Tag: Politique

  • Élections en 2018 : les « grandes lignes » d’un calendrier électoral (très) attendu en RDC

    Élections en 2018 : les « grandes lignes » d’un calendrier électoral (très) attendu en RDC

    -Après son passage la semaine dernière au siège d’Atlantic Council à Washington, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a regagné dimanche soir Kinshasa où il compte publier incessamment le calendrier électoral tant attendu en RDC. En voici les « grandes lignes ».

    Visiblement serein et imperturbable, Corneille Nangaa est rentré dimanche 8 octobre à Kinshasa après un échange très musclé au centre Afrique de l’Atlantic Council à Washington. Il s’agissait d’un « briefing » sur les prévisions de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en RDC, organisé le jeudi 5 octobre par ce think tank pro-républicain.

    En face du président de la Ceni congolaise, une vingtaine de personnalités triées sur le volet : responsables politiques américains, Elizabeth Jaffee du bureau Afrique du département d’État américain et Gregory Simpkings, directeur du sous-comité de la chambre des représentants sur l’Afrique, la santé globale et les droits de l’Homme, entres autres, mais aussi des personnalités de la société civile américaine (surtout) et congolaise.

    Tripartite d’abord, calendrier électoral ensuite

    Lors des discussions modérées par Bronwyn Bruton, directeur des programmes et études au centre Afrique d’Atlantic Council, Corneille Nangaa, accompagné de François Balumuene, ambassadeur congolais aux États-Unis, est revenu sur les enjeux du processus électoral en cours en RDC et les contraintes techniques, logistiques et financières – 528 millions de dollars pour les scrutins présidentiel, législatif et provincial – auxquelles la Ceni est confrontée. Mais « il n’a jamais indiqué que le calendrier électoral sera publié cette semaine », comme on a pu le lire sur le site d’Atlantic Council, souligne-t-on dans l’entourage du président de la Ceni.

    D’après nos informations, le calendrier électoral ne pourra être rendu public avant la deuxième réunion d’évaluation du processus électoral. Celle-ci est programmée ce jeudi 12 octobre entre la Ceni, le gouvernement et le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA).

    L’accord dont la mise en oeuvre en cours est dénoncée par le Rassemblement de l’opposition et les évêques catholiques, médiateurs des pourparlers, avait prévu cette tripartite pour « unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement [des] élections ».

    De janvier à novembre 2018 ?

    En attendant, quelques « grandes lignes » de ce calendrier tant attendu en RDC ont été révélées à la réunion d’Atlantic Council. Après recoupement avec des sources au sein de la Ceni, il en ressort que l’enrôlement des électeurs sera « clôturé en janvier [2018] au Kasaï ». Mais, « entre-temps, la consolidation des données du fichier électoral est déjà enclenchée », rassure-t-on du côté de la Ceni. Mais cette vérification pourrait s’étendre jusqu’au mois de février.

    Ce n’est qu’après que pourraient intervenir les « activités critiques du processus », celles qui nécessitent la fin de l’une pour déclencher le début de l’autre. À commencer par l’examen et l’adoption de la proposition ou du projet de loi sur la répartition des sièges.

    À ce stade, le président de la Ceni souhaite que tous les acteurs politiques, parlementaires compris, s’impliquent réellement pour l’aboutissement du processus. « Corneille Nangaa a effet expliqué qu’en réalité la plupart de ceux qui, à Kinshasa, exigent des élections n’en veulent pas », rapporte un autre participant à la réunion d’Atlantic Council.

    Viendra ensuite l’étape de l’ouverture des candidatures. « Avec plus de 600 partis, il faudra s’attendre à environ 28 000 candidats pour la députation nationale et un peu plus pour les élections provinciales », fait savoir à Jeune Afrique le président de la Ceni. C’est pourquoi, pour ce dernier, « la machine à voter n’est pas une proposition mais une option prise » pour faire face à cette situation. Une fois les candidatures enregistrées, la Ceni procédera à la « commande des matériels sensibles », notamment des bulletins de vote.

