Author: Don Kayembe

  • Félix Tshisekedi a rencontré mardi le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo

    Félix Tshisekedi a rencontré mardi le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo

    -Alors que la société civile lui réclame des sanctions contre le milliardaire israélien Dan Gertler, le président congolais a rencontré le lobby juif aux Etats-Unis. Une offensive aux enjeux multiples.

    Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi est en visite aux Etats-Unis. Celui-ci a débuté son séjour de 72 heures par une rencontre ce dimanche (01.03.2020) avec le Comité des affaires publiques israélo-américain qui représente la communauté juive des Etats-Unis.
    Une rencontre qui intervient alors qu’en RDC, le chef de l’Etat est sous la pression de la société civile. Celle-ci lui demande d’enquêter sur des activités du milliardaire israélien Dan Gertler, impliqué dans de nombreuses affaires liées à l’industrie minière.

    Un contexte marqué par une enquête contre Dan Gertler
    Même s’il n’y a pas de lien direct connu entre les ennuis de Dan Gertler en RDC et la rencontre du président Félix Tshisekedi avec le lobby juif américain, le contexte retient l’attention.
    La justice congolaise enquête en effet sur un prêt douteux de 128 millions d’euros que Dan Gertler, peu avant d’être la cible de sanctions américaines en 2017, a consenti à l’entreprise nationale minière Gécamines.
    L’homme d’affaires israélien est très proche de l’ex-président Joseph Kabila qui l’a rendu incontournable dans les secteurs des mines et du pétrole durant ses deux mandats.

    Dans son discours ponctué d’applaudissements, Félix Tshisekedi a fait de la lutte contre la corruption une base de sa relation avec le lobby pro-israélien en assurant que “les défis nouveaux liés à la lutte contre le terrorisme, la corruption et le blanchiment des capitaux ainsi que la lutte contre la cybercriminalité nous donnent l’opportunité, que dis-je, l’obligation de renforcer nos liens pour des objectifs partagés”.
    L’engagement contre la corruption vise des enjeux multiples
    Félix Tshisekedi a aussi besoin des lignes de crédit promis par le Fonds monétaire international (FMI), un autre enjeu de son engagement affiché contre la corruption.
    Une visite du président congolais au siège du FMI est d’ailleurs au menu de son voyage aux Etats-Unis.
    Le 24 février, un collectif de sept organisations de la société civile à l’origine de la campagne “le Congo n’est pas à vendre” lui a adressé une lettre demandant des sanctions à l’encontre de Dan Gertler.

    La RDC détient d’importants gisements de cobalt (Katanga, 14.10.2006-Archives)
    Emmanuel Umpula Nkumba est le directeur exécutif de AfreWatch, une ONG membre de ce collectif. Il rappelle que “déjà en 2017 des entreprises liées à Dan Gertler ont été sanctionnées par le Trésor américain”.
    Les entreprises de l’homme d’affaires sont mises en cause dans des faits de blanchiment d’argent et de corruption. “Malheureusement en RDC, il n’y a pas assez d’intérêt pour initier des enquêtes et c’est pourquoi nous avons décidé d’adresser une lettre au président de la République lui demandant de prendre des mesures”, regrette Emmanuel Umpula Nkumba.
    Jusqu’ici, Félix Tshisekedi n’a pas montré son intention d’inquiéter son prédécesseur et partenaire de coalition Joseph Kabila.
    Mais les pressions extérieures l’ont visiblement contraint à affaiblir plusieurs pro-Kabila, dont le chef de son parti (PPRD) et ancien candidat à la présidentielle Emmanuel Ramazani Shadary, l’ex-chef des renseignements Kalev Mutondo, ou encore Albert Yuma, le patron de la Gecamines, qui n’a pas le droit de quitter Kinshasa en raison du dossier judiciaire lié au prêt des 128 millions d’euros.

