Tag: Nouvelles Africaines

  • Sahle-Work Zewde, première femme à la tête de l’Éthiopie… et seule cheffe d’État du continent africain

    Sahle-Work Zewde, première femme à la tête de l’Éthiopie… et seule cheffe d’État du continent africain

    Afrique

    Sahle-Work Zewde, première femme à la tête de l’Éthiopie… et seule cheffe d’État du continent africain

    Vidéo par Sandro LUTYENS

    Texte par Alcyone WEMAËRE

    Dernière modification : 26/10/2018

    Pour la première fois, une femme, Sahle-Work Zewde, a été désignée jeudi comme présidente de l’Éthiopie. Diplomate de carrière, cette ancienne ambassadrice en France de 68 ans est la seule femme chef d’État sur le continent africain.

    Le poste a beau être honorifique, le symbole est là. Les parlementaires éthiopiens ont élu une femme, Sahle-Work Zewde, jeudi 25 octobre, comme présidente de la République démocratique fédérale d’Éthiopie. Une première dans cette société traditionnelle qui fait suite à la démission de Mulatu Teshome quelques jours après la formation d’un gouvernement paritaire par le Premier ministre réformateur Abiy Ahmed,entré en fonction en avril. Dans la constitution éthiopienne, seul le Premier ministre détient le pouvoir politique.

    “Dans une société patriarcale comme la nôtre, les deux chambres du Parlement ont élu Sahle-Work Zewde présidente de l’Éthiopie. Elle est la première femme chef de l’État de l’Éthiopie moderne”, a saluésur Twitter Fitsum Arega, le directeur de cabinet du Premier ministre. “Dans une société patriarcale comme la nôtre, la désignation d’une femme chef de l’État n’est pas seulement un standard pour le futur mais banalise le rôle des femmes dirigeantes dans la vie publique”, a-t-il encore commenté.

    Lors de son discours d’investiture, l’intéressée n’a pas manqué de saluer l’ouverture en faveur des femmes voulue par Abiy Ahmed. “Si les changements réalisés actuellement en Éthiopie sont menés à la fois par des hommes et des femmes, leur élan aboutira à une Éthiopie libre de toute discrimination religieuse, ethnique ou basée sur le genre“. Les ministères de la Défense et le nouveau ministère de la Paix, notamment, ont été attribués à des femmes.

    Les femmes, Sahle-Work Zewde en a justement fait la priorité de son mandat de six ans (renouvelable une fois). “Durant mon mandat, je me concentrerai sur le rôle des femmes en vue d’assurer la paix, ainsi que sur les bénéfices de la paix pour les femmes. J’appelle le gouvernement à éradiquer la pauvreté avec la pleine participation des femmes, car c’est une source d’instabilité”, a t-elle déclaré jeudi.

    Seule cheffe d’État en exercice du continent

    À 68 ans, la nouvelle présidente a derrière elle une longue carrière de diplomate. Elle était jusque-là représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres auprès de l’Union africaine (UA). Auparavant, elle avait été ambassadrice en France, à Djibouti, au Sénégal, et la représentante permanente de l’Éthiopie auprès de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), le bloc régional est-africain.

    Francophone et francophile, Sahle-Work Zewde est une ancienne élève du lycée franco-éthiopien Guébré-Mariam et a fait une partie de ses études à Montpellier.

    La nouvelle présidente de l’Éthiopieestla seule femme actuellement chef d’État sur le continent africain. Avant elle, Ellen Johnson Sirleaf était devenue, en 2005, la première présidente élue du Libéria et d’Afrique (avant de céder le pouvoir à George Weah début 2018). Par la suite, il y eut aussi l’ancienne présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim emportée par un scandale financier il y a quelques mois, et Joyce Banda au Malawi de 2012 à 2014.

    La nomination de Sahle-Work Zewde a été saluée par le Conseil de sécurité à New York où la nouvelle a suscité les applaudissements des diplomates réunis pour un débat du Conseil sur “les femmes, la paix et la sécurité”.

    “Félicitations Madame la présidente ! Les femmes font vraiment la différence. Nous sommes fiers de vous !”, s’est pour sa part enthousiasmée sur Twitter la présidente de l’Assemblée générale des Nations unies,Maria Fernanda Espinosa Garces.

