Category: Culture & Art

  • Patrimoine culturel de l’humanité : le reggae ” pas un phénomène de mode “, selon Alpha Blondy

    Patrimoine culturel de l’humanité : le reggae ” pas un phénomène de mode “, selon Alpha Blondy

    La star ivoirienne du reggae Alpha Blondy s’est réjoui de voir la musique jamaïcaine inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel mondial par l’Unesco, soulignant que ce style musical avec des paroles souvent engagées n’était pas un « phénomène de mode ».

    « Nous sommes fiers et heureux. Les amoureux du reggae n’auront pas à raser les murs ! Les gens ont compris que le reggae n’est pas un phénomène de mode parce que l’injustice, la pauvreté ne sont pas des modes. Dieu n’est pas une mode, la misère, la guerre, l’espoir, la faim ne sont pas des modes. Voila pourquoi le reggae est encore là et sera toujours là », a affirmé Alpha Blondy, 65 ans, auteur notamment de « Brigadier Sabari », « Black Samurai » ou « Sweet Fanta Diallo ».

    Les textes « autant à l’honneur que la musique »

    « C’est une très grande fierté et en même temps une grande humilité de savoir que le travail que nous faisons, que les messages que nous envoyons ne sont pas tombés dans les oreilles de sourds », a poursuivi le chanteur, qui souligne que les textes sont autant à l’honneur que la musique.

    L’inspiration du reggae, comme toutes les inspirations musicales, est divine

    « Ça va ensemble. L’inspiration du reggae, comme toutes les inspirations musicales, est divine. Mais les reggaemen ont mis l’engagement en avant », a assuré Alpha Blondy, qui vient d’accomplir un pèlerinage à la Mecque et cite régulièrement Dieu. Il se félicite « qu’une structure comme l’Unesco déclare (patrimoine de l’humanité) cette musique des marginaux, des marginalisés, des proscrits, des laissés-pour-compte, des anti establishment ! »

    Au delà de la Jamaïque

    Le reggae a émergé en Jamaïque à la fin des années 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intégré des influences du jazz et du blues. Le reggae est indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l’usage de la ganja, ou marijuana.

    Par ailleurs, la star ivoirienne souligne l’apport de tous les artistes non jamaïcains, refusant de tirer la couverture à lui : « Tiken Jah Fakoly, Ismael Isaac, Fadal Dey (chanteurs ivoiriens), UB40 et même Serge Gainsbourg. Tous sont des bâtisseurs de la chose reggae… Les couronnes, on n’en veut pas ! », s’exclame Alpha Blondy, dont le dernier album « Human race » comprend notamment une reprise de « Je suis venu te dire que je m’en vais », une chanson de Gainsbourg.

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  • Cameroun : Achille Zogo Andela condamné à 35 ans de prison par le Tribunal criminel spécial

    Cameroun : Achille Zogo Andela condamné à 35 ans de prison par le Tribunal criminel spécial

    Le procès d’Achille Zogo Andela s’est achevé à Yaoundé le 28 novembre. L’ancien PDG de la Société camerounaise de leasing maritime (SCLM), accusé de détournement de biens publics et emprisonné depuis 2011, a été condamné à 35 ans de réclusion criminelle et 58 milliards de francs CFA d’amende.

    C’est un verdict sans surprise qui a été prononcé le 28 novembre à l’encontre d’Achille Zogo Andela. En l’absence de l’accusé – hospitalisé en urgence à la suite de la brutale détérioration de son état de santé – et de ses avocats, le Tribunal criminel spécial l’a condamné à 35 ans de réclusion criminelle et à 58 milliards de francs CFA d’amende. Achille Zogo Andela, détenu depuis 2011, était accusé de détournement de deniers publics.

    L’État camerounais lui reprochait d’avoir exploité illégalement une flotte de bateaux de pêche dont la gestion revenait, pour le compte de l’État, à la SCLM. Le gouvernement avait ainsi mis à la disposition de la société des crevettiers, construits par des chantiers navals espagnols et que l’État avait acquis suite à un crédit de 40 millions de dollars accordé par l’Instituto Commercial Official (ICO) du Royaume d’Espagne.

    Le ministre camerounais délégué aux finances et la société SCLM avaient ainsi signé, en 1996, un accord de rétrocession mettant à la disposition de la SCLM les bateaux crevettiers contre le paiement d’un loyer devant correspondre aux échéances de la dette vis-à vis de l’ICO.