    Avec DW

  • Kinshasa: “Les sauts de mouton nous font souffrir”

    Kinshasa: “Les sauts de mouton nous font souffrir”

    -Environ dix mois après le lancement des travaux du programme des 100 jours du président Félix Tshisekedi, les activités sont paralysées par les embouteillages dus aux travaux de construction dits des “sauts de mouton”.

    Une seule route relie le centre-ville de Kinshasa, qui concentre les activités principales des habitants, à l’aéroport international de Ndjili.
    Il s’agit du boulevard Lumumba, sur lequel on compte trois chantiers “sauts de mouton” dans le district de la Tshangu, le plus peuplé de Kinshasa. Les habitants se plaignent des conséquences de ces travaux. L’un d’entre eux, qui préfère ne pas donner son nom, explique le calvaire que cela représente au quotidien.
    “Il y a trop d’embouteillages et de perte de temps. Pour arriver à temps il faut venir à pieds. Si vous prenez la moto ou bien un taxi c’est que pour quelques mètres. Ensuite, il faut descendre et en prendre un autre et ça coute beaucoup d’argent. Et puis quand on marche, on rentre à la maison fatigué. Nous dépensons plus de 8.000 francs par jour dans les transports.”
    Kinshasa compte sept chantiers “sauts de mouton” sur les boulevards qui sont souvent rétrécis sur une ou deux voies dans lesquelles les véhicules, les milliers de motos, les pousse-pousse et les piétons s’agglutinent.
    C’est un véritable calvaire que subit la population au quotidien, comme l’explique ce conducteur qui a aussi requis anonymat.

    “Ça perturbe la circulation et la population souffre. Nous, les conducteurs, souffrons également mais la population souffre plus parce qu’ils ne font que courir du matin au soir. Nous allons le matin au boulot et nous devons partir tôt pour pouvoir circuler facilement. Les sauts de mouton nous font souffrir. Les vendeurs arrivent en retard et ceux qui vont au boulot arrivent aussi en retard, parfois même à neuf heures.”
    Malversations financières
    Les travaux ne devaient durer que six mois mais désormais la barre des dix mois est franchie et ceux-ci sont loin d’être finis.
    La raison est liée en partie aux détournements des fonds destinés à ces travaux.
    Des enquêtes sont en cours et plusieurs arrestations ont eu lieu, dont celle du patron de la compagnie Safricas, l’américain David Blattner, et du directeur général de l’Office des routes, Mutima Sakrini.
    Ceux-ci ont été placés en détention préventive pour abus de confiance.
    Ce scandale a été évoqué la semaine dernière en Conseil des ministres et le président Félix Tshisekedi a insisté sur le respect des lois, comme le précise cet extrait du compte rendu lu par le porte-parole du gouvernement, Jolino Makelele.
    “S’agissant des enquêtes judiciaires, le chef de l’Etat a insisté sur le fait que celles-ci doivent se dérouler dans le strict respect de la constitution et des lois de la République. Il a en effet déploré que certains magistrats en charge des dossiers soient l’objet de menaces et de manipulations. De même, il a relevé que certaines personnes interpelées sont victimes de mauvais traitement dans l’unique but d’extorquer leurs aveux.”
    Le lancement de ces travaux avait suscité un grand espoir au sein des habitants de Kinshasa mais désormais, c’est la déception qui l’emporte face aux retards et même à une aggravation des bouchons. La population souhaite aussi voir les coupables de détournements réellement punis.

    Avec DW

  • Côte d’Ivoire : le cauchemar des cartes d’identité

    Côte d’Ivoire : le cauchemar des cartes d’identité

    -Obtenir ou renouveler sa carte d’identité est devenu une course d’obstacles et compromet la présidentielle d’octobre.