    Je ne suis pas allé à Washington pour convaincre qui que ce soit

    Nangaa a enfin rappelé ses trois options présentées aux politiques pour la tenue des scrutins : une seule élection – la présidentielle – en décembre 2017, deux élections – présidentielle et législatives – en mai 2018 ou trois élections – présidentielle, législatives et provinciales – en novembre 2018.

    L’accord de la Saint-Sylvestre, on le sait, a choisi le troisième cas de figure, mais en ramenant l’échéance « au plus tard en décembre 2017 ». Ce qui est « techniquement impossible » jure-t-on à la Ceni qui semble s’accrocher à son schéma initial. Le Rassemblement de l’opposition a déjà indiqué que si les élections n’ont pas lieu cette année, une « transition sans Kabila » doit être mise en place.

    À Washington, Corneille Nangaa s’est également évertué à « [démentir] les allégations selon lesquelles la violence actuelle [notamment dans le Kasaï, dans le centre du pays, NDRL] serait liée au processus électoral et à l’impossibilité d’organiser les élections », rapporte un autre participant à la réunion.

    Mais, à en croire le compte rendu publié sur le site internet d’Atlantic Council, pendant les échanges, les explications de Corneille Nangaa n’ont pas convaincu la plupart des invités.

    « Difficile d’en être autrement lorsque chacun a déjà ses appréhensions », commente un proche du président de la Ceni. Et Nangaa lui-même de conclure : « Je ne suis pas allé à Washington pour convaincre qui que ce soit, mais pour présenter les faits. »

    J.A

  • Élections en 2019 : les « grandes lignes » d’un calendrier électoral (très) attendu en RDC

    Élections en 2019 : les « grandes lignes » d’un calendrier électoral (très) attendu en RDC

    -Après son passage la semaine dernière au siège d’Atlantic Council à Washington, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a regagné dimanche soir Kinshasa où il compte publier incessamment le calendrier électoral tant attendu en RDC. En voici les « grandes lignes ».

    Visiblement serein et imperturbable, Corneille Nangaa est rentré dimanche 8 octobre à Kinshasa après un échange très musclé au centre Afrique de l’Atlantic Council à Washington. Il s’agissait d’un « briefing » sur les prévisions de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en RDC, organisé le jeudi 5 octobre par ce think tank pro-républicain.

    En face du président de la Ceni congolaise, une vingtaine de personnalités triées sur le volet : responsables politiques américains, Elizabeth Jaffee du bureau Afrique du département d’État américain et Gregory Simpkings, directeur du sous-comité de la chambre des représentants sur l’Afrique, la santé globale et les droits de l’Homme, entres autres, mais aussi des personnalités de la société civile américaine (surtout) et congolaise.

    Tripartite d’abord, calendrier électoral ensuite

    Lors des discussions modérées par Bronwyn Bruton, directeur des programmes et études au centre Afrique d’Atlantic Council, Corneille Nangaa, accompagné de François Balumuene, ambassadeur congolais aux États-Unis, est revenu sur les enjeux du processus électoral en cours en RDC et les contraintes techniques, logistiques et financières – 528 millions de dollars pour les scrutins présidentiel, législatif et provincial – auxquelles la Ceni est confrontée. Mais « il n’a jamais indiqué que le calendrier électoral sera publié cette semaine », comme on a pu le lire sur le site d’Atlantic Council, souligne-t-on dans l’entourage du président de la Ceni.

    D’après nos informations, le calendrier électoral ne pourra être rendu public avant la deuxième réunion d’évaluation du processus électoral. Celle-ci est programmée ce jeudi 12 octobre entre la Ceni, le gouvernement et le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA).

    L’accord dont la mise en oeuvre en cours est dénoncée par le Rassemblement de l’opposition et les évêques catholiques, médiateurs des pourparlers, avait prévu cette tripartite pour « unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement [des] élections ».

    De janvier à novembre 2018 ?

    En attendant, quelques « grandes lignes » de ce calendrier tant attendu en RDC ont été révélées à la réunion d’Atlantic Council. Après recoupement avec des sources au sein de la Ceni, il en ressort que l’enrôlement des électeurs sera « clôturé en janvier [2018] au Kasaï ». Mais, « entre-temps, la consolidation des données du fichier électoral est déjà enclenchée », rassure-t-on du côté de la Ceni. Mais cette vérification pourrait s’étendre jusqu’au mois de février.

