Tag: Nouvelles Africaines

  • Cameroun: un missionnaire américain tué près de Bamenda

    Cameroun: un missionnaire américain tué près de Bamenda


    Par
    RFI

    Publié le 31-10-2018
    Modifié le 31-10-2018 à 00:09

    Un pasteur américain a été tué ce mardi 30 octobre près de Bamenda dans la région du nord-ouest anglophone du Cameroun. Il roulait à bord d’un véhicule lorsque sa voiture a été criblée de balles. Les autorités camerounaises ont indiqué qu’il a été victime des indépendantistes armés qui sont en conflit avec l’armée dans cette partie du pays.

    Le missionnaire américain était en route pour Bamenda en provenance de Bambili ou il était installé depuis deux semaines. Arrivé à Bambui, à 14 kilomètres de Bamenda, son véhicule a essuyé des tirs dont l’origine a été attribuée aux combattants séparatistes, dans un communiqué du ministère camerounais de la Défense.

    Blessé dans cette attaque, il a été conduit dans un hôpital de Bamenda ou il est finalement décédé. Son épouse, qui se trouvait dans le même véhicule ainsi qu’un de ses fils et un autre pasteur s’en sont quant à eux sortis sains et saufs. « Mon cher mari, Charles, est désormais avec le Sauveur qu’il a adoré et fidèlement servi », a-t-elle posté sur les réseaux sociaux quelques heures plus tard. Indiquant que son « cœur est brisé ».

    Depuis Washington, le porte-parole adjoint du département d’Etat a lui aussi confirmé « la mort d’un citoyen américain à Bamenda ».

    Dans son communiqué, le ministre camerounais de la Défense a précisé que la riposte de l’armée a permis de neutraliser quatre combattants séparatistes. Il a par ailleurs invité « les ressortissants étrangers dont la présence est indispensable dans les deux régions anglophones à se signaler aux autorités administratives locales », afin de les faire accompagner d’un dispositif sécuritaire approprié.

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  • Le roman polyphonique d’Aminata Aïdara: attention talent!

    Le roman polyphonique d’Aminata Aïdara: attention talent!


    Par
    Tirthankar Chanda

    Publié le 30-10-2018
    Modifié le 30-10-2018 à 23:23

    Aminata Aïdara est italo-sénégalaise. Elle partage sa vie entre Paris, Dakar et Rome. Anthropologue, organisatrice d’événements culturels, mais avant tout écrivain, elle vient de publier un remarquable premier roman, aussi lyrique qu’intelligent.

    Je suis quelqu’un est le premier roman d’Aminata Aïdara. Ce n’est pas un roman comme les autres. Est-ce vraiment un roman ? Sans doute pas dans le sens que donnaient à ce genre Balzac ou Dickens. Le roman d’Aïdara est plus proche du « stream of consciousness » à la Joyce qui, à travers le déroulement d’une pensée spontanée, charriant les dérélictions et les insécurités du quotidien, remonte à la source de la conscience. Celle de l’auteur, mais généreusement fictionnalisée en partant de sa condition de femme métisse, plurielle, riche de sa double culture qui est aussi une douleur, une souffrance.

    Née de père sénégalais et de mère italienne, la jeune romancière a grandi en Italie. « Il y avait dans la maison beaucoup d’affection et beaucoup de livres, car mon grand-père italien était un grand lecteur, ma mère aussi », raconte-t-elle. La lecture est dans le sang et comme de la lecture à l’écriture, il n’y a qu’un pas, elle l’a franchi allègrement en publiant ses premiers poèmes à l’âge de 14 ans.

    Or si la jeune femme est entrée dans la littérature par les portes de la poésie, les premiers livres qu’elle publie sont en prose: un recueil de nouvelles en italien en 2014 La ragazza dal cuore di carta (« La Fille au cœur du papier »), puis ce beau roman Je suis quelqu’un, qui relève autant de la saga familiale que de la quête de soi à travers une multitude de signes et de songes postcoloniaux.

