Tag: Opinion

  • Les brebis égarées du M23

    Les brebis égarées du M23

    Leaders du m23-On les soupçonne de préparer de nouvelles attaques dans l’est de la RDC. Mais les anciens rebelles du Mouvement du 23-Mars, officiellement dissous, affirment au contraire vouloir rentrer dans le rang.

    “Des sources crédibles font état de la poursuite du recrutement militaire [et] d’une résurgence d’activités du M23 en Ituri.” À écouter Martin Kobler, le chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo (Monusco), le 13 janvier, on pourrait croire que les ex-rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) sont sur le point de faire à nouveau le coup de feu dans l’est du pays, à partir du Rwanda et de l’Ouganda, où s’est réfugiée la majorité d’entre eux. Comme les autorités congolaises, les responsables onusiens fondent leurs soupçons sur la relative liberté de mouvement dont bénéficie dans ces deux pays l’ex-mouvement rebelle, officiellement dissous après les accords de décembre 2013.

    Les anciens chefs du M23, parmi lesquels le “général” Sultani Makenga, se déplacent très facilement en Ouganda. “Pour nous, ce sont des réfugiés, se justifie Ofwono Opondo, porte-parole du gouvernement ougandais. Ils ne sont pas formellement inculpés. Nous n’avons donc aucune raison de les arrêter.”

    Les hommes de troupe ont été regroupés dans le camp de Kasese, situé à une vingtaine de kilomètres de la frontière. Selon une source onusienne, ils peuvent circuler aisément. Au moins trois officiers de l’ex-M23 et leurs hommes se trouveraient d’ailleurs sur le territoire congolais, selon une source interne au mouvement.

    Le scénario d’une relance des hostilités par l’ex-M23 ne paraît pas crédible à court terme.

    Toutefois, le scénario d’une relance des hostilités par l’ex-M23 ne paraît pas crédible à court terme. Les hommes qui avaient pris la ville de Goma fin 2012 ne sont plus en état de menacer directement la RD Congo. Après leur défaite militaire, en novembre dernier, le gros des troupes a laissé derrière lui l’essentiel de son matériel, puis traversé la frontière ougandaise, et Kampala affirme les avoir désarmées. “Le moment serait très mal choisi pour mener une nouvelle attaque, analyse Jason Stearns, chercheur et ancien coordonnateur du groupe d’experts de l’ONU sur la RD Congo. S’il le faisait aujourd’hui, le M23 ne pourrait pas nier qu’il s’appuie sur l’Ouganda et le Rwanda. C’est intenable politiquement.”

    Certains imaginent pouvoir participer au futur gouvernement de “cohésion nationale”

    Les ex-rebelles ne cherchent d’ailleurs plus à tenir le terrain, et les principaux groupes armés agissant dans le Nord-Kivu sont désormais les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF-Nalu) et les Hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), que l’armée congolaise tarde à mettre hors d’état de nuire, au grand dam de Kampala et de Kigali.

    Les ex-M23 attendent beaucoup de la déclaration de Nairobi, qu’ils ont signée avec le gouvernement de Kinshasa le 12 décembre au terme de longues négociations. Certains imaginent pouvoir participer au futur gouvernement “de cohésion nationale”. Et la majorité d’entre eux compte bénéficier de l’amnistie promise à tous ceux qui ne sont pas soupçonnés d’exactions.

    Le mouvement espère enfin que cette amnistie pourra également bénéficier à son ancien mentor, Laurent Nkunda. L’ex-chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), rébellion dont le M23 n’était que la continuation, est en résidence surveillée au Rwanda depuis cinq ans, mais continue de jouir d’une belle popularité chez ses anciens compagnons d’armes. “La loi d’amnistie sera générale et impersonnelle, note sobrement François Muamba, chargé par Kinshasa du suivi des négociations. Elle est donc applicable à tous ceux qui en rempliront les critères.”

    À Kampala, Bertrand Bisimwa, chef politique de l’ancien M23, n’imagine pas pour sa part que le Rwanda soit un obstacle. “Je n’ai pas de contact avec le gouvernement rwandais, mais il détient Nkunda pour des raisons politiques, notamment à la demande du Congo. Je ne vois pas quel problème sa libération pourrait lui poser.”

    Jeune Afrique

  • John Numbi le banni

    John Numbi le banni

    John Numbi-La disgrâce continue pour l’ancien chef de la police congolaise, John Numbi. Plusieurs de ses résidences ont été perquisitionnées, et on le soupçonne désormais d’aider en sous-main des rebelles katangais.

    Il fut longtemps un homme clé du régime Kabila. Luba du Katanga comme le président, ce chef de la police, particulièrement redouté, était chargé des basses besognes et des négociations secrètes.

    Mais aujourd’hui, le général John Numbi est sur la sellette. Le 20 janvier, plusieurs de ses résidences situées dans son fief de Lubumbashi ont été perquisitionnées. Des armes de guerre (dont un lance-roquettes) ont été saisies et dix-huit personnes interpellées dans sa résidence dite du carrefour. Selon des sources concordantes, certaines d’entre elles feraient partie du réseau des “Kata-Katanga”, ces miliciens indépendantistes qui sèment la terreur dans la région et maintiennent la pression sur le gouvernement central. Les informations recueillies confirment les conclusions des experts de l’ONU, qui affirment, dans leur dernier rapport, que Numbi “fournit un soutien militaire, financier et logistique” à ces rebelles du Katanga.

    La lente disgrâce de John Numbi a commencé dès 2010, après l’assassinat de Floribert Chebeya, le président de l’ONG La Voix des sans-voix. Les proches de la victime – ainsi que plusieurs éléments de l’enquête – accusaient celui qui était alors le chef de la police d’avoir commandité l’assassinat du militant associatif. Suspendu de ses fonctions, Numbi avait usé de son influence pour éviter de comparaître au procès. Sans doute pensait-il alors pouvoir réintégrer son poste à la tête de la police.

    Numbi soupçonné d’être à l’origine d’attaques dans des lieux stratégiques de Kinshasa

    Or, le 28 décembre 2013, Charles Bisengimana, un Tutsi de la province du Sud-Kivu qui assurait l’intérim, a été officiellement nommé à ce poste. Deux jours plus tard, une attaque aux allures de tentative de coup d’État était menée par des partisans du pasteur Mukungubila – un homme férocement anti-Tutsis et lui aussi Luba du Katanga. Elle a eu lieu simultanément à Kindu, Lubumbashi et dans trois lieux stratégiques de Kinshasa : le camp militaire Tshatshi, l’aéroport de N’Djili et le siège de la télévision nationale. Aux yeux de nombreux experts militaires, le pasteur n’aurait pas pu lancer seul une opération d’une telle ampleur.

    Numbi a eu beau protester de son innocence lors d’une conférence de presse organisée dès le lendemain à Lubumbashi, il est accusé en haut lieu d’être à l’origine de ces attaques. Des soupçons qui lui ont certainement valu de subir les perquisitions du 20 janvier. Numbi n’a toutefois pas été immédiatement inquiété. “Le pouvoir marche sur des oeufs dans cette affaire, commente une source diplomatique à Kinshasa. Arrêter un personnage de son envergure, c’est prendre de gros risques pour la stabilité du pays.” Une partie des très influents Lubas du Katanga, qui s’estiment de plus en plus marginalisés, continuent en effet de soutenir le général. Mais il sera désormais très difficile à ce dernier de revenir en grâce.

    Jeune Afrique
  • La guerre des Katangais

    La guerre des Katangais

    Joseph inquiet
    Joseph inquiet

    -L’accalmie en RDC aura été de courte durée. Les attaques meurtrières du 30 décembre ont démontré la faiblesse des services de renseignements, et prouvé que les ennemis de Kabila étaient loin d’avoir renoncé. Gardera-t-il le pouvoir en 2016 ? Qui le menace ? Comment stabiliser un pays aussi vaste et complexe ?

