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  • La journaliste hongroise qui avait molesté des migrants est blanchie par la justice

    La journaliste hongroise qui avait molesté des migrants est blanchie par la justice

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    La Cour suprême magyare a annulé ce 30 octobre les charges pesant contre la reporter Petra László, auteure de plusieurs coups de pied sur des réfugiés et d’un croche-pied à la frontière serbe, au plus fort de la crise des migrants, en 2015.

    La scène a fait le tour d’Internet et a figuré dans les journaux du monde entier. Le 8 septembre 2015, alors que des milliers de migrants transitent par la Hongrie pour atteindre d’autres pays d’Europe, une cadreuse de la chaîne Nemzeti Televísió (N1TV), proche de l’extrême droite, frappe deux réfugiés tentant d’échapper à la police près de la commune de Röszke, non loin de la clôture barbelée érigée peu après par Budapest pour barricader la frontière avec la Serbie. Quelques secondes plus tard, elle déséquilibre volontairement un père de famille syrien qui s’effondre avec son jeune fils dans les bras, puis s’emporte contre Petra László avant de s’enfuir en pleine confusion.

    Licenciée par N1TV malgré des excuses publiques, poursuivie pour vandalisme puis mise à l’épreuve trois ans en janvier 2017 par le tribunal de Szeged sous ce chef d’inculpation, la journaliste vient d’être acquittée ce mardi 30 octobre par la Cour suprême hongroise, qui a ainsi clos le dossier. “L’instance estime que, malgré son caractère moralement incorrect et illicite, l’attitude de Petra László ne peut relever du vandalisme. Elle s’est prononcée pour l’abandon définitif de la procédure pénale car le délit mineur de perturbation imputable à l’accusée est prescrit”, précise le portail 444.hu.

    Ce geste, que la journaliste dit regretter, avait à l’époque provoqué une indignation générale sur les réseaux sociaux, suscitant jusqu’à la réaction de l’écrivain Paulo Coelho, qui avait dénoncé sur son compte Instagram la méchanceté de la cadreuse magyare. Petra László et sa famille ont ensuite reçu des menaces de mort puis bénéficié d’une protection policière après les révélations du tabloïd Blikk, condamné en justice pour avoir divulgué son adresse. La journaliste s’est de nouveau retrouvée à la une en novembre 2017, expulsée du Parlement de Budapest à la suite d’un échange houleux avec un député du parti nationaliste Jobbik, qu’elle aurait insulté.

    “La vérité a triomphé mais personne ne nous rendra ces trois dernières années. Nous attendons des excuses de la part des médias libéraux de gauche nous ayant calomniés mais savons que nous ne les obtiendrons vraisemblablement pas”, confie le mari de l’opératrice de télévision à l’hebdomadaire Demokrata, publication pour laquelle son épouse réalise désormais des reportages vidéo dénués de contenu politique, tout en exerçant cette même fonction auprès du site d’opinion ultraconservateur PestiSrácok.hu. L’avocat de Petra László n’exclut pas d’intenter plusieurs procès civils afin de réhabiliter sa cliente.

    Joël Le Pavous

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  • « Personne chez les démocrates ne veut admettre qu’Obama n’a pas forcément été un bon président »

    « Personne chez les démocrates ne veut admettre qu’Obama n’a pas forcément été un bon président »

    Matt Stoller, 40 ans, chercheur à l’Open Markets Institute, un cercle de réflexion antitrust, a contribué à plusieurs campagnes de candidats de l’aile progressiste du Parti démocrate. A l’heure où certains intellectuels américains pensent que la formation politique joue trop sur les minorités, il fait plutôt porter leur échec sur leur incapacité à affronter la question de la concentration dans l’économie.

    Qu’est-ce que la campagne des élections de mi-mandat révèle de l’état du Parti démocrate ?

