– La police égyptienne a été frappée lundi par l’attaque la plus meurtrière depuis des années dans le pays avec au moins 25 morts dans le Sinaï, en pleine crise entre l’armée et les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi.
Alors que plus de 800 personnes, essentiellement des manifestants pro-Morsi, ont été tuées dans le pays en six jours, les violences ont encore connu une nouvelle escalade avec cet attentat dans la péninsule instable du Sinaï, après la mort dimanche soir de 36 prisonniers islamistes. Et la crise pourrait encore s’aggraver, les deux parties campant sur leurs positions. Les pro-Morsi ont appelé à de nouvelles manifestations au Caire après la prière de l’après-midi (vers 14H00 GMT) et l’homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, a promis une réponse “des plus énergiques” aux islamistes ayant fait le choix de la “violence”. Dans le pays, les médias unanimes et une grande partie de la population qui considèrent désormais les Frères musulmans, l’influente confrérie de M. Morsi, comme des “terroristes”, soutiennent la méthode forte de l’armée, qui a suscité à l’étranger une vague de critiques de plus en plus virulentes. Les dirigeants de l’Union européenne se sont ainsi dit prêts à “réexaminer” ses relations avec Le Caire s’il n’était pas mis fin aux violences, en particulier contre les manifestants, assurant que le retour au calme était de la responsabilité de l’armée et du gouvernement intérimaire qu’elle a installé. Les ambassadeurs auprès de l’UE chargés des questions de sécurité, rappelés d’urgence par la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, étaient réunis lundi à Bruxelles. L’Arabie saoudite, la Jordanie et l’Autorité palestinienne ont de leur côté dit soutenir les autorités “contre le terrorisme”, un avis partagé par Israël. Dans la péninsule désertique du Sinaï, devenue la base arrière de nombreux groupes islamistes armés, des assaillants ont attaqué lundi à la roquette deux minibus de la police, tuant au moins 25 policiers, une attaque qualifiée de “terroriste” par le gouvernement. Embouteillages et armée au Caire Les violences meurtrières contre les forces de l’ordre se sont multipliées depuis la destitution de M. Morsi le 3 juillet dans cette région frontalière d’Israël et de la bande de Gaza. L’Egypte a refermé le point de passage de Rafah avec la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du mouvement palestinien Hamas. L’attentat de lundi au Sinaï porte à 73 le nombre de membres des forces de l’ordre tués dans cette région depuis la destitution de M. Morsi, selon un décompte de l’AFP. Il rappelle la violence islamiste orchestrée par les groupes al-Jihad et al-Gamaa al-Islamiya, qui avait fait 1.300 morts dans les années 1990. Cette attaque intervient au lendemain de l’annonce par la police de la mort de 36 détenus, tous des Frères musulmans, asphyxiés par du gaz lacrymogène pendant une tentative d’évasion. Ces détenus, soupçonnés d’avoir enlevé un officier de police, se trouvaient dans un convoi transportant plus de 600 prisonniers islamistes. Les autorités annoncent chaque jour avoir arrêté des dizaines de membres de la confrérie, dont des hauts dirigeants, pour “violence”, en particulier contre des bâtiments publics ou des églises. Dans un communiqué en anglais, les Frères musulmans ont estimé que la mort des détenus confirmait “la violence intentionnelle visant les opposants au coup d’Etat et l’assassinat de sang-froid dont ils sont les cibles”. Dimanche, les pro-Morsi avaient annulé des cortèges au Caire, invoquant des raisons de sécurité. Les manifestants islamistes redoutent à la fois d’être la cible des forces de l’ordre, désormais autorisées à tirer sur les manifestants hostiles, et des groupes d’auto-défense de résidents qui s’en prennent depuis plusieurs jours à leurs partisans et aux journalistes étrangers accusés d’avoir pris leur parti. “Assassinat de sang-froid” Face aux craintes de la montée du phénomène de justice de rue et dans un apparent geste d?apaisement, le gouvernement a cependant annoncé dimanche l’interdiction de ces “comités populaires”. Même si l’état d’urgence et le couvre-feu nocturne restaient en vigueur, le trafic a repris lundi matin au Caire, qui a retrouvé ses habituels embouteillages. Les habitants reprenaient le chemin du travail, tandis que des magasins étaient ouverts. Des axes de la capitale restaient contrôlés par des chars de l’armée, et le gouvernement a annoncé que les mosquées seraient désormais fermées en dehors des heures de prières, pour tenter d’éviter les rassemblements pro-Morsi. Premier président démocratiquement élu du pays, M. Morsi était accusé par ses détracteurs et des millions de manifestants d’avoir accaparé le pouvoir au profit des islamistes et d’avoir achevé de ruiner une économie déjà exsangue. AFP |
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Tag: Nouvelles Africaines
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Egypte: 25 policiers tués, attaque la plus meurtrière depuis des années
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Angola : l’étrange disparition de José E. Dos Santos
Mais où est donc passé le président angolais José Eduardo Dos Santos ? C’est la question qui a agité la classe politique angolaise pendant un mois et demi. Quarante-cinq jours exactement durant lesquels le chef de l’État était officiellement en “visite privée” à Barcelone, en Espagne. Six semaines, surtout, qui ont soulevé d’épineuses questions sur son éventuelle succession.
