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Par J.P Mbelu
Jeudi 4 mars, sous le haut patronage de l’UNIR/M.N. de Frédéric Boyenga-Bofala (resté dans l’ombre), dans la salle du MOC situé sur la Rue Pletinckx 19 à Bruxelles, à partir de 18h45, les Congolais(es), les Rwandais et les Burundais venus de tous les coins de l’Europe et même du Congo (la sénatrice Eve Bazaiba et le député Clément Kanku) et certains de leurs amis occidentaux (Belges, Allemands, Français, Canadiens, etc.) ont eu un échange on ne peut plus fructueux avec le journaliste d’investigation franco-camerounais Charles Onana, avec l’ex-congressiste US, l’envoyée spéciale de Bill Clinton dans la région des Grands Lacs en 1997, Cynthia McKinney et avec l’un des dignes fils du Congo, le Professeur Emmanuel Nashi.
Correspondance particulière.
Cet échange sans tabou a tourné autour du thème : 1997-2010. Du désastre humanitaire à la balkanisation de la RDC, quelle réaction pour le peuple congolais? Tous ces trois orateurs principaux de la soirée du jeudi 04 mars 2010 sont tombés d’accord sur une lapalissade : les acteurs majeurs de la tragédie n’apparaissent pas souvent au grand jour ; ils opèrent par les suppôts-bandits de grand chemin interposés. L’un de ces bandits, c’est Paul Kagame dont Tony Blair est devenu un conseiller bénévole ! Pour “Cynthia” par exemple, depuis que Kagame est le pire de ces suppôts, bénéficiant du soutien d’Israël, il croit que tout lui est permis.
Ce membre du parti vert américain revenant du tribunal Russel sur la Palestine a confié aux Congolais(es) que ce sont les mêmes criminels qui organisent le génocide en Palestine qui sont au cœur de la tragédie congolaise. Que les USA de Barack Obama ne peuvent rien changer à cette situation. Au contraire, ils l’entretiennent pour des raisons historiques évidentes que les archives de ce pays conservent. Dieu merci, a-t-elle encore confié, la justice espagnole est décidée à en découdre, à tout prix, avec Paul Kagame et ses 40 escadrons de la mort.
Quant à Charles Onana, «ce citoyen d’honneur du Congo de demain», après avoir exposé les trois raisons majeures l’ayant conduit à traiter de la tragédie vécue au cœur de l’Afrique, a au cours du débat, invité les Congolais(es) à devenir les “Kamikazes de la Justice”. Car pense-t-il, à la suite de Cynthia, il n’y aura pas d’avenir au Congo sans justice. Une question posée à “Charles” pour justifier son engagement en faveur du Congo et des Congolais a trouvé, dans sa bouche, une réponse plus que géniale : ce n’est pas en tant que Muntu qu’il lutte pour la dignité des autres Bantu.
Pour lui, la lutte pour la dignité humaine et la vérité n’a que faire des considérations ethniques, tribales ou raciales. Du moment qu’il y a des traités et chartes juridiques signés et ratifiés pour que la dignité de l’homme soit respectée, cette lutte y trouve son fondement. Et elle mérite d’être menée même au prix du sacrifice suprême. Une autre raison justifie la lutte de Charles : aujourd’hui, dit-il, c’est le Congo, demain c’est la Soudan et après demain, c’est toute l’Afrique. Donc, il est urgent que des témoins de la vérité et de la justice se lèvent pour dire non, c’est en assez.
Le Professeur de Communication à la Faculté Universitaire de Namur, notre compatriote Emmanuel Nashi, à la suite de ses deux co-orateurs, avait décidé de rompre avec la langue de bois. Il a, en bon professeur, dit les choses essentielles clairement. Il a invité ses compatriotes à puiser dans la sagesse chinoise pour aller de l’avant et d’arrêter d’être ces “imbéciles” qui, quand un doigt leur montre la lune, ils regardent le doigt à la place de la lune.
Pour ce Prof., la misère de ses compatriotes est d’abord et avant tout mentale : ils ne croient plus en eux-mêmes et ils estiment que les autres doivent agir à leur place. Rompre avec cette impuissance mentale entretenue les aiderait à comprendre que personne d’autre ne reconstruira le Congo à leur place. C’est vrai, a-t-il souligné, le Congo a des alliés et cela même en Belgique. Pour lui, il y a plusieurs Belgiques dont celles des amies décidées à travailler avec les Congolais(es) à renverser le joug de leur esclavage. Il en a l’expérience au sein de l’association (Sima Kivu) où il lutte depuis des années.
Questionné pour qu’il dise ce que les Congolais doivent faire face à leur extermination, Emmanuel a résumé sa réponse en trois mots-phares : UNION, SACRIFICES et CONNAISSANCE.
Charles, Cynthia et Emmanuel ont été formidables : clairs, précis, concis, sans langue de bois. A plusieurs reprises, les Congolais(es) les ont applaudis. Les livres de Charles ont été achetés comme de petits pains. Il a mis un temps fou à les dédicacer. Cynthia, cette amoureuse du Congo et des Congolais(es) a eu des échanges en aparté avec plusieurs compatriotes.
Le partage du petit repas ayant suivi cette Conférence-Débat a permis aux participants de refaire leurs forces avant de se disperser. Quelques associations de femmes congolaises présentes dans la salle du MOC ont entonné «Notre Congo sera toujours uni» à la grande satisfaction de Cynthia.
Pour terminer, avouons qu’à la fin de cette Conférence-Débat, une impression s’est dégagée : la conscience des enjeux majeurs face auxquels notre pays fait face devient de plus en plus grandissante parmi les Congolais(es) de la diaspora.
Les échanges entre les représentants de plusieurs partis politiques et acteurs de la société civile semble avoir donné l’impression que le message de l’unité passe. Mais, saurons-nous, nous Congolais(es) devenir les “Kamikazes de la Vérité et de la Justice”, comme les conférenciers nous l’ont recommandé ? La balle est toujours dans notre camp.
A l’Unir et à ses héros dans l’ombre dont O. et toute son équipe, nous disons merci et toutes nos félicitations pour nous avoir permis de participer à une conférence de grande qualité et d’en assurer la gestion du débat.
J.-P. Mbelu