    Une grande tension. Quand ils étaient au pouvoir, les démocrates s’étaient fixé comme objectif de réduire les inégalités, d’apporter une couverture santé pour tous. Les électeurs ont rejeté leur politique. Ils ont élu de nombreux républicains et, in fine, Donald Trump. L’échec des démocrates, c’est de ne pas avoir vraiment pris conscience du fait que la concentration de pouvoirs financiers pouvait être dangereuse politiquement. Et d’avoir choisi Hillary Clinton, qui était liée aux grands intérêts financiers.

    Aujourd’hui, beaucoup de gens dans le parti comprennent qu’ils ont échoué, mais toute leur carrière est indissociable des choix politiques qu’ils ont faits et qui ont aidé le monde de la finance. Obama est très populaire ; personne ne veut admettre qu’il n’a pas forcément été un bon président.

    Sa grande réussite, aux yeux des démocrates, c’est l’Obamacare, la loi sur les soins de santé. « Ce n’est pas exactement ce qu’on voulait, disent-ils, mais c’est mieux que le système précédent. » Sauf que quand on regarde les chiffres, quand la loi est passée en 2010, le coût pour assurer une famille de quatre personnes était de 20 000 dollars par an. Aujourd’hui, c’est environ 30 000 dollars. L’augmentation bénéficie principalement aux hôpitaux et aux médecins. C’est un échec massif de politique publique.

    Vous estimez que les démocrates ont perdu leur « âme populiste » bien…

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  • Depuis la réouverture de la frontière avec l’Erythrée, les affaires reprennent dans le nord de l’Ethiopie

    Depuis la réouverture de la frontière avec l’Erythrée, les affaires reprennent dans le nord de l’Ethiopie

    Ethiopie-Erythrée, une réconciliation en marche (2/3). Le dégel entre les deux pays, après une guerre fratricide et vingt ans de blocage ramène une certaine prospérité.

    « Asmara Asmara Asmara ! » En quête de passagers, un jeune garçon alpague les passants en passant sa tête par la fenêtre du minibus qui part pour la capitale érythréenne. Il y a quelques mois, entendre crier le nom de cette ville à Mekele, la capitale de la région éthiopienne du Tigré, était impensable. Aujourd’hui, « 50 à 60 minibus par jour » font le trajet dans ce sens-là, avance le chauffeur.

    Depuis la réouverture de la frontière terrestre, le 11 septembre, les hommes et les marchandises vont et viennent. A Mekele, on ne compte plus les véhicules immatriculés en Erythrée, et la file d’attente aux stations-service est si longue qu’il est désormais interdit de remplir des barils. Dans le pays voisin, le carburant est rationné. « Là-bas, il n’y a rien », résume Mebratu Haile, un commerçant éthiopien.

    Lire le premier épisode de notre minisérie
     

    Dans les villes éthiopiennes, « l’affluence de réfugiés ne tarit pas »

    Le commerce entre l’Ethiopie et l’Erythrée a repris après vingt ans d’interruption à la suite d’une guerre de tranchées qui avait fait 70 000 à 100 000 morts entre 1998 et 2000. L’arrivée au pouvoir à Addis-Abeba d’un premier ministre réformateur, en avril, a changé la donne. Trois mois après son investiture, Abiy Ahmed signait un accord de paix historique à Asmara avec le président érythréen, Isaias Afwerki – au pouvoir depuis l’accession à l’indépendance, en 1993, du pays, qui était autrefois une province de l’Ethiopie.

    Couches-culottes et postiches

    Depuis, les ambassades ont rouvert, des vols quotidiens relient les capitales, et les deux peuples peuvent désormais converser par téléphone. Côté éthiopien, le retour aux affaires est visible. Les camions filent vers la frontière avec du ciment, du teff – la céréale servant de base à l’alimentation dans la région – et d’autres denrées, du sable, du métal, etc. Ces marchandises sont plus chères ou indisponibles en quantité en Erythrée, un pays longtemps isolé sur la scène internationale et sous-développé par rapport à l’Ethiopie, qui enregistre le plus fort taux de croissance d’Afrique. Dans l’autre sens, réfrigérateurs, téléviseurs et tissus sont transportés d’Erythrée vers le pays voisin.

