Tag: Société

  • les autorités ferment l’université de Kinshasa suite aux violences

    les autorités ferment l’université de Kinshasa suite aux violences

    -Les autorités ont décidé de fermer l’UniKin, l’université de Kinshasa, en raison des émeutes qui agitent le campus depuis deux jours. La hausse des frais universitaires pour les étudiants qui paient en franc congolais a mis le feu aux poudres. Étudiants et policiers se sont affrontés. Au moins un policier aurait été tué, lynché à mort.

    En dépit de l’appel au calme lancé lundi soir par le Premier ministre Sylvestre Ilunga, les violences ont repris ce mardi entre étudiants et policiers sur le site universitaire. Au moins un policier a été tué. Le gouvernement a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre toutes les activités au sein de l’université.

    « Obligation est faite à tous les occupants des résidences estudiantines de l’Université d’évacuer volontairement les lieux dans les 48h », déclare ce soir dans un communiqué, Thomas Luhaka, le ministre de l’Enseignement supérieur. Faute de quoi, « recours sera fait aux forces de l’ordre ».

    Le ministre demande également aux forces de sécurité de procéder « le plus rapidement possible à l’identification et à l’arrestation des auteurs de ces forfaits pour qu’ils subissent, avec la plus grande fermeté, la rigueur de la loi ». Une déclaration d’une extrême fermeté car la situation a dégénéré ce mardi après-midi.

    Des affrontements ont une nouvelle fois opposé étudiants aux forces de l’ordre au cours desquels au moins un policier a été tué. Selon un commandant présent sur place ce dernier n’était pas armé. L’homme serait tombé dans une embuscade. Sur une vidéo diffusé par ce commandant, on voit le policier se faire lyncher à coups de bâtons par plusieurs étudiants avant de décéder sur place.

    Les forces de sécurité sont accusées par certains de vol et de saccages. Cette poussée de fièvre a débuté dimanche. Les étudiants qui paient leur études en franc congolais protestent contre l’augmentation des frais de scolarité. Car ces derniers seront plus durement pénalisés que ceux qui les payent directement en dollars. En raison du nouveau taux de conversion du franc congolais avec la monnaie américaine, les frais académiques devraient quasiment doublé pour eux cette année.

    Avec RFI

  • Kinshasa part en guerre contre la mendicité infantile

    Kinshasa part en guerre contre la mendicité infantile

    -Le gouverneur de Kinshasa a décidé le 13 août d’interdire tout racolage aux abords des artères principales de la capitale congolaise afin de lutter contre le phénomène des « shégués », les jeunes mendiants en lingala.

    La ville de Kinshasa a décrété depuis le 13 août la lutte contre la mendicité. Elle adresse une mise en garde aux automobilistes de la ville vis-à-vis des shégués, « les jeunes vagabonds » en lingala. Les autorités kinoises en dénombrent 5 000 dans le centre de la capitale congolaise.

    En attendant la mise en place de mesures de réinsertion sociale, le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, ne souhaite pas donner le mauvais exemple à la jeunesse de la ville. « J’ai tout simplement attiré l’attention de la population, explique-t-il. On constate à ce jour des jeunes gens le long des grandes artères de la ville, qui font non seulement la mendicité, mais aussi qui commettent des vols, du vandalisme. C’est moi l’autorité urbaine, le numéro un de la ville. Donc j’ai pris cette décision d’interdire tout racolage aux abords des artères principales, et même des grands carrefours de la ville ».

    « Si les gens ont besoin de donner de l’argent aux shégués ou bien aux mendiants, ils peuvent les inviter chez eux à la maison, poursuit Gentiny Ngobila Mbaka. Mais aux abords des avenues, au vu et au su de tout le monde, ce n’est pas une bonne chose. C’est une façon d’encourager les jeunes qui restent tranquillement à la maison, qui vont à l’école, et eux aussi un jour ils vont emboîter le pas aux shégués ».

