Category: Culture & Art

  • Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé

    Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé

    Auditionné par la police économique jeudi après-midi, Jacques Ehouo a finalement été inculpé. Une information judiciaire a été ouverte.

    Les faits retenus contre Jacques Ehouo sont les suivants : détournement, blanchiment, faux et usage de faux. Jeudi 10 janvier en fin de journée, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau pour le compte du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a été inculpé avant de regagner son domicile. Plus tôt dans la journée, il avait été auditionné par la police économique et financière, puis reçu par le procureur de la République, Richard Adou.

    « Le dossier est vide. Aucune pièce comptable ne nous a été présentée », a réagi l’avocat du concerné, Me Claver N’Dry. L’information judiciaire confiée à un juge d’instruction va désormais se poursuivre. Député, Jacques Ehouo est protégé par son immunité parlementaire. Il peut être poursuivi, mais pas arrêté.

     


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    Convoqué une première fois le 3 janvier, Ehouo avait refusé d’être entendu. Il a changé de stratégie mercredi soir à l’issue d’une réunion avec ses avocats. Selon l’un de ses proches, la direction du PDCI s’est montré favorable à son audition.

    Des policiers s’étaient rendus mercredi à son domicile des Deux-Plateaux à Abidjan, mais aussi à celui de ses parents et de l’une de ses proches collaboratrices. Jacques Ehouo étant introuvable, les éléments de la police économique avaient remis une nouvelle convocation au personnel présent à sa résidence. Daté du 9 janvier, le document est signé par le commissaire divisionnaire Ernest Bouaky.

    Pas d’arrestation, mais une audition

    Mardi soir, Me Claver N’dry assurait qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre son client. Une information démentie à Jeune Afrique par le procureur de la République. « Jacques Ehouo étant député, il ne peut pas être arrêté, d’autant plus que l’affaire n’est pas encore au stade l’enquête préliminaire. On ne parle ici que d’une audition, ce qui est totalement légal, afin qu’il puisse venir s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés », explique-t-il.

    Jacques Ehouo est soupçonné d’avoir été l’un des acteurs d’un vaste détournement de fonds organisé par la mairie du Plateau, alors dirigée par son oncle Noël Akossi-Bendjo. Ce cadre du PDCI avait été démis de ses fonctions en août. Il vit désormais à Paris.


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    Interrogé mercredi à la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a laissé entendre que la décision de mettre sous tutelle la commune du Plateau était directement liée à ces soupçons. « C’est une mesure conservatoire, le temps que la justice fasse ses preuves. Le procureur a été saisi deux fois. La première fois avant les municipales, une deuxième fois après, au sujet de soupçons de mauvaise gestion de la mairie du Plateau. Installer un conseil municipal dans un tel contexte pourrait freiner l’exécution de la décision judiciaire », a-t-il déclaré.

    « Il n’y a donc plus de présomption d’innocence en Côte d’Ivoire », s’insurge Me Claver N’Dry.

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  • Procès Gbagbo : la CPI se prononcera le 15 janvier sur les demandes de liberté provisoire et d’acquittement

    Procès Gbagbo : la CPI se prononcera le 15 janvier sur les demandes de liberté provisoire et d’acquittement

    La Chambre de première instance de la Cour pénale internationale (CPI) a fixé une audience mardi 15 janvier à 11 heures pour rendre sa décision sur les demandes de libération provisoire et d’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, ainsi que de son ministre Charles Blé Goudé, poursuivis pour crimes contre l’humanité.

    La décision de la CPI est particulièrement attendue en Côte d’Ivoire, en particulier chez les partisans de l’ancien président ivoirien et de son ancien ministre de la Jeunesse, poursuivis pour crimes contre l’humanité commis dans le cadre des violences post-électorales en Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011. Leur procès dure depuis janvier 2016.

    Le 23 juillet, la défense de Laurent Gbagbo avait déposé une demande de non-lieu dans son procès et, le 3 août, la défense de Charles Blé Goudé avait déposé une requête pour non-réponse.