    Nombre insuffisant de centres d’enrôlement, longues files d’attentes et lenteur de la procédure : les obstacles à franchir pour obtenir ou renouveler sa carte d’identité en Côte d’Ivoire sont nombreux. La situation est d’autant plus grave qu’il faut posséder une carte d’identité pour obtenir une carte d’électeur en Côte d’Ivoire. Or, l’élection présidentielle aura lieu en octobre 2020.
    Il est 8h45 lorsque nous arrivons dans un centre d’enregistrement situé dans la vaste commune de Cocody. C’est d’ailleurs le seul du quartier. Sous une bâche dressée pour la circonstance, plusieurs dizaines de personnes attendent.
    Parmi eux, Seydou Cissoko est arrivé peu avant le lever du soleil mais il n’aura pas la chance de se faire enregistrer aujourd’hui. Il va devoir repasser.
    “On est là depuis quatre heures du matin. Il faut se réveiller plus tôt pour être sur la liste. Aujourd’hui, ils ont pris 40 personnes. Malgré que je sois venu à quatre heures. C’est vraiment difficile.”
    Files d’attente
    La longue attente n’est pas la seule difficulté de cette opération. L’achat du timbre en ligne qui représente un autre défi, même quand on vit en ville.
    Fatoumata Touré, 68 ans, sans aucune notion en informatique, a été obligé de se rendre dans un cybercafé pour lancer son processus d’enrôlement. Et cela engendre des coûts supplémentaires :
    “Je suis allée dans un cybercafé. Comme je ne sais pas comment ça fonctionne, je suis allée me renseigner. On m’a demandée d’aller faire un dépôt sur mon compte électronique. Je suis retournée là-bas et puis ils ont rempli pour moi. J’ai payé 1. 000 francs CFA. Tout ça, ça fait 6.300 francs CFA.”
    Sous la bâche, la tension monte d’un cran chez ceux qui sont arrivés tôt et qui ne pourront pas se faire enregistrer. Adèle Boh ne cache pas sa colère :
    “Pour tout Cocody il n’y a qu’un seul centre. Qu’ils ouvrent d’autres centres d’enrôlement ! On ne peut pas venir et entendre dire que c’est bouclé. Ce n’est pas normal.”

    Présidentielle en ligne de mire
    La nouvelle carte d’identité devra permettre aux Ivoiriens de s’inscrire sur la liste électorale en vue de la présidentielle d’octobre prochain.
    Mais pour l’analyste politique André Silver Konan, beaucoup d’Ivoiriens en âge de voter risquent de ne pas en avoir avant cette échéance. Surtout les populations des zones rurales :
    “Il y a 118 centres d’enrôlement. Ce qui se passe, c’est qu’il y a un seul centre d’enrôlement par département. Pour tous ceux qui n’arrivent pas à s’inscrire d’abord sur internet, quelle est la solution pour eux ? Jusque-là le gouvernement est muet. Pour tous les Ivoiriens qui vivent à la campagne, c’est un parcours du combattant pour avoir un sésame pour lequel le citoyen ivoirien a un droit absolu. On en fait donc un instrument de pénibilité pour les Ivoiriens.”
    Lenteur des machines
    A toutes ces difficultés, il faut ajouter la lenteur des machines destinées à cette opération. Un agent en charge de l’enrôlement dans la commune d’Attécoubé qui a requis l’anonymat explique qu’elles ne peuvent pas enregistrer plus de 30 personnes par jour :
    “Il y a une lenteur au niveau des appareils qui est surtout liée à la connexion. Et à chaque fois, les machines plantent. On fait le maximum en enrôlant 100 à 110 personnes par jour. Mais on ne peut pas aller au-delà de ça. Souvent même, on fait moins. Ça dépend des humeurs de la machine.”
    Pour remédier au problème d’insuffisance de matériel, le ministère de l’Administration du territoire a annoncé pour les prochains jours le déploiement de 4.000 kits additionnels. Mais pour l’heure, les Ivoiriens boudent quelque peu l’opération.
    Pendant ce temps, l’opposition continue à demander la gratuité de cette carte d’identité et la prorogation de l’ancienne qui est arrivée à expiration fin juin 2019.

