Tag: Politique

  • A Luanda, un sommet pour entériner l’accord politique de Kinshasa

    A Luanda, un sommet pour entériner l’accord politique de Kinshasa

    kabila-dos-santos-Le sommet sur la RDC s’est achevé mercredi soir à Luanda. les chefs d’Etat africains de la sous-région des Grands Lacs et de la SADC ont apporté leur soutien à l’accord qui entérine le report des élections à 2018 au lieu de 2016 et qui maintient Joseph Kabila au pouvoir au-delà de son mandat jusqu’au prochain scrutin. L’opposition radicale en RDC espérait que les chefs d’Etats africains encourageraient Joseph Kabila à aller plus loin dans son dialogue avec l’opposition. Mais, au contraire, c’est un plébiscite que Joseph Kabila a obtenu auprès de ses pairs à Luanda.

    En se rendant à Luanda, le président Joseph Kabila cherchait à décrocher le soutien de ses pairs. Une approbation des chefs d’Etats de la région pour combler le déficit de popularité de son dialogue. Les principales forces de l’opposition l’ont boycotté. Même l’église catholique a fini par quitter la table des négociations faute d’inclusivité.

    Obtenir le soutien de la région est une façon aussi de contrecarrer la pression des Etats-Unis et de l’Union européenne, très critiques de la feuille de route adoptée à Kinshasa. L’UE a appelé à ce que le délai de la transition soit raccourci avec des élections au plus tard en 2017, à plus de clarté aussi sur les intentions de Joseph Kabila après la fin de son mandat le 19 décembre. La menace de sanctions a même été brandie.

    Soutien sans faille

    Au final Joseph Kabila a obtenu à Luanda le soutien sans faille qu’il attendait : félicité pour avoir organisé un dialogue avec l’opposition, satisfecit aussi sur la signature d’un accord politique et sur les mesures prises par le pouvoir pour restaurer la confiance avec l’opposition. L’unique demande qui était faite au pouvoir, celle de prendre de nouvelles mesures pour que le dialogue soit plus inclusif, a même été retirée du communiqué final. Une exigence martelée par la communauté internationale mais aussi l’Eglise catholique. Elle a donc disparu de la déclaration finale.

    Reste la condamnation des violences du 19 et 20 septembre comme seule critique formulée. Mais le président angolais José Eduardo dos Santos, qui accueillait le sommet, avait donné le ton : « Les négociations ont culminé avec succès ». « Et dans l’interêt de tous » avait-il dit dans son discours inaugural, insistant sur l’importance du dialogue comme seul moyen valable de surmonter les crises.

    Appel à la patience

    C’est l’opposition que le président angolais Jose Eduardo dos Santos a sermonné en les appelant à la patience « Il vaut mieux attendre quelques mois de plus pour faire des élections dans de bonnes conditions » (…) « plutôt que de se lancer sur les chemins incertains de la violence ».

    Pas de critique sur le report d’un an et demi des élections, ni le fait que Joseph Kabila reste au pouvoir jusqu’à la prochaine élection. Deux éléments mentionnés dans son discours. On est donc loin de la position de l’Union européenne. Bien loin aussi des demandes des poids lourds de l’opposition congolaise d’ouvrir un nouveau dialogue et d’une transition sans Joseph Kabila.

    RFI

  • Fin du dialogue politique en RDC: journée ville morte bien suivie à Kinshasa

    Fin du dialogue politique en RDC: journée ville morte bien suivie à Kinshasa

    Ville de Kin-Au lendemain de la signature de l’accord politique entre la majorité et une frange de l’opposition, les autres formations de l’opposition ont appelé les Congolais à rester chez eux ce mercredi 19 octobre pour donner un avertissement, un carton jaune à Joseph Kabila. Une journée ville morte globalement bien suivie à Kinshasa, même si, dans certains quartiers, l’activité commence à reprendre.

    Ce mercredi matin, les rues étaient désertes, boutiques fermées, pas d’écoliers sur le bas-côté ni d’embouteillages. Une situation très inhabituelle. Des bus du gouvernement stationnaient un peu partout, attendant notamment les fonctionnaires. Ainsi que des minibus privés qu’ici, on appelle « esprit de mort ». Mais ils peinaient à faire le plein. « C’est le service minimum pour amener les malades, par exemple », se justifie un chauffeur.

    Quelques motos taxis, quelques vendeurs de rue. « Ventre affamée n’a pas d’oreilles », commente une commerçante qui a décidé d’ouvrir son « petit maquis », son restaurant. Tous ceux qui ont décidé de reprendre le travail et ont accepté de parler disent l’avoir fait pour trouver de quoi manger aujourd’hui. « La vie au taux du jour » comme on dit à Kinshasa.

    Un homme montre son pantalon jaune et crie : « c’est le carton jaune de Kabila Kabange ». Autour de lui, les gens se rassemblent et expliquent : « il devrait discuter avec les vraies opposants, si la ville est comme ça, c’est qu’il y a un malaise ».