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    Mebratu Haile a empilé sur le toit du minibus des couches-culottes et des cheveux postiches qu’il va vendre sur le marché d’Asmara. Ses parents lui ont raconté la vie d’avant-guerre : « C’était plus développé que Mekele, les Ethiopiens allaient en Erythrée comme main-d’œuvre. Maintenant, c’est le contraire. C’est le jour et la nuit ! », lâche-t-il. Ce jour-là, il passera par le poste-frontière de Zalambessa, un point de passage stratégique à 150 km au nord de Mekele, relié par la route à Asmara ainsi qu’au port de Massawa, à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale érythréenne, désormais accessible.

    Zalambessa a retrouvé sa prospérité d’avant guerre. Cette ville de plus de 16 000 habitants, qui porte encore les stigmates du conflit, se reconstruit au rythme de la paix. Aux bâtiments détruits se mêlent des hôtels en construction. Le long de la rue principale, les avant-cours de certaines maisons se sont transformées en petits commerces. La renaissance s’est opérée après qu’Abiy Ahmed et Isaias Afwerki ont foulé le sol du no man’s land qui séparait les deux lignes de front où, pendant dix-huit ans, les soldats éthiopiens et érythréens se sont regardés en chiens de faïence derrière leurs murets de pierre.

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    « C’était le plus beau jour de ma vie », raconte le chanteur éthiopien Solomon Bayre, né à Asmara. Avec l’artiste érythréen Kahsay Berhe, il a chanté ce jour-là une ode à la paix et à l’amour entre deux peuples frères. Il a assisté aux retrouvailles entre des sœurs jumelles, l’une militaire éthiopienne, l’autre engagée dans l’armée érythréenne, et repris contact avec son ancien colocataire, devenu lui aussi soldat. Pas étonnant dans un pays où la conscription est obligatoire et à durée indéterminée.

    « Sans crainte »

    « Maintenant, tout le monde vient de l’Erythrée, on mange ensemble, on discute, c’est la paix », raconte un vieil habitant de Zalambessa, élégant dans sa veste de costume élimée. « Avant, on dormait avec nos armes. Aujourd’hui, on va et on vient sans crainte », ajoute Mebratu Berhane, le chef du kebele, la plus petite subdivision administrative en Ethiopie. La peur s’est évanouie avec le retrait des militaires, toujours présents mais en moins grand nombre. Il est dorénavant possible d’assister aux mariages et aux funérailles de part et d’autre d’une frontière qui a été préalablement déminée. Les soldats érythréens viennent siroter des bières côté éthiopien, et le marché du samedi fourmille de quidams, de femmes et d’enfants.

    Ce jour-là, sous un ciel d’orage, les commerçants proposent des céréales, des sandales en plastique, des récipients d’argile pour le café. Hiwot Haile, 36 ans, s’est lancée dans le négoce il y a deux semaines « parce que c’est la paix ». Avant, elle vivotait grâce à l’aide de l’Etat éthiopien. Elle est fière aujourd’hui de vendre des pois chiches et de l’orge sur ce marché grouillant qui, selon une habitante, a triplé de volume.

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    Les tasses en plastique d’un jeune Ethiopien se vendent comme des petits pains. Ses clients, majoritairement érythréens, le paient soit dans leur monnaie, le nakfa, soit en birrs éthiopiens. Le jour de notre passage, 1 nakfa valait 1,70 birr (0,053 euro). « Ça évolue tout le temps, explique Mebratu Berhane. Ce n’est pas formel pour l’instant ! » Ce marché des changes chaotique commence à devenir problématique pour les commerçants. Il pourrait réveiller de vieilles crispations : les désaccords liés au taux de change entre les deux monnaies avaient précipité l’entrée en guerre, il y a vingt ans.

