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  • Les victimes de l’ancien chef de l’ANR Kalev Mutondo passent à l’offensive judiciaire

    Les victimes de l’ancien chef de l’ANR Kalev Mutondo passent à l’offensive judiciaire

    -Plus d’une trentaine d’anciens opposants et activistes des droits de l’homme, constitués en comités, ont saisi l’Acaj (Association congolaise pour l’accès à la justice). Jean-Claude Muyambo, Jean-Bertrand Ewanga, Gecoco Mulumba et les autres estiment que leurs droits ont été violés par l’ANR du temps de Kalev Mutondo.

    « Arrestations, détentions arbitraires, traitements inhumains et dégradants ». Par ces mots, Jean-Claude Muyambo a, d’entrée de jeu, défini les raisons de la démarche du collectif.
    La plainte s’ajoutera à celle introduite en 2016 contre Kalev Mutondo. Les deux groupes se rejoignent sur les mêmes motifs, a déclaré le président du parti SCODE. Et le bâtonnier Muyambo de rappeler à l’intention du public : « Vous avez vu comment on a déshabillé Ewanga en public ? comment Gecoco pissait même le sang ? Vous avez vu comment on a écrasé mon pied ? » Le collectif insiste sur les tortures dont ils affirment avoir été l’objet dans les cachots des services de renseignements.

    Selon Me David Tshimanga, avocat de Gecoco Mulumba, Kalev Mutondo a une responsabilité pénale et civile. « M. Kalev est un préposé de l’État congolais qui sera tenu pénalement responsable des faits infractionnels. »
    Ils affirment avoir des preuves et ne pas avoir de haine. L’objectif de la démarche est d’en finir avec ce genre d’actes.

    Avec RFI

  • comment le TP Mazembe est devenu un géant du football en Afrique

    comment le TP Mazembe est devenu un géant du football en Afrique

    charles-musonda-nomme-selectionneur-adjoint-du-tp-mazembe-Le TP Mazembe affrontera ce samedi, à Lubumbashi, un autre mastodonte du football, le Zamalek SC (Égypte). Retour sur la trajectoire le club congolais qui s’est hissé, au cours de ses 80 années d’existence, parmi les meilleurs d’Afrique.

    Les supporters des Corbeaux s’en donneront à coeur joie. L’occasion ? Un match de Ligue des Champions à… Lubumbashi samedi 30 novembre. Le TP Mazembe affrontera ce jour-là un autre grand d’Afrique, le Zamalek SC (Égypte), qui détient lui aussi cinq titres remportés dans cette compétition.

    Alors que le TP Mazembe fête son 80e anniversaire, l’affiche entre les deux mastodontes est la meilleure des publicités. Moïse Katumbi, s’il ne boude pas son plaisir lorsque son club remporte le championnat de la République démocratique du Congo (RDC) aux dépens de l’AS Vita Club et du DC Motema Pembe, le chairman vibre surtout pour la Ligue des Champions.

    Cinq Ligues des Champions

    Quand Moïse Katumbi est né, en 1964, la Ligue des Champions était alors appelée Coupe des clubs champions. En 1967, le TP Mazembe éjecte de la plus haute marche du podium les Ghanéens de l’Asante Kotoko (1-1, 2-2) et en 1968, il ravit la victoire aux Togolais de l’Etoile Filante de Lomé (5-0, 1-4).

    Ensuite, pendant plus de trente ans, le club se contentera de quelques « sucreries ». plusieurs titres nationaux (sept championnats, trois coupes), et une victoire en Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe en 1980, une compétition aujourd’hui défunte, viendront rassasier les fans des Corbeaux.

    Quand le Français Diego Garzitto accepte de s’engager avec Mazembe en 2003, le club vivote. « J’avais rencontré Katumbi , qui avait repris le club en 1997, à Bruxelles, où il était déjà en exil. On sentait qu’il avait de l’ambition, mais pas beaucoup de moyens. Cependant, il voyait à long terme, il savait qu’il lui faudrait du temps ».

    À Lubumbashi, Garzitto gagne alors 4 000 euros, et les joueurs rarement plus de 400 ou 500 euros. Les structures d’entraînement sont quasi inexistantes, les équipements pour les joueurs rares et précieux. « Je suis resté un an. Quand Katumbi m’a demandé de revenir, en 2008, les choses avaient changé », poursuit-il.

    Évolution

    Le Boss est sur place, et les moyens augmentent. Garzitto empoche « trois ou quatre fois plus qu’en 2003 », les joueurs touchent des salaires très confortables. « Ce n’était pas encore l’opulence, mais ce n’était plus comparable. On voyait qu’il y avait eu du travail, que le président mettait de l’argent dans le club. Lors de mon premier passage, on avait recruté certains jeunes joueurs. Cinq ans plus tard, la plupart était toujours là, avec de l’expérience en plus ».

    Et 31 ans après la conquête de la dernière Ligue des Champions, le TP Mazembe se réinstalle sur le toit de l’Afrique, face aux Nigérians de Heartland FC (1-2, 1-0).

    Kidiaba, Mputu, Mihayo (l’actuel entraîneur) ou Kaluyituka rejoignent leurs aînés Kalala, Tshinabu, Nyembo ou Saidi, au rang des héros locaux.