    « Kabila doit partir »

    Dans un quartier populaire, des jeunes avec des bouts de papier jaune ont manifesté, en martelant « Kabila doit partir ». Plus loin, une odeur de gaz lacrymogène. Quelques jeunes interpellés. Le porte-parole de la police explique qu’il y a eu par endroits des incidents, avec des jets de pierre sur des véhicules. Mais que la situation reste globalement calme.

    La police était ce matin largement déployée, notamment autour de l’Assemblée nationale. Des habitants ont également indiqué avoir hésité à sortir pour éviter d’éventuels troubles ou d’être mal vu par leurs voisins. Mais à la mi-journée, dans certains quartiers et sur certains axes, l’activité semble reprendre. Des boutiques ont ouvert ça et là et notamment des terrasses. Sur les marchés, certains produits ont fait leur apparition. La circulation reste cependant timide et la pluie qui commence à s’abattre sur la ville pourrait inciter ces commerçants à plier bagages.

    Quoique bien suivie à Kinshasa, cette journée ville morte est plus diversement respectée dans le reste du pays. A Bukavu et Lubumbashi notamment, l’activité reste normale.

    RFI

  • Dialogue en RDC : adopté en plénière, l’accord politique renvoie la présidentielle en avril 2018

    Dialogue en RDC : adopté en plénière, l’accord politique renvoie la présidentielle en avril 2018

    dialogue-Les délégués de la Majorité présidentielle (MP) et d’une certaine frange de l’opposition congolaise conduite par Vital Kamerhe ont adopté lundi, en l’absence du Rassemblement, l’accord politique pour une gestion consensuelle du pays. Le texte fixe également la présidentielle en avril 2018.

    Sans surprise, les délégués au dialogue politique en cours à Kinshasa ont convenu, lundi 17 octobre, du report de la présidentielle en RDC. Initialement prévu le 27 novembre, le scrutin n’aura plus lieu en 2016. L’accord politique qui a été adopté en plénière de ces pourparlers le renvoie en effet en avril 2018. Soit au-delà du 19 décembre, date de la fin du second et dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila.

    Contrairement au Rassemblement de l’opposition qui a boycotté ce dialogue et qui préconise un « régime spécial » sans Kabila après le 19 décembre, le texte adopté entre la Majorité présidentielle (MP), une partie de l’opposition congolaise et de la société civile prévoit le maintien du chef de l’État sortant jusqu’à l’élection de son successeur.

    Nouveau gouvernement

    Il est également prévu la mise en place rapide – dans les 21 jours qui suivent la signature de l’accord prévue le 18 octobre – d’un nouveau gouvernement dirigé par un opposant ayant pris part au dialogue. Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale, se présente comme le favori à ce poste.

    L’accord prévoit enfin l’installation d’un comité de suivi qui siégera tous les mois afin de mener une évaluation du processus électoral.

    L’UE soutient la tenue de la présidentielle en 2017

    Plus tôt dans la journée, le Conseil de l’Union européenne avait lui estimé que « la crise politique de la RDC ne peut être résolue qu’à travers un engagement public et explicite de tous les acteurs à respecter la Constitution actuelle, en particulier en ce qui concerne la limitation des mandats présidentiels ainsi que par un dialogue politique substantiel, inclusif, impartial et transparent. »

    Appelant à l’ouverture d’une « nouvelle phase d’un processus politique plus inclusif au cours des semaines à venir », l’UE a également souligné que le processus de dialogue en RDC « doit déboucher, en ligne avec l’esprit de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies, sur l’organisation des élections présidentielle et législatives dans le délai le plus court possible au cours de l’année 2017 ».

    Jeune Afrique

  • Visés par la réquisition du PGR : Des Opposants en train de quitter le pays avant le 19 octobre 2016 !

    Visés par la réquisition du PGR : Des Opposants en train de quitter le pays avant le 19 octobre 2016 !

    Tshisekedi n’a jamais dit ni aux elus de l’opposition ni a ceux de l’UDPS de ne pas sieger au parlement, a dit Honorable Franck Diongo au micro de Don Kayembe-Le 21 septembre 2016, le Procureur Général de la République a émis la réquisition d’information n°6244/D023/42659/PGR/SAK/2016 portant interdiction de sortie du territoire national à Joseph Olenghankoy, Kitenge Yesu, Franck Diongo, Lisanga Bonganga, Ingele Ifoto, Jean-Marc Kabund, Willy Mishiki, Martin Mukonkole, Sama Lukonde Kyenge et Bruno Tshibala. Il y est précisé : «TOUS DE NATIONALITE CONGOLAISE (-) POURSUIVIS POUR MOUVEMENT INSURRECTIONNEL (-) EN CAS DE DECOUVERTE (-) LES APPREHENDER ET LES ACHEMINER SOUS BONNE ESCORTE A L’EGM (-) EXECUTION SANS FAILLE (-)». Dernier cité sur ce document, premier cependant à vouloir quitter le pays par l’aéroport international de N’Djili, Bruno Tshibala a été appréhendé la nuit du mardi 11 au mercredi 12 octobre 2016. Il est écroué à la prison centrale de Makala. Deux autres Opposants visés tentent de sortir pour l’étranger : Franck Diongo (il a écrit le 12 octobre dernier à la DGM) et Willy Mishiki (il s’est exprimé le même jour sur Radio Okapi en qualifiant de « provocation » l’exécution de cette réquisition)…  

                 La question pertinente est de savoir si Bruno Tshibala s’attendait ou non à être appréhendé à l’aéroport international lorsqu’il s’est présenté devant le guichet de la DGM. La réponse est simple : il en était pleinement conscient. On peut alors supposer qu’il a agi par défi. A moins d’avoir obtenu au préalable une dérogation, ce dont on n’est pas sûr.

