Tag: Monde

  • Deux ans après le Sofitel, DSK raconte

    Deux ans après le Sofitel, DSK raconte

    Photomontage montrant Dominique Strauss-Kahan et Nafissatou Diallo
    Photomontage montrant Dominique Strauss-Kahan et Nafissatou Diallo

    -Ses relations avec les femmes, son expérience de la justice américaine, la théorie du complot… Dans une interview accordée à CNN et diffusée le 10 juillet, Dominique Strauss-Kahn (DSK) est revenu sur l’affaire du Sofitel et des accusations de viol portées contre lui par Nafissatou Diallo.

    Dominique Strauss-Kahn a accordé sa première interview en anglais depuis l’affaire du Sofitel en mai 2011. Diffusé par la chaîne américaine CNN, le 10 juillet, l’entretien enregistré à Paris a été l’occasion pour l’ancien directeur du FMI de délivrer sa vérité dans l’affaire des accusations de viol proférées par une femme de chambre guinéenne de l’hôtel Sofitel de New York, Nafissatou Diallo.

    Il est en particulier revenu sur le moment « terrible », où il a été présenté, menotté, devant les caméras, le 15 mai 2011 à New-York – un épisode classique de la vie judiciaire américaine, connu sous le nom de « perp walk ». « J’étais en colère, je ne comprenais pas ce qui se passait, je ne comprenais pas pourquoi j’étais là. Je comprenais juste qu’il se passait quelque chose que je ne comprenais pas », dit-il. « C’est une chose terrible, vraiment. Le problème c’est que cela se passe à un moment où, dans la société américaine comme dans la société européenne, vous êtes présumé innocent jusqu’à ce que vous soyez reconnu coupable », ajoute-t-il.

    DSK a vu les poursuites pénales contre lui abandonnées par le parquet de New York, qui avait remis en cause la crédibilité de la femme de chambre. Et un accord financier confidentiel, conclu en décembre dernier avec son accusatrice, a réglé l’affaire au civil. « J’étais prêt à aller au procès (civil) », assure-t-il, ajoutant que ses avocats lui ont conseillé de ne pas le faire. « Mes avocats m’ont dit : “ça va prendre quatre ans et ça va vous coûter plus cher en frais de justice (…) même si vous gagnez”. J’ai donc décidé de (conclure) un accord financier et de continuer ma vie », déclare-t-il.

    DSK : “Quelque chose est arrivé qui relevait de la vie privé”

    Alors que s’est-il passé dans la chambre de cette fameuse suite 2806 du Sofitel, ce 14 mai 2011 ? « Quelque chose est arrivé qui relevait de la vie privée et je pense toujours que ce qui s’est passé dans cette chambre d’hôtel relève de la vie privée, à moins qu’un procureur vous dise que vous allez être inculpé pour avoir fait quelque chose et qu’il en ait les preuves », explique DSK. « Mais quand le procureur vous dit “OK, finalement, nous n’avons pas de quoi vous inculper”, cela veut dire que c’est une affaire privée, et personne n’a rien à dire là-dessus », poursuit-il.

    Dominique Strauss-Kahn revient aussi sur la réputation d’addiction au sexe qu’il traîne depuis qu’il a été impliqué dans plusieurs affaires de mœurs – sans pour l’instant avoir jamais été condamné. Il a affirmé n’avoir « pas de problème particulier avec les femmes ». Mais il ajoute qu’il a, en revanche, « certainement un problème pour n’avoir pas compris que ce que l’on attend d’un homme politique de très haut niveau est différent de ce que peut faire M. Tout-le-Monde ».

    Vie privée, vie publique

    « J’ai fait cette erreur » de penser qu’on pouvait avoir vie publique et vie privée « ensemble, sans lien entre elles », ajoute DSK. « J’ai eu tort, parce que les gens n’attendent pas ce genre de comportement hétérodoxe de la part de quelqu’un qui a des responsabilités publiques. (…) Je ne voulais pas payer ce prix et finalement, je l’ai payé deux fois », ajoute l’ancien présidentiable socialiste, qui a dû renoncer à se présenter au scrutin de 2012, précisant que « désormais, les problèmes de la politique française sont derrière moi. (…) Je travaille de par le monde avec les gouvernements, je suis content d’aider et j’aime cela ».

    Enfin, DSK évoque brièvement la question du complot qui aurait été mené contre lui par ses opposants politiques. Interrogé sur le sujet, il affirme qu’il y accorde quelque « crédit » mais n’en a « pas la preuve ». « Il vaut mieux donc que je ne dise rien ».

