Tag: libye

  • ” Nombre de Tunisiens pensent que le terrorisme vient de Libye, tandis qu’en Libye on dit l’inverse “

    ” Nombre de Tunisiens pensent que le terrorisme vient de Libye, tandis qu’en Libye on dit l’inverse “

    Le chercheur tunisien Rafaa Tabib, spécialiste de la Libye, appelle les autorités de son pays à interroger le ravisseur des deux journalistes tunisiens disparus chez le voisin de l’est en 2014. Il revient pour Jeune Afrique sur les relations bilatérales et les écueils de la diplomatie tunisienne en Libye.

    Rafaa Tabib est chercheur en anthropologie politique, rattaché au CNRS, et professeur à l’université Manouba de Tunis. Il a récemment annoncé qu’un des ravisseurs des deux journalistes tunisiens, Sofiene Chourabi et Nadhir Guetari (disparus en Libye en 2014), aurait été arrêté par une milice de Misrata, et appelé les autorités tunisiennes à aller l’interroger. Une manière de questionner la diplomatie bilatérale.

    Jeune Afrique : Vous avez interpellé les autorités tunisiennes au sujet des deux journalistes tunisiens, est-ce une manière de dire qu’elles devraient faire plus ou autrement sur ce dossier ?

    Rafaa Tabib : À chaque fois que la question est évoquée, les initiatives prises sont un peu trop classiques, et malheureusement pas adaptées aux réalités du pays. Nombre d’institutions en Libye cachent des coquilles vides et ne sont que des vitrines sans prise sur la réalité. Dans cette affaire, des magistrats tunisiens ont par exemple déjà été envoyés rencontrer leurs homologues dans l’Est de la Libye, afin d’échanger des informations. Mais de quelles informations disposent les magistrats libyens, alors que la fragmentation des institutions ne permet pas de réunir des éléments plausibles et crédibles ?

    De toute façon, la justice en Libye a toujours été partiale. La société tribale impose d’autres formes de légalité, qui permettent de parvenir à des arrangements. Ajoutez-y le contexte de guerre civile : à aucun moment, la justice libyenne n’a donc été impliquée dans ce genre de dossiers. Comment peut-on espérer par ailleurs qu’un envoyé de la justice tunisienne puisse demander des informations auprès de chef tribaux et traditionnels ?

    il n’y a que les canaux dits « sociaux », c’est-à-dire traditionnels et tribaux, pour récolter des informations.

    Des observateurs appellent plus généralement la Tunisie à sortir de la « diplomatie de salon ». Alors que le contexte de transition démocratique impose une meilleure gouvernance et plus de transparence, les autorités tunisiennes peuvent-elles se permettre de faire autrement et de mobiliser des canaux parallèles ?

    Nous avons d’un côté un État jacobin centralisé qui se veut moderniste, et en face un pays miné par les milices et les structures traditionnelles. Dans ce contexte, il n’y a que les canaux dits « sociaux », c’est-à-dire traditionnels et tribaux, pour récolter des informations.

    Selon nos sources, un des ravisseurs des deux journalistes est le chef d’une assemblée d’Abjdabiya (ville du nord-est de la Libye), sorte de vitrine d’Ansar al-Charia (proche d’Al-Qaïda). La question qui se pose, c’est comment l’interroger, alors qu’il se trouve dans une prison tenue par des miliciens. Une situation compliquée par le fait que les mouvements terroristes et révolutionnaires fonctionnent souvent en vases communicants, et que nombre de combattants ont une double casquette ou changent de camp au gré des opportunités. C’est ce qu’on appelle le « jeu des labels ».

    Trouver le canal approprié reste un grand dilemme. Il y a beaucoup d’hésitations. Certains ne veulent pas agir sans cadre législatif. Des partis politiques essaient également de protéger les groupes avec lesquels ils ont de bons rapports.

    Face à ce dilemme, quelles actions les autorités tunisiennes pourraient-elles envisager dans un cas comme celui-ci ?

    Je propose, dans ce cas de figure, de trouver une structure hybride. Des représentants de la société civile tunisienne, du monde des affaires, des clans du sud tunisien qui trouvent des prolongements en Libye, des chercheurs et des officiels, pourraient créer un organe national avec une base légale pour pouvoir travailler en Libye. Aujourd’hui, les autorités tunisiennes ne traitent pas avec la Libye profonde.