    De lourds secrets familiaux

    « J’écris comme dans un rêve », aime dire la primo-romancière. Tout commence dans ce récit par un rêve, un souvenir d’enfance. La protagoniste se souvient d’avoir entraperçu une nuit deux nourrissons dans la vaste maison familiale de Dakar où elle a grandi, entourée de ses sœurs, de sa mère et de ses grands-parents. Toute sa vie, Estelle a été hantée par ce souvenir, mais chez elle, il ne sera plus jamais question de nourrisson. Jusqu’au jour, le jour de ses 26 ans, son père lui révèle, l’existence du « fils illégitime   de sa mère, mort dans son berceau.

    « Quelque part à Paris, une fille appelée Estelle rencontre son père. En le regardant s’approcher, le visage fermé, elle comprend qu’il n’y aura pas de cadeau d’anniversaire. (…) Avant de rentrer dans le bar, les deux se sourient à peine. Ils se font la bise. Son père inspire profondément et, sans aucun « comment tu vas » ou « comment je vais », il annonce : « Ta mère a eu le courage de me faire un enfant dans le dos. Avec un autre homme. Et certainement…  » C’est ainsi que commence le livre d’Aminata Aïdara, in medias res, bruissant de lourds secrets familiaux dont le lent éclaircissement constitue le fil d’Ariane de son intrigue.

    Tiraillés entre ici et ailleurs

    Si le récit familial tient une place importante dans Je suis quelqu’un, il serait injuste de réduire ce livre à cette seule composante de son intrigue. Le dévoilement du secret est un prétexte pour Aminata Aïdara de raconter la complexité du monde contemporain qu’incarnent à merveille ses personnages principaux.

    Le récit est bâti autour des pérégrinations d’Estelle. Paumée, tiraillée entre le monde traditionnel et celui des cités sans foi ni loi de Paris, elle va de squat en squat à la recherche d’une paix intérieure introuvable. Son désarroi, elle l’exprime à travers des « délires » cathartiques qui constituent les plus belles pages de ce roman poétique, quasi-rimbaldien.

    Les soliloques de la jeune protagoniste se lisent comme autant de textes de poésie urbaine rythmés par le refrain « Je suis quelqu’un ». « Je suis quelqu’un qui ne porte pas de masque : maintenant j’ai vingt-six ans, plus proche des trente que des vingt. C’est comme ça. Je suis aussi quelqu’un qui n’a pas la moindre intention de prendre une direction, sauf celle que chaque jour lui donnera envie de suivre. Une fille qui est destinée à éviter que le volume de son Mp3 se fixe sur le numéro vingt-six. Qui n’arrivera pas à fréquenter un mec plus de vingt-six jours. Qui enfoncera la tête dans le coussin vingt-cinq ou vingt-sept fois en évitant le pire de cet âge traître. Vingt-six fois piégée… »

    Penda, sa mère, occupe une place fondamentale dans la vie d’Estelle. Généreuse, cultivée, secrète, mais piégée elle aussi par sa condition de migrante. Réduite à travailler comme femme de ménage dans un lycée professionnel à Clichy, elle se console en se jetant à corps perdu dans la lecture de Frantz Fanon, son maître à penser. Elle s’appuie sur la réflexion de l’auteur de Peau noire, masques blancs sur la condition du colonisé pour déchiffrer la grammaire du couple disruptif qu’elle forme avec Eric, son amant et fils de harki inconsolé. Dans la galerie des personnages convoqués par Aïdara pour dire son monde, il y a enfin Mansour, le petit cousin fragile d’Estelle, Cindy, une Africaine-Américaine, la grand-mère maternelle Ichir qu’on soupçonne d’être un peu sorcière, mais qui détient les clefs du secret familial obsédant… Tous des personnages complexes, profonds, tout sauf manichéens.

    L’originalité de ce roman réside aussi dans sa structure fragmentaire. L’auteure a fait le choix d’un récit polyphonique où les voix et les points de vue s’additionnent pour dire le monde. Des SMS, des courriels, des lettres et des extraits de journaux intimes viennent interrompre le monologue d’Estelle. Loin de perturber notre lecture, cette pluralité de voix fait résonner avec une force redoublée l’anaphore identitaire qui scande le récit, dès le titre. C’est bien la preuve, sans doute, qu’Aminata Aïdara est « quelqu’un » dont il faudra désormais retenir le nom.

    Je suis quelqu’un, par Aminata Aïdara. Editions Gallimard, coll. « Continents noirs », 353 pages, 21,50 euros.