    (Avec AFP)

  • A Dakar, Obama loue le “héros” Mandela, soutient les homosexuels

    A Dakar, Obama loue le “héros” Mandela, soutient les homosexuels

    Obama- Macky– Le président américain Barack Obama a rendu hommage jeudi à Dakar, première étape de sa tourné africaine, à l’ex-président sud-africain Nelson Mandela, un “héros pour le monde” au moment où il lutte pour sa survie, et apporté son soutien aux homosexuels africains persécutés.

    Mandela, hospitalisé depuis trois semaines à Pretoria, “est un de mes héros. Je crois qu’il est un héros pour le monde entier, et le jour où il quittera cette terre, son héritage continuera à vivre à travers les âges”, a déclaré M. Obama qui doit se rendre en Afrique du Sud vendredi, prochaine étape de son périple africain avant la Tanzanie.

    Il a sans doute pensé à lui en se rendant jeudi après-midi en famille sur l’île de Gorée, au large de Dakar, d’où sont partis vers l’Amérique des milliers d’esclaves et où Mandela s’était lui aussi rendu en 1991, un an après ses 27 années passées dans les geôles du régime raciste d’apartheid.

    “C’est un moment très fort”, a affirmé M. Obama à Gorée, ajoutant: “Évidemment, pour un Africain-américain, un président africain-américain, avoir la possibilité de visiter ce site, je pense, me donne plus de motivation pour défendre les droits de l’Homme à travers le monde”.

    Barack Obama, un métis dont le père était Kenyan, était accompagné sur l’île par son épouse, Michelle, une descendante d’esclaves, et leurs deux filles Malia et Sasha.

    Avant lui ses prédécesseurs Bill Clinton et George W. Bush s’étaient également rendus en 1998 et 2003 sur l’île de Gorée, passage obligé pour tous les visiteurs de marque à Dakar.

    Interrogé par des journalistes américains, le président Obama a par ailleurs salué comme “une victoire pour la démocratie américaine” la décision de la Cour suprême prise la veille en faveur du mariage gay aux Etats-Unis.

    “Tout le monde doit avoir les mêmes droits”

    Il en a profité pour apporter son soutien aux homosexuels persécutés dans l’écrasante majorité des pays africains, hormis l’Afrique du Sud où le mariage gay est autorisé.

    “Rattraper le temps perdu”

    “Mon opinion est que, quelques soient la race, la religion, le genre, l’orientation sexuelle, face à la loi, tout le monde doit avoir les mêmes droits”, a-t-il affirmé.

    Mais, présent à ses côtés,  le président sénégalais Macky Sall lui a répondu que bien que “très tolérant”, son pays n’était “pas encore prêt à dépénaliser l’homosexualité”.

    Il a récemment exclu l’adoption d’une loi autorisant l’homosexualité au Sénégal, exigée par des organisations de défense des droits de l’Homme.

    Hormis cette divergence, MM. Obama et Sall ont dit avoir en commun les mêmes valeurs concernant “la démocratie” et “la bonne gouvernance”.

    “Le Sénégal est une des démocraties les plus stables d’Afrique et et un de nos partenaires les plus forts dans la région”, a affirmé Barak Obama.

    Ce pays “va dans la bonne direction grâce à des réformes pour renforcer les institutions démocratiques”, a-t-il affirmé, ajoutant: “Je crois que le Sénégal peut être un formidable exemple” pour le reste du continent.

    Ex-colonie française indépendante depuis 1960 le Sénégal n’a jamais connu de coup d’Etat, ce qu’a tenu à saluer le président Obama.

    Le Sénégal fait figure d’exception en Afrique  de l’Ouest, une région frappée par les violences politiques et militaires, en particulier au Mali voisin, plongé dans la crise depuis un coup d’Etat en mars 2012. Celui-ci a précipité la chute du nord malien aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda et entraîné une intervention militaire franco-africaine pour les en chasser.

    Les abords du Palais présidentiel où ont eu lieu l’entretien entre Barack Obama et Macky Sall et leur conférence de presse conjointe ont résonné  du son des tam-tam et des cris de bienvenue de quelques centaines de personnes venues saluer le président américain.

    Mais en dehors de ces manifestations de joie organisées, le centre de Dakar est resté presque désert, tant les restrictions de circulation imposées pour la visite du président américain étaient draconiennes.

    Après un dîner officiel offert par le président Sall, Barack Obama, arrivé mercredi soir à Dakar, devait y passer une dernière nuit avant de partir vendredi matin pour l’Afrique du Sud.