    Avec DW

  • Les évêques catholiques haussent le ton contre le pouvoir

    Les évêques catholiques haussent le ton contre le pouvoir

    -Anciens médiateurs entre l’opposition et le pouvoir, les évêques ont fait une déclaration musclée. S’ils se sont dits satisfaits de quelques actions du président Tshisekedi, ils ont émis des critiques acerbes contre la coalition au pouvoir.

    Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

    Les évêques congolais se sont réunis du 24 au 28 février pour plancher sur la situation du pays. Ils ont notamment salué la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire et des « avancées significatives » en matière de liberté d’expression, ainsi que le retour de la RDC sur le plan international.
    Mais ils ont aussi listé leurs inquiétudes, tout particulièrement les dysfonctionnements au sein de l’appareil d’État. « Beaucoup de problèmes auxquels le pays est confronté restent sans solution adéquate, à cause de la crise qui mine la coalition. Il est inacceptable que le pays soit pris en otage par un accord qui, du reste, est occulte », a estimé l’abbé Donatien Nshole, le secrétaire général de l’épiscopat congolais.
    La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) dit ne pas être intéressée par les contours de l’accord entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur, mais elle reste convaincue que cet accord est à l’origine des tensions actuelles. Les prélats sont d’autant plus préoccupés qu’ils disent avoir constaté une mauvaise gestion des finances publiques et redoutent des détournements.

    « Nous assistons à un enrichissement injustifié et scandaleux d’une poignée d’acteurs politiques, au détriment de la grande majorité de la population. La corruption et le détournement de deniers publics persistent. Ces détournements sont l’œuvre de ceux-là mêmes qui sont appelés à être des garants du bien commun », ajoute Donatien Nshole.
    Les évêques, déjà irrités par la non-tenue des élections locales, ont appelé les populations à « demeurer vigilantes » dans l’exercice du contrôle citoyen des institutions.

    Avec RFI

     

  • Le concert historique de Fally Ipupa s’est tenu, malgré les menaces des « combattants »

    Le concert historique de Fally Ipupa s’est tenu, malgré les menaces des « combattants »

    -La star congolaise a pu se produire vendredi soir devant des milliers de spectateurs. Des groupes d’opposants congolais radicaux ont pourtant tout fait pour empêcher le concert de Fally Ipupa, à l’AccorHotels Arena.
    Les dernières heures précédant le concert de Fally Ipupa à Paris laissaient craindre le pire. Un incendie spectaculaire, déclenché par des feux de scooters et de poubelles, a d’abord enfumé, dans l’après-midi, le quartier de la gare de Lyon, proche de l’AccorHotels Arena du XIIe arrondissement. Ce n’est que vers 18h30, à un peu plus d’une heure du début théorique de l’événement, que les pompiers ont maîtrisé les flammes.
    Vous risquez gros en y allant
    Mais les intimidations ne se sont pas arrêtées là. Plusieurs centaines de “combattants”, la plupart des hommes jeunes et déterminés, se sont donnés rendez-vous aux abords de la salle de 20 000 places dans le but d’empêcher le concert. « C’est annulé », « Vous risquez gros en y allant », « Vous êtes fiers de ce que vous faites ? » « Là-haut, Dieu vous voit ! »… Mêlant mensonges et menaces, empoignant parfois des spectateurs ou les bousculant, les combattants ont tenté le tout pour le tout.