    Ce n’est qu’après que pourraient intervenir les « activités critiques du processus », celles qui nécessitent la fin de l’une pour déclencher le début de l’autre. À commencer par l’examen et l’adoption de la proposition ou du projet de loi sur la répartition des sièges.

    À ce stade, le président de la Ceni souhaite que tous les acteurs politiques, parlementaires compris, s’impliquent réellement pour l’aboutissement du processus. « Corneille Nangaa a effet expliqué qu’en réalité la plupart de ceux qui, à Kinshasa, exigent des élections n’en veulent pas », rapporte un autre participant à la réunion d’Atlantic Council.

    Viendra ensuite l’étape de l’ouverture des candidatures. « Avec plus de 600 partis, il faudra s’attendre à environ 28 000 candidats pour la députation nationale et un peu plus pour les élections provinciales », fait savoir à Jeune Afrique le président de la Ceni. C’est pourquoi, pour ce dernier, « la machine à voter n’est pas une proposition mais une option prise » pour faire face à cette situation. Une fois les candidatures enregistrées, la Ceni procédera à la « commande des matériels sensibles », notamment des bulletins de vote.

    Je ne suis pas allé à Washington pour convaincre qui que ce soit

    Nangaa a enfin rappelé ses trois options présentées aux politiques pour la tenue des scrutins : une seule élection – la présidentielle – en décembre 2017, deux élections – présidentielle et législatives – en mai 2018 ou trois élections – présidentielle, législatives et provinciales – en novembre 2018.

    L’accord de la Saint-Sylvestre, on le sait, a choisi le troisième cas de figure, mais en ramenant l’échéance « au plus tard en décembre 2017 ». Ce qui est « techniquement impossible » jure-t-on à la Ceni qui semble s’accrocher à son schéma initial. Le Rassemblement de l’opposition a déjà indiqué que si les élections n’ont pas lieu cette année, une « transition sans Kabila » doit être mise en place.

    À Washington, Corneille Nangaa s’est également évertué à « [démentir] les allégations selon lesquelles la violence actuelle [notamment dans le Kasaï, dans le centre du pays, NDRL] serait liée au processus électoral et à l’impossibilité d’organiser les élections », rapporte un autre participant à la réunion.

    Mais, à en croire le compte rendu publié sur le site internet d’Atlantic Council, pendant les échanges, les explications de Corneille Nangaa n’ont pas convaincu la plupart des invités.

    « Difficile d’en être autrement lorsque chacun a déjà ses appréhensions », commente un proche du président de la Ceni. Et Nangaa lui-même de conclure : « Je ne suis pas allé à Washington pour convaincre qui que ce soit, mais pour présenter les faits. »

    J.A

  • Passeportgate en RDC : She Okitundu doit s’expliquer à l’Assemblée nationale

    Passeportgate en RDC : She Okitundu doit s’expliquer à l’Assemblée nationale

    -Léonard She Okitundu, vice-Premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères, est attendu ce lundi à l’Assemblée nationale pour expliquer la motivation de la décision de son gouvernement d’invalider les passeports semi-biométriques en RD Congo. Une mesure qui a déjà contraint l’Union européenne à réagir.

    C’est en son nom que le communiqué officiel controversé avait été signé. Deux semaines après la publication de cette mesure décriée qui invalide les passeports semi-biométriques en RD Congo, Léonard She Okitundu, chef de la diplomatie congolaise, est appelé à répondre ce 2 octobre à la question orale avec débat introduite par le député Juvénal Munubo Mubi, cadre de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe.

    Initialement prévue le 27 septembre, cette plénière avait finalement été reportée sur demande du vice-ministre des Affaires étrangères, Agée Matembo Toto, prétextant alors l’absence à Kinshasa de Léonard She Okitundu. Ce dernier est de retour au pays.

