de ‘‘Hashem’’. C’est le fait de prendre en aversion l’Éternel D.ieu Tout-Puissant et Tout-Miséricordieux qui est, par essence, la Vie ou l’Esprit, donc l’Énergie qui vivifie l’Être humain et l’Univers.

    Dans le cas plus que malheureux voire préoccupant des Albinos, d’ailleurs devenus objet [non plus de simples quolibets] mais ce qui est surtout inquiétant [de chasse meurtrière] de la part de leurs congénères, il sied de  relever que l’Albinisme est en soi une tare génétique. Cette déficience s’avère une des particularités biologiques des espèces vivantes. Celle-ci est par nature héréditaire, par conséquent transmissible de génération en génération. Elle touche autant des mammifères et des reptiles que des oiseaux et des amphibiens. Par conséquent, cette maladie a fortiori génétique qui se caractérise pratiquement par l’absence peu ou prou de la mélanine, concerne, bien entendu, l’ensemble des Êtres humains du monde entier, indépendamment de leurs localisations respectives.

    Il convient de souligner que dans bon nombre de pays du continent négro-africain, notamment des États d’Afrique orientale tout comme australe, la situation de nos chers Albinos est fortement dramatique. En effet, ceux-ci sont visiblement l’objet de massacres génocidaires. Ils sont réellement pourchassés comme du gibier parce que des croyances sordides nourries par la résurgence de l’anthropophagie d’une autre époque leur prêtent, sans concession et sans retenue, des vertus magiques.

    Pour les adhérents de ce type de cannibalisme version africaine, les os des Albinos imbibés de potions concoctées par des druides indéniablement dépourvus de toute compassion humaniste ouvrent d’immenses possibilités d’amasser à la vitesse de l’éclair du tonnerre des fortunes colossales. Ces carnassiers à la peau humaine qui font nettement fi de l’idéologie du travail s’appuyant substantiellement sur la notion de l’effort et de l’intelligence, sont convaincus qu’ils sont destinés à l’appropriation des richesses considérables dont la taille dépasse fort sensiblement la masse du trou noir de notre galaxie. Cette croyance aussi bien sordide que répugnante pourrait, d’ailleurs, se résumer à ce proverbe oh ! Combien significatif attribué à Paul Éluard : ‘‘Un Albinos ne fait pas le beau temps’’.

    En effet, l’absence de la mélanine destine quotidiennement les Albinos au billot. Elle les expose littéralement à la potence décrétée par des individus déshumanisés ainsi que des féticheurs cupides dont la seule religiosité se réduit au culte du macabre et à l’expression du sordide. Devant un tel spectacle, un Humain digne de ce nom ne peut que manifester toute son indignation et surtout crier sa désapprobation face à des pratiques d’un autre âge.

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

    joelasherlevycohen.over-

    [i] C’est le Décalogue. Il est communément connu sous le label de ‘‘Dix commandements’’.

    [ii] Exode 20 : 13.

    [iii] Dans le langage commun, l’acte de tuer correspond symboliquement au fait de ‘‘Verser le sang humain’’. Et, par voie de conséquence, ‘‘Verser le sang’’ est défini humainement comme un acte attentatoire à la vie. C’est purement et simplement une atteinte à l’Esprit de D.ieu si l’on se place de ce point de vue sur le plan spirituel.

    [iv] Genèse : 4 : 10.

    [v] Genèse 9 : 7. ‘‘L’absence de fécondité et de procréation immédiatement est associée à la mort’’.

    [vi] Le fait de se suicider pour avoir brisé son miroir, son propre reflet qu’est l’autre, son semblable ou son prochain.

    [1] C’est le Décalogue. Il est communément connu sous le label de ‘‘Dix commandements’’.

    [1] Exode 20 : 13.

    [1] Dans le langage commun, l’acte de tuer correspond symboliquement au fait de ‘‘Verser le sang humain’’. Et, par voie de conséquence, ‘‘Verser le sang’’ est défini humainement comme un acte attentatoire à la vie. C’est purement et simplement une atteinte à l’Esprit de D.ieu si l’on se place de ce point de vue sur le plan spirituel.

    [1] Genèse : 4 : 10.

    [1] Genèse 9 : 7. ‘‘L’absence de fécondité et de procréation immédiatement est associée à la mort’’.

    [1] Le fait de se suicider pour avoir brisé son miroir, son propre reflet qu’est l’autre, son semblable ou son prochain.

  • Qui est réellement Congolais ?

    Qui est réellement Congolais ?

    Qui est réellement Congolais ?

    ‘‘Notre vraie nationalité est l’Humanité’’

    Herbert George Wells, The Outline of History

    Par Joël Asher Lévy-Cohen *

    -Depuis le mois de septembre 1996, la majestueuse République démocratique du Congo, fort connue pour ses fabuleuses richesses tant naturelles et minérales que précieuses et stratégiques, vit de façon permanente sous le régime draconien et mortifère de violence armée. Cet État ‘‘souverain’’ et ‘‘indépendant’’ sis au cœur du Continent africain et de la région des Grands Lacs est, en effet, confronté à des guerres de prédation économique, d’ailleurs alimentées par des puissances occidentales d’extraction anglo-saxonne. À vrai dire, l’objectif primordial de ces conflits armés artificiellement provoqués et entretenus est la captation brutale de toutes ses ressources matérielles nationales.