    Les confidences de … Aminata Aïdara

    Aminata Aïdara est polyglotte. Elle écrit en italien et en français. Elle parle le wolof et la langue de Shakespeare.

    Dans quelle langue est-ce que vous rêvez ?

    Je rêve principalement en italien, mais depuis quelques années, il m’arrive parfois de rêver en français.

    A quel âge avez-vous su que vous vouliez être écrivain ?

    Je l’ai su dès que j’ai appris à écrire.

    Un roman qui a changé votre vie ?

    Lesssio famigliane (Les mots de la tribu, Grasset) de Natalia Ginzberg. Ce roman a joué un rôle important dans mon parcours.

    Y a-t-il un livre de vos contemporains que vous auriez aimé avoir écrit ?

    Oui, L’attrape-cœur de Salinger. Je ne sais pas si on peut dire que Salinger est mon contemporain, mais son livre est celui que j’aurais vraiment aimé avoir écrit. Dans sa version féminine bien sûr.

    Comment naissent vos récits ?

    Ils naissent à partir de ma rencontre avec mes personnages qui m’habitent avant de s’incarner dans mes livres.

    Quand est-ce que vous aimez écrire ? Tôt le matin ? Dans la journée ? Pendant la nuit quand le monde dort ?

    Dans la journée, jamais la nuit.

    Est-ce que c’est plus facile d’écrire quand on a déjà publié des livres avant comme vous?

    Je n’en sais rien. Moi, j’écris tout le temps. C’est une nécessité. Il est plus dur pour moi de ne pas écrire que d’écrire.

    Pourquoi est-ce que vous écrivez ?

    J’écris pour exister. Pour pouvoir m’exprimer aussi.

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  • Les violations des droits de l’homme en hausse en septembre en RDC, selon l’ONU

    Les violations des droits de l’homme en hausse en septembre en RDC, selon l’ONU


    Par
    RFI

    Publié le 30-10-2018
    Modifié le 30-10-2018 à 17:16

    Selon le dernier rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, 620 violations ont été documentées au total. Et si le nombre de ces atteintes aux droits de l’homme attribuées à des agents de l’Etat est en baisse, celles commises par divers groupes armés ont progressé.

    La tendance à la hausse se confirme. Mais cette fois ce sont les violations des droits de l’homme attribuées aux groupes armés qui augmentent : + 43% par rapport au mois d’août.

    Dans le même temps, celles attribuées aux agents de l’Etat ont baissé de 22%, mais représentent toujours plus de la moitié du total des violations enregistrées (52%) avec par exemple, en septembre, l’exécution extrajudiciaire de 25 personnes, dont une femme.

    Les provinces les plus affectées, tous auteurs confondus, sont celles où se déroulent des conflits. Le Nord-Kivu, en tête, concentre 42% des atteintes aux droits de l’homme, suivi du Sud-Kivu et l’Ituri. Une augmentation à noter également en septembre dans le Tanganyika, en lien avec le conflit entre pygmées et bantou.

    Pour ce qui est des libertés démocratiques et du climat pré-électoral. L’ONU constate une amélioration en septembre, mais parle d’un respect de la liberté de manifester « à géométrie variable, au gré des affinités politiques ». Autrement dit, « moins de manifestations réprimées violemment » dans l’ensemble explique Adbul Aziz Thioye, le directeur du bureau conjoint de l’ONU, « mais dans certains provinces comme le Haut-Katanga par exemple, des « autorités » qui « continuent de faire du zèle », et « exercent des pressions énormes sur les manifestants », « à l’encontre des engagements pris par le gouvernement ».

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  • CAN des moins de 17 ans: l’ex-patron du football béninois condamné

    CAN des moins de 17 ans: l’ex-patron du football béninois condamné


    Par
    RFI

    Publié le 30-10-2018
    Modifié le 30-10-2018 à 14:57

    Ils avaient triché sur leur âge pour participer aux éliminatoires de la CAN des moins de 17 ans. La justice béninoise s’est penchée sur leur cas et a rendu son verdict ce mardi matin. Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur.