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  • Singapore Airlines relance les vols très longue distance, avec un Singapour-New York sans escale

    Singapore Airlines relance les vols très longue distance, avec un Singapour-New York sans escale

    Il y a des Américains en short, des Asiatiques avec des enfants en bas âge, mais ce sont surtout des jeunes qui constituent l’essentiel des 123 passagers ayant embarqué mardi 23 octobre à bord du vol Singapore Airlines 022, pour rejoindre directement New York depuis Singapour. Un peu plus de dix jours après son lancement, mardi 10 octobre, la compagnie a confirmé son nouveau record du plus long vol commercial du monde : 16 700 kilomètres et 18 heures et 45 minutes sans escale. Le précédent appartenait à Qatar Airways, qui rallie d’une seule traite Auckland (Nouvelle-Zélande) depuis Doha en 17 heures et 40 minutes.

    Officiellement, « ce n’est pas pour le prestige », fait savoir Mak Swee Wah, vice-président en charge des relations commerciales de Singapore Airlines, que la compagnie a ouvert cette nouvelle route. A l’en croire, c’est uniquement parce que « les clients aimaient cela, car c’est un très bon produit ». Une demi-vérité. Il semble que la compagnie de la ville-Etat a eu du mal à digérer de s’être fait détrôner par sa rivale du Golfe.

    Entre 2004 et 2013, elle a régné sans partage avec sa ligne directe Singapour-New York opérée avec des Airbus A340. Mais la crise économique de 2009 puis la hausse des prix du pétrole ont obligé la compagnie à rendre les armes.

    Pas de classe économique, par précaution

    « Nous avons dû arrêter car ce n’était plus rentable », confirme M. Mak. La pérennité de cette nouvelle destination devra se confirmer sur la durée. De l’aveu même du vice-président de la compagnie, l’ouverture de cette nouvelle ligne « a été planifiée il y a deux ans, alors que le prix du pétrole était au plus bas », autour de 50 dollars le baril. Une époque révolue. Depuis quelques mois, les cours du brut sont repartis à la hausse. En un an, depuis 2017, ils ont augmenté de 40 % et le baril flirte désormais avec les 80 dollars.

    C’est une des raisons pour lesquelles, avant de reprendre ses liaisons…

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  • Au Brésil, inquiétudes face à la hargne de Bolsonaro contre la presse

    Au Brésil, inquiétudes face à la hargne de Bolsonaro contre la presse

    Le soir de sa victoire, il s’est fait le défenseur des libertés. Celle « d’entreprendre, d’aller et venir, d’avoir des opinions politiques ou religieuses et celle d’informer ». Mais les mots volent. Vingt-quatre heures après son discours d’apaisement, Jair Bolsonaro, le candidat victorieux de l’extrême droite brésilienne, a retrouvé, lundi 29 octobre, sa hargne, attaquant ses opposants et menaçant la presse. En particulier, le quotidien Folha de Sao Paulo. « C’en est fini de la Folha de Sao Paulo », a osé le futur chef d’Etat, interrogé sur la chaîne Globo lundi soir.

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    Jair Bolsonaro hait ce quotidien centriste depuis toujours. Cette détestation s’est transformée en rage après la révélation de deux affaires par ses journalistes. L’une sur l’existence d’une employée fictive, depuis licenciée, l’autre sur un possible schéma de financement illégal de sa campagne : des entreprises alliées de M. Bolsonaro auraient souscrit des contrats pour la distribution massive de fausses informations afin de dénigrer le Parti des travailleurs (PT, gauche) et son candidat, Fernando Haddad.