-Le chef de l’État angolais, José Eduardo Dos Santos, n’avait jamais été absent de son pays aussi longtemps. En « visite privée », vraisemblablement pour raisons de santé, à Barcelone depuis le 26 juin, le chef de l’État n’est reparti d’Espagne que le 8 août. Selon l’agence de presse angolaise et des sites d’information espagnols, il s’est envolé pour rejoindre Luanda, puis décollera pour Malabo, en Guinée équatoriale, vendredi 9 août, à la veille du troisième sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernements de la
Commission du Golfe de Guinée.Mais, pendant quarante-cinq jours, le silence a été de mise. « Nous savons qu’il est en Espagne pour des raisons de santé et nous espérons qu’il ira mieux », déclarait ainsi Raul Danda, député du parti d’opposition Unita à l’Africa Review, le 7 août, « mais pendant des semaines, nous n’avons rien su parce qu’il y a une culture du silence au sujet de sa santé. »
>> Lire aussi : Marcolino Moco : “Dos Santos doit partir”“Trouver un leader pour me remplacer”
Le silence était d’autant plus pesant que José Eduardo Dos Santos, 70 ans, avait évoqué sa succession le 3 juin dernier. « La première chose à faire sera de trouver un leader pour me remplacer à la tête de mon parti, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) », avait déclaré le chef d’Etat angolais lors d’une interview accordée à la chaîne portugaise Sic.
Selon la constitution de 2010, c’est le vice-président Manuel Vicente qui, en son absence, assure l’intérim du pouvoir, jusqu’à, si l’absence se révélait « définitive », la tenue d’un nouveau scrutin général. À la suite de ce dernier, c’est le chef du parti ayant remporté le plus de sièges lors des élections qui accèderait automatiquement à la présidence.
C’est donc au sein de l’Assemblée que de nombreuses questions se sont posées quant à son possible successeur. Le vice-président, Manuel Vicente, s’il a tenu les rênes du pays en l’absence de Dos Santos, ne recueille pas les faveurs de bon nombre d’hommes forts du parti présidentiel, le MPLA. L’actuel numéro deux de l’État est en effet perçu comme trop proche des milieux d’affaires, en tant qu’ancien dirigeant de la compagnie pétrolière nationale, la Sonacol.
Préparer la suite
Selon The Economist, des observateurs à Luanda ont même évoqué l’idée que la visite privée de Dos Santos à Barcelone serait plus politique que clinique. L’actuel chef de l’État chercherait selon eux à tester son vice-président auprès de la classe politique nationale et voudrait lui permettre de fourbir ses armes en vue de sa succession. Manuel Vicente est ainsi publiquement apparu plusieurs fois à la télévision nationale, renforçant une image publique jusque-là peu visible.
Toujours selon The Economist, certains s’interrogeraient quant à eux sur les capacités du fils du président, José Filomeno Dos Santos, nommé récemment, à 35 ans, à la tête du fonds souverains angolais gérant quelque 5 milliards de dollars. Ce dernier semble toutefois trop peu implanté dans le parti présidentiel pour envisager à court terme de succéder à son père.
Qu’il l’ait prémédité ou non, José Eduardo Dos Santos, en s’absentant ces six dernières semaines, a provoqué les discussions au sujet de sa succession. Au pouvoir depuis 1979, il est cependant encore, à l’heure actuelle, et à la veille de sa réapparition publique à Maputo, l’un des chefs d’État africains à la longévité la plus importante, avec l’Équato-Guinéen Téodoro Obiang et le Zimbabwéen Robert Mugabe.