    Avec RFI

  • Concours Mr et Miss Albinos au Kenya: «La beauté par-delà la couleur»

    Concours Mr et Miss Albinos au Kenya: «La beauté par-delà la couleur»


    Par
    Laure Broulard

    Publié le 01-12-2018
    Modifié le 01-12-2018 à 17:39

    Le concours « Mr et Miss Albinos Afrique de l’Est » s’est tenu à Nairobi vendredi 30 novembre. Organisé depuis 2016 par la Société kényane de l’albinisme, l’événement veut lutter contre la stigmatisation et booster l’estime de soi des personnes albinos.

    De notre correspondante à Nairobi,

    Un à un, ils défilent sur le podium en habits traditionnels ou en robe de soirée à paillettes. Sous les applaudissements, la démarche hésitante et les regards fuyants des premiers instants laissent vite place aux poses sexy et aux sourires ébahis.

    Il faut dire que les trente candidats venus du Kenya, d’Ouganda et de Tanzanie se sont entrainés pendant des semaines. Il y a d’abord eu des auditions où les talents des participants ont été passés au crible. Puis la formation au maquillage, à la démarche de mannequin et à l’expression orale. « Ils nous ont aidées à renforcer notre estime de soi. Ce soir nous sommes pleines d’audace, nous sommes fortes et nous sommes prêtes à affronter le public », assure Glory, une jeune candidate ougandaise.

    « Ma beauté, ma fierté »

    Dans la tente plantée au KICC, le plus grand centre de conférence de Nairobi, on entonne les mots d’ordre de la soirée : « la beauté par-delà la couleur » ou encore « ma beauté, ma fierté ». Le public est composé d’artistes et de politiciens de tous bords, de jeunes étudiants kényans venus par curiosité et de familles, albinos ou non.

    « Je veux juste exprimer mon soutien. C’est important de leur dire qu’ils ne sont pas différents de nous », explique Elizabeth Mwangi, venue avec sa nièce. « Moi, je me suis récemment rendu compte qu’il faut respecter les albinos. Avant, je pensais qu’ils étaient d’une autre race », explique de son côté David Ochieng, la vingtaine.

    Car ici, chacun est bien conscient que le chemin vers l’acceptation des personnes albinos en Afrique de l’Est est encore long. « Ici les gens pensent que nos ongles et nos cheveux rendent riches, que coucher avec une personne albinos peut guérir du Sida, que nous disparaissons au lieu de mourir comme tout le monde », lâche Obo Sharik, un participant.

    Lutter contre les préjugés

    Selon la Société kényane pour l’albinisme, de nombreux albinos continuent d’être tués en Afrique de l’Est, par des personnes souhaitant revendre certaines parties de leur corps. C’est ce qui est arrivé au frère de Nixon Lugadiru. Lunettes de soleil et chapeau de cow-boy sur la tête, ce Kényan a fait près de dix heures de bus pour pouvoir assister à l’événement : « la naissance d’une personne albinos est toujours vue comme une malédiction par la communauté. Nous devons lutter contre ces préjugés. Je veux que le monde entier sache que nous, les albinos, sommes des trésors. »

    Cette année, l’événement a pour la première fois pris une envergure régionale. En 2016, Mr et Miss Albinos Kenya était une première mondiale. Deux ans plus tard, le mouvement prend de l’ampleur et les mentalités évoluent. Les gagnants de la couronne deviendront ainsi des « ambassadeurs » de la sensibilisation à la cause des albinos dans toute la région.

    Un appel

    Un projet qui fait la fierté d’Isaac Mwaura. Il est le directeur de la Société kényane pour l’albinisme ainsi que le premier albinos à avoir été élu au Parlement kényan. « C’est un appel. Nous voulons que les gens agissent. Les albinos continuent d’être représentés très négativement dans la littérature et dans les films, partout dans le monde » explique-t-il.