    Aussi ce pays connaît-il, de manière récurrente, des guerres d’extermination de toute sa population autochtone dont le leitmotiv s’avère la déflagration du tissu national. Mais, le véritable but poursuivi par différents acteurs sur le terrain, fussent-ils pays agresseurs, mercenaires locaux ou soudards étrangers, sponsors internationaux des belligérants, se réduit indéniablement à l’effondrement de l’État-Nation. Il se réduit à l’affaissement de la ‘‘Souveraineté de la Nation’’, à l’abattage du pouvoir national en tant que rempart à la spoliation matérielle du pays, à l’exploitation éhontée de ses richesses et la destruction de ses ressources humaines.

    Cette perspective destructrice du Joyau congolais par de puissants intérêts extérieurs a suscité un mouvement de colère nationale qui a, sans doute, débordé hors des frontières étatiques. Ce cri de colère intérieure a naturellement trouvé écho au sein d’une Diaspora quoi que éclatée, émiettée, disparate. Celle-ci entend, dorénavant, jouer le rôle de gardien du temple et de sauveur d’un pays somme toute déliquescent, dont les chances de survie tiennent plus de la Providence divine que de la farouche volonté de ses propres enfants.

    C’est dans ce contexte de mobilisation générale au profit d’un Congo moribond, humilié et dépecé par des rapaces et charognards de tous ordres que la question lancinante de la Citoyenneté et de la Nationalité détenue par des dirigeants politiques, administratifs et gouvernementaux est naturellement posée. Force est de reconnaître que, en raison du traumatisme national d’ailleurs provoqué par ces conflagrations armées récurrentes, celle-ci est l’objet de débats autant violents que surréels. En effet, les Congolais qui ont, sans l’ombre d’un doute, perdu tout repère autant politique et idéologique que culturel et historique, assistent pratiquement ‘‘impuissants’’ – cela depuis une vingtaine d’années – au bradage de la Nationalité de leur cher et beau pays.

    Cette liquidation délibérée ou inconsciente de la Nationalité congolaise que la Diaspora remet violemment à l’ordre du jour et sur la table à propos des dirigeants politiques aux origines floues, à qui on impute à tort ou à raison la spoliation de l’État et à qui incombe l’éclatement de la Nation, dérive fort logiquement du phénomène de l’absence de l’État. Aussi découle-t-il de l’inexistence manifeste de l’administration publique. Il importe de mentionner que ce double phénomène destructeur du pays remonte pratiquement aux années ‘‘tyranniques’’ du Mobutisme nationaliste et conquérant. Ce qui paraît, tout à fait, paradoxal. Entre autres pour un régime politique et militaire qui, par essence, se voulait, au cœur de l’Afrique et du monde nègre, hyperfort et surtout hypercentralisé.

    Cela est d’autant plus vrai que, sous la présidence ‘‘autocratique’’ du Maréchal-pillard Mobutu Sese Seko du Zaïre, la Nationalité zaïroise se monnayait aisément au coin de la rue. Pourtant censée normalement conférer à un Citoyen des droits et des obligations au sein de la Collectivité publique, la carte d’identité nationale se négociait à prix d’or dans des officines de l’État. C’est, d’ailleurs, au cours de cette période où la vénalité publique est érigée en mode de gouvernement, en modèle politique et administratif, que bien des étrangers, ayant immigré au Zaïre, ont acquis de façon irrégulière la nationalité zaïroise. Bien entendu avec la complicité manifeste des autorités de l’État.

    Sans compter que, pour survivre à la crise socioéconomique, certes, imposée par l’élite dirigeante, les Zaïrois imitant d’ailleurs à la perfection leurs propres autorités politiques ou administratives et gouvernementales devenues pour la circonstance des négociants des biens de l’État ont marchandé, à leur tour, la carte d’identité nationale. Ces derniers se sont improvisés autorités de l’état civil dans leurs lieux de résidence. Ils ont même vendu sur des étals des marchés ouverts au grand public des actes d’état civil. Avec cette qualité pourtant usurpée, ils n’ont pas hésité à proposer à n’importe qui certificats de naissance ou actes de mariage. Y compris certificats de décès.

    Pour couronner le tout, des certificats des écoles primaire et secondaire, des diplômes académiques trouvaient aisément preneur dans ces lieux de marchandage atypiques. Cette nouvelle occupation permettait assurément aux nombreux laissés pour compte du Mobutisme triomphant de nouer les deux bouts du mois. Ainsi leur permettait-elle de faire face aux rigueurs de la politique de rétention des salaires instituée par le Mouvement populaire de la révolution (MPR) pour affamer les fonctionnaires de l’État-Parti et, par voie de conséquence, détruire leurs familles respectives !

    Il sied de noter que ce bradage de la Nationalité congolaise s’est aggravé depuis la chute brutale de la ‘‘tyrannie mobutiste’’ par le guérillero postlumumbiste et postnationaliste Laurent-Désiré Kabila. En effet, le régime de ce soudard postléniniste et poststaliniste a attribué à l’emporte-pièce la nationalité congolaise à des ethnies tout entières ou à des groupes d’individus. Le pouvoir autant [liberticide] que [démocraticide] de Joseph Kabila Kabange ne fait pas non plus exception. À la tête de l’État congolais depuis le 26 janvier 2001, ce mercenaire tutsi rwando-tanzanien, répondant au nom de ‘‘Joseph Hyppolite Kanambe Kazembere M’Twale Christopher’’, a rapidement intégré une kyrielle de commis étrangers[i] au sein des appareils politique, administratif voire sécuritaire de l’État à la faveur de la fameuse Transition politico-militaro-maffieuse de 2003 à 2006.