    C’était sans compter sur un impressionnant dispositif de sécurité. Métros fermés, dizaines de fourgons de gendarmerie, barrières métalliques… Des contrôles de billets ont été mis en place à distance de la salle pour trier spectateurs et agitateurs. Et le parcours menant à l’enceinte de l’AccorHotels n’avait rien à envier à la sécurité des aéroports : boissons et parapluies confisqués, consigne obligatoire pour les sacs, fouilles, passage sous un portique de détection de métal : rien n’a été laissé au hasard.
    Faire la fête, loin des querelles politiques
    Après cette parenthèse pesante, qui a tout de même réussi à intimider une petite partie du public, on découvrait une ambiance totalement différente. Sapeurs, familles au complet, Africains de tous les pays, s’étaient donné rendez-vous pour chanter et danser. Bref, faire la fête, loin des querelles politiques.
    « Bien sûr, on a eu un peu peur en voyant les dernières infos, mais après l’Olympia annulé en 2017, c’était ce soir ou jamais », confiait une maman ivoirienne venue avec sa fille applaudir « l’aigle » depuis la fosse. En regardant le public rire et papoter, on pouvait même penser qu’il s’agissait d’un concert presque comme un autre.
    Presque, seulement. La première partie, du spectacle, avec notamment Robinio Mundibu, l’un des protégés de Fally, a commencé avec une quarantaine de minutes de retard du fait des incidents dans une salle à moitié vide. Et ce n’est qu’après un long entracte (sans doute pour attendre que la jauge se remplisse) que la star de la soirée a fait une entrée triomphante.
    à lire RDC : Fally Ipupa, sous l’aile de « l’aigle »
    Après une vidéo montrant un aigle survoler Kinshasa et les grandes métropoles occidentales, le rideau s’est levé sur une gigantesque structure gonflable du rapace qui a lentement elle-même « pris son envol. »
    “Jour historique”
    Sa Majesté Fally, en peignoir et baskets, une couronne revisitée posée sur la tête, pouvait enfin commencer à chanter… après un long silence dans la capitale française. La chanson inaugurale « La vie est belle », sonnait comme un pied de nez aux combattants.
    Le concert, maîtrisé de bout en bout, a été une véritable démonstration de force. Fally, en forme vocalement, était accompagné sur scène par une quarantaine de danseurs, chanteurs et musiciens, dans la grande tradition congolaise. Il a su alterner tubes urbains façon Tokooos et classiques rumba, multipliant les costumes et faisant le show pendant plus de deux heures.
    Sur scène, quelques personnalités sont apparues : les chanteurs Mokobé et Bramsito, l’actrice et réalisatrice Angela Bassett… Mais c’est surtout le Franco-Congolais Dadju qui a retenu l’attention avec un tour de chant inspiré et en clamant tout haut ce que beaucoup de spectateurs pensaient tout bas : « Aujourd’hui est un jour historique, c’est une grande victoire pour le Congo ! »
    Mais quelques minutes avant 23h30, un agent venait glisser un mot à l’oreille de Fally, visiblement agacé. Le chanteur était contraint de terminer son concert, assez brutalement, à l’heure convenue avec la salle, sans avoir le temps d’interpréter tous les tubes qu’il avait répétés pour la soirée.
    Avant de quitter la scène la star congolaise a néanmoins promis de venir rapidement faire à nouveau l’événement en France. On espère le retrouver dans une ambiance plus apaisée.

    Avec JA

  • Lingala: Ses origines et son enseignement dans les ecoles en regions Lingalaphone

    Lingala: Ses origines et son enseignement dans les ecoles en regions Lingalaphone

    Lingala et son origine- l’enseignement de la langue lingala a l’ecole

  • Devant l’American Isreal Public Affairs Commitee, Tshisekedi annonce la reprise des relations avec Israël

    Devant l’American Isreal Public Affairs Commitee, Tshisekedi annonce la reprise des relations avec Israël

    -Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé, dimanche soir 1er mars, une reprise des relations diplomatiques de haut niveau de son pays avec Israël. L’installation d’une « section économique » de l’ambassade est également envisagée à Jérusalem.

    L’annonce de cette reprise des relations diplomatiques de la RDC avec Israël a été faite à Washington devant le Comité des affaires publiques israëlo-américaines (Aipac) qui organise sa grande conférence annuelle depuis dimanche jusqu’au mardi 3 mars.