Jeune Afrique
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L’aéroport Kenyatta ravagé par le feu
-Un gigantesque incendie a ravagé mercredi matin l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, “hub” aérien régional. Il a été fermé et les passagers évacués.Les compagnies aériennes ont été contraintes d’annuler les départs et de dérouter tous leurs vols.
On ne fait pas état de victimes et la cause du sinistre n’a pas encore été déterminée.
L’incendie, qui a commencé au lever du jour, a ét maîtrisé à 10h00 locales (07h00 TU), selon le centre kényan de gestion des catastrophes.
Mais pendant plusieurs heures, des flammes géantes et d’énormes nuages de fumée se sont élevés dans le ciel.
Selon des témoins, des parties entières de l’aéroport se sont effondrées et les secours, bien que déployés rapidement, manquaient de moyens.
Des vols prévus sur Nairobi ont été déroutés sur d’autres aéroports, dont celui de Mombasa, la grande ville côtière sur l’Océan Indien.
La compagnie aérienne Kenya Airways a annoncé l’annulation, pour une période indéterminée, de tous ses vols, à l’exception de cinq d’entre eux, déroutés sur Mombasa.
Plusieurs des dizaines de milliers de passagers, dont de nombreux touristes européens, risquent d’être affectés par la fermeture de l’un des principaux hubs aériens d’Afrique.
L’aéroport Jomo Kenyatta assure de nombreux vols intérieurs et dessert de nombreuses capitales africaines et plusieurs destinations européennes, asiatiques et du Moyen-Orient.
Selon une source régionale de l’aviation civile, JKIA a vu l’an dernier passer 6,2 millions de passagers.
Cet aéroport joue aussi un rôle crucial pour les exportations du pays notamment de fleurs.
Le président Kenyatta sur place
Tôt mercredi, le président kényan, Uhuru Kenyatta, dont le père, premier président du Kenya, a donné son nom à l’aéroport international, s’est rendu sur les lieux de la catastrophe pour évaluer l’ampleur des dégâts.
Selon un responsable du ministère kényan de l’Intérieur, des secteurs arrivées et immigration de l’aéroport avaient été “entièrement détruits”.
Les restaurants et magasins sont entièrement détruits.
Les routes accédant à l’aéroport ont été fermées pour laisser la priorité aux secours.
Cet incendie est survenu 15 ans jour pour jour après les deux attentats contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et Dar es Salaam, en Tanzanie.
Ces attentats, perpétrés par Al-Qaïda, avaient fait 224 morts.
Rien n’indique cependant à ce stade que l’incendie pourrait être d’origine criminelle.
BBC
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Afrique du Sud : déjà trois mois à l’hôpital, Nelson Mandela “respire normalement”
-L’ancien président sud-africain Nelson Mandela a entamé, jeudi 8 août, son troisième mois à l’hôpital. Selon les autorités du pays, l’état de Madiba demeure “critique mais stable”, après avoir frôlé la mort fin juin. “Il respire normalement maintenant”, rassure son ex-épouse, Winnie Madikizela-Mandela.C’est le plus long séjour à l’hôpital de Nelson Mandela depuis sa sortie de prison en 1990. Le jeudi 8 août, le héros de la lutte anti-apartheid a totalisé trois mois, jour pour jour, d’hospitalisation à Pretoria.
Selon son ex-épouse Winnie, Madiba, qui souffre d’une infection pulmonaire, n’a jamais été placé sous assistance respiratoire comme annoncé, début juillet, par certains visiteurs. “Les docteurs ont réussi à contenir la situation et il respire normalement maintenant”, a déclaré l’ancienne femme de Mandela dans une interview accordée à la chaîne de télévision Sky News, sans préciser ce qu’elle entendait par “normalement”.
Mandela, “enterré par anticipation”
“Autour de nous, nous voyons des gens lui rendre hommage, le donner pour mort et se préparer pour les funérailles”, a poursuivi l’ancienne pasionaria des townships, qui fut le plus fervent soutien de Mandela pendant ses vingt-sept années passées dans les geôles du régime ségrégationniste de l’apartheid.
“[Nelson Mandela] est enterré par anticipation. Est-ce que les gens ne pensent pas à nos sentiments ?”, a-t-elle interrogé, qualifiant la situation de cruelle et affirmant que son ex-époux continue à “cligner des yeux lorsque ses enfants lui rendent visite”.Depuis son hospitalisation en urgence le 8 juin pour une infection pulmonaire, les messages de soutien à Madiba – posters, dessins, lettres – ne cessent de recouvrir les grilles du Mediclinic Heart Hospital de Pretoria, la clinique privée où Nelson Mandela est soigné.
