Category: Afrique

  • Les combats en Libye compliquent la gestion des flux de migrants

    Les combats en Libye compliquent la gestion des flux de migrants

    La plupart des camps de refugiés se retrouvent dans des zones de combats, ce qui empêche le travail des ONG internationales comme Médecins sans frontières qui dénonce de nombreux cas de violation des droits de l´homme.

    Des cas de migrants forcés de travailler pour des groupes armés libyens ont ainsi été signalés. Pour Hisan Boubakri du Centre de Tunis pour la migration et l’asile, il y a aujourd’hui une nécessité de créer des couloirs de protection pour assurer la sécurité de ces migrants. 

     

    Cliquez sur l’image pour écouter ses explications. 

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  • En RDC, le Premier ministre se fait toujours attendre

    En RDC, le Premier ministre se fait toujours attendre

    Pas de nouveau chef du gouvernement, malgré  l’accord de “coalition politique” et de “partage du pouvoir” signé début mars par les leaders de deux coalitions, le Front commun pour le Congo (FCC) pro-Kabila et le Cap pour le Changement (CACH) pro-Tshisekedi, invitant ce dernier à nommer “rapidement” un Premier ministre.

    Mardi matin, selon la radio TopCongo, citant une source à la présidence de la République, Felix Tshisekedi aurait refusé de nommer Albert Yuma comme chef du gouvernement. Yuma est l’actuel chef du patronat congolais et aussi le président de la Gécamines.

    Selon la même source, Tshisekedi désire nommer “une personnalité qui reflèterait plus le changement qu’il incarne”.

    Pour Israël Mutala, analyste politique et économique, cette situation expliquerait la tension qui est montée d’un cran depuis quelques jours entre le FCC et le CACH.

    “Les négociations sont tendues entre FCC et CACH parce que la candidature proposée au poste du Premier ministre par le FCC n’a pas été agréée par le camp présidentiel. Donc c’est ce qui a braqué les négociations, et le FCC estime qu’il  va durcir les conditions de partage des postes ministériels. C’est ce qui fait qu’il y a des tensions qui bloquent la nomination d’un gouvernement qui doit d’abord passer par la désignation d’un Premier ministre”, explique-t-il. 

     

    “Un marché de dupes”

    Selon la constitution de la RDC qui consacre un régime semi-présidentiel, le Premier ministre nommé par le président de la République doit être issu de la majorité au Parlement et dans ce cas, c’est au FCC de Joseph Kabila que revient donc cette désignation puisque ce parti est arrivé en tête des élections législatives.

    Maître Herve Diakiese, activiste du mouvement Le Congolais Debout, pense que l’alliance FCC-CACH est un “marché des dupes”.

    “Sans mâcher mes mots, c’est un marché des dupes, beaucoup se sont faits une idée de cette coalition, le communiqué (du 6 mars 2019) CACH-FCC pour moi c’était quelque chose qui visait juste à calmer les interrogations de plus en plus légitimes, les inquiétudes de la population”, indique M. Diakiese. 

     
    Difficile d’évaluer les conséquences économiques de cette longue attente du nouveau gouvernement, mais Israël Mutala pense qu’à court terme cette situation pourrait faire douter des investisseurs étrangers.

    “Les conséquences sont que pour l’instant il n’y a pas beaucoup d’investisseurs qui se bousculent parce qu’il appartient au Premier ministre de conduire la politique de l’Etat et les opérateurs économiques ont besoin d’une vision”, observe-t-il. 

    Dans cette situation bloquée, le choix du prochain Premier ministre annoncera sans aucun doute les couleurs de la gouvernance de Félix Tshisekedi.
     

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  • Theresa May à Berlin et Paris pour un report du Brexit

    Theresa May à Berlin et Paris pour un report du Brexit

    Faute d’avoir pu faire adopter l’accord de divorce par les députés britanniques, Theresa May veut un second ajournement du Brexit, jusqu’au 30 juin. La Première ministre britannique a d’abord rencontré la chancelière allemande avant de se rendre à Paris ce mardi. 

    Contrairement au président français, Angela Merkel s’est déjà montrée beaucoup plus ouverte au dialogue, note le Spiegel Online sur son site. 

    Le journal en ligne indique par ailleurs que le gouvernement allemand redoute avant tout les conséquences économiques d’un Brexit dur, c’est-à-dire un retrait des engagements qui lient le Royaume-Uni au reste du marché unique. 