    On constate une absence de volonté et un manque d’engagement au niveau du ministère des Affaires étrangères, alors même que les Tunisiens sont très nombreux en Libye. Sur le terrain, une coopération existe par contre sur le plan sécuritaire, surtout pour identifier les mouvements terroristes à la frontière. Mais le problème se pose en termes d’action diplomatique. D’autant plus que les milices peuvent être liées à la fois au politique et impliquées dans des trafics.

    On parle pour certains d’embrigadement, mais l’idéologie de Daech n’est pas un mal incurable.

    Des associations appellent les autorités tunisiennes à agir également pour les Tunisiens, adultes et enfants, détenus en Libye et soupçonnés d’activités terroristes. Quelles peuvent être leurs marges de manœuvre ?

    Il faut absolument rapatrier les enfants, qui ne sont pas responsables de leur situation. On parle pour certains d’embrigadement, mais l’idéologie de Daech n’est pas un mal incurable. Nombre de Tunisiens pensent que le terrorisme vient de Libye, tandis qu’en Libye on dit l’inverse, car nombre de chefs de groupes terroristes sont Tunisiens. Je pense que la Tunisie a encore du mal à soulever cette question, par déni. Il n’y a pas de volonté de la part de la Tunisie d’ouvrir ce dossier du terrorisme.

    Un congrès libyen est attendu en cette rentrée. Quel rôle peut jouer la Tunisie pour aider à la stabilisation politique de son voisin ?

    La Tunisie a tout intérêt à jouer un rôle dans cette rencontre, mais on ne perçoit pas une telle volonté. C’est juste une réunion dont la date exacte n’est pas encore fixée, mais qui est décriée en Libye car elle risque de ramener une nouvelle élite autour la table des négociations, et que celle-ci souhaitera aussi récupérer sa part de pouvoir. On évoque en effet l’invitation de 170 à 300 personnalités, qui réclameront sans doute ensuite leur représentativité.

    On constate qu’à part les armes, rien ne sert en Libye. Mais beaucoup de ceux qui vivent de la rente institutionnelle, sans réelle légitimité, ne veulent pas se défaire de leurs privilèges. Le premier obstacle à la démocratie est l’élite politique. Selon moi, derrière cette dernière, toute la société libyenne avec sa complexité ne parvient pas à s’exprimer.

    Le gouvernement Sarraj, avec qui traite la Tunisie, n’a aucune emprise sur le terrain, sa légitimité est réduite.

    Les autorités tunisiennes ont aussi choisi d’inviter le Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, au trentième sommet de la Ligue arabe prévu le 31 mars à Tunis. Sur le plan bilatéral, que peut-on attendre de cette visite ?

    Le gouvernement Sarraj, avec qui traite la Tunisie, n’a aucune emprise sur le terrain, sa légitimité est réduite. Certains groupes qui lui sont théoriquement affiliés- étant payés par l’État qui leur sous-traite la question sécuritaire- sont en fait des corps miliciens qui prennent un nom de brigade mais lui échappent. Il est seulement en position de signer des chèques mais la Tunisie est dans l’obligation d’accepter cet interlocuteur.

    Je conseillerais toutefois aux autorités d’inviter les autres belligérants avant la tenue de ce sommet arabe : le président du parlement, le général Haftar, et pourquoi pas d’autres clans. Cela lui permettrait de se tenir à égale distance de tous et de ne pas être partie prenante.

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  • La Libye lance des mandats d’arrêt contre des insurgés tchadiens et soudanais

    La Libye lance des mandats d’arrêt contre des insurgés tchadiens et soudanais

    Les autorités libyennes ont lancé 37 mandats d’arrêt contre des Libyens ainsi que des rebelles tchadiens et soudanais suspectés d’implication dans des attaques contre des installations pétrolières et une base militaire, a indiqué samedi une source judiciaire.

    Des copies de ces mandats ont circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux dès mercredi et leur authenticité a été confirmée à l’AFP par une source au bureau du procureur général.

    Les mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de 22 rebelles tchadiens, neuf soudanais et six Libyens, accusés d’implication dans plusieurs attaques armées contre des terminaux pétroliers dans l’est libyen en 2018 et contre la base aérienne de Tamenhant, à environ 500 km au sud de la capitale Tripoli (plus de 140 morts en mai 2017).