                Ainsi, la célérité avec laquelle les médias périphériques ont été alertés la nuit du 9 au 10 octobre 2016 convainc l’opinion avisée d’une initiative osée de sa part, certainement avec le soutien de la haute hiérarchie de son parti. Bruno Tshibala s’est présenté à l’aéroport pour «tester» la capacité des autorités judiciaires de réagir.

                Au-delà de toutes les péripéties ayant émaillé ses heures de détention entre les mains de l’organe de la loi, le résultat obtenu est l’exécution du mandat d’arrêt provisoire (Map) émis à son attention et à son intention.

                Comme pour ne pas subir le même sort, Franck Diongo a préféré écrire non pas au PGR, mais au chef de la Dgm avec pour objet «Demande de notification de la réquisition d’information du PGR et dénonciation de la-violation des droits et libertés parlementaires». Il l’introduit en ces termes : «En ma qualité de Député National, Président du Mouvement lumumbiste Progressiste, MLP en sigle, Parti politique de l’Opposition et l’une des victimes des sanglants évènements des 19 et 20 septembre dernier dont le siège a été nuitamment détruit par bombes incendiaires et autres militaires, j’ai, en date du 21 septembre 2016 par voie de plainte, saisi Monsieur le Procureur Général de la République qui, du reste, a ouvert un dossier à son office pour une enquête judiciaire».

    Il a fait constater à la DGM qu’en dépit de sa «qualité de Député national», son nom «figure illégalement sur la réquisition» lui notifiée par le PGR. Il a déploré  l’interdiction qui lui a faite «de sortir du territoire national, et ce, au mépris total» de ses immunités parlementaires et des instruments «instruments juridiques tant nationaux qu’internationaux en la matière». Il a, en plus, évoqué les alinéas 2 et 3 de la Constitution du 18 février 2006 selon lesquels «Aucun parlementaire ne peut, en cours de sessions, être poursuivi et arrêté, sauf en cas de flagrant délit, qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée Nationale ou du Bureau du Sénat selon le cas » et qu’«En dehors de session, aucun parlementaire ne peut être arrêté avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée Nationale ou du Bureau du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou condamnations définitives».

    Bien plus, il s’est appuyé sur les alinéas 1 et 2 de l’article 94 du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale selon lesquels «Le Député a le droit de circuler sans restriction ni entrave à l’intérieur du territoire national et d’en sortir. Aucune mesure, qu’elle soit du bureau de l’Assemblée Nationale ou de toute autre autorité ne peut avoir pour effet de porter atteinte au droit de libre circulation du Député. Seuls sont admis, à l’occasion du déplacement d’un Député tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, les documents administratifs constatant sa qualité et le voyage à effectuer».

    Ce qu’il s’est abstenu cependant de dire dans sa lettre adressée à une autorité non compétente pour décider à la place de l’autorité judiciaire, c’est qu’il n’est pas, lui, l’objet d’arrestation du moment qu’il ne s’est pas encore présenté à un poste frontalier !

    Il sait davantage, en tant que législateur, que le fait pour lequel il est cité dans la réquisition d’information du PGR est le mouvement insurrectionnel. Ni la Constitution, ni le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne lui garantissent l’immunité pour ce délit-là !

                Sur ces entrefaites, Willy Mishiki va se faire rappeler au souvenir de l’opinion. Dans une déclaration à www.radiookapi.net, il commence par faire remarquer que l’exécution de la réquisition du PGR «risque de briser le pacte républicain et pousser vers le radicalisme», avant de relever qu’«Il y a des personnalités qui sont sur cette liste mais qui n’ont jamais pris part à cette marche et qui n’ont jamais appelé à la mobilisation mais qui sont innocemment citées». Comme pour affirmer l’existence des personnalités ayant pris part à la marche et ayant appelé à la mobilisation pour une manifestation qui a dérapé !

     Il s’est tu…

     Ainsi, à ce jour, en dehors de Joseph Olenghankoy, Kitenge Yesu, Lisanga Bonganga, Ingele Ifoto, Jean-Marc Kabundu, Martin Mukonkole et Sama Lukonde Kyenge, on constate que trois autres personnalités concernées par la réquisition d’information veulent sortir du pays : Franck Diongo, Willy Mishiki et Bruno Tshibala.