    La condamnation la plus lourde est de douze mois d’emprisonnement dont deux fermes et dix assortis de sursis, peine infligée à l’ancien et tout-puissant président de la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharafou, à l’entraîneur, ses adjoints et au médecin de l’équipe. Ils sont reconnus coupables de « complicité d’usage de fausse attestation ». Selon le calcul d’un avocat, ils totaliseront les deux mois d’emprisonnement le 7 novembre prochain et devront recouvrer la liberté ce jour-là.

    La dizaine de joueurs concernés, ceux pour qui on a établi facilement et rapidement de faux actes de naissance, sont punis de six mois d’emprisonnement, dont un ferme. Ils sont condamnés parce qu’ils ont avoué avoir menti sur leur âge réel. Certains avaient minoré leur âge de plus de six ans parfois.

    A l’énoncé du verdict, ils étaient soulagés. Ils savent qu’ils vont quitter la prison civile de Cotonou dès aujourd’hui. Ils ont séjourné plus d’un mois déjà à la maison d’arrêt. Pendant les débats, ils avaient plaidé coupables.

    Quatre personnes ont été relaxées pour infraction non constituée. Parmi elles, une ancienne ministre, professeur agrégée en imagerie médicale et propriétaire de laboratoire.

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  • Tanzanie : le gouverneur de Dar es Salaam lance une campagne de dénonciation des homosexuels

    Tanzanie : le gouverneur de Dar es Salaam lance une campagne de dénonciation des homosexuels

    Afrique

    Tanzanie : le gouverneur de Dar es Salaam lance une campagne de dénonciation des homosexuels

    Texte par FRANCE 24

    Dernière modification : 30/10/2018

    En phase avec la rhétorique ciblant les homosexuels depuis l’arrivée au pouvoir en Tanzanie de John Magufuli, le gouverneur de la province de Dar es Salaam a demandé lundi soir aux citoyens de dénoncer les homosexuels, promettant des arrestations.

    Le gouverneur de la province de Dar es Salaam, en Tanzanie, a lancé une campagne contre l’homosexualité, appelant ses administrés, lundi 29 octobre, à dénoncer des homosexuels et promettant des arrestations dès la semaine prochaine.

    “J’ai des informations faisant état de la présence de nombreux homosexuels dans notre province”, qui comprend la ville de Dar es Salaam, capitale économique du pays, a déclaré lundi soir le gouverneur Paul Makonda en conférence de presse. “Ces homosexuels s’en vantent sur les réseaux sociaux. À partir d’aujourd’hui [lundi] jusqu’à dimanche, donnez-moi leurs noms”, a-t-il demandé à ses administrés.

    “Mon équipe ad hoc commencera à mettre la main sur eux lundi prochain”, a promis le gouverneur, membre du parti au pouvoir, le Chama cha Mapinduzi (CCM), et proche du président John Magufuli, également connu pour son hostilité envers les homosexuels. “Je sais que lorsque je dénonce l’homosexualité, il y a des pays qui sont fâchés contre moi. Mais je préfère courroucer ces pays que courroucer Dieu”, a poursuivi Paul Makonda.

    Le gouverneur, de foi chrétienne, a exhorté ses concitoyens à soutenir sa campagne contre l’homosexualité qui, selon lui, “foule au pied les valeurs morales des Tanzaniens et de nos deux religions chrétienne et musulmane”.

    Rhétorique officielle anti-gay instaurée en 2015

    L’homosexualité constitue un crime en Tanzanie, puni d’une peine minimale de 30 ans et pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité. La société tanzanienne ne tolère pas l’homosexualité, qui est ainsi pratiquée en cachette.

    Mais ce n’est que depuis l’élection du président Magufuli en octobre 2015 qu’une véritable rhétorique officielle dénonçant l’homosexualité, aussi bien masculine que féminine, s’est développée.

    En juin 2017, le chef de l’État avait affirmé que “même les vaches” réprouvent les pratiques homosexuelles. Quelques jours plus tard, le gouvernement avait menacé d’arrêter tous les défenseurs des homosexuels et promis d’expulser les étrangers qui militeraient pour leurs droits. Il avait mis cette menace à exécution en octobre 2017 en expulsant vers leur pays d’origine trois Sud-Africains accusés de “promouvoir” le mariage homosexuel.

