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Par Le Potentiel
Les immenses richesses naturelles dont est dotée l’Afrique, à l’instar de la République démocratique du Congo, ne profitent pas aux populations qui « vivent dans la misère ». De ce fait, le Synode des évêques pour l’Afrique, réuni à Rome du 4 au 25 octobre 2009, a appelé les politiciens catholiques corrompus à « démissionner ». Mercredi 11 novembre, dans un point de presse tenu au centre interdiocésein, la CENCO a réitéré cet appel.
« L’Afrique est riche et est composée de 60% de jeunes de moins de 20 ans. Elle a beaucoup de richesses naturelles qui ne profitent pas à sa population qui vit dans la misère alimentaire et sanitaire », ont déploré les évêques.
La RDC, malgré ses ressources incommensurables, est l’un des pays les plus pauvres du monde. Elle est également citée parmi les nations où le niveau de corruption est très élevé et l’impunité souvent stigmatisée par le chef de l’Etat.
Aujourd’hui, la grogne sociale est perceptible dans tous les secteurs de la vie nationale. La RDC est confrontée aux revendications salariales, aux difficultés de trésorerie tant dans des entreprises publiques que privées, à la non mise à disposition du gouvernement des appuis budgétaires promis par des partenaires bi et multilatéraux, à une guerre larvée dans sa partie orientale et, plus grave, à la dépréciation continue du franc congolais face aux devises étrangères.
RENDRE LE TABLIER
Malgré leurs limites à trouver des solutions appropriées aux problèmes posés, les responsables congolais n’ont pas la culture de l’introspection et de la démission volontaire, en cas d’incapacité avérée. Bien plus. Quoique la Constitution leur en donne le pouvoir, des parlementaires et des cadres de services assermentés refusent de contrôler et de sanctionner les mauvais gouvernants, se faisant leurs complices.
Disant espérer « un certain progrès de gouvernance en Afrique », le Synode des évêques pour l’Afrique a, de Rome, exhorté les politiciens catholiques à donner à leurs populations « des conditions convenables de vie ».
« Bien des pas sont en train d’être franchis. Nous saluons les efforts fournis pour libérer l’Afrique de l’aliénation et de l’esclavage politique. Maintenant, l’Afrique doit faire face au défi de procurer à ses enfants un niveau et des conditions convenables de vie », a déclaré mercredi à Kinshasa le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) au cours d’un point de presse.
L’abbé Léonard Santedi a indiqué que le Synode des évêques pour l’Afrique réunis à Rome a appelé « les politiciens catholiques impliqués dans la mauvaise gestion de la chose publique à démissionner ou à se convertir afin de ne pas salir l’image de l’Eglise ».
Il s’agit là d’un véritable coup de semonce pour les politiciens catholiques. La CENCO n’est pas à son premier « cri de cœur » pour dénoncer la situation dramatique que vit la RDC. « Sauvons le Congo », « Soyons vigilants », « Non à la guerre », «Non à la balkanisation de la RDC » … autant de cris qui soulignent l’activisme de l’Eglise catholique au Congo pour replacer la RDC dans la voie normale qui soutient la reconstruction, la refondation de l’Etat congolais.
S’agissant de la RDC, il a dévoilé que le Synode « s’est rendu compte que ce sont les ressources naturelles qui deviennent la cause des conflits armés dans beaucoup de pays en Afrique. Les pères synodaux ont lancé une appel pour qu’on arrive à des lois qui permettent aux multinationales d’exploiter les ressources naturelles dans nos pays dans le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine ».
Selon l’abbé Santedi, « il faut pousser les multinationales à construire des écoles, des routes et des hôpitaux pour les populations riveraines de leurs sites d’exploitation afin que ces dernières bénéficient des retombées de ces productions. La plupart de ces multinationales sont cotées en bourse alors que les populations des zones exploitées croupissent dans la misère ».
La CENCO dénonce ici l’exploitation criminelle des richesses du Congo par des multinationales. Leur part de responsabilité dans les conflits armés qui ne visent que la déstabilisation de la RDC.
SITUATION DRAMATIQUE
Des études renseignent que « 80% de la population de la RDC vivaient en 2002 en-dessous du seuil de pauvreté fixé à 2 dollars américains par jour. Près de 44% des femmes et environ 22% des hommes n’avaient aucun revenu. La pauvreté se manifestait par la malnutrition qui touche entre 30 et 50% des femmes et des enfants. Au total, 16 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire. De nombreux groupes vulnérables se sont formés (réfugiés, orphelins, enfants déscolarisés ou enfants soldats) qui manquaient de soins et de nourriture ».
A ce jour, la situation ne semble pas s’être améliorée, les conflits armés causant quotidiennement les déplacements des populations civiles au Kivu et en province Orientale. La localité de Dongo, dans la province de l’Equateur, a pris le relais durant quelques jours. Des affrontements interethniques ont poussé 24.194 personnes à trouver refuge au Congo-Brazzaville, de l’autre côté du fleuve.
Pendant ce temps, les fonctionnaires et agents de l’Etat, estimés à plus d’un million, continuent de ronger leurs pantalons dans l’attente de l’application de plus en plus utopique du barème salarial de Mbudi. La commission d’éthique et de lutte contre la corruption les avait classés parmi les plus corrompus du pays, concurremment avec les magistrats, les policiers et les douaniers. Et pendant qu’il a coutume d’affirmer ne pas avoir suffisamment de ressources financières pour augmenter les salaires du personnel de la Fonction publique, le gouvernement a tout de même réussi le tour de force de majorer considérablement les émoluments des cadres politiques !
« Près de 35% du budget national sont consacrés au personnel politique », ont relevé certains économistes.
Que dire de l’impunité ?
S’il est vrai que de hauts magistrats ont été soit remerciés soit mis à la retraite, il demeure une évidence que les pouvoirs publics assistent – visiblement impuissants – à la construction effrénée de luxueux immeubles sans chercher à identifier leurs propriétaires et à déterminer l’origine des fonds investis.
Ce cri de la CENCO à l’endroit des politiciens catholiques congolais corrompus vise le respect du peuple que le « chrétien », en particulier, et homme politique en général, est appelé à servir.