    Le sénateur se réjouit du succès de l’évènement qui a attiré plusieurs centaines de personnes. Le sénateur espère maintenant inclure le Rwanda, le Burundi et le Soudan du Sud l’année prochaine et rêve d’un concours de « Mr et Miss Albinos » pour tout le continent africain.

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  • Passeports annulés: le tollé est général

    Passeports annulés: le tollé est général

    Par Marie-France Cros

    -L’annonce de l’annulation des passeports semi-biométriques congolais en circulation à partir du 16 octobre 2017 a provoqué un tel tollé que le gouvernement a dû apporter des précisions dimanche, tandis que le ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, devra répondre aux questions des députés.

    Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a dû réagir dimanche à l’annonce de l’annulation des passeports semi-biométriques faite par un communiqué du vice-ministre des Affaires étrangères, Agée Matembo Toto, publié vendredi. Selon M. Mende, l’annulation se justifie par le fait que ces passeports ne sont « pas fiables ». Un tel passeport, dit-il, peut s’obtenir rien qu’avec une simple photo scannée, « ce qui ne le met pas à l’abri de contrefaçons ou de falsifications ». Selon lui, des « puissances » étrangères refuseraient que circulent simultanément deux types de passeports congolais.

    « Jusqu’à leur expiration », disait Tshibanda

    Lors de la présentation du nouveau passeport biométrique, le 10 novembre 2015, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Raymond Tshibanda, avait assuré que ce document serait « utilisé concomitamment avec l’ancien passeport semi-biométrique jusqu’à l’expiration de ce dernier ». Il avait ajouté, selon la presse de l’époque, que le prix du nouveau passeport serait à la portée de toutes les bourses. L’écrasante majorité des Congolais vit avec 2 dollars par jour.

    Le journal kinois « Le Potentiel » de lundi souligne que la décision d’annulation n’est pas passée par le Conseil des ministres et n’hésite pas à parler d’ »arnaque ».

    Plusieurs motions ont été rédigées, à l’Assemblée nationale, pour demander des explications au vice-ministre. Son supérieur, le ministre des Affaires étrangères Léonard She Okitundu, est, quant à lui, visé par une question orale du député Juvénal Munobo, selon MediaCongo. Le journal « Le Phare » indique pour sa part que « même des acteurs de la famille politique du chef de l’Etat » sont mécontents et invitent She Okitundu « à revoir la copie de son collaborateur ». Le député de Majorité présidentielle Zacharie Bababaswe a ainsi annoncé une interpellation du ministre, qu’il prie, dans une lettre circulant sur les réseaux sociaux, de revenir sur la mesure – demande faite également par l’ONG de défense des droits de l’homme Justicia.

    « Restreindre les mouvements » des opposants

    « Le Phare » voit dans la mesure d’annulation des passeports semi-biométriques une manœuvre pour « restreindre les mouvements » de certains citoyens, « notamment les opposants politiques particulièrement actifs dans des actions de lobbying à l’étranger ces temps derniers ».

    Il ajoute que la capacité de production des nouveaux passeports, « qui pourrait tourner autour de 24 000 voire 48 000 pièces » par mois va susciter une « bousculade ». Bref « une bombe sociale à retardement est en préparation à Kinshasa », prédit notre confrère.

    Congo Nouveau note, pour sa part, que sur les réseaux sociaux, les Congolais crient à l’extorsion: « L’Etat moyibi! » (voleur) accusent des comptes Facebook.

    Les « biométriques » devenus « semi-biométriques »

    Une source kinoise de La Libre Afrique attire de son côté l’attention sur le fait que les passeports qualifiés aujourd’hui de « semi-biométriques » avaient été, jusqu’à 2015, présentés comme « biométriques ». C’est à ce titre qu’il avait acheté le sien en 2014. « Le prix officiel était 185 dollars mais j’ai payé près de 300 » avec les pots-de-vin aux fonctionnaires pour qu’ils acceptent de trouver les formulaires de demande de passeport et qu’ils veuillent bien, ensuite, le remettre au demandeur dans des délais raisonnables.