     

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    Une « exploitation des bateaux perturbée », selon l’accusé

    Selon Achille Zogo Andela, qui expliquait son cas devant les instances onusiennes en 2016, « l’exploitation des bateaux fut perturbée par des interférences de l’administration camerounaise [voir documents ci-dessous, ndlr], notamment de multiples arraisonnements sans fondement légal, refus de licences de pêche et d’autorisations de navigabilité, ce qui a nui à la gestion efficace de la SCLM, et l’a empêchée d’honorer les trois premières échéances de loyer échues ».

    Alors que le contrat de leasing a finalement été résilié par l’État du Cameroun en 2002 – pour défaut de remboursement du prêt initial [voir document ci-dessus] -, les crevettiers ont alors été arraisonnés mais auraient, selon la défense de Zogo Andela, été exploités par la suite par des officiels camerounais. Dans cette affaire, « la lutte contre la corruption est dévoyée à l’avantage de l’impunité des puissants et des corrupteurs », ont notamment réagi les avocats d’Achille Zogo Andela.

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    « Lynchage judiciaire »

    La protestation de l’innocence de l’ancien PDG de la SCLM et la reconnaissance par l’ONU, en 2016, du caractère arbitraire de sa détention n’auront toutefois pas suffi à le faire libérer. Ses défenseurs, Mes Laurence Greig, Calvin Job, Hakim Chergui et Joseph Breham, dénoncent aujourd’hui un « lynchage judiciaire prémédité » et des « violations caractérisées de tous les droits fondamentaux ».

    « Il a été condamné sans avoir eu la possibilité de faire citer et entendre le moindre témoin et ; à aucun moment, durant huit ans, il ne sera confronté à un seul de ses contradicteurs », expliquent-ils. Et de conclure : « Cette condamnation, acquise au prix de toutes les contorsions et de toutes les malices, sera évidemment contestée, par toutes les voies de droit. »

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  • Afrique du Sud : le procès de Jacob Zuma pour corruption présumée reporté au 20 mai 2019

    Afrique du Sud : le procès de Jacob Zuma pour corruption présumée reporté au 20 mai 2019

    Le procès de l’ancien président Jacob Zuma, poursuivi pour corruption dans une affaire de ventes d’armes vieille de près de vingt ans, a été renvoyé au 20 mai 2019, a annoncé la justice sud-africaine.

    « Les poursuites judiciaires (…) sont reportées au 20 mai [2019, ndlr]. L’accusé numéro 1 [Jacob Zuma] devra se présenter au tribunal à 09h30 ce jour-là », a déclaré le 30 novembre le juge du tribunal de Pietermaritzburg, en Afrique du Sud, où Jacob Zuma comparaissait libre pour une brève audience, plongée momentanément dans le noir en raison d’une coupure de courant.

    Après une demi-heure d’audience, le juge Mjabulinesi Madondo a décidé de reporter l’audience au 20 mai prochain, notamment à la demande de l’avocat de Jacob Zuma. À l’extérieur du tribunal, des centaines de ses partisans avaient une nouvelle fois fait le déplacement pour apporter leur soutien à l’ancien président sud-africain, poursuivi pour corruption dans une affaire de ventes d’armes vieille de près de vingt ans.

    Pots-de-vin

    Le juge Mjabulinesi Madondo a prévu d’entendre du 20 au 23 mai les arguments des avocats représentant les deux coaccusés, Jacob Zuma et le groupe français de défense Thales, qui devraient demander à cette occasion la suspension permanente des poursuites.

    Dans cette affaire, Jacob Zuma, alors « ministre » provincial puis vice-président du pays, est accusé d’avoir touché pour 4 072 499,85 rands – 260 000 euros au cours actuel – de pots-de-vin de Thales lors d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros attribué en 1999. L’entreprise d’électronique et de défense est également poursuivie. Zuma, âgé de 76 ans, a toujours nié les allégations qui pèsent sur lui dans ce dossier.

    Englué dans plusieurs scandales, il a été poussé à la démission mi-février après un bras de fer avec son propre parti, le Congrès national africain (ANC, au pouvoir), et son vice-président, Cyril Ramaphosa, qui lui a succédé à la tête de l’État et s’est engagé à lutter contre la corruption.