    Après plus de vingt ans sans représentation de haut niveau en Israël, Félix Tshisekedi annonce qu’il va nommer, dans les prochains jours, un ambassadeur à Tel-Aviv. Pour l’instant, l’ambassade de la République démocratique du Congo est dirigée par un simple chargé d’affaires.

    Le président congolais annonce également la création d’une « section économique » dont le but est de resserrer les liens avec Israël en particulier dans les domaines, « de l’agriculture et des sciences et technologies ».

    Lors de son discours devant le puissant lobby pro-israëlien Aipac, aux États-Unis, Félix Tshisekedi a précisé que l’ambassade de RDC reste à Tel-Aviv, mais qu’il ne voit pas d’inconvénient à baser cette nouvelle section économique à Jérusalem. Il ajoute par ailleurs soutenir le plan de paix du président Donald Trump, un plan rejeté par l’Autorité palestinienne.

    Selon un spécialiste, ces annonces sont faites pour plaire toujours plus à Donald Trump et aux Etats Unis qui soutiennent Félix Tshisekedi depuis son élection et dont il cherche le soutien pour s’émanciper de Joseph Kabila.

    Le discours du président est d’ailleurs mal passé en RDC auprès des proches de son prédécesseur: « La RDC ne peut ignorer la Palestine », a par exemple commenté sur twitter un proche collaborateur de Joseph Kabila, Jean-Pierre Kambila.

    Le discours du président Tshisekedi a aussi été critiqué par une grande partie de l’opinion qui demande de ne pas oublier la cause palestinienne.

    « Jérusalem est, de par son histoire, un lieu qui appartient aux juifs, aux arabes comme aux chrétiens. La considérer comme capitale d’Israël, c’est accepter sa privatisation par les seuls juifs », a réagi le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).

    Des internautes congolais espéraient, quant à eux, que Félix Tshisekedi n’oublie pas de nommer « dans la foulée » un Haut représentant auprès de l’État palestinien.

    Avec RFI

  • Albert Yuma s’insurge contre le « harcèlement fiscal » et l’« ingérence étrangère » en RDC

    Albert Yuma s’insurge contre le « harcèlement fiscal » et l’« ingérence étrangère » en RDC

