Category: Culture & Art

  • Droits TV : l’ex-président de la CAF, Issa Hayatou, condamné à 24,5 millions d’euros d’amende

    Droits TV : l’ex-président de la CAF, Issa Hayatou, condamné à 24,5 millions d’euros d’amende

    Issa Hayatou a été condamné à 24,5 millions d’euros d’amende pour « abus de position dominante » dans l’octroi de droits de diffusion TV des compétitions africaines. L’ancien président de la Confédération africaine de football (CAF) dénonce une « diffamation » et a annoncé son intention de faire appel.

    Le tribunal de commerce du Caire, où est basée la CAF, a condamné Issa Hayatou – qui fut président de la CAF de 1988 à 2017 –, ainsi que l’ancien Secrétaire général Hicham El Amrani, à « des amendes d’un montant total d’un milliard de livres (49,5 millions d’euros) pour violation de la loi égyptienne sur la protection de la concurrence », a précisé mercredi 27 septembre l’Autorité égyptienne de la concurrence (ECA).

    Cette dernière évoque notamment un « abus de position dominante de la CAF dans la méthode et le système d’octroi des droits de retransmission relatifs aux championnats de football ».


    >>> À LIRE – CAF : Issa Hayatou, plus dure est la chute


    Hayatou dénonce une « diffamation »

    Dans un communiqué, Issa Hayatou dénonce pour sa part une « diffamation intolérable », et reproche au tribunal de l’avoir condamné « à titre individuel », « tout en dédouanant la CAF de toute responsabilité ». Il indique par ailleurs qu’il fera « naturellement appel de cette décision ».

    « Durant toute ma présidence à la CAF, tous les actes posés l’ont été dans le strict respect des statuts et règlements et toujours dans l’intérêt du football africain », a-t-il insisté.

    En janvier 2017, les autorités égyptiennes ont accusé la CAF d’avoir enfreint les règles de la concurrence lors de la signature d’un accord exclusif de diffusion TV des compétitions africaines, dont la Coupe d’Afrique des nations, avec Lagardère Sports. La négociation conclue en juin 2015 a prolongé l’exclusivité des droits à l’entreprise française jusqu’en 2028 en échange d’une garantie de plus d’un milliard de dollars. Selon Issa Hayatou, l’entreprise égyptienne Presentation avait soumis une offre rejetée « unanimement » par le comité exécutif de la CAF.

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  • Au Sénégal, la NBA veut mettre la main sur les pépites africaines

    Au Sénégal, la NBA veut mettre la main sur les pépites africaines

    La première « NBA Academy Africa » a été officiellement lancée lundi 26 novembre à Saly, au sud de Dakar. Amadou Gallo Fall, vice-président de la ligue américaine, explique à Jeune Afrique pourquoi le choix du Sénégal était « logique », et détaille les objectifs de ce centre de formation.

    Deux terrains de baskets flambant neufs, de nouveaux dortoirs et dix-huit immenses gaillards originaires de huit pays d’Afrique avec, en ligne de mire, l’élite du basket mondial. La NBA a inauguré lundi 26 novembre sa première Académie africaine à Saly. Celle-ci pourra accueillir jusqu’à 24 jeunes par promotion âgés de 14 à 20 ans, qui seront formés par d’anciens professionnels issus de la ligue américaine afin, un jour peut-être, d’enfiler le maillot d’une équipe universitaire aux États-Unis, voire de rejoindre l’un des clubs mythiques de la NBA.

    Un premier coup d’envoi avait été donné à cette NBA Academy en 2017, à travers un partenariat avec l’ONG Seed-project. Un camp d’entraînement avait été installé à Thiès, avec pour objectif de donner aux jeunes Sénégalais l’accès à une éducation de qualité via un programme sport-étude basket. Aujourd’hui, la NBA concrétise donc son projet dans les murs de l’institut Diambars, le centre de formation de football fondé par Jimmy Adjovi-Boco, Bernard Lama et Patrick Vieira.

    Le centre de formation rejoint la liste des établissements créés depuis 2016 dans des zones « à fort potentiel » – en Chine, en Inde, au Mexique ou encore en Australie – avec pour objectif déclaré de contribuer à faire émerger les talents du continent et structurer le basket-ball africain.