    La victoire, en octobre 2013, de l’armée congolaise sur les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) a laissé croire que Joseph Kabila pouvait désormais dormir tranquille. Las, les attaques menées le 30 décembre contre des sites stratégiques à Kinshasa (l’aéroport de Ndjili, le siège de la radiotélévision nationale et celui de l’état-major de l’armée), ainsi qu’à Lubumbashi, Kolwezi (Katanga) et Kindu (Maniema) prouvent le contraire. D’autant plus que, le même mois, un groupe armé présenté comme les Forces alliées démocratiques-Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (ADF-Nalu) s’est emparé du village de Kamango, dans le Nord-Kivu, avant d’en être délogé. Deux événements qui montrent à quel point la stabilité de la République démocratique du Congo reste fragile et qu’il suffit d’un rien pour la perturber.

    Les opérations du 30 décembre, qui ont coûté la vie – officiellement – à quelque 100 personnes, ont été revendiquées, sans la moindre hésitation, par Paul-Joseph Mukungubila, autoproclamé “prophète de l’Éternel” d’un “ministère de la restauration à partir de l’Afrique noire” basé à Lubumbashi. Depuis des années, cet évangéliste katangais de 67 ans (candidat à l’élection présidentielle de 2006) se croit investi d’une mission divine : “libérer le Congo des Rwandais”. Dans cette catégorie, il place celui qu’il appelle “Kanambe”, entendez Joseph Kabila, cible de toutes ses flèches. Un comble pour ce dernier, que Kigali n’a jamais ménagé ! Le pasteur a même déclaré préférer soutenir “Azarias Ruberwa [le président du Rassemblement congolais pour la démocratie, RCD], un Tutsi rwandais qui veut devenir congolais officiellement, que Kanambe [qui] est un usurpateur”. Dans la foulée, il a maudit son “cousin”, Laurent-Désiré Kabila, feu le père de Joseph Kabila.

    Comme bon nombre de pasteurs évangéliques, il jouit d’une audience au-delà du Katanga. En 2010 déjà, les services congolais l’avaient soupçonné de préparer une action armée en recrutant d’anciens miliciens Maï-Maï. Il s’était défendu en affirmant qu’il ne faisait que recueillir des “brebis égarées”. L’affaire en était restée là. Début décembre 2013, Mukungubila était revenu à la charge en diffusant des tracts où il se plaignait notamment de n’avoir pas été invité aux concertations nationales convoquées par le pouvoir dans la capitale du 7 septembre au 5 octobre. La tension était encore montée d’un cran après la signature, le 12 décembre, de la “déclaration de Nairobi” par le gouvernement et l’ex-M23, alors qu’une large majorité de Congolais ne voulait pas en entendre parler. Pour beaucoup, cette déclaration est un blanc-seing délivré par Kabila à ceux qui prennent les armes, même quand ils sont vaincus. En réalité, le président congolais a dû subir une forte pression de la communauté internationale, dont celle de Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, qui estimait un accord politique avec le M23 absolument nécessaire. Cette pression s’est encore accentuée le 6 décembre, lorsque François Hollande, le président français, a reçu dans la plus grande discrétion son homologue congolais à l’Élysée. Kabila n’a eu d’autre choix que de se plier aux desiderata de ses partenaires internationaux.

    Numbi faisait office d’émissaire du président

    C’est dans ces conditions qu’est survenue, le 28 décembre, la confirmation de Charles Bisengimana à la tête de la police nationale, en remplacement de John Numbi. Avant sa suspension en 2010 pour son rôle présumé dans l’assassinat du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya et de son collaborateur Fidèle Bazana, l’ex-patron de la police jouait auprès de Kabila, dans le domaine de la sécurité, un rôle presque équivalent à celui d’Augustin Katumba Mwanke, éminence grise du chef de l’État, décédé en 2012 dans un accident d’avion, pour les autres affaires. La confiance de Kabila en Numbi était telle qu’il faisait office d’émissaire du président auprès des autorités rwandaises. Il ne cachait d’ailleurs pas sa grande amitié avec James Kabarebe, actuel ministre de la Défense de Kagamé.

    Numbi, qui, officiellement, n’avait plus d’autre activité que la gestion de sa ferme dans les environs de Lubumbashi, a-t-il mal vécu ce passage de la lumière à l’ombre ? Quoi qu’il en soit, on le soupçonnait déjà de préparer sa revanche. Le caractère coordonné des attaques du 30 décembre est venu accréditer cette thèse. Mais il s’est défendu en déclarant : “Voilà le mal qui ronge le pays : les mensonges au lieu que les gens travaillent [sic].”

    Quand nous avons rencontré le général Numbi à Goma, en 2009, il a répondu à notre question sur son éventuelle ambition présidentielle par un simple sourire. Était-ce une façon de dire qu’il se contentait d’être le bras armé de Kabila ? Mystère.
    Inquiets de voir Kabila se retirer en 2016

    Les Katangais seraient-ils mécontents ? Par Katangais, il faut entendre les Lubas du Katanga, ethnie du chef de l’État. Qu’il y ait des gens ambitieux dans cette communauté – on cite souvent Jean-Claude Masangu, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, qui rêverait de devenir Premier ministre ou président -, quoi de plus normal ? Que certains Katangais pensent que le pouvoir actuel est leur propriété, c’est possible. Que d’autres soient inquiets de voir Kabila se retirer en 2016, c’est d’actualité. Pour le moment, rien n’est clair, l’intéressé ne s’étant pas exprimé clairement sur la question. Mais, à en croire Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, qui s’exprimait sur une radio internationale, “Kabila partira en 2016”. Trois mois après, l’intéressé n’a pas confirmé. Seul signe tangible, sa récente tournée dans certaines provinces, qui avait des allures de précampagne électorale selon certains observateurs. De toute façon, si Kabila décide de se représenter en 2016, il devra d’abord modifier la Constitution. Ce qui n’est pas gagné d’avance !

    Mais les événements du 30 décembre remettent à l’ordre du jour une question fondamentale : le professionnalisme et l’efficacité de l’armée, de la police et des services de sécurité. Un général de l’armée congolaise, qui a requis l’anonymat, résume le problème : “Les services de renseignements ont toujours minimisé le cas Mukungubila. L’armée souffre d’un déficit d’équipement d’intervention rapide. Les militaires chargés de la sécurité de l’état-major au camp Tshatshi avaient des AK-47 sans munitions. Il a fallu attendre des renforts de l’extérieur. Il y a un problème de confiance. Comme à l’époque de Mobutu, seule la Garde républicaine est mieux armée.” Dans ces conditions, le chef de l’État risque de perdre tout le bénéfice tiré de la victoire sur le M23. L’un des héros de cette guerre, le colonel Mamadou Ndala, est mort le 2 janvier dans le Nord-Kivu, après être tombé dans une embuscade tendue, dit-on, par des “rebelles ougandais”.

    Avec Jeune Afrique

  • En opérant plus en position défensive qu’en position offensive

    En opérant plus en position défensive qu’en position offensive

    KABILA- BAN-Le Pouvoir se fait trop avoir dans des rapports sur les droits humains…                                                                                    

      Le cas le plus éloquent est celui du Rapport de la Monusco sur les violences observées autour des élections du 28 novembre 2011. Incohérences, incongruités, indélicatesses ponctuent ce document visiblement rédigé par des plumes “politiquement motivées”, si bien que l’on se demande pourquoi la Monusco, sous le couvert duquel opère le Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les Droits humains (BCNUDH), l’a-t-il endossé…

              Encore cinq petits jours, 2013 s’achève avec un dernier trimestre (octobre-novembre-décembre) fort mouvementé car pleins d’événements à caractère politique : clôture des Concertations nationales, victoire des Fardc sur le M.23, rendez-vous manqué de Kampala pour la signature des Actes finaux du processus dit de Kampala et, finalement, signature desdits actes à Nairobi en marge du 50ème anniversaire de l’indépendance du Kenya.