“Dieu doit lui venir en aide”, a expliqué Elizabeth Thembo, une femme de ménage de 63 ans sortant de l’établissement. “C’est assez douloureux en fait. Nous ne voulons pas admettre la vérité”, a confié Rethabile Maake, une étudiante de 21 ans.
Après Mandela, le chaos ?
Le Prix Nobel de la paix, qui a eu 95 ans le 18 juillet, est considéré comme un véritable saint dans son pays, qui appréhende sa disparition. “Depuis qu’il est entré à l’hôpital, tout va mal”, a déploré Tshepo Rampou, un étudiant de 19 ans vêtu d’un tee-shirt vert affichant l’image de Che Guevara. “Les gens semblent avoir oublié l’importance du maintien de la paix”, ajoute-il, dénonçant la criminalité et la corruption au sein du gouvernement.
Stan Kgomotso, un jeune chômeur de 23 ans croisé près de la clinique, craint également le retour de la violence, inquiet d’entendre certains partis politiques rejeter l’idée d’une Afrique du Sud unifiée. “Vous savez, ils n’aiment pas les Blancs, explique-t-il. Mais les Blancs sont ceux qui injectent l’argent dans le pays. Si Mandela s’en va, je crois que ce sera le chaos.”
En attendant, après son anniversaire le 18 juillet, le prochain jour de recueillement est annoncé pour le 17 août : un Nelson Mandela Sport & Culture Day, avec notamment au programme, à Soweto, les matchs Afrique du Sud-Argentine en rugby et Afrique du Sud-Burkina Faso en football.
(Avec AFP)
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La balance commerciale du Rwanda ”toujours déficitaire”
-La balance commerciale du Rwanda a affiché une tendance déficitaire durant le deuxième trimestre de l’an 2013 symbolisée par une diminution de 2,8 pour cent des importations par rapport à la même période de l’an 2012, a annoncé mardi l’Institut national de la Statistique du Rwanda (INSR) dans un communiqué.Entre le mois d’avril à juin 2013, la valeur de ce déficit est passée de 128,6 millions USD contre 310,7 millions USD au cours de la même période l’an dernier.
Le Kenya est actuellement la principale destination des exportations de produits rwandais (53,9%) dont notamment le thé noir et le café, totalisant une somme de 96,6 millions USD bien que la Tanzanie était la destination principale au cours des trois derniers trimestres de 2012 et au premier trimestre de 2013, selon la même source.
Toutefois, les principaux ré-exportations du Rwanda étaient le kérosène, de l’essence et d’autres gaz au cours de la même période, tandis que l’Afrique de l’Est et la République démocratique du Congo sont la principale destination des exportations, à en croire la même source officielle.
Les importations du Rwanda proviennent principalement de différents blocs régionaux dont le Commonwealth qui se taille la part du lion avec 144,6 millions USD, tandis que le COMESA bénéficie de 91,6 millions USD des produits sur le marché rwandais au moment où l’Union européenne et la SADC ont vendu leurs produits jusqu’à 966,8 et 26,2 millions USD respectivement.Avec Panapress
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Zimbabwe: les démissions se suivent à la Commission électorale
– Un membre de la Commission électorale zimbabwéenne a annoncé sa démission mardi, quelques jours après qu’un collègue eut fait de même pour protester contre l’organisation des élections qui dont donné le 31 juillet une large victoire au président Robert Mugabe.“J’ai démissionné”, a indiqué à l’AFP le professeur de droit Geoff Feltoe. “Je vais retourner à l’université. J’ai toujours eu l’intention de le faire et j’y vais.”
M. Feltoe a refusé de dire si sa décision était liée à la tenue des élections générales du 31 juillet, qui a été vertement critiquée tant par l’opposition que par la société civile et des observateurs étrangers.
Mkhululi Nyathi, un autre membre de la Commission électorale zimbabwéenne, avait claqué la porte samedi, dénoncant le manque d’intégrité dans le processus.
M. Nyathi a dit que sa démission n’avait rien à voir avec le résultat du vote, qui a vu Robert Mugabe écraser son Premier ministre Morgan Tsvangirai, avec qui il partageait le pouvoir depuis quatre ans au sein d’un fragile gouvernement d’union nationale mis en place après la très sanglante campagne électorale de 2008.