    Cette ruée vers l’extérieur doit interpeller l’opinion. Car, elle survient à une dizaine de jours de la grande manif du 19 octobre 2016 dont les préparatifs exigent, normalement, leur présence dans la capitale.

    En cherchant justement à quitter le pays à cette période précise, c’est finalement à la «rue acquise au Rassemblement» de se sentir interpellée la première. C’est à elle de se demander pourquoi les meneurs semblent prendre la poudre d’escampette au moment d’en découdre véritablement avec la Majorité présidentielle.

    En cherchant vraisemblablement à se mettre à l’abri à l’étranger – car c’est cela l’objectif visé – les chefs des partis membres de «Rassemblement» ne rassurent nullement la base. Preuve, si besoin est, qu’ils sont sur un autre schéma que celui de l’inclusivité du Dialogue.

    Il va de soi que la «rue kinoise» attend la concrétisation, par ses leaders, de la promesse faite de se constituer en prisonniers par solidarité avec Bruno Tshibala. Il reste à s’en rendre compte : jusqu’au moment où cette chronique est mise en ligne, personne n’a encore signalé sa présence à l’office du PGR pour se faire délivrer un mandat d’arrêt provisoire et se constituer prisonnier.

    Au contraire, 48 heures après l’ultimatum retentissant donné sur TV 5 au PGR, Jean-Marc Kabund semble avoir avalé sa langue !

    Il s’est tu…

    Omer Nsongo die Lema

  • L’opposant Étienne Tshisekedi affine sa stratégie

    L’opposant Étienne Tshisekedi affine sa stratégie

    Etienne-Tshisekedi-Wa-Mulumba-20-On le croyait fatigué, malade, mais Étienne Tshisekedi, opposant historique, demeure incontournable au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social. Rentré fin juillet à Kinshasa, il a entamé une refonte du parti.

    Commune de Limete, 11e Rue. Devant le siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), un groupe d’hommes, fervents supporters d’Étienne Tshisekedi, palabre à l’ombre des manguiers. Depuis que le « Líder máximo » a fait un retour triomphal à Kinshasa, fin juillet, des jeunes viennent ici en nombre, chaque matin, pour parler politique en petit comité. Ils se font appeler « les parlementaires debouts » (surnom dont ils s’affublaient déjà sous Mobutu).

    Mais, ce jour-là, les nerfs sont à vif. Personne ne sait encore ce qu’a prévu Étienne Tshisekedi pour le 19 décembre : un sit-in ou une manifestation ? Tous attendent le mot d’ordre de l’opposant historique, qui, en dépit de ses 83 ans, demeure incontournable dans le jeu politique congolais.

    Le Rassemblement se renouvelle

    À l’intérieur du siège de l’UDPS, des cadres du Rassemblement (la principale plateforme de l’opposition) affinent leur stratégie de protestation contre le « glissement » du calendrier électoral. Parmi eux : Jean-Marc Kabund-A-Kabund, bombardé secrétaire général du parti un mois plus tôt. À 35 ans, cet homme originaire du Katanga a été choisi par le Vieux pour lui servir de porte-voix.

    Dans cette formation peuplée de caciques en tous genres, la décision de Tshisekedi a pris tout le monde au dépourvu. « L’entourage du chef a été très surpris, confirme Raph Kabengele, l’un de ses proches collaborateurs. Personne n’a été consulté en amont. Il y a quelques mois encore, Tshisekedi était perçu comme un homme très fatigué, malade, manipulé par sa famille et par ses conseillers. Mais il a démontré que c’est lui qui tient encore la baraque ! » Exit donc le doyen Bruno Mavungu, soupçonné en interne de connivence avec le camp du président Kabila, et place à de nouvelles têtes pour redy­namiser un parti qui a parfois l’air d’un club de vieux et indéboulonnables barons.

    Tout est allé très vite. Mavungu lui-même n’a pas vu venir son éviction. Mais Tshisekedi préparait son coup depuis quelques jours. Début août, il avait discrètement reçu Kabund dans sa résidence, avenue des Pétunias. « Le président m’a expliqué qu’il avait une mission à me confier, sans me donner plus de détails », se souvient l’intéressé.

    Le 11 août, il est propulsé au poste de numéro deux de l’UDPS. Pour l’instant, il partage un bureau avec Félix Tshisekedi, mais, selon certaines indiscrétions à la présidence du parti, le fils du vieil opposant devrait bientôt être nommé secrétaire général adjoint chargé des questions politiques.

    Depuis, Tshisekedi a engagé une refonte des structures du parti et chargé Kabund de lui proposer une liste de nouveaux dirigeants. « Depuis son retour à Kinshasa, Tshisekedi veut doter l’UDPS d’une équipe de combat, plus adaptée au contexte politique actuel », résume Tharcisse Loseke, un de ses conseillers.