    En cherchant sur internet, on s’aperçoit effectivement qu’en novembre 2008, un « nouveau passeport biométrique, comprenant l’empreinte digitale de son titulaire » avait été mis en circulation par les autorités congolaises.

  • La police Vs Bundu Dia Kongo trois morts dans des heurts

    La police Vs Bundu Dia Kongo trois morts dans des heurts

    -Au moins trois personnes ont été tuées et huit autres gravement blessées au cours de violents heurts qui ont éclaté lundi soir et se sont poursuivis mardi tôt le matin à Kinshasa, la capitale de République démocratique du Congo.

    La police affrontait les adeptes du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo.

    Des tirs nourris ont encore retenti mardi matin autour de la résidence du député Ne Mwana Nsemi, le leader du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo.

    Depuis lundi de violents heurts opposent les forces de l’ordre aux adeptes de cette secte.

    La police confirme qu’il y a eu des morts, mais s’abstient pour le moment d’avancer un chiffre.

    A l’origine de ces tensions, il y a notamment l’épineuse question de la répartition des portefeuilles ministériels au sein de l’actuel gouvernement.

    Bundu Dia Kongo estime que son leader, n’a pas obtenu le poste qu’il méritait, explique Basangana, un cadre du mouvement.

    Bundu Dia Kongo est un mouvement politico-religieux influent à l’Ouest du pays.

    Ce n’est pas la première fois qu’il est aux prises avec les autorités.

    En 2008, une centaine d’adeptes de cette secte avaient été tués lors d’affrontements avec les forces de l’ordre dans la province du Congo central.

    Poly Muzalia,

    Kinshasa,

    BBC Afrique

  • Moïse Katumbi demande le dépaysement de ses affaires judiciaires hors du Katanga

    Moïse Katumbi demande le dépaysement de ses affaires judiciaires hors du Katanga

    Katumbi Kabila 1-Les avocats de l’opposant congolais, condamné à trois ans de prison pour un conflit immobilier, ont demandé à Kinshasa le dépaysement de cette affaire hors de l’ex-province du Katanga où le jugement avait eu lieu.

    En juin, M. Katumbi avait été condamné à 3 ans de prison dans une affaire de spoliation d’immeuble par un tribunal de paix de Lubumbashi, deuxième ville de la RDC (sud-est), mais ses avocats ont toujours rejeté ce jugement faisant valoir des pressions exercées sur des juges dans son rendu.

    Vendredi à Kinshasa, capitale de la RDC, devant la Cour suprême de justice, la défense de M. Katumbi a plaidé pour que les poursuites contre ce dernier se déroulent devant d’autres juridictions du pays, à l’exception de celles de l’ex-Katanga, sa région d’origine.

    Son avocat Me Joseph Mukendi a accusé les tribunaux de l’ex-Katanga (région grande comme l’Espagne, morcelée en 4 provinces en 2015) d’être soumis à “des immixtions de leurs hiérarchies” et de la politique dans les jugements.

    La partie adverse a plutôt soutenu que l’affaire soit rejugée au Katanga où les infractions ont été commises, jugeant “imaginaires” les craintes de M. Katumbi.

    Ex-allié de poids du président congolais Joseph Kabila, M. Katumbi est passé à l’opposition en septembre 2015 après avoir démissionné de son poste de gouverneur de l’ex-province du Katanga et a quitté le parti présidentiel à la même occasion.

    Richissime homme d’affaires et candidat déclaré à la présidentielle, reportée à une date indéterminée, M. Katumbi séjourne depuis mai à l’étranger officiellement pour des soins médicaux, mais les autorités ont promis de l’arrêter dès son retour au pays.