    Pour le Spiegel Online, la visite de Theresa May va permettre à cette dernière de s’informer sur ce qui est faisable, demain, lors du Sommet européen des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne qui se tiendra à Bruxelles. 
    “Il y a eu suffisamment de confusion à Londres au cours des dernières semaines pour se rendre compte que  personne ne connait la direction que va prendre le Brexit”, commente la Süddeutsche Zeitung pour sa part. 

    Le quotidien munichois note également la pression sur les épaules de May, notamment les appels à démissionner venant de ses rangs. En effet la faction pro-Brexit du Parti conservateur “veut que Theresa May s’en aille si elle trouve une solution qui a l’air différente d’un no deal”. 

    Quant à la prolongation de la date du divorce, la Tagespiegel ne se fait pas de souci, car écrit le journal, “aucun autre pays parmi les 27 États membres de l’UE n’a économiquement plus à perdre que l’Allemagne avec un Brexit non régulé. Et deuxièmement, une sortie de l’UE sans accord impliquerait à nouveau le contrôle des frontières de l’Irlande.”

     

    Escalade de la violence en Libye 

     

    Autre sujet dans la presse : la Libye qui depuis jeudi est le théâtre d’affrontements entre les forces du maréchal Khalifa Haftar, engagées dans une offensive vers la capitale libyenne, et celles de Fayez al-Sarraj. 

    Certes, l’Europe appelle à un cessez-le-feu mais, fait observer la Frankfuter Allgemeine Zeitung, mais vues les ressources énormes de cet État pétrolier, il y a peu de chances que les seigneurs de la guerre abandonnent le combat. 

    Si rien n’est fait par contre, prévient le quotidien de Francfort, la Libye pourrait devenir le terreau fertile des combattants déchus de l’Etat islamique. 

    La Neue Osnabrücker Zeitung accuse de son côté l’Europe d’avoir commis une erreur fatale : celle d’avoir laissé les Libyens à eux-mêmes après la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi. 

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  • La rue exige la démission d’Omar el-Béchir

    La rue exige la démission d’Omar el-Béchir

    Le Soudan, comme la plupart des pays producteurs de pétrole, traverse une situation économique préoccupante depuis quelques années. Le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et fait également face à un grave déficit en devises étrangères.

    “Les ressources pétrolières sont au sud, explique  Roland Marchal, spécialiste du Soudan au Centre national de la recherche scientifique en France. Mais en même temps, compte tenu de la crise politique au sud, le pétrole ne peut pas être exporté dans les quantités dites. Le gouvernement du Nord-Soudan touche des royalties sur les exportations qui sont significatives. Le fait que les exportations se soient réduites de façon importante signifie que le gouvernement de Khartoum ne touche plus suffisamment d’argent contrairement aux espoirs qu’il avait.”

    Conséquences visible de ces problèmes économiques, en décembre 2018, le gouvernement décide de tripler le prix du pain. Ce qui a mis le feu aux poudres. Les premières manifestations éclatent le 19 décembre. Celles de ces derniers jours ont coïncidé avec des coupures répétées d’électricité dans tout le pays.

    Dimanche, le Conseil de sécurité, un organe présidé par Omar el-Béchir a promis de répondre aux exigences des manifestants.

    Discussions avec l’armée

    Des milliers de Soudanais réunis depuis samedi 6 avril devant le quartier général de l’armée à Khartoum ont appelé lundi à l’ouverture de négociations avec les militaires en vue de la formation d’un “gouvernement de transition”.

    “Nous appelons les Forces armées soudanaises à engager un dialogue direct avec l’Alliance pour le changement et la liberté afin de faciliter un processus pacifique débouchant sur la formation d’un gouvernement de transition”, a déclaré un des contestataires cité par l’AFP.

    Neutralité de l’armée

    Depuis samedi dernier, l’armée a été déployée dans les principales artères de la capitale à Karthoum, sans s’en prendre directement aux manifestants, contrairement à ce que beaucoup redoutaient.

    “On dirait qu’il  y a un conflit au sein de l’État soudanais lui-même, au sein de la hiérarchie, analyseRachid Ouaissa, spécialiste du monde arabe à l’Université de Marburg en Allemagne. C’est une guerre  de clan qui déborde sur la rue. Il y a une politique économique basée sur la corruption et sur le tribalisme. C’est une dictature pure et nette qui a fait beaucoup de mal à son peuple.”

    Résilience et réformes

    Dans un communiqué, l’Union européenne a indiqué que “le peuple soudanais a montré une résilience remarquable face aux obstacles extraordinaires auxquels il a été confronté ces dernières années”.