    Rumeurs et démentis

    La CPI avait annoncé la tenue d’une audience pour rendre sa décision le vendredi 14 décembre, au lendemain de l’audience organisée à huis clos partiel pour entendre les vues des parties et des participants. Mais cette nouvelle audience n’aura pas lieu. La rumeur de la remise en liberté des deux hommes avaient cependant enflé sur les réseaux sociaux. Plusieurs médias avaient même repris l’information, avant de publier des démentis. Des manifestations spontanées de plusieurs centaines de personnes avaient notamment été observées à Yopougon, fief de l’ancien président ivoirien.

    En attendant le verdict, les avocats de Charles Blé Goudé et de Laurent Gbagbo s’activent pour trouver des résidences d’habitation pour leurs clients à Bruxelles, la Belgique ayant été choisie pour accueillir les deux célèbres prisonniers ivoiriens.

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  • Maroc : 2 000 puits clandestins fermés dans l’ex-cité minière de Jerada

    Maroc : 2 000 puits clandestins fermés dans l’ex-cité minière de Jerada

    Un total de 2 000 puits de charbon clandestins ont été fermés en 2018 dans l’ancienne cité minière de Jerada dans le nord-est du Maroc, agitée l’an passé par des protestations après la mort de deux mineurs dans un de ces puits.

    Les autorités marocaines ont « fermé 2 000 puits abandonnés et exploités clandestinement sur un total de 3 500 », a fait savoir mercredi le ministère de l’Energie et des mines au cours d’une rencontre avec la presse, en promettant de fermer cette année les 1 500 puits restants.

    Bastion de la lutte syndicale au Maroc, Jerada a été touchée par la disparition de son activité principale à la fin des années 1990, avec la fermeture d’une importante mine de charbon, jugée non rentable et qui employait alors quelque 9000 ouvriers.

    Malgré la fermeture de la mine, des centaines d’hommes continuent de s’aventurer quotidiennement dans des puits désaffectés pour extraire du charbon de façon artisanale et le vendre à des négociants locaux, surnommés localement les « barons » et détenteurs de permis de commercialisation.

    La mort accidentelle de deux mineurs fin 2017 dans un puits désaffecté de Jerada avait entraîné de grandes manifestations en début d’année dernière, les habitants de cette ville classée parmi les plus pauvres du Maroc demandant des programmes de reconversion économique et de création d’emplois.

    Projets de développement

    Face à la contestation sociale, les autorités avaient annoncé une série de mesures pour relancer l’économie locale, promis de fermer les puits abandonnés, présenté un plan de reconversion pour créer des emplois et interdit toute « manifestation illégale ».


    >>> À LIRE – Maroc : Jérada, chronique d’une colère annoncée


    Ces annonces n’ont toutefois pas stoppé les activités minières dans les puits abandonnés de Jerada et au moins neuf décès accidentels ont été enregistrés au cours de l’année 2018, dont cinq en novembre.

    L’an dernier, les mouvements de protestation ont débouché sur des heurts avec la police et 95 personnes avaient été arrêtées. Les procès qui ont suivi ont déjà vu 44 des prévenus, pour la plupart des jeunes, condamnés à des peines de prison.

    Parallèlement, un total de 26 « permis d’exploitation à titre exceptionnel » ont été accordés en 2018 à des « jeunes de la région qui se sont regroupés dans des coopératives avec le soutien des autorités », selon le bilan présenté mercredi par le ministère.

    Des projets d’industrie et d’agriculture doivent également être achevés en 2020, pour un investissement de près de 82 millions d’euros, a précisé le ministère.

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  • Le Rand Club, héritage de l’époque coloniale veut participer au renouveau de Johannesburg

    Le Rand Club, héritage de l’époque coloniale veut participer au renouveau de Johannesburg

    Avec sa façade imposante à colonnes, ses trophées de chasse et portraits à la peinture à huile, le Rand Club, au coeur de Johannesburg, fait partie des vestiges de l’histoire coloniale et de l’apartheid en Afrique du Sud.