    Puisqu’il est question de réhabiliter cette Nationalité congolaise pratiquement vidée de sa substance, manifestement liquidée par des autorités politiques, administratives et gouvernementales, que pourrait-il véritablement signifier aujourd’hui ‘‘le fait d’être Congolais’’ ? En d’autres termes, qu’est-ce que cela implique réellement d’être congolais ? Être congolais veut-il dire être né d’un ou des parents essentiellement congolais ? Veut-il dire être strictement issu des ethnies vivant physiquement sur le sol du territoire national de la République démocratique du Congo telles que répertoriées par le Colonisateur belge à la fin du XIXe siècle ?

    Il est un fait établi qui ne souffre d’aucune contestation voire interprétation. Au regard de la légalité ambiante, donc l’ordonnancement juridique [la Constitution de Liège du 18 février 2006][ii], la Nationalité congolaise est ‘‘une’’ et ‘‘exclusive’’. En d’autres termes, le fait de détenir concurremment avec la nationalité congolaise une citoyenneté étrangère entraîne ipso facto la radiation de la nationalité congolaise. Par voie de conséquence, la réclamation ou l’usage d’un passeport autre que congolais oblitère automatiquement et systématiquement la revendication de la nationalité congolaise. Donc, pour bénéficier sans anicroche de la nationalité congolaise, il faut impérativement renier la citoyenneté étrangère détenue au moment de l’intégration à la Nation congolaise. Voilà ce que dit le principe général du droit congolais en matière de détention de la nationalité congolaise ou inversement de la réclamation de la Citoyenneté étrangère.

    Toutefois, est-on simplement congolais lorsque l’on détient un document administratif disposant que l’on appartient à la grande famille congolaise ? Est-on congolais lorsque l’on est, certes, membre d’une ethnie vivant physiquement en République démocratique du Congo ? Dans ces conditions, qu’en est-il réellement des ethnies à cheval sur deux ou trois pays frontaliers parmi lesquels figure la République démocratique du Congo ? En d’autres termes, quand est-on vraiment congolais ?

    Sur le terrain de la Morale humaniste et des principes universels, l’on appartient, certes, à un pays lorsqu’on l’aime sincèrement et lorsqu’on est surtout disposé à travailler pour lui. On est citoyen à part entière d’un pays lorsqu’on est vraiment disposé à participer à son essor tant politique et économique que social et culturel. On est citoyen d’un pays lorsqu’on est même prêt à mourir pour lui en cas d’agression armée. Dans ce domaine, le plus bel exemple contemporain demeure celui du stratège révolutionnaire argentin Ernesto Rafael Guevara de la Serna, dit [Che].

    En effet, après sa rencontre instructive et déterminante avec Fidel Alejandro Castro Ruz à Mexico (Mexique), ce médecin de formation n’a pas hésité, un seul instant, à se mettre volontairement au service de la libération nationale du Peuple cubain. À cette époque, celui-ci était écrasé comme un ver de terre par la dictature de Rubén Fulgencio Batista y Zaldívar. De son propre gré, l’immortel Ernesto Che Guevara s’est engagé militairement aux côtés des guérilleros cubains pour démanteler un régime qui opprimait leurs droits fondamentaux et libertés publiques, pour bâtir un pays à l’aune de leurs espérances.

    C’est aussi l’exemple de l’Espagnol Manuel Valls, originaire de Barcelone (Catalogne). Cet ancien Premier ministre de François Hollande avait choisi de servir fidèlement la France et le Parti Socialiste avant de devenir réellement Français. L’on peut également mentionner les cas notables des artistes-musiciens, telle Myriam Makeba de Swaziland, tel Johnny Clegg (le fameux Zulu blanc du groupe Savuka) de Grande-Bretagne. Ceux-ci sont, naturellement, devenus des sujets sud-africains après le démantèlement du régime ségrégationniste de Pretoria en 1990 pour avoir farouchement combattu l’Apartheid par la chanson, le militantisme musical et l’engagement socioculturel.

    À cet égard, les exemples de [Che] Enesto Rafael Guevara de la Serna, Myriam Makeba et Johnny Clegg rappellent incessamment que l’appartenance à une Nation ne se limite pas uniquement à la détention d’un document administratif ou l’appartenance à une ethnie. Ils rappellent pertinemment que l’appartenance à une Nation est plutôt un état d’esprit. En effet, celui-ci conduit, par sa force, un être humain qui croit très certainement et très fermement en l’humanité, à prendre sans hésiter la défense de l’opprimé (la veuve et l’orphelin).

    Cet état d’esprit pousse un individu apôtre de la paix et de la justice, soldat de la liberté et artisan de la dignité humaine à défendre sans concession un pays écrasé au nom des droits humains fondamentaux, des valeurs humanistes et des principes universels. Aussi le pousse-t-il à participer activement, donc positivement au rayonnement du pays dans lequel il vit en permanence. Un tel esprit peut se traduire concrètement par la construction des écoles, des hôpitaux, donc par les nombreuses opportunités offertes généreusement aux Citoyens d’une Collectivité publique.