    La nouvelle histoire des Corbeaux est en marche, et Katumbi poursuit son entreprise de consolidation d’un édifice adulé, détesté ou envié.

    En 2010, les Congolais conservent leur titre contre l’Espérance Tunis (5-0, 1-1) et atteignent quelques semaines plus tard la finale de la Coupe du Monde des clubs à Abu Dhabi, où l’Inter Milan d’un certain Samuel Eto’o, buteur ce jour-là, fracasse les rêves des Africains (3-0).

    Culture du succès

    La décennie qui s’ouvre consacre le TP Mazembe au niveau continental. Arrivé en 2013, Patrice Carteron, qui restera à Lubumbashi jusqu’en décembre 2015, a été à la fois un acteur actif et un observateur attentif de l’évolution du club subsaharien le plus titré sur la scène africaine.

    « Il y a une culture du succès. Pour beaucoup de Congolais, Katumbi est un exemple de réussite, dans un pays immense, où il y a à la fois d’énormes richesses et une grande pauvreté. Faire du TP Mazembe une formation capable de rivaliser avec les équipes d’Afrique du Nord, ce n’était pas gagné. On sent que c’est un club respecté. Le fait d’arriver dans un avion privé, aux couleurs du club, ça en impose. Quand on voyageait en RDC, moi qui n’ai jamais voulu me mêler de politique interne, j’ai quand même compris que le TP Mazembe, au moins à l’époque de Joseph Kabila, était perçu comme le club de l’opposition, en raison de la personnalité de son président, et qu’on lui mettait parfois des bâtons dans les roues, car ses victoires gênaient », explique le Français, qui a remporté la dernière Ligue des Champions des Corbeaux en 2015 (2-1, 2-0 face à l’USM Alger).

    « Il a construit un stade de 20 000 places, et a annoncé qu’il allait en faire un nouveau de 50 000. L’effectif dispose d’un centre d’entraînement moderne, il y a une académie qui fonctionne bien. Ce qu’il a réussi à faire en si peu de temps, doter le TPM de structures comparables à celles d’un bon club européen, nouer des partenariats avec Anderlecht ou Clermont Foot, cela prouve qu’il y a une vision.»

    « Le TP Mazembe doit être un exemple »

    Pendant l’exil européen de Moïse Katumbi, les Corbeaux ont tout de même gagné deux fois la Coupe de la CAF (2016, 2017) et le championnat national à trois reprises (2016, 2017, 2019).

    Le budget (entre 7 et 8 M€ selon certaines sources) n’est plus aussi élevé qu’avant son départ forcé, mais le train de vie du club est assuré. Les joueurs perçoivent des salaires très confortables, pouvant grimper jusqu’à 15 000 ou 20 000 euros, et les primes sont parfois généreuses.

    « Katumbi est un président très présent, mais qui, contrairement à d’autres, connaît bien le football. On pouvait ne pas être d’accord, mais il n’a jamais cherché à m’imposer des joueurs », ajoute Carteron.

    Aujourd’hui, le TP Mazembe « devrait être pris comme exemple par d’autres clubs subsahariens, ce qui favoriserait le développement du football en Afrique. C’est une fierté pour les Congolais qu’il soit au niveau où il est et qu’il soit devenu un fleuron sur le continent », conclut Constant Omari, le président de la fédération Congolaise de Football (FECOFA).

    Avec JA

  • Le Gouvernement réduit son budget de moitié

    Le Gouvernement réduit son budget de moitié

    -La République démocratique du Congo (RDC) doit revoir son budget 2020 à la baisse de près de moitié, a annoncé lundi le ministère des Finances. Un coup dur pour les grands projets anti-pauvreté du président Félix Tshisekedi.

    « La loi de finances 2020 » prévoyait un budget de 10,59 milliards de dollars (au taux actuel du franc congolais) pour quelque 80 millions d’habitants, dont les 2/3 vivent avec moins de deux dollars par jour, sans la moindre protection sociale.

    Cependant, le « plan de trésorerie », qui tient compte de l’exécution du budget, ne prévoit plus que 5,45 milliards de dollars de dépenses, selon un communiqué du ministère des Finances, et des recettes un peu moindres. Ce « plan de trésorerie » prend en compte « des tendances défavorables de la conjoncture actuelle », note le ministère. Et notamment « les effets décalés résultant de l’effondrement au dernier trimestre 2018 du cours du cobalt », un minerai dont la RDC est le premier producteur mondial.

    Le budget initial de 11 milliards manquait de « réalisme », avait prévenu le Fonds monétaire international (FMI), qui a accordé en décembre à la RDC une ligne de crédit d’urgence de 368,4 millions de dollars pour « ses besoins urgents en matière de balance des paiements ».

    Ce budget devait financer le chantier titanesque de la gratuité de l’enseignement primaire dans les écoles publiques lancé en septembre 2019. Son coût a été estimé à 2,6 milliards de dollars. Vendredi, le président Tshisekedi a aussi lancé un « plan national stratégique » pour « la couverture santé universelle », en présence du patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

    « Les citoyens de la RDC sont confrontés à de nombreux problèmes sanitaires: paludisme, rougeole – avec l’un des plus terribles épisodes depuis 50 ans -, malnutrition et maladie à virus Ebola », a rappelé le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Nous sommes en train de chercher les financements », a assuré le ministre de la Santé Eteni Longondo, envisageant une couverture totale « peut-être après cinq, dix, quinze ans ».