    « Sa défense restera sur la ligne tracée par le gouvernement », lâche une source diplomatique congolaise. Vendredi en effet, son collègue José Makila, vice-Premier ministre en charge des Transports et Voies de communication « a confirmé l’exigence éditée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour tous les voyageurs de disposer obligatoirement d’un passeport biométrique », peut-on lire dans le compte-rendu du conseil des ministres, sans d’amples précisions.

    Mise au point et décision de l’UE

    Quelques jours plus tôt, dans une autre « mise au point », le gouvernement a soutenu que « certaines puissances étrangères ont déjà annoncé qu’au mois de novembre 2017, les détenteurs des passeports semi-biométriques ne pourront plus accéder sur leurs territoires ». Là encore, sans citer un seul pays qui aurait pris cette décision. C’est d’ailleurs « suite à des insinuations infondées » et pour lever tout équivoque que la délégation de l’Union européenne à Kinshasa a publié vendredi une déclaration « en accord avec les chefs de mission des pays membres de l’UE en RDC ».

    Il n’y a jamais eu de remise en cause de la validité d’un passeport congolais

    « Les passeports semi-biométriques congolais ont toujours été acceptés en espace Schengen, tout comme les passeports biométriques depuis la fin 2015, rappelle le communiqué de l’UE. Il n’y a jamais eu de remise en cause, pour quelques raison que ce soit, de la validité d’un passeport congolais, sauf naturellement, quand il était établi qu’il était frauduleux ou contrefait. »

    « Dans l’espace Schengen même circulent légalement des passeports électroniques (appelés semi-biométriques en RDC) et biométriques », poursuit le texte. Traduction : « Pour nous, les véritables raisons de la décision du gouvernement congolais sont à chercher ailleurs », commente un diplomate occidental basé à Kinshasa.

    Mais en attendant, cette mesure, bien que controversée, « conduit à suspendre, jusqu’à nouvel ordre, l’émission des vignettes visa sur les passeports semi-biométriques congolais », annonce l’UE qui justifie sa sentence par la « durée de validité du passeport : un visa ne peut être que émis sur un passeport disposant au moins de trois mois de validité ». D’autant que les passeports semi-biométriques congolais n’auront plus cours légal en RD Congo dès le 16 octobre, comme l’a décidé Kinshasa.

    Vers un retrait de la décision de Kinshasa ?

    Pour Juvénal Munubo, auteur de la question orale, la bataille n’est pourtant pas perdue. Loin de là. « La décision de l’UE est liée à celle du gouvernement congolais. Il suffit d’obtenir le retrait de la mesure invalidant les passeports semi-biométriques et les choses rentreront à la normale », estime le député, « bien déterminé » à « aller jusqu’au bout de [sa] démarche ».

    « Comme l’UE l’a démontré, les raisons avancées par le gouvernement ne tiennent pas debout. Même au niveau de l’OACI, nous n’avons pas relevé aucune interdiction formelle, encore moins de prohibition récente, qui frapperaient les passeports semi-biométrique », explique l’élu de Walikale, dans le Nord-Kivu.

    Dans l’entourage de She Okitundu, « on réfléchit » encore sur la ligne de défense. Surtout sur des « options » à lever lors du débat à l’Assemblée nationale. D’après nos informations, le vice-Premier ministre ne serait pas opposé à l’idée d’apporter quelques « aménagements » à la mesure. Pas sûr que cela suffise à calmer les esprits.

    J.A

  • Tshisekedi et Katumbi demandent « une transition sans Kabila »

    Tshisekedi et Katumbi demandent « une transition sans Kabila »

    -Les deux figures de l’opposition congolaise, Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, ont demandé « une transition » sans le président Joseph Kabila pour préparer des élections en République démocratique du Congo.

    Les deux opposants ont co-signé lundi un communiqué daté de New York où les Nations unies tiennent mardi une réunion sur la crise en RDC liée au maintien au pouvoir du président Kabila dont le second mandat a pris fin le 20 décembre 2016. La Constitution ne lui permet pas de briguer un nouveau mandat.

    Dans leur communiqué, MM. Tshisekedi et Katumbi pointent la responsabilité de M. Kabila « dans le non-respect de la Constitution et de l’accord du 31 décembre 2016 » qui prévoyait des élections d’ici décembre 2017.