    Au niveau international, l’exemple instructif de l’Albanaise Anjezë Gonxhe Bojaxhiu, en religion ‘‘Mère Teresa’’, devenue indienne, est des plus pertinent ou des plus éminent. En Afrique du Sud, Joe Slovo, devenu ministre de logement sous la présidence de Nelson Mandela en 1994, était d’origine lituanienne. Ce Juif des Pays baltes, né le 13 mai 1926 à Obeliai (Lituanie) et installé dès l’âge de huit ans en Afrique du Sud, n’a nullement hésité à troquer les habits de révolutionnaire pour défaire le régime d’Apartheid.

    Sur le terrain purement congolais, bon nombre d’étrangers se sont illustrés au point de porter dans leurs cœurs les couleurs la République démocratique du Congo, mieux que les enfants du pays. Dans ce registre, se sont, en réalité, distingués les Révérends Pères Léon de Saint-Moulin et Pierre Lecuit de Charleroi pour leur contribution inestimable et remarquable dans le domaine stratégique de l’enseignement et de l’éducation nationale. C’est aussi le cas mémorable de Pierre Jacques Chaloupa d’origine française, portugaise et grecque pour sa vaillante lutte politique et son combat démocratique en faveur d’un État prospère et développé, juste et pacifique, libre et digne. En raison de leur amour sans faille de la République démocratique du Congo, toutes ces personnes précitées sont des Congolais à part entière.

    Leur nationalité congolaise ne souffre d’aucune contestation d’autant plus qu’en vertu des accords de Lusaka (Zambie) des 30, 31 juillet et 31 août 1999, est congolais tout individu dont les groupes ethniques étaient physiquement présents sur le territoire du pays lors de son accession à la souveraineté internationale et à l’indépendance nationale en 1960. À cette époque, vivaient au Congo bon nombre de communautés étrangères venant de divers horizons culturels. il y avait sûrement des Belges wallons et flamands, des Portugais, des Grecs, des Italiens, des Polonais, des Français, des Indiens, des Allemands, des Tchèques, des Chinois, des Sénégalais, des Maliens, des Togolais, des Guinéens, des Libériens, des Sierra-Léonais, des Malawites, des Rwandais, etc.

    Cette riche diversité des peuples et, par conséquent, des cultures démontre, d’ailleurs, à quel point la République démocratique du Congo est, par définition, dès sa naissance, une terre d’accueil et d’ouverture. Elle n’est pas du tout un pays isolé et refermé sur lui-même. C’est un État profondément ouvert à toutes les influences de la planète, fussent-elles politiques et idéologiques, économiques, sociales et culturelles. À cet effet, elle compte bien garder cette spécificité de mosaïque culturelle et raciale. Cette vision d’un Congo défini comme un kaléidoscope culturel et racial est, d’ailleurs, portée au plus haut point par le premier ministre nationaliste et panafricaniste Patrice Emery Lumumba surtout lorsqu’il déclare ouvertement, publiquement, aux lendemains de la proclamation de l’indépendance nationale en 1960 : ‘‘Les Belges, les Flamands et les Européens qui resteront avec nous, travailleront avec nous. Ils seront même une des ethnies du Congo’’.

    Force est de constater que cette vision sacrosainte d’une République démocratique du Congo plurielle, d’un pays multiethnique, multiracial et multiculturel, est aussi partagée par le Premier ministre katangais Moïse Kapenda Tshombe. Elle ne pose pas non plus de problème particulier au Maréchal-président Mobutu Sese Seko du Zaïre qui a offert, gracieusement, la Nationalité congolaise aux Libanais, aux Centrafricains et Rwandais. Lui-même togolais d’origine était entouré d’étrangers en provenance du Sénégal (Léon Engulu Baangampongo Bakokele Lokanga), de la Tanzanie (Alphonse-Roger Kithima bin Ramazani), du Rwanda (Barthélémy Bisengimana Rwema, Léon Lubitsch Kengo wa Dondo), du Burundi (Alexis Thambwe Mwamba), de Cabinda en Angola (Roger Patrick Nyimy Mayidika Ngimbi), du Sud-Soudan (Terminator Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba [selon les déclarations de l’Honorable rwando-burundais Vital Kamerhe]), etc.

    Ce sujet délicat ne constitue pas non plus un véritable problème de fond pour l’UDPS d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba. En l’occurrence, un problème de fond susceptible de provoquer arbitrairement l’exclusion des bonnes volontés ou des énergies dont le pays a expressément besoin pour son propre essor tant économique et social que politique et culturel. En effet, ce parti à l’avant-garde de la lutte en faveur des droits humains fondamentaux, a définitivement intégré dans son combat politique et démocratique des valeurs humanistes et principes universels. Cela est d’autant plus vrai que des sujets occidentaux, vivant dans ce pays d’Afrique centrale ou militant ardemment à l’extérieur du pays pour la cause politique et démocratique défendue par cet avocat du peuple, étaient des adhérents ou sympathisants de l’UDPS.

    En fait, l’exemple le plus notable est, à ce propos, celui de l’Américain John Metzel, alias ‘‘Tshimanga’’, spécialisé dans les questions des droits humains fondamentaux et de santé publique. Tout comme celui du Belge Ronald van den Bogaert, fonctionnaire du Parlement européen et membre du Parti Socialiste belge [aile flamande]. Cet amoureux du Congo a été emprisonné, et ce pendant six mois, au centre pénitentiaire de Kinshasa en 1985 pour son soutien explicite à l’UDPS. Cet enfermement est intervenu après un jugement bidon, fantaisiste, rendu par la cour de sûreté de l’État, d’ailleurs, embrigadée par le Maréchal-despote.