    La RDC est producteur de métaux très convoités (cobalt, cuivre, or, coltan). Sa population est pourtant l’une des plus pauvres du monde, dans ce pays où le président a fait de la lutte contre la corruption un de ses objectifs.

    Avec Libre Afrique

  • Menace de boycottage de la radio BBC après la révocation d’un journaliste congolais

    Menace de boycottage de la radio BBC après la révocation d’un journaliste congolais

    -La corporation des journalistes congolais a menacé lundi d’appeler au boycottage de la radio britannique BBC en République démocratique du Congo (RDC), après le licenciement d’un journaliste congolais, auquel on reproche d’avoir réalisé une interview controversé d’un écrivain franco-camerounais critique envers Kigali. « Nous invitons la radio BBC à revenir sur sa décision injuste de révocation de notre confrère Jacques Matand. A défaut, nous allons inviter tous les Congolais à ne plus suivre cette radio et aux médias qui prennent le relais de ne plus le faire », a déclaré le président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Boucard Kasonga Tshilunde, à l’AFP.

    « La BBC a agi sur injonction du gouvernement britannique qui a subi des pressions des autorités de Kigali pour qui les écrits de Charles Onana font obstacles à leur visée hégémonique », a-t-il dit.

    Grand nom de la presse congolaise, Jacques Matand Diyambi a travaillé pendant plusieurs années à la radio onusienne Okapi avant de rejoindre la rédaction de BBC Afrique à Dakar (Sénégal).

    En novembre, il a réalisé une interview avec l’intellectuel franco-camerounais Charles Onana, sur son livre intitulé « Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise », diffusée par la BBC les 20 novembre et le week-end des 23 et 24 novembre 2019.

    A la suite de cette interview, « le gouvernement rwandais a accusé la BBC d’avoir été injuste, biaisée et inexacte, et a indiqué qu’il se réservait le droit de prendre des sanctions à l’encontre de la BBC », peut-on lire dans la lettre de notification de licenciement de M. Matand, consultée par l’AFP. « Ladite plainte a soulevé des manquements potentiels de votre part, à savoir le non-respect des lignes directives de la politique éditoriale globale de la BBC ».

    Plusieurs médias et organisations des journalistes (au Sénégal et en RDC) sont vent débout contre la radio BBC depuis l’annonce de cette sanction. Sur les réseaux sociaux, une pétition invitant la BBC à lever cette mesure circule.

    Les relations entre la RDC et le Rwanda sont en dent de scie. Plusieurs organisations congolaises accusent le Rwanda d’avoir soutenu des groupes armés qui ont déstabilisé l’est de la RDC pendant plus de deux décennies.

    Depuis l’avènement du président Félix Tshisekedi, les relations entre les deux pays se sont sensiblement améliorées au niveau officiel.

    Avec BBC

  • L’ex-chef de l’agence de renseignement brièvement interpellé à Kinshasa

    L’ex-chef de l’agence de renseignement brièvement interpellé à Kinshasa

    -L’ex-chef de la redoutable Agence nationale de renseignements (ANR) en République démocratique du Congo (RDC), Kalev Mutond, été brièvement interpellé mercredi à l’aéroport international de Kinshasa-N’Djili, avant d’être relâché, ont rapporté des médias locaux. Selon le site d’information Actualité.cd, cette interpellation par la Direction générale de Migration (DGM) a eu lieu vers 13h00 locales alors que M. Mutond revenait d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne, à bord d’un vol régulier de la compagnie Ethiopian Airlines.

    Il a été emmené pour interrogatoire au quartier général de l’ANR avant d’être relâché en milieu d’après-midi.

    Selon une source proche de l’ancien patron de l’ANR citée par le média en ligne 7sur7.cd, c’est une question de passeport diplomatique qui est à la base de cette interpellation.

    Le secrétaire général du parti du président Félix Antoine Tshisekedi, l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, avait accusé le 25 janvier dernier M. Mutond d’espionner le chef de l’Etat dans tous les pays où il voyage.

    Ce que l’ex-directeur de l’ANR, sous le coup de sanctions infligées par l’Union européenne, avait réfuté, en soutenant qu’il n’a voyagé que deux fois en Afrique depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, le 24 janvier 2019, quand il avait succédé au président Joseph Kabila Kabange à l’issue de scrutins contestés.

    avec afp

  • L’UDPS de Félix Tshisekedi, un parti présidentiel en quête d’identité

    L’UDPS de Félix Tshisekedi, un parti présidentiel en quête d’identité

    Des militants de l’UDPS devant le siège de leur parti à Kinshasa, le 2/02/2017 au lendemain de l’annonce de la mort de leur leader Etienne Tshisekedi en Belgique. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