    L’UE attend que le Soudan réponde à “l’appel au changement” par un engagement à mener des “réformes essentielles”, conclut le texte.

    Omar el-Béchir est à la tête de son pays depuis le 30 juin 1989, après avoir renversé le Premier ministre Sadeq al-Mahdi.

    Miné par des divisions internes, l’opposition Soudanaise a commencé à s’organiser et espère le départ du président. Agé de 75 ans, il est officiellement recherché par la Cour pénale internationale qui a émis deux mandats d’arrêt internationaux contre lui. Il est visé par dix chefs d’accusation mais échappe toujours à la justice internationale.

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  • Burkina Faso : 60 civils tués par l’armée selon une ONG

    Burkina Faso : 60 civils tués par l’armée selon une ONG

    L’opération avait été présentée comme une “riposte”» à une attaque djihadiste qui avait tué 14 civils de l’armée burkinabè, laquelle annonçait, début février, avoir “neutralisé 146 terroristes” à Kain et Bahn dans le nord du pays.

    Mais le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et du peuple, Chrysogone Zougmoré, affirme disposer de preuves qui reposent sur des témoignages des populations selon lesquels une soixantaine de civils, des éleveurs peuls en majorité, ont été exécutés de manière arbitraire.

    “Sur place nous avons vérifié et les populations nous ont dit que personne n’avait été tué au niveau de leurs différentes localités. Deuxièmement, le communiqué de l’armée fait état de combat qui a abouti à la neutralisation de 146 personnes sur place. Nous avons vérifié et il n’y a eu aucun combat qui a été mené sur le terrain”, explique Chrysogone Zougmoré.

    Il ajoute que des “douilles de balle ont été ramassées à proximité des concessions des personnes neutralisées. La conclusion c’est que l’armée a procédé à l’extraction des personnes de leurs domiciles puis à des exécutions. “

    Human Rights Watch avait déjà accusé l’année dernière les forces de sécurité burkinabè “d’exécutions extrajudiciaires, de mauvais traitements et d’arrestations arbitraires” au cours d’opérations antiterroristes entre 2017 et 2018.

    L’armée malienne accusée aussi d’avoir abattu des civils

    Au Mali, les forces armées sont souvent accusées d’exécutions de civils. En mai 2018, une enquête de la MINUSMA a conclu que des éléments du bataillon malien ont tué 12 civils sur le marché à bétail de Boulkessy”, après la mort d’un soldat au cours d’une patrouille effectuée dans cette zone.

    Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a répondu à ces accusations lors d’une interview accordée en février à la DW. “On leur dit qu’il faut que vous soyez efficace, mais en même temps que nul ne s’en prenne à des populations à moins qu’elles ne soient directement impliquées dans des actes terroristes.”

    Ibrahim Boubacar Keita reconnait que cela n’est pas toujours évident. “Quand quelqu’un va à une foire hebdomadaire, nos éléments  sont là pour sécuriser et protéger les gens et subitement on voit un homme qui sort des Kalachnikovs des paniers supposés contenir des fruits et légumes et qu’il tue des gens. Alors là si les forces réagissent on a quoi à la Une de la presse ? Massacre de populations civiles. C’est très compliqué”, estime le président malien.

    Ces violations présumées commises par les forces de sécurité sous couvert d’opérations antiterroristes inquiètent Chrysogone Zougmoré, qui craint que cela puisse justifier des dérapages et des abus.

    Contacté par la DW, le directeur de communication des armées burkinabè n’a pas souhaité réagir, renvoyant à un communiqué du porte-parole du gouvernement dans lequel le gouvernement dit “prendre acte” des allégations et assure que des investigations “sont en cours”.

     

     

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  • RDC : voter envers et contre tout à Beni et Butembo

    RDC : voter envers et contre tout à Beni et Butembo

    Après un report en décembre, les élections nationales législatives et provinciales doivent se tenir dans plusieurs circonscriptions électorales du Nord-Kivu le 31 mars

    Alors qu’à Yumbi ce rendez-vous électoral ne semble pas prioritaire pour des populations traumatisées par les massacres communautaires, les habitants de Beni et de Butembo se préparent quant à eux à aller voter, malgré l’insécurité et l’épidémie d’Ebola. En effet, dans ces deux localités, des attaques armées contre les centres de traitement d’Ebola se poursuivent.