    -Environnement des affaires délétère, morose et peu transparent, harcèlement fiscal… Albert Yuma, le président de la fédération des entreprises du Congo (FEC), a lancé une violente charge contre la politique du gouvernement. Mais aussi contre l’« ingérence étrangère » dans les questions minières.
    « Aucun gouvernement ne devrait jamais promettre ce qu’il n’est pas certain de tenir. C’est une question de crédibilité et de responsabilité de l’action publique vis-à-vis des gouvernés ». Actuellement au centre d’une enquête judiciaire ouverte par le parquet de Kinshasa portant sur une dette de 128 millions d’euros contractée par la Gécamines, qu’il préside, c’est sous sa casquette de président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) qu’Albert Yuma Mulimbi a tapé du poing sur la table le 29 février, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux de l’organisation patronale, à l’hôtel Pullman.
    Ce proche de Joseph Kabila – qui avait un temps tenté de l’imposer à la primature, en avril 2019 – a appelé le nouveau pouvoir à amorcer des grandes réformes pour améliorer le climat des affaires et instaurer un système fiscal efficace en RDC. Des réformes, qui permettraient à l’État, assure-t-il, de stimuler les investissements et les recettes publiques.
    Son appel intervient quelques jours après la fin de la mission d’évaluation du programme intérimaire du FMI, dont le compte-rendu témoigne d’inquiétudes similaires.
    Croissance économique en repli
    Les dernières données statistiques publiées par la Banque centrale du Congo indiquent que l’activité économique en RDC a fléchi en 2019 par rapport à l’année 2018. Ainsi, le taux de croissance économique a atteint 4,6 % contre 5,8 % en 2018. « Bien que ce taux de croissance soit supérieur à la moyenne des pays subsahariens, la croissance économique de la RDC demeure fragile et peu inclusive car portée par le secteur minier, secteur hautement capitalistique mais peu pourvoyeur d’emplois », souligne Albert Yuma.
    Pour démontrer l’impact négatif de cette fragilité, le président de la FEC fait référence au dernier Rapport sur le développement humain de 2019, du Pnud, qui classe la RDC à la 179e position avec un IDH de 0,459. « Cette position est en recul de 3 places par rapport à l’année 2018. Sans grande surprise nous continuons donc à stagner, voire à régresser, dans le peloton de queue des pays à développement humain les plus faibles », s’inquiète Albert Yuma.
    Ce n’est pas la sortie la plus sévère du patron des patrons sur le sujet. Lors de la même cérémonie des vœux de la FEC, en janvier 2014, il avait ainsi remis en cause les chiffres officiels de la croissance et déploré la persistance du sous-emploi et de la pauvreté, critiquant sévèrement la politique économique d’Augustin Matata Ponyo, alors Premier ministre.
    Un climat des affaires qui « dissuade toute velléité d’entreprendre »
    La loi de finances 2020 prévoit la collecte d’environ 203 taxes et impôts pour alimenter les caisses de l’État. Pour Albert Yuma, « l’environnement des affaires reste largement délétère, morose et peu transparent, dominé par la corruption, le harcèlement fiscal, l’insécurité juridique et judiciaire ainsi que par des coûts de facteurs de production si élevés, qu’ils dissuadent toute velléité d’entreprendre ».
    Pas de concertation dans les décisions publiques
    « Les capacités d’intervention de l’État se sont dégradées en raison d’initiatives prises sans concertation aucune, et si certaines d’entre elles ont eu certaines mérites, elles s’avèrent en fin de compte créatrices de frustrations car non applicables financièrement », a déploré Albert Yuma.
    Le patron des patrons est ainsi revenu sur le plan de trésorerie publié début février, qui réduit les recettes courantes à environ deux millions de dollars, contre une prévision de plus de sept millions de dollars dans la loi de finance. « Nous avons observé avec regret, mais avec le sentiment qu’il ne pouvait en être autrement, la réduction implicite du budget de l’État », a-t-il déclaré, rappelant avoir « émis des doutes » lors de l’adoption de ce budget « sur la capacité du pays à soutenir de telles dépenses avec des recettes que nous jugions irréalistes et […] sans rapport avec nos capacités contributives ».

    Soutien au gouvernement sur la sous-traitance minière
    Sur la question des mines, en revanche, le patron des patrons congolais a espéré la fermeté de Kinshasa après que les ambassadeurs de 19 pays ainsi que la délégation de l’union européenne ont saisi le gouvernement, le 21 février, pour réclamer un moratoire de six mois quant à l’application de la loi sur la sous-traitance [imposant de recourir exclusivement à des entreprises locales] et un dialogue en vue d’aplanir les « incompréhensions ». « Je le dis très clairement ici, il est inadmissible que que des ambassades étrangères se mêlent des politiques publiques internes », a martelé Albert Yuma pour qui cette loi est un « levier à l’émergence d’entreprises locales » et à des investissements futurs.
    « Il est patent qu’aujourd’hui, le tissu économique n’est pas en capacité d’absorber 100 % de la demande de sous-traitance », a-t-il reconnu. « Mais il est tout aussi clair que si on ne fait rien, on trouvera difficilement des acteurs locaux susceptibles d’investir dans la durée sans avoir la garantie de pouvoir compter sur des contrats futurs », a-t-il argué.
    Albert Yuma a également fait part de ses « inquiétudes » quant aux futures propositions du FMi pour le secteur minier, accusant les rapports officiels de l’organisation de « plagier quasi intégralement les conclusions de certaines ONG ». « Soit le FMI n’a pas de vision propre pour l’industrie minière, ce qui est troublant, soit c’est que les dés sont déjà pipés en fonction des intérêts représentés par ces ONG et que je juge contraires à ceux du Congo et à sa souveraineté ».