Morgan Tsvangirai, adversaire malheureux de M. Mugabe à trois reprises, a promis de contester le résultat du vote, le qualifiant de “frauduleux ou volé”.
M. Tsvangirai a évoqué des fraudes massives et a exigé une vérification par la justice des listes électorales, les bulletins de vote et des certificats d’inscription des électeurs.
Les puissances occidentales ont également exprimé de graves préoccupations après cette élection, qui a été globalement acceptée par les pays africains –à l’exception notable du Botswana.
AFP
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Zimbabwe: Mugabe rafle la présidence et les 2/3 à l’assemblée
– Le président zimbabwéen Robert Mugabe, 89 ans, a été proclamé vainqueur samedi de la présidentielle avec 61% des voix et une majorité des deux tiers à l’Assemblée, broyant tout espoir d’alternance démocratique, après un scrutin constesté par son principal rival.Evoquant “d’importantes irrégularités”, Washington a dénoncé ces résultats, estimant qu’ils n’étaient pas “crédibles”.
“Les Etats-Unis ne pensent pas que les résultats annoncés aujourd’hui représentent l’expression crédible de la volonté du peuple zimbabwéen”, indique le chef de la diplomatie américaine John Kerry dans un communiqué.
Mis au ban des nations dans les années 2000 pour ses atteintes aux droits de l’homme et forcé depuis 2009 de partager le pouvoir pour éviter une guerre civile, M. Mugabe a été déclaré “dûment élu” dès le premier tour par la commission électorale (ZEC).
Largement battu avec 34% des voix et prié par la communauté d’Afrique australe (SADC) de concéder la défaite malgré des doutes sur “l’honnêteté” du scrutin, son principal rival Morgan Tsvangirai, ne pouvait plus se raccrocher qu’à l’espoir très hypothétique de prouver les fraudes en justice.
“Nous ne participerons pas aux institutions du gouvernement”, a-t-il annoncé après une réunion de crise des instances dirigeantes de son parti, le MDC, associé depuis 2009 à l’exercice du pouvoir dans un gouvernement d’union nationale.
“Nous irons en justice”, a-t-il ajouté, dénonçant “une élection illégale” après avoir fustigé “une énorme farce”.
La commission électorale avait asséné auparavant le coup de grâce à M. Tsvangirai en déclarant la Zanu-PF de M. Mugabe élue dans 150 circonscriptions sur 210, une majorité qualifiée qui le place en position d’amender la nouvelle Constitution récemment promulguée.
Morgan Tsvangirai et son parti du MDC, majoritaire à l’Assemblée depuis 2008, n’a obtenu que 49 sièges submergé par une marée verte, la couleur présidentielle, même dans les grandes villes de Bulawayo et Harare où il était réputé soutenu.
Morgan Tsvangirai, le 3 août 2013 à Harare
© AFP Alexander JoeDans sa croisade contre les fraudes, il a reçu le soutien d’un membre de la commission électorale Mkhululu Nyathi qui a démissionné, en dénonçant le manque d’intégrité dans le processus.
L’Union européenne s’est aussi inquiétée samedi des “irrégularités présumées et de la participation incomplète (au scrutin), ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence”.
De son côté, Londres a émis de “sérieux” doutes samedi quant aux résultats des élections .
Pour leur part, plusieurs ministres proches du président Mugabe, ont appelé samedi les Occidentaux à lever leurs sanctions, après les élections à l’issue d’un scrutin “démocratique”, selon eux.
L’Union européenne a suspendu en début d’année la plupart des sanctions imposées en 2002 et qui ne visent plus dix personnalités dont M. Mugabe, toujours persona non grata, et deux sociétés.
Samedi soir, les rues de Harare étaient toujours calmes, aucun des deux camps ne se risquant à manifester.
“Ils peuvent bien avoir tout le Parlement, quelle différence cela va-t-il faire pour la vie des Zimbabwéens”, s’est exclamé durant son point presse M. Tsvangirai, se disant sans regret d’avoir participé à une cohabitation alors qu’en 2008, il aurait pu gagner la présidentielle.
“Nous avons sauvé le pays”
“Pour le salut de la population, c’était la bonne décision. Nous avons sauvé le pays”, a dit M. Tsvangirai, les mains vides après avoir incarné depuis la fin des années 1990 l’espoir d’une alternance démocratique et piloté un début de redressement économique ces dernières années.