    Avec AFP

    Première publication : 25/10/2018

    L’origine de l’article >>

  • Rwanda : Mediapart publie une vidéo embarrassante pour l’armée française

    Rwanda : Mediapart publie une vidéo embarrassante pour l’armée française

    Afrique

    Rwanda : Mediapart publie une vidéo embarrassante pour l’armée française

    Texte par FRANCE 24

    Dernière modification : 26/10/2018

    Le site d’informations Mediapart a publié jeudi une vidéo filmée en 1994 embarrassante pour les militaires français, accusés par des rescapés de passivité lors des tueries de Bisesero, pendant le génocide rwandais.

    Mediapart a publié, jeudi 25 octobre, une vidéo filmée au Rwanda durant l’été 1994 par des militaires français, dans le cadre de l’affaire sur des soupçons de passivité de l’armée française lors des tueries de Bisesero fin juin 1994.

    Filmées le 28 juin 1994, les images, extraites des archives de l’ECPAD, l’agence audiovisuelle du ministère de la Défense, montrent le chef des opérations spéciales au Rwanda, le colonel Jacques Rosier, en pleine conversation avec l’un de ses subordonnés, qui l’informe que des assassinats de masse sont perpétrés contre des Tutsis, sur les collines de Bisesero.

    >> À voir : Guillaume Ancel, ancien officier : “Au Rwanda, on a vu le génocide sous nos yeux”

    “Hier, on était dans je ne sais plus quel patelin. Il y a eu des battues toute la journée. Dans les collines, des maisons qui flambaient de partout, des mecs qui se trimballaient avec des morceaux de chair arrachée”, détaille l’officier. “Le problème, c’est que je ne sais pas comment ils font pour se soigner. Ils sont plein de plaies purulentes partout.”

    Le colonel rétorque : “Eh ouais”. Le sergent-chef poursuit son récit et révèle également à son supérieur que le guide de l’armée française était probablement un génocidaire hutu : “On a évité un lynchage parce que le guide qui nous accompagnait, manifestement, c’était un des gars qui guidaient les milices dans les jours qui ont précédé. Alors quand on est tombés sur la bande de Tutsis qui fuyaient les collines, quand ils l’ont reconnu, il a fallu lever le ton, j’ai cru qu’ils allaient le lapider.”

    Éviter un déni de justice”

    Selon Médiapart, la justice française, qui vient de clore une enquête ouverte il y a 13 ans sur des soupçons de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité – sans qu’aucune mise en examen ne soit prononcée –, dispose de cette vidéo depuis 2013. “Elle lui a été fournie par un militaire qui fut membre de l’opération Turquoise au Rwanda”, précise Médiapart.

    De nombreux documents issus de l’armée, publiés par le site d’information, démontrent que la hiérarchie militaire avait été informée dès le 27 juin 1994, voire dès le 26, des massacres perpétrés à Bisesero et de l’urgence à intervenir.

    Sur ces collines de l’ouest du pays, durant quatre jours, plus d’un millier de Tutsis ont été décimés par les milices hutues. Des survivants rwandais et plusieurs ONG accusent l’armée d’être intervenue trop tard à Bisesero. L’opération militaire française au Rwanda, baptisée Turquoise et autorisée par une résolution du conseil de sécurité de l’ONU, avait pourtant pour mission “de mettre fin aux massacres”. Les militaires français ont toujours contesté la version des survivants, affirmant avoir porté secours aux rescapés du carnage, après avoir découvert les faits, le 30 juin.

    Fin septembre, plusieurs associations FIDH, LDH et Survie ont dénoncé la perspective d’un non-lieu dans l’enquête, et ont affirmé qu’elles restaient mobilisées “afin d’éviter un déni de justice”, notamment en rassemblant tous les arguments et recours juridiques possibles pour empêcher une clôture précipitée de l’instruction.

    Première publication : 25/10/2018

    L’origine de l’article >>

  • Madagascar : débauche de moyens pour les principaux candidats à l’élection présidentielle

    Madagascar : débauche de moyens pour les principaux candidats à l’élection présidentielle

    Afrique

    Madagascar : débauche de moyens pour les principaux candidats à l’élection présidentielle

    Vidéo par Gaëlle BORGIA

    Texte par FRANCE 24

    Dernière modification : 25/10/2018

    La campagne présidentielle malgache, dont le premier tour est prévu le 7 novembre, bat son plein. Les trois principaux candidats dépensent des sommes énormes alors que le pays reste l’un des plus pauvres du monde. Reportage de notre correspondante.