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  • Football : le Cameroun n’est pas prêt à accueillir la CAN 2019, selon la commission d’organisation de la CAF

    Football : le Cameroun n’est pas prêt à accueillir la CAN 2019, selon la commission d’organisation de la CAF

    Réunie à Accra, la commission d’organisation de la CAN 2019 a étudié les rapports des missions d’inspection effectuées au Cameroun. Et les conclusions ne lui sont pas favorables, alors que le comité exécutif de la CAF doit définitivement décider le 30 novembre si le Cameroun accueillera la compétition.

    La CAN 2019 (15 juin-13 juillet) se tiendra-t-elle au Cameroun ? Selon nos informations, les conclusions de la commission d’organisation du tournoi, après avoir étudié les rapports des dernières missions d’inspection effectuées dans le pays (avancées des travaux, sécurité, etc) ne lui sont pas favorables. Une source interne a confirmé cette tendance à Jeune Afrique. « Les conclusions de cette commission montrent que le Cameroun ne peut pas être prêt pour organiser la CAN 2019. La décision finale sera prise le vendredi 30 novembre par le comité exécutif de la Confédération africaine de football [CAF] », a ajouté cette source, qui a exigé l’anonymat.


    >>> À LIRE – CAN 2019 : le Cameroun dans l’attente de la décision de la CAF


    Décision finale de la CAF

    Le comité exécutif, qui a commencé à se réunir ce vendredi à Accra à partir de 9h (10h à Paris), doit décider si le Cameroun organisera ou non l’année prochaine (du 15 juin au 13 juillet) la première CAN à 24 de l’histoire. Le comité devrait normalement suivre l’avis de la commission d’organisation. Il s’agira du dernier point de l’ordre du jour à être abordé.

    Au cas où la CAF décide de retirer l’organisation de la CAN au Cameroun, un appel à candidatures sera lancé très rapidement

    Au cas où la CAF décide de retirer l’organisation de la CAN au Cameroun, un appel à candidatures serait lancé très rapidement. Des pays comme le Maroc, présenté depuis longtemps comme le principal recours en cas d’impossibilité du Cameroun d’accueillir le tournoi, mais aussi l’Afrique du Sud ou l’Égypte, pourraient être candidats. Pour rappel, le Maroc avait remplacé le Kenya pour l’organisation du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2018, le pays d’Afrique de l’Est accusant trop de retard au niveau des différents chantiers pour organiser l’épreuve.

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  • CAN 2019 : le Cameroun dans l’attente de la décision de la CAF

    CAN 2019 : le Cameroun dans l’attente de la décision de la CAF

    Le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), qui se réunit le vendredi 30 novembre, prendra une décision importante : il décidera si le Cameroun organisera ou non la première CAN à 24 de l’histoire, l’année prochaine (15 juin-13 juillet).

    Les membres du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) sont arrivés jeudi 29 novembre en ordre dispersé à Accra, la capitale du Ghana, et pas seulement pour assister à la fin de la Coupe d’Afrique des nations féminine, dont la finale, entre le Nigeria et l’Afrique du Sud, est prévue dimanche 2 décembre. Car le 30 novembre, toute l’Afrique en général et le Cameroun en particulier devraient être suspendus à la décision de l’instance, pour un sujet devenu hautement sensible : celui de la CAN 2019.

    Depuis plusieurs mois, et même un peu plus, une des occupations essentielles de tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux affaires du football africain consiste à spéculer sur un éventuel retrait de la compétition au Cameroun, et de la voir confiée à un autre pays, le Maroc par exemple.

    Le 30 novembre, la CAF devrait prendre une décision définitive, mais pourrait ne pas la communiquer dans la foulée. Soit la CAN aura bien lieu au Cameroun, et le débat sera clôt. Soit elle lui retirera l’organisation, avant de lancer un appel à candidatures auquel répondront les pays volontaires. Et parmi eux, on mettrait bien une pièce sur le Maroc…


    >>> À LIRE – Cameroun : « La CAF n’a pas de plan B » pour la CAN 2019, assure Ahmad Ahmad


    L’UNAF met la pression, le Maroc tout en retenue

    Du côté de Rabat, la mesure est de mise. Même si certains marocains rêvent plus ou moins ouvertement de récupérer l’événement le plus couru du sport africain, personne, et surtout pas en haut lieu, n’a eu le mauvais goût d’y faire officiellement allusion. Pas plus tard que le 26 novembre, lors d’une conférence de presse, Fouzi Lekjâa, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et Hervé Renard, le sélectionneur français des Lions de l’Atlas déjà qualifiés pour la phase finale, ont assuré le Cameroun de tout leur soutien, tout en confirmant que gagner la CAN serait l’objectif du Maroc.