    Avant cela, en février 2017, le gouvernement avait annoncé son intention de “publier une liste de gays qui vendent leur corps sur Internet”, avant de faire volte-face peu après, officiellement pour “des raisons techniques” et par souci de préserver les preuves à charge. Quelques jours plus tôt, il avait ordonné la fermeture de centres de santé spécialisés dans la lutte contre le sida, accusés de promouvoir l’homosexualité, une décision critiquée notamment par les États-Unis.

    Avec AFP

    Première publication : 30/10/2018

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  • Sénégal: les opérations de déminage bientôt relancées en Casamance

    Sénégal: les opérations de déminage bientôt relancées en Casamance


    Par
    RFI

    Publié le 30-10-2018
    Modifié le 30-10-2018 à 12:16

    Une réunion sur le sujet se tient ce mardi à Dakar. Les mines antipersonnel ont été posées par l’armée sénégalaise comme par le Front pour l’indépendance de la Casamance, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) jusqu’en 1999, date de la signature de la convention anti-mines. Le conflit n’est pas terminé et les bombes ont fait plus d’un millier de victimes. Aujourd’hui, un tiers de la région n’est toujours pas déminé.

    L’Etat du Sénégal s’est engagé : il devra débarrasser les terres de toutes les mines d’ici 2021. Pour atteindre cet objectif, sans cesse repoussé depuis 1999, il faut des moyens et une volonté politique. « Notre objectif, c’est de dépolluer, c’est surtout de remettre à ces populations ces terres pour leur permettre de reprendre une activité économique qui est essentielle pour eux et pour le développement de la Casamance », explique Catherine Gillet, directrice régionale d’Handicap International.

    D’après plusieurs participants, le déminage n’a pas eu lieu car il est impossible dans certaines régions. Les restes du MFDC, les rebelles indépendantistes de Casamance, entravent les opérations.

    Le manque de sécurité serait donc la raison de l’arrêt du déminage. C’est l’avis d’Isidor Marcel Sene, conseiller au gouvernement sénégalais, spécialiste du désarmement : « On est dans une période de ni guerre, ni paix. Pour avoir accès à certaines zones, il faut rétablir la sécurité. Et cela passe par l’implication de tout un chacun. Je pense qu’il y va de l’intérêt de tout le monde, des populations locales car c’est les populations qui en souffrent davantage quoi qu’on dise. »

    Relancer le programme nécessite près de quatre milliards de francs CFA. Seuls 200 millions ont été trouvés.

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  • RDC: l’armée en renfort pour assurer la logistique pré-électorale

    RDC: l’armée en renfort pour assurer la logistique pré-électorale


    Par
    RFI

    Publié le 30-10-2018
    Modifié le 30-10-2018 à 11:54

    L’armée a mis à la disposition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) 18 aéronefs et 150 camions pour accélérer le déploiement des matériels électoraux dans le pays pour les élections prévues le 23 décembre. Cent cinquante autres sont annoncés dans une dizaine des jours. Pour la Céni, tout est presque prêt pour que les élections soient organisées en décembre.

    13 heures sur le boulevard du 30 juin. La circulation est impossible sur le tronçon compris entre la gare centrale de Kinshasa et le siège de la Céni. Les 150 camions de l’armée exposés depuis la matinée bloquent la circulation, créent un embouteillage monstre et attirent l’attention des Kinois.

    Devant quelques membres du gouvernement et représentants d’autres institutions, les clés de ces matériels roulants sont remises symboliquement à Céni. « Nous sommes tellement heureux de voir, au-delà de la symbolique, la nation dans ce qu’elle a de plus chère, c’est-à-dire sa dimension de défense [pour] appuyer le processus électoral. Vous voyez les camions de l’armée à la rescousse pour exprimer la souveraineté électorale de la République démocratique du Congo », remarque Henri Mova, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur.

    Après cette brève cérémonie, la délégation se rend à l’aéroport de Ndjili pour la remise officielle, notamment des sept hélicoptères, cinq Boeing, quatre Antonov et d’un DC6. Ces images passent en direct à la télévision nationale. Pour Corneille Nangaa, président de la Céni, c’est la preuve que les élections seront bien organisées le 23 décembre. La Céni attend encore deux Iliouchine et un Boeing. Pour compléter la flotte, la centrale électorale n’exclut pas la possibilité d’affréter les avions des compagnies aériennes privées.

