Tag: VILLE MORTE

  • Kinshasa au ralenti et des restrictions sur les réseaux sociaux

    Kinshasa au ralenti et des restrictions sur les réseaux sociaux

    -L’opposition au président Joseph Kabila en République démocratique du Congo a testé mardi sa capacité de mobilisation avec une journée “ville morte” diversement suivie, première d’une série d’actions pour tenter d’obtenir le départ du chef de l’État.

    A la veille de ces deux journées mardi et mercredi, les autorités ont demandé aux opérateurs de téléphonie mobile de restreindre les échanges d’images sur les réseaux sociaux, alors que des violences meurtrières ont éclaté lundi à Kinshasa.

    Sans être à l’arrêt total, l’activité tournait au ralenti en matinée dans la capitale où l’opposition avait invité les habitants à rester chez eux pour paralyser l’économie.

    Les deux-tiers des commerces étaient fermés, de même que les banques, ont constaté des journalistes de l’AFP. La circulation dans la mégapole aux 10 millions d’habitants était plus fluide qu’un jour de semaine ordinaire, et les bus des transports publics moins bondés qu’à l’accoutumée, sous l’oeil d’une importante présence militaire et policière.

    “Tout est fermé. La ville est paralysée. C’est pour que (le président de la Commission électorale) Corneille Nangaa sorte un calendrier global pour les élections”, a déclaré à l’AFP un Kinois, Kiki Kalombo.

    A Lubumbashi (sud-est), capitale économique aux quatre millions d’habitants, le grand marché aux poissons était fermés après des incidents impliquant des jeunes manifestants dispersés par la police et l’armée. Dans les autres quartiers, le chef-lieu du Katanga présentait un aspect ordinaire.

    “La politique des villes mortes n’a jamais donné les résultats escomptés. Mon commerce est fermé. J’ai perdu des clients. L’économie du pays est par terre”, affirme Alexandre, propriétaire d’un dépôt de poisson, qui préférerait un “homme fort” pour faire partir le président Kabila.

    A Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est du pays sous tension depuis 20 ans, un déploiement important de la police anti-émeute était visible aux grands carrefours, selon un correspondant de l’AFP. Quelques dizaines de jeunes ont tenté de barricader les rues avec des pierres.

    A Kananga, principale ville du Kasaï, région qui subit des violences depuis un an et fief de l’opposition, les banques, stations-service et commerces fonctionnaient normalement, selon un autre correspondant de l’AFP. La vie était également normale à Bukavu (Sud-Kivu), Bunia et Kisangani, grande ville du nord-est.

    A la veille de ces deux journées, et après les violences lundi dans la capitale, les cinq opérateurs de téléphonie mobile ont été priés de prendre des “mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images” sur les réseaux sociaux.

    Une lettre de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) énumère 18 réseaux sociaux concernés dont Facebook, Whatsapp, Twitter, Google+, le réseau professionnel LinkedIn, le site de rencontres Badoo…”Vous recevrez, par la même voie, instruction de revenir à la normale dès que possible”, conclut le courrier.

    ‘Le cap est mis’

    Lundi, des violences ont fait au moins douze morts par “balles perdues” dans plusieurs quartiers de Kinshasa, d’après la police qui a accusé un mouvement politico-religieux hostile au président Joseph Kabila.

    Au pouvoir depuis 2001, le président Kabila doit selon l’actuelle Constitution quitter le pouvoir après son deuxième mandat qui pris fin le 20 décembre 2016.

    Des élections devaient avoir lieu d’ici fin 2017, d’après un accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016. Le Premier ministre Bruno Tshibala a déclaré samedi que le “cap est mis” sur les élections, sans préciser de date. La Commission électorale (Céni) a indiqué que les violences au Kasaï retardent le recensement complet des quelque 45 millions d’électeurs potentiels.

    Les deux journées “ville morte” ont été organisées par le Rassemblement de l’opposition, qui prévoit aussi des réunions publiques le 20 août et des appels à la désobéissance civile à partir du 1er octobre.

    L’instabilité politique en RDC, géant au coeur de l’Afrique (70 millions d’habitants, 2,3 millions de km2, neuf frontières), inquiète la communauté internationale.