    « Pour prévenir le vide juridique et le chaos dans la perspective de la non-tenue des élections le 31 décembre 2017 au plus tard, (nous) exigeons une transition sans M. Kabila, devenu illégal et illégitime », écrivent les deux leaders du Rassemblement de l’opposition.

    Cette transition sera « conduite par des personnalités éminentes consensuelles chargées de préparer les élections démocratiques, libres, transparentes et paisibles qui ne sont pas possibles, ni avec M. Kabila ni avec la commission électorale (Céni) dans sa configuration actuelle », ajoutent-t-ils.

    Les deux signataires rejettent d’avance « tout projet de référendum constitutionnel » qui modifierait la Constitution sur la question du nombre et de la durée du mandat du président de la République. Le communiqué a été signé aussi par des animateurs de la société civile et de mouvements citoyens.

    La libre

  • L’enrôlement d’electeurs n’a pas commencé ce lundi au Kasai comme annoncé

    L’enrôlement d’electeurs n’a pas commencé ce lundi au Kasai comme annoncé

    -Le recensement des électeurs dans les deux provinces troublées du Kasaï, dernière étape avant la publication d’un calendrier électoral en République démocratique du Congo, n’a pas commencé ce lundi comme l’avaient annoncé les autorités.

    Aucun bureau d’enregistrement d’électeurs n’était ouvert lundi à Kananga, plus grande ville du Kasaï, région endeuillée par des violences depuis une année, selon plusieurs témoins interrogés par un correspondant de l’AFP.

    Dans un communiqué, la commission électorale (Céni) a indiqué qu’elle procédait “au recrutement additionnel” d’agents dans le cadre de ce recensement. Le processus de recrutement s’étend du 4 au 9 septembre, selon ce communiqué.

     “Aujourd’hui, on a lancé une formation de mise à niveau des formateurs nationaux et provinciaux qui se déroulera pendant quatre jours”, a indiqué à l’AFP Honoré Kanumbedi, un responsable de la Commission électorale au Kasaï.

    “La première carte d’électeur sera éventuellement délivré le 19 septembre”, a-t-il ajouté.

    “Nous ne comprenons rien, on avait annoncé le début de l’enrôlement pour ce lundi, mais là, on ne voit rien”, a regretté auprès de l’AFP un responsable religieux sous couvert d’anonymat.

    Mercredi, le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, avait assuré que le recensement des électeurs dans les deux provinces du Kasaï commencerait ce lundi 4 septembre, pour parachever celui en cours ou terminé dans les 24 autres provinces.

    Le recensement a été retardé au Kasaï en raison des violences dans cette région depuis la mort d’un chef coutumier en août 2016.

    Les autorités congolaises ont en outre promis de publier “incessamment” un calendrier électoral “réaliste” après avoir recensé plus de 40 millions d’électeurs soit 98,9% du corps électoral selon des chiffres officiels.

    La RDC traverse une crise politique aggravée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le deuxième mandat a pris fin le 20 décembre 2016 et à qui la Constitution interdit de se représenter.

    L’opposition réclame le départ de M. Kabila du pouvoir d’ici la fin de cette année et l’organisation d’une élection présidentielle.

    Avec AFP

  • Nouveau report de la présidentielle en RDC : l’UA est OK, le Rassemblement pas KO

    Nouveau report de la présidentielle en RDC : l’UA est OK, le Rassemblement pas KO

    -Le Rassemblement de l’opposition s’est dit vendredi “offusqué” par la position de l’Union africaine qui a pris acte, la veille, de l’impossibilité d’organiser les élections cette année en RDC. Une “avancée” note-t-on du côté du camp du président Joseph Kabila.

    « C’est la victoire de la vérité sur les manipulations orchestrées par des officines de l’opposition et de certains médias à l’étranger. » Au bout du fil, Michael Sakombi, conseiller diplomatique et politique du chef de la diplomatie congolaise, ne cache pas sa satisfaction. Le fruit, selon lui, des tournées entamées par Léonard She Okitundu dès sa nomination. « Il s’est rendu dans la moitié des pays du continent au moins, pour expliquer la situation politique réelle en RDC et transmettre aux chefs d’État africains des messages de la part leur homologue congolais Joseph Kabila », poursuit ce proche collaborateur du vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères.