    -L’investiture de Félix Tshisekedi à la tête de l’État congolais fait-elle forcément de l’Union pour la démocratie et le progrès social le parti présidentiel en RDC ? Il est permis d’en douter, selon l’analyste politique congolais Martin Ziakwau Lembisa.
    Après près de quatre décennies de lutte pour la conquête du pouvoir, l’UDPS fait, en aucun doute, une expérience inédite. Le cinquième président de la RDC, issu de ses rangs, a opté pour une énigmatique coalition « de circonstance » avec la plateforme de Joseph Kabila, son prédécesseur et ancien adversaire politique. De la complaisance, diraient certains. De la realpolitik, rétorqueraient d’autres.
    Une année après la prestation de serment du fils du Sphinx de Limete, l’UDPS est aujourd’hui engagée dans une transition qui l’oblige à questionner sa nature profonde, ainsi que ses stratégies et son positionnement sur le très mouvant échiquier politique congolais. S’agira-t-il d’actualiser celles-ci ou de les repenser de fond en comble ?
    à lire Alliances politiques en RDC : l’exécutif de l’UDPS maintient la pression sur Félix Tshisekedi
    Considéré comme un parti de masse, l’UDPS, indépendamment du chef de l’État qui n’y a officiellement aucune charge, traverse une période de crise manifeste. La discorde est d’abord interne, sur l’organisation du parti et les attentes divergentes de certains de ses membres. Elle est alimentée par les relations tendues avec le Front commun pour le Congo (FCC, de Jospeh Kabila), son allié au pouvoir, de même qu’avec l’Union pour la nation congolaise (UNC, de Vital Kamerhe), son allié de campagne électorale. À quoi il faut encore ajouter la défiance qui s’est installée avec certains de ses associés d’antan au sein de l’opposition.
    Un parti aphone
    Prise dans ces luttes politiciennes, l’UDPS semble aphone ou, quand ce n’est pas le cas, n’affirme pas assez de cohérence. Les arguments ne manquent pourtant pas pour mobiliser ses militants et maintenir l’élan d’espoir suscité par l’alternance, d’autant plus que la population s’impatiente de voir enfin apportées des réponses concrètes aux défis de divers ordres auxquels elle est confrontée quotidiennement. Le parti peine-t-il à s’assumer pleinement et sans compromission dans ce nouveau contexte politique ?

    Quand la voix de l’UDPS réussit à porter, c’est ordinairement sur les diatribes contre ses alliés, que les cadres du parti accusent d’entraver les initiatives et de saboter les actions du chef de l’État Pour évaluer l’an un de Félix Tshisekedi au sommet de l’État, ainsi que ses relations avec le FCC et l’UNC, le parti a récemment tenu, à Kinshasa, une retraite politique. Sans surprise, étant donné le très faible nombre des députés nationaux élus sous l’étendard de l’UDPS, il n’y aura – pour l’heure – pas de rupture avec ces derniers.
    Plutôt que de naviguer à vue, l’UDPS est désormais tenue d’opérer un choix décisif
    La rencontre n’a pas non plus permis de répondre aux problèmes internes : la persistance des conflits, latents ou ouverts, qui déchirent le parti, les frustrations causées par les nominations à des postes à responsabilité et les sérieuses menaces que font peser ces problèmes sur la base militante, passablement désemparée.

    Pour prouver sa vitalité, le parti projette une grande manifestation populaire, le 15 février prochain au mythique stade des Martyrs de la Pentecôte, à Kinshasa, qui peut accueillir jusqu’à 80 000 personnes. Un véritable pari à quitte ou double pour un parti qui s’est investi successivement contre les régimes de Mobutu, Kabila père et Kabila fils et a, aujourd’hui, la responsabilité de prouver, dans les actes, sa fermeté sur ses principes d’éthique politique.
    Face à un choix décisif
    La réalité du pouvoir et sa perception ne font pas toujours bon ménage. Plutôt que de naviguer à vue, l’UDPS est désormais tenue d’opérer un choix décisif. Soit soutenir pleinement le chef de l’État dans ses options politiques, y compris celles des alliances, et donc s’inscrire dans une dynamique « pédagogique » visant à favoriser la transformation du système combattu des décennies durant ; ce avec le concours des partenaires qui en seraient les architectes.
    Soit, tirer entièrement les conséquences de ses critiques à l’égard des alliances politiques, au risque que cette stratégie de la désignation d’un bouc émissaire n’expose le parti et ses responsables à un effet boomerang et ne fasse douter de leur constance. Ce choix, l’UDPS devra l’assumer résolument, tant il déterminera la mise en ordre de bataille du parti pour les échéances électorales de 2023, au premier rang desquels la présidentielle.

    Avec JA

  • les piques de Jeanine Mabunda à l’encontre de Félix Tshisekedi

    les piques de Jeanine Mabunda à l’encontre de Félix Tshisekedi

    -En République démocratique du Congo (RDC), c’est ce qui semble être « la réponse du berger à la bergère ». Hier, mardi 21 janvier, la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, a recadré le président Félix Tshisekedi sur ses propos du 19 janvier. Dimanche soir, en effet, le chef de l’État s’était dit prêt – devant ses partisans – à dissoudre la Chambre basse, dominée par les partisans de l’ancien président Joseph Kabila, et cela en cas de crise. La présidente de l’Assemblée le met sérieusement en garde.

    Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

    Cela devait être une cérémonie traditionnelle de vœux. Un simple échange entre la presse et Jeannine Mabunda. À la faveur d’une question, la présidente de l’Assemblée nationale s’est lancée dans un cours de droit constitutionnel : « Mon collègue du Sénat et moi, lui avons rappelé – le 13 janvier dernier lors d’une audience à Kinshasa – la ratio legis de l’article 148. »

    Il faut une « crise persistante »…

    « Il ne faut pas jeter les articles de la Constitution en pâture à des incompréhensions ou des malentendus, continue Mme Mabunda. L’article 148 parle bien de dissolution de l’Assemblée nationale, mais dans des cas précis. Il y a des conditionnalités. Il faut qu’il y ait crise persistante entre le gouvernement et la Chambre basse du Parlement. Ce qui, pour l’heure, n’est pas le cas puisque le programme du gouvernement et le budget ont été votés au-delà de notre propre majorité parlementaire ».

    Pour la présidente de l’Assemblée nationale, « selon les prescrits de cet article, par ailleurs, le président de la République est invité dans le cas de cette crise à consulter le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, et le président du Sénat avant toute décision. Faute de quoi, on serait dans une violation de texte. Et cette violation est régie par l’article 165 de la Constitution, qui dit que toute personne qui méconnaît notre loi fondamentale peut être exposé au cas de haute trahison pour violation intentionnelle de la Constitution. Je ne cite que des articles. Je ne prends pas position », poursuit encore Mme Mabunda.

    Un débat « indécent » ?

    Le débat « peut sembler indécent », fulmine-t-elle d’ailleurs contre les querelles : « Nos querelles politiques internes, intestines et stériles, doivent s’effacer devant l’essentiel. L’essentiel, pour moi aujourd’hui… les Congolais ont mal par rapport à Beni, par rapport à la menace de balkanisation ».

    Par rapport aussi, rappelle–t-elle, au taux de change qui est passé de 1 600 francs congolais (FC), il y a un an, à 1 750 FC aujourd’hui. Toutes ces déclarations ont été faites en l’absence de son adjoint, Jean–Marc Kabund, qui dirige le parti présidentiel, l’UDPS. Il aurait, selon plusieurs médias locaux, boycotté la cérémonie.

    AvEC rfi

  • une société espagnole se retire du projet Inga III

    une société espagnole se retire du projet Inga III

    -Le méga barrage d’Inga III, en République démocratique du Congo, sera-t-il construit un jour ? Un des membres d’un consortium sino-espagnol, choisi par l’ex-président Joseph Kabila pour la réalisation du projet, vient de jeter l’éponge.

    « Le groupe ACS ne participera pas à l’exécution du projet d’Inga. » Rendue publique lundi, cette déclaration d’un porte-parole de la société espagnole repousse encore à une date inconnue les débuts de la construction d’Inga III.

    Le mois dernier, le président congolais, Félix Tshisekedi avait revu à la baisse la capacité projetée de la centrale hydroélectrique en devenir, pour l’agrandir ensuite dans le temps.

    Le n°1 congolais estime que le projet avancerait plus rapidement en procédant par phases, étant donné l’urgence des besoins en énergie du pays et de la région. Inga III aura donc dans un premier temps une puissance de 4 800 MW, ensuite de 7 500 et éventuellement de 11 000 MW plus tard.

    Fin 2018, le chef de l’État de l’époque, Joseph Kabila, avait demandé à un consortium sino-espagnol de soumettre une offre conjointe pour la construction du barrage, pour une capacité projetée de 11 050 MW, avec un coût estimé à 14 milliards de dollars.

    Avec RFI

  • Angola:  Pour Sindika Dokolo, «il y a volonté de nous nuire»

    Angola: Pour Sindika Dokolo, «il y a volonté de nous nuire»

    -À l’occasion de la publication de l’enquête des « Luanda Leaks », l’homme d’affaires congolais Sindika Dokolo a accepté de répondre aux questions écrites de Radio France Internationale sur les principales allégations relevées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et 36 médias partenaires, dont RFI.

    RFI : Le gouvernement angolais vous accuse d’avoir fait perdre plus d’un milliard de dollars à la Sonangol et à la Sodiam. Vos avoirs sont gelés pour ça en Angola. Que répondez-vous ?

    Sindika Dokolo Ce que le gouvernement nous réclame pourrait être couvert par les parts dans Unitel ou Galp. Dès lors, pourquoi geler toutes nos actions et même nos comptes personnels ? Il y a volonté de nous nuire.

    Pour vous, c’est politique ?

    Même le timing de cette enquête est suspect. L’un de nos cabinets d’avocats, PLMJ, avait déjà été hacké dès 2015. On savait que plusieurs de nos autres sociétés ont été ciblées depuis par un hacker portugais, ces documents ont été gardés et sont instrumentalisés aujourd’hui pour faire main basse sur nos avoirs à l’étranger. Ils se servent de la presse pour manipuler l’opinion et les gouvernements étrangers.

    Donc pour vous, il y a une forme de complot ?