    En d’autres termes, qui est réellement ‘‘Congolais’’ ?

    Se veut Congolais tout individu de bonne volonté, peu importe sa race, sa culture, ses origines ethniques, sa condition ou son statut social. Est Congolais tout individu qui participe activement au développement économique de la République démocratique du Congo et au progrès social de ses ressortissants. Est, en fait, Congolaise toute personne amoureuse de ce pays. Est, certes, Congolais tout individu qui entend apporter sa part généreuse à la construction de cet édifice national. Il s’agit de toute personne de bonne foi dont le grand cœur porte, évidemment, intérieurement un ‘‘tatouage’’ à l’effigie de la République démocratique du Congo.

    Par conséquent, n’est point Congolais tout celui qui conspire contre ce pays merveilleux quand bien même il peut être rattaché à la République démocratique du Congo par des liens ethniques et tribaux. N’est pas du tout Congolais, tout celui qui bloque violemment la marche de ce pays vers les rivages sacrés de la paix et de la justice quand bien même il peut avoir des parents congolais d’origine. N’est pas Congolais tout celui qui asphyxie la liberté, éteint la démocratie, assassine le progrès et étrangle le pouvoir du Souverain primaire. N’est pas Congolais tout celui qui provoque violemment la discorde nationale et attise par des artifices la haine interethnique, massacre les Congolais pour instaurer la dictature.

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

    www.joelasherlevycohen.over-blog.com

    Cet article est dédié à Moïse Katumbi Chapwe et Sindika Dokolo


    [i] Des Angolais, Zambiens, Burundais, Ougandais, Rwandais et Sud-Soudanais.

    [ii]L’article 10 de la Constitution du 18 février 2006.

  • Adieu l’Oracle Tshitshi-Le Sphinx de Limete s’est tu à jamais

    Adieu l’Oracle Tshitshi-Le Sphinx de Limete s’est tu à jamais

    Etienne Tshisekedi, candidat # 11

    -Le leader charismatique de l’UDPS et chef de file de l’Opposition politique et démocratique Étienne Tshisekedi wa Mulumba, dit Ya Tshitshi, s’est éteint à Bruxelles des suites d’une embolie pulmonaire.

    Cet acteur politique de premier plan en République démocratique du Congo laisse dans le deuil son épouse et compagne de combat démocratique, Maman Marthe Kasalu, et ses enfants dont les plus en vue sont Christian et Félix Antoine.

    Aussi laisse-t-il dans le deuil un parti politique, l’Union pour la démocratie et le progrès social, en sigle UDPS, devenu, au fil des décennies, le fer de lance du combat en faveur de la liberté mais également un patrimoine national et continental pour sa lutte pacifique, non-violente et non-armée et, surtout, sa lutte en faveur des droits fondamentaux de la personne humaine.

    Le trépas d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba constitue une lourde perte. Cette mort inopinée laisse un grand vide en République démocratique du Congo d’autant plus qu’il s’était personnellement érigé, et ce depuis 1997, en ”rempart” contre la balkanisation de cet État majestueux et richissime de la région des Grands Lacs africains et de l’Afrique centrale. Ceci pour avoir toujours promu le retour inéluctable aux résolutions de la véritable Conférence nationale souveraine (CNS) de 1992.

    En effet, ce pays est soumis, depuis 1996, à de très fortes pressions extérieures, entre autres celles de la Communauté internationale, en vue de céder des pans territoriaux aux États limitrophes dont les velléités de désintégration du Congo sont un secret de polichinelle.

    Ci-après un hommage lui rendu en 2009 au moment où l’UDPS se préparait à organiser son premier congrès de refondation.

    Étienne Tshisekedi wa Mulumba

    La Force d’un Peuple et l’Esprit d’une Nation

    « Les pensées des Justes ne sont qu’équité [Jugement]; mais les desseins [la façon de diriger] des Méchants ne sont que fraude [tromperie]. Les paroles des Méchants sont des embûches [Embuscade] pour verser le sang, mais la bouche des Hommes Droits est une délivrance [les délivrera] ». Proverbes 12 : 5-6, Sainte Bible

    Par Joël Asher Lévy-Cohen

    Sur la planète Terre, s’il existe vraiment, de nos jours, un leader charismatique, lequel s’identifie à son Peuple et en qui se reconnaissent parfaitement l’ensemble de ses Concitoyens, le juriste Étienne Tshisekedi est incontestablement de cette envergure. À preuve, en signe de reconnaissance à son combat démocratique et à sa résistance politique en vue de leur libération du joug de la tyrannie macabre et fantoche, ses Compatriotes lui ont dédié spontanément une chanson évocatrice normalement entonnée dans les offices religieux du culte catholique : ‘‘ Nzambe aponi yo osalela ye, na nzoto pe na motema mwa yo mobimba, Nzambe aponi yo ! ‘’. Ce qui veut dire : ‘‘ Dieu vous a choisi pour le servir physiquement (en chair) et spirituellement (en esprit) ‘’.

    Ce refrain, très souvent repris en choeur par les adhérents et sympathisants de son parti pour saluer sa bravoure et sa volonté inébranlable de conduire l’ensemble du Peuple congolais vers les rivages sacrés de la liberté et de la justice, définit en réalité la place privilégiée occupée par cet acteur politique clé dans le coeur de ses Compatriotes. Aussi traduit-il, en vérité, l’importance de son statut public dans la société.

