Tag: kinshasa

  • Thierry Taeymans , le DG de la Rawbank à son tour arrêté

    Thierry Taeymans , le DG de la Rawbank à son tour arrêté

    -Nouvelle arrestation d’un acteur important de l’économie congolaise. Cette fois, c’est Thierry Taeymans, le directeur général de la Rawbank, citoyen belge, qui a été arrêté.
    L’homme a d’abord été conduit au poste de garde de Matete où il aurait été longuement entendu avant d’être transféré, ce vendredi 13 mars en fin de matinée, à la prison centrale de Makala.
    Le directeur général de la Rawbank est soupconné d’être impliqué dans le détournement de 57.000.000 de dollars en complicité avec Jammal Samih, le patron des sociétés Samibo Congo Sarl et Husmal SARL, dans un dossier de construction de maisons sociales, notamment à destination des militaires, passé dans un des innombrables contrats de gré à gré avec les services de la présidence congolaise.
    Jamamal Samih, par ailleurs président de la communauté libanaise en RDC, est lui déjà derrière les barreaux depuis la fin du mois de février, il avait été interpellé pratiquement en même temps que David Blattner, le patron de Safricas SA, et du DG de l’Office des Routes, Mutima Sakrini. Tous les trois sont poursuivis pour abus de confiance, dans le cadre des enquêtes diligentées par le parquet général près les Cours d’appel de Kinshasa sur les travaux lancés dans le cadre du programme des 100 jours.
    Selon des sources porches de l’enquête, le banquier belge est soupçonné d’avoir permis le détournement de 57 millions sur un contrat de 114 millions destinés à la construction de ces maisons dans 5 provinces. La somme incriminée aurait été versée sur un compte parallèle et ne serait jamais arivée dans les comptes officiels de la société de M. Jammal Samih.

    Selon les enquêteurs, le travail n’a pas été fait mais l’argent a été bel et bien encaissé. En l’occurrence, plusieurs millions de dollars auraient été envoyés sur un compte de la Rawbank alors que le patron de la Somibo avait initialement donné un numéro de compte Ecobank. Pour la presse congolaise, 37 millions ont été virés vers un compte qui n’était effectivement pas connu des autorités congolaises. Contacté ce vendredi, l’avocat de Thierry Taeymens, Me Shebele, a refusé de commenter une affaire encore en instruction par respect éthique, a-t-il dit.

    Dans un communiqué rendu public, vendredi, la Rawbank a déclaré regretter l’emprisonnement de son directeur général, et affirmé qu’elle continuera de collaborer avec la justice congolaise, étant convaincue que la vérité finira par être établie.

    Avec la LA

  • 2 cas de Coronavirus en RDC, les mesures annoncées peinent à rassurer

    2 cas de Coronavirus en RDC, les mesures annoncées peinent à rassurer

    -En République démocratique du Congo (RDC), un deuxième cas de Covid-19 a eté confirmé. Une réunion d’urgence sur le coronavirus s’est tenue ce jeudi 12 mars. Des décisions ont été prises par les autorités, mais les mesures annoncées ne semblent pas rassurer les Kinois.

    Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
    « Un deuxième cas de coronavirus a été confirmé en RDC. Il s’agit d’un sujet Camerounais. Il se trouve dans une institution hospitalière de la place pour une prise en charge. Le Ministère de la Santé exhorte une fois de plus à la population le respect strict d’hygiène », écrit le ministère de la Santé sur son compte Twitter.

    Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a réuni jeudi 12 mars les autorités sanitaires, en tête le ministre de la Santé, mais aussi ceux de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Défense, des Transports et des Sports. Des décisions ont été prises pour renforcer les mesures d’hygiène corporelle et surtout des mesures aux frontières. Des mesures qui sont loin de pourtant rassurer les Kinois.
    Aux termes de la réunion, le ministre de la Santé, Dr Eteni Longondo, s’est voulu rassurant. Quelque 109 personnes ayant eu des contacts avec le premier cas ont été mis en quarantaine. « Le gouvernement a pris toutes les dispositions », a-t-il affirmé, ajoutant qu’a « ce stade le port du masque n’était pas nécessaire ».

    Des fiches de renseignements ont été mises à disposition dans les aéroports pour une identification minutieuse des passagers. Des espaces d’accueil pour d’éventuels cas qui se déclareraient sont aménagés dans quelques hôpitaux de la capitale.
    Mais la veille, le virologue, Jean-Jacques Muyembe, qui pilote la riposte contre l’épidémie d’Ebola, a émis des réserves sur la capacité des structures sanitaires à répondre aux urgences, en cas de propagation de la maladie.