    Les trois derniers chefs d’État malgaches ont lancé à cent à l’heure, début octobre, leur campagne pour le premier tour de l’élection présidentielle du 7 novembre.

    Andry Rajoelina (2009-2014), Marc Ravalomanana (2002-2009) et Hery Rajaonarimampianina (2013-2018), grands favoris du scrutin, ont déployé caravanes, banderoles et slogans, en affichant sans retenue leurs moyens, leurs promesses et leurs ambitions.

    Les principaux candidats dépensent des sommes colossales, qui atteignent des dizaines de millions d’euros, pour faire campagne, explique la correspondante de France 24 dans le pays. Selon une étude de l’Union européenne, le président sortant Hery Rajaonarimampianina avait dépensé 43 millions de dollars en 2013, soit deux fois plus que Donald Trump par voix obtenue. Cela fait de l’électeur malgache l’un des plus chers au monde.

    Climat tendu

    La campagne électorale débute dans un climat encore tendu par la longue crise politique qui a secoué Madagascar d’avril à juin. Pendant deux mois, des centaines de partisans de l’opposition ont occupé quotidiennement la Place du 13 Mai pour exiger d’abord le retrait de lois électorales jugées favorables au président sortant puis réclamer sa démission pure et simple.

    Saisie du dossier, la Cour constitutionnelle a ordonné la formation d’un gouvernement de coalition qui a permis de sortir de l’impasse et de ramener un peu de sérénité. Mais les rivalités entre les trois principaux prétendants ont vite ressurgi à l’approche d’une élection aux allures de revanche.

    PDG d’un grand groupe agroalimentaire, Marc Ravalomanana a été contraint à la démission en 2009 par un coup de force de l’armée après de violentes manifestations de rue inspirées par le maire d’alors de la capitale, Andry Rajoelina. Celui-ci lui a succédé, avec la bénédiction des militaires, à la tête d’un régime de transition non-élu jusqu’en 2014.

    M. Rajoelina et son frère ennemi Ravalomanana interdits de candidature dans le cadre d’un plan de sortie de crise, c’est l’ex-ministre des Finances Rajaonarimampianina qui a pu accéder à la magistrature suprême.

    Trente-six candidats ont été retenus pour les deux tours du scrutin présidentiel, les 7 novembre et 19 décembre, dans un pays qui reste l’un des plus pauvres au monde. Avant-même le début de la campagne, 22 d’entre eux ont déjà mis en doute la transparence et la crédibilité du scrutin, remettant notamment en cause la liste électorale.

    Avec AFP

    Première publication : 25/10/2018

    L’origine de l’article >>

  • Algérie : “On a remplacé à l”Assemblée un débat d”idées par un débat de personnes”

    Algérie : “On a remplacé à l”Assemblée un débat d”idées par un débat de personnes”

    LES DERNIÈRES ÉMISSIONS

    DEMAIN À LA UNE

    Nouvelles sanctions américaines contre l’Iran

    En savoir plus

    L’EUROPE DANS TOUS SES ÉTATS

    Estonie : l’e-démocratie inquiétée par la Russie (Partie 2)

    En savoir plus

    L’EUROPE DANS TOUS SES ÉTATS

    Estonie : l’e-démocratie inquiétée par la Russie (Partie 1)

    En savoir plus

    L’invité du jour

    Thierry Dusautoir : “Il y a beaucoup à faire pour le rugby africain”

    En savoir plus

    DANS LA PRESSE

    “L’hélicoptère est devenu silencieux, puis un grand boum”

    En savoir plus

    DANS LA PRESSE

    Bolsonaro : “Une communication bunkérisée”

    En savoir plus

    L’INFO ÉCO

    Paulo Guedes, gourou économique du nouveau président brésilien

    En savoir plus

    7 JOURS EN FRANCE

    À la Toussaint, comment les Français honorent-ils leurs morts ?

    En savoir plus

    UN ŒIL SUR LES MÉDIAS

    Avec #pasdevague, les professeurs dénoncent les violences scolaires

    En savoir plus

    L’origine de l’article >>

  • Algérie : un nouveau président élu à l’Assemblée, mais l’ancien s’accroche

    Algérie : un nouveau président élu à l’Assemblée, mais l’ancien s’accroche

    Afrique

    Algérie : un nouveau président élu à l’Assemblée, mais l’ancien s’accroche

    Vidéo par Julien FANCIULLI

    Dernière modification : 24/10/2018

    L’Assemblée populaire nationale algérienne a élu un nouveau président mercredi alors que le président sortant, toujours légalement en fonction, refuse de quitter son poste.