    M. Katumbi est aussi visé par un autre procès dans une affaire de recrutement présumé des mercenaires.

    Avec AFP

  • Joseph Kabila reçu par le pape François au Vatican

    Joseph Kabila reçu par le pape François au Vatican

    pape-et-joseph-Le pape François a reçu lundi matin au Vatican le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila. Le rendez-vous avait été pris avant les violences meurtrières qui ont secoué son pays il y a une semaine.

    Après une arrivée très protocolaire au Vatican, le président congolais est entré rapidement dans la bibliothèque de la maison pontificale pour s’entretenir avec le pontife argentin, sans que les photographes ne puissent immortaliser leur première poignée de mains dans l’antichambre.

    Le pape est apparu très concentré et peu souriant au début de ses 20 minutes d’entretien avec Joseph Kabila, mais l’ambiance était légèrement plus détendue à la sortie, lorsque les deux hommes ont pris congé en se serrant la main, cette fois devant les photographes.

    Appel au dialogue « respectueux et inclusif »

    Bien que le rendez-vous ait été pris avant les événements de la semaine dernière à Kinshasa, la situation politique de la RDC a tout de même été abordée, selon un communiqué du Vatican publié lundi. Le souverain pontife y explique qu’ « une attention particulière a été prêtée aux sérieux défis posés par la situation politique actuelle et les récents affrontements qui se sont produits dans la capitale », et que « l’importance de la collaboration entre les différents acteurs politiques et les représentants de la société civile ainsi que les communautés religieuses, a été soulignée, pour promouvoir le bien commun, à travers un dialogue respectueux et inclusif pour la stabilité et la paix dans le pays ».

    Enfin, « ont été soulevées les violences persistantes que subit la population de l’est du pays et l’urgence d’une coopération au niveau national et international pour fournir l’assistance nécessaire et rétablir la coexistence civile », conclut le communiqué, qui évoque néanmoins des discussions cordiales. La contribution importante de l’église catholique en RDC, dans les domaines de l’éducation, de la santé et la réduction de la pauvreté, a également été mise en exergue à l’occasion de cette visite, selon le Saint-Siège.

    Le président congolais, accompagné d’une délégation d’une douzaine de personnes, a ensuite été reçu par Mgr Paul Gallagher, le ministre des affaires étrangères du Vatican, en l’absence du secrétaire d’État, Mgr Pietro Parolin, parti assister à la signature de l’accord de paix historique en Colombie.

    Tensions à Kinshasa

    La capitale congolaise Kinshasa a été secouée les 19 et 20 septembre par des violences ayant fait entre une trentaine et une centaine de morts entre les forces de sécurité et l’opposition qui exige le départ de Joseph Kabila, dont le mandat expire fin décembre.

    La Constitution interdit à l’actuel président, au pouvoir depuis 2001, de se présenter de nouveau, mais celui-ci ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.

    J.A

  • Zoé Kabila, de l’ombre à la lumière ?

    Zoé Kabila, de l’ombre à la lumière ?

    zoe-Business, politique, famille… Discret et objet de tous les fantasmes, Zoé, le frère cadet du président, a ouvert ses portes à Jeune Afrique. Portrait.

    D’un Kabila, l’autre… Il y a eu Laurent-Désiré, le père, maquisard, chef rebelle qui a conquis la République avant d’être assassiné dans son palais. Il y a Joseph, le fils aîné, qui a succédé au Mzee (le « vieux », en swahili, surnom donné au père). Dans le sillage de Joseph, il y a Jaynet, la sœur jumelle, et Zoé, l’un des cadets de cette famille nombreuse dont le point commun est un goût prononcé pour la discrétion. De longs mois ont été nécessaires, par l’entremise de certains de ses proches et via les réseaux sociaux, pour convaincre Zoé Kabila Mwanza Mbala, 37 ans, d’ouvrir ses portes à Jeune Afrique.