    Dans les rues de la capitale, les Kinois se disent également inquiets surtout avec l’apparition d’un deuxième cas. Ils jugent les mesures prises insuffisantes et estiment qu’elles devraient s’étendre notamment au secteur des transports urbains et aux écoles, pour limiter au maximum les contacts.
    Par ailleurs, RFI a joint par téléphone, le premier cas de coronavirus en RDC, un Congolais âgé de 52 ans qui vivait en France. Celui-ci ne cesse de se plaindre des conditions de son isolement dans un hôpital sino-congolais où il dit ne pas être à l’abri des moustiques et de l’insalubrité. Autre affirmation de sa part : il n’a reçu aucun traitement depuis son isolement.

    Avec RFI

  • Premier cas de Coronavirus déclaré en RDC et plusieurs réunions de la SADC annulées.

    Premier cas de Coronavirus déclaré en RDC et plusieurs réunions de la SADC annulées.

    La République démocratique du Congo vient de confirmer son premier cas de coronavirus.

    Le ministre congolais de la Santé a annoncé qu’un cas de coronavirus a été identifié à Kinshasa. Dans le même temps, plusieurs réunions de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont été annulées.

    Il s’agit du onzième pays africain à enregistrer des cas de Covid-19.

    Le patient est un Congolais de cinquante-deux ans résidant en France, entré dans le pays dimanche.

    Le patient présentait des symptômes à son arrivée, et a été immédiatement isolé grâce à des analyses cliniques.

    Il est maintenant soigné dans un ancien centre Ebola à l’est de Kinshasa – réaménagé pour traiter le Covid-19.

    Le ministère congolais de la santé tente maintenant de retrouver tous ceux avec qui il a voyagé et de les mettre en quarantaine – une tentative pour arrêter la propagation du virus.

    Le ministre a appelé la population à rester calme et à se laver les mains plus souvent possible.

    Les quatre principaux aéroports de la RDC ont renforcé la surveillance des voyageurs ayant des températures élevées – une pratique déjà en vigueur dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola.La maladie – qui a débuté en Chine – a jusqu’à présent tué plus de 3 800 personnes.

    Le ministre congolais de la Santé, Eteni Longondo, a annoncé qu’un patient atteint du coronavirus avait été identifié à Kinshasa. Il s’agit d’un Congolais de 52 ans, qui revenait de France. « Nous venons d’avoir la confirmation de ce cas par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) : le patient est arrivé à Kinshasa il y a deux jours et il était depuis suivi par les services médicaux », a déclaré à Jeune Afrique le Dr Eteni Longondo, ministre congolais de la Santé. « Il a été mis à l’isolement et nous recherchons les personnes qui ont été en contact avec lui », poursuit le ministre, qui a confirmé lors d’une conférence de presse la nationalité congolaise du patient, après avoir initialement évoqué « un patient belge ».

    Cette annonce intervient alors que les autorités congolaises ont annoncé une série de mesures pour prévenir la propagation du virus, à l’issue du Conseil des ministres de vendredi. Plusieurs membres du gouvernement avaient à cette occasion proposé que les vols  en provenance des pays européens et asiatiques touchés par l’épidémie soient suspendus.

    « Plan stratégique national »

    Le Conseil des ministres a finalement décidé que toute personne venant de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Iran, d’Irak et de Chine « ne présentant aucun signe (fièvre, toux, rhume, céphalées, fatigue intense,…) sera isolée pendant 14 jours à domicile et suivie pendant 14 jours par l’équipe médicale en tenant compte des informations recueillies dans les fiches sanitaires des voyageurs ».

    Par ailleurs, toute personne « présentant les symptômes [du coronavirus] à l’arrivée et considérée comme cas suspect sera transférée au site d’isolement et pris en charge par le ministère de la Santé ».

    Lundi, le Dr Eteni Longondo, s’était toutefois voulu rassurant, affirmant que le plan stratégique national élaboré par le ministère de la Santé allait être « mis en pratique », avant d’insister sur le fait que « le plus important, c’est la préparation, en commençant par donner une bonne information pour ne pas créer la panique dans la population ».

    Parmi les mesures déployées, un système de surveillance et d’identification des cas suspects grâce à des caméras thermiques, installées aux postes-frontières et aéroports du pays. Le ministère de la Santé prévoit en outre de « pré-positionner » dans les principales villes du pays des moyens de transports pour acheminer vers les laboratoires les échantillons prélevées sur les personnes présumées contaminées.