    Qualifié d’entreprise mensongère, la Folha a essuyé diverses attaques de la part du militaire de réserve en campagne électorale. Lors de ses meetings, Jair Bolsonaro promettait notamment « un Brésil sans la Folha de Sao Paulo ». Ses troupes ont accompagné avec zèle ce mouvement. Peu avant le second tour, Luciano Hang, chef d’entreprise adorateur de Jair Bolsonaro, publiait sur Facebook une vidéo recouvrant le quotidien d’excréments en plastique avant de mettre le tout dans une poubelle. La journaliste auteure de l’enquête sur les fausses informations, elle, a reçu des menaces et vit désormais sous protection.

    « Le PT en est toujours resté aux mots »

    « Jair Bolsonaro a eu pendant la campagne une rhétorique extrêmement agressive. Mais nous pensions qu’une fois élu, il adopterait une autre posture, celle d’un chef d’Etat », commente Sergio Davila, directeur exécutif du journal.

    Le quotidien comme le reste de la presse brésilienne font régulièrement l’objet d’attaques, de la part du camp des « bolsonaristes » mais aussi du PT et de ses militants. Le groupe de presse Globo a ainsi récolté le qualificatif de « putschiste » pour avoir pris le parti de destituer la présidente de gauche Dilma Rousseff en 2016. « Mais le PT en est toujours resté aux mots », souligne M. Davila.

    Celui que l’on surnomme le « Trump tropical » prétend, lui, agir pour mettre sa menace à exécution. Il peut, une fois en fonctions, supprimer les sommes versées par l’Etat au quotidien pauliste pour les publicités institutionnelles. La disparition de ces fonds ne devrait pas menacer pas la survie du quotidien. « Notre entreprise est solide », affirme M. Davila. Mais l’attitude du futur chef de l’Etat inquiète. « Qu’attend-il de la presse ? Qu’elle ne publie que des informations en sa faveur ? », s’interroge le directeur du journal. Mardi, l’Abraji, association brésilienne du journalisme d’investigation, s’est dite préoccupée pour la liberté de la presse mais aussi pour la démocratie.

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  • La digue qui aurait dû protéger Venise des inondations

    La digue qui aurait dû protéger Venise des inondations

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    À Venise, la montée des eaux a atteint l’un de ses records historiques. Le grand projet de digue MOSE aurait dû l’en protéger, rappelle la presse, mais il a sombré dans les scandales de corruption et l’explosion des coûts.

    À compter de dimanche 28 octobre, l’Italie affronte de violentes intempéries, qui ont entraîné la mort d’au moins 12 personnes et provoqué des chutes d’arbres et d’axes routiers, des coupures d’électricité et des destructions.

    Venise, déjà menacée par la montée des eaux, a connu un épisode particulièrement aigu d’“acqua alta”. À 156 centimètres, le niveau de montée des eaux a atteint lundi 29 l’un de ses records historiques. Les trois quarts de la ville étaient recouverts, déplore La Repubblica. La marée a pénétré dans la basilique Saint-Marc, “dont les délicats carrelages de mosaïques ont été recouverts pendant des heures d’eau salée. […] Le sel est un ennemi invisible et insidieux, dont l’œuvre se fera au fil des années. Il remontera dans les parois, ce qui risque d’attaquer les mosaïques.” Au palais Zaguri, l’eau a également abîmé deux toiles de Miró.

    “Alors que Venise est submergée par l’une des pires montées des eaux de son histoire, on ne peut pas s’empêcher de penser : qu’est-il arrivé au MOSE? s’emporte Il Gazzettino, quotidien du Nord-Est. S’il y a bien un jour où on en aurait eu besoin, c’est ce lundi.”

    Le MOSE, ou module expérimental électromécanique, est un grand projet de digue destiné à protéger Venise de la montée des eaux. “Ou du moins, c’est ce qu’on nous a promis, reprend le journal. Car le MOSE, le plus grand des ‘grands travaux’, s’est noyé, dans tous les sens du terme.”