    Un haut responsable de l’ONU a rencontré lundi à Kinshasa une délégation du gouvernement. Les Nations unies étudient avec Kinshasa les moyens d’aller rapidement vers des élections, selon ce haut responsable, le sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix, El Ghassim Wane, cité sur le site de la radio onusienne Okapi.

    Des dizaines de personnes, dont des journalistes, avaient été interpellées le 31 juillet lors d’une journée de mobilisation à l’appel notamment du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), qui s’était traduit par des rassemblements de quelques dizaines de personnes.

    Avec AFP

  • Fin du dialogue politique en RDC: journée ville morte bien suivie à Kinshasa

    Fin du dialogue politique en RDC: journée ville morte bien suivie à Kinshasa

    Ville de Kin-Au lendemain de la signature de l’accord politique entre la majorité et une frange de l’opposition, les autres formations de l’opposition ont appelé les Congolais à rester chez eux ce mercredi 19 octobre pour donner un avertissement, un carton jaune à Joseph Kabila. Une journée ville morte globalement bien suivie à Kinshasa, même si, dans certains quartiers, l’activité commence à reprendre.

    Ce mercredi matin, les rues étaient désertes, boutiques fermées, pas d’écoliers sur le bas-côté ni d’embouteillages. Une situation très inhabituelle. Des bus du gouvernement stationnaient un peu partout, attendant notamment les fonctionnaires. Ainsi que des minibus privés qu’ici, on appelle « esprit de mort ». Mais ils peinaient à faire le plein. « C’est le service minimum pour amener les malades, par exemple », se justifie un chauffeur.

    Quelques motos taxis, quelques vendeurs de rue. « Ventre affamée n’a pas d’oreilles », commente une commerçante qui a décidé d’ouvrir son « petit maquis », son restaurant. Tous ceux qui ont décidé de reprendre le travail et ont accepté de parler disent l’avoir fait pour trouver de quoi manger aujourd’hui. « La vie au taux du jour » comme on dit à Kinshasa.

    Un homme montre son pantalon jaune et crie : « c’est le carton jaune de Kabila Kabange ». Autour de lui, les gens se rassemblent et expliquent : « il devrait discuter avec les vraies opposants, si la ville est comme ça, c’est qu’il y a un malaise ».

    « Kabila doit partir »

    Dans un quartier populaire, des jeunes avec des bouts de papier jaune ont manifesté, en martelant « Kabila doit partir ». Plus loin, une odeur de gaz lacrymogène. Quelques jeunes interpellés. Le porte-parole de la police explique qu’il y a eu par endroits des incidents, avec des jets de pierre sur des véhicules. Mais que la situation reste globalement calme.

    La police était ce matin largement déployée, notamment autour de l’Assemblée nationale. Des habitants ont également indiqué avoir hésité à sortir pour éviter d’éventuels troubles ou d’être mal vu par leurs voisins. Mais à la mi-journée, dans certains quartiers et sur certains axes, l’activité semble reprendre. Des boutiques ont ouvert ça et là et notamment des terrasses. Sur les marchés, certains produits ont fait leur apparition. La circulation reste cependant timide et la pluie qui commence à s’abattre sur la ville pourrait inciter ces commerçants à plier bagages.

    Quoique bien suivie à Kinshasa, cette journée ville morte est plus diversement respectée dans le reste du pays. A Bukavu et Lubumbashi notamment, l’activité reste normale.

    RFI

  • L’appel à des “villes mortes” contre Kabila diversement suivi en RD Congo

    L’appel à des “villes mortes” contre Kabila diversement suivi en RD Congo

    kin 1-L’appel de l’opposition congolaise à une journée “villes mortes” pour exiger le départ du président Joseph Kabila en décembre était diversement suivi mercredi matin en République démocratique du Congo.

    Le mot d’ordre de “carton jaune” au chef de l’État lancé par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement était largement suivi à Kinshasa, mais ignoré à Lubumbashi, la deuxième ville du pays.

    A Kinshasa, les rues sont restées désertes toute la matinée. Les transports en commun publics ont circulé à vide alors que les minibus privés “207” étaient invisibles et la circulation pratiquement inexistante.

    La quasi-totalité des boutiques étaient fermées et la seule activité visible était celle des “mama ya mapa”, vendeuses qui arpentent les rues avec une bassine chargée de pains sur la tête, et des stations-services, ouvertes, mais sans clients.