    La SADC suspend réunions et sommets

    La Communauté de développement de l’Afrique australe (Southern African Development Community – SADC) a de son côté pris la décision de suspendre plusieurs réunions prévues à l’agenda. Le sommet des chefs d’État des pays signataires de l’accord cadre d’Addis-Abeba – qui devait se tenir le 24 février et avait été reporté pour des raisons financières – pourrait de nouveau être reporté. Ou ne réunir les chefs d’État annoncés – Afrique du Sud, Angola, Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Congo, Centrafrique, Soudan, Soudan du Sud, Kenya, Tanzanie et Zambie – que via un système de visioconférence.

  • Kinshasa: “Les sauts de mouton nous font souffrir”

    Kinshasa: “Les sauts de mouton nous font souffrir”

    -Environ dix mois après le lancement des travaux du programme des 100 jours du président Félix Tshisekedi, les activités sont paralysées par les embouteillages dus aux travaux de construction dits des “sauts de mouton”.

    Une seule route relie le centre-ville de Kinshasa, qui concentre les activités principales des habitants, à l’aéroport international de Ndjili.
    Il s’agit du boulevard Lumumba, sur lequel on compte trois chantiers “sauts de mouton” dans le district de la Tshangu, le plus peuplé de Kinshasa. Les habitants se plaignent des conséquences de ces travaux. L’un d’entre eux, qui préfère ne pas donner son nom, explique le calvaire que cela représente au quotidien.
    “Il y a trop d’embouteillages et de perte de temps. Pour arriver à temps il faut venir à pieds. Si vous prenez la moto ou bien un taxi c’est que pour quelques mètres. Ensuite, il faut descendre et en prendre un autre et ça coute beaucoup d’argent. Et puis quand on marche, on rentre à la maison fatigué. Nous dépensons plus de 8.000 francs par jour dans les transports.”
    Kinshasa compte sept chantiers “sauts de mouton” sur les boulevards qui sont souvent rétrécis sur une ou deux voies dans lesquelles les véhicules, les milliers de motos, les pousse-pousse et les piétons s’agglutinent.
    C’est un véritable calvaire que subit la population au quotidien, comme l’explique ce conducteur qui a aussi requis anonymat.

    “Ça perturbe la circulation et la population souffre. Nous, les conducteurs, souffrons également mais la population souffre plus parce qu’ils ne font que courir du matin au soir. Nous allons le matin au boulot et nous devons partir tôt pour pouvoir circuler facilement. Les sauts de mouton nous font souffrir. Les vendeurs arrivent en retard et ceux qui vont au boulot arrivent aussi en retard, parfois même à neuf heures.”
    Malversations financières
    Les travaux ne devaient durer que six mois mais désormais la barre des dix mois est franchie et ceux-ci sont loin d’être finis.
    La raison est liée en partie aux détournements des fonds destinés à ces travaux.
    Des enquêtes sont en cours et plusieurs arrestations ont eu lieu, dont celle du patron de la compagnie Safricas, l’américain David Blattner, et du directeur général de l’Office des routes, Mutima Sakrini.
    Ceux-ci ont été placés en détention préventive pour abus de confiance.
    Ce scandale a été évoqué la semaine dernière en Conseil des ministres et le président Félix Tshisekedi a insisté sur le respect des lois, comme le précise cet extrait du compte rendu lu par le porte-parole du gouvernement, Jolino Makelele.
    “S’agissant des enquêtes judiciaires, le chef de l’Etat a insisté sur le fait que celles-ci doivent se dérouler dans le strict respect de la constitution et des lois de la République. Il a en effet déploré que certains magistrats en charge des dossiers soient l’objet de menaces et de manipulations. De même, il a relevé que certaines personnes interpelées sont victimes de mauvais traitement dans l’unique but d’extorquer leurs aveux.”
    Le lancement de ces travaux avait suscité un grand espoir au sein des habitants de Kinshasa mais désormais, c’est la déception qui l’emporte face aux retards et même à une aggravation des bouchons. La population souhaite aussi voir les coupables de détournements réellement punis.