    Fondé en 1887 par le colonisateur britannique Cecil Rhodes, il fut un temps un lieu incontournable pour les hommes d’affaires blancs et chercheurs d’or pour conclure des contrats ou socialiser dans le confort feutré d’une bibliothèque ou autour d’un verre au bar en teck de… 31 mètres de long. Mais aujourd’hui Alicia Thompson, femme d’affaires sud-africaine noire, donne une seconde vie au club, qui a échappé de justesse à la fermeture.

    A la suite d’un incendie en 2005, le Rand Club ou RC est entré en « hibernation » pendant une dizaine d’années. Désormais, il cherche à séduire des « jeunes gens dynamiques » tout en préservant son héritage. Alicia Thompson, vice-présidente du club, affirme n’avoir pas rencontré le « moindre iota de résistance » pour faire évoluer le club et le faire entrer dans le XXIe siècle.

    Ce n’était pourtant pas gagné d’avance.

    « J’ai grandi à Johannesburg. J’avais l’habitude de voir ce bâtiment dans lequel je n’avais pas le droit d’entrer », se rappelle la quadra. « C’était comme une tour d’ivoire, sacrée, et je n’avais pas la moindre idée ce qui se passait à l’intérieur. Et puis j’ai assisté ici à un mariage ici en 2010 et je n’arrivais pas à croire que cette perle nous ait été cachée. »

    « En devenant membre, j’ai voulu en faire un lieu qui me ressemble », explique-t-elle, chemise noire et sourire contagieux.

    Un portrait de Nelson Mandela, le premier président sud-africain noir (1994-1999) et membre de son vivant du club, trône fièrement dans l’imposante cage d’escalier du « RC ». Un autre de Cecil Rhodes continue d’habiller un mur du deuxième étage. Mais la salle qui portait préalablement son nom a été rebaptisée « Le salon des fondateurs », à l’initiative de la jeune garde montante du club.

    Le renouveau de Johannesburg

    « Une partie de notre histoire n’est pas reluisante, mais je ne suis pas un « tombeur » « , explique Lucky Dinake, conseiller municipal noir de 24 ans et membre du principal parti d’opposition de l’Alliance démocratique (DA).

    « Tombeur », une référence au mouvement « Rhodes Must Fall » (Rhodes doit tomber) qui a secoué les campus sud-africains en 2015, quand des étudiants ont déboulonné au Cap la statue du magnat minier raciste et demandé la disparition des symboles coloniaux dans les universités.

    « Notre histoire, c’est notre histoire. Notre responsabilité est d’en tirer les leçons, d’avancer et de ne pas l’ignorer », estime Lucky Dinake, chemise légèrement déboutonnée sur une veste grise. L’évolution du club reflète celle de Johannesburg, poumon économique de l’Afrique du Sud.

    Contrairement à des villes comme Londres ou New York où les clubs se nichent dans les quartiers chics, le Rand Club se dresse au coeur du centre-ville de Johannesburg, délaissé depuis des décennies par les commerçants, en proie à une forte criminalité et abandonné à de nombreux squatteurs.

    Mais les efforts de réhabilitation du quartier, où se sont ouvertes récemment des librairies de qualité, traduisent la volonté des habitants et des autorités municipales de redorer le blason du centre. « Le club devient de plus en plus pertinent et de plus en plus accessible, compte tenu notamment de la situation géographique. A Johannesburg, il y a beaucoup de renouveau », estime Lucky Dinake.

    Les femmes autorisées à entrer

    Après des années de déclin, le Rand Club a vu récemment le nombre de ses membres frôler la barre des 500, pour une cotisation annuelle de 720 dollars, alors que le revenu moyen mensuel est de 292 dollars.

    Le club, « ce ne sont pas seulement des hommes d’affaires collets montés et des mineurs têtus. Il y a certes les traditionnels avocats et experts-comptables mais aussi des artistes », poursuit Alicia Thompson. « Ici, il s’agit d’apprécier la compagnie des autres. C’est bien pour les échanges humains. C’est ce qui manque à LinkedIn, » estime-t-elle, en référence au site internet de mises en relations professionnelles.