    Deux présidents pour un fauteuil. C’est la situation ubuesque dans laquelle se trouve aujourd’hui l’Assemblée nationale en Algérie. Mouad Bouchareb a été élu sans surprise, mercredi 24 octobre, président de l’Assemblée populaire nationale (APN), par 320 voix et une abstention alors que le président sortant est toujours légalement en fonction.

    Mouad Bouchareb était jusqu’ici chef du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), parti du chef de l’État Abdelaziz Bouteflika, qui détient 161 des 462 sièges à la Chambre basse. Unique candidat, il était également soutenu par les 100 députés du Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia et par ceux des autres partis de la majorité présidentielle. L’opposition a boycotté la séance.

    Saïd Bouhadja accusé de ‘mauvaise gestion”

    Le président sortant, Saïd Bouhadja, 80 ans, lui-même membre du FLN, a martelé qu’il “reste et demeure le président légal et légitime de l’APN” et dénoncé une “atteinte” à “l’État de droit”, à “la séparation des pouvoirs” et au “respect des institutions”. Selon la Constitution, “le président de l’APN est élu pour la durée de la législature” et aucune procédure légale de destitution n’est prévue.

    L’accusant de “mauvaise gestion”, cinq partis de la majorité, dont le FLN et le RND, exigent en vain depuis fin septembre la démission de Saïd Bouhadja, élu en 2017 par l’APN issue des législatives. Ahmed Ouyahia et le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, ont réclamé publiquement son départ. Les députés de la majorité ont argué de “l’incapacité” de Saïd Bouhadja à “assurer ses fonctions, du fait de son désaccord avec les députés et son refus de démissionner” pour constater “la vacance” du poste.

    Interrogés par l’AFP, le chef du groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix (34 députés) Ahmed Sadok a dénoncé “des mesures illégales pour changer le président” de l’APN, et son homologue du Front des forces socialistes (FFS, 14 députés), Saddek Slimani s’est insurgé contre “un putsch politique”.

    Dans un communiqué, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, 9 députés), a qualifié le scrutin de “coup d’État contre l’institution législative” perpétré “sur instruction de l’exécutif”.

    “Une situation délirante”

    Selon la constitutionnaliste Fatiha Benabbou, le constat de vacance “n’a pas été établi juridiquement selon les règles” et Saïd Bouhadja reste “légalement le président” de l’APN. “Nous risquons de nous retrouver avec deux présidents” à l’APN, “un président légal et un président de fait”, a indiqué à l’AFP cette professeure de droit à l’Université d’Alger, “c’est une situation délirante”.

    Durant un mois, les Algériens ont assisté par médias interposés aux passes d’armes entre Saïd Bouhadja et ses détracteurs, une situation rare en Algérie, où la discipline au sein de l’ex-parti unique et de l’appareil d’État est généralement la norme.

    Saïd Bouhadja a attribué ses déboires à sa décision de limoger fin septembre le secrétaire général de l’APN, réputé proche de certains caciques du FLN. Reste que les motifs réels de cette crise restent flous et toutes sortes d’hypothèses ont été avancées. L’opposition a fustigé de son côté une lutte de clans.

    Avec AFP

    Première publication : 24/10/2018

    L’origine de l’article >>

  • Cameroun : “Maurice Kamto veut s’affirmer comme le leader de l’opposition face à Paul Biya”

    Cameroun : “Maurice Kamto veut s’affirmer comme le leader de l’opposition face à Paul Biya”

    Afrique

    Cameroun : “Maurice Kamto veut s’affirmer comme le leader de l’opposition face à Paul Biya”

    Texte par Hermann BOKO

    Dernière modification : 23/10/2018

    Après la proclamation de la victoire de Paul Biya à la présidentielle au Cameroun, Maurice Kamto conteste toujours les résultats du scrutin. Une façon pour le candidat battu d’asseoir sa légitimité comme principal opposant au pouvoir.