     → RELIRE : Les preuves, des faits : Organisation des élections en RDC: les incohérences de la Céni

    Pour certains membres de la société civile et quelques opposants, les doutent ne sont pas dissipés. Beaucoup s’interrogent sur le temps que prendra le déploiement de ces engins en pleine période de pluie et dans les zones caractérisées par l’insécurité.

    La Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel) salue un premier pas vers la tenue des élections à la date échue : « On peut considérer que, en ce qui concerne l’acquisition des machines et puis le déploiement, que cette étape-là est franchie avec ce qui a été avancé, se satisfait Bishop Abraham Djamba. Il est vrai que toutes les parties prenantes déclarent pouvoir aller aux élections le 23 décembre, ce qui est une bonne chose. »

    Mais son président persiste et signe : il faut un consensus général notamment sur la question de la machine à voter pour qu’il y ait des élections rassurantes pour tous. « Il y a des questions essentielles sur lesquelles quand même il faut que les partis harmonisent leurs vues : c’est la machine à voter, c’est le fichier électoral. Entre autres, il y a ces deux points qui semblent encore poser problème. Je crois qu’il faut qu’il y ait une évolution sur les positions des uns et des autres. Nous pensons que si cela peut arriver, on pourrait aller de manière plus sereine aux élections le 23 décembre. »

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  • Côte d’Ivoire: la contestation de résultats sème le désordre à Grand-Bassam

    Côte d’Ivoire: la contestation de résultats sème le désordre à Grand-Bassam


    Par
    RFI

    Publié le 30-10-2018
    Modifié le 30-10-2018 à 11:25

    Dans la station balnéaire de Grand-Bassam, les jours qui ont suivi les élections locales ont été tendus : manifestations dispersées au gaz lacrymogènes, déploiements des forces de sécurité, destruction des estrades installées pour la fête traditionnelle de l’Abissa… Si la tension est retombée depuis, la contestation est toujours là de la part des partisans du maire sortant Georges Ezaley, déclaré vaincu aux municipales par la CEI, et qui désormais placent leurs espoirs dans des recours déposés devant la Cour suprême.

    Dans son bureau de la mairie de Grand-Bassam, Georges Philippe Ezaley, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à sa succession, déploie sur une table les procès-verbaux des municipales qui selon lui prouvent sa victoire le 13 octobre dernier de plus de 1100 voix. Victoire volée par la CEI qui a déclaré vainqueur son adversaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Jean-Louis Moulot, affirme-t-il.

    « On a fini le vote. On a comptabilisé par procès-verbaux, les documents sont là. On vient à la CEI, on fait une compilation avec des chiffres qui sont là, vérifiables également. Puis c’est autre chose qui est proclamé à Abidjan. On a été spoliés dans notre histoire en ce qui concerne les résultats. Donc tout de suite, on a commencé à mettre en place toute une série d’actions régaliennes », indique-t-il.

    Georges Ezaley a du mal à voir dans la garde à vue de l’une de ses collaboratrices, la semaine dernière, et dans l’audit soudain de son mandat, une coïncidence.

    De l’autre côté de la ville, son rival Jean-Louis Moulot a du mal à croire au caractère spontané des manifestations de colère de jeunes et de femmes dans les premiers jours d’après scrutin. Quant aux chiffres, le candidat RHDP ne veut entendre parler que des procès-verbaux consolidés par la CEI. « Le candidat du PDCI-RDA est le seul à avancer un chiffre fantaisiste qui ne repose sur rien puisque les procès-verbaux qu’il brandit ne sont pas ceux de la Commission électorale indépendante, [il] n’ont pas fait l’objet d’une validation. Ils se sont livrés eux-mêmes à des compilations qui ont donné tantôt des taux [de participation] de 107 %, tantôt de 112 %. Pour vous dire que ces procès-verbaux comportent des erreurs qui méritent d’être corrigées dans le cadre de la procédure de consolidation. »

    Publiquement, les deux prétendants à la mairie appellent au calme en attendant la décision de la Cour suprême, probablement d’ici plusieurs semaines.

    Le nouvel an des N’zima annulé ?

    Chaque année pendant deux semaines fin octobre et début novembre, le peuple N’zima célèbre l’Abissa, son nouvel an, dans sa capitale, Grand-Bassam. C’est l’une des fêtes traditionnelles les plus connues et les plus courues de Côte d’Ivoire. L’occasion pour les N’zima de faire leur autocritique, de se dire des vérités, sans tenir compte des rangs sociaux, puis de faire la fête au nom du pardon et de la réconciliation.