    Selon le communiqué annonçant les mandats publié par les médias, le procureur général s’est basé sur des « communications parvenues aux organes de sécurité concernant des Libyens ayant fait appel à des éléments des oppositions soudanaise et tchadienne » pour perpétrer ces attaques.

    Frontières poreuses

    Plusieurs chefs rebelles tchadiens seraient présents dans le sud du pays, ajoute le texte. Parmi les six Libyens visés figurent l’ancien chef militaire du Groupe islamique combattant libyen (Gicl) Abdelhakim Belhaj et le chef de milice Ibrahim Jadhran, dont les hommes ont attaqué des terminaux pétroliers comme ceux de Ras Lanouf et d’al-Sedra en juin.

    La Libye est plongée dans le chaos et meurtrie par les violences entre groupes armés rivaux depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Elle est dirigée par deux entités rivales: le gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et un cabinet parallèle installé dans l’Est appuyé par le maréchal Khalifa Haftar.

    La porosité des frontières de la Libye avec certains pays comme le Tchad et le Soudan a facilité le passage de groupes rebelles, certains vendant leurs services comme mercenaires.

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  • Libye: les employés du secteur pétrolier réclament une hausse des salaires

    Libye: les employés du secteur pétrolier réclament une hausse des salaires

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  • L’insécurité en Libye menace d’une manière croissante la région

    L’insécurité en Libye menace d’une manière croissante la région


    Par
    RFI

    Publié le 30-11-2018
    Modifié le 30-11-2018 à 02:49

    Les participants à la 12ème réunion ministérielle des pays voisins de la Libye qui s’est tenue ce 29 novembre à Khartoum ont tous insisté sur la nécessité d’instaurer la sécurité en Libye. Les responsables réunis ont pointé la manque de coordination sécuritaire entre eux. La réunion s’est tenue en présence des représentants de la France, de l’Italie, de l’Union africaine, de l’Union européenne et de l’ONU. L’ONU, qui prépare une conférence générale de réconciliation nationale en Libye, a reçu le soutien des participants.

    Face à l’impossibilité d’organiser des élections générales en Libye, avant la fin de l’année, comme le souhaitait la France, Ghassan Salamé, envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, n’avait d’autre choix que de revenir à son idée première : organiser une conférence de réconciliation nationale regroupant toute les composantes libyennes et s’appuyant sur le principe de l’accord politique de Skhirat.

    Cette conférence devrait avoir lieu au début de l’année 2019. Elle nommera un gouvernement d’union nationale qui sera chargé d’organiser des élections courant 2019. Ces élections devront permettre à la Libye de recouvrer la paix et de sortir de la période transitoire qui dure depuis la chute du colonel Kadhafi en 2011.

    « L’Union africaine mettra tout en œuvre pour appuyer cette initiative », a annoncé Amira Al Fadel, la représentante de l’Union africaine pour la Libye, qui a soutenu l’idée de cette conférence et a appelé selon l’agence de presse soudanaise (Suna) « à ce que tous les efforts régionaux et internationaux aillent dans ce sens ».

    La présence des groupes armés au sud

    Les intervenants ont par ailleurs tous exprimé leur inquiétude sur la croissance des activités criminelles transfrontalières à partir de la Libye. Ils ont pointé le manque de coordination entre eux. Un fait qui ne fait qu’« encourager le trafic illégal » selon plusieursintervenants.

    Ghassan Salamé a révélé des informations sur la présence des groupes armés nigérians dans le sud-libyen. Plusieurs groupes armés tchadiens et soudanais avaient déjà fait du sud-libyen leur base arrière.

    Le ministre des Affaires étrangères soudanais, Al Dardiri Mohamad Ahmad, a exprimé de son côté son espoir que les opérations communes des pays voisins en accord avec Tripoli puissent réduire le danger des groupes armés installés dans le sud-libyen qui s’est transformé en un champ de bataille alternatif.

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  • Immigration : plus de 15 000 migrants rapatriés de Libye, selon l’OIM

    Immigration : plus de 15 000 migrants rapatriés de Libye, selon l’OIM

    Plus de 15 000 migrants ayant tenté sans succès et au risque de leur vie de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe ont été rapatriés de Libye vers leurs pays d’origine depuis le début de l’année, a annoncé vendredi 23 novembre l’Organisation internationale des migrations (OIM).