    Élections impossibles en 2017, selon l’UA

    La stratégie semble avoir payé. Réuni à Addis-Abeba le 23 août pour examiner la situation en RDC, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a rendu publiques le 31 août les conclusions de sa 712è réunion. Des prises de position qui soutiennent la démarche du régime de Joseph Kabila dont le second mandat constitutionnel a pris fin théoriquement en décembre 2016.

    La publication du calendrier électoral n’est désormais que question de jours. »

    L’accord de la Saint-Sylvestre avait accordé un sursis d’une année au chef de l’État, le temps d’organiser l’élection de son successeur. Mais cette échéance de décembre 2017 paraît désormais hypothétique. L’UA dit apporter son soutien à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui a déjà enrôlé « près de 98 % d’électeurs éligibles ». Et l’exhorte, « en concertation avec le CNSA et le gouvernement, à évaluer objectivement l’ensemble du processus électoral afin de procéder à la publication, dans les meilleurs délais, du calendrier électoral. » « Cette publication n’est désormais que question de jours », a soufflé à Jeune Afrique une source proche de la Ceni.

    Quant aux délais à tenir pour ces élections à venir, l’UA s’aligne derrière les décisions prises le 20 août par les dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), lesquelles avaient « relevé un certain nombre de défis qui ont rendu irréaliste » la tenue des scrutins en décembre 2017. « Il s’agit à la fois des contraintes sécuritaires – cas du Kasaï entre autres – et législatives : la loi sur la CNSA mais surtout celle relative à la répartition des sièges qui ne pourra être votée qu’après la consolidation du fichier électoral », argumente Michael Sakombi. « C’est une avancée dans la compréhension par l’UA de la situation réelle en RDC », se réjouit-il.

    L’UA aux côtés de Joseph Kabila

    Le Conseil de l’UA ne s’arrête pas là. Il dénonce aussi les sanctions prises par l’Union européenne et les États-Unis contre les proches de Joseph Kabila.

    Tout en réaffirmant « son attachement à la mise en oeuvre intégrale  de l’accord politique du 31 décembre 2006 », l’organisation continentale a également « [pris] note de la nomination » de Bruno Tshibala et de Joseph Olenghankoy, respectivement aux postes de Premier ministre et du président du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA).

    Pour l’UA, ces nominations « parachèvent la mise en place du cadre institutionnel de la transition politique. » Alors que les évêques catholiques, médiateurs de ces pourparlers, estimaient quelques mois plus tôt que ces désignations violaient l’esprit du compromis politique trouvé.

    Une « honte pour l’Afrique »

    Camouflet pour le Rassemblement ? Off the record, certains cadres de cette principale plateforme de l’opposition congolaise l’admettent et soulignent leur « incompréhension » face à ces prises de position de l’UA qui vont « à l’encontre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ».

    Mais « cela ne change rien dans notre lutte, nous allons continuer le combat avec le peuple », explique pour sa part Christophe Lutundula, membre du G7, regroupement politique qui soutient la candidature de l’opposant Moïse Katumbi à la présidentielle. Ce haut-responsable du Rassemblement se dit « pas surpris » par les annonces de l’UA. « Cela fait partie de la stratégie bien connue de Kabila. Chaque fois que le ton monte au Conseil de sécurité contre son pouvoir, il se tourne vers ses pairs du continent », décrypte le député.

    « Ces décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, c’est une honte pour l’Afrique. C’est ce qui nous offusque au sein du Rassemblement », conclut Christophe Lutundula, promettant une déclaration de la plateforme dans les prochaines heures.

    Avec J.A

  • Bientôt un calendrier électoral “réaliste” en RDC promettent les autorités

    Bientôt un calendrier électoral “réaliste” en RDC promettent les autorités

    -La Commission électorale nationale indépendante (Céni) dispose des éléments susceptibles de lui permettre de procéder à l’élaboration d’un calendrier électoral, indique un communiqué publié à l’issue des travaux d’évaluation de la transition par le gouvernement, le centre électorale et le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA).