                Etrange coïncidence : c’est après le rendez-vous manqué de Kampala – imputé injsutement au Gouvernement congolais – que le BCNUDH/Monusco a sorti de ses tiroirs un rapport d’une vingtaine de pages sur les violences observées autour des élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011 datant de mars 2012 !

                Fait insolite : pour la première fois, la Monusco n’a pas été félicitée par les Opposants contestataires de la victoire électorale de Joseph Kabila. Ils y ont trouvé un “non-événement”. 

                Face à la tendance observée dans le chef des protagonistes de tourner la page, l’occasion est indiquée de revenir à la célèbre phrase de Yerodia Abdoulaye Ndombasi selon laquelle “On ne tourne pas la page avant de l’avoir lue“.

                Aussi, on ne peut tourner la page de 2013 sans revenir sur ce fameux rapport duquel les acteurs de la Majorité se doivent de tirer la leçon de s’intégrer, à partir de 2014, dans le monitoring des structures en charge de la promotion et de la défense des Droits humains. Exactement comme le font les “initiés” de l’Opposition.

                En 2008 – juste un rappel pour saisir la portée de l’implication dans ce monitoring –  Human Rights Watch avait largué une véritable bombe sous le titre  “On va vous écraser“. Son rapport avait repris les actes de violences qui avait entouré le processus électoral de 2006, les événements du Bas-Congo et de Kinshasa en 2007 avant de déboucher sur l’aventure du Cndp, alors sous Laurent Nkundabatware.

                Tout a été dépeint de façon à engager la responsabilité entière et totale du Gouvernement dans les actes d’insécurité connus à Kinshasa, au Bas-Congo, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Hrw soutenait avoir documenté 500 assassinats et 1.500 arrestations d’Opposants en l’espace de deux ans…

                C’est Lambert Mende qui, à force d’arguments-massue, démonta ce document sulfureux.

                “Chassez le naturel, le naturel revient au galop“, dit-on. La même ONG va effectivement revenir trois ans plus tard sur le sport qui lui réussit le mieux : les violences en période électorale.  Ainsi, fut-elle la première à annoncer l’assassinat de 18 combattants de l’Udps le 26 novembre 2011, chiffre repris par le cardinal Laurent Monsengwo dans sa déclaration du 12 décembre 2011.

                Mise par Lambert Mende au défi d’en produire les preuves devant la Haute cour militaire en tant que renseignante, l’ONG s’est pratiquement défilée. Tout ce que la RDC en a gagné, c’est la deuxième revendication du M.23 pour son aventure politico-militaire, après la première revendication relative à l’évaluation de l’Accord du 23 mars 2009.

                La suite est connue : il y a eu ce long et stressant processus de Kampala, ponctué d’actes de violence de tous genres, sur fond des pillages de ressources naturelles et autres formes de richesses congolaises. Des Congolais sont morts, mais aussi des Tanzaniens de la Brigade internationale de la Monusco.

     

    Non ! Lambert Mende ne l’a jamais dit !

     

                Déjà, à l’analyse du premier paragraphe du rapport du BCNUDH/Monusco (Introduction, page 6), on tombe sur cette phrase : ” La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a proclamé les résultats provisoires de l’élection présidentielle 1“.          Quand on consulte dans les références le point 1, on lit exactement ceci : “La CENI a annoncé les résultats provisoires de l’élection présidentielle selon lesquels M. Joseph Kabila a obtenu un total de 48,95 % des suffrages contre 32,33 % pour M. Etienne Tshisekedi“. Jusque-là, rien d’anormal à signaler.

                Mais, c’est avec le deuxième paragraphe que commence l’anormal, le soupçon. Les rédacteurs du rapport notent, en effet, que ” M. Etienne Tshisekedi, candidat à l’élection présidentielle pour l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et principal rival de M. Joseph Kabila, a rejeté les résultats annoncés par la CENI en s’appuyant sur les rapports des observateurs tant nationaux qu’internationaux qui ont fait état d’irrégularités 2“.

                Or, il est de notoriété publique que pour contester les résultats publiés par la Céni, Etienne Tshisekedi n’avait nullement évoqué ces rapports-là. Voici exactement ce qu’il avait déclaré le 10 décembre 2011 sur France 24 et sur Rfi. Sur France 24, il avait dit : « Sur base des données des différents bureaux de vote, je me considère comme Président de la République. Les résultats de Ngoy Mulunda  proclamant Joseph Kabila gagnant n’est autre que de la provocation, une insulte faite au peuple Congolais. Je les rejette en bloc. Ngoy Mulunda n’a pas le monopole des résultats. Des PV en notre disposition et auxquels nous nous tenons le contredisent ». Tandis que sur Rfi, le même jour, il s’était fait plus explicite. Convié à réagir à l’annonce la veille, par la Céni, de la victoire de Joseph Kabila, Etienne Tshisekedi répondra : « C’est une provocation que nous rejetons avec force. Il n’y a aucun doute que c’est moi qui suis élu. Nous avons des procès-verbaux que mon parti qui est installé sur l’ensemble du pays a compilés. C’est moi qui suis de loin, de loin d’ailleurs vainqueur de ces élections. Dans les 75 % ! ». Rfi poursuit : « Vous êtes vainqueur à 75 % ? ». Etienne Tshisekedi va renchérir : « Contre 28, 27 ou 30 % de Kabila. C’est moi qui suis élu ».

                Or, il est de notoriété publique que les observateurs nationaux et internationaux n’ont jamais, mais alors jamais publié des résultats donnant Tshisekedi vainqueur. Même le Collectif des 15 ONGDH proches de l’Udps évoqué dans le rapport de ce parti du 17 janvier 2012 ne l’avait pas osé. Il s’était contenté de préconiser l’annulation pure et simple des scrutins.

                Autre indélicatesse que le BCNUDH/Monusco endosse, c’est la recommandation de la référence n°2 ainsi rendue : ” Consulter notamment www.cenco.cd/index.php/actualité/248-mise-au-point-du-secretariat-general-de-la-cenco-sur-les-elections.htlm. Le 14 décembre 2011, dans un communiqué du gouvernement, le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, M. Lambert Mende, a lui-même explicitement reconnu que les élections étaient entachées “d’irrégularités et de dysfonctionnement”. Il a cependant déclaré que ces derniers ” n’étaient pas de nature à modifier l’ordre de proclamation des résultats de l’élection présidentielle tel que présenté par la CENI“.

                On ne comprend pas pourquoi le BCNUDH/Monusco s’abstient, sur ce point précis, d’évoquer le contexte dans lequel le ministre Lambert Mende avait fait cette déclaration. Pour rappel, le porte-parole du Gouvernement s’était appuyé sur un extrait du rapport du Centre Carter du 10 décembre 2011 soulignant que l’évaluation du processus électoral, selon son analyse, “… ne propose pas que l’ordre final des candidats est nécessairement différent de celui annoncé par la CENI… “. Il y a lieu de noter au sujet dudit rapport le refus de l’ex-président de la Zambie Ruphia Banda, pourtant à la tête de la délégation du Centre Carter, d’entériner ce rapport préliminaire.

                Ceci pour la partie concernant les résultats électoraux.

     

    Informations provenant des sources non citées

     

                Pour la partie concernant les violations imputées à la GR, on peut se limiter au point 14 décrivant les événements qui s’étaient produits le 26 novembre 2011.

                D’emblée s’impose cette observation : Human Rights Watch avait constaté 18 personnes tuées le même jour. Et voilà le BCNUDH/Monusco constater plutôt 17 personnes tuées le 26 novembre 2011 et les jours suivants.

                Mais, ce qui intéresse tout analyste avisé, c’est la circonscription des lieux : aéroport de Ndjili, boulevard Lumumba, Masina, Matete et Kingabwa.