    Physiquement, la structure, terminée à plus de 90 %, est installée sous l’eau, en attente d’être parachevée. Au sens figuré, elle a sombré en 2014 sous les scandales de corruption et l’explosion des coûts. Ainsi, déplore Il Giornale, “tandis que la rouille envahit peu à peu les écluses construites depuis des années mais pas encore entrées en fonction, les coûts de manutention risquent de dépasser les coûts de construction.” Le chantier a débuté en 2003, mais l’idée remonte à la marée historique de 1966, rappelle La Repubblica. Quant à la date de livraison, elle est sans cesse repoussée.

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  • Etats-Unis : pour les « midterms », les démocrates parient sur la proximité

    Etats-Unis : pour les « midterms », les démocrates parient sur la proximité

    Dans la tentative d’autopsie qu’elle avait faite de sa défaite (Ça s’est passé comme ça, Fayard, 2017), la candidate démocrate à la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, avait avoué que « boire [sa] part de chardonnay » lui avait permis de surmonter cette énorme désillusion.

    Elle n’avait sans doute pas été la seule, au sein d’un parti réduit à l’état de ruines au lendemain de la victoire de Donald Trump : ­décapité, divisé après une primaire disputée avec le sénateur du Vermont Bernie Sanders, coupé d’une partie de ses anciens électeurs et privé de programme fédérateur.

    Deux ans plus tard, les élections de mi-mandat devraient refermer quelques plaies. Le camp démocrate a pu compter tout d’abord sur le réveil d’une base frappée de stupeur par l’élection de Donald Trump. Notamment à l’initiative de dizaines de milliers de femmes dont une bonne partie est entrée en politique à l’occasion des marches organisées dans tout le pays au lendemain de l’arrivée du républicain à la Maison Blanche. Cette mobilisation foisonnante a donné naissance à une myriade de groupes locaux aujourd’hui rassemblés en une bonne demi-douzaine de collectifs organisés au niveau national : Indivisible, Action Together, Together We Will, Swing Left, Sister District, Flippable, ou Mobilize.

    Ces plates-formes, dont les noms traduisent avant toute chose une volonté de reconquête électorale, apportent leur soutien à des centaines de candidats dans tout le pays, soit au niveau national, soit au niveau des Etats. Les démocrates y ont perdu plus de neuf cents sièges au cours des deux mandats de Barack Obama, ponctués au Congrès par la perte de la majorité à la Chambre des représentants, en 2010, puis au Sénat, en 2014.

    La popularité retrouvée de l’« Obamacare »

    Le succès du comité d’action politique ActBlue, qui permet de collecter des fonds de campagne, illustre également ce dynamisme. Comme l’a souligné le site FiveThirtyEight,…

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  • Italie : des restes humains retrouvés dans une propriété du Vatican à Rome

    Italie : des restes humains retrouvés dans une propriété du Vatican à Rome

    Des fragments d’ossements humains ont été découverts à Rome au cours de travaux de restauration dans une annexe de la nonciature apostolique – ambassade du Vatican en Italie –, a annoncé mardi 30 octobre le Saint-Siège.

    La police italienne a été informée et une enquête est en cours pour établir l’âge et le sexe du corps ainsi que la date du décès. Les enquêteurs chercheront en particulier à déterminer si l’ADN de ces restes correspond à celui d’Emanuela Orlandi ou de Mirella Gregori, deux mineures disparues séparément à Rome en 1983.

    Deux disparitions irrésolues

    Emanuela Orlandi, fille d’un membre de la police vaticane, avait été vue la dernière fois le 22 juin 1983 alors qu’elle sortait d’un cours de musique. Selon certains, la jeune fille de 15 ans aurait été enlevée par un gang du crime organisé pour faire pression sur des responsables du Vatican en vue de recouvrer un prêt. D’autres affirment qu’elle aurait été kidnappée pour obtenir la libération de Mehmet Ali Agca, le Turc qui avait tenté d’assassiner le pape Jean Paul II en 1981.