    (fp)

  • Campagne de Sarkozy: un proche de Kadhafi réalimente les soupçons de financement occulte

    Campagne de Sarkozy: un proche de Kadhafi réalimente les soupçons de financement occulte

    khad-sarkozy432-Le diplomate Moftah Missouri, ancien interprète de Kadhafi, a réaffirmé jeudi 20 juin dans l’émission Complément d’enquête, diffusée sur France 2, avoir appris que le régime libyen avait versé «une vingtaine de millions de dollars» à Nicolas Sarkozy, à l’occasion de sa campagne de 2007.

    La campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 a-t-elle été financée en partie par la Libye ? Saïf al-Islam, le fils du Colonel Mouammar Khadafi avait lancé l’accusation, en mars 2011.

    Ce jeudi 20 juin, sur France 2, le témoignage de Moftah Missouri, conseiller diplomatique et interprète personnel de l’ancien dictateur libyen, atteste de l’authenticité d’un document officiel libyen dévoilé par Médiapart en avril 2012, et qui avançait que Tripoli aurait financé la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros.

    « C’est un vrai document. Il y a, d’abord, la signature », affirme Mofhtah Missouri dans l’entretien qu’il a accordé à France 2, et diffusé ce jeudi soir dans l’émission Complément d’enquêtes. « Il y a aussi celui qui a tapé, celui qui a initié la lettre », insiste-t-il encore. 

    Du côté de l’UMP, les accusations sont rejetées en bloc. Le député UMP, Thierry Solère somme la justice de trancher.

    (RFI)

  • Une caution de 3500 € pour un visa

    Une caution de 3500 € pour un visa

    VISA-Les visiteurs de certains pays, qui souhaitent entrer en Grande-Bretagne, devront déposer une caution de 3.500 euros pour obtenir un visa. Cette somme sera récupérée lorsqu’ils quand ils quitteront le pays.

    Trois mille cinq cents euros de caution pour un visa de 6 mois au Royaume-Uni seront en effet bientôt exigés de demandeurs de visa, ressortissants de pays jugés “à risque” par le gouvernement britannique.

    Parmi ces pays figurent l’Inde, le Pakistan, le Nigeria et le Ghana.

    La ministre de l’Intérieur, Theresa May, voudrait tester la mesure à partir de novembre.

    Les visiteurs récupéreraient leur caution uniquement lorsqu’ils quittent le pays.

    Londres entend ainsi lutter contre les abus de visas, et décourager ces visiteurs étrangers à rester dans le pays au delà de la durée autorisée par le visa.

    Le gouvernement britannique, formé d’une coalition de conservateurs (majoritaires) et libéraux, est pressé sur sa droite par le parti nationaliste UKIP.

    Son dirigeant Nigel Farrage veut montrer à l’électorat que son parti, qui a fait une percée aux dernières élections locales, aux dépens des Conservateurs, “est plus ferme pour limiter l’immigration.

    Un projet controversé.

    Il pourrait faire l’objet de recours devant la justice pour discrimination, car il ne cible que certains pays.

    Ces pays, comme l’Inde ou le Nigeria, pourraient d’ailleurs prendre des mesure de rétorsion, et infliger une caution similaire aux touristes britanniques.

    Il y a 5 ans déjà, un projet similaire de l’ancien gouvernement travailliste avait été abandonné après un tollé soulevé par les associations de défense des droits des immigrés.

    (BBC)

  • Barack Obama pourrait rencontrer Mandela

    Barack Obama pourrait rencontrer Mandela

    President Barack Obama
    President Barack Obama

    -Le président américain Barack Obama s’en remet à la famille de Nelson Mandela pour décider d’une éventuelle visite lors de sa prochaine tournée en Afrique.

    Hospitalisé depuis deux semaines pour une grave infection pulmonaire, l’ex-président sud-africain pourrait alors recevoir la visite du chef d’Etat américain.

    Bien qu’attendue depuis des années, la rencontre entre les deux hommes s’avère peu probable.

    Même si sa santé “demeure dans un état sérieux mais stable à l’hôpital”, a affirmé Mac Maharaj, porte-parole du président Jacob Zuma.

    “Nous (…) sommes très respectueux de la famille Mandela au sujet d’une éventuelle rencontre entre le président et la famille Mandela ou bien Nelson Mandela lui-même, a précisé Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale. Au final, nous voulons ce qui sera le mieux pour sa santé et la tranquillité d’esprit de la famille Mandela”, a-t-il ajouté.

    Barack Obama passera une nuit à Johannesburg et une autre au Cap pendant sa tournée africaine, et prévoit de faire un arrêt sur l’île abritant l’ancienne prison de Robben Island, où Mandela a passé 18 ans.