    C’est Armageddon, le régime prétend le faire au nom de la lutte contre la corruption, mais ils ne s’en prennent pas aux mandataires des entreprises publiques accusées de malversation, juste à une famille qui opère, elle, dans le secteur privé. Mais ça ne me fait pas peur de tout perdre, j’ai déjà vécu ça avec mon père. Il faut qu’ils aient vraiment politiquement peur de ma femme pour faire ça. Ils veulent nous rendre responsables de toute la corruption et de la faillite de l’Angola. Mais nous avons 20 000 employés directs en Angola, des milliers d’autres travaillent dans les points de vente de Unitel et de Zap, on paie des impôts en Europe et on est le premier contributeur fiscal d’Angola, on a beaucoup travaillé et investi dans ce pays, plus que quiconque. On n’a pas un groupe consolidé, mais on a demandé à nos équipes de faire le calcul. L’an dernier, on a payé avec ma femme 250 millions de dollars d’impôts pour nos sociétés imposables en Angola.

    Comment expliquez-vous avoir obtenu un bonus via votre société Almerk de la part Victoria Holding Limited pour le rachat de Grisogono ? Surtout que c’est cet argent qui vous sert ensuite à investir dans de Grisogono.

    Le bonus d’Almerk n’a rien d’anormal. Rien ne m’obligeait à le réinvestir. Le projet DG revêtait deux aspects: un investissement pour la relance de la société et un investissement dans la plateforme de fournitures de diamants venant d’Angola. J’ai fini par investir 115 millions dans la société de Grisogono, le même montant que Sodiam, mais j’ai dépensé trois à quatre fois plus pour créer la plateforme qui devait permettre de faire de de Grisogono une entreprise comparable à Graff ou à de Beers.

    Mais de Grisogono n’est pas de Beers.

    Oui, mais c’est ce qu’on voulait faire : créer un « de Beers » angolais, de l’extraction à la commercialisation, mais la Sodiam a refusé, c’est l’une des raisons de l’échec de l’opération.

    Et pourquoi de Grisogono ? La société affichait des pertes depuis 2007 ?

    Ça aurait été impossible pour l’État angolais, comme pour nous d’acquérir un autre joaillier de luxe. Est-ce que vous savez à combien ça se négocie ? Plus de 10 milliards pour Tiffany’s !

    La Sodiam affirme avoir investi plus que vous.

    C’est un autre mensonge. J’ai investi 115 millions en capital, comme la Sodiam, c’est qu’a établi PwC (ndlr : PricewaterhouseCoopers) et ce qui a été présenté aux actionnaires de victoria holding en novembre 2019. Et moi, je fournissais, en plus, en permanence des stocks de pierres précieuses à crédit qui oscillaient entre 50 millions et 200 millions.

    Mais au départ, en 2012, la Sodiam apporte plus que vous, elle éponge notamment les dettes de de Grisogono ?

    La Sodiam a plus investi dans la plateforme de vente et moi dans la plateforme d’achat. C’était la première transaction internationale de la Sodiam. Les banques ou les régulateurs auraient pu refuser.

    La Sodiam dit n’avoir pas profité des bénéfices des ventes sur 2,3 milliards de dollars de pierres précieuses.

    Qu’ils produisent le document qui leur donnait un droit sur les bénéfices. On a même payé ces diamants à un prix supérieur à d’autres acteurs sur le marché.

    Selon des documents que nous avons pu consulter, vous êtes avec votre société Odyssey l’un des clients privilégiés de la Sodiam ?

    Je ne suis pas classé client privilégié. « Cliente preferencial » en portugais, ça veut dire client agréé ayant un programme d’achat contractuel avec Sodiam. Au cours des 15 dernières années, il y en a eu plus d’une quinzaine. C’est pour ça que c’est ridicule d’affirmer qu’entre les acheteurs agréés de la Sodiam, il y avait des différences de prix. C’est un mensonge puisque les mines vendaient à différents vendeurs pendant l’année et qu’il y avait pour toutes les transactions un évaluateur indépendant.

    Mais vous assuriez à RFI payer plus que les autres ?

    La Sodiam a négocié que nous lui payons une rétribution de 50 % supérieure à tous ses autres acheteurs au nom du partenariat dans de Grisogono. Les autres payaient 5 %. Et nous, 7,5 % soit 2,5 % de plus.

    Ce qui pèse lourdement sur les finances de de Grisogono, ce sont les dépenses marketing, de promotion. 

    Vous me direz quelle grande marque de luxe dépense moins que ça en promotion pour devenir une marque planétaire.

    Comment expliquez-vous que d’une suite et de deux chambres dans un palace soient payées en votre nom par Victoria holding Limited à l’occasion du festival de cannes de 2012 ?  

    Ils mettaient souvent des chambres à mon nom qui étaient en fait des chambres des célébrités qui venaient à la dernière minute. Venir dire maintenant que j’ai profité des chambres d’hôtel de de Grisogono ne fait aucun sens. Pour chaque expo de haute joaillerie, je devais fournir 200 ou 300 millions de marchandises. Alors, me reprocher 3 chambres d’hôtel… Pourquoi ne pas m’accuser d’avoir pris des bics et des pin’s gratuits ?