    Lire aussi :   Le Vatican se débarrasse d’un encombrant cadavre

    Son frère Pietro, qui mène depuis des décennies une campagne pour tenter de résoudre le mystère de cette disparition, a dénoncé le silence du Vatican et même sa complicité dans cette affaire. Le Vatican a affirmé à plusieurs reprises avoir coopéré avec la police italienne sur ce cas.

    Mirella Gregori avait disparu 40 jours exactement avant Emanuela Orlandi. Selon sa mère, la jeune fille avait répondu à l’interphone, affirmant à ses parents qu’il s’agissait d’un camarade d’école et qu’elle allait lui parler brièvement avant de remonter chez elle. Elle n’est jamais réapparue.

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  • Le Danemark affirme avoir déjoué un attentat et accuse l’Iran

    Le Danemark affirme avoir déjoué un attentat et accuse l’Iran

    Le Danemark a déjoué un projet d’« attaque » sur son sol contre des opposants au régime iranien, a affirmé, mardi 30 octobre, le chef de la diplomatie danoise, Anders Samuelsen. L’ambassadeur d’Iran à Copenhague a été convoqué dans l’après-midi au ministère des affaires étrangères.

    « Le Danemark ne peut, en aucune façon, tolérer que des individus liés aux services de renseignement iraniens fomentent des attaques contre des personnes, a protesté M. Samuelsen, lors d’une conférence de presse à Copenhague. C’est le gouvernement iranien, c’est l’Etat iranien qui est derrière. »

    De son côté, le premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, a jugé sur son compte Twitter « inacceptable que l’Iran ou tout autre Etat étranger fomente des assassinats sur le sol danois » et fait savoir que « des mesures contre l’Iran [seraient] discutées au sein de l’Union européenne ». Un porte-parole de la diplomatie iranienne cité par l’agence officielle Irna a réfuté ces accusations, accusant les ennemis de l’Iran de vouloir nuire à ses relations avec l’Europe.

    Attentat déjoué en France

    Selon les services du renseignement du pays scandinave, au moins un individu lié au renseignement iranien, arrêté le 21 octobre, projetait un attentat contre trois membres présumés du Mouvement arabe de lutte pour la libération d’Ahvaz résidant au Danemark. Cette organisation est soupçonnée par Téhéran d’avoir participé à un attentat contre un défilé militaire qui avait fait 24 morts le 22 septembre à Ahvaz, capitale de la province iranienne du Khouzestan (sud-ouest).

    Fin septembre, Téhéran avait accusé le Danemark, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne « d’héberger certains membres du groupe terroriste » que l’Iran accuse d’être responsable de l’attentat.

    Ce projet d’attentat au Danemark rappelle l’annonce à la fin du mois de juin des autorités françaises, qui auraient également déjoué un attentat organisé par les services de renseignement de Téhéran, visant un rassemblement en France d’un groupe d’opposants iraniens. Un couple belge d’origine iranienne avait notamment été arrêté à Bruxelles en possession de 500 grammes de TATP, un explosif artisanal très instable, et un diplomate iranien, contact de ce couple, avait alors été interpellé en Allemagne.

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  • Midterms : un record de candidatures LGBT+ en réponse aux attaques de l’administration Trump

    Midterms : un record de candidatures LGBT+ en réponse aux attaques de l’administration Trump

    Deux semaines avant les élections de mi-mandat, le New York Times révélait que le ministère de la santé américain avait proposé de définir très strictement l’identité sexuelle comme étant liée aux organes sexuels à la naissance, ôtant aux personnes transgenres la possibilité de se faire reconnaître officiellement.

    Cette mesure, si elle est adoptée, ne constitue qu’une des attaques supplémentaires de l’administration Trump contre plusieurs mesures protégeant les personnes transgenres et la communauté LGBT+ (lesbienne, gay, bi, trans…) en général.