    C’est la raison pour laquelle téléphones et tablettes sont toujours interdits dans les espaces communs à l’étage du RC. Mais avec le temps, le code vestimentaire a été assoupli. Le club accueille également des mariages et des réceptions, mais aussi… les femmes, interdites d’accès jusqu’en 1993.

    Jane Germaner, épouse d’un membre, salue l’évolution du club. « L’une des choses formidables ici est de faire du réseau avec ces gens que vous ne fréquentez pas nécessairement dans votre vie de tous les jours », explique la trentenaire dans une robe de soirée rose bonbon qui affirme avoir toujours été bien accueillie au RC.

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  • Villes intelligentes : Alger, carrefour high-tech ?

    Villes intelligentes : Alger, carrefour high-tech ?

    Un hub technologique a été officiellement lancé en juin 2018 à Alger, afin de transformer la capitale algérienne en ville intelligente. Si certains considèrent le projet comme déconnecté des priorités actuelles, il s’inscrit dans un projet initié par la wilaya fin 2016, auquel participent déjà quelque 300 start-up.

    Un espace où start-up algériennes et géants mondiaux de la technologie vont pouvoir se côtoyer, imaginer, tester des solutions innovantes et développer des partenariats pour le développement des villes africaines, mais aussi où les acteurs internationaux pourront mieux comprendre les conditions du marché local avant de le pénétrer… C’est l’objectif du hub technologique créé en avril par la wilaya d’Alger, afin de faire émerger l’écosystème d’entreprises innovantes indispensable au projet de ville intelligente qu’elle a engagé depuis fin 2016 – en décembre 2018, 300 start-up avait déjà été intégrées au programme.


    >>> À LIRE – Sciences et technologies : la fin des complexes en Afrique


    Installé à l’ouest de la capitale, dans l’ancien parc Dounia, ce hub a lancé ses activités les 27 et 28 juin 2018, en marge du sommet international d’Alger sur les villes intelligentes (Algiers Smart Cities Global Summit), où plus de 40 métropoles étaient représentées (Kigali, Paris, Londres, Séoul, Caracas, San Francisco, Vancouver…). Le parc a en effet accueilli le LeapFrog Hack, un hackathon, doublé d’un concours, co-organisé par la wilaya d’Alger et le club scientifique de l’École nationale supérieure d’informatique, qui a réuni plus de 200 porteurs de projets venus de tout le pays et coachés par des experts du monde entier.

    « Ce hub va permettre aux start-up de tester leurs solutions sans contraintes », souligne Abderrahman Ait Said, le directeur général d’Ursinia-Tech, l’entreprise lauréate. Fondée par des étudiants de l’École nationale polytechnique, elle s’est spécialisée dans les solutions de télé-relève, tri et analyse d’informations. Le premier prototype, un dispositif de relevé à distance de consommation d’eau, a été présenté à la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL).

    Écosystème numérique

    Avec le Laboratoire expérimental (également créé en avril), les écoles de programmation ou encore les fonds spécialisés, le Hub technologique d’Alger n’est que le maillon d’une chaîne en train de se former pour faire évoluer l’écosystème des technologies numériques, rappelle Riad Hartani, le conseiller en technologie stratégique du projet Alger Ville intelligente.

    Il n’y a pas de date de livraison pour un projet de ville intelligente. Il est intégré dans l’évolution à long terme d’Alger

    « Pris indépendamment les unes des autres, ces composantes auront des résultats limités. Ensemble, elles peuvent être très puissantes », explique-t-il. Et d’ajouter, à l’attention de ceux qui déplorent des retards : « Il n’y a pas de date de livraison pour un projet de ville intelligente. Il est intégré dans l’évolution à long terme d’Alger et de son plan de développement. » Son rythme répondra donc à l’évolution de la ville et non à un calendrier préalablement établi. Idem pour les financements.

    Selon Youghourta Benali, développeur back-end et éditeur du magazine en ligne it-scoop, dans ce domaine comme dans bien d’autres, le climat des affaires, ainsi que le déficit en infrastructures numériques et en main-d’œuvre spécialisée, freinent le développement administratif, opérationnel et commercial des start-up locales. « Avant de pouvoir parler de villes intelligentes, nous devons déjà moderniser nos villes ! », résume-t-il.