    Une déclaration pleine d’empathie, intervenue juste après la divulgation d’un courrier adressé à la CAF par l’Union nord-africaine de football (UNAF) – et dont le Maroc fait partie – à l’issue de son Assemblée générale organisée à Rabat, et où cette organisation régionale réclamait le strict « respect du cahier des charges pour l’organisation de la CAN 2019. » Un courrier qui a fortement déplu au Cameroun, alors qu’un dirigeant d’une fédération africaine s’est gondolé en lisant les propos du duo Lekjâa-Renard : « Le Maroc, diplomatiquement, ne peut rien faire d’autre que soutenir le Cameroun. La lettre de l’UNAF est forcément un moyen de faire pression sur la CAF. En Afrique, où des gens s’interrogent sur la capacité du Cameroun à respecter les délais, tout le monde sait que le Maroc a tout ce qu’il faut pour accueillir la CAN. Tout est prêt au cas où ! »

    Quatre missions d’inspection

    La CAF, depuis qu’elle a validé la réforme de sa compétition en juillet 2017, a modifié le cahier des charges, exigeant notamment que six stades (Douala, Garoua, Limbé, Bafoussam et deux à Yaoundé), soient retenus, contre quatre pour une édition à 16. Et Ahmad Ahmad, le président malgache de la CAF, a plusieurs fois rappelé le Cameroun à ses obligations, évoquant des retards pris sur certains chantiers, regrettant même, en août 2017, « l’inertie du Cameroun. »

    Quatre missions ont été effectuées sur place pour faire le point sur l’avancée des travaux (stades, terrains d’entraînement, voies d’accès, hôtellerie, communication…) dont la dernière a été réalisée du 10 au 15 novembre dernier. Au mois d’octobre, une délégation conduite par le Djibrilla Hima Hamidou, colonel de l’armée nigérienne et président de la Fédération de football de son pays, avait pour thème principal la situation sécuritaire. Car le Cameroun traverse une période agitée politiquement, avec la crise anglophone et les fréquentes attaques terroristes des islamistes de Boko Haram dans le Nord.

    Ahmad joue l’apaisement

    Lors de sa rencontre avec Paul Biya à Yaoundé le 2 octobre dernier, juste avant l’élection présidentielle camerounaise qui a conduit à la réélection du chef de l’État, Ahmad Ahmad avait tenu des propos un peu plus rassurants, affirmant que « la CAF n’a pas de plan B, et n’avait pas réfléchi à un retrait de la CAN au Cameroun. » Le Malgache avait plusieurs fois répété avant son voyage en Afrique centrale que la CAF ne prendrait aucune décision avant la présidentielle camerounaise, afin de ne pas perturber la campagne électorale. Et Paul Biya avait assuré à son invité que tout serait prêt pour organiser la grande fête du football africain.

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  • Génocide au Rwanda : les juges d’instruction français rejettent la réouverture de l’enquête sur le massacre de Bisesero

    Génocide au Rwanda : les juges d’instruction français rejettent la réouverture de l’enquête sur le massacre de Bisesero

    Les juges d’instruction du pôle « crimes contre l’humanité et crimes de guerre » du tribunal de Paris ont rejeté les demandes des parties civiles pour poursuivre l’enquête sur la responsabilité de la France lors des massacres qui ont eu lieu à Bisesero au Rwanda entre le 27 et le 30 juin 1994, pendant le génocide des Tutsi.

    « Naufrage judiciaire », « déni de justice ». C’est dans ces termes que les associations des parties civiles qualifiaient la décision des juges d’instruction de terminer leurs investigations sur de possibles responsabilités de l’armée française lors du massacre de Bisesero sans avoir prononcé de mise en examen.