                Les rédacteurs du rapport notent à ce propos : ” D’après les informations recueilles par l’équipe, des milliers de membres et sympathisants de l’UDPS et du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) s’étaient, en effet, rassemblés ce jour-là à l’aéroport international de Ndjili afin d’accueillir les présidents de leurs partis respectifs, qui devaient y atterrir en milieu de journée (…) Une fois entrés dans l’enceinte de l’aéroport, les éléments de la GR en sont ressortis et ont ouvert le feu pour disperser la foule. Alors que certains éléments de la GR tiraient en l’air, plusieurs autres tiraient à balle réelle sur les personnes rassemblées sur l’esplanade de l’aéroport. Après le départ du convoi reparti de l’aéroport vers Kinshasa sans le président, les éléments de la GR ont également tiré sur les passants circulant tout le long du boulevard Lumumba qui s’étend de l’aéroport de N’djili jusqu’à la commune de Limete, principalement aux quartiers Badara non loin du Camp CETA, Mikondo, Mokali, Bitabe, Marché liberté et Place Eucalyptus. A titre d’exemple, un homme âgé de 39 ans a été atteint à la tête par une par un élément de la GR alors qu’il s’était rendu à l’aéroport de N’djili pour accueillir le président de l’UDPS et qu’il était posté sur la route à quelques mètres de l’aéroport. L’homme est décédé sur le coup“.

                Récapitulons : les informations recueillies par l’équipe du BCNUDH/Monusco ne proviennent pas de ses propres agents déployés sur le principal terrain des événements. Elles proviennent des sources non citées. Qu’à cela ne tienne !

                Les faits gravissimes sont au moins les tirs à balle réelle sur les personnes rassemblées sur l’esplanade de l’aéroport et le long du boulevard, cela de l’aéroport à Limete, sur une dizaine de kilomètres. Ce qui laisse supposer un carnage quand on sait que des milliers de gens se trouvaient de part et d’autre de l’artère.

                Mais voilà que le BCNUDH/Monusco documente juste un mort dont il relève l’âge (39 ans) sans pour autant révéler son identité ! C’est quand même curieux que les rédacteurs se soient préoccupés de l’accessoire (âge et sexe) que de l’essentiel (noms). Dire que la victime était membre de l’Udps et que, de ce fait, elle était identifiable.

                Pourtant, un fait documenté est censé réunir des preuves élémentaires d’identification. Des preuves inattaquables, des preuves irréfutables.

     

    Avant de tourner la page de 2013

     

                Au regard de ce qui précède, l’observation à faire aux officiels du Pouvoir est qu’ils ont doublement tort d’être absents des lieux où s’effectue le monitoring sur les droits de l’homme et de croire que le silence est d’or. En cette matière ultra-sensible, l’adage “Qui ne pipe mot consent” est généralement considéré comme un aveu de culpabilité.

                L’enseignement majeur à tirer alors est que le droit international fait peu cas, voire pas du tout, des violations dont se rendent coupables les membres des partis politiques de l’Opposition et les activistes des ONGDH.

                Le droit international s’applique sur des violations commises par les détenteurs du Pouvoir en raison de l’autorité qu’ils exercent sur les forces de l’ordre et les forces de défense.

                L’Opposition, depuis l’époque du maréchal Mobutu, en est consciente. Elle est présente là où se boutiquent, pardon se mènent des enquêtes sur certains incidents dont elle peut même planifier la production et en fournir rapidement les preuves aux partenaires extérieurs.

                C’est-là – elle le sait parfaitement bien – le vrai front qui fait agir ou réagir la communauté internationale et nourrit de haine une certaine “Diaspora des combattants”.

                Cela dit, tournons la page de 2013 pour ouvrir celle de 2014.

                Avec pour première ligne à lire calmement : Meilleurs voeux de Nouvel An.     

     

    Omer Nsongo die Lema

  • « IMPLOSION »  OU  « BALKANISATION », PEUT-ON  ENCORE SAUVER  LE CONGO-KINSHASA

    « IMPLOSION » OU « BALKANISATION », PEUT-ON ENCORE SAUVER LE CONGO-KINSHASA

    Carte géographique du Congo-(rdc)
    Carte géographique du Congo-(rdc)

    En parlant du « Plan de Kampala », le Potentiel, un quotidien qui paraît à Kinshasa et propriété de    Modeste Mutunga, qui  lui-même siège au sein des institutions de la  « Kabilie », intitule son article « Plan de partition de la RDC à Kampala: Kinshasa à l’épreuve de son opinion publique ».  Ce qui d’une autre façon veut  dire que ce plan non seulement existe,  ce que personne  de sensé  n’a jamais mis en doute,  mais également il a déjà été signé par des représentants de la  «Kabilie » actant comme délégués de la République Démocratique Du Congo aux assises de Kampala. Dans ce cas, la messe serait déjà dite pour le Congo si du moins l’information telle que fournit par le Potentiel s’avérait fondée.   Dès lors, la question  se pose de savoir pourquoi et comment des citoyens Congolais ont pu apposer leur signature sur un texte qui proclame la balkanisation de la RD-Congo.

    Museveni, qui apparait sûr de lui,  de même que Paul Kagamé,  ont carrément refusé de « négocier » l’un avec Joseph Kony et l’autre face aux FDLR.  Mais c’est quoi  alors cette histoire des Congolais de la « Kabilie » qui  non seulement se déplacent pour Kampala,  mais vont jusqu’à consentir à la signature d’un document  qui hypothèque gravement le devenir de la République Démocratique du Congo sous sa forme actuelle.  La posture assumée par des sujets Congolais  dénote curieusement  un manque d’appétit  pour la grandeur  et d’un goût du risque pour l’histoire. Robert Cooper déclare dans “La Fracture des Nations”  que « Le contexte, l’humeur et la personnalité jouent un plus grand rôle dans les relations internationales que les manuels ne le laissent entendre »[1].  En seraient-ils tous dépourvus ?  La même interrogation s’applique  à  tous  ceux qui  font semblant de rédiger de longs papiers  mais  qui cachent  leur vilain  jeu  de faire admettre un échec aux Congolais  et d’essayer de leur vendre  l’idée d’intégration dans la vie civile ou militaire des résidus de la chose qui s’est elle-même auto- diluée et qui se nommait le M23.

    La balkanisation ou l’implosion du Congo est une fausse solution pensée et conçue par des cerveaux venus d’ailleurs. Ils fondent leur conviction raciale sur le peu de considération  qu’ils témoignent à l’égard des Congolais considérés  par eux comme des « Nègres » infantiles et vulnérables.  Youssef Girard aurait dit dans son article “Contre la logique du renoncement : développer la culture de la résistance”, je cite : « une vision qui  n’est pas sans lien avec des représentations […]  coloniales qui voient dans les peuples non-occidentaux des « grands enfants » à éduquer ou des êtres « irrationnels » à qui l’Occident se fait un devoir d’apporter les lumières de la raison – puisque la « raison » est, bien évidemment, l’apanage exclusif du monde européen », fin de citation.

    Aussi longtemps que des Congolais se condamneront, par ignorance et par peur,  voire par complaisance, à ne point désigner nommément l’Occident et ses alliés comme nations agresseurs du Congo,  et de ce fait adopter  un comportement conséquent vis-à-vis de l’Occident,  ils diront adieu à l’intégrité des frontières de la RD-Congo.  Tant que des Congolais se laisseront, et pour des miettes,  caresser dans le sens du poil, qui par une médaille ici, qui d’autre par des contrats cédés et ce  moyennant quelques  faveurs financières,  ou encore par une photo prise en compagnie de leurs bourreaux,  demain le réveil sera tardif  et douloureux.