    Votre famille entretient aussi de multiples relations d’affaires avec la Sonangol. C’est ce que vous reproche aujourd’hui la compagnie pétrolière angolaise. Votre femme, notamment, est partenaire de la Sonangol dans l’actionnariat de la société de téléphonie mobile Unitel.

    C’est Isabel, l’architecte du réseau qui a fait le succès de Unitel et c’était un excellent investissement pour la Sonangol, ces parts valent aujourd’hui plus d’un milliard de dollars

    Comment se fait-il que vous obteniez 40 % de parts de Esperaza, la joint-venture avec la Sonangol qui venait de prendre des parts dans Galp ?  

    C’est aussi une idée d’Isabel. La Sonangol n’avait ni les contacts ni les capacités de réaliser un montage financier aussi ambitieux. J’étais sur la même ligne. Ça faisait longtemps qu’on voulait développer une campagne à destination de l’Europe pour promouvoir l’Angola comme producteur de pétrole. L’objectif était de travailler sur toute la chaîne depuis la production jusqu’aux pompes, en passant par les raffineries. Cela ne devait pas que nous permettre de racheter les parts d’ENI dans Galp, mais aussi de tenter une fusion-achat avec Cepsa. Un grand producteur africain allié à un raffineur et distributeur dans la péninsule ibérique.

    Pourquoi vous n’apparaissez pas dès le début dans le capital d’Esperaza ?

    Le contrat d’achat et de vente date de décembre 2006, mais le Memorandum of understanding qui consacre l’investissement tripartite Amorim- Exem- Sonangol dans Galp date de janvier 2006. D’ailleurs, je suis administrateur de la société dès mars ou avril 2006. Donc ce n’est pas franchement caché.

    Dans certains documents, y compris publics, dans les médias, votre femme est présentée comme la vraie propriétaire des actions dans Galp.

    Exem m’a toujours appartenu. Les banques et tous les mandataires hollandais l’ont toujours su. Je ne sais pas d’où vient cette information.

    Pourquoi avoir mis aussi longtemps à rembourser votre participation quand on voit les dividendes que produit votre participation dans Galp 

    La Sonangol ne voulait pas que Esperaza redistribue les dividendes reçus de Amorim Energia BV parce qu’elle n’avait pas encore changé son véhicule d’investissement et aurait payé deux fois des impôts. Une fois en Europe et une fois en Angola.

    Donc les dividendes de la Sonangol sont toujours là sur le compte d’Esperaza 

    Et les miens aussi. J’ai près de 35 millions d’euros de dividendes bloqués dans Esperaza. Il n’y a jamais eu aucun risque de non-remboursement de la dette de 75 millions de dollars. Ce prêt d’actionnaire est garanti par la totalité de mes actions qui s’élèvent à 800 millions d’euros et qui couvrent donc plus de 10 fois la valeur de la dette.

    La Sonangol vous reproche d’avoir remboursé cette dette en kwanza, la monnaie nationale angolaise, quand elle était due en dollars, et ce, un mois avant le départ de votre femme de la tête de la Sonangol ?  

    La Sonangol était en quasi-cessation de paiement et nous a demandé d’avancer les délais de remboursement qui étaient normalement prévus un an plus tard, on a négocié et obtenu de payer ce montant en kwanza.

    Pourquoi avez-vous payé 11 milliards de kwanzas au lieu des 14 milliards que représentait en octobre 2017 vos parts dans Esperaza, il y a une différence de 12 millions de dollars 

    En tout cas, les 11 milliards constituaient le dernier solde, intérêts compris. Nous avions déjà payé 15 % du prix des actions le 18 décembre 2006. Le reste était dû au 31 décembre 2017. Ce qui explique sans doute cette différence.

    Donc, ça n’a rien à avoir avec le fait que votre femme était encore à la tête de la Sonangol et que votre beau-père n’était plus président  ? 

    Ça n’a rien à voir avec ça. J’aimerais qu’on soit sérieux deux minutes. C’est connu. La Sonangol n’avait plus de dollars à cause de la baisse des cours du pétrole. Ma femme a obtenu à son arrivée des majors qu’elle puisse payer en kwanza sa part des salaires des employés, des locations et autres frais en kwanza. Et à cette période, les kwanzas, ça ne poussait pas sur les arbres. La Sonangol en avait besoin. Moi, j’en avais qui était bloqué en Angola. C’était un partenariat gagnant-gagnant.

    Mais comment expliquer que certaines de vos sociétés comme Wise ou Almerk sont payées pour recruter des sous-traitants pour aider des entreprises publiques ?  

    Wise, Almerk ou toute autre entreprise relationnée qui facture un service apportent une réelle valeur ajoutée. Gérer, structurer des financements, restructurer des dettes, sourcer des compétences spécifiques, définir et accompagner la mise en place de nouveaux process, assurer l’accompagnement des gestions de caisse des différents projets, faire un audit, étudier un plan de fusion ou d’acquisition (M&A). Bref, c’est une vraie valeur ajoutée qui a un coût et mérite une rémunération.

    Comment expliquer l’achat d’un condo de plus de 50 millions à Monaco ?  

    C’est un investissement immobilier. Nous ne vivons pas à Monaco. Il n’y a rien d’illégal, je ne vois pas ce qu’il y a à commenter.