    Dans une ordonnance rendue le 22 novembre, que Jeune Afrique a pu consulter, les trois magistrats du pôle « crimes contre l’humanité et crimes de guerre » du TGI de Paris ont annoncé le rejet de l’intégralité des demandes d’actes présentées fin octobre par les parties civiles pour relancer cette enquête entamée il y a 13 ans et clôt le 27 juillet dernier.

    Pour Me Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, partie civile dans le dossier, l’instruction avait permis « de documenter suffisamment de preuve contre les militaires de l’opération Turquoise » pour justifier ces demandes. Celles-ci comprenaient notamment des demandes de confrontations, des auditions supplémentaires de militaires et de responsables politiques français ou encore le versement au dossier de nouvelles pièces, parmi lesquelles des vidéos et échanges entre militaires français au moment des faits.

    « Il reste des investigations à faire »

    Le 25 octobre dernier, le site français Mediapart avait publié une vidéo montrant la réaction visiblement passive de militaires français face à la traque des quelque 2 000 Tutsi présents dans les collines de Bisesero. « Les vidéos faisaient déjà partie du dossier, mais on pouvait toujours espérer qu’avec l’écho de la publication, les choses puissent avancer dans le bon sens », explique le président d’honneur de la FIDH.

    Il n’en a rien été. Les juges d’instruction ont finalement conclu que les demandes formulées par les parties civiles n’apparaissaient « ni utiles à la manifestation de la vérité, ni raisonnables au regard de la durée de la procédure » ajoutant qu’elles « auraient pour conséquence de conférer à la durée de l’information judiciaire une durée déraisonnable ».

    En 2005, six rescapés du massacre, l’association Survie, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH et LDH) et d’autres parties civiles ont accusé certains détachements de l’armée française déployés dans l’ouest du Rwanda d’avoir, entre le 27 juin et le 30 juin 1994, abandonné à une mort certaine plusieurs centaines de rescapés Tutsi, en vertu d’une alliance de longue date entre le pouvoir hutu de l’époque et le gouvernement français.

    Ces rescapés à bout de force étaient poursuivis par des miliciens à la recherche des derniers survivants dans ces collines de l’ouest du Rwanda. « Il reste des investigations à faire », assure Patrick Baudouin. « Nous voulions notamment que la procédure entendent des témoins rwandais. Sans parler des militaires impliqués ».

    « Loi de l’omerta »

    Au cours de l’instruction, ouverte en 2005, au moins quatre hauts-gradés français – dont le chef de l’opération « militaro-humanitaire » Turquoise lancée le 22 juin, le général Jean-Claude Lafourcade – avaient été mis en cause et entendus par les juges sous le statut de témoin assisté. Les parties civiles ont, pendant plusieurs années, réclamé l’audition d’acteurs clés de l’époque, notamment du ministre de la Défense au moment des faits, François Léotard. Toutes ont été rejetées.

    En 2017, les juges avaient également refusé d’entendre le général Raymond Germanos et son supérieur de l’époque, l’amiral Jacques Lanxade, l’ancien chef d’état-major des armées. Ce dernier a toujours contesté les accusations formulées contre l’armée. « Messieurs Rosier, de Villiers, non plus, ce n’es pas normal dans un tel dossier. Il est inconcevable que ce dossier soit clôt sans que ces hauts gradés, dont le chef d’état-major, n’aient été auditionnés », regrette Patrick Baudouin.

    « Depuis le début, c’est la loi de l’omerta qui prévaut autour des militaires et des politiques français impliqués à l’époque », estime-t-il. Les parties civiles ont déjà annoncé leur intention de faire appel.

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  • ” Mauvaise qualité ” du papier toilette en Côte d’Ivoire : une fille de ministre ne devrait pas dire ça

    ” Mauvaise qualité ” du papier toilette en Côte d’Ivoire : une fille de ministre ne devrait pas dire ça

    En révélant sur une chaîne de télévision américaine que Kandia Camara n’appréciait pas le papier toilette ivoirien, sa fille Aïda l’a placée dans une posture délicate… Depuis, la ministre ivoirienne de l’Éducation nationale et sa fille sont la risée du web en Côte d’Ivoire. Chronique d’un bad buzz.

    C’est ce qu’on appelle l’erreur du débutant. En racontant à des millions de téléspectateurs les petits cadeaux qu’elle fait à sa mère et à sa famille lors de ses séjours à Abidjan, Aïda Camara n’avait pas assez mesuré les conséquences de ses confidences.