    Obama a rencontré Mandela en 2005, peu après son élection au Sénat américain, quand l’ancien président sud-africain se trouvait à Washington, et lui a parlé plusieurs fois au téléphone depuis.

    Son épouse, Michelle, avait, elle, pu rendre visite à l’icône de la lutte anti-apartheid il y a deux ans lors d’un déplacement en Afrique.

    Barack Obama quittera Washington mercredi 26 juin et débutera sa tournée au Sénégal, où il rencontrera le président Macky Sall et visitera l’île de Gorée, lieu de mémoire de la traite des Noirs au large de Dakar.

    Il se rendra ensuite en Afrique du Sud, le 29 juin à Johannesburg, puis le lendemain à Pretoria, où il verra notamment le président Jacob Zuma.

    Le même jour, il ira ensuite au Cap, avant de conclure sa tournée en Tanzanie.

  • États-Unis : attention, vous êtes écoutés !

    États-Unis : attention, vous êtes écoutés !

    NASA-Tel Big Brother, la NSA, l’agence fédérale chargée du renseignement électromagnétique, intercepte des milliards de conversations téléphoniques et d’échanges internet. Sur le territoire américain et ailleurs.

    Le NSAgate, ce scandale provoqué par la révélation des très opaques activités de la National Security Agency, l’agence fédérale chargée du renseignement électromagnétique et de la sécurisation des systèmes de communication de l’administration, ne pouvait tomber plus mal – ou mieux, tout dépend du point de vue. Il concerne plus spécialement deux programmes. L’un, depuis 2006, permet à la NSA d’intercepter les appels téléphoniques passés aux États-Unis par l’intermédiaire de Verizon, l’un des principaux opérateurs du pays. L’autre, baptisé Prism, autorise l’interception hors des États-Unis des communications des internautes étrangers transitant par neuf grands du web, parmi lesquels Facebook, Microsoft, Apple, Yahoo! et Skype.

    Les Américains découvrent ainsi, bien tardivement, que les pratiques dignes de Big Brother mises en place par l’administration Bush sont, à l’exception de la torture, poursuivies sans sourciller par l’administration actuelle. D’ailleurs, en dehors de quelques réfractaires comme le démocrate Al Gore ou le républicain « libertarien » Rand Paul, la classe politique dans son ensemble y souscrit. Apparemment, Barack Obama lui-même y voit le moyen de maintenir un équilibre entre les exigences de la sécurité nationale et le nécessaire respect de la vie privée.

    La légalité – sinon le bien-fondé – de ces programmes n’est pas discutable. Leur base juridique est le Patriot Act, adopté après les attentats du 11 septembre 2001. Leur application est donc placée sous le contrôle théorique du Congrès. Ils « empiètent modestement » (Obama dixit) sur la liberté individuelle des Américains – et des autres ! -, mais ils ont paraît-il permis d’éviter plusieurs attentats terroristes. En septembre 2009, par exemple, un e-mail envoyé depuis Peshawar, au Pakistan, aurait été intercepté grâce à Prism et permis l’arrestation à New York d’un immigré afghan qui s’apprêtait à faire exploser des bombes dans le métro. « Pour trouver une aiguille dans une botte de foin, il faut d’abord disposer d’une botte de foin », commente froidement Leon Panetta, l’ancien secrétaire d’État à la Défense. Même son de cloche chez John McCain, l’ancien candidat républicain à la présidentielle, qui juge lesdits programmes « totalement justifiés ».

    “Traître”

    Certains responsables ne cachent pas le mépris que leur inspirent les deux hommes à l’origine du scandale : Glenn Greenwald, le blogueur du Guardian (le quotidien britannique qui, avec le Washington Post, a levé les deux lièvres), et Edward Snowden, l’ancien employé de la NSA à l’origine des fuites. John Boehner, le speaker de la Chambre des représentants, n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, Snowden est un « traître » qui doit être traduit en justice.

    Les responsables politiques, qui, en 2012, ont renouvelé pour cinq ans la législation en la matière, rappellent que ces deux programmes ne permettent pas d’écouter les communications des Américains. Et que la surveillance d’internet ne concerne que le reste du monde. De nombreuses questions restent pourtant en suspens auxquelles la classe politique ne semble pas pressée de répondre. Au moins le scandale a-t-il permis de jeter un coup de projecteur sur cette très mystérieuse institution qu’est la NSA. Ne dit-on pas, par manière de plaisanterie, que même les menus des cantines mises à la disposition de ses quelque 35 000 employés sont classés secret-défense ?