    Un climat politique précaire

    Plus l’échéance du second et dernier mandat constitutionnel de Kabila approche, plus le climat politique se crispe, et les confrontations entre majorité et opposition se multiplient dans les rues de la capitale et des autres grandes villes du pays. « C’est dans cette optique qu’il a fait appel à Kabund, un jeune très engagé », renchérit Loseke. « Kabund incarne le Tshisekedi d’il y a trente ans, poursuit Kabengele. Il porte un discours antisystème, avec lequel nos militants sont en phase. »

    De fait, Kabund défend mordicus la ligne radicale de Tshisekedi et fait montre de la même intransigeance que son mentor. « Pas question d’accorder ne serait-ce qu’une seconde de plus à Kabila après le 19 décembre [date de la fin de son second mandat constitutionnel] », martèle-t‑il, coiffé de ce béret popularisé par Tshisekedi et qui est aujourd’hui perçu en RD Congo comme un signe de ralliement. Combien sont-ils à le suivre ? Il est difficile d’avancer un chiffre. Une certitude : Tshisekedi n’a pas perdu sa capacité de mobilisation d’antan.

    Depuis les manifestations des 19 et 20 septembre, qui ont dégénéré en affrontements entre les militants de l’UDPS et les forces de l’ordre, le vieil opposant se replace même au cœur du dénouement de la crise politique en cours. Le sphinx prend des allures de phénix qui renaît de ses cendres. Évêques et diplomates occidentaux et africains en poste à Kinshasa défilent à Limete pour le rencontrer et tenter de le persuader de rejoindre la table des négociations.

    Impassible, Tshisekedi s’en tient aux préalables qu’il a posés : respect de la Constitution et de la résolution 2277 du Conseil de sécurité [laquelle recommande notamment un dialogue inclusif, nldr], libération des prisonniers politiques, cessation des poursuites contre les opposants, transformation du Groupe international de soutien au facilitateur en un panel de facilitation.

    Et si la présidentielle ne se tient pas dans les délais ? 

    En son absence, le dialogue politique qui s’est officiellement ouvert le 1er septembre s’enlise à la Cité de l’OUA, sur les hauteurs de la capitale. Interpellée par « le sang qui a coulé à Kinshasa pour réclamer le respect de la Constitution », l’Église catholique a suspendu sa participation. Ce qui apporte davantage d’eau au moulin de Tshisekedi et de ses alliés de Genval (du nom de la commune belge où le Rassemblement a vu le jour), qui s’apprêtent à organiser, de leur côté, un conclave.

    Au menu des échanges, une question : si la présidentielle ne se tient pas dans les délais – hypothèse la plus probable –, que va-t‑il se passer à l’issue du mandat du chef de l’État sortant ? « Il faut réfléchir à un mécanisme qui garantirait l’alternance dans une situation de non-organisation de la présidentielle », répond Kabund.

    Le Rassemblement concocte le scénario d’une transition sans Kabila.

    Autrement dit, le Rassemblement concocte le scénario d’une transition sans Kabila. Avec Tshisekedi dans le rôle-titre, celui d’un président de la République chargé de conduire le pays vers des élections apaisées. « Ce serait une belle fin de carrière politique pour un homme qui a consacré sa vie à la lutte pour l’avènement d’un État de droit en RD Congo », se permettait de rêver, le 18 septembre, Moïse Moni Della, cadre du Rassemblement. Le lendemain, il était arrêté pour avoir pris part à la grande manifestation de l’opposition.


    Kabund pas à pas

    Il n’a que 35 ans mais milite depuis deux décennies déjà au sein de l’UDPS. Originaire du Haut-Lomani, province née du démantèlement du Katanga, dans le sud-est du pays, Jean-Marc Kabund-A-Kabund a gravi un à un les échelons du parti : à Kananga d’abord (dans l’ancien Kasaï-Occidental) puis à Kamina (ex-Katanga), où il a dirigé la fédération provinciale du parti pendant huit ans et jusqu’à sa promotion au poste de secrétaire général de l’UDPS.

    L’implanter dans l’un des fiefs ethniques de Kabila, lui qui était étiqueté « parti des Kasaïens », ne fut pas chose facile. Kabund a été plusieurs fois arrêté. Début 2015, il a passé un mois en prison pour avoir appelé à des protestations contre le projet de loi électorale. À Kinshasa, Bruno Mavungu, son prédécesseur, n’avait pas bronché, estimant que le parti n’était « pas concerné » par cette réforme tendant pourtant à conditionner la tenue de la présidentielle à l’organisation d’un recensement…

    J.A

  • Arrestation du secrétaire général adjoint de l’UDPS en RDC

    Arrestation du secrétaire général adjoint de l’UDPS en RDC

    tshibala_bruno_-L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), formation historique de l’opposition en République démocratique du Congo, a annoncé dimanche soir l’arrestation d’un de ses dirigeants à Kinshasa.

    “A 19h00 (18h00 GMT), le secrétaire général adjoint de l’UDPS, Bruno Tshibala, a été interpellé à l’aéroport (international) de Ndjili”, a déclaré à l’AFP Augustin Kabuya, secrétaire national du parti chargé de la communication.