    >>> À LIRE – Dix choses à savoir sur Kandia Camara, ministre ivoirienne de l’Éducation nationale


    Le 26 novembre, la fille de Kandia Camara, ministre de l’Éducation nationale et secrétaire générale du Rassemblement des républicains (RDR), participait à l’émission « The Wendy Williams Show » aux États-Unis. Le talk-show, présenté par Wendy Williams, est diffusé en live sur plusieurs chaînes américaines dont Fox, CW et MyNetworkTV aux États-Unis. Les téléspectateurs français peuvent quand même le voir sur BET France en version originale sous-titrée.

    Aïda faisait partie des quatre invitées choisies ce jour-là pour « As Wendy », une rubrique qui permet à l’animatrice de répondre, sous forme de conseils, aux questions qui lui sont posées.

    « Une valise de papier hygiénique »

    « Comment dire non à ma famille ? », voilà la question posée à Aïda Camara ce jour-là. Assistante juridique dans un cabinet d’avocats à Philadelphie aux États-Unis, Aïda Camara reçoit comme de nombreux Africains de la diaspora des commandes de cadeaux. Le problème, selon elle, c’est qu’à force de vouloir faire plaisir à tout le monde, elle manque parfois de place pour ses propres affaires et notamment ses vêtements.

    Vêtue de rouge et tout sourire, la fille de Kandia Camara explique son problème : « Chaque fois que je retourne en Côte d’Ivoire, je rapporte à ma famille des colis comme du papier toilette, du parfum, des bijoux ». Devant l’animatrice médusée, elle poursuit : « le pire, c’est ma mère. L’année dernière, j’ai dû lui ramener une valise de papier hygiénique. »

    « Une façon indirecte d’atteindre la mère »

    L’animatrice, qui n’en revient toujours pas, lui demande alors : « Ils veulent que vous apportiez du bon papier toilette d’Amérique ? ». Réponse d’Aïda : « Oui, mais j’ai besoin de place pour mes robes ». Face à ce cas bien particulier, le conseil de Wendy Williams le sera tout autant : « Dites-leur que les bagages ont été volés à l’aéroport. »

    En Côte d’Ivoire, les réseaux sociaux se sont déjà emparés de l’affaire. Mais selon un proche de l’entourage de la ministre, joint par Jeune Afrique, « toute cette polémique est une façon indirecte d’atteindre la mère ». Depuis Abidjan, il poursuit : « Nous avons tous des parents à l’étranger. On leur demande, lors de leur séjour en Côte d’Ivoire, de nous ramener un petit souvenir. Est-ce un crime ? »,  se demande ce proche de la secrétaire général du parti d’Alassane Ouattara, le président ivoirien. Toujours selon notre interlocuteur, la fille du ministre « n’a pas voulu faire du buzz. Ce n’était vraiment pas son intention. »

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  • [Analyse] Pourquoi la cause des femmes patine au Maroc

    [Analyse] Pourquoi la cause des femmes patine au Maroc

    Asma Lamrabet, démissionnaire en mars 2018 de la Rabita des oulémas pour sa position en faveur de l’égalité sur l’héritage, qui dérangeait les conservateurs, analyse pourquoi la condition féminine est malmenée aujourd’hui au Maroc.

    Le Maroc a connu, avec l’avènement du roi Mohammed VI, une grande dynamique de réformes juridiques concernant la question des droits des femmes. Grâce à l’ensemble des lois promulguées dans le cadre de la réforme du code de la famille, en 2004, conforté par les dispositions de la nouvelle Constitution, en 2011, le pays avait à sa disposition un arsenal législatif à même de concrétiser des avancées majeures sur le terrain des réalités sociales.

    Pourtant, force est de constater aujourd’hui une certaine « régression » des droits des femmes, corroborée par des études internationales – dont le dernier rapport du Forum économique mondial sur l’égalité femmes-hommes, publié en novembre 2017, qui place le Maroc au 136e rang sur 144 pays étudiés.

    Réformes dans l’impasse

    Alors qu’il y a quelques années le pays était bien parti pour améliorer la situation des droits des femmes, comment expliquer ce recul que l’on perçoit actuellement ? Pourquoi n’y a-t-il eu quasi aucune tentative pour mettre en œuvre ces réformes ?