    Les multiples recours de Maurice Kamto devant le Conseil constitutionnel n’y ont rien changé. Malgré les dénonciations de “fraude massives” et des cas présumés d’irrégularités, c’est encore Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, qui a remporté pour la septième fois la présidentielle. Avec 71,28 % des suffrages, le président sortant écrase le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, arrivé deuxième avec un score de 14,23%.

    Ces chiffres définitifs du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Mais le candidat Maurice Kamto a décidé d’engager un bras de fer avec le pouvoir et de contester les résultats dans une vidéo diffusée sur sa page YouTube. “Nous rejetons solennellement et catégoriquement ces résultats fabriqués et refusons de reconnaître la légitimité du chef de l’État” a-t-il affirmé. Et d’ajouter : “Nous utiliserons tous les moyens de droit pour faire rétablir la vérité des urnes.”

    Selon les décomptes de son équipe de campagne compilés dans un document, Maurice Kamto affirme avoir gagné la présidentielle avec 39,74 % des voix, contre 38,47 % pour Paul Biya. Ce dernier se serait vu accorder frauduleusement 1,3 million de voix sur la base de procès-verbaux non signés.

    Marquer le coup

    L’opposant avait déjà donné le ton le 8 octobre en s’autoproclamant victorieux dès le lendemain du scrutin présidentiel, qui se déroule sur un seul tour. Par une métaphore destinée aux amateurs de football, il avait affirmé : “J’ai tiré le penalty historique, et le but a été marqué” devant la presse. “C’était une stratégie pour marquer le coup, puisqu’il avait déjà anticipé sur ce qu’il pensait être des irrégularités, voire des malversations du camp d’en face” analyse Fred Eboko, directeur de recherche franco-camerounais à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), au micro de RFI.

    Va-t-on donc vers un scénario à la gabonaise, où la présidentielle controversée remportée par Ali Bongo en 2016 et contestée par l’opposant principal Jean Ping avait conduit à une crise politique ? Selon certains observateurs, il y a peu de chances que l’appel lancé par Maurice Kamto au peuple camerounais “à rester mobiliser et à une résistence déterminée à la forfaiture” soit entendu.

    “L’humeur du peuple camerounais n’est pas au soulèvement. La majorité est plutôt partisane de reprendre le chemin du travail et des activités et de tourner la page de l’élection. Et contrairement au Gabon où il y avait une forte coalition, l’opposition au Cameroun est divisée” analyse Yann Gwet, essayiste et analyste politique camerounais.

    Cette opposition était incarnée jusque-là par John Fru Ndi, leader charismatique du Social Démocratic Front (SDF), le principal parti d’opposition à l’Assemblée nationale (18 députés) et grand challenger du président Paul Biya lors des présidentielles de 1992, 2004, et 2011. Régulièrement accusé de connivence avec le pouvoir en place, il n’avait plus de légitimité.

    Leader de l’opposition

    Conséquence, l’opposition camerounaise n’a jamais jusque-là réussi à se coaliser. “C’est là que Maurice Kamto a apporté quelque chose de nouveau, en réussissant ce ralliement de dernière minute en fin de campagne avec Akéré Muna”, un autre opposant de poids, explique un journaliste camerounais sous couvert d’anonymat. “Maurice Kamto a apporté, une sorte de crédibilité. C’est un profil qui est apparu plus solide que le reste de l’opposition. Il a pu dégager une impression de solidité et de compétences. Pour une partie de l’électorat, il est capable d’être une alternative à Paul Biya”, affirme Yann Gwet.

    À quoi joue donc l’ancien ministre de la justice de Paul Biya ? “On est au bout du processus électoral. Je ne vois pas de quels moyens légaux parle Maurice Kamto. Le système politique est totalement verrouillé et une alternance par les urnes dans le contexte politique actuel est impossible. Je pense qu’il est dans une stratégie dont le but est de s’affirmer comme le leader de l’opposition face à Paul Biya”, conclut Yann Gwet.

    Première publication : 23/10/2018

    L’origine de l’article >>

  • Algérie : “La crise au Parlement est liée à la succession de Bouteflika”

    Algérie : “La crise au Parlement est liée à la succession de Bouteflika”

    Afrique

    Algérie : “La crise au Parlement est liée à la succession de Bouteflika”

    Vidéo par FRANCE 24

    Texte par Aude MAZOUÉ

    Dernière modification : 24/10/2018

    Dès mercredi, l’Assemblée populaire nationale pourrait avoir deux présidents à sa tête. Des députés majoritaires ont en effet décidé de désigner un nouveau président alors même que l’actuel chef, Saïd Bouhadja, refuse de céder le pouvoir.