    Forteresse

    Le but essentiel de l’agence est d’analyser la masse faramineuse des informations interceptées sur internet. Selon IBM, 90 % de ces données ont été créées depuis moins de deux ans. D’ici à 2020, elles devraient doubler de volume tous les deux ans. Au mois de mars dernier, la NSA a analysé 97 milliards de données collectées auprès de différents réseaux à travers le monde. Quatorze pour cent d’entre elles provenaient d’Iran, beaucoup du Pakistan, et seulement 3 % des États-Unis.

    Au même titre que le programme de drones, la NSA et ses sous-traitants ont bénéficié de la vertigineuse augmentation (+ 250 %) du budget du renseignement depuis 2001. Elle a ainsi pu construire dans les montagnes de l’Utah une formidable forteresse de 1 million de mètres carrés censée être opérationnelle cette année. L’objectif est de se donner les moyens de stocker indéfiniment des volumes colossaux de données personnelles.

    Mais le NSAgate a permis de mettre en évidence une autre tendance préoccupante : la privatisation en cours depuis 2001 de la sécurité nationale. Basé à Hawaii, Snowden n’était en effet qu’un employé subalterne travaillant pour Booz Allen Hamilton, un sous-traitant de la NSA. Ce n’est nullement un cas isolé. Depuis plusieurs années, 70 % du budget du renseignement sert à rémunérer ces prestataires privés, auxquels l’administration confie désormais des tâches aussi sensibles que le recrutement d’espions ou la vérification des antécédents de candidats. De facto, elle leur donne accès aux secrets les mieux gardés. Sur les 4,2 millions d’employés du secteur du renseignement, plus de un tiers auraient ainsi accès à des données confidentielles.

    Pour Obama, déjà fragilisé par une série de scandales, le timing de cette nouvelle affaire est fâcheux. Elle a en effet éclaté deux jours avant sa rencontre avec le président chinois, Xi Jinping, au cours de laquelle il a beaucoup été question des cyberattaques massivement lancées par la Chine contre les États-Unis – et les entreprises privées américaines (le préjudice est évalué à plusieurs milliards de dollars). Comment, dans ces conditions, Obama aurait-il pu convaincre son hôte d’y mettre un terme ? Xi n’a donc pas bougé d’un pouce sur ce dossier et s’est fait un malin plaisir de rappeler que les Américains menaient eux aussi une cyberguerre. Contre l’Iran et son programme nucléaire.

    L’homme à abattre

    Le visage d’Edward Snowden, 29 ans, fait la une de tous les journaux américains. Comme Bradley Manning, le soldat responsable de la divulgation de milliers de documents confidentiels et dont le procès vient de s’ouvrir, c’est un jeune homme frêle, geek jusqu’au bout des ongles, qui a fait le choix téméraire de partir seul en guerre contre son gouvernement.

    Les informations qu’il a rendues publiques ont permis d’ouvrir un débat utile, a reconnu Obama. Pourtant, Snowden, qui s’était réfugié à Hong Kong et est aujourd’hui introuvable, est bel et bien traité comme un criminel. Le département de la Justice vient d’annoncer l’ouverture de poursuites judiciaires contre lui.

    On sait peu de chose de lui. Sauf que c’est un enfant de divorcés, que son père est un ancien garde-côtes, et qu’il est plutôt républicain – tendance libertarienne, donc très hostile à l’État fédéral. En 2004, il a tenté de rejoindre l’armée, mais a dû y renoncer après s’être cassé les deux jambes lors d’un entraînement. Fou d’ordinateurs, il a occupé plusieurs postes dans le renseignement avant d’être recruté par un sous-traitant de la NSA, à Hawaii, pour la bagatelle de 200 000 dollars (146 000 euros) par an.

    Il a fait le choix de renoncer à ce train de vie confortable pour se rendre à Hong Kong et soulager sa conscience auprès de journalistes du Guardian. « Lorsque vous réalisez que ce que vous faites renforce l’oppression, cela vaut la peine de prendre des risques », dit-il. Pour Edward Snowden, une drôle de vie vient de commencer. Celle d’un fugitif. J-É.B.

    (Jeune Afrique)

  • Fraude fiscale : l’enfer pour les tricheurs ?

    Fraude fiscale : l’enfer pour les tricheurs ?

    dollars-Fraude et évasion fiscales font perdre chaque année 1 270 milliards d’euros aux États-Unis. Et 1 000 milliards d’euros aux pays de l’Union européenne. Tous paraissent enfin résolus à réagir.