    L’Oxford Business Group (OBG) a publié fin 2018 une étude approfondie sur le projet « Alger, ville intelligente », pour lequel il est partenaire de la wilaya.

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  • Migrants : baisse du flux global en 2018, l’Espagne devient première porte d’entrée en Europe

    Migrants : baisse du flux global en 2018, l’Espagne devient première porte d’entrée en Europe

    Malgré des arrivées en baisse, la Méditerranée est restée l’an dernier, avec plus de 2 260 morts, la voie maritime la plus meurtrière pour les migrants, selon le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés. Autre tendance de fond : l’Espagne est devenue la première porte d’entrée des migrants en Europe.

    Au total, 2 262 migrants sont « morts ou portés disparus » en tentant de traverser la Méditerranée en 2018, contre 3 139 l’année précédente, selon les chiffres publiés par le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (UNHCR).  Du côté des arrivées, 114 941 personnes ont traversé la mer pour gagner les côtes des pays riverains, soit une baisse significative par rapport à l’année précédente (172 301).


    >>> À LIRE – Migrants en Méditerranée : le casse-tête du redécoupage des eaux


    À cela s’ajoutent quelque 6 800 personnes enregistrées à Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles dans le nord du continent africain, mais qui n’ont pas traversé la mer. Au total, 121 755 migrants sont donc arrivés en Europe l’an dernier.

    Taux de mortalité en hausse

    Ces chiffres marquent une chute drastique par rapport au « pic » de 1,015 million d’arrivées en 2015, au cœur de la crise des réfugiés. Concernant les décès, la baisse est moins marquée, puisqu’il y avait alors eu près de 3 800 morts. En proportion, la mortalité s’est d’ailleurs légèrement accrue en 2018 par rapport à l’année précédente. « La Méditerranée est depuis plusieurs années la voie maritime la plus meurtrière au monde pour les réfugiés et les migrants, avec un taux de mortalité qui a fortement augmenté », s’est inquiétée la porte-parole du HCR en France, Céline Schmitt.

    L’année 2018 a été marquée par une crise diplomatique entre pays européens autour de l’accueil des réfugiés, notamment cet été, après que le gouvernement italien, au fort discours anti-migrants, a fermé les ports aux bateaux humanitaires. Alors que la voie principale de migration passait jusque-là par la Libye et l’Italie, l’Espagne est ainsi redevenue l’an dernier la première porte d’entrée en Europe, avec 57 215 arrivées par la mer (contre 22 103 en 2017).

    En 2018, le premier pays d’origine des migrants était la Guinée, suivie du Maroc et du Mali

    Cette tendance pourrait se poursuivre, puisque les gardes-côtes espagnols ont indiqué mercredi avoir porté secours à 401 migrants au cours des deux premiers jours de 2019. De son côté, l’Italie a enregistré 23 371 arrivées, en très net recul par rapport à 2017 (119 369), et la Grèce (32 497).

    En 2018, le premier pays d’origine des migrants était la Guinée (13 068 personnes), suivie du Maroc (12 745) et du Mali (10 347). La Syrie n’était que le quatrième pays d’origine des arrivants, suivie de l’Afghanistan et de l’Irak.

    Entraves aux navires humanitaires

    Autre conséquence : plusieurs navires humanitaires ont été contraints d’errer en Méditerranée depuis l’été, faute de savoir où accoster. Chaque situation s’était débloquée avec un accord trouvé dans l’urgence entre pays européens pour la répartition des réfugiés. En ce début 2019, deux navires d’ONG allemandes transportant 49 migrants ont reçu l’autorisation de « s’abriter » dans les eaux maltaises. La Commission européenne a appelé jeudi les pays de l’UE à « plus de solidarité » pour se répartir l’accueil de ces migrants.

    « Nous sommes prêts à participer, dans le cadre d’un effort européen et pour les personnes qui sont en besoin de protection », a-t-on indiqué jeudi à l’Elysée. L’Italie, Malte et l’Espagne ont refusé d’accueillir les migrants secourus, mais les Pays-bas et l’Allemagne avaient évoqué un accueil en cas de partage avec d’autres pays européens.