Il s’est aussi gardé d’appeler à manifester, alors que la peur des tabassages policiers et le souvenir des violences de 2008 sont dissuasifs.
M. Tsvangirai avait fait le choix de ne pas boycotter les élections qu’il savait organisées à la va-vite sous la pression du camp présidentiel.
Les listes électorales ont été publiées moins de 24 heures avant l’ouverture des bureaux de vote, ne permettant aucune vérification sérieuse, et a fortiori, aucun recours.
Et de nombreux électeurs ont été déroutés de ne pas trouver leur nom dans leur habituel et d’autres aidés à voter.
Mais l’écart des voix est spectaculaire, a fait remarquer un porte-parole de la Zanu-PF Rumbare Gumbo. “C’est leur droit d’intenter des recours. C’est une bonne chose, c’est la route de la sagesse, malheureusement je ne crois pas que les tribunaux diront autre chose”, a-t-il dit.
En 2008, le Zimbabwe avait connu des journées de terreur et frôlé la guerre civile quand les partisans de M. Mugabe, distancé au premier tour de la présidentielle, s’étaient déchaînés.
M. Tsvangirai avait jeté l’éponge après la mort d’environ 200 sympathisants, laissant M. Mugabe gagner seul en lice.
Dans un pays toujours plongé dans l’incertitude créée par la corruption et les lois sur l’indigénisation pour restituer le contrôle de l’économie à des Zimbabwéens noirs, quand ce n’est pas à des proches du président, l’ampleur de la victoire de M. Mugabe pourrait donner des ailes aux durs de son parti mais risque de ne pas rassurer les investisseurs étrangers, qui étaient de retour depuis 2009.
AFP
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Kikwete en colère contre Kagame à qui il promet le sort d’Idi Amin Dada
-Le Président de la Tanzanie Jakaya Kikwete promet de faire subir le sort d’Idi Amin Dada à quiconque tenterait de s’attaquer à son pays.Le cap des boutades et des menaces est désormais dépassé. Le ton est martial et sans ambages entre Dar Es-Salaam et Kigali. Jakaya Kikwete ne s’encombre plus de formules diplomatiquement correctes pour s’adresser à son homologue Kagame du Rwanda. Le successeur de Mwalimu Julius Nyerere promet de faire subir le sort d’Idi Amin Dada à quiconque tenterait de s’attaquer à son pays, la Tanzanie. La confrontation entre les deux capitales devient inévitable voire imminente.
A l’occasion de la fête nationale de son pays, la Tanzanie, le président Jakaya Kikwete a mis à profit cette opportunité pour s’adresser ouvertement à son homologue rwandais Paul Kagame, selon des sources sur place. A les en croire, cette escalade est la réaction du président tanzanien après les allégations mensongères des officiels de Kigali sur la présence d’un officier tanzanien, de la Brigade d’intervention de la Monusco, aux côtés des génocidaires FDLR. Une information démentie de la manière la plus claire et la plus catégorique par les Nations-unies.
A travers cette action de sape, Kigali voulait discréditer la Tanzanie et donc justifier une éventuelle agression de ce pays qui a offert ses dignes filles et fils pour la cause de la paix dans la sous-région des Grands lacs africains dans le cadre de la Brigade spéciale onusienne d’intervention avec comme mission de traquer les forces négatives qui écument l’Est de la République démocratique du Congo.
Pendant ce temps, les Etats-Unis affirment détenir des preuves irréfutables de la présence d’éléments de l’armée régulière rwandaise sur le sol congolais, combattant avec le M23.
Les USA ont appelé « à un retrait immédiat » de ces troupes rwandaises. Combattre le M23 n’équivaut-il pas à combattre les troupes rwandaises ? Or, le fait pour la Tanzanie d’avoir accepté de doter cette force spéciale d’éléments aguerris ne fait pas l’affaire de Kigali, qui sent venir la fin de son aventure meurtrière dans la sous-région des Grands lacs africains. Aussi, des menaces ont-elles été proférées à l’égard de la Tanzanie par le M23 puis par Kigali. C’était sans compter avec la perspicacité de Dar Es-Salaam, ragaillardi par la visite du président Obama.