    “Son passeport a été confisqué et (on l’a) emmené vers une destination inconnue”, a ajouté M. Kabuya.

    Selon lui, M. Tshibala a été appréhendé alors qu’il était en partance pour Bruxelles.

    Outre ses fonctions au sein de l’UDPS, M. Tshibala est porte-parole du “Rassemblement” d’opposants au président Joseph Kabila constitué en juin autour de la figure du fondateur de l’UDPS, Étienne Tshisekedi.

    Selon une source au sein de la magistrature, son nom figure sur une liste d’une dizaine de dirigeants du “Rassemblement” transmise par le procureur général de la République aux services aux frontières avec ordre d’arrêter ces personnes dans le cas où elles chercheraient à quitter le territoire.

    Les 19 et 20 septembre, Kinshasa a été le théâtre de violences ayant coûté la vie à 53 personnes au moins (49 civils et quatre policiers), selon l’ONU.

    Les troubles avaient commencé à l’occasion d’une manifestation du “Rassemblement” à trois mois de la fin du mandat de M. Kabila (au pouvoir depuis 2001), pour exiger la tenue de la présidentielle dans les temps et le départ du président de son poste le 20 décembre.

    “Rassemblement” et autorités se sont mutuellement renvoyé la responsabilité de ces violences qui ont rapidement dégénéré en émeutes. L’exécutif a accusé le “Rassemblement” d’avoir tenté une “insurrection”.

    M. Tshibala avait pour sa part accusé les forces de l’ordre d’avoir ouvert le feu sur les manifestants dès le début de la marche et avait qualifié le gouvernement de “pouvoir sanguinaire”.

    La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin entaché par des fraudes massives.

    Les négociations politiques pour tenter de trouver une sortie passant par l’organisation d’une élection présidentielle crédible mais retardée piétinent depuis plusieurs semaines.

    Avec AFP

  • Ce qu’il faut retenir du conclave du « Rassemblement » de l’opposition

    Ce qu’il faut retenir du conclave du « Rassemblement » de l’opposition

    rassemblement-Parallèlement au dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila, le “Rassemblement” de l’opposition, regroupement politique rangé derrière Étienne Tshisekedi, a tenu mardi son conclave à Kinshasa. Une grande messe visant à dessiner les lignes de l’après Kabila.

    « Toutes les plateformes ont été consultées avant la convocation le mardi 4 octobre du conclave et la rédaction de son rapport final », confie Delly Sesanga, député et leader de  l’Alternance pour la République (AR), l’un des regroupements politiques qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à la présidence de la République.

    Objectif : se mettre d’accord sur les positions communes quant au processus électoral en panne. De l’avis de plusieurs experts électoraux, il est en effet devenu difficile d’organiser des élections d’ici fin 2016, avant la fin du second mandat du président Joseph Kabila. Jeune Afrique revient sur les principales résolutions du conclave.

    • Selon le « Rassemblement », c’est Kabila qui bloque le processus électoral

    Pour ces forces de l’opposition, rangées derrière Étienne Tshisekedi et Moïse Katumbi, « le processus électoral est bloqué par la seule volonté de M. Joseph Kabila ». Elles reprochent, entre autres, au chef de l’État d’avoir « [confisquer] des ressources publiques à des fins partisanes » et d’instrumentaliser les forces de l’ordre et de sécurité. Et accusent le Parlement, le gouvernement, la Cour constitutionnelle, les juridictions de l’ordre judiciaire et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’être devenus des « simples bras séculiers du pouvoir en place ».

    • Intensifier les actions pacifiques

    Par conséquent, le « Rassemblement » promet d’«[intensifier] les actions pacifiques amorcées le 19 septembre ». Des manifestations qui avaient dégénéré en sanglants affrontements entre les militants de l’opposition et les forces de l’ordre. L’opposition demande d’ailleurs l’ouverture d’une enquête internationale pour établir les responsabilités de chacun.

    • Démission des membres de la Ceni et restructuration de la Cour suprême

    Tirant les conséquences du probable « glissement » du calendrier électoral, les alliés de Tshisekedi appellent aussi à la « démission immédiate des membres de la Ceni et du gouvernement pour leur responsabilité dans l’impasse électorale actuelle ».

    Le « Rassemblement » accuse également Joseph Kabila de n’avoir pas joué son rôle de garant de la Constitution pour permettre la tenue des scrutins dans les délais.

    S’il demeure au pouvoir après le 19 décembre, Kabila aura commis un parjure, selon le « Rassemblement ».

    • Vers l’installation d’un « régime spécial » en RDC ?

    Le camp de Tshisekedi estime par ailleurs qu’il est devenu nécessaire de « définir un régime spécial devant assurer la gestion du pays de manière à organiser sans tarder les élections dans le respect de la Constitution et des normes démocratiques ». Autrement dit, le « Rassemblement » préconise une période transitoire sans Kabila à la tête du pays après le 19 décembre, date de la fin de son second mandat.