    Avec DW

  • Encore un mort: Décès de Léon Lukaku, le chef du contre-espionnage de l’ANR

    Encore un mort: Décès de Léon Lukaku, le chef du contre-espionnage de l’ANR

    -Le chef du service de contre-espionnage au sein de l’Agence nationale de renseignement est mort ce lundi, dans des circonstances qui restent encore floues.
    Plusieurs sources gouvernementales, ainsi que des sources au sein des services du renseignement congolais, ont confirmé l’information à Jeune Afrique : Léon Lukaku, chef du service de contre-espionnage de l’Agence nationale de renseignement (ANR), est décédé ce lundi à Kinshasa.
    Les causes de son décès ne sont, pour le moment, pas connues. Plusieurs cadres des services de renseignement congolais, sous couvert d’anonymat, ont cependant avancé que ce dernier « était malade ». Selon nos informations, Léon Lukaku avait été suspendu de son poste de directeur des services contre-espionnage de l’ANR au cours du mois de février.
    Ce décès intervient trois jours après celui du général Delphin Kahimbi, chef d’état-major adjoint chargé du renseignement militaire, décédé vendredi 28 février dans des circonstances encore non élucidées. L’armée et la présidence ont annoncé avoir ouvert des enquêtes sur la mort de ce haut gradé qui fut un proche de Joseph Kabila.

    AVEC JA

  • Des enquêtes sur la mort du général Delphin Kahimbi

    Des enquêtes sur la mort du général Delphin Kahimbi

    Le président de la RDC et l’armée congolaise ont annoncé des enquêtes pour « élucider » les « circonstances » de la mort brutale vendredi de Delphin Kahimbi, le chef du renseignement militaire congolais.

    Chef d’état-major adjoint chargé du renseignement militaire, proche de l’ancien président Joseph Kabila, le général Delphin Kahimbi est décédé vendredi d’ »une crise cardiaque », a expliqué son épouse.

    Il venait dans les jours précédents d’être empêché de voyager, suspendu de ses fonctions et entendu par le Conseil national de sécurité (CNS), selon des sources concordantes.

    « Tout en présentant ses condoléances à la famille et à l’armée, le chef de l’État a souhaité que les enquêtes soient rapidement menées afin de déterminer les circonstances exactes de sa mort », selon le compte-rendu du Conseil des ministres de vendredi.

    Dans un message vidéo, le haut commandement militaire a salué la mémoire de « l’un de ses valeureux officiers généraux ».

    Rumeurs

    « Toutes les dispositions sont prises pour élucider les circonstances de cette douloureuse perte. Une enquête est diligentée. Les conclusions de celle-ci feront l’objet d’une communication ultérieure », a déclaré un porte-parole militaire dans ce message vidéo.

    En savoir plus ?

    Ce décès a suscité des rumeurs aussi inévitables qu’invérifiables (suicide, assassinat…).

    Âgé de 50 ans, le général Kahimbi était l’une des douze personnalités congolaises toujours sous sanctions de l’Union européenne, pour atteintes aux droits de l’homme dans les dernières années du régime Kabila (2015-2018).

    Resté en place après l’investiture de Félix Tshisekedi, le général Kahimbi était accusé d’avoir mis en place « un système d’écoute des autorités », d’après une source militaire.

    On lui reproche d’ »avoir espionné Félix Tshisekedi », selon une source diplomatique.

    Juste avant sa mort, les États-Unis – soutien affiché du nouveau président Tshisekedi – avaient publiquement salué jeudi sa destitution.

    Investi en janvier 2019, ancienne figure de l’opposition, Félix Tshisekedi gouverne la RDC en coalition avec son prédécesseur Kabila, dont les partisans sont majoritaires au Parlement et dans les autres institutions du pays.

    Plusieurs personnalités très influentes à l’époque du président Kabila ont cependant été mises à l’écart et affaiblies ces derniers mois.

    Avec JA

  • Dollar Americain: Impact de la variation du  taux d’echange sur le social de Congolais

    Dollar Americain: Impact de la variation du taux d’echange sur le social de Congolais

    Impact du taux d’echange du dollar sur le pagnier de la menagere a Kinshasa

  • Le directeur de la société Safricas, Erwin Blattne libéré

    Le directeur de la société Safricas, Erwin Blattne libéré

    -Face au « principe de réalité » et aux pesanteurs congolaises, les bonnes intentions du président marquent le pas
    Les bonnes intentions ne suffisent pas… Un an après son accession au pouvoir dans des circonstances controversées, Félix Tshisekedi fait l’amère expérience des pesanteurs congolaises et des limites de la classe politique de son pays.
    Après les espoirs suscités par sa volonté déclarée de lutte contre la corruption, renforcée par la nomination de nouveaux magistrats, supposés plus intègres que leurs prédécesseurs, les désillusions se succèdent. La dernière en date est celle des saute mouton, ces viaducs qui étaient censés désengorger les grandes artères de Kinshasa.