    « Pour un échange, pas une interview », s’est-il empressé de préciser en message privé sur Twitter, car il « déteste » l’exercice. Il se méfie de la presse, qui « ne rapporte que des mensonges sur lui », tente de justifier l’un des collaborateurs de celui qui traîne une réputation d’enfant terrible. Peu bavard mais soucieux que personne n’oublie de qui il est le fils, et de qui il est le frère…

    Préparation du dialogue national

    Député du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, principale formation politique de la coalition au pouvoir), l’élu de Manono, dans l’ex-Katanga, province natale du Mzee, n’a jamais pris la parole lors des débats au sein de l’hémicycle, en cinq ans de législature.

    Sous le ciel brumeux de Kinshasa, l’imposant portail de l’avenue Likasi s’ouvre sur le bâtiment qui abrite ses bureaux. Deux agents de sécurité en civil escortent les visiteurs jusqu’au premier étage. Apparaît alors le maître des lieux dans un cadre minimaliste. Tiré à quatre épingles mais décontracté, le regard braqué sur son iPad, celui qui se définit d’abord comme un businessman a des airs de CEO tout droit sorti de la Silicon Valley.

    Le 23 juillet, l’un de ses grands projets a été inauguré à Muanda, dans le Kongo-Central (Ouest). Le président est venu personnellement couper le ruban de La Beviour, un luxueux complexe hôtelier construit sur 7 ha, le long de la rivière Tonde. Un site pressenti pour accueillir le « dialogue national inclusif » préconisé par le chef de l’État. « Dans l’histoire, plusieurs accords de paix ont été conclus dans des stations balnéaires, pourquoi La Beviour ne serait-elle pas le lieu de la réconciliation des Congolais ? » interroge Hippolyte Nyembo, un collaborateur de Zoé.

    Patriote

    Problème : l’opposition boude toujours ces pourparlers, multipliant les conditions de son éventuelle participation au scrutin présidentiel qui aurait dû se tenir en novembre (une nouvelle date doit être définie prochainement).

    Les Kabila ne sont pas prêts à abandonner le pouvoir à n’importe qui

    Elle craint surtout que ces assises ne soient qu’un stratagème de la majorité présidentielle pour maintenir Joseph Kabila au-delà de son second mandat, le dernier, théoriquement, en l’état actuel d’une Constitution qui lui interdit d’en briguer un nouveau. Qu’en pense le frère du président sortant ? Celui qui participe « quelquefois » à des réunions informelles au sommet de l’État soutient, dans un parfait swahili teinté d’un accent anglophone, que son aîné n’a nullement l’intention de s’éterniser à son poste, mais aussi que les Kabila ne sont « pas prêts à abandonner le pouvoir à n’importe qui ».

    « Notre père a versé son sang pour ce pays, renchérit-il. Lorsque nous étions enfants, il nous répétait que c’était nous qui allions reconstruire la RD Congo. » Si au 19 décembre, date officielle de la fin du mandat de Joseph Kabila, le scrutin présidentiel n’a pas eu lieu, « le président restera en fonction, comme l’a rappelé la Cour constitutionnelle », souligne-t-il d’un ton déterminé.

    Né en exil, Zoé ne cesse de rappeler son « attachement infaillible à [sa] patrie ». « Enfant, je ne savais même pas que j’étais congolais. C’est mon père qui nous parlait souvent de la RD Congo, de l’amour que nous devions porter chaque jour à l’égard de ce grand pays », poursuit, un brin nostalgique, l’enfant du Mzee. « Avec ses frères et sœurs, il a été élevé dans le respect de la Bible, mais aussi des pères de l’indépendance », raconte l’ambassadeur honoraire Théodore Mugalu, chef de la Maison civile du chef de l’État.

    Zoé est ensuite envoyé en Afrique du Sud pour y poursuivre ses études. « C’est aussi parce que, comme tous les enfants de Laurent-Désiré Kabila, il était recherché par les services secrets zaïrois », croit savoir Mugalu.