    Mais compte tenu du climat qui a prévalu après les élections locales à Grand-Bassam, l’Abissa 2018 pourrait ne pas voir lieu. Du jamais-vu ou presque.

    A Grand-Bassam en effet, le roi des N’zima fait l’objet de contestation. Dimanche alors qu’il recevait la gouverneure générale du Canada, il a été hué par une poignée de jeunes qui lui reprochent son soutien supposé à Jean-Louis Moulot, aux dernières municipales, contre son adversaire Georges Philippe Ezaley, favori de cette communauté.

    Et à l’annonce de la défaite d’Ezaley, il y a deux semaines, les estrades installées pour l’Abissa 2018 ont été incendiées par des jeunes en colère.

    Le climat n’est donc pas propice à deux semaines de festivités, estime ce joueur de dames septuagénaire et philosophe : « L’Abissa, c’est une fête de réjouissance et actuellement les populations ont le cœur est meurtri. Donc on ne peut pas se réjouir dans la douleur. »

    Le lieu où se doivent se tenir les danses rituelles a été saccagé et doit être purifié. Ensuite les notables décideront ou non d’organiser l’Abissa.

    Pour éviter qu’elle ne se tienne pas du tout, ils pourraient opter pour une cérémonie d’une journée seulement. « Si on ne fait pas l’Abissa, il faut procéder à sa réalisation un jour au moins pour ne pas être pénalisé, explique N’Damoulé Binlin du comité d’organisation. Dans ce sens où, quand on n’a pas du tout fait l’Abissa et que tu ne fais pas une cérémonie d’un jour, il faut attendre cinq ans. Evidemment le pardon qui consiste à une catharsis populaire devant tout le monde, on ne le fait pas. Et ça, c’est dangereux pour le peuple. Donc cette année, la particularité est de dire : si on ne peut pas faire l’Abissa parce que les tensions sont assez fortes et peuvent amener des problèmes de sécurité, alors on le fera un jour et l’année prochaine, on reprend immédiatement. »

    De mémoire de Bassamois, la dernière fois que l’Abissa n’a pas eu lieu remonte à plus de 50 ans à cause d’une épidémie.

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  • Mali: les dessous financiers de la crise de la Céni

    Mali: les dessous financiers de la crise de la Céni


    Par
    RFI

    Publié le 30-10-2018
    Modifié le 30-10-2018 à 05:18

    La crise au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Mali se poursuit. La semaine dernière, certains membres n’avaient pas hésité à briser la porte du bureau du président officiel Amadou Ba pour assister à un entretien qu’il accordait à la presse. Il y a eu des blessés. Dans la foulée, les frondeurs qui reprochent notamment au président et aux questeurs officiels « une indiscipline budgétaire » ont désigné un nouveau président et un nouveau questeur, non reconnus par les autorités maliennes. Ce lundi, les dessous financiers de la crise se précisent.

    La première affaire concerne l’achat des véhicules des membres de la Céni. D’après nos informations, les 17 véhicules ont coûté environ 715 millions de francs CFA. Une partie de cette somme a été payée car le fournisseur s’impatientait pour le règlement du reliquat. Alors, de l’argent destiné à payer les salaires des représentants de la Céni à l’intérieur du pays a été mobilisé pour éponger cette dette.

    Mais des dessous de table ont-ils été versés ? Certains n’hésitent pas à dire « oui ». Qui sont ceux qui ont touché ? Qui sont ceux à qui, selon une expression locale, « on a mouillé la barbe » ? L’enquête en cours le dira, avec précision. Mais d’ores et déjà, des noms circulent.

    Autre affaire : on cherche toujours à connaître la direction prise par plusieurs centaines de millions de francs CFA confiés à des membres de la Céni dans le cadre de l’organisation de la dernière présidentielle malienne. Un document officiel que nous avons pu consulter laisse des cases vides devant la mention « justifications fournies ».

    L’image de l’institution chargée de veiller à la transparence des élections prend un coup. Et du côté du gouvernement, même si on ne reconnaît pas « le président et le questeur » désignés par les frondeurs, certains n’hésitent à se dire « inquiets » de la tournure des événements.