    Un an après le début de travaux qui ont paralysé la capitale, il apparaît non seulement que la tâche est loin d’être terminée mais que des sommes importantes auraient été détournées par divers intervenants, ce qui a mené à la détention momentanée du directeur de la société Safricas. Erwin Blattner. Cette homme influent, personnalité en vue à Kinshasa a cependant quitté sa cellule sans autre forme de procès et il est douteux que l’enquête remonte jusqu’à Vital Kamerhe, le puissant directeur de cabinet du chef de l’Etat, présenté comme un ami de l’homme d’affaires.

    Auparavant, d’autres grands projets décidés dans la foulée de la « politique des cent jours » de Félix Tshisekedi se sont heurtés au principe de réalité : à Beni, les militaires engagés dans des combats meurtriers contre les milices islamistes n’ont pas touché leur prime de fin d’année, qui aurait été détournée par le général Sikabwe Fall, depuis longtemps mis en cause par l’ONU ; la promesse de mettre en place, sur plusieurs années, une assurance maladie universelle se heurte à la fermeté du Fonds monétaire international, qui a « retoqué » le budget de 11 milliards de dollars présenté par le Premier Ministe Ilunga Ilunkamba et le nouveau plan de trésorerie prévoir désormais deux fois moins de recettes et deux fois moins de dépenses.

    En outre, le principe de la gratuité de l’enseignement primaire, accueilli avec enthousiasme par toutes les familles du Congo, a été battu en brèche par les grèves des enseignants du réseau catholique (80% des écoles) tandis que dans les faits, bien des parents s’acquittent encore de frais scolaires ou participent à la rémunération des enseignants.
    Sur le plan politique également, le chef de l’Etat se rend compte qu’additionner les voyages, conquérir sa légitimité au delà des frontières ne suffit pas et qu’au pays aussi, il faut consolider ses alliances, assurer ses arrières. On en est loin : le parti de M. Tshisekedi, l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) qui fut durant quarante ans un vivier de personnalités politiques ayant essaimé dans diverses formations n’a pas encore acquis l’expérience du pouvoir.

    L’entourage du président, parmi lesquels de nombreux nouveaux venus recrutés dans la diaspora, est soupçonné d’enrichissement rapide ; des piliers du parti ne font pas confiance au directeur de cabinet Vital Kamerhe, qui a l’expérience de la chose publique mais demeure un rival potentiel du chef de l’Etat… Mais surtout, le « mariage de raison » conclu, à la surprise générale, entre Félix Tshisekedi et le président sortant Joseph Kabila à l’issue d’un scrutin controversé et qui n’ont pas encore été suivies par des élections locales, connaît de nombreuses déchirures dans le contrat. Tout d’abord parce que le président Tshisekedi, à chacune de ses sorties à l’étranger, égratigne son prédécesseur sous la pression de ses interlocuteurs occidentaux qui, sans mesurer les risques, le somment de se démarquer de son partenaire et allié de circonstance. Lorsqu’il rentre au pays, le président, à chaque fois, se retrouve confronté à la réalité du rapport de forces, sachant bien que Kabila contrôle toujours le Sénat, l’Assemblée, qu’il garde son ascendant sur l’armée et dispose de « cartes cachées » comme ces armes de guerre qui arrivent nuitamment depuis la Tanzanie jusqu’au port de Tanganyika, sur les bords du lac du même nom, par l’entremise du gouverneur de la province qui n’est autre que Zoe Kabila, frère de l’ex chef de l’Etat….

    Lors de son dernier séjour à Kinshasa, l’envoyé spécial américain Peter Pham n’a pas mâché ses mots : au nom de la lutte contre la corruption, il a sommé Tshisekedi de sévir contre le « clan Kabila », c’est-à-dire de détricoter l’ alliance qui avait cependant permis la transition pacifique.
    C’est peut-être pour cela qu’en lieu et place de mesures de fond, les coups d’épingle se succèdent, frappant d’anciens caciques : interpellation de Kalev Mutomb, l’ancien chef de l’ANR (Agence nationale de renseignements), humiliation de l’ancien Ministre de l’Intérieur et « dauphin » de Kabila Emmanuel Shadary empêché de se rentre au Burundi en compagnie de Marcellin Cishambo ex- gouverneur du Sud Kivu, interpellation de Jaynet Kabila, la sœur jumelle…