    Cette parenthèse scolaire, loin du Zaïre (nom de la RD Congo sous Mobutu, de 1971 à 1997) couronnée par un bachelor en gestion, affirme Zoé, ne lui permet pas d’accompagner son père et son grand frère dans la lutte armée contre le régime de Mobutu. Une fois ce dernier vaincu, en 1997, Zoé rejoint sa famille de temps en temps pendant les vacances. Il ne s’installe définitivement qu’en 2001, au lendemain de l’assassinat de son père.

     

    Homme d’affaires aux multiples facettes

    À ceux qui menacent la fratrie de « sanctions ciblées » (gel des avoirs, interdiction de quitter le territoire), le cadet réplique sans ambages : « Où croient-ils qu’on irait ? Nous n’avons ni comptes ni résidences à l’étranger. L’Europe ? Je n’y vais qu’une fois par an, et encore », dit-il. Avant de balayer du revers de la main les « Panama Papers », ces montages offshore révélés en avril par des médias occidentaux, qui avaient cité « Dada », la grande sœur.

    Dans l’ombre de son frère président, Zoé s’intéresse d’abord au business et fait prospérer ses affaires. « Il a acquis rapidement des actions dans des entreprises minières, de transport, et dans des sociétés financières », rapporte une source diplomatique occidentale à Kinshasa.

    « Il était déjà dans le commerce depuis des années, notamment dans l’immobilier, quand il pose ses valises à Kinshasa », précise Mugalu à ceux qui s’interrogent sur l’origine de sa fortune. Et de poursuivre : « Contrairement aux fils de Mobutu et à ceux des autres dignitaires de l’ancien régime qui ont dilapidé leur argent, les enfants de Kabila ont suivi à la lettre ce que leur père leur recommandait : “Prenez-vous en charge.” »

    Marié et père de deux enfants, un garçon et une fille, Zoé Kabila est également à la tête du complexe sportif Shark Club et du club Shark XI FC. « Mon équipe de football a récemment débauché deux joueurs du TP Mazembe », se félicite-t-il, amusé, tandis que les rapports sont à couteaux tirés entre son frère et Moïse Katumbi, le propriétaire du célèbre club lushois. Ce dernier, ancien gouverneur de l’ex-Katanga, passé dans l’opposition en septembre 2015 après avoir claqué la porte du PPRD, est même perçu aujourd’hui comme le rival le plus sérieux du camp Kabila. « C’était un frère », reconnaît Zoé Kabila avant de se lancer dans une diatribe contre la classe politique congolaise.

    La plupart de ses acteurs ne seraient animés, selon lui, que par un « esprit opportuniste » et des « intérêts égoïstes ». Des pics adressés surtout à des politiciens de la partie ouest du pays. Lui affirme qu’il ne « partage pas les mêmes valeurs » qu’eux et qu’il n’est « pas évident de leur faire confiance. » Mais « on fait du feu avec le bois qu’on a », tranche finalement le cadet, qui dit s’appuyer sur la jeunesse.

    Des associations des « amis de Zoé Kabila » (Azoka) fleurissent ces derniers mois un peu partout à Kinshasa et dans l’ex-Katanga. Surtout dans le Tanganyika, sa province d’origine, qu’il aimerait un jour diriger. « Il voulait se présenter lors de la dernière élection des gouverneurs dans les nouvelles provinces, mais il n’a pas eu le soutien de son frère », explique un cadre de la MP. Tapi dans l’ombre, Zoé « n’a pas abandonné cette ambition », conclut-il.  Trésor Kibangula, envoyé spécial à Kinshasa.

    JA

  • Pie Tshibanda agressé: Je crie au secours. Les gens regardent passivement le spectacle!

    Pie Tshibanda agressé: Je crie au secours. Les gens regardent passivement le spectacle!