    Ces personnes sont originaires de 32 pays d’Asie et d’Afrique, selon l’OIM.  « Depuis début 2018, plus de 15 000 migrants ont été en mesure de rentrer chez eux grâce aux programmes de retour volontaire » avec le soutien du Fonds fiduciaire de l’Union européenne pour l’Afrique, a indiqué le bureau de l’OIM en Libye dans un bref communiqué.


    >>> À LIRE – De retour de Libye, des migrants camerounais racontent « l’enfer  »


    Les passeurs profitent du chaos dans le pays

    L’organisation met sur ses comptes Facebook et Twitter un numéro de téléphone à la disposition des « migrants en détresse en Libye et qui souhaitent rentrer dans leur pays d’origine ». Du temps de Mouammar Kadhafi renversé et tué en 2011, des milliers de migrants transitaient à travers les frontières sud de la Libye, longues de 5 000 km, notamment pour tenter la traversée de la Méditerranée vers l’Europe.  Depuis 2011, la situation a empiré, les passeurs profitant du chaos dans le pays pour envoyer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l’Italie située à 300 kilomètres des côtes libyennes.

    Près de 20 000 migrants rapatrié en 2017 par l’OIM

    De nombreux migrants, interceptés ou sauvés en mer, se retrouvent dans des centres de rétention dans des conditions difficiles et optent pour le rapatriement. De nombreuses organisations internationales, dont le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), déplorent régulièrement les mauvais traitements subis par les migrants en Libye. En 2017, l’OIM a rapatrié près de 20 000 migrants et souhaiterait porter ce chiffre à 30 000 en 2018 dans le cadre de son programme de « retour volontaire ». Cette organisation avait accéléré le rythme des départs fin 2017, après le scandale déclenché par la diffusion en novembre d’un documentaire de la chaîne américaine CNN montrant des migrants africains vendus comme esclaves près de Tripoli.

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  • La Mort de l’Humanité ambiante -Le Marché noir aux esclaves négro-africains en Libye

    La Mort de l’Humanité ambiante -Le Marché noir aux esclaves négro-africains en Libye

    -Crime musulman ou crime islamiste ?

    ‘‘Tout ignorant est esclave’’ Proverbe italien

     

    Par Joël Asher Lévy-Cohen *

    Le reportage sur le ‘‘Marché noir’’ aux esclaves négro-africains en Libye dernièrement diffusé par la chaîne américaine d’information continue CNN a, réellement, suscité un tollé généralisé. Au-delà de l’émotionnite qu’il a, toutefois, pu assurément susciter par-ci et par-là, ce document journalistique et médiatique présente, en vérité, le mérite de rappeler, quoi que brutalement, à l’humanité tout entière que la traite négrière, autant que la traite humaine, est une dure réalité qui se pratique allégrement dans bon nombre de pays du Maghreb et du Machrek. Aussi a-t-il le mérite de rappeler que deux cents ans après leur proclamation solennelle par les révolutions américaine et française de la fin du XVIIIe siècle, les droits humains fondamentaux sont, à vrai dire, dans leur acception un idéal visiblement lointain autant qu’une une notion très largement bafouée dans le monde.

    Ce qui frappe, réellement, dans ce document journalistique et médiatique à charge de la Libye, c’est le prix d’achat complètement ‘‘dérisoire’’ des esclaves négro-africains. Ces êtres humains sont facilement adjugés à moins de 1000 $ US. En effet, le prix d’acquisition le plus élevé d’un homme noir est estimé, dans cet État décomposé, à 800 $ US lors de la réalisation du reportage (août 2017). Croit-on rêver ? Il y a de quoi sursauter sur sa chaise !

    Ceci revient à dire qu’un chameau, une bête d’ailleurs utilisée pour le transport tout comme la course, voire même estimée pour son lait et sa viande, coûterait réellement plus cher qu’un mâle négro-africain à la bourse animalière du Yémen ou au Marché d’Abu Dhabi. À titre d’exemple, au Maroc, le prix d’achat d’un chameau normal varie de 2 000 à 2 500 Euros. Ce qui n’est pas forcément le cas des chameaux de course. Ces bêtes reviennent excessivement cher.

    En effet, lors d’une vente aux enchères au marché animalier des Émirats arabes unis (EAU), un camélidé, plutôt, destiné spécialement à la course a été acheté par un riche collectionneur omanais Naeem al-Ghilan à 530 000 Euros. Toutefois, un chameau de course de race pure – un pur boss de haute lignée – peut en réalité coûter jusqu’à plus de 3 millions d’Euros. Les chamelles peuvent encore valoir plus cher (Source Internet).