    C’est seulement quand l’adversaire est  bien identifié comme tel, et non cette ridicule farce qui consiste en la tergiversation entre le M23 d’un côté et de l’autre l’Ouganda et le Rwanda, ou encore  les jeunes désœuvrés dénommés les « Kuluna », que les Congolais pourront encore sauver le Congo.  Un adversaire qui est connu,  et qui de surcroit le sait,  parce que les Congolais le  lui ont signifié, et face à qui ils se comportent  comme tel, c’est-à-dire en adversaire,  en cessant de lui faire jouer le rôle de médiateur ou de sapeurs-pompiers derrière lequel il se cache souvent,  que naitront la stratégie adéquate et l’intelligence nécessaire  pour le combattre ou lui faire face.  Monsieur Russ Feingold cessera  à l’instant même d’être considéré pour ce qu’il n’a jamais été,  c’est-à-dire l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs,  un bienfaiteur , alors qu’il est le représentant légal  de l’adversaire qui en veut et combat la République Démocratique du Congo  et ce depuis des lustres.

    C’est ici que je me permets de saluer la jeunesse congolaise de la diaspora qui  malgré tout  descend dans la rue  et même si je me demande  toujours pour  y croiser qui ou contre qui  car celui contre lequel elle se bat existe à peine sous les yeux de ses maîtres. « Joseph Kabila » est une distraction dont la fonction  majeure est de déjouer l’attention d’un peuple qui est appelé à assumer son devenir.  C’est  le  chien de son maître et non le maitre en personne,  Il n’est même pas son représentant. C’est l’erreur que nous avons  eu à commise hier en combattant Mobutu. Entre le maitre et son chien qui serait l’adversaire à identifier ? Le moment est venu pour  que ceux qui encadrent cette jeunesse congolaise, qui se montre  décidée  à en découdre, de lui dire la vérité,  en  cessant de la désorientent  vers des cibles de seconde zone.  « Joseph Kabila » est jouable mais tout est faux au Congo. Tout est faux. Le système  se paye luxe de se moquer de tout le monde. Il pressente un pouvoir qui serait représenté par « Joseph Kabila »  aux Congolais et une opposition à son goût qui serait représentée par ceux là-même que le commun des mortels adulent. Congolais, le combat est ailleurs.

    En conclusion, je  m’invite à la tribune des Nations Unies pour y écouter  Thomas Sankara qui prononce  un certain 4 avril 1984 des mots suivants : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits »[2].

    Likambo ya mabele, likambo ya makila

    Mufoncol Tshiyoyo

    GSM 004745007236, mufoncol_tshiyoyo@yahoo.com

    Président du R.A.P.-Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC,

    Mouvement politico-militaire




    [1] Robert Cooper, (tr. française, 2004) La Fracture des Nations, Ordre et Chaos au XXI e Siècle, Paris, Denoël, p.109

     

  • Rétrospective sur les élections du 28 novembre 2011

    Rétrospective sur les élections du 28 novembre 2011

    RDC Election 2011- Logo-Rétrospective sur les élections du 28 novembre 2011:  26 novembre 2011 : la fête de la démocratie gâchée !

    Le candidat n°3 Joseph Kabila Kabange et sa Majorité présidentielle (Mp) au stade des Martyrs, le candidat n°11 Etienne Tshisekedi wa Mulumba et l’Opposition aile Fatima à l’esplanade du Palais du Peuple (et non au stade Tata Raphaël comme le dit à Mbuji-Mayi le lider maximo ou au stade des Martyrs comme le prétend son staff) et le candidat n°5 Vital Kamerhe Iwa Kanyinginyi au stade Tata Raphaël, la clôture de la campagne électorale lancée un mois plus tôt, précisément le 28 octobre 2011, se veut la fête de la Démocratie ce samedi 26 novembre 2011…

     Les observateurs avertis ont encore à l’esprit la présence, à Goma, du candidat n°3 et du candidat n°11 le 14 novembre ; le second ayant précédé le premier de moins d’une heure. Et même celle de Butembo le 16 novembre, pour ne pas citer la présence du candidat n°3 et du candidat n°4 à Kisangani, le 18 novembre 2011.

    Pour revenir à Goma, fait absolument à noter : en moins de deux heures, les deux candidats débarquent à l’aéroport dans deux Jets de même type. Deux oiseaux blancs sur le même tarmac. Chacun à son tour évidemment, ils empruntent la même avenue, de l’aéroport au quartier Birere.

    Tshisekedi choisit le stade Volcans de Birere, Kabila un peu plus loin la place Onc.

    Après les meetings respectifs, le candidat n°11 quitte Goma pour Bukavu tandis que le candidat n°3 s’enfonce dans le Nord-Kivu profond en se rendant successivement à Walikale, à Masisi, à Kitshanga et à Rutshuru.

    La présence de ces deux candidats à Goma et à Butembo le même jour et à des endroits éloignés de moins d’un kilomètre ne suscite aucun incident. La Presse salue cet esprit de tolérance. Ce qui ne peut que rassurer les esprits le samedi 26 novembre, au lever du jour à Kinshasa.

    Hélas ! De l’esplanade du Palais du Peuple où je me trouve aux environs de 7h30 pour me rendre à l’aéroport international de Ndjili en vue de couvrir l’arrivée du candidat n°3 en provenance du Bas-Congo, je perçois des signes de fébrilité non rassurants. La foule, qui s’amasse devant la tribune, est visiblement montée contre toute personne ou tout véhicule arborant tout matériel de campagne avec effigie de Joseph Kabila Kabange.

    C’est particulièrement sur le boulevard Lumumba, à partir du croisement avec le boulevard Sendwe, que l’animosité redouble d’intensité. Plus l’on avance vers l’aéroport, plus s’accroît la menace.

    Sur le tronçon pont Matete-camp Badara, on ne sait pas trop bien faire la différence entre, d’un côté, les partisans et les sympathisants de l’Opposition, particulièrement ceux d’Etienne Tshisekedi, et, de l’autre, les marcheurs qui envahissent chaque samedi la chaussée pour le jogging matinal auquel prennent part des adultes certes, mais aussi et surtout des enfants. On entend des chants et des cris alarmants. 

    C’est à l’aéroport de Ndjili, dans les installations de la Rva attenantes au salon VIP, que je prends la mesure du péril : c’est en sang que partisans et sympathisants de Joseph Kabila Kabange débarquent des bus CityTrain aux vitres et phares cassés. Ils avouent avoir été attaqués par des Tshisekedistes, principalement à partir du lieu-dit « Eucalyptus de Ndjili ».

    Sur ces entrefaites, Augustin Katumba (paix à son âme), André Kimbuta et bien d’autres personnalités de la Majoirté présidentielle, (Mp) présents au salon VIP pour accueillir le candidat n°3, se concertent. Deux décisions tombent. Primo, l’annulation de toutes les manifestations publiques à caractère politique prévues à cette date. Car la ville est effectivement en train de brûler. Secundo, la délocalisation de l’atterrissage du candidat n°3. Ce n’est plus à l’aéroport de Ndjili, mais à l’aérodrome de Ndolo, à une dizaine de kilomètres en direction du centre-ville.

    C’est en cortège que la délégation du candidat n°3 quitte les lieux et s’engage sur le boulevard Lumumba avant de prendre l’avenue Funa pour déboucher sur l’aérodrome.

    Du véhicule, j’aperçois des adultes, mais aussi des enfants caillaissant le cortège.

    J’en viens à me demander si c’est bien les riverains des communes de Ndjili, de Masina et de  Kimbanseke qui se livrent à ces exactions, car cela ne leur ressemble pas. Depuis les événements du 2 août 1998, la Tshangu – contrairement à ce qui se dit – n’a jamais été anti-Kabila. On n’a qu’à se référer au bain de foule que Joseph Kabila s’offre sur le boulevard Lumumba chaque fois qu’il descend de son véhicule et fait les cent pas. On en veut pour preuve le bain de foule post-électoral qui va se produire en février 2012 alors qu’il revient de sa ferme de Kingakati. Parenthèse ouverte, parenthèse fermée. 

