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Un militant des droits de l’homme trouvé mort en RDC


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Source RFI

Chebeya-mFloribert Chebeya le président de l’ONG congolaise des droits de l’homme « la voix des sans-voix» a été retrouvé mort mercredi 2juin 2010, dans sa voiture sur une route à la sortie de Kinshasa, selon une source policière. Pour les associations congolaises et internationales de défenses des droits de l’homme, cette mort est pour le moins suspecte, surtout quand on sait que Floribert Chebeya se sentait menacé.

Floribert Chebeya a recu lundi 31 mai 2010 une convocation l’invitant à se rendre à l’inspection générale de la police pour y rencontrer le général Numbi patron de la police congolaise. Le président de « la Voix des sans-voix » se rend le lendemain mardi vers 17h à l’IGP. Il parle au téléphone avec son épouse et lui dit que le rendez-vous est fixé à 17h30.

Un peu plus tard son épouse inquiète lui envoie un texto pour savoir s’il a été reçu. Elle reçoit une réponse indiquant qu’il n’a pas pu rencontrer l’inspecteur général et qu’il a décidé de se rendre à l’UPN, l’université pédagogique nationale. «Je sais a t-elle expliqué hier soir à Okapi la radio de l’ONU que mon mari ne fait pas comme cela et qu’il n’avait aucun programme pour se rendre à l’UPN ».

Mardi 1er juin au soir le téléphone de Floribert Chebeya ne répond plus et celui de son chauffeur non plus.

Mercredi 2 juin en fin de matinée, la police retrouve le corps de Floribert Chebeya sans vie dans sa voiture et le transporte à 12h30 à la morgue où personne n’a encore pu le voir. Entre le lieu de la disparition et la découverte du corps « le lien c’est la police, remarquent plusieurs défenseurs des droits de l’homme. C’est pour cela que nous pensons qu’elle est impliquée dans la mort de Floribert Chebeya ».

Floribert Chebeya incarnait la défense des droits humains en RDC

Inconstablement Floribert Chebeya était devenu au fil des ans la figure emblématique de la société civile congolaise. A 47 ans, cet homme discret et courtois, cachait derrière de grosses lunettes une détermination sans borne pour la défense des droits de l’homme.

Directeur exécutif de l’ONG historique « la Voix des sans-voix », il portait avec ses confrères de l’Azhado et de Lotus, la cause des droits humains : rien ne lui échappait de la liberté d’expression, des droits des prisonniers et du respect de la justice. C’était un travailleur sans relâche et un homme courageux affirme un responsable d’une ONG internationale. A Kinshasa, on le présentait comme l’un des derniers des Mohicans de la société civile. Cette poignée d’hommes et de femmes qui envers et contre tout continuent avec obstination à traquer les violations des droits des citoyens.

Floribert Chebeya se savait en danger. L’an passé dans une lettre adressée aux sympathisants de son ONG, il disait sa profonde préoccupation suite à la multiplication des actes de harcèlement et de persécution contre les défenseurs des droits de l’homme : enlèvement, intimidations, menaces de morts, mise sur écoute, Floribert Chebeya avait tout connu.

Un de ses confrères congolais, encore sous le choc de l’annonce de cette mort suspecte, confiait « aujourd’hui c’est lui, demain ce sera moi. Nous sommes tous sur la liste noire».