Investie d’une autorité moraleInvestie quasiment d’une autorité morale sur les pays de la région, la Tanzanie reste le bastion d’où se conçoivent et se mènent toutes les actions progressistes de la sous-région. Des changements majeurs depuis les dernières décennies portent les marques de la Tanzanie ou sa bénédiction. Personne, parmi les dirigeants des Grands lacs africains, ne peut se permettre de nier l’influence tanzanienne dans n’importe quelle lutte.
Loin d’être une action isolée, la présence du contingent tanzanien dans les rangs de la Brigade spéciale d’intervention de la Monusco était une démarche savamment réfléchie pour stabiliser la région. Que la RDC soit régulièrement déstabilisée par ses voisins, ces actions impactent négativement également sur la Tanzanie qui héberge des milliers de Congolais avec ce que cela suppose comme effet négatif.
Par ailleurs, cette instabilité chronique dans l’Est de la RDC peut infester dangereusement l’ensemble de la sous-région. L’entrée en lice des Shebabs somaliens ne pouvait laisser dans l’indifférence les gouvernements responsables de la sous-région. L’urgence était donc de désinfecter la région. C’est dans ce cadre que Dar Es-Salaam s’est investi pour le nettoyage des forêts, savanes et montagnes de l’Est de la RDC où opèrent les forces négatives voire terroristes. Pour ce faire, Kagame aurait dû se frotter les mains d’autant plus que les FDLR seront également éradiquées par cette action d’envergure initiée par la communauté internationale.
Par ailleurs, faisant foi aux vertus du dialogue, ce pays épris de paix et de stabilité a invité, par la bouche du président Jakaya Kikwete, tous les pays d’où s’organisent, se planifient et sont lancés les mouvements d’instabilité de dialoguer avec leurs rébellions respectives.
Contre toute attente, c’est la levée des boucliers du côté de Kigali qui lance régulièrement le président tanzanien jusqu’à le qualifier de complicité avec les génocidaires FDLR. La colère de Jakaya Kikwete est ainsi justifiée. Les termes utilisés sont appropriés par leur fermeté afin de ramener Kagame sur terre.
Le moment choisi est symbolique, selon nos sources à Dar Es-Salaam, le jour de la célébration de la journée d’indépendance du pays. Sans ambages, le président aurait mis en garde : « Quiconque tenterait de déstabiliser la Tanzanie ». Ne s’estimant pas bien compris, il aurait enfoncé le clou, en déclarant qu’il s’occuperait de Paul Kagame comme son pays s’était déjà occupé du président ougandais Idi Amin Dada.
Réponse du berger à la bergèreL’histoire renseigne qu’effectivement, l’armée tanzanienne avait défait le dictateur ougandais Idi Amin Dada en 1979. Ses successeurs étaient installés quasiment par le pays de Julius Nyerere. Dans l’ordre l’on citera Yusuf Lule, Godefroid Bianaisa pour boucler la série par Yoweri Kaguta Museveni, qui avait aussi reçu une assistance conséquente du maréchal Mobutu, selon des sources.
A son tour, Kaguta Museveni a fait monter Paul Kagame à la tête du Rwanda après l’assassinat de Habyarimana. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Paul Kagame s’attaque au pays mentor de son parrain Museveni !
Lors de la réunion consacrée à la situation dans la région des Grands lacs africains au Conseil de sécurité à New-York, le représentant tanzanien a adopté un ton sans équivoque pour dénoncer : « Ceux qui vilipendent ceux qui cherchent les vraies solutions dans la région ». L’allusion est claire, la vraie paix passe par le dialogue entre les dictatures de Kigali et Kampala avec leurs rébellions respectives.
Dar Es-Salaam qui ne porte plus des gants sait qu’il y a un challenge à gagner : le leadership responsable et pacifique tourné vers le développement de la région. Sans aucun doute, la question était abordée lors du dernier passage du président américain Barack Obama en Tanzanie. Jakaya Kikwete le fait avec une détermination évidente, sans crainte de qui que ce soit.
Le Potentiel
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Côte d’Ivoire -Chine : dix milliards de dollars pour la Côte d’Ivoire
D’ici à six ans, la Chine pourrait octroyer dix milliards de dollars de prêts à la Côte d’Ivoire pour financer de grands projets d’infrastructures.Selon Albert Mabri Toikeusse, ministre chargé du Plan et du Développement, interrogé par l’agence Bloomberg, la Chine pourrait prêter 10 milliards de dollars à la Côte d’Ivoire à des taux préférentiels sur les six prochaines années afin de financer des projets d’infrastructures. Un montant deux fois plus important que l’annonce faite par le président Ouattara il y a un an lors de son retour de Pékin.