    En effet, par ce couplet non moins significatif, le Dr Étienne Tshisekedi en qualité de Président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) se voit reconnaître par ses Concitoyens une mission ayant nécessairement une portée messianique, une dimension prophétique. À ce titre, cette personnalité de premier plan est surnommée ‘‘Moïse’’. Ce qui signifie pertinemment le Sauveur, le libérateur. C’est-à-dire : « Celui qui les a sortis de la servitude ».

    Donc, ses Compatriotes l’élèvent, en réalité, au rang de Serviteur de Dieu parmi les êtres humains. Son rôle messianique et prophétique consiste à les libérer du délire oppresseur, à les affranchir des supplices de la tyrannie répressive. Force est de reconnaître qu’un tel régime à n’en point douter écrasant avilit davantage l’espèce humaine pourtant créée à l’image de l’Éternel Dieu Tout-Puissant.

    Pour ainsi dire, sa mission primordiale consiste en fait à racheter coûte que coûte la liberté des Opprimés que sont, certes, l’ensemble des Congolaises et Congolais. D’ailleurs, ceux-ci sont complètement muselés par un despotisme aveugle. Leurs droits fondamentaux sont totalement foulés aux pieds par un système assoiffé de sang humain. Ils sont méprisés par des dirigeants dont la méthode de gestion à la politique et administrative s’appuie sur un narcissisme pervers, destructeur.

    Comme il travaille au nom de Dieu parmi les Hommes pour leur liberté, c’est-à-dire leur dignité, Étienne Tshisekedi est en fait un Pâtre chargé de rassembler le troupeau de l’Éternel Tout-Puissant et d’en prendre efficacement soin. Donc, sa principale mission est de le conduire directement vers les meilleurs pâturages verdoyants de la démocratie et de la liberté : « la Paix, le Développement et le Progrès ». En d’autres termes, par ce refrain, le Peuple congolais reconnaît en lui les véritables qualités de leader guidé par le Créateur, inspiré par la Conscience divine et illuminé par l’Esprit céleste.

    Donc, la très grande majorité de ses Concitoyens lui reconnaissent les qualités de meneur d’hommes et d’éclaireur de consciences. De meneur de troupes parce que son rôle primordial est certes de montrer à ses Compatriotes la voie à suivre : « le véritable chemin de la liberté ». D’éclaireur de consciences dans la mesure où ce leader charismatique incarne par excellence « la droiture, la rectitude, la probité, le courage, la bravoure, la persévérance et, surtout, la sagesse ». Dans la mesure où son discours politique instruit visiblement le Peuple congolais et sa démarche idéologique inspire et illumine abondamment la Nation, et ce dans les épreuves les plus cruelles.

    En cela, le Dr Étienne Tshisekedi est un prophète des temps modernes d’autant plus qu’un prophète parle et agit normalement au nom de Dieu. À cet égard, il instruit ses contemporains et annonce les événements futurs. En l’espèce, n’a-t-il pas prévenu ses Compatriotes du guet-apens que constitue le processus électoral destiné à imposer d’autorité un dirigeant fantoche, a fortiori un mercenaire, à la population ? N’a-t-il pas aussi mis en garde sur le danger que représente pour le Peuple sa participation au vote référendaire et au double scrutin présidentiel et législatif ? C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle celui-ci se doit non seulement de l’écouter [cerner] mais surtout d’apprendre à l’écouter [discerner] pour ne plus tomber bêtement dans les pièges tendus par les ennemis haineux de la Nation.

    Cet avertissement vaut également pour de nombreux militants et sympathisants du Parti connus pour leur obsession, réputés pour leur excès de zèle voire même manque de jugeote dans les moments critiques. D’où l’intérêt d’une discipline sans faille, d’une rigueur à toute épreuve, d’un sérieux encadrement idéologique. D’où en vérité l’intérêt de se souder fortement, solidement, derrière le Dr Étienne Tshisekedi, de former avec lui un seul Corps (Parti) et un seul Esprit (Idéal).

    Artisan de la paix, Apôtre de la liberté, Prophète de la démocratie, Combattant de la justice, Résistant, Lider maximo, etc., les qualificatifs ne manquent pas pour cerner l’action politique et définir l’entreprise idéologique du Président national de l’UDPS. Ce qui est sûr, le Dr Étienne Tshisekedi n’est pas à proprement parler un devin. Par sa capacité à cerner la trame historique des événements et à lire les signes du temps, il est un véritable « oracle ». Ce qui fait, éminemment, de lui la plus haute Autorité morale du pays. C’est la raison pour laquelle il importe de le consulter incessamment sur la marche démocratique de la Nation et la révolution libératrice du Peuple. D’autant plus que les événements finissent toujours par lui donner raison. À cet effet, ne mérite-t-il pas le surnom de Sphinx de Limete ?

    Force est d’admettre que le Dr Étienne Tshisekedi ne tire aucunement parti de ses idées émises pour l’intérêt supérieur de la Patrie. Il en est plutôt victime(i). Il en est ainsi du pluralisme politique(ii) dont ce juriste est un adepte inconditionnel(iii), du processus électoral dont il est, par essence, le plus ardent défenseur(iv), des droits humains fondamentaux dont il se révèle, à vrai dire, le héraut patenté(v). Il en est de même pour le développement économique de la Nation(vi) et le progrès social(vii) du Citoyen dont il est effectivement un fervent avocat(viii).