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  • Attentat en Tunisie: un acte rappelant la réalité de la menace terroriste

    Attentat en Tunisie: un acte rappelant la réalité de la menace terroriste


    Par
    RFI

    Publié le 30-10-2018
    Modifié le 30-10-2018 à 04:39

    Une femme kamikaze est morte lundi 29 octobre après avoir visé une patrouille de police au cœur de Tunis. Quinze policiers et cinq civils ont été blessés dans un acte qui vient rappeler au pays la réalité de la menace terroriste.

    C’est la première fois qu’une femme kamikaze se fait exploser en Tunisie et le premier attentat sur la très symbolique avenue Bourguiba. L’artère principale de Tunis, pourtant quadrillée par les forces policières, est encore ce mardi matin interdite à la circulation.

    En déclenchant la charge explosive qu’elle portait sur elle contre une patrouille de police, une femme de Mahdia, qui aurait fêté aujourd’hui ses trente ans, a ravivé des démons que le pays croyait enfouis.

    Le président de la République n’a pas hésité à parler de tragédie, reconnaissant un raté dans la lutte antiterroriste. « Nous avions cru avoir éradiqué le terrorisme, a déclaré Beji Caïd Essebsi, mais, a-t-il ajouté, ce terrorisme est toujours présent au cœur de la capitale. »

    Depuis 2015, année des attentats de Sousse, du Bardo et de Tunis, qui ont fait plus de 70 morts, le pays pensait en avoir fini avec les attentats. Certes en juillet, six membres de la garde nationale sont morts lors d’une embuscade près de la frontière algérienne, mais les autorités qui maintiennent l’état d’urgence depuis 2015 semblaient assurer la sécurité dans les agglomérations, en particulier Tunis.

    Cet attentat suicide dans la capitale, qui n’a finalement blessé que 20 personnes, dont une quinzaine de policiers, rappelle l’attaque revendiquée par les jihadistes de l’Etat islamique en novembre 2015 quand un kamikaze a tué douze membres de la garde présidentielle, sur l’avenue Mohamed V, à quelques centaines de mètres du lieu de la nouvelle attaque. A un an des scrutins présidentiel et législatif, la Tunisie, dont plusieurs milliers de ses ressortissants sont allés combattre dans les rangs de Daech, doit donc composer avec une menace terroriste effective prête à agir jusqu’au cœur de la capitale.


    Reportage auprès de Tunisiens sur l’artère principale de Tunis

    L’attentat-suicide a créé une onde de choc au cœur de la capitale tunisienne. Wassila sortait du bureau quand c’est arrivé : « C’était quelque chose de choquant. Elle visait les agents de police, elle voulait monter dans leur voiture. Mais lorsqu’elle a dit Alla ou Akbar, ils l’ont empêchée. C’était choquant, c’est tout. »

    Hakim Mezraoui, lui, n’en revient pas : « C’est douloureux pour la Tunisie, pour le tourisme, pour tout. C’est un peu difficile. »

    La démarche usée, Omar, serveur depuis plus de trente ans dans un café à quelques dizaines de mètres du lieu de l’attentat, ne cache pas son appréhension de l’avenir : « On a peur, on a peur, il y a longtemps qu’on n’a pas vu ça. »

    Walid, qui travaille dans une librairie tout près du lieu de l’explosion se souviendra longtemps de ce jour. « J’ai entendu une explosion, et après j’ai vu une femme allongée au sol, les vêtements déchirés et avec du sang partout. Les gens courent tous vers moi. C’est un choc, le terrorisme n’est pas maintenant dans les montagnes et loin de nous, mais il est ici et entre nous. »

    Face aux barrières qui empêchent d’accéder au lieu du drame, Kamel argue de la fougue de sa jeunesse pour juger la scène. En cours pendant l’attentat, cet étudiant n’a pas vécu le choc de l’explosion : « A force de forger, on devient forgeron. A force d’avoir des islamistes conservateurs au pouvoir, c’est normal qu’on voit des trucs pareils. Quand on voit que la Tunisie exporte le nombre maximal de terroristes partout dans le monde. Si on a peur, on reste chez nous, mais on doit vivre. Faut vivre. »

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