    >>> À LIRE – L’Aquarius, avec 141 personnes à bord, reste au large de la Libye


    « En 2019, il est essentiel de sortir de l’impasse actuelle et de mettre fin à des approches au cas par cas, c’est-à-dire bateau par bateau, pour savoir où débarquer les passagers secourus », a déclaré la porte-parole du HCR en France, en plaidant pour un « mécanisme régional de débarquement ».

    Les navires humanitaires, qui dénoncent des entraves croissantes à leur action, sont de moins en moins nombreux à œuvrer en Méditerranée. Début décembre, Médecins sans frontières et SOS Méditerranée ont dû mettre un terme aux opérations de l’Aquarius, devenu un symbole de la crise européenne sur l’accueil des migrants.

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  • [Tribune] L’incontournable vaccin, entre défis et paradoxes

    [Tribune] L’incontournable vaccin, entre défis et paradoxes

    Zones géographiquement difficiles d’accès, augmentation des prix, problèmes de disponibilité et de conservation… Si la vaccination est un pilier historique de la lutte contre les maladies infectieuses, elle reste confrontée à de nombreux défis sur le continent.

    La vaccination est un pilier historique de la lutte contre les maladies infectieuses. Si elle ne guérit pas, elle prévient le développement de nombre d’affections et protège contre les épisodes de malnutrition aiguë. Elle est, à ce titre, « l’une des interventions les plus rentables en matière de santé publique », rappelle l’OMS. Mais la commission du Parlement européen sur l’environnement et la santé publique s’inquiète de la chute du taux de vaccination en Europe, en raison de la défiance croissante de la population vis-à-vis de cette pratique.

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  • RDC : l’opposant Jean-Claude Muyambo parmi les prisonniers graciés remis en liberté

    RDC : l’opposant Jean-Claude Muyambo parmi les prisonniers graciés remis en liberté

    Alexis Thambwe Mwamba, ministre congolais de la Justice, a mis en application le 3 janvier la grâce présidentielle ordonnant la libération de centaines de prisonniers dont certains sont des personnalités politiques emblématiques, comme l’opposant Jean-Claude Muyambo.

    Comme il l’avait annoncé à Jeune Afrique, Alexis Thambwe Mwamba s’est rendu le jeudi 3 janvier à la prison de Makala, à Kinshasa, pour exécuter la mesure de grâce présidentielle annoncée à la veille du Nouvel An. Le garde des Sceaux congolais s’est fait accompagner par Flory Kabange Numbi, le procureur général auprès de la cour de cassation, selon l’un de ses proches collaborateurs.

    Parmi les bénéficiaires de cette mesure : Me Jean-Claude Muyambo Kyassa. Cet ancien bâtonnier de Lubumbashi, dans le sud de la RDC, et leader du parti Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement (Scode), avait claqué la porte de la coalition au pouvoir en avril 2012, s’opposant contre toute tentative d’un troisième mandat du président Joseph Kabila.

    Je suis sorti de la prison de la même manière que j’y suis entré

    « Enfin libre ! »

    En janvier 2015, alors que Kinshasa s’apprête à vivre trois journées meurtrières de contestation anti-réforme électorale, Jean-Claude Muyambo est arrêté dans sa résidence de Ngaliema, dans la capitale congolaise. Poursuivi pour escroquerie dans une rocambolesque affaire immobilière, il sera d’abord condamné à vingt-six mois, puis à cinq ans de prison.

    « Enfin libre ! », clame-t-il aujourd’hui, joint au téléphone par Jeune Afrique quelques minutes après sa mise en liberté. « Je suis sorti de la prison de la même manière que j’y suis entré il y a quatre ans », explique Muyambo qui continue à dénoncer un « procès politique » intenté contre lui. Mais, pour l’instant, sa priorité est ailleurs. Bien que candidat aux élections législatives et provinciales du 30 décembre dernier, l’opposant confie qu’il voudrait se rendre avant tout aux États-Unis ou dans un pays européen pour soigner convenablement sa fracture du pied survenue pendant sa détention.