    Les autorités de la République démocratique du Congo ont promis jeudi de publier “incessamment” un calendrier électoral “réaliste” après avoir recensé plus de 40 millions d’électeurs soit 98,9% du corps électoral.

    “La Céni (Commission électorale nationale indépendante) dispose des éléments susceptibles de lui permettre de procéder à l’élaboration d’un calendrier électoral. Sur cette base, elle s’engage à publier incessamment un calendrier réaliste”, indiquent les trois autorités signataires d’un communiqué.

    Il s’agit de la Céni, du vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary et du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA).

    L’accord pouvoir/opposition du 31 décembre 2016 prévoit des élections avant fin 2017 pour le départ et la succession du président Joseph Kabila, qui ne peut plus se représenter depuis la fin de son deuxième mandat le 19 décembre.

    “La Céni a enrôlé à ce jour 40.692.273 électeurs soit 98,9%” du corps électoral, ajoute le communiqué des trois autorités signataires qui ont évalué le processus électoral pendant une réunion de quatre jours à Kananga (Kasaï) dans le centre du pays.

    L’enregistrement-des électeurs a déjà eu lieu dans 24 des 26 provinces de la RDC.

    Le communiqué confirme que l’”enrôlement” dans les deux dernières provinces du Kasaï commencera le lundi 4 septembre. Ces deux provinces sont le théâtre de violences depuis un an.

    “La communauté internationale quant à elle est encouragée à soutenir financièrement le processus électoral congolais”, conclut le communiqué, qui demande également l’assistance de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) “particulièrement sur les volets technique, logistique et sécuritaire”.

    Avec AFP

  • Cinq provinces élisent leur nouveau gouverneur dès le premier tour

    Cinq provinces élisent leur nouveau gouverneur dès le premier tour

    Urnes de la CENI

    -En RDC, 8 des 26 provinces du pays devaient élire un nouveau gouverneur et vice-gouverneur ce samedi 26 août après des problèmes de vacances de pouvoir. Dans 5 provinces, le nouveau gouverneur a été désigné dès le premier tour, dans trois autres un second tour aura lieu pour départager les candidats.

    Parmi les provinces suivies de près par les Congolais, celles du Haut-Katanga et du Haut-Lomami, nées de la séparation du Katanga en 3 provinces. Le Haut-Katanga est le fief de l’opposant numéro 1 du pays Moïse Katumbi. Le Haut-Lomami, celui du président Joseph Kabila, originaire de là-bas.

    Pour la majorité présidentielle il était donc crucial d’obtenir un vote clair en faveur de leur candidat. Pari gagné dans ces deux provinces, où les candidats du pouvoir ont remporté une majorité absolue : l’ex-ministre provincial Pande Kapopo, à Lubumbashi et le professeur d’université Jackson Kalenge Mwezeni à Kamina.

    Mais preuve des tensions politiques qui règnent autour de ces postes très lucratifs, dans la capitale du Haut-Lomami, les partisans de l’un des candidats malheureux ont jeté des pierres contre le siège de l’Assemblée provinciale, avant que la police n’intervienne.

    Autres provinces importantes : celle du Tshopo qui abrite Kisangani, la 3e ville du pays et le Sud-Kivu, territoire minier réputé proche de l’opposition. Pas de majorité absolue là-bas. Il faudra attendre un second tour pour départager les candidats.

    A Gemena, dans la province du Sud-Ubangui, l’indépendant Taile Nage Joachim l’a emporté largement devant un candidat de la majorité présidentielle. Un autre indépendant, Michel Balabala, a été élu à la tête de la province du Kwilu.

    Enfin à noter que les nouveaux gouverneurs de ces 8 provinces viennent de régler des problèmes de vacances de pouvoir. Les autorités – si elles respectent les engagements pris avec l’opposition en décembre dernier– sont tenues d’organiser de nouvelles élections dans l’ensemble des 26 provinces du pays d’ici la fin de l’année.

    Avec RFI

  • Une « transition citoyenne » sans Kabila ?

    Une « transition citoyenne » sans Kabila ?

    -Un “manifeste du citoyen congolais” a été présenté à Paris par une dizaine d’organisations de la société civile. Le texte demande le départ du président Kabila et la mise en place d’une nouvelle transition issue de concertations nationales.