    Il en est de même pour un cheval ‘‘pur-sang’’. Cet animal, d’ailleurs, fort prisé de riches fortunes du Proche-Orient peut être vendu dans bien des pays du Golfe arabo-persique à des prix exorbitants. Son prix peut facilement grimper et atteindre la bagatelle de 20 millions de dollars US. Cependant, le cheval de course le plus cher dans le monde Frankel a été évalué, il y a cinq ans, à 200 millions de dollars US après sa quatorzième victoire de la compétition. Il appartient au prince saoudien Khalil Abdullah[i].

    Autre fait troublant, ce marché clandestin destiné à vendre des esclaves négro-africains, lequel se tient nuitamment dans la périphérie de la capitale Tripoli, est lourdement protégé par des hommes encagoulés. Ceux-ci portent autant des armes que des treillis militaires. Force est de constater que leur identité n’est pas du tout révélée.

    En tout état de cause, s’agit-il des islamistes armés rapatriés au Maghreb après la débâcle de l’État islamique[ii] de triste mémoire en Syrie dans le but de déstabiliser cette région riche en hydrocarbures ? S’agit-il, en réalité, des individus ou groupes maffieux à la solde exclusive du pouvoir militaire issu de la décomposition de l’armée régulière et du délabrement forcé du pays par les forces militaires de l’OTAN en 2011 ? S’agit-il, en fait, de ces nombreuses milices armées qui essaiment comme des champignons toxiques dans cet État démantelé après la chute brutale du régime incarné de main de maître par le colonel-guide Mouammar el-Kadhafi ?

    En d’autres termes, qu’est-ce qui explique véritablement ce commerce odieux ? Quels en sont les soubassements et les enjeux fondamentaux ? Qui en est le principal initiateur ? Qui en est le véritable bénéficiaire ? Qui en sont effectivement les animateurs de réseau ?

    Ce qui est clair, la Libye est devenue, de nos jours, le point de chute ou de convergence des forces islamistes totalement défaites en Irak post-Saddam Hussein et en Syrie de Bachar el-Assad. Ces nébuleuses qui s’articulent autour de l’État Islamique, ont pratiqué, il n’y a pas si longtemps, l’esclavage sexuel des femmes et filles yazidi. Il importe d’admettre que ce crime épouvantable a complètement ému la planète Terre et, surtout, soulevé une avalanche de protestations de quatre coins du monde.

    Il sied de mentionner qu’à l’époque fastueuse du colonel-guide suprême de la Jamahiriya, les populations négro-africaines, entre autres celles faisant partie du Fezzan libyen, vivaient sans nul conteste dans des conditions somme toute respectables. C’est également le cas des populations immigrantes en provenance du Sahel limitrophe. Dans ce pays considéré jadis comme un véritable eldorado, ces sujets subsahariens avaient, sans l’ombre du doute, un niveau de vie économique appréciable, à plus forte raison des droits sociaux enviables. Par conséquent, qui devrait normalement être blâmé devant ce spectacle révoltant, ahurissant, de marchandage d’êtres humains, a fortiori négro-africains ? L’identité des responsables ne fait réellement aucun doute…

    Autre fait tout à fait marquant, les images de CNN montrent deux esclaves négro-africains mâles arborer, comme si de rien n’était, un sourire après qu’ils aient été réellement vendus à leurs maîtres. Il y a de quoi vraiment s’interroger sur leur attitude dont la complaisance voire l’inconscience laissent évidemment perplexe, inexorablement pantois. En effet, que signifie effectivement, exactement, dans ces circonstances dramatiques ce sourire ?

    S’agit-il pour ces damnés de la terre d’un moment de soulagement ? S’agit-il en fait d’une moquerie de leur condition déshumanisante ? S’agit-il d’une approbation de leur nouveau statut de bien meuble en plein 21e siècle ?

    Cependant, hormis la main et l’avant-bras, les images choc de CNN ne montrent nullement le visage du fameux adjudicateur. Elles n’exposent pas non plus celui des clients acheteurs d’esclaves. Pourquoi ? Pourtant, l’on peut aisément distinguer la couleur foncée de la peau – une partie du corps du commissaire-priseur qui dirige dans cette bourse on ne peut plus particulière et singulière la vente décriée d’esclaves négro-africains -. Ce qui est, tout à fait, sûr et certain, l’adjudication se déroule en langue arabe. Mais quelle est la véritable identité des acheteurs ?