    Gecoco libre, Yangambi toujours en prison

    Sur la liste des bénéficiaires de la grâce présidentielle se trouve également Gérard Mulumba, dit Gecoco, un autre transfuge de la majorité au pouvoir. Ce député de l’opposition a été condamné fin avril 2018 à dix-huit mois de prison pour offense au chef de l’État.

    Des sources judiciaires concordantes font également part de la libération d’Éric Kikunda, coaccusé de Me Firmin Yangambi, maintenu lui, une fois de plus, en détention. Mais contrairement aux autres prisonniers graciés, « Kikunda a été immédiatement conduit dans un cachot des services de l’immigration, en attendant son imminente expulsion vers la Belgique », confie l’une de nos sources proches du dossier.

    Aux côtés de ces prisonniers emblématiques, « plusieurs centaines » d’autres détenus devaient recouvrer leur liberté, selon le ministère de la Justice. Mais tous n’ont pas encore quitté la prison. La faute notamment au défaut de paiement d’une « réquisition de fin d’emprisonnement », document qui « est monnayé entre 30 et 50 dollars américains à Makala », se désole un bénéficiaire de la grâce, qui s’impatiente dans sa cellule.

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  • [Chronique] Un Ghanéen attaque l’armée britannique pour non-assistance à personne frigorifiée

    [Chronique] Un Ghanéen attaque l’armée britannique pour non-assistance à personne frigorifiée

    Un ancien soldat né au Ghana a intenté un procès contre le ministère britannique de la Défense pour ne pas lui avoir permis de se protéger convenablement du froid…

    Né au Ghana, Michael Asiamah gère aujourd’hui une église évangélique à Tidworth, dans le Wiltshire, au sud de l’Angleterre. Jusqu’en octobre 2016, il servait dans le « Adjutant General’s Corps » responsable de plusieurs services administratifs généraux des forces armées de Sa Majesté Elizabeth II. Comme le rapporte notamment le quotidien britannique The Times, il participa, il y a plusieurs années, à 18 heures de manœuvres dans le glacial comté anglais de Leicestershire, précisément à Salisbury Plain et Naseby Battlefield.

    Des séquelles en dessous des 15° C

    Devant une Haute Cour, il accuse aujourd’hui les autorités militaires de ne pas l’avoir assez protégé des rudesses de l’hiver britannique. Une affection liée au froid l’aurait douloureusement « engourdi », compromettant irrémédiablement la carrière d’instructeur d’éducation physique à laquelle il se destinait. Il souffrirait toujours de séquelles dès que les températures sont inférieures à 15° C.

    Selon le plaignant, ses supérieurs hiérarchiques auraient failli en ne l’avertissant pas explicitement des rudesses du climat britannique. Un porte-parole du ministère de la Défense rétorque que Michael Asiamah aurait reçu, comme tous ses collègues, « les vêtements, l’équipement et la formation appropriés », notamment des gants, des chaussettes et des bottes d’hiver. En réalité, le soldat frigorifié hurle moins à la discrimination négative qu’il ne revendiquait, à l’époque, une discrimination positive.

    Une étude de 2009 indique que les soldats noirs sont 30 fois plus susceptibles d’être blessés par le froid que leurs collègues

    Une sensibilité particulière aux soldats noirs ?

    Au moment des faits, il aurait invoqué, sans succès, sa sensibilité au froid, non comme un caprice ou une fragilité personnelle difficile à prouver sur place, mais comme une vulnérabilité formelle de toute personne originaire des Caraïbes et d’Afrique. Ses supérieurs n’auraient pas tenu compte des risques spécifiques de blessures au froid et lui aurait demandé de continuer les exercices dans le vent glacial et le gel.

    Devant la justice, Michael Asiamah brandit aujourd’hui une étude britannique de 2009 selon laquelle les soldats noirs sont 30 fois plus susceptibles d’être blessés par le froid que leurs collègues blancs. L’ancien soldat transi réclame 150 000 £ de dédommagement, soit environ 110 millions de francs CFA.