    Rien de ne va plus au sein du Parlement algérien. Depuis fin septembre, l’opinion publique algérienne assiste, médusée, à la plus grave crise politique depuis l’élection du président Abdelaziz Bouteflika il ya presque 20 ans. En effet, les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) ne veulent plus de l’actuel président Saïd Bouhadja et ont décidé de désigner, mercredi 24 octobre, un nouveau chef de la Chambre basse. De son côté, Saïd Bouhadja n’envisage pas de démissionner.

    Le 16 octobre, les députés avaient déjà voulu précipiter sa révocation : ils avaient bloqué l’accès à ses bureaux en cadenassant l’entrée principale du bâtiment. Et mercredi dernier, le bureau de l’Assemblée nationale est allé plus loin en constatant et validant la vacance du poste du président et convoquant une assemblée plénière afin de lui trouver un successeur.

    Une procédure non recevable

    “Une démarche totalement illégale”, note Farid Alilat, journaliste à Jeune Afrique spécialiste de la politique algérienne. Si l’on se penche sur l’article 10 du règlement intérieur de l’Assemblée populaire nationale, la vacance du poste de la présidence de l’APN ne peut être constatée que dans quatre cas précis : une démission, une incapacité (physique ou mentale, NDLR), un décès ou une incompatibilité (avec d’autres fonctions par exemple, NDLR). Or, la situation de l’actuel président ne répond à aucun de ces cas de figure.

    “C’est une situation inédite, poursuit le spécialiste de l’Algérie. C’est la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de Bouteflika en 1999 qu’il y a une crise de cette ampleur au sein de l’Assemblée nationale. Première fois que l’on remet en cause la présidence de l’APN. Première fois que les portes de l’APN sont cadenassées pour empêcher le président de l’Assemblée d’accéder à son bureau. Première fois que la majorité présidentielle décide de démettre le président de ses fonctions.”

    Des raisons obscures

    Cinq groupes parlementaires exigent son départ. Parmi eux, le Front de libération nationale (FLN) du chef de l’État et le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, détenteurs à eux deux de la majorité absolue. Le chef du gouvernement en personne et le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, ont eux aussi publiquement réclamé la démission du président de l’APN.

    Que lui reprochent ses détracteurs ? Saïd Bouhadja attribue ses déboires à sa décision de limoger fin septembre le secrétaire général de l’Assemblée, Bachir Slimani, réputé proche de certains caciques du FLN. Les députés qui lui sont hostiles mettent également en avant sa mauvaise gestion, des dépenses exagérées et illicites et un recrutement douteux.

    Mais les motifs réels de cette crise restent flous. “On a du mal à croire qu’il soit subitement impossible pour des députés de travailler avec le président qu’ils ont eux-mêmes élu il y a un an. Il y a d’autres raisons qui expliquent cette volonté de le renvoyer du pouvoir. On peut penser qu’il gêne certains intérêts”, estime Farid Alilat.

    Deux présidents d’Assemblée

    Si rien n’entrave la procédure lancée par les parlementaires, l’Assemblée populaire nationale algérienne aura deux présidents, l’un élu en mai 2017, Saïd Bouhadja, et l’autre qui sera désigné par la majorité mercredi.

    Dès lors, les feux de la crise politique ne devraient pas s’éteindre de sitôt et plusieurs scénarios restent possibles. Il est fort à parier que les députés réfractaires au limogeage de Saïd Bouhadja ne reconnaissent pas la légitimité du nouveau président. Plusieurs partis d’opposition se sont déjà insurgés contre le blocage de l’APN, dénonçant une atteinte aux institutions. Ahmed Sadok, président du groupe d’opposition parlementaire du Mouvement de la société pour la Paix, a lui fustigé une “action qui ne fait honneur ni aux députés, ni au Parlement, ni à l’image du pays”. Et de poursuivre, “si les députés de la majorité ne veulent plus travailler avec Bouhadja (…), il faut que leur action soit légale. Pour le moment, il n’y a rien qui l’empêche d’assumer ses fonctions”.