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  • Maroc : Jawja, agence tous risques numérique

    Maroc : Jawja, agence tous risques numérique

    Formats variés, séries originales, réalisations bien léchées… Jawjab, filiale digitale de la société de production du cinéaste Nabil Ayouch, s’impose comme la boîte à idées la plus créative du web marocain.

    Ils sont une douzaine de salariés à s’affairer au rez-de-chaussée d’un immeuble de Bourgogne, quartier « classe moyenne » casaoui. Âge médian : autour de 25 ans. Youssef Ziraoui, directeur général de l’agence, quadra passé par plusieurs titres de la presse nationale, est tout sourire. Et il a de quoi, quelques jours après la réussite de la soirée de lancement de First Blood, une websérie sous forme de dessin animé consacrée à la délicate question des premières règles.

    Terrain d’évolution de Jawjab : les réseaux sociaux, sur lesquels la filiale digitale d’Ali n’ Productions – du cinéaste Nabil Ayouch – se présente comme « le premier espace collaboratif consacré aux créateurs de contenu sur le web en Afrique du Nord ». Outre First Blood, on y trouve notamment Koun, une série d’entretiens avec des jeunes femmes qui racontent leur parcours. Quelques exemples parmi d’autres avec, pour dénominateur commun, un ton décalé, volontiers impertinent, et un humour à double détente.

    Jawjab compte déjà parmi ses clients des institutions et des grands groupes tels que Saham, CIH Bank, Enmer, Avito, Sprite

    Le business model de Jawjab, lui, est tout ce qu’il y a de plus carré. Dès sa première année, emmenée par le journaliste et animateur de télévision Younès Lazrak (son directeur général adjoint de la mi-2016 à la mi-2017), la société était rentable ; son chiffre d’affaires se serait hissé à quelques centaines de milliers d’euros. Jawjab compte déjà parmi ses clients des institutions et des grands groupes tels que Saham, CIH Bank, Enmer, Avito, Sprite, auxquels elle propose ses services de production multimédia pour les accompagner dans leur stratégie numérique et leur volonté de cibler les plus jeunes et les internautes.

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  • Tanzanie : au coeur du Vieux Boma, un passé en pierre de corail et bois de mangrove

    Tanzanie : au coeur du Vieux Boma, un passé en pierre de corail et bois de mangrove

    Avec cet ancien bâtiment, le Dar Center for Architectural Heritage, qui milite pour la préservation du patrimoine de Dar es-Salaam, a trouvé son repaire.

    «Nous sommes fiers que le plus vieux bâtiment de Dar es-Salaam soit toujours debout, bien qu’il ait été menacé de démolition », se réjouit Aida Mulokozi, directrice du Dar Center for Architectural Heritage (Darch), une organisation qui milite pour la préservation du patrimoine architectural de Dar es-Salaam. C’est dans le Vieux Boma, une bâtisse d’un blanc étincelant posée sur le front de mer, que le Darch a installé ses quartiers. « C’est un lieu symbolique de ce qui était un village de pêcheurs il y a cent cinquante ans et est devenu l’une des principales villes d’Afrique de l’Est », ajoute Mulokozi.

    Le Vieux Boma a été construit par le sultan Majid de Zanzibar en 1866 pour accueillir ses hôtes à cet emplacement qu’il avait baptisé « havre de paix » et qui est devenu la ville la plus peuplée de Tanzanie avec ses 4 millions d’habitants. Entre-temps, l’édifice a servi de bureau de l’administration coloniale allemande à partir de 1887, de poste de police et de prison sous la domination anglaise à partir de 1916, puis de bureaux de l’État tanzanien après l’indépendance, en 1962. « Ce seul bâtiment dit beaucoup de l’histoire de Dar es-Salaam, constate Annika Seifert, architecte allemande qui figure parmi les fondateurs du Darch. Nous n’aurions pas pu trouver meilleur lieu pour installer l’organisation. »

    Démolition évitée

    Le Darch s’est formé en 2014 en réunissant des personnes et des structures désireuses d’œuvrer à la préservation et à la promotion du patrimoine d’une ville en pleine métamorphose. Parmi elles, on compte l’Association des architectes tanzaniens, l’université d’architecture de Dar es-Salaam, le Goethe-Institut de Tanzanie ou encore le magazine d’architecture Anza et la maison d’édition tanzanienne Mkuki na Nyota.

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