    Jusqu’à présent, à part des protestations de circonstance, le « clan Kabila » s’est gardé de toute réaction précipitée et il assure que l’accord de coalition est toujours valable. Mais si Félix Tshisekedi se montre jusqu’à présent prudent, avançant à pas feutrés sur le fil du rasoir, sans doute n’oublie –t-il jamais que son partenaire demeure un grand fauve qui prépare ses coups avec plusieurs longueurs d’avance…

    Avec Colette Braeckman

  • Mort de Rossy Mukendi: le procès s’enlise, la famille s’impatiente

    Mort de Rossy Mukendi: le procès s’enlise, la famille s’impatiente

    -Il y a deux ans jour pour jour, le 25 février 2018, l’activiste Rossy Mukendi (36 ans) était tué par balle à Kinshasa alors qu’il participait à une marche pacifique organisée par le Comité laïc de coordination (CLC) pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation des élections crédibles. Deux ans plus tard, justice n’a toujours pas été rendue. RFI a participé à la messe organisée en sa mémoire ce mardi à Kinshasa.

    Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi

    Plusieurs centaines de fidèles catholiques, des membres de la société civile et les proches des personnes tuées pendant les manifestations pacifiques étaient présents à la cathédrale Notre-Dame du Congo. Parmi les participants, il y a Yannick Tshimanga, le frère de Rossy Mukendi. Il réclame justice : « Pour mon frère particulièrement, il n’y a que la justice, parce que la mort de mon frère a entraîné la mort de mon papa deux semaines après. »
    La justice, c’est ce que veut également l’avocat de Rossy Mukendi qui estime que la vérité est loin d’être établie deux ans plus tard. « Le seul prévenu qui avait été envoyé pour être jugé, nous avons pensé que ce n’était pas lui. Parce que lorsque l’on a saisi l’arme qui était en possession de ce policier, c’était une arme qui contenait des balles non létales, donc des balles qui ne pouvaient pas donner la mort. »

    La députée Christelle Vuanga, présidente de la commission droits de l’homme à l’Assemblée nationale, qui a également assisté à la messe, attend également l’aboutissement du procès. « Les Congolais sont aujourd’hui victimes de beaucoup de choses. À travers [ce procès, ndlr], certainement que beaucoup de Congolais trouveront aussi gain de cause. »

    Et Yannick Tshimanga, le frère de l’activiste, espère l’implication de Félix Tshisekedi. « Nous avons un serment qu’il a écrit sur les livres de condoléances de Rossy, disant qu’il continuerait le combat de Rossy, celui de la justice. »
    Les avocats de Rossy Mukendi espèrent de leur côté rencontrer l’auditeur général nouvellement nommé pour faire avancer le dossier.

    Avec RFI

  • Le FMI dresse un bilan en demi-teinte après sa première mission de 2020

    Le FMI dresse un bilan en demi-teinte après sa première mission de 2020

    -Le Fonds monétaire international a fini, ce mardi, sa première mission de l’année en RDC. L’objectif est d’obtenir des lignes de crédits ou même l’appui budgétaire direct des bailleurs de fonds. La mission du FMI a rencontré les différentes autorités du pays et a dressé un bref bilan à l’attention des médias.

    Parmi les points positifs relevés par le FMI, le cadre macro-économique qui est resté « relativement stable », selon les données préliminaires transmises au 31 décembre 2019.                                                           La RDC a aussi globalement respecté ses engagements en termes de réformes structurelles, explique le chef de la mission. Le FMI exigeait notamment l’élargissement de l’assiette de l’impôt sur le revenu, ce qui provoque aujourd’hui la colère des fonctionnaires, et la publication d’un plan de trésorerie. Il est deux fois moins élevé que le budget adopté pour 2020.
    Ce qui inquiète en revanche les experts du FMI, c’est le nouveau dérapage des finances publiques en ce début d’année, avec une hausse des dépenses. Beaucoup avaient été reportées à 2020 pour permettre de respecter les contraintes fixées pour le mois de décembre.
    Plus inquiétant encore, les recettes n’ayant pas suffisamment augmenté, l’État congolais a une nouvelle fois fait appel à la Banque centrale pour obtenir une avance.

    Résultat : à la fin du mois de janvier, ses réserves en devises ne permettaient de couvrir que trois semaines d’importation. C’est le recours à cette pratique qui avait entraîné l’an dernier inflation et dépréciation du franc congolais.

    Avec RFI