    Sale temps pour les fraudeurs du fisc ! Et pas seulement pour Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre français du Budget, et son gros mensonge sur son compte bancaire dissimulé en Suisse. Ou pour les dix mille contribuables allemands réfugiés eux aussi dans la Confédération helvétique, et que le fisc de leur pays traque au moyen d’un fichier secret censé lui permettre de récupérer 500 millions d’euros.

    Le 22 mai, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se sont, à l’unanimité, donné six mois pour mettre en oeuvre une batterie de mesures d’une sévérité accrue en matière fiscale. Il ne suffit plus désormais de poursuivre les fraudeurs. Il est essentiel de boucher les trous d’une législation fiscale qui autorise ce qu’il est convenu d’appeler « l’évasion fiscale ». En créant des structures aux noms passe-partout (trusts, fiducies, foundations, etc.) et en les domiciliant dans des pays (« offshore ») où actifs et bénéfices sont faiblement taxés, et où l’identité des propriétaires est efficacement dissimulée, riches particuliers et multinationales réussissent en effet à se soustraire à l’impôt. Des exemples ?

    Alors que le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés est de 33,3 % en France et de 12,5 % en Irlande, et que celui de l’impôt sur les sociétés américaines s’élève à 35 %, les bénéfices d’Apple, le géant de l’informatique et de la téléphonie, ne sont taxés qu’à 3 %, et ceux de Google, l’autre colosse du numérique, à 5 %. Ce qui est injuste et pénalisant en termes de compétitivité pour les entreprises à base nationale qui n’ont pas les moyens de s’offrir les conseils de spécialistes pour expatrier leur argent.

    Monaco, Andorre ou les Samoa ont dû se plier aux injonctions de l’OCDE. De très mauvaise grâce.

    En ces temps de lutte féroce contre les dettes et les déficits, même les gouvernements les plus favorables à la haute finance ont compris que la fraude et l’évasion fiscale amputaient sévèrement leurs recettes. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue à 1 700 milliards de dollars (1 270 milliards d’euros) les bénéfices des sociétés qui ne sont pas rapatriés aux États-Unis ; et à 1 000 milliards d’euros les recettes fiscales dont sont privés les vingt-sept pays de l’Union européenne. Dans le seul Royaume-Uni, le trou dans les caisses de Sa Majesté est évalué à 14 milliards de livres (17 milliards d’euros).

    Colère

    Politiquement, il était impossible pour les gouvernements d’ignorer la colère des contribuables lourdement taxés afin de redresser les comptes de l’État, alors que certains s’affranchissent allègrement de tout impôt. Lors du Forum économique mondial, à Davos, en janvier, l’exemple de Starbucks Coffee Company, qui ne verse pas un penny au Royaume-Uni, a fait sortir de ses gonds David Cameron. « Lorsqu’on voit certaines entreprises ne payer aucun impôt, c’est très mauvais pour la confiance », a estimé le Premier ministre britannique. À l’assaut donc !

    L’OCDE s’est d’abord attaquée aux « paradis fiscaux », tels que Monaco, Andorre, les îles Vierges britanniques ou les Samoa. Ceux-ci se sont pliés de mauvaise grâce à ses injonctions en signant des conventions fiscales qui, de l’avis des experts, ne dissipaient guère leur opacité.

    Le rapport de force a basculé quand les États-Unis sont à leur tour passés à l’offensive. D’abord à petite échelle, en obligeant l’Union des banques suisses (UBS) à lui communiquer les noms des Américains disposant de comptes chez elle. Puis, de façon massive, en adoptant en 2010, le Foreign Account Tax Compliance Act (Fatca), autrement dit la loi sur la conformité fiscale des comptes étrangers, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2014 et obligera toutes les institutions financières opérant aux États-Unis, mais basées à l’étranger, à communiquer au fisc américain les données personnelles, le montant des avoirs et le détail des transactions (à partir de 50 000 dollars) de leurs clients, qu’ils soient ou non américains. Faute de quoi, le fisc prélèvera à la source 30 % des revenus des actifs détenus aux États-Unis et infligera une pénalité de 40 % sur les avoirs dissimulés.

    Un « enfer » annoncé pour les resquilleurs, qui a séduit neuf pays européens – parmi lesquels le Royaume-Uni – désireux d’obtenir des Américains des informations sur leurs évadés fiscaux, par exemple dans l’État du Delaware. L’initiative a impressionné la Suisse, qui s’est empressée de s’y associer par crainte de voir le marché américain interdit à ses banques.