    Avec JA

  • Encore un mort: Décès de Léon Lukaku, le chef du contre-espionnage de l’ANR

    Encore un mort: Décès de Léon Lukaku, le chef du contre-espionnage de l’ANR

    -Le chef du service de contre-espionnage au sein de l’Agence nationale de renseignement est mort ce lundi, dans des circonstances qui restent encore floues.
    Plusieurs sources gouvernementales, ainsi que des sources au sein des services du renseignement congolais, ont confirmé l’information à Jeune Afrique : Léon Lukaku, chef du service de contre-espionnage de l’Agence nationale de renseignement (ANR), est décédé ce lundi à Kinshasa.
    Les causes de son décès ne sont, pour le moment, pas connues. Plusieurs cadres des services de renseignement congolais, sous couvert d’anonymat, ont cependant avancé que ce dernier « était malade ». Selon nos informations, Léon Lukaku avait été suspendu de son poste de directeur des services contre-espionnage de l’ANR au cours du mois de février.
    Ce décès intervient trois jours après celui du général Delphin Kahimbi, chef d’état-major adjoint chargé du renseignement militaire, décédé vendredi 28 février dans des circonstances encore non élucidées. L’armée et la présidence ont annoncé avoir ouvert des enquêtes sur la mort de ce haut gradé qui fut un proche de Joseph Kabila.

    AVEC JA

  • Des enquêtes sur la mort du général Delphin Kahimbi

    Des enquêtes sur la mort du général Delphin Kahimbi

    Le président de la RDC et l’armée congolaise ont annoncé des enquêtes pour « élucider » les « circonstances » de la mort brutale vendredi de Delphin Kahimbi, le chef du renseignement militaire congolais.

    Chef d’état-major adjoint chargé du renseignement militaire, proche de l’ancien président Joseph Kabila, le général Delphin Kahimbi est décédé vendredi d’ »une crise cardiaque », a expliqué son épouse.

    Il venait dans les jours précédents d’être empêché de voyager, suspendu de ses fonctions et entendu par le Conseil national de sécurité (CNS), selon des sources concordantes.

    « Tout en présentant ses condoléances à la famille et à l’armée, le chef de l’État a souhaité que les enquêtes soient rapidement menées afin de déterminer les circonstances exactes de sa mort », selon le compte-rendu du Conseil des ministres de vendredi.

    Dans un message vidéo, le haut commandement militaire a salué la mémoire de « l’un de ses valeureux officiers généraux ».

    Rumeurs

    « Toutes les dispositions sont prises pour élucider les circonstances de cette douloureuse perte. Une enquête est diligentée. Les conclusions de celle-ci feront l’objet d’une communication ultérieure », a déclaré un porte-parole militaire dans ce message vidéo.

    En savoir plus ?

    Ce décès a suscité des rumeurs aussi inévitables qu’invérifiables (suicide, assassinat…).

    Âgé de 50 ans, le général Kahimbi était l’une des douze personnalités congolaises toujours sous sanctions de l’Union européenne, pour atteintes aux droits de l’homme dans les dernières années du régime Kabila (2015-2018).

    Resté en place après l’investiture de Félix Tshisekedi, le général Kahimbi était accusé d’avoir mis en place « un système d’écoute des autorités », d’après une source militaire.

    On lui reproche d’ »avoir espionné Félix Tshisekedi », selon une source diplomatique.

    Juste avant sa mort, les États-Unis – soutien affiché du nouveau président Tshisekedi – avaient publiquement salué jeudi sa destitution.

    Investi en janvier 2019, ancienne figure de l’opposition, Félix Tshisekedi gouverne la RDC en coalition avec son prédécesseur Kabila, dont les partisans sont majoritaires au Parlement et dans les autres institutions du pays.

    Plusieurs personnalités très influentes à l’époque du président Kabila ont cependant été mises à l’écart et affaiblies ces derniers mois.

    Avec JA