    Elie Kwiravusa Muhindo, vice-président de la société civile de Butembo, se mobilise pour que les électeurs se rendent aux urnes :

    “Pour nous, la société civile, la population est prête pour aller voter le 31 mars. Un nouveau report ne ferait qu’accentuer la crise de confiance. Nous sommes prêts depuis le 31 décembre, date du report des élections, parce que c’est notre droit et notre devoir de participer au processus électoral pour la survie de la nation congolaise. ”  

    Garanties sécuritaires insuffisantes

    A Beni, la sécurisation du vote est une priorité pour la population. Les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliés ADF et les Maï Maï sont toujours actifs dans cette province du Nord-Kivu.  Les autorités congolaises annoncent de leur côté la formation d’une centaine de policiers pour relever le défi de la sécurisation du vote.

    Bienaimé Kyaviro fait partie du mouvement citoyen Lucha à Beni :

    “La population est déçue. Les gens ne savent plus comment aller voter vu qu’ils n’ont pas pu voter pour l’élection présidentielle. On se pose la question, comment seront-ils dirigés par quelqu’un pour qui ils n’ont pas voté? C’est compliqué. La population est tellement déçue que nous comprenons que la situation soit vraiment politisée.”

    Selon la Céni, quelques 1.500 bureaux de vote et de dépouillement seront ouverts et implantés dans les circonscriptions électorales de Beni territoire et de Beni ville.

    De son côté, Butembo ville accueillera 563 bureaux de vote.

     

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  • L’impensable

    L’impensable

    49 personnes ont été tuées pendant la prière du vendredi dans des attaques contre deux mosquées de la ville de Christchurch. Le tireur a été identifié comme un Australien de 29 ans, proche des milieux suprématistes blancs. 

    Jusque-là, la Nouvelle-Zélande semblait être synonyme de le vivre ensemble. Il y a plus d’ethnies sur cette île qu’il n’y a de pays dans le monde. Dans les sondages, deux tiers des Néo-Zélandais se disent être heureux du multiculturalisme de leur pays.

    La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern : “C’est l’une des journées les plus sombres de l’histoire de la Nouvelle Zélande”

    Pour le professeur  Paul Spooney, doyen à Massey University, cet attentat était impensable pour la plupart des Néo-Zélandais :

    “Nous n’avons jamais vraiment pris l’extrême droite très au sérieux en Nouvelle-Zélande parce que cela ne fait pas partie de notre expérience politique normale. Et ce groupe est vraiment très marginal. Il y a eu un ou deux crimes raciaux par an qui ont été ignorés parce qu’on sait comment fonctionne notre société et je pense que beaucoup de gens ici seront surpris d’apprendre qu’il y a en fait un mouvement suprématiste blanc en Nouvelle-Zélande. “

    Le tueur a tout filmé

    Si le tireur présumé avait échappé à l’attention des autorités et du public jusqu’à hier, c’est qu’il avait limité son action politique aux réseaux sociaux. Il semble avoir pris exemple sur d’autres terroristes d’extrême droite en Europe et aux États-Unis, notamment en publiant un manifeste islamophobe sur Facebook quelques heures seulement avant l’attentat.

    La police évacue les passants devant la mosquée Masjid Al Noor

    Le rôle de Facebook plus généralement fait l’objet de critiques, le tireur y ayant diffusé l’attentat en live.  Paul Spooney :

    “Devons-nous continuer à laisser les plateformes s’autoréguler ? Compte tenu des conséquences d’aujourd’hui, je pense qu’il faut s’attendre à ce que le gouvernement commence à intervenir. Nous avions un environnement beaucoup plus permissif et nous allons donc nous tourner vers l’étranger pour voir ce que font des pays comme l’Allemagne pour limiter ces discours.”

    Indignation mondiale

    Si l’idéologie du tireur représente une aberration au niveau néo-zélandais, M. Spoonley maintient que l’acte terroriste d’hier changera la face du pays qui avait jusqu’ici échappé à ce type de menace :

    “Je pense que c’est un de ces moments qui change un pays, à l’intérieur mais aussi à l’échelle internationale. Nous avons rejoint le reste du monde… ce qui est très décevant.”

    A l’international, les condamnations sont unanimes. Un “acte de violence incensé” selon l’Union européenne et le Pape Francois, un “horrible massacre” pour les Etats-Unis

    La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé “une haine raciste contre des personnes qui priaient pacifiquement dans leurs mosquées”.