Des contrats de gré à gré
La majorité des prêts concessionnels seront octroyés par Exim Bank, augmentant encore les passations de contrats publics de gré à gré en Côte d’Ivoire, Pékin exigeant que les travaux soient réalisés par des groupes chinois. Contacté par Bloomberg, le conseiller économique chinois Lu Pang n’a pas souhaité commenter l’information. Environ 2,5 milliards de dollars seront consacrés à l’expansion du port d’Abidjan qui, outre la Côte d’Ivoire, dessert également le Mali et le Burkina Faso.
Deux autres milliards devraient être utilisés pour construire une voie ferrée entre la ville de Man, située non loin de la frontière guinéenne, et San Pedro, le second port du pays. Toujours dans l’Ouest, l’entreprise chinoise Sinohydro a commencé la construction du barrage hydroélectrique de Soubré, d’une puissance de 275 megawatt pour un montant de 500 millions de dollars. Au mois de janvier, la Chine avait également accordé un financement de 120 millions d’euros destiné à la réalisation de l’autoroute entre Abidjan et Grand Bassam. Cent millions d’euros avaient déjà été octroyés en 2012 pour renforcer l’approvisionnement en eau potable de la capitale à partir de la nappe de Bonoua.
Cantonné au BTP
Le partenariat entre le Chine et la Côte d’Ivoire a débuté dans les années 1990 par le financement de projets relativement modestes comme le périmètre rizicole de Divo, la construction du palais de la culture ou de l’hôpital de Gagnoa (9 millions de dollars). Si l’Empire du Milieu est depuis largement monté en puissance, ses intérêts restent pour le moment cantonnés au secteur du BTP.
Interrogé par Jeune Afrique au mois d’avril, Pang Lu n’envisageait pas d’inciter ses concitoyens à investir dans les domaines pétrolier, minier ou même agricole à l’exception de la fourniture d’intrants ou de produits phytosanitaires. Une trentaine d’entreprises chinoises, pour la plupart publiques, seraient actuellement présentes en Côte d’Ivoire. « Nous sommes encore très loin des Français », précisait-il alors.
Jeuneafrique -

Procès Gbagbo: Bensouda à Abidjan
-La procureure de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda, a indiqué vendredi à Abidjan rechercher “plus d’information” pour son dossier contre l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.Fatou Bensouda est en Côte d’Ivoire depuis mercredi pour une mission technique à propos de l’affaire Gbagbo.
A l’issue d’un entretien vendredi avec le ministre ivoirien de la Justice, Gnénéma Coulibaly, Mme Bensouda a précisé devant la presse être en Côte d’Ivoire notamment pour rencontrer ceux qui “assistent” la CPI pour “obtenir plus d’information” dans l’affaire Gbagbo.
Il y a quelques semaines, les juges de la CPI n’avaient pas confirmé les charges contre l’ancien président ivoirien, et avaient demandé au bureau du procureur d’apporter des preuves supplémentaires, avant de décider de mener un éventuel procès.
Fatou Bensouda n’a pas donné de précisions vendredi sur d’éventuelles nouvelles preuves.
La procureure de la CPI, régulièrement accusée de ne cibler que le camp Gbagbo, a également réaffirmé que la Cour enquêterait sur “tous les camps”.
“Nous avons conduit M. Gbagbo devant les juges, c’est la première affaire pour la CPI, ce n’est pas la dernière”, a-t-elle assuré.
Détenu à La Haye depuis fin 2011, Laurent Gbagbo est soupçonné de crimes contre l’humanité commis durant la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait quelque 3.000 morts.
Concernant le cas de Simone Gabgbo, Fatou Bensouda a indiqué qu’elle ne savait pas si la Côte d’Ivoire allait donner une suite favorable à la demande de la CPI de transférer l’épouse de l’ancien président à La Haye.
La CPI a émis en 2012 un mandat d’arrêt contre l’ex-Première dame, soupçonnée aussi de crimes contre l’humanité et détenue en Côte d’Ivoire.
Le gouvernement ivoirien n’a toujours pas donné de réponse officielle à cette demande.
“Nous avons informé les autorités ivoiriennes que nous voudrions que Mme Gbagbo soit transférée à la Cour pénale internationale et nous travaillons avec les autorités ivoiriennes sur ce dossier”, a expliqué Mme Bensouda.
bbc