    Ce faisant, tous les geôliers de la Nation, les laquais et cerbères, tout comme les croquemorts de l’indépendance nationale et de la souveraineté internationale, sont réellement les plus grands bénéficiaires des idées et stratégies avancées par cette personnalité politique. Ce n’est pratiquement ni la population pour laquelle le Président national de l’UDPS se bat énergiquement, ni le Peuple tout entier dont il défend en réalité les droits les plus élémentaires, les libertés publiques fondamentales(ix).

    Comme quoi, « ce sont les Méchants qui font [réellement] l’histoire ». Ainsi écrivait le grand philosophe allemand Friedrich Hegel. Le processus politique et électoral congolais ne l’a-t-il pas d’ailleurs corroboré ? En effet, ce sont les Mauvais, c’est-à-dire les assassins de la liberté, les fossoyeurs de la justice, les croquemorts de la démocratie, les criminels de guerre, les génocidaires qui ont pratiquement tous les droits en République démocratique du Congo (RDC).

    Il sied de mentionner que la tyrannie et ses soutiens disposent du droit de fixer unilatéralement les règles du jeu politique. Le despote et ses affidés détiennent le
    droit d’incarner les Institutions d’État avec l’aide de la Communauté occidentale et, surtout, la complicité meurtrière de la mafia internationale. Cette jouissance leur permet de représenter politiquement le Peuple qu’ils écrasent journellement. Aussi leur permet-elle de parler au nom d’une Nation dont ils ignorent, en vérité, la liberté et l’existence politique, de participer aux élections afin d’être recyclés.

    En d’autres termes, les voyous concourent aisément aux scrutins électoraux pour être légitimés par les urnes, blanchis par les électeurs, en vue de bénéficier de l’onction du suffrage populaire et universel. Une telle escroquerie s’appelle, en réalité, « détournement de la volonté suprême du Souverain primaire » !
    Debout Congolais !

    Tous ensemble Unissez-vous derrière l’Avocat du Peuple, le Dr Étienne Tshisekedi, pour mettre un terme à la voyoucratie politique, à la kleptocratie maffieuse et à l’imposture étrangère (le régime de mercenariat).

    I. Étienne Tshisekedi est un Martyr de la démocratie.

    II. Le multipartisme.

    III. La dictature rétrograde, réactionnaire et sanguinaire l’a sempiternellement exclu de l’espace institutionnel.

    IV. Les mercenaires locaux et étrangers l’ont toujours exclu de la compétition politique.

    V. Les droits légitimes des Cadres et militants de l’UDPS sont violemment foulés aux pieds par le régime liberticide et démocraticide. Les libertés publiques constitutionnellement reconnues aux Citoyens sont brutalement bafouées par le pouvoir oppresseur au grand mépris de la Loi fondamentale et des instruments internationaux.

    VI. La prospérité industrielle.

    VII. Le régime de protection sociale ou le filet de sécurité sociale qui couvre la Collectivité publique, la famille ou le salarié ou travailleur.

    VIII. La maffia internationale a toujours appuyé et même coopté au sommet du pouvoir d’État les fossoyeurs de la justice sociale et les agents du sous-développement.

    IX. Les pourparlers politiques intercongolais sont très instructifs à cet effet. Lors de ces négociations tenues dans la station balnéaire sud-africaine sise au nord de Pretoria en Afrique du Sud (Sun City), l’UDPS et tous ses experts commis au DIC ont été les seuls à fournir des documents au Médiateur sénégalais (Moustapha Niasse) et au Facilitateur botswanais (John Ketumile « Kett » Masire), à avancer des pistes de solution pour sortir de la crise politique et militaire. Mais, quand il s’est agi de partager le pouvoir politique, ce sont les voyous comptables de cinq millions de morts innocentes, dont la paresse intellectuelle ne fait aucunement mystère, qui sont récompensés par la Mafia internationale.

    Joel Asher Levy

    Journaliste Independant


  • Quel Gouvernement pour la République démocratique du Congo ?

    Quel Gouvernement pour la République démocratique du Congo ?

    –    ‘‘Que chacun fasse connaître le genre de gouvernement qui commande son respect et ce sera le premier pas pour l’obtenir.’’ La désobéissance civile – Henry David Thoreau

    Par Joël Asher Lévy-Cohen

     

    Un Gouvernement est, par essence, une ‘‘Équipe’’. Celle-ci a la réputation de travailler, efficacement, sous l’autorité d’un homme-orchestre, sous la supervision d’un chef d’orchestre. Sa charge primordiale consiste, naturellement, à ‘‘mettre en musique’’, à ‘‘mettre en demeure’’ la politique de la Nation. D’ailleurs, cette dernière justifie, à n’en point douter, sa mise en place. En conséquence, cela signifie que sa mission se résume à ‘‘satisfaire les aspirations populaires légitimes sous forme de politiques publiques’’ arrêtées en conseil des ministres et avalisées par la Représentation nationale.

    Relativement à la Constitution de la République démocratique du Congo promulguée sous la période de Transition le 18 février 2006, cet homme-orchestre s’avère, bien entendu, le Premier ministre. Ce personnage au plus haut sommet de l’État est, en fait, le chef du Gouvernement et de l’Administration publique.

