« Un défi au droit international. » C’est ainsi que le ministre japonais des affaires étrangères, Taro Kono, a qualifié, dimanche 4 novembre, la confirmation par la Cour suprême sud-coréenne de la condamnation du groupe japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal (NSSM) à dédommager quatre travailleurs sud-coréens employés dans ses usines pendant la seconde guerre mondiale.
Depuis l’annonce du verdict, le 30 octobre, Tokyo ne décolère pas. Le premier ministre, Shinzo Abe, a dit maintenir « toutes les options ouvertes, notamment la saisie de la Cour internationale de justice ». NSSM, peut-être sous pression gouvernementale, ne semble pas prêt à payer.
Du point de vue nippon – accentué par le positionnement révisionniste du gouvernement –, la question de ces travailleurs a été résolue par la signature du traité de 1965, qui rétablissait les relations diplomatiques. Il incluait un volet sur les contentieux liés à la colonisation de la péninsule entre 1910 et 1945 et la coopération économique bilatérale, précisant que toutes les réclamations étaient « complètement et définitivement réglées » .
Le Japon rappelle également – Séoul l’avait reconnu en 2005 – avoir versé 500 millions de dollars (439 millions d’euros) d’assistance. Une partie de cette somme devait servir au dédommagement des travailleurs du temps de la guerre. Elle a été affectée au développement économique.
« Acte inhumain »
A l’inverse, la Cour suprême sud-coréenne considère que les plaintes des travailleurs ne tombent pas sous le coup de l’accord de 1965, parce qu’ils ont été mobilisés pendant « l’occupation illégale » de la péninsule et que le recrutement par l’entreprise japonaise était un « acte inhumain » lié à l’effort de guerre. De ce fait, les plaignants ne cherchent pas à récupérer des salaires non payés, mais réclament « un dédommagement de l’entreprise japonaise, en tant que victimes de travail forcé » .
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