    >>> À LIRE – [Infographie] Dakar, premier hôte africain des JO de la jeunesse 


    Le gotha du basket sénégalais avait fait le déplacement pour couper le ruban de la « NBA Academy Africa » : le ministre sénégalais des Sports, Matar Ba, le président de la Fédération international de basket-ball Afrique (Fiba), Hamane Niang, ainsi que d’anciens joueurs de NBA, dont le pivot sénégalais Cheikh Samb et le Nigérian Olumide Oyedeji. Présent, également, Amadou Gallo Fall, vice-président de la NBA et directeur général de la NBA Afrique, revient pour Jeune Afrique sur les ambitions de cette académie, première du genre sur le continent.

    Jeune Afrique : Pourquoi la NBA a-t-elle décidé de s’installer en Afrique ? Et au Sénégal en particulier ?

    Amadou Gallo Fall : La NBA veut développer le basket à l’échelle mondiale. C’est aussi une manière de célébrer les icônes du championnat américain venues de partout dans le monde : un quart des joueurs de la NBA viennent de l’étranger. Nous avons ouvert un bureau en Afrique du Sud, en 2010, et organisé des camps de baskets et des programmes tels que « basket-ball without borders », lors desquels nous avons détecté un potentiel énorme pour développer le jeu sur le continent et attirer les fans.

    Ensuite, le Sénégal était un choix logique, car il a une très forte tradition de basket. De grands joueurs en sont originaires, comme Makhtar Ndiaye ou Mamadou NDiaye, les équipes nationales ont remporté de grands titres à l’international et il y a un réel engouement pour ce sport.

    Quel est l’objectif de cette académie africaine ?

    Le basket est le deuxième sport au monde. Et, dans la plupart des pays, il n’est plus nécessaire de le vendre. Le Sénégal fait partie de ceux-là : le talent est là, le sport est populaire, le nombre de joueurs africains qui arrivent en NBA est en hausse. Depuis 2016, la NBA se concentre donc sur la détection et la formation de talents. Il nous fallait créer une structure solide pour faire le pont entre les pays africains et la NBA.

    L’objectif est de recruter les meilleurs, à tous les niveaux. Les meilleurs talents sur le terrain, mais aussi les meilleurs entraîneurs. Et l’idée n’est pas de se concentrer uniquement sur le sport. Le premier critère de sélection repose évidemment sur les aptitudes techniques et athlétiques. Mais le bulletin de note est important aussi. L’apprentissage est une obligation.

    DR / Barry Aldworth

    Nous avons des jeunes talentueux dont certains étaient en rupture scolaire. L’idée est de les remettre à niveau

    Justement, tous les étudiants n’auront sans doute pas la chance d’accéder à la NBA ? Quel est le « plan B » pour les autres ?

    En effet, seul un petit pourcentage de ces élèves atteindra la NBA. L’objectif, plus réaliste, est de leur permettre d’intégrer de grandes universités ou d’autres ligues professionnelles, également prestigieuses. Il est important, également, de leur assurer des bases académiques suffisantes. Nous avons des jeunes talentueux dont certains étaient en rupture scolaire. L’idée est de les remettre à niveau. Pour d’autres, il s’agira de proposer des formations professionnalisantes, comme nous le faisons dans d’autres académies. Au fil des ans, il faudra également mettre l’accent sur l’entrepreneuriat.


    >>> À LIRE – Agents véreux, escrocs et traite moderne… le sordide business autour des jeunes footballeurs africains


    L’idée de départ était de créer une académie mixte. Quand les jeunes basketteuses africaines auront-elle accès à votre établissement ?

    Quand nous avons lancé l’idée en 2016, nous avons créé des camps de basket pour détecter les talents parmi les filles. Le premier a eu lieu en mai 2017 et a réuni 24 filles d’une douzaine de pays. Un nouveau vient d’avoir lieu, en octobre, en présence notamment de Jennifer Azzi, ex-star américaine de la WNBA (Women’s National Basketball Association). Mais pour le moment, les filles ne peuvent pas intégrer l’internat. Pour cela, nous devons encore peaufiner quelques détails. Mais elles font déjà partie du projet de la « NBA Academy ».

    DR / Barry Aldworth

    Aujourd’hui, des pays comme le Sénégal, le Rwanda, l’Angola ou le Congo Brazzaville se dotent de salles modernes. Et d’autre pays suivront

    Matar Ba, le ministre sénégalais des Sports a fait part de son souhait d’accueillir un NBA Game Africa à Dakar. Ces matchs d’exhibition rassemblent les plus grosses stars du championnat américain et ont lieu tous les ans en Afrique du Sud. Le Sénégal est-il en mesure d’accueillir un tel événement ?