    Le scandale Cahuzac et la publication, en avril, de milliers d’anomalies fiscales dénichées par le collectif de journaux et d’ONG connu sous le nom d’Offshore Leaks ont accéléré la prise de conscience collective : la seule façon de mettre fin à ces pratiques, en partie légales mais dommageables, est d’obliger les banques à tout dire sur les avoirs, les bénéfices et la gestion de leurs clients, sans les y contraindre par des procédures judiciaires trop lentes et trop lourdes.

    Les uns après les autres, les paradis fiscaux sont en train d’accepter cet échange automatique de données. Singapour s’y est rallié, le Luxembourg aussi, quoique du bout des lèvres et avec force exceptions. Restent quelques récalcitrants obstinés, qui feignent d’en accepter le principe, mais demandent, avant de s’exécuter, que les banques du monde entier soient assujetties à cette obligation. Ce qu’on appelle une manoeuvre dilatoire…

    Tel est le cas de la Suisse et de l’Autriche. Elles auront pourtant bien du mal à résister à l’assaut qui sera lancé de nouveau contre elles le 17 juin, lors du G8 de Lough Erne (Irlande du Nord), et surtout le 3 septembre, à Saint-Pétersbourg (Russie), à l’occasion de la réunion des chefs d’État et de gouvernement du G20.

    De droite à gauche

    La France n’a pas attendu pour publier une liste noire de dix-sept pays opaques, par lesquels ne pourra plus transiter son aide publique, sous quelque forme que ce soit. Parmi ces États « non coopératifs » figurent deux africains – le Botswana et le Liberia – et deux moyen-orientaux – les Émirats arabes unis et le Liban.

    « Les paradis fiscaux, c’est terminé », s’était écrié Nicolas Sarkozy, alors président de la République, en 2009. « Ceux qui pensaient échapper à l’impôt en se réfugiant dans des paradis fiscaux doivent comprendre que l’impunité est terminée », lui a répondu le 22 mai, comme en écho, François Hollande, son successeur à l’Élysée. Ils finiront peut-être par avoir raison.

    (Avec AFP)

  • Côte d’Ivoire: la CPI veut plus de preuves avant un procès contre Gbagbo

    Côte d’Ivoire: la CPI veut plus de preuves avant un procès contre Gbagbo

    4e Jour d’audience: Laurent Gbagbo a la CPI DU 22/02/2013 PART 1– Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont besoin d’informations ou d’éléments de preuve supplémentaires de la part du procureur avant de décider de mener un éventuel procès contre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a indiqué la Cour lundi.

    Les juges ont ajourné la décision de confirmer ou non les charges de crimes contre l’humanité qui pèsent sur M. Gbagbo et « demandent au procureur d’envisager de fournir des preuves supplémentaires ou de mener des enquêtes supplémentaires », a indiqué la CPI dans un communiqué.

    « La chambre a estimé que l’ensemble des preuves du procureur, bien qu’apparemment insuffisantes, ne semble pas manquer de pertinence et de valeur probante » et ne peut donc pas directement décider d’abandonner les poursuites, a précisé la même source.

    Un nouveau calendrier a donc été établi par les juges, a souligné la CPI, ajoutant que le procureur devra remettre un document de charges complété avant le 15 novembre 2013.

    La défense aura, elle, jusqu’au 16 décembre 2013 pour réagir et présenter, si elle le souhaite, des éléments de preuve à décharge supplémentaires.

    Laurent Gbagbo, 68 ans, est soupçonné d’avoir fomenté un « plan » impliquant notamment la commission de meurtres et de viols afin de rester au pouvoir après l’élection de son rival Alassane Ouattara en 2010, certifiée par l’ONU.

    Premier ex-chef d’État remis à la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d’être « co-auteur indirect » de quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant les violences post-électorales.

    Ce refus de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la Côte d’Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois qui a coûté la vie à près de 3. 000 personnes.

    AFP

  • Washington offre des millions de dollars pour Belmokhtar et le n°1 de Boko Haram

    Washington offre des millions de dollars pour Belmokhtar et le n°1 de Boko Haram

    Mokhtar Niger– Washington offre depuis lundi jusqu’à 23 millions de dollars de récompense pour toute information conduisant notamment à la capture du jihadiste Mokhtar Belmokhtar, celle du chef de la secte islamiste nigériane Boko Haram, ou des responsables d’Aqmi, une première contre des “terroristes” d’Afrique de l’Ouest.

    D’autres responsables du groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont également visés par ce programme du département d’Etat, baptisé “récompenses pour la justice”, qui offre depuis 1984 des sommes d’argent à tout informateur permettant l’arrestation ou l’élimination d’individus qui menacent les intérêts des Etats-Unis.