    « Si par défi, il demeure, néanmoins, au pouvoir au lendemain de cette date (…), M. Joseph Kabila aura commis un parjure et une violation intentionnelle de la Constitution de la République constitutive de haute transition », selon le « Rassemblement ».

    Dans cette hypothèse, ce dernier « appellera le peuple congolais à ne plus reconnaître l’autorité (…) de Joseph Kabila et à résister pacifiquement au coup d’État ainsi accompli avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle ».

    • Priorité à la présidentielle et aux législatives

    Contrairement au compromis trouvé au dialogue en cours à Kinshasa sur la séquence des élections à venir, le conclave de l’opposition estime lui que « la priorité doit être donnée à la présidentielle couplée, comme dans le passé, avec les législatives nationales ».

    « Il n’est pas besoin de charger la barque avec trois scrutins simultanés (présidentielle, législatives et provinciales) : ce qui conduit à des délais très longs pour l’organisation de ces élections », commente Delly Sesanga.

    Il faudra une inclusivité suffisante au nouveau dialogue, estime Delly Sesanga.

    • Le « Rassemblement » plaide pour un « dialogue véritable, crédible et réellement inclusif »

    L’opposition congolaise conduite par Étienne Tshisekedi ne ferme pas cependant la porte au dialogue avec le camp Kabila. Celui-ci comprend désormais, selon le « Rassemblement », la Majorité présidentielle et tous les autres opposants  qui participent aux pourparlers ouverts le 1er septembre à la Cité de l’OUA, à Kinshasa. Vital Kamerhe y compris.

    « Mais nos préalables doivent être satisfaits, insiste Delly Sesanga. D’autant que Kabila n’a pas le droit de choisir ceux qui doivent prendre part à ces assises. Antipas Mbusa Nyamwisi et Moïse Katumbi doivent revenir en hommes libres au pays pour participer à ces pourparlers ».

    • Le profil du facilitateur

    Le « Rassemblement » souhaite également un nouveau facilitateur « dont la stature internationale confère[rait] une autorité morale suffisante pour inspirer confiance aux parties prenantes (…) ».

    Contacté par Jeune Afrique, le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), André Alain Atundu, a dénoncé un « schéma anti-démocratique » des opposants rassemblés autour de Tshisekedi qu’il accuse de se radicaliser. « En voulant imposer à tout prix Kabila au pouvoir au-delà de son mandat, c’est la MP qui se radicalise », lui a aussitôt rétorqué l’opposant Delly Sessanga.

    J.A

  • Kabila confirme le report des élections sans donner de date

    Kabila confirme le report des élections sans donner de date

    joseph-k-Le président congolais Joseph Kabila a confirmé mardi, lors d’un voyage en Tanzanie, le report des élections, initialement prévues en novembre prochain, a rapporté la télévision France 24, citée par l’agence de presse associée (APA). Il n’a toutefois précisé aucune nouvelle date pour la tenue des scrutins présidentiel et législatifs en République démocratique du Congo (RDC), qui pourraient être reportées à fin 2018, selon la Commission électorale nationale indépendante.

    Indiquant qu’il fallait mieux préparer le pays à ces échéances, M. Kabila a souligné que jusqu’à dix millions d’électeurs n’étaient pas inscrits sur les listes et qu’ils pourraient recourir à la violence s’ils ne pouvaient participer au scrutin.

    C’est donc pour mieux préparer les élections qu’elles ont été repoussées a dit M. Kabila lors d’une rencontre avec son homologue tanzanien John Magufuli, a précisé le site d’informations 7sur7.cd.

    Des dizaines de personnes ont été tuées dans plusieurs villes du pays, dont la capitale, Kinshasa, lors de manifestations organisées les 19 et 20 septembre par l’opposition pour exiger le départ du chef de l’Etat à la fin de son second mandat, le 19 décembre prochain.

    L’opposition accuse M. Kabila de manoeuvrer pour se maintenir au pouvoir.

    la libre

  • Dernière ligne droite pour le dialogue politique

    Dernière ligne droite pour le dialogue politique

    dialogue-Le dialogue national est censé s’achever ce samedi. C’est le souhait du facilitateur Edem Kodjo. Ce vendredi 16 septembre, le travail en commissions a pris du retard, ne permettant pas de clore les débats. Deux commissions, « sécurité » et « confiance et équité » ont terminé leurs travaux et leurs recommandations ont été adoptées en plénière comme par exemple veiller au caractère apolitique des services de sécurité ou faire un comité de suivi du dialogue national. Mais ça coince au niveau du calendrier.

    En rentrant dans la salle de conférence où s’est tenue la séance plénière, le facilitateur a promis que « la fumée est grise mais elle deviendra blanche ». Le chef de la délégation de l’opposition, Vital Kamerhe, a lui lancé avant d’entrer : « On veut un débat radiotélévisé et contradictoire sur la proposition de calendrier de la Céni, vous pouvez dire que c’est une ligne rouge ».

    Alors que la plupart des délégués travaillaient en commission, un petit groupe a été invité par le facilitateur à écouter la proposition de calendrier de la Commission électorale. Etaient présents des délégués de la majorité comme de l’opposition, le représentant de la CENCO, les experts étrangers et bien sûr la facilitation.