    La mégapole de quelque dix millions d’habitants normalement grouillante et bruyante est apparue comme frappée de torpeur.

    “Ce n’est qu’un avertissement ; le 19 décembre, tout est fini pour Kabila”, a déclaré à l’AFP Mike Mukendi, chômeur de 30 ans.

    La police et l’armée ont été déployées en force autour du Palais du peuple (Parlement) et dans plusieurs “quartiers chauds”.

    La police a déploré quelques “caillassages” de voiture et tentatives d’incendier des pneus sur la chaussée, mais la situation est restée globalement calme.

    Lors de la dernière mobilisation du Rassemblement contre le pouvoir, 49 civils et 4 policiers avaient été tués, selon l’ONU, les 19 et 20 septembre à Kinshasa dans des violences dont les autorités et la coalition d’opposition se renvoient mutuellement la responsabilité.

    A Lubumbashi, fief de l’opposant en exil Moïse Katumbi – une des têtes du Rassemblement – dans le sud-est du pays, l’activité était normale.

    ‘Tu dois partir !’

    Lundi et mardi, les autorités avaient exhorté sur les médias publics locaux “la population à vaquer normalement à ses occupations”, avertissant que les fonctionnaires qui ne viendraient pas travailler mercredi seraient sanctionnés.

    “La politique de villes mortes au Congo ne peut pas marcher car nous vivons au jour le jour”, a déclaré à l’AFP Kyungu Kabulo, cambiste indépendant, en rappelant le lot quotidien d’une population largement sans ressources dans un des pays les moins développés de la planète.

    “Je suis d’accord avec les opposants”, mais “j’ai une famille nombreuse à nourrir”, a-t-il ajouté, “les dirigeants du Rassemblement qui nous demandent de rester à la maison, eux ils ont de l’argent, de quoi manger et leurs enfants sont en Europe”.

    Large coalition politique, le Rassemblement s’est constitué en juin autour de la figure de l’opposant Étienne Tshisekedi, président fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

    Le mandat du chef de l’État, au pouvoir depuis 2001, expire le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.

    Mardi, la majorité et une frange minoritaire de l’opposition ont signé un accord à l’issue de pourparlers qualifiés de “dialogue national” renvoyant l’élection présidentielle à avril 2018 et assurant le maintien de M. Kabila à son poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur.

    L’UDPS a rejeté cet accord qui, selon elle “impose unilatéralement (à la tête de l’État) M. Kabila en violation flagrante de la Constitution” et a appelé à un “dialogue réellement inclusif” pour sortir le pays de la crise politique qu’elle traverse depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 lors d’un scrutin marqué par des fraudes massives.

    Dans l’est du pays, la ville de Bukavu, sur la rive sud du lac Kivu, a totalement ignoré l’appel du Rassemblement, selon le correspondant local de l’AFP.

    Bukavu est le fief de Vital Kamerhe, un des dirigeants d’opposition ayant participé au “dialogue national” et qui fait figure de favori pour prendre la tête du gouvernement dans les prochaines semaines.

    A Goma, ville jumelle de Bukavu sur la rive nord du lac, le mot d’ordre de “ville morte” a été diversement suivi, selon deux journalistes de l’AFP sur place. La circulation a été normale mais la majorité des boutiques est restée fermée.

    En fin de matinée, 200 personnes ont manifesté sans incident majeur, carton jaune à la main, aux cris de “Le mandat est terminé ! Tu dois partir !”

    La majeure partie de l’opposition, elle, continue à appeler à la résistance :

    Avec AFP

  • 32 personnes arrêtées en marge de la journée ville morte en RDC

    32 personnes arrêtées en marge de la journée ville morte en RDC

    police-arrete-Les 32 personnes ont été arrêtées dans la capitale congolaise et à Mbuji-Mayi, dans le centre, ont rapporté les Nations unies mercredi à Kinshasa.

    “Hier [mardi] nous avons enregistré 32 cas d’arrestations” par la police et l’Agence nationale de renseignement (ANR), a déclaré à l’AFP José-Maria Aranaz, directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme en RDC (BCNUDH).

    Ces arrestations ont eu lieu dans la capitale Kinshasa et à Mbuji-Mayi, dans le centre, a-t-il précisé, ajoutant que “11 personnes restent encore en détention à Mbuji-Mayi”, les autres ayant été libérées.