    Le président turc a de son côté mis en garde contre la montée de l’islamophobie. Recep Tayyip Erdogan appelle les pays occidentaux à prendre “des mesures urgentes” pour éviter d’autres “catastrophes”.

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  • Les Algériens exigent la démission d’Abdelaziz Bouteflika

    Les Algériens exigent la démission d’Abdelaziz Bouteflika

    Munis de pancartes, les milliers de manifestants, dans une ambiance festive, ont manifesté pacifiquement sous forte escorte policière. 

    “On voulait des élections sans Boutef’, on se retrouve avec Bouteflika sans élections”, a par exemple écrit sur une pancarte un des contestataires.

    “Les slogans sont toujours presque les mêmes, bien qu’ils aient évolués. On ne parle plus du cinquième mandat. On parle d’un non à la prolongation du quatrième mandat. Et il y a aussi la dénonciation de certaines positions des pays étrangers comme les Etats-Unis ou la France par rapport à la situation algérienne. On dénonce également la violation de la Constitution en arabe, en français, en anglais, en allemand”, témoigne Fayçal Métaoui. Le journaliste algérien au site d’information Tout sur l’Algérie à couvert pour le compte de son organe de presse cette manifestation.

    Persévérance

    Des observateurs s’attendaient à un affaiblissement du mouvement de contestation. Il a au contraire pris de l’ampleur, ont constaté plusieurs témoins joints par la DW.

    Pour le politologue Mohamed Tozy, la résistance du mouvement à l’essoufflement démontre la pugnacité du peuple algérien : 

    “La ruse du pouvoir n’a pas marché. Le changement de Premier ministre (Noureddine Bedoui) et même la promesse de ne pas se présenter n’ont pas convaincu les gens. Il s’agit vraiment d’un mouvement social qui n’a pas de leader mais qui est très enraciné, qui n’est pas circonscrit uniquement à Alger mais qui est dans toutes les petites villes du pays. Cela atteste à la fois du changement profond de la société algérienne et surtout d’une demande de liberté, de dignité et de démocratie.”

    Oran et Constantine se mobilisent aussi

    Au-delà de la capitale, la mobilisation a également été forte à Oran et Constantine, respectivement deuxième et troisième villes du pays.

    Il reste en revanche difficile de présager de l’issue de cette révolte populaire dont les résultats, à l’image de la Tunisie et de l’Egypte, pourraient être confisqués par la classe politique.

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  • A quoi ressemble le quotidien de l’armée allemande au Mali ?

    A quoi ressemble le quotidien de l’armée allemande au Mali ?

    Le capitaine Sébastian K. est l’un des 800 soldats allemands présents au Mali. L’article ne révèle pas son nom de famille, “pour des raisons de sécurité”. Sebastian K. était stationné à Gao lorsqu’il a reçu l’alerte : des islamistes radicaux attaquent un camp de la Minusma à Aguelhok, dans le nord-est du Mali. C’était mi-janvier. 10 soldats avaient perdu la vie dans l’offensive.

    “La Minusma est depuis longtemps la mission des Nations Unies qui accuse le plus de pertes humaines. Près de 200 casques bleus sont morts au Mali, dont deux allemands”. Il a fallu à peine deux heures à Sébastian K. et ses hommes pour arriver sur place à Aguelhok, à bord d’hélicoptères de l’armée de l’air canadienne. “Un drone allemand survolait la zone” pour analyser la situation. A côté des médecins allemands, “leurs collègues chinois, qui procurent les meilleurs soins médicaux sur la base d’Aguelhok, ont réussi à sauver presque tous les blessés graves parmi les soldats tchadiens.” Cette coopération fascine Sebastian K. “Chaque pays apporte ses qualités pour la réussite de la mission.”

    Un blindé de la Bundeswehr rentre à la base de la Minusma à Gao

    “Nous devons être très attentifs”

    Reste que le Mali est aujourd’hui “l’intervention militaire allemande la plus dangereuse. Il y a le risque d’attentats, des pièges d’explosifs.”

    Quand le sergent major Daniel K. part en patrouille à Gao, il explique : “nous voyons toujours des gens armés qui appartiennent à différents groupes, qu’on n’arrive pas à identifier au premier regard. Voilà pourquoi nous devons être très attentifs.”

    Daniel K. a été en Afghanistan. Gao lui rappelle d’ailleurs Kunduz, avec “la chaleur, le sable, les cours derrière des murs en argile.” Mais quelque chose ici est différent. “Les habitants saluent amicalement, certains parlent allemand et nous interpellent ‘Hallo Mister Bundeswehr’. Les enfants veulent leur faire des tope-là dans les mains.”