     

    Mort d’hommes au siège du Palu

     

    En contre-sens, à partir de l’échangeur de Limete, je vois ce samedi 26 novembre 2011 des jeunes gens, manifestement pro-Tshisekedi, en train de remonter le boulevard Lumumba, en direction de l’aéroport de Ndjili, prêts à en découdre avec tout ce qui porte les symboles de l’Etat et les signes du régime Kabila.

    A l’atterrissage du candidat n°3, ses partisans et ses sympathisants, partis du stade des Martyrs situé à près d’un kilomètre et demi, envahissent l’aérodrome et les parages. Le protocole est assuré au minimum. Joseph Kabila Kabange quitte Ndolo après le bain de foule, prend la direction du pont Kasa-Vubu (Cabu) par une avenue de la Funa envahie par les Kinois qui se reconnaissent en lui et rentre en sa résidence, en passant par l’esplanade du Palais du Peuple presque vidé des Tshisekedistes, tous en route pour l’aéroport de Ndjili.

    C’est alors que nous apprenons l’atterrissage imminent, sur le même aérodrome de Ndolo, du candidat n°11 en provenance, lui aussi, du Bas-Congo ! Renseignements pris : son avion est dérouté sur cette piste pour éviter des affrontements, car les informations font déjà état des casses et d’éventualité de mort d’homme au siège du Parti lumumbiste unifié, Palu, du patriarche Antoine Gizenga, allié de Joseph Kabila. Ce siège est situé sur le boulevard Lumumba, quartier De Bonhomme, non loin du pont Matete. C’est le passage obligé pour se rendre à l’aéroport de Ndjili ou pour en revenir.

    Vérification faite plus tard : il y a effectivement mort d’hommes au siège du Palu. Dans un premier temps, deux sur place ; dans un second temps, quatre des suites de blessures graves subies ! Violences dues à l’attaque du siège du parti par les partisans et les sympathisants de l’Udps.

    Or, tout le monde sait que des affrontements entre l’Udps et le Palu à Kinshasa ne pourraient que dégénérer au Bandundu, au Kasaï Occidental et au Kasaï Oriental, peut-être avec débordements au Katanga.

    Dans un pays encore fragilisé par une campagne électorale caractérisée par des provocations délibérées, tout peut arriver. Particulièrement le pire.

     

    Mauvais perdants…

     

    La Garde républicaine aurait-elle tiré à bout portant sur les passants, comme l’affirmeront plus tard l’Udps, l’Opposition-Fatima, les ONG de défense des droits de l’homme et les médias pro-Tshisekedi,  et même l’archevêque de Kinshasa, en conclusion de sa déclaration du 12 décembre 2011, lorsqu’il écrit, au point 4,  « Dix-huit morts pour des élections, c’est trop !» ? Si tel était le cas, ce serait un vrai carnage.

    Fait étrange : l’unique photo de la Garde républicaine publiée par les anti-Kabila montre deux éléments tirant plutôt en l’air ! Oui, en l’air. Et, en plus, sans préciser quand, où et en quelles circonstances.

    Ce que l’on sait, c’est que l’Anr (Agence nationale des renseignements) procédera dix semaines plus tard, précisément le mercredi 8 février 2012, à l’arrestation de Me Jacquemin Shabani en partance pour l’Allemagne. Dans le lap top du secrétaire général de l’Udps, déchu finalement de ses fonctions,  l’Agence trouve un bon nombre de photos dont l’une montre des agents de l’ordre braquant des armes sur un groupe d’hommes apeurés. Vérification faite : cette photo est de la Côte d’Ivoire !

    Fait tout étrange : l’ONG Human Rights Watch, qui s’empresse de publier son rapport faisant état du décès de 18 personnes dont 14 membres de l’Udps tués à bout portant, se révèle jusqu’en ce mois d’avril 2013 incapable de produire les preuves réclamées par le Gouvernement. Elle est toujours attendue par la Haute cour militaire en qualité de renseignante.

    Je continue par voie de conséquence de me poser cette question simple : rentré de sa campagne électorale revigoré par, d’un côté, la forte mobilisation de son électorat et, de l’autre, la confirmation des fissures au sein de l’Opposition partie en « désordre de bataille » (pour reprendre le titre d’un périodique), qu’est-ce que Joseph Kabila Kabange engrange comme dividendes des troubles « planifiés » pour le samedi 26 novembre 2011 alors que le scrutin à un tour lui est  favorable ?

    Il sait, au 25 novembre 2011, ses chances de l’emporter accrues…

    S’il se trouve, de ce fait, un candidat conscient de perdre, un candidat qui a tout intérêt à perturber les scrutins du 28 novembre 2011 en se servant des incidents du 26 novembre pour parvenir à ses fins, il est à chercher ailleurs. Naturellement dans le camp des 10 candidats Opposants. Après tout, les 10 candidats Opposants ne peuvent pas ne pas avoir conscience du fait que pour un scrutin à tour unique, leur « coalition » est certes de nature à réduire considérablement le potentiel électoral favorable à Joseph Kabila Kabange, selon le « triangle nucléaire » imaginé par Vital Kamerhe. Mais ils ne peuvent en ignorer l’effet boomerang sur eux-mêmes en ce que, en se partageant leur propre potentiel électoral, ils se tirent tous par le bas et que les voix obtenues par les 9 autres candidats sont des voix perdues puisque ne pouvant servir à quelque repositionnement !

    Kinshasa, qui s’apprête le samedi 26 décembre 2011 à célébrer la fête de la Démocratie, voit celle-ci gâchée délibérément par des mauvais perdants. Ceux qui ne veulent pas d’élections en 2011 parce qu’ils n’en ont jamais voulu au cours des 51 ans d’indépendance du pays, rivés qu’ils sont au schéma du partage du pouvoir.

     

    Omer Nsongo die Lema

  • En RDC, les dessous d’une victoire

    En RDC, les dessous d’une victoire

    puissance du feu-fardc-Si Joseph Kabila, le président de la République démocratique du Congo (RDC), avait le tempérament plus expansif, il aurait pu célébrer avec faste la “victoire totale” déclarée par son armée sur la rébellion du M23 dans l’est du pays, et peut-être goûter enfin la joie de communier avec sa capitale, Kinshasa, qui l’a toujours soupçonné de faire le jeu des rebelles. Le 5 novembre, le Mouvement du 23 mars, dont les responsables militaires appartiennent majoritairement à la population banyarwanda (Tutsi et Hutu du Nord-Kivu), avait annoncé abandonner la lutte armée. Soudain, c’est un cercle vicieux qui semble avoir été brisé. La victoire des Forces armées de RDC (FARDC) est une revanche de nature historique. Jamais, depuis que le cycle des guerres s’est ouvert dans l’ex-Zaïre en 1997, l’armée n’était parvenue à battre une rébellion soutenue par les pays qui bordent le géant congolais à l’est. Des processus de paix ont permis d’éteindre des rébellions, jamais de les casser militairement ni de répondre à leurs griefs politiques. C’est Joseph Kabila et ses alliés qui décideront à présent du sort, au cas par cas, des rebelles. En théorie, cela devrait donc clore le cycle de va-et-vient entre réintégrations – par unités entières – dans les rangs de l’armée régulière et départs pour de nouveaux mouvements armés dont certaines figures connues depuis les années 1990 s’étaient faites les spécialistes.

    DES ASSAUTS SIMULTANÉS SUR TROIS FRONTS

    Cette sévérité toute neuve de Kinshasa est due au fait que le M23 n’était qu’une pâle copie du mouvement précédent, le CNDP de Laurent Nkunda, et au fait que le mouvement a été étrillé. Dans la dernière phase d’affrontements, lancée le 25 octobre, les FARDC ont poussé par phases depuis les hauteurs de la ville de Goma, à la frontière rwandaise, jusqu’aux derniers retranchements du M23. Lors de cette offensive, les FARDC n’ont pas été “trahis” par leurs propres officiers, ni dépouillés de leur nourriture ou de leurs munitions, comme par le passé. De plus, ils ont été appuyés par les soldats et les moyens de la nouvelle brigade d’intervention placée sous l’égide de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC, la Monusco.