    “Ceux qui sont restés” en détention sont ceux qui avaient “jeté des pierres, opéré des casses, érigé des barrières”, a expliqué à l’AFP Alphonse Ngoy Kasanji, gouverneur de la province du Kasaï-Oriental, dont Mbuji-Mayi est le chef-lieu.

    Selon M. Ngoy Kasanji, ces personnes ont été déférées au parquet.

    Certaines des personnes interpellées ont été accusées d’avoir affiché des “comportements contraires à une manifestation pacifique” mais il y a eu aussi des cas “d’arrestations arbitraires”, a dit M. Aranaz.

    Mardi, le Rassemblement, coalition réunie autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, avait appelé à une journée ville morte pour récuser le facilitateur désigné par l’Union africaine (UA) pour un dialogue politique national en RDC, l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo.

    Ce mot d’ordre a été partiellement suivi à Kinshasa et ignoré dans d’autres grandes villes du pays, alors que M. Kodjo lançait les travaux préparatoires du dialogue national dans la capitale.

    Convoqué fin novembre 2015 par le président congolais Joseph Kabila, ce dialogue est censé conduire à la tenue d’”élections apaisées” en RDC.

    L’opposition dans son ensemble avait d’abord boudé ce dialogue avant de donner son accord moyennant des préalables, notamment la libération de prisonniers politiques et d’opinion. Mardi, une partie de l’opposition a pris part au lancement des travaux préparatoires du dialogue.

    Le climat politique est tendu en RDC à mesure qu’approche la fin du mandat de M. Kabila, le 20 décembre.

    M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, la Constitution lui interdit de se représenter, mais l’opposition soupçonne le chef de l’État de manoeuvrer pour s’accrocher à son poste, quitte à reporter la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année. La tenue de ce scrutin dans les temps est aujourd’hui hautement improbable.

    Avec AFP

  • «Villes mortes» en RDC: une mobilisation en demi-teinte

    «Villes mortes» en RDC: une mobilisation en demi-teinte

    VILLE MORTE-L’essentiel de l’opposition congolaise a appelé à une journée « ville morte » et à la grève générale sur tout le territoire national ce mardi 23 août. L’objectif : protester contre la tenue de pourparlers avec le pouvoir en place et récuser le médiateur désigné par l’Union africaine (UA), l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo.

    Edem Kodjo avait été choisi pour décrisper le climat politique en République démocratique du Congo, alors qu’une élection présidentielle doit se tenir à la fin de l’année. Mais l’opposition estime qu’il est trop proche du pouvoir et demande son remplacement.

    La grève est inégalement suivie ce mardi 23 août d’après les informations recueillies pour le moment. À Kinshasa d’abord, l’activité est ralentie, mais pas totalement arrêtée. Les bus et taxis circulent dans le centre-ville, mais il n’y a aucun embouteillage, ce qui est très rare dans la capitale. C’est bien la preuve que certains ont choisi de rester chez eux.

    Globalement, la journée « ville morte » est moins suivie qu’en février dernier, lorsque l’opposition avait appelé à faire grève. À Lubumbashi par exemple, la capitale minière de l’est, l’activité économique ne semble pas perturbée. Mais dans la capitale du diamant, à Mbuji May, la grève semble respectée avec quelques tensions signalées ce mardi. Idem à Goma, dans le nord-est du pays où la plupart des taxis motos ne circulaient pas ce mardi matin. Un magasin sur deux semblait ouvert.

    « Prière pour le changement » à Bukavu

    Un tableau contrasté à l’image de Bukavu. Dans cette ville du Sud-Kivu, la situation est normale et les boutiques sont restées ouvertes. Ni la coordination de la société civile, ni l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe n’avaient décidé de relayer le mot d’ordre de la journée « ville morte ».

    Le parti UNC a décidé de participer au comité préparatoire du dialogue et dit espérer obtenir par ce biais la libération des autres prisonniers politiques. Beaucoup de commerçants n’étaient donc tout simplement pas informés de l’appel à la journée « ville morte », d’autres disaient qu’ils devaient travailler pour manger et que l’opposition n’allait pas les nourrir. D’autres encore qu’il fallait aller au dialogue pour organiser au plus vite les élections dans le respect des délais constitutionnels.