    L’appel a été lancé depuis Paris ce vendredi. Autour de la table, plusieurs organisations de la société civile et des plateformes citoyennes comme la Lucha, Filimbi ou le tout nouveau mouvement du riche homme d’affaires Sindika Dokolo, Congolais debout. Pendant 3 jours, ces opposants accusent  le président Kabila de vouloir s’accrocher indéfiniment au pouvoir et d’être le principal responsable de la crise politique en République démocratique du Congo (RDC). Depuis la fin de son dernier mandat, fin 2016, et le report de l’élection présidentielle, Joseph Kabila avait réussi à négocier in-extremis une « rallonge » d’une année à la tête du pays à condition d’organiser le scrutin avant le mois de décembre 2017. Seulement voilà, les élections paraissent une nouvelle fois compromises et le pays s’enfonce dans une crise politique et sécuritaire des plus dangereuses.

    Dans le manifeste du citoyen congolais publié à Paris vendredi, les signataires accusent le chef de l’Etat d’organiser volontairement le blocage du calendrier électoral afin de se maintenir au pouvoir. En cause : une Commission électorale (CENI) « instrumentalisée » et la mise en place de la « terreur, devenue un mode de gouvernance qui empêche le peuple congolais de revendiquer ses droits ». Selon ces mouvements citoyens, « les exécutions extra-judiciaires se multiplient, les fosses communes se remplissent et l’accès aux médias et aux réseaux sociaux est restreint ». Pire, le président congolais est également accusé « de créer des zones d’insécurité »  et « de susciter des tragédies meurtrières à travers le pays (…) dans le but de décréter indûment l’Etat d’urgence et retarder l’organisation des élections ». Les dernières violences dans les Kasaï auraient déjà fait plus de 3.000 morts selon l’Eglise catholique.

     Vers une  nouvelle concertation nationale?

    Face à la crise politique qui perdure et au risque de chaos qui menace, le manifeste exige le départ du président congolais et propose l’instauration « d’une transition citoyenne dont les animateurs seront désignés à la suite d’une concertation nationale ayant pour mission d’organiser des élections crédibles, transparentes, ouvertes et libres ». Le procédé n’est pas nouveau puisque des concertations nationales se sont déjà tenues en 2013 après la réélection contestée de Joseph Kabila, et deux « dialogues » se sont tenus avant la fin du mandat de l’actuel président congolais… sans résultat. Mais cette fois, le manifeste affirme « ne pas rouler » pour un parti politique mais pour les citoyens congolais. D’ailleurs, les représentants désignés pour piloter la transition ne seront pas autorisés à se présenter à la présidentielle. Reste à savoir quelle personnalité pourrait avoir assez de poids politique et morale pour assurer cette délicate transition ? Sur le sujet, c’est plutôt silence radio, mais on pense bien sûr au célèbre médecin Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes » ou au cardinal Laurent Monsengwo.

    Concernant le départ de Joseph Kabila, qui n’a visiblement pas l’air de vouloir céder son fauteuil, le texte ne dévoile pas non plus la stratégie qu’elle souhaite mettre en place pour faire partir l’homme fort de Kinshasa. Le manifeste appelle les Congolais à mettre en application l’article 64 de la Constitution qui permet « au peuple d’user de son devoir sacré de faire échec avec des moyens pacifiques à la tentative du président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du 31 décembre 2017 ». Mais la répression est féroce à chaque mobilisation populaire et les Congolais semblent se lasser des opérations villes mortes alors que le pays traverse également une grave crise économique qui précarise un peu plus des Congolais qui vivent pour la grande majorité en dessous du seuil de pauvreté. Cette initiative lancée en dehors des cercles politiques congolais aura-t-elle plus de chance que le Rassemblement de l’opposition lancé en grande pompe l’été dernier, qui apparaît aujourd’hui bien affaibli ? C’est le principal défi de ce manifeste : faire adhérer massivement les Congolais afin « de mener le pays au retour de l’ordre démocratique »… un vaste programme.

    Avec Christophe RIGAUD – Afrikarabia