    C’est une bonne nouvelle de voir ce niveau d’engagement et d’intérêt. Nous avons visité la Dakar Arena et elle n’a rien à envier aux salles les plus modernes du monde. Elle répond à tous les standards internationaux, donc pourquoi pas !

    Jusqu’à maintenant, les principaux freins étaient infrastructurels et nombre de pays du continent avaient du retard sur l’Afrique du Sud ou le Maghreb. Aujourd’hui, des pays comme le Sénégal, le Rwanda, l’Angola ou le Congo Brazzaville – qui a accueilli les Jeux africains de 2015 -, se dotent de salles modernes. Et d’autre pays suivront. Cela augure bien des choses pour l’avenir du basket-ball en Afrique, où le sport doit être vu comme un véritable levier de développement socio-économique et la création d’emplois.

    N’y a-t-il pas un risque de vider les championnats locaux de leurs talents ?

    Au contraire ! L’esprit est d’aller vers le développement de l’écosystème local dans le but de créer une ligue forte, qui dispose de gros moyens, de super entraîneurs. À terme, cela permettra notamment de renforcer les équipes nationales. Nous voulons recréer en Afrique cette émulation que l’on trouve dans les salles de basket aux États-Unis.

    Les jeunes joueurs de l’Académie auront accès à d’autres ligues en fonction de leurs opportunités, mais l’objectif est aussi de créer une ligue africaine ambitieuse et capable d’attirer à son tour des joueurs du monde entier.

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  • Assassinat des experts de l’ONU : les ” Congo files ” dévoilent les interrogations sur le rôle de Kinshasa

    Assassinat des experts de l’ONU : les ” Congo files ” dévoilent les interrogations sur le rôle de Kinshasa

    L’enquête de RFI, Le Monde, Foreign Policy, Süddeutsche Zeitung et la télévision suédoise SVT, après une fuite de documents internes de l’ONU, met en évidence les embûches placées sur le chemin des enquêteurs onusiens suite à la disparition de deux de leurs experts, l’Américain Michael Sharp et la Suédo-Chilienne Zaida Catalan.

    Michael Sharp et Zaida Catalan. Un an et demi après leur mort, les noms des deux experts de l’ONU, assassinés alors qu’ils enquêtaient sur les exactions des autorités congolaises et des miliciens Kamuina Nsapu, dans la province du Kasaï-central, continuent d’évoquer une affaire non résolue et le jeu trouble des autorités congolaises.

    L’enquête « Congo files » menée par RFI, Le Monde, Foreign Policy, Süddeutsche Zeitung et la télévision suédoise SVT, sur la base d’une fuite de documents internes de l’ONU, et publiée mardi 27 novembre, montrent que les divers enquêteurs onusiens envoyés sur place s’interrogent sur le rôle de Kinshasa dans cette affaire. Leurs doutes naissent dès les premiers jours suivant la disparition des deux experts, le 12 mars 2017, alors que les casques bleus positionnés dans la région sont partis à leur recherche.


    >>> À LIRE – RDC : Michael Sharp et Zaida Catalán, experts de l’ONU et « héros »


    « Dans les jours qui ont suivi, il y a eu un face-à-face sur la route de l’aéroport entre les FARDC et les casques bleus uruguayens qui voulaient enquêter dans la zone de disparition », indique un enquêteur onusien cité dans l’article de RFI et du Monde.  « Les conditions d’enquête sont difficiles : pas d’Internet, peu d’eau, un seul 4×4 et des militaires congolais qui restreignent leurs déplacements et nuisent à leur travail », peut-on lire dans les notes confidentielles.

    Le mystérieux Jean-Bosco Mukanda

    Les enquêteurs identifient rapidement un témoin au rôle trouble, qui semble avoir des liens avec les miliciens Kamuina Nsapu et les autorités : Jean-Bosco Mukanda. « Âgé de 36 ans, il n’est officiellement qu’un enseignant de la petite bourgade délaissée de Bunkonde et un bon père de six enfants. Mais il semble avoir tout vu, tout su. » Ils écrivent même rapidement un document à son sujet, intitulé « témoin ou participant ? ». C’est ce même Mukanda qui permettra aux enquêteurs de retrouver les corps des deux experts, le 27 mars 2017.