    Pie-Tshibanda-agressé– Ce samedi, 27 Août, je me suis réveillé avec comme programme : aller consoler
    un proche qui vient de sortir de l’hôpital. A Schaarbeek, je m’arrête devant une
    banque située sur place Dailly, au croisement de l’avenue Chazal et la Granderue
    aux bois. Il est 9H30’ du matin. J’ouvre la porte de la banque, deux hommes
    me suivent, ils parlent dans leur langue. Je retire l’argent. Dès que je me
    retourne, l’un de deux essaie de m’arracher les billets, je résiste, c’est alors que
    le second m’ordonne : « Donnez l’argent, donnez l’argent ! ». En même temps
    qu’il crie, il frappe. J’attrape un coup en plein visage. Les lunettes sont touchées,
    mon nez blessé. Nous sommes déjà dehors, devant la banque. Du sang coule de
    mon nez, mes vêtements sont tâchés.
    Je crie « Au secours ! » Les gens regardent passivement le spectacle. Mes
    agresseurs s’échappent. Sans mes lunettes… je demande à un passant de m’aider
    à appeler la police, de prévenir ma famille, d’appeler mon ami. Aux spectateurs
    je crie : « Vous m’avez tous entendu crier au secours, et vous n’avez rien fait ! ».
    Gêné, un homme m’apporte deux bouteilles d’eau pour que je lave mes mains.
    Une famille africaine vient passer par là, la dame me conseille de m’asseoir, sa
    fille vient me donner un paquet de mouchoirs. La police arrive en même temps
    que l’ambulance. Ils me prennent en charge avec professionnalisme. A quatorze
    heures, en sortant de l’hôpital, je passe par le commissariat de police. Bonne
    nouvelle : mes agresseurs sont déjà arrêtés. Quelle efficacité !
    Avec mes vêtements ensanglantés, je suis passé à la #RTBF pour témoigner,
    féliciter la police de #Schaarbeek, dire merci aux pompiers, au corps médical, à
    ceux qui m’ont donné de l’eau et des mouchoirs mais je voulais aussi et surtout
    rappeler à tout le monde cette phrase d’Albert Einstein : « Le monde est
    dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause
    de ceux qui regardent et laissent faire. » Mais #RTBF ne diffuse pas les faits
    divers !
    Je termine quand même ce témoignage avec une pensée pour mes agresseurs. En
    arriver à frapper quelqu’un de l’âge de leur papa ! Ils doivent venir de loin !  »
    #PieTshibanda (#UnFouNoirAuPaysDesBlancs)

  • Christopher Ngoy, Fred Bauma et Yves Makwambala ont été libérés

    Christopher Ngoy, Fred Bauma et Yves Makwambala ont été libérés

    christopher-lucha-Christopher Ngoy de Synergie, Fred Bauma et Yves Makwambala de Lucha ont été libérés lundi soir de la prison centrale de Makala, à Kinshasa, en RD Congo.

    Les trois hommes ont été remis en liberté sur décision de la Cour suprême de justice, lundi 29 août, comme l’a confirmé le mouvement citoyen Lucha, dont Fred Bauma et Yves Makwambala, qui étaient en détention depuis le 15 mars 2014, sont membres.

    « Nos camarades Fred Bauma et Yves Makwambala viennent d’être libérés, sur décision de la Cour Suprême de Justice. Ils bénéficient d’une ‘liberté provisoire’, après 18 mois et 15 jours de détention sans procès. Le défenseur des droits de l’homme Christopher Ngoy, également détenu avec eux, est quant à lui libéré et les poursuites contre lui levées », a déclaré Lucha sur son compte Facebook.

    Cette libération avait été directement évoquée avec le président Joseph Kabila le 18 août dernier lors d’une rencontre entre le chef de l’État et les militants de Lucha. Le président avait alors promis aux membres du mouvement citoyen de faire libérer leurs camarades emprisonnés. Dès le lendemain, cette « mesure de décrispation » est prise, dans la confusion. Il aura cependant fallu dix jours pour qu’elle soit suivie d’effet.