    La plus grosse récompense, sept millions de dollars, est réservée au n°1 présumé de Boko Haram, Abubakar Shekau, qui combat actuellement l’armée du Nigeria dans le nord-est du pays.

    Une manne de cinq millions de dollars est également offerte à quiconque apportera des renseignements décisifs concernant l’Algérien Belmokhtar, un ancien chef d’Aqmi qui a monté son propre groupe fin 2012. Donné pour mort par le Tchad en avril, il a menacé il y a dix jours de lancer de nouvelles attaques au Niger après les attentats suicide de la fin mai. Son groupe avait mené une énorme prise d’otages en janvier dans un complexe gazier en Algérie.

    Cinq millions de dollars sont également promis pour la tête de Yahya Abou Al-Hammam, un dirigeant algérien d’Aqmi accusé d’être impliqué dans le meurtre d’un otage français en 2010.

    Malik Abou Abdelkarim, commandant d’Aqmi, et Oumar Ould Hamahathe porte-parole du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe islamiste chassé du Mali en janvier, sont également la cible de Washington, avec trois millions chacun de récompenses.

    “Aqmi est de plus en actif dans le Nord et l’Ouest de l’Afrique. Ils font partie des tout premiers groupes qui kidnappent contre rançons dans la nébuleuse terroriste mondiale”, a dit à l’AFP un responsable du département d’Etat.

    “Ils représentent pour nous une grande source d’inquiétudes. Tout ce que nous pouvons faire pour réduire les capacités d’Aqmi, pour obtenir des informations sur ces individus et les traduire en justice, c’est notre objectif”, a expliqué ce diplomate américain, sous couvert de l’anonymat.

    Les Etats-Unis s’alarment depuis des mois de la puissance des groupes islamistes armés dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest, notamment d’Aqmi et de Boko Haram. Washington a applaudi et appuyé l’opération militaire française au Mali.

    La campagne du département d’Etat lancée lundi se fera notamment via des affiches placardées au Mali, au Nigeria et dans les pays voisins, plaçant sur le même poster des photos de dirigeants d’Aqmi et de Boko Haram.

    “Ils entretiennent des relations depuis un moment”, notamment avec des entraînements et des caches d’armes communes, selon le responsable du ministère”.

    AFP

  • CPI:La CPI veut le fils de Kadhafi

    CPI:La CPI veut le fils de Kadhafi

    Seif-Al-Islam-Kadhafi- peu apres son arrestation
    Seif-Al-Islam-Kadhafi- peu apres son arrestation

    -Les juges de la Cour pénale internationale ont décidé que Saif al-Islam Kadhafi devait être jugé devant eux et non devant la justice libyenne, comme le réclamait Tripoli.

    Suite à son arrestation en novembre 2011, le fils Kadhafi est détenu par la brigade de Zintan, à l’ouest de Tripoli.

    Cette décision marque la fin d’un long chapitre judiciaire dans l’affaire Saif Kadhafi, pour en ouvrir un second, pas moins délicat, tant pour la Cour que pour Tripoli.

    La CPI a en effet décidé que le fils de Mouammar Kadhafi ne pouvait pas être jugé devant des tribunaux libyens car le système judiciaire ne permet pas de protéger correctement les témoins, de désigner un avocat sans qu’il n’encourt des risques, et surtout, parce que les autorités centrales n’ont pas la capacité de juger Kadhafi tant qu’il est entre les mains de la brigade de Zintan.

    Saif Kadhafi avait été arrêté en octobre 2011 par la brigade, qui depuis, refuse de le remettre à Tripoli.

    Il appartient désormais à Tripoli d’exécuter le mandat d’arrêt, faute de quoi, la Libye violerait ses obligations internationales.

    Même si les autorités parvenaient à négocier avec Zintan la remise de Saif Kadhafi, il y a peu de chance qu’elles le remettent à la Cour.

    Depuis son arrestation, Tripoli a en effet clairement indiqué sa volonté de le juger, ce que la CPI ne met pas en doute.

    Elle estime simplement qu’à ce jour, les conditions d’un procès équitables ne sont pas remplies.

    Dans la nouvelle bataille judiciaire qui s’annonce, Tripoli bénéficie du soutien de Londres, Paris et Washington qui, depuis la chute de Kadhafi, ont clairement indiqué qu’il revenait au Libyens de reconstruire l’Etat de droit.

    Néanmoins, la décision pourrait aussi placer la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis dans une situation délicate car ils peuvent difficilement désavouer une Cour, qu’ils avaient eux-mêmes saisie au début de la révolte en Libye.

    Par BBC