    Lire aussi :   Donald Trump confirme envisager de revenir sur la définition des personnes transgenres

    Près de 400 candidats

    C’est pour répondre à ces attaques qu’une vague de candidats aux couleurs arc-en-ciel s’est lancée et a décroché des investitures pour les élections du 6 novembre. Il n’y a actuellement qu’un sénateur, six élus à la Chambre des représentants et une gouverneure (Kate Brown, dans l’Oregon) qui se réclament de la communauté LGBT+, rapporte le Victory Institute, qui se présente comme la seule organisation à œuvrer pour l’élection de personnes ouvertement LGBT+. Cette année, près de 400 candidats de la communauté LGBT+ sont en course pour des postes, alors qu’ils n’étaient que 250 lors des élections de 2016. Parmi eux, seize le sont pour un poste de gouverneur ou au Congrès.

    « Les candidats issus de la communauté LGBT+ se présentent en nombre parce qu’ils en ont assez des attaques venant de la Maison Blanche et des législatures d’Etat », confirme Elliot Imse, chargé de la communication du Victory Fund. Il ajoute : « Ils se présentent aussi parce qu’ils ont vu qu’il était possible de se faire élire dans plein d’endroits. »

    Comme pour la vague féminine, la vague LGBT+ est unilatérale, ou presque, le Parti républicain étant en retard. « Les politiques anti-LGBT+ menées par la Maison Blanche ont pour conséquence que peu de membres de cette communauté se présentent ouvertement aux élections primaires républicaines. Et lorsqu’elles le font, elles sont mises à l’écart, alors que l’électeur républicain moyen est de plus en plus prêt à voter pour un candidat LGBT+. »

    Le site Log Cabin Republican, qui essaye de défendre la cause LGBT+ au sein du Parti républicain, n’a ainsi identifié que… six membres de la communauté candidats à des postes à la Chambre ou au Sénat : Gina Sosa (Floride), Jeffrey Sossa-Paquette (Massachusetts), Eugene Truono, un ancien dirigeant de PayPal (Delaware) et Bradley Boivin (Wisconsin). Aucun d’eux n’a dépassé les primaires. Deux candidats sortants se représentent à la Chambre des représentants : Jason Elliott (Caroline du Sud) et Todd Novak (Wisconsin).

    Plusieurs candidatures démocrates

    A l’inverse, le camp démocrate soutient plusieurs candidatures, comme Lupe Valdez, ancienne shérif du comté de Dallas, qui aspire à devenir gouverneure du Texas, ou celle de Gina Ortiz Jones, dans la 23e circonscription du Texas, où elle fait face à de nombreux défis : elle serait la première femme élue au Congrès dans cette circonscription, en serait la première représentante ouvertement lesbienne et la première américaine d’origine philippine élue.

    Dans le Vermont, Christine Hallquist est la première candidate transgenre à un poste de gouverneur, mais elle aura fort à faire face au républicain sortant, Phil Scott, tandis que dans le Colorado, Jared Polis, déjà élu du Colorado à la Chambre des représentants, est en passe de devenir le premier gouverneur ouvertement homosexuel des Etats-Unis.

    Kyrsten Sinema, démocrate ouvertement bisexuelle élue de l’Arizona à la Chambre des représentants, dispute le siège du sénateur républicain sortant Jeff Flake à Martha McSally, élue républicaine de l’Arizona à la Chambre des représentants. Quel qu’en soit le résultat, l’élection entrera dans l’histoire, puisque la vainqueure sera la première sénatrice de l’Arizona.

    Elliot Imse du Victory Fund explique l’arrivée de candidats issus de la communauté LGBT+ comme une révolution dans la politique américaine : « Les électeurs les choisissent comme solution aux divisions et aux dysfonctionnements observés à Washington. Les luttes et les expériences des candidats LGBT+ rencontrent un écho auprès des électeurs. »

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