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  • Maroc : le parquet veut faire appliquer la nouvelle loi sur le travail domestique

    Maroc : le parquet veut faire appliquer la nouvelle loi sur le travail domestique

    Dans une circulaire, le ministère public a demandé aux autorités judiciaires de veiller au respect d’une loi offrant de nouveaux droits aux travailleurs domestiques, adoptée en octobre mais très peu appliquée.

    Le ministère public a émis le 6 décembre dernier une circulaire – rendue publique à la fin du mois – , à l’attention des responsables judiciaires, les exhortant à « prendre les mesures nécessaires pour mettre en application les dispositions de la loi fixant les conditions de travail et d’emploi des travailleuses et travailleurs domestiques », selon le quotidien Le Matin.

    La loi qu’il appelle à faire respecter a été adoptée le 2 octobre dernier. « Le Parlement l’a approuvée le 26 juillet 2016, mais les autorités ont retardé son entrée en vigueur pour adopter les décrets d’application correspondants », rappelait alors l’ONG Human Rights Watch (HRW).


    >>> À LIRE – Maroc : la nouvelle loi sur les travailleurs domestiques loin de faire l’unanimité


    Depuis octobre, les travailleurs domestiques doivent disposer d’un contrat de travail et ont droit à une couverture sociale. La loi prévoit aussi différentes dispositions : un repos hebdomadaire, fixé à un jour par semaine, ainsi qu’un salaire minimum de 1 542 dirhams (environ 140 euros) par mois. Le texte laisse encore cinq ans de tolérance pour l’emploi des 15-18 ans, avant de le proscrire complètement.

    Une centaine de contrats établis en deux mois

    Le texte avait été promulgué suite aux dénonciations par une large partie du tissu associatif et de la presse de la situation « catastrophique » des « petites bonnes ». « Certains domestiques mineurs (travaillent) 12 heures par jour, sept jours sur sept, pour un salaire d’à peine 100 dirhams par mois », rapportait en octobre HRW. Les journaux faisaient aussi régulièrement état de terribles histoires, tenant autant du fait divers que du droit social. Le statut précaire des travailleurs domestiques et le maintien de ce secteur dans l’informel ont souvent été pointés du doigt pour expliquer en partie ces mauvaises conditions de travail.

    Si la nouvelle loi a été saluée par la société civile et les syndicats, elle ne place cependant pas les travailleurs sur un pied d’égalité en terme de volume horaire et de salaire minimum. Très rapidement après son adoption en octobre, des voix avaient relevé un outillage possiblement inadéquat. Les mécanismes de plainte ou de conciliation ne prévoient notamment pas de délai ou de durée de procédure. La crainte était de voir les employés empêchés, dans les faits, de pouvoir faire respecter leurs nouveaux droits. Ainsi, deux mois après l’entrée en vigueur de la loi, des associations et des médias marocains relevaient que le nombre de contrats dressés était faible, si ce n’est insignifiant, ne dépassant pas la centaine.

    La circulaire appelle les substituts du procureur à recevoir les PV d’inspecteurs du travail et les requêtes relatives à l’application de la nouvelle loi

    C’est à ces inquiétudes que le parquet, qui reconnaît que ces travailleuses et travailleurs constituent une « catégorie vulnérable », essaie de répondre. La circulaire appelle à communiquer avec toutes les parties concernées, notamment les inspecteurs du travail, et surtout à charger un ou plusieurs substituts du procureur de recevoir dans chaque tribunal les procès-verbaux et les requêtes relatives à l’application ou des infractions à la nouvelle loi.

    Un autre sujet soulevé par la société civile a été que la loi ne prend pas en considération le fait qu’une certaine partie de ces travailleurs domestiques sont étrangers. En 2014, le consul honoraire des Philippines à Casablanca assurait que 3 000 ressortissantes de son pays travaillaient dans des foyers marocains. Des travailleurs étrangers potentiellement effrayés, s’ils venaient à réclamer leurs droits, à l’idée de perdre leur statut de résident ou d’être confrontés à des ennuis avec les autorités.

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