    “Consternation générale”

    On peut également imaginer que le chef de l’État Abdelaziz Bouteflika sorte de son silence et maintienne l’actuel président dans ses fonctions. Dans ce cas, il sera difficile d’imaginer que les députés hostiles à Saïd Bouhadja rentrent dans le rang. Autre possibilité, le président peut décider de dissoudre l’Assemblée, ce qui entrainerait la tenue d’élections législatives anticipées.

    Quoi qu’il en soit, Farid Alilat y voit là plus qu’un simple désaccord politique. “Il ne s’agit pas d’une crise politique mais d’une crise qui touche toute majorité présidentielle. C’est une crise de fin de cycle. Si le président Bouteflika exerçait pleinement son pouvoir, cette crise n’aurait pas lieu. Cette crise est liée à la succession du chef de l’État.”

    Une chose est sûre, déplore le journaliste, “il y a une véritable incompréhension et une grande consternation générale de l’opinion publique algérienne”.

    Première publication : 23/10/2018

    L’origine de l’article >>

  • Exclusif : Maurice Kamto refuse de reconnaître la victoire de Paul Biya au Cameroun

    Exclusif : Maurice Kamto refuse de reconnaître la victoire de Paul Biya au Cameroun

    DEMAIN À LA UNE

    Journée de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes

    En savoir plus

    DEMAIN À LA UNE

    Nouvelles sanctions américaines contre l’Iran

    En savoir plus

    L’EUROPE DANS TOUS SES ÉTATS

    Estonie : l’e-démocratie inquiétée par la Russie (Partie 2)

    En savoir plus

    L’EUROPE DANS TOUS SES ÉTATS

    Estonie : l’e-démocratie inquiétée par la Russie (Partie 1)

    En savoir plus

    L’invité du jour

    Thierry Dusautoir : “Il y a beaucoup à faire pour le rugby africain”

    En savoir plus

    DANS LA PRESSE

    “L’hélicoptère est devenu silencieux, puis un grand boum”

    En savoir plus

    DANS LA PRESSE

    Bolsonaro : “Une communication bunkérisée”

    En savoir plus

    L’INFO ÉCO

    Paulo Guedes, gourou économique du nouveau président brésilien

    En savoir plus

    7 JOURS EN FRANCE

    À la Toussaint, comment les Français honorent-ils leurs morts ?

    En savoir plus

    L’origine de l’article >>

  • Cameroun : le président Paul Biya officiellement réélu pour un septième mandat consécutif

    Cameroun : le président Paul Biya officiellement réélu pour un septième mandat consécutif

    Afrique

    Cameroun : le président Paul Biya officiellement réélu pour un septième mandat consécutif

    Vidéo par Patrick FANDIO

    Texte par FRANCE 24

    Dernière modification : 22/10/2018

    Le président Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982, a officiellement remporté l’élection présidentielle du 7 octobre avec 71,28 % des voix, a annoncé le Conseil constitutionnel.

    Paul Biya, qui briguait à 85 ans un septième mandat présidentiel consécutif à la tête du Cameroun, a été réélu avec 71,28 % des suffrages exprimés, a annoncé lundi le Conseil constitutionnel.

    Maurice Kamto, candidat de l’opposition qui avait revendiqué la victoire au lendemain du scrutin du 7 octobre, est deuxième avec 14,23 % des votes, a précisé le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana lors de la proclamation officielle des résultats à Yaoundé, retransmise à la télévision d’État. Cabral Libii arrive en troisième place avec 6,28 %. Plusieurs candidats de l’opposition avaient dénoncé des fraudes électorales.

    Vainqueur dans neuf des dix régions du Cameroun, Paul Biya a littéralement écrasé ses adversaires avec des scores officiels sans appel: 92,91% dans le Sud, 89,21% dans l’Extrême-Nord, 81,62% dans le Nord. Seule une région a échappé au raz-de-marée du président-candidat Biya: le Littoral, qui abrite la capitale économique, Douala, où Maurice Kamto a gagné avec 38,60% des suffrages.

    “L’élection a été libre, équitable et crédible en dépit desdéfis liés à la sécurité dans les régions anglophones”, a déclaré Clément Atangana.

    >> À lire sur France 24 : Paul Biya, une longévité exceptionnelle en 5 dates-clés

    Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a indiqué lundi dans un communiqué avoir “pris note” des résultats de la présidentielle au Cameroun et a appelé, en cas de contestations, à ce qu’elles suivent “la voie légale”.