    La patrouille se fait à pied. “Cela ne servirait à rien de passer qu’avec des blindés dans les rues, explique le sergent major. La population doit savoir que nous sommes là pour leur protection et qu’elle peut nous faire confiance.”

    Les protéger des groupes radicaux, mais pas seulement, selon le commandant du contingent allemand, qui explique que “la masse des conflits armés au Mali n’est en ce moment pas due au terrorisme islamiste radical mais le résultat de tensions et de conflits entre les groupes ethniques du pays.”

    Une gay pride en Ouganda en 2014 après l’annulation d’une loi homophobe

    “Pink Village”

    La Tageszeitung dresse le portrait de Jacqueline Kasha, une militante pour les droits des homosexuels en Ouganda.

    Elle n’a que 7 ans lorsque Jacqueline Kasha écrit sa première lettre d’amour à une autre camarade de classe. Elle est aussitôt renvoyée de l’école. “Les élèves ont eu l’ordre de faire des listes de ceux qu’ils soupçonnent être homosexuels dans la classe. Puis on les battait dans la cour de récréation pour les changer”.

    Quand, adolescente, les parents de Jacqueline l’inscrivent à l’internat, “ils expliquent à la direction de l’établissement que leur fille est malade, mais qu’on ne peut pas la guérir”.

    Adulte, elle s’est retrouvée en une des tabloïds, qui “faisaient leurs choux gras sur la haine contre les homosexuels” qui risquent la prison en Ouganda.

    Alors Jacqueline Kasha a commencé à s’engager, à organiser des manifestations, à parcourir le monde pour raconter son histoire. Elle a créé kuchutimes.com, “qui est devenue une plateforme où se retrouve la communauté homosexuelle dans toute l’Afrique”.

    Aujourd’hui Jacqueline a 39 ans. Elle habite un quartier de Kampala où deux ONG qui se battent pour la communauté LGBT ont ouvert leurs locaux. Ce quartier, elle l’appelle “Pink Village”.

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  • L’industrialisation de l’agriculture toujours quasi inexistante en Afrique

    L’industrialisation de l’agriculture toujours quasi inexistante en Afrique

    Avec près de 10% de la production mondiale, le coton africain représente une source importante de revenus pour le continent. Mais la contribution de la filière coton au développement économique demeure en deçà de son potentiel, en raison de l’absence de transformation locale. 

    “Pour transformer, il y a des conditions de base. L’Afrique a besoin de l’énergie pour pouvoir transformer. Le coton vendu de façon brut, sur 100 francs CFA, il n’y a peut-être que dix francs CFA qui reviennent à l’Afrique, ceci n’est pas normal. Et puis nous sommes enclavés donc les transports font partie du problème. Parce que si nous transformons les produits et que nous sommes incapables de les transporter vers les marchés extérieurs, alors ça devient un goulot d’étranglement”, estime Succès Masra, ancien économiste principal à la Banque africaine de développement, la BAD. 

    Déficit de production industrielle

    Selon l’universitaire Soudy Imar Djibrine “l’incapacité à industrialiser l’agriculture” constitue une entrave au développement de l’économie africaine qui continue à exporter des matières premières et importer des produits finis.

    “C’est un grand manque à gagner pour les Africains car la matière première s’en va par exemple en Chine, en Europe etc… Puis elle nous revient beaucoup plus chère sous forme de produits finis. Si nous pouvions produire et transformer localement cela nous reviendrait non seulement moins cher mais ce serait une véritable valeur ajoutée”, déplore Soudy Imar Djibrine. 

    Le président tchadien Idriss Deby Itno qui accueille le premier salon africain de l’agriculture recommande “que des actions stratégiques d’envergure soient développées afin de stimuler les politiques nationales et régionales de transformation des chaines de valeur agricoles en Afrique. C’est à ce prix que nous pouvons faire de l’agriculture le véritable moteur de la croissance, de la croissance des richesses et de lutte contre la pauvreté. Le développement de l’agriculture est la meilleure réponse aux défis économiques.”

    Des problèmes de financement 

    L’autre entrave à la transformation de l’agriculture en Afrique reste les taux d’intérêts élevés qui rendent presque impossible l’accès au crédit. 

    Avec des taux de 12 à 15%, le financement de la transformation de l’agriculture ne peut pas se faire sur un continent où 70% de la population dépend de ce secteur économique.

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