    That’s the question

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

    www.joelasherlevycohen.com

    www.joelasherlevycohen.over-blog.com

    https://www.youtube.com/watch?v=qQJGe2gtoAo

    Par son impact auprès de l’opinion publique internationale et la force poignante des images diffusées, le reportage de la fameuse chaîne d’information continue américaine CNN sur le marché clandestin destiné à la vente des esclaves négro-africains a complètement fait voler en éclats le mythe pacifique et égalitaire de l’Islam.

    En un clin d’œil, ce document journalistique et médiatique a complètement trucidé l’Union africaine (UA) qui rassemble arabo-musulmans et négro-africains. En un tour de main, il a totalement détruit la solidarité et la fraternité qui, dans ce cadre, devraient normalement prévaloir entre sujets maghrébins d’Afrique du Nord et ressortissants négro-africains et subsahariens.

    Ce document audiovisuel a, certes, réussi à creuser un fossé abyssal entre populations arabo-musulmanes et populations négro-africaines. Il a très nettement et très clairement renforcé l’image négrière du ressortissant arabo-musulman dont la culture est, désormais, perçue voire interprétée comme incompatible avec la modernité ambiante.

    Par conséquent, la tradition morale et spirituelle, les croyances religieuses, la civilisation millénaire dont sont manifestement tributaires les ressortissants arabo-musulmans, sont dorénavant regardées comme foncièrement incompatibles avec la notion cardinale ou l’idéologie des droits fondamentaux de la personne humaine.

    [i] Sputnik, 21 octobre 2012.

    [ii] L’État islamique (EI), connu le pseudonyme de Daech ou l’acronyme ISIL, s’est adonné impunément à l’esclavage sexuel des femmes yazidi en Syrie et en Irak.

     

     

  • Le Niger demande un débat au sommet UE-UA sur l’esclavage en Libye

    Le Niger demande un débat au sommet UE-UA sur l’esclavage en Libye

    -Le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui s’était “indigné” jeudi de la vente aux enchères de migrants-esclaves en Libye, a demandé à ce que le sujet soit mis à l’ordre du jour du sommet Union Africaine – Union-Européenne des 29 et 30 novembre à Abidjan.

    “Fortement choqué, M. Issoufou a demandé personnellement au président ivoirien Alassane Ouattara que ce sujet soit inscrit à l’ordre du jour du sommet”, a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat un proche de la présidence nigérienne.

     Le ministre nigérien des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba a confirmé cette demande sur son compte Twitter: “Le président du Niger (…) a demandé que cette question soit inscrite à la prochaine réunion UE-UA à Abidjan. Il nous a instruit de rester mobilisés, en lien avec tous les pays africains”.

    Le président nigérien s’était insurgé dès jeudi, affirmant: “La vente aux enchères de migrants comme esclaves en Libye m’indigne profondément. J’en appelle aux autorités libyennes et aux organisations internationales, afin que tout soit mis en oeuvre pour que cesse cette pratique d’un autre âge, que nous croyions à jamais révolue”.

    Vendredi, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Guinéen Alpha Condé, et le gouvernement sénégalais ont aussi fait part de leur indignation.

     Le président Alpha Condé “exprime son indignation face au commerce abject de migrants qui prévaut en ce moment en Libye et condamne fermement cette pratique d’un autre âge”, selon un communiqué de la présidence guinéenne.

    L’UA “invite instamment les autorités libyennes à ouvrir une enquête, situer les responsabilités et traduire devant la justice les personnes incriminées” et “à revoir les conditions de détention des migrants”, poursuit le texte.

    “Ces pratiques modernes d’esclavage doivent cesser et l’Union africaine usera de tous les moyens à sa disposition pour que plus jamais pareille ignominie ne se répète”, promet la présidence de l’UA.

    Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a vivement dénoncé mardi la détérioration des conditions de détention des migrants en Libye, jugeant “inhumaine” la coopération de l’Union européenne avec ce pays.

    A Dakar, le gouvernement sénégalais a “appris avec une vive indignation la vente sur le territoire libyen de migrants originaires d’Afrique subsaharienne”, indique un communiqué officiel.

    Avec AFP