    Mais l’enquête ne se termine pas là. Des agents de l’ONU vont essayer de découvrir l’identité des assassins et leurs motivations. « Deux agents du JMAC, le service de renseignement civil de la Monusco, sont dépêchés à Kananga à compter du 16 avril pour soutenir l’équipe de recherche de l’ONU. Dans leur rapport interne, ils disent d’emblée avoir rencontré le responsable local de l’Agence nationale de renseignement (ANR), soulignant sa « position extrêmement défensive et les griefs de ce dernier à l’encontre des experts » « .

    À New York, le Département des affaires politiques des Nations unies redoute déjà les conséquences politiques

    Par ailleurs, le général djiboutien Abdounasir Awale, chef de la police de l’ONU (UNPOL), « constitue une « task force » composée de six enquêteurs. Ce militaire veut faire avancer le dossier alors qu’à New York, le Département des affaires politiques des Nations unies « redoute déjà les conséquences politiques ».

    « Sans le savoir, ce haut gradé djiboutien lance, depuis Kinshasa, une enquête qui le mènera à questionner la version des autorités congolaises, lit-on encore dans l’article de RFI et du Monde. Ses policiers déployés sur le terrain retrouvent l’intriguant Jean-Bosco Mukanda. L’informateur a été arrêté par l’armée congolaise le 8 avril 2017 dans la matinée, à Bunkonde, accusé d’avoir menacé un prétendu milicien, selon ses dires. Quelques heures après, il est libéré, sans plus d’explications. Et il reprend contact avec l’ONU. »

    Le gouvernement impliqué ?

    Les hommes d’Awale se heurtent à leur tour à des difficultés dans leurs relations avec les autorités. « L’information est de moins en moins accessible. Il y a de plus en plus de secret. L’équipe a aussi constaté un engagement faible de l’auditorat militaire de Kananga dans cette enquête », écrivent-ils.

    Entre temps, une vidéo de l’exécution de Michael Sharp et Zaida Catalan a été obtenue par les enquêteurs, avant que les autorités congolaises se s’empressent de la diffuser à la presse à Kinshasa. Dans leurs notes confidentielles, les enquêteurs de l’ONU s’interrogent. « Jean-Bosco [Mukanda] n’est-il pas la même personne qui filme et parle sur la vidéo ? » Ils vont même jusqu’à poser des questions plus lourdes encore : « La vidéo a-t-elle été produite/arrangée pour faire porter la responsabilité du meurtre aux Kamuina Nsapu ? Le gouvernement est-il impliqué ? Est-ce que cette vidéo a été faite pour torpiller notre enquête et à des fins politiques ? »

    La Task Force a le sentiment que le procureur militaire cache d’autres aspects qui pourraient impliquer l’influence du gouvernement

    Dans une note confidentielle du 12 mai 2017, ils dressent un constat accablant sur l’enquête congolaise de l’auditorat militaire : « L’équipe de la Task Force a le sentiment que le procureur militaire se satisfait de la vidéo et des aveux sans autres détails de l’unique suspect, Ilunga Evariste. Et ce, afin de cacher d’autres aspects du meurtre qui pourraient impliquer l’influence cachée du gouvernement dans ce dossier. »

    Contacté par RFI, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé, a déclaré : « si les Nations unies ont des informations qui indiquent qu’un agent de l’État s’est rendu coupable d’actes délictueux ou criminels, nous serions reconnaissants aux Nations unies de remettre ces informations […] pour que des poursuites soient engagées ». Il dit par ailleurs « n’avoir aucun élément qui indique des entraves » aux diverses enquêtes de l’ONU.

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  • Satellite : l’Éthiopie se lancera à la conquête du ciel en septembre 2019

    Satellite : l’Éthiopie se lancera à la conquête du ciel en septembre 2019

    L’Éthiopie aura à partir de septembre 2019 son propre satellite, grâce à l’aide de la Chine, qui doit prendre en charge 75 % des 8 millions de dollars nécessaires au développement de la capsule.

    Le tout premier satellite éthiopien devrait être lancé depuis le territoire chinois au mois de septembre 2019, a annoncé le directeur général du Ethiopian Space Science and Technology Institute (Essti) d’Addis-Abeba, Solomon Belay Tessema, cité par le journal The East African.