    En réalité, qui dit ‘‘Gouvernement’’, dit fondamentalement ‘‘Équipe’’. Qui dit ‘‘Équipe’’, dit intrinsèquement ‘‘Esprit’’. Donc, avant d’être une ‘‘Institution’’ ou un ‘‘Organe’’ de l’État, un Gouvernement est, par définition, un ‘‘Esprit’’. Celui-ci est caractérisé par la Cohésion de ses membres. C’est-à-dire : l’Osmose ou la Symbiose qui soude, fermente l’Équipe. Celle-ci est moralement, donc mentalement, favorisée par la supervision et la coordination du chef d’orchestre qu’est le Premier ministre.

    Toutefois, pour qu’il y ait nécessairement Cohésion, il faut qu’il y ait, impérativement, en amont Adhésion. Dans le contexte administratif d’un pays, ce mot signifie le fait de partager entièrement les objectifs fixés par le Premier ministre et de contribuer par ses actions sur le terrain à les atteindre pour le bien-être de l’État et de la Nation. À ce niveau, qui dit action, dit logiquement et forcément comportement ou attitude. Ce qui renvoie ipso facto à la fameuse notion ou au fameux principe d’Éthique de travail.

    En d’autres termes, sans une véritable Adhésion en amont, il n’y a résolument pas de Cohésion. Ce qui veut dire : la notion d’Esprit qui se profile en aval et qui sous-tend, par conséquent, la constitution du Gouvernement, n’existe absolument point. D’où le sens de la trilogie [Gouvernement = ‘‘Équipe’’ + ‘‘Esprit’’ + ‘‘Éthique’’].

    Dans le cadre du ‘‘Dialogue politique intercongolais’’ conduit de main de maître, au cours du mois de décembre 2016, par la fameuse Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), il va de soi que la République démocratique du Congo transite par la mise en place d’un véritable Gouvernement d’Union nationale. Pour qu’il y ait, à cet égard, Cohésion gouvernementale, il faut qu’il y ait pratiquement adhésion sans faille des ministres à la vision du Premier ministre. Cette réalité ne peut, moralement et matériellement, se manifester sur le terrain qu’au moyen de la compréhension et de l’interprétation qu’ils ont réellement de leurs mandats administratifs et des objectifs politiques assignés par ledit pacte politique à cette structure gouvernementale.

    Dans ce contexte on ne peut plus particulier, pour réussir une meilleure cohésion, il va de soi que l’équipe gouvernementale soit inéluctablement ‘‘restreinte’’. En effet, la réduction de sa grosseur ou l’amincissement de sa taille entraînera qu’elle soit plus soudée, plus efficace et plus productive. En vue de marquer une rupture nettement radicale avec le Mobutisme et le Kabilisme prévaricateurs essentiellement fondés sur l’éclatement artificiel des ministères[i] dans l’optique d’entretenir une élite politique ‘‘vorace’’ et ‘‘contreproductive’’, cette Institution gouvernementale doit comporter tout au moins 15 ministères ou tout au plus 22 départements ministériels.

    À cet effet, le Gouvernement d’Union nationale issu des pourparlers intercongolais pilotés par la CENCO doit être un Gouvernement de Salut public parce que sa mission consiste à extirper tous les dangers qui guettent la République démocratie du Congo. Celle-ci doit commencer par la méthode de gestion politique et administrative de la chose publique, laquelle a réellement montré ses limites, ses failles sous les régimes despotiques successifs. Pour ce faire, le slogan politique et administratif de cet organe chargé d’administrer la Collectivité publique au nom et au service de la Nation doit être : ‘‘Rigueur’’, ‘‘Austérité’ et ‘‘Responsabilité’’.

    Outre la voie salutaire de la paix et de l’harmonie, de la réconciliation nationale et de la concorde politique, de la dignité et de la justice sociale, de la démocratie et de la liberté, du développement économique de la Collectivité publique et du progrès social du Citoyen, ce Gouvernement de Salut public, d’ailleurs essentiellement composé de ‘‘techniciens’’ chevronnés et non de ‘‘politiques’’, se doit, inexorablement, d’engager la République démocratique du Congo à abolir immédiatement la ‘‘potence’’. Ce qui constituerait, à coup sûr, un grand pas vers la modernité ambiante.

    Quelques exemples de regroupement des ministères eu égard à leurs mandats publics et administratifs :

    1. Sécurité publique, Administration du Territoire & Décentralisation
    2. Population & Identification nationale, Affaires coutumières, Immigration & Citoyenneté
    3. Affaires étrangères, Coopération internationale, Intégration régionale & Commerce extérieur
    4. Justice, Droits humains & Réformes démocratiques
    5. Défense nationale & Anciens combattants
    6. Éducation nationale, Jeunesse, Sports & Loisirs
    7. Industrie, Innovation technologique, Entreprises & Formation professionnelle
    8. Environnement, Eaux & Forêts, Agriculture & Pêche
    9. Économie & Finances, Budget & Plan
    10. Logement, Habitat & Urbanisme
    11. Développement & Infrastructures (Bâtiments & Travaux publics)
    12. Transports & Communications, Poste & Télécommunications
    13. Culture & Tourisme, Arts & Artisanat (porte-parole du Gouvernement)
    14. Fonction publique, Emploi & Prévoyance sociale, Famille & Solidarité nationale
    15. Santé & Hygiène publique, Action humanitaire & Services sociaux
    16. Énergie, Mines et Hydrocarbures

    [i] Le gonflement pléthorique du personnel politique et gouvernemental. Le grossissement éléphantesque de la taille du Gouvernement.