    Cependant, à midi, dans le centre, une rapide opération sifflet et klaxon « pour demander le respect des délais constitutionnels » a été menée. Une « prière pour le changement » a aussi été organisée sur l’un des ronds-points de la ville. Les organisateurs demandent le changement non pas seulement de certains hommes mais de tout un système pour que les élections aient enfin un effet sur la population. Car c’est tout l’enjeu de cette journée « ville morte » : montrer au pouvoir que la population veut une élection présidentielle à la fin de l’année pour qu’il y ait une alternance.RFI

  • «ville morte» bien suivie à Kinshasa

    «ville morte» bien suivie à Kinshasa

    KIN 1-Les rues de Kinshasa sont quasiment désertes ce mardi. L’opposition et la société civile, hostiles au maintien au pouvoir de Joseph Kabila, ont appelé à une journée ville morte à travers tout le pays. Une journée symbolique où l’on commémore les chrétiens martyrs du 16 février 1992 qui avaient été massacrés par Mobutu alors qu’ils réclamaient plus de démocratie.

    On a rarement aussi bien circulé à Kinshasa. A sept heures ce mardi matin, le principal boulevard de la ville était désert, comme la plupart des routes d’accès au centre. Il y avait tout de même des bus Transco et Esprit de vie, les compagnies d’autobus du gouvernement. Et des fonctionnaires qui expliquent à RFI qu’on leur avait intimé l’ordre d’aller travailler. « On a eu du mal à avoir ce travail, on ne peut pas le perdre », témoigne l’un d’eux. Des directives, émanant de ministres eux-mêmes, avaient très clairement expliqué lundi que les absents seraient notés, voire même sanctionnés.

    Motos-taxis, vendeurs de rues, certains sont sortis très tôt le matin. « Nous, on vit au taux du jour. La majorité, l’opposition, ça ne nous dit rien », disent-ils. Une situation qui a provoqué même un débat, avenue du Commerce, du côté des travailleurs. Il y avait ceux qui pour qui cette situation était le résultat de l’appel de l’opposition et de la société civile. Une majorité. D’autres parlaient de la peur d’aller travailler ou d’ouvrir leur boutique. D’autres encore expliquaient que faute de transports, les gens n’avaient pas pu venir travailler.

    Du côté des autorités, on dément toute anormalité aujourd’hui. Tout juste admet-on la peur de voir l’opposition créer du désordre, mais, selon le gouvernement, au fur et à mesure que la journée avance, il pourra se rassurer. Et c’est vrai qu’au fil des heures, quelques boutiques ont commencé à ouvrir. La circulation a un peu repris, mais rien de comparable avec les autres jours.

    Un mot d’ordre inégalement suivi

    Ce mouvement est très inégalement suivi à travers le pays et la mobilisation est variable selon les quartiers. Si à Beni, le mot d’ordre est très peu suivi, à Goma, quelques quartiers, les plus contestataires, ont suivi le mouvement mais la circulation était quasi-normale dans le centre. Il y a même eu un peu d’afflux lors de l’arrivée des Léopards, l’équipe nationale venue célébrer la coupe du Chan. Les Léopards sont ensuite attendus à Bukavu. « C’est fait exprès pour perturber le mouvement » dénonce un activiste. Bukavu est justement la ville de l’Est du pays où le mouvement a été le plus suivi : boutiques fermées, quelques stations-services aussi, mais tout de même de la circulation en ville. A Lubumbashi, le mouvement est très inégalement suivi, et les sources sont très contradictoires.

    Quelques arrestations signalées

    A noter également des arrestations : six militants du mouvement citoyen la Lucha ont été arrêtés à Goma par la police. On n’en connait pas encore les raisons. Un opposant a été arrêté également à Uvira et son arrestation a été confirmée de sources sécuritaires. Et on parle d’arrestations d’autres activistes à Kinshasa, mais pas de confirmation officielle. « Il n’y a aucune raison d’arrêter qui que ce soit, il ne se passe rien », disait un responsable des services de sécurité.

    En revanche, la coupure du signal de RFI à Kinshasa et à Bukavu a été confirmée. Le gouvernement parle de mesures conservatoires prises notamment à Kinshasa par le gouvernement provincial.

    RFI