    Et à la sortie, visages fermées, du moins pour la moitié des participants, sourires radieux pour d’autres. On est bien loin des délais les plus proches possibles des délais constitutionnels souhaités par les envoyés spéciaux, qui ont d’ailleurs pour la plupart quitté le pays. Mais les discussions se poursuivent.

    D’autres séances de travail sont prévues ce vendredi soir et ce samedi. « La Commission électorale élabore le calendrier mais on a harmonisé nos vues avec les experts étrangers », dit-on du côté de la Céni. « Les experts étrangers ont émis des avis mais c’est tout », rétorque un participant à la réunion.

    La Céni et la majorité parlent de « contraintes techniques », la délégation de l’opposition de « délais politiques ». On semble très loin ce vendredi soir de pouvoir finir le dialogue comme prévu samedi après-midi. Surtout que l’accord politique n’a, lui, toujours pas été discuté.

    Le problème de l’accord politique

    Si l’opposition représentée au dialogue pourrait accepter le maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, elle dit vouloir des garanties de son départ et de l’application de l’accord. Remaniement de la Céni, gouvernement d’union national, cela semble acquis.

    Mais pour le reste, primature à l’opposition et comité de suivi international des travaux de la commission électorale : la majorité refuse, parlant de respect de la Constitution et de souveraineté nationale

    Pour rappel, les deux principales forces de l’opposition boycottent ce dialogue, accusant ses participants d’offrir un troisième mandat à Joseph Kabila, en violant la Constitution.

    RFI

  • Washington met Kinshasa en garde contre le recours à la violence lors des manifestations

    Washington met Kinshasa en garde contre le recours à la violence lors des manifestations

    police-51-Le gouvernement américain lance une mise en garde au pouvoir et à l’opposition congolaise contre le recours à la violence alors que la tension monte dans le pays. L’opposition et le pouvoir ont, en effet, appelé à des manifestations lundi 19 septembre. Les opposants donnent un préavis à la Commission nationale électorale indépendante (CENI) qu’ils accusent de refuser délibérément et sous l’instigation du pouvoir d’organiser l’élection présidentielle avant le 19 décembre. La majorité, elle, soutient “les efforts de la CENI”.

    “Le Gouvernement de la République démocratique du Congo est tenu, en vertu du droit international et de sa propre Constitution, de respecter et de garantir les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique pour son peuple”, indique le Département d’Etat américain dans un communiqué.

    Sur le terrain la tension monte. Le dialogue national auquel refuse de prendre part la majeure partie de l’opposition bute sur la fixation d’un calendrier électoral. Les parties ne s’étant pas mises d’accord, la clôture prévue samedi a été renvoyée au même lundi 19 septembre.

    Entre-temps, la CENI a saisi la Cour constitutionnelle pour solliciter le report de l’élection présidentielle, n’étant pas capable de convoquer l’électorat au 19 septembre, 90 jours avant la tenue du scrutin.

    Pour l’opposition qui tient au respect du délai de la Constitution, la CENI a délibérément violé le texte de la loi fondamentale.

    Le climat est tendu. La majorité au pouvoir promet, elle aussi, de manifester le même 19 septembre pour soutenir la CENI.

    “Nous avons des informations faisant état des groupes des délinquants recrutés par le pouvoir et à qui des armes blanches ont été distribuées pour semer du désordre au nom de l’opposition lors de notre marche. Nous le disons pour prévenir”, a déclaré Felix Tshisekedi de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) sur radio TopCongo à Kinshasa.

    Depuis jeudi, des cas d’arrestations des opposants sont quotidiennement signalés. Vendredi, des échauffourées ont éclaté à Lubumbashi, dans le sud-est, entre opposants et forces de l’ordre.

    “Nous sommes préoccupés par les récentes arrestations et le harcèlement des militants de la jeunesse, et soulignons la responsabilité du Gouvernement de la République démocratique du Congo pour s’assurer que ces droits sont protégés”, affirme dans le communiqué John Kerby, porte-parole du Département d’Etat américain.

    Au dialogue national, la majorité présidentielle tient à ce que la fixation de la date des élections soit laissée à la CENI alors que l’opposition exige que le jour du scrutin président soit connu avant la fin de ces assises.

    “Les Etats-Unis appellent toutes les parties à rejeter la violence et la rhétorique inflammatoire au cours de cette transition et estiment que toutes les personnes responsables de la violence ou de la répression, ou d’incitation à la violence imminente, devraient en rendre comptes”, précise le Département d’Etat américain. “Nous restons prêts à imposer des sanctions ciblées supplémentaires sur les auteurs”, souligne le document.

    Washington soutient, selon le texte, la poursuite du dialogue et inclusif. Mais il souligne que le dialogue doit se faire “dans la poursuite d’un plan de consensus qui priorise l’élection présidentielle dès que techniquement possible pour assurer une transition pacifique du pouvoir politique”.

    VOA