    Pourquoi ne pas l’avoir acheté vous-même ? Pourquoi passer par une société à Malte ?  

    Ma famille a été spoliée par Mobutu en 86. Sans autre forme de procès, Mobutu avait déclaré dans une phrase qui demeure célèbre dans ma famille : « Prenez tout. Laissez-lui sa voiture et sa maison.  » J’ai toujours vécu dans la hantise des règlements de compte politiques si malheureusement fréquents en Afrique. J’ai bien eu raison apparemment. Depuis que nos biens nous ont été rendus par la Conférence nationale souveraine en 1991, ma famille a toujours privilégié des montages de holding complexes afin d’être protégée au maximum des spoliations de pouvoirs politiques.

    Mais pourquoi utilisez-vous systématiquement des véhicules financiers basés dans des places fiscalement avantageuses, voire dans des paradis fiscaux  ?  

    C’est très difficile pour quelqu’un qui vient de l’Angola ou de la RDC qui sont des pays complètement blacklistés sur les marchés européens d’ouvrir un compte en banque sur le sol européen. Si vous êtes comme moi une personnalité politiquement exposée depuis 2001, c’est de l’ordre de l’impossible. On peut me reprocher d’utiliser des véhicules financiers logés dans les paradis fiscaux, mais est-ce illégal ? D’abord, je n’en utilise pas pour des investissements en Europe. Je ne les utilise que parce que l’Angola n’a pas d’accord de double système de taxation. Il n’y a pas de raison que je paie mes impôts deux fois.

    Est-ce que vous avez donné des instructions pour cacher le fait que vous soyez propriétaire ou actionnaire de certaines sociétés ?  

    Non, et de toute façon, ce n’est jamais caché, les banques le savent, les partenaires le sachent. Quand je vous parlais d’utiliser des montages de holdings complexes, c’est pour nous protéger de la presse malveillante ou des politiciens.

    On a beaucoup parlé des prêts que vous octroyez à vos sociétés. Fin 2014, vous avez pour plus de un milliard de prêts notamment auprès de banques angolaises portugaises dans lesquels votre femme a des part. N’est-ce pas beaucoup ?

    Nous n’avons pas de groupe avec ma femme, mais nos sociétés ont un chiffre d’affaires cumulé de 2 milliards de dollars. Nos prêts sont toujours garantis.

    Pourquoi investissez-vous, vous comme les sociétés d’État, presque uniquement sur base de prêts ?

    C’est un peu le principe du capitalisme : faire le plus possible avec ce qu’on a, travailler avec un bon effet multiplicateur de l’investissement pour avoir un retour sur investissement le plus élevé possible. Le risque c’est de perdre. Vous devez toujours enregistrer des succès et maintenir votre crédibilité et le sérieux de vos équipes. Cela vous permet de toujours conserver suffisamment d’actifs pour vous permettre de rembourser le cas échéant.

    Avec RFI

  • la police met fin à une manifestation de Martin Fayula et ses proches

    la police met fin à une manifestation de Martin Fayula et ses proches

    -A Kinshasa, la police a empêché la tenue d’une marche organisée par Martin Fayulu et les membres de la coalition Lamuka. L’opposant qui revendique toujours la victoire à la présidentielle de décembre 2018 voulait marcher pour, dit-il, marquer sa solidarité avec les victimes des tueries dans l’Est du pays et dénoncé ce qu’il appelle le projet de balkanisation de la RDC.

    La messe d’action de grâce terminée, Martin Fayulu, ses proches collaborateurs, et des centaines de militants se positionnent sur le boulevard Lumumba. Tout de blanc vêtus, ils débutent la marche. Rapidement, la police oblige Fayulu à embarquer dans un véhicule. Le long de la chaussée, en chantant, les militants accompagnent leur leader.

    En cette journée de commémoration de la mort du tout Premier ministre du Congo Patrice Lumumba, assassiné en 1961, la mairie de Kinshasa avait interdit l’organisation de cette marche. Après une heure de procession, les esprits s’échauffent. « Nous sommes en train de marcher, de manifester pacifiquement et vous voyez comment la police est en train d’escorter le président élu de la République démocratique du Congo. »

    « Les Congolais ont compris »

    Les premiers gaz lacrymogènes sont lancés. Il y a également quelques interpellations parmi les manifestants. C’est dans ce contexte que le député Ados Ndombasi a été bousculé sans ménagement par des policiers. « Nous, on circule calmement et la police est venue nous menacer, nous toucher. En tant que député de l’assemblée nationale, on ne nous respecte pas malheureusement »

    A quelques 300 mètres du point de chute de la manifestation, la police s’interpose. Les dernières grenades lacrymogènes sont lancées. L’itinéraire est dévié. L’escorte de la Police avec la jeep de Fayulu au milieu accélère jusqu’à Faden House, l’hôtel de Martin Fayulu.

    Et là, l’ancien candidat à la présidentielle a adressé un message à Félix Tshisekedi. « Il doit renoncer au deal qu’il a signé avec M. Kabila. Il doit comprendre que tous les Congolais ont compris. »

    Pour la suite, Martin Fayulu prévoit de se rendre à Mbandaka, dans la province de l’Equateur avant la fin de ce mois.

    Avec RFI