    “Toutes les contestations électorales doivent être traitées par les canaux légaux”, a-t-il souligné dans son communiqué. Antonio Guterres “réaffirme son encouragement à toutes les parties prenantes à privilégier le dialogue qui est le meilleur chemin vers la cohésion sociale et l’unité nationale”, ajoute le texte.

    En 2011, Paul Biya avait été réélu avec 78 % des suffrages, une élection que Washington avait qualifiée de “faussée”. Sur le continent africain, seul le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, est au pouvoir depuis plus longtemps que lui.

    Avec AFP et Reuters

    Première publication : 22/10/2018

    L’origine de l’article >>

  • Aux Comores, un fragile retour à la normale

    Aux Comores, un fragile retour à la normale

    Afrique

    Aux Comores, un fragile retour à la normale

    Texte par FRANCE 24

    Dernière modification : 22/10/2018

    Les tensions sont retombées aux Comores, après une semaine d’affrontements entre l’armée et des dizaines de rebelles. Mais les dérives autoritaires du président, qui pourrait s’installer durablement au pouvoir, déstabilisent le petit archipel.

    Est-ce un retour au calme précaire ou durable aux Comores ? Samedi 20 octobre, les armes se sont tues à Mutsamudu, la capitale de l’île d’Anjouan, sur l’archipel de l’océan Indien. Depuis, des commerces ont rouvert, mais l’armée reste toujours très présente dans les rues.

    Après six jours de combat, elle a repris la médina de Mutsamudu, qui était contrôlée par une quarantaine de rebelles à l’identité inconnue. Les insurgés ont réussi à s’échapper, apparemment lors de négociations, et leurs armes n’ont pas été retrouvées.

    Les affrontements avaient commencé lorsque des protestataires avaient érigé des barrages dans plusieurs rues et autour de Mutsamudu, ville considérée comme un fief de l’opposition, et que les forces de l’ordre avaient ouvert le feu pour les démanteler.

    >> À lire : “Comores : l’armée entre dans la médina de Mutsamudu où sont retranchés les rebelles”

    Les autorités accusent le parti Juwa, de l’opposant et ancien président de l’archipel Abdallah Sambi, d’être à l’origine des troubles. Elles ont arrêté dimanche 21 octobre le gouverneur d’Anjouan, Abdou Salami Abdou, membre du parti, accusé d’avoir armé les rebelles. Joint au téléphone par l’AFP quelques heures avant sa détention, ce dernier a nié avoir “un quelconque lien avec les rebelles. Je ne les ai jamais connus, je n’ai jamais armé ces gens-là. C’est un montage.”

    Virage autoritaire du président

    Les partis d’opposition réunis en coalition accusent le gouvernement actuel d’être à l’origine de la situation explosive sur l’île. Le climat politique s’est en effet considérablement durci depuis la tenue d’un référendum constitutionnel organisé par le pouvoir en place le 30 juillet 2018. Ce scrutin aux allures de plébiscite (92,74 % pour le oui) a renforcé les pouvoirs du président Azali Assoumani, notamment en l’autorisant à accomplir deux mandats successifs au lieu d’un.

    Les opposants dénoncent régulièrement le virage autoritaire pris par le président depuis son retour au pouvoir en 2016 : suspension de la Cour constitutionnelle, incarcération du chef de l’opposition pour corruption et détournement de fonds publics, arrestation de manifestants…

    Le chef de l’État comorien prévoit d’organiser un scrutin présidentiel anticipé en 2019, qui lui permettrait de remettre les compteurs électoraux à zéro, et de régner, en cas de victoire, sur l’archipel jusqu’en 2019. Les opposants, qui ont boycotté le scrutin, s’insurgent contre la “République bananière” instaurée par le président. Officier de carrière, il avait déjà occupé la fonction suprême de 1999 à 2006 à la suite d’un coup d’État, avant de rendre le pouvoir aux électeurs.

    Le maintien au pouvoir durable de l’ancien putschiste pourrait plonger de nouveau les Comores dans une instabilité chronique. Car depuis 2001, un mécanisme complexe prévoit que la présidence est attribuée tous les cinq ans à un représentant de l’une des trois îles du pays (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli). Ce système tournant a permis de ramener le calme dans l’archipel, indépendant depuis 1975, et secoué depuis trois décennies par des crises séparatistes et des coups d’État à répétition.

    Avec AFP

    Première publication : 22/10/2018

    L’origine de l’article >>