    Cette combinaison a permis de mener des assauts simultanés sur trois fronts et d’utiliser des hélicoptères de combat pour venir à bout des bastions rebelles installés sur des collines proches de la frontière ougandaise.

    Un an plus tôt, en novembre 2012, le M23 avait pris Goma, poussant à la débandade les FARDC et humiliant un peu plus les troupes de l’ONU. Cela avait servi de leçon. Dans l’intervalle, plusieurs facteurs ont changé. Le premier est le point de non-retour face à l’implication du Rwanda, et dans une moindre mesure de l’Ouganda, dans le soutien à la rébellion. Ce soutien a été mis en lumière par les experts indépendants travaillant sur des rapports de l’ONU. Alors que Washington considère le Rwanda comme un allié sûr dans la région, l’administration Obama s’est résolue à demander à Kigali de cesser d’intervenir en RDC auprès des rebelles du M23. D’autres pays alliés de Kigali ont également pesé en ce sens.

    UNE FORCE DE 3 069 SOLDATS HÉBERGÉE PAR LA MONUSCO

    Aucune de ces pressions occidentales n’aurait suffi si, parallèlement, ne s’était mise sur pied une initiative africaine. D’abord, à la suite de la situation de catastrophe permanente dans les deux régions du Kivu, à l’est de la RDC, l’Union africaine a permis l’émergence d’un “accord-cadre” crucial à Addis-Abeba, en février, qui jetait les bases d’une solution militaire.

    C’est sur cette base que devait naître une Force d’intervention destinée à être hébergée par la Monusco. Les 3 069 soldats qui la composent (contre plus de 20 000 pour l’ensemble de la Monusco) ont été fournis par la Tanzanie, l’Afrique du Sud et le Malawi, signe du nouvel état des alliances.

    La Tanzanie, qui entretient des relations exécrables avec le Rwanda et son allié d’Afrique de l’Est, le Kenya, s’est révélée un partenaire naturel pour Joseph Kabila. L’Afrique du Sud, de son côté, a identifié la RDC comme la destination d’investissements stratégiques. Une autre puissance régionale s’est jointe à ce groupe : l’Angola, qui exerce une influence discrète sur la partie sud de la RDC. Le président sud-africain, Jacob Zuma, doit beaucoup à ce pays, qui l’a aidé notamment à accéder au pouvoir.

    L’AXE PRETORIA-LUANDA-KINSHASA S’EST DÉVELOPPÉ

    Dans l’année écoulée, l’axe Pretoria-Luanda-Kinshasa s’est développé. Les accords qui ont scellé ce pacte incluent de grandes décisions. Notamment le prolongement de la ligne de chemin de fer (réhabilitée sur fonds chinois) partie de Lobito, sur la côte angolaise, et qui devrait être reliée au réseau congolais pour sortir le cuivre, le cobalt et le manganèse du Katanga.

    De ce grand jeu d’échecs stratégique, l’est du Congo peut légitimement se sentir encore loin, d’autant que la situation sécuritaire est loin d’y être réglée. Il reste de nombreux groupes armés dans le Kivu. Les FARDC sont supposées s’attaquer à présent aux FDLR, les rebelles hutu rwandais avec lesquels elles ont souvent pactisé. Les FDLR peuvent-elles être poussées à la défaite comme le M23 ? Ce serait le début d’un nouvel ordre régional, et un moyen de donner aux communautés tutsi du Congo l’assurance qu’elles ne seront pas demain victimes de “génocidaires”.

    À 1 500 KILOMÈTRES DE KINSHASA

    D’autres groupes pourraient se révéler plus coriaces. Les multiples subdivisions des Raïa Mutomboki, les groupes nyatura, implantés dans leurs communautés, comme de nombreux groupes maï-maï devraient être neutralisés à leur tour pour que le Kivu retrouve la paix.

    En admettant que les FARDC et le pouvoir central congolais se montrent à la hauteur de cette tâche, il faudra alors tout réinventer dans l’est du pays, éloigné de 1 500 kilomètres de Kinshasa. Tant qu’une coopération, notamment économique, ne permettra pas au Rwanda et au Congo de trouver leur équilibre, d’autres “rébellions”, fatalement, réapparaîtront. Dans l’intervalle, Kinshasa devra de surcroît payer le prix de ses alliances.

    Le Zimbabwe, la Namibie, l’Angola (déjà) et même le Soudan et le Tchad, brièvement, avaient contré, lors de la deuxième guerre (1998-2003), les forces conjointes du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi. Cette “aide” s’était alors payée en ressources minières. La RDC vient de remporter une victoire contre ses ennemis. Il lui en faudra d’autres pour s’assurer que ses amis ne la lui factureront pas trop cher.

    Par Le Monde
  • Faibles chances d’accord entre Kinshasa et le M23 à Kampala

    Faibles chances d’accord entre Kinshasa et le M23 à Kampala

    Roger Lumbala (d) à Kampala
    Roger Lumbala (d) à Kampala

    -Les chances d’entente sur un document susceptible de régler politiquement le conflit entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les ex-rebelles du M23 semblaient très minces mardi au lendemain de l’échec de la signature d’un accord à Kampala.

    Le ministre des Affaires étrangères congolais, Raymond Tshibanda, est rentré à Kinshasa mardi, et un haut responsable congolais a indiqué à l’AFP qu’”on [venait] d’envoyer de l’argent pour que le reste de la délégation règle les factures d’hôtel et rentre” au pays.

    L’Ouganda – qui assure la médiation dans les discussions qui ont lieu sur son sol depuis décembre entre Kinshasa et les rebelles – a beau certifier que les deux parties veulent conlure, “on n’est pas optimiste”, indique un diplomate.

    Après avoir vaincu militairement les rebelles du M23 le 5 novembre, avec le soutien de la Mission de l’ONU (Monusco), le gouvernement congolais avait indiqué clairement qu’il ne comptait pas signer d’”accord” avec une entité n’ayant selon lui plus aucune existence.

    Selon des sources diplomatiques, le gouvernement congolais a été soumis à une forte pression internationale, en particulier de l’envoyée spéciale des Nations unies pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, et de son homologue américain, Russel Feingold, pour signer malgré tout un accord avec le Mouvement du 23 Mars (M23).

    Mais Kinshasa a tenu bon dans son refus de valider un texte qui avait été paraphé par les deux parties avant la défaite finale du M23 et estime que sa victoire change la donne. Le gouvernement doit de plus faire face à l’hostilité de l’opinion publique congolaise qui ne voit pas l’intérêt d’avoir remporté la guerre pour n’obtenir aucun avantage en échange.

    Mme Robinson, M. Feingold, leurs homologues de l’Union européenne, Koen Vervaeke et de l’Union africaine, Boubacar Diarra, et le chef de la Monusco ont publié un communiqué dans lequel ils jugent toujours “important” d’aboutir à “une conclusion politique” pour sortir d’un conflit ayant duré dix-huit mois dans la riche province minière du Nord-Kivu.

    24 heures

    Cela ne sera cependant pas suffisant pour pacifier complètement une région troublée depuis deux décennies, car des dizaines d’autres groupes armés continuent de terroriser les populations dans l’Est de la RDC.

    Selon la médiation ougandaise, le texte que Kampala espérait voir signé lundi prévoyait notamment une réintégration des combattants du M23 qui le souhaitaient dans l’armée congolaise (à l’exception d’une centaine d’individus), et la poursuite, soit en RDC, soit devant un tribunal international, de tous ceux accusés de “crimes graves” comme crimes contre l’humanité, génocide ou viol.