    Si la Chine va contribuer massivement à la réalisation de ce projet – Pékin a promis 6 millions de dollars (5,3 millions d’euros) quand le coût total du satellite est évalué à 8 millions de dollars -, les commandes et le contrôle resteront en Éthiopie. « Le transfert de technologie induit permettra aux scientifiques éthiopiens de designer, construire et lancer eux-mêmes leur deuxième satellite, de manière indépendante », assure en outre Solomon Belay Tessema.

    Données environnementales

    20 ingénieurs éthiopiens en aérospatiale sont impliqués dans le projet, qui sera aussi suivi par une soixantaine d’étudiants de master et de doctorants de l’Essti et de l’Observatoire astronomique et centre de recherche d’Entoto, le premier de son genre en Afrique de l’Est, opérationnel depuis 2015.

    Avec cet engin, destiné selon Solomon Belay Tessema à recueillir des données sur l’eau, l’agriculture, le changement climatique et l’environnement, l’Éthiopie rejoint l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria, l’Algérie, le Maroc, le Ghana et le Kenya, tous détenteurs de leurs propres satellites d’observation. Luanda a aussi tenté l’aventure en décembre 2017, mais a perdu quatre jour plus tard le contrôle de son appareil, Angosat-1, lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.

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  • Algérie : trois proches présumés du journaliste Adlène Mellah libérés dans l’attente de leur procès

    Algérie : trois proches présumés du journaliste Adlène Mellah libérés dans l’attente de leur procès

    Trois personnes présumées proches d’un célèbre cyberactiviste algérien ont été libérées en attente de leur procès, a indiqué dimanche l’un de leurs avocats.

    Le comédien Kamel Bouakaz, l’ancien footballeur Fodhil Dob et Houari Boukhors –frère du blogueur Amir.dz, qui dénonce sur sa page Facebook les supposées turpitudes de certains dirigeants algériens– avaient été arrêtés le 22 octobre.


    >>> À LIRE – Algérie : ce qu’il faut savoir sur l’affaire des quatre journalistes emprisonnés pour diffamation


    Kamel Bouakaz, Kamel Bouakaz et Houari Boukhors ont été inculpés notamment de « chantage » par la « menace de divulgation d’informations attentatoires pour l’obtention de fonds » et d’atteinte à la vie privée », a affirmé à l’AFP un de leurs avocats, Me Nourredine Benisssad.

    Ils sont visés par des plaintes déposées par le wali (préfet) d’Alger, Abdelkader Zoukh, et le maire d’Alger, Abdelhakim Bettache, selon Me Benissad.

    Les trois co-accusés avaient été remis en liberté en attente de leur procès prévu le 24 février, a-t-il précisé. Ils avaient été arrêtés le même jour qu’Adlène Mellah, directeur des sites d’information Algérie Direct et Dzair Presse.


    >>> À LIRE – Algérie : Adlène Mellah, trois questions sur le dossier d’un journaliste emprisonné


    Adlène Mellah, sorti de prison jeudi, est poursuivi pour « chantage et atteinte à la vie privée », ainsi que de « diffamation ». Son procès aura lieu le 7 février. Le cas Mellah est « distinct » de celui des trois hommes, a affirmé Me Benissad. M. Mellah avait été incarcéré lors d’une vague d’arrestations de journalistes en Algérie: cinq journalistes ont été détenus au cours de ces dernières semaines. Quatre d’entre eux, en comptant M. Mellah, ont été remis en liberté.

    Seul reste détenu Abdelkrim Zeghilèche, directeur de la webradio Sarbacane, incarcéré depuis le 31 octobre pour des chefs d’accusation qui n’ont pas été révélés. Début novembre, une vingtaine de sites d’informations algériens ont dénoncé une « campagne de criminalisation » de la presse électronique algérienne et des tentatives visant à la « discréditer ».

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  • [Tribune] Kiswahili, anglais, français, lingala… Do you speak rwandais ?

    [Tribune] Kiswahili, anglais, français, lingala… Do you speak rwandais ?

    Alors que l’une de ses éminentes ressortissantes vient de prendre la tête de la Francophonie, la question lui est posée sans relâche : le Rwanda est-il anglophone ou francophone ? Et s’il n’était ni l’un ni l’autre, et bien plus à la fois ?

    À l’occasion de la campagne menée par Louise Mushikiwabo, l’ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères, pour conquérir avec succès le secrétariat général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), que n’a-t-on lu, chez ses détracteurs, sur le rapport aux langues qu’entretiendraient les