    Mais le gouvernement “n’a pas du tout envie de signer” cet accord en l’état, note un diplomate, selon qui Kinshasa reste prête à signer une “déclaration d’engagements”.

    “L’objectif est que ce qui a été discuté – et qui est encore d’actualité – soit mis en oeuvre”, note un haut responsable congolais, excluant que d’anciens rebelles du M23 puissent intégrer ou réintégrer l’armée.

    “Je donne 24 heures encore pour que cela marche”, après il sera trop tard, estime un analyste.

    M. Opondo, porte-parole du gouvernement ougandais a par ailleurs indiqué que Sultani Makenga, le chef militaire du M23, présent en Ouganda depuis quelques jours n’était “pas prisonnier” et restait sous la “protection” de Kampala.

    Il est resté vague sur le sort que pourrait connaître par la suite M. Makenga, contre lequel la RDC a émis un mandat d’arrêt valide en l’état actuel des choses sur le seul terriroire congolais.

    AFP

  • La Kabilie offre la Gécamines comme cadeau à Jack Rosen un juif homme d’affaires américain

    La Kabilie offre la Gécamines comme cadeau à Jack Rosen un juif homme d’affaires américain

    cheminee-de-la-gecamines-Pour son maintien au pouvoir en RD-Congo, la Kabilie offre la Gécamines comme cadeau à Jack Rosen un juif homme d’affaires américain

    La « RD-Congo » est un pays qui compte plus de 70 000 000 d’habitants. Ce chiffre prouve à lui-seul que la capacité de sa population est considérablement large pour que la priorité à l’embauche, et surtout dans le secteur aussi important que couvre la Gécamines,  soit STRATEGIQUEMENT réservée aux  plus méritants des filles et fils du pays. Et les compétences nationales  ne manquent en ce domaine.

    Dans un pays comme le Congo qui souffre d’insuffisance d’hommes d’affaires  nationaux et de stature internationale, et ce, comme il en existe pourtant ailleurs dans divers pays économiquement compétitifs,  l’ambition primordiale de l’État congolais, qui en possède par contre les moyens,  aurait été de soutenir, et financièrement s’il  le fallait, la naissance  d’une classe économique nationale dont l’impératif serait non seulement de rivaliser en affaires  avec les Bolloré, les Albert Frère, les Paul Desmarais et autres, mais également de financer l’économie du pays et son système démocratique, et cela,  tel qu’il se déploie sous d’autres cieux en lieu et place d ’une dépendance aliénante à une bourgeoisie d’emprunt et extérieure dont les intérêts freinent et voire s’opposent à  la visibilité  économique de la RD-Congo.

    Ailleurs, les Sarkozy et autres Poutine se battent pour leurs  Bolloré, leurs Dassault, leurs  Bettencourt (l’Oréal). Les Américains vont jusqu’à provoquer de guerre afin de procurer des débouchés économiques à Bill Gates, à Steve Jobs, etc.  Et sur le plan intérieur dans ces différents pays, le marché public local leur est prioritairement réservé. On l’a vu notamment en France entre François Mitterrand et son vieil ami  Roger-Patrice Pelat. C’est le cas également du Canada qui se targue de son Paul Desmarais.

    Ce qui voudrait dire qu’un leadership, qui  non seulement se respecte mais également est conscient de ses responsabilités vis-à-vis de son peuple et de sa nation,  pense et privilégie avant tout intérêt national  là où  la bande à « Joseph Kabila » se paye ouvertement la tête des Congolais  en cédant un poste d’administrateur à la Gécamines à un sujet étranger, américain ou pas, et ce, pour des raisons personnelles et égoïstes. Il s’agit de Monsieur Jack Rosen, un des juifs le plus influent de l’Amérique à qui le quotidien israélien Haaretz consacre en date du 8 novembre 2013 un article sur son site internet et dans lequel son auteur déclare à son sujet ce qui suit :  « [Jack Rosen] likes to help politicians when they most need it. Now he moves among presidents, princes and tyrants […]Jack Rosen still believes that President Barack Obama will be reelected. He says the “American people are smart, and they will make the right choice.”»[1].

    Le nouvel administrateur américain à qui la Kabilie offre la Gécamines, et ce,  en guise de reconnaissance, de remerciement et de son maintien éternel au pouvoir, possède une autre qualité que l’article de Haaretz met en exergue mais que la Kabilie implicitement tait, celle qui consiste à porter secours aux politiciens et autres tyrans qui se trouvent dans une situation d’ « indésirabilité ».  C’est le cas actuel de « Joseph Kabila » qui aura du mal à cacher  les raisons de l’embauche de son américain derrière la Gécamines en prétextant que sa nomination dépendrait de ses « qualités [de] chef d’entreprises international qui pourra conseiller [la Gécamines] et sa direction dans la poursuite et la mise en place de leur Plan de Développement Stratégique […]Son expérience fait de lui la personne idéale pour la fonction qui lui est accordée ; il connait et comprend parfaitement le développement, la restructuration et le financement international de projets. Parmi ses qualités, celle de gérer ses équipes en prenant en compte un maximum d’aspects et d’enjeux »[2].

    Il est vraisemblable que « ces compétences [soient] indispensables pour contribuer au développement et à la vision de la Gécamines », mais les « Nègres » de la Kabilie, qui souffrent d’un complexe d’infériorité de peau, ignorent le fait que cette fameuse élite étasunienne,  dont les compétences et les connaissances sont exaltées,  a conduit les États-Unis dans une situation  d’insolvabilité et presque de faillite. On citerait à titre illustratif notamment la crise des subprimes et les banques américaines, les États-Unis qui se trouvent en cessation de paiement à l’instar des pays que l’élite anglo-saxonne a baptisés du nom de « PIG », porc en français : le Portugal, l’Irlande et la Grèce. Que dire de l’Europe qui se trouve également  elle-même dans en état de choc, de sous et de sans-emploi et même de la  chosification de l’homme européen. Quand la Grèce,  qui philosophiquement est considérée comme le berceau de la civilisation occidentale, se meurt ce que la civilisation occidentale elle-même touche le fond. Alors je me demande en quoi des connaissances,  qui n’ont jamais  su jamais relevé les Etats-Unis  de son engourdissement,  peuvent subitement aider à la renaissance de la RD-Congo, un pays déjà déstabilisé. Comment est-ce possible d’idolâtrer un modèle qui a eu à démontrer suffisamment ses  limites ? Je pense que seuls des « Nègres », entendons par là des esclaves,  se condamnent à reprendre de la déjection.

    Une fois de plus, la Kabilie navigue à vue. D’une aliénation rwandaise à une autre, elle n’arrive à faire porter un rêve national à une jeunesse congolaise qui pourtant est en quête d’une identité nationale. La nomination de Jack Rosen conforte nos convictions que désormais les Anglo-Saxons ne se gêneront plus de « faire nommer » des américains et autres anglo-saxons à la tête de la RD-Congo. Et ce moment tant attendu,  et qui arrive à propos, fait entrer les peuples du Congo au stade ultime de son combat contre un système qui  a atteint son degré de paroxysme, c’est-à-dire qui décline. Il aidera à faciliter la mobilisation de la masse ainsi que des intelligences et une stratégie appropriée.  N’est-ce pas que chaque chose arrive en son temps pour un peuple opprimé et qui se prépare régulièrement à son rendez-vous avec l’histoire : son émancipation ainsi que son auto-détermination en tant que peuple.

    En conclusion, je n’ai rien contre personne ni contre les intérêts de qui que ce soit, puissants ou faibles,  mais j’ai en horreur que les intérêts du Congo et ceux des Congolais ne soient ni pris en compte ni défendus.

    Vivement le putsch en RD-Congo!

     

    Likambo ya mabele, ezali likambo ya makila…

     

     

     

    Mufoncol Tshiyoyo

    GSM 004745007236, mufoncol_tshiyoyo@yahoo.com

    Président du R.A.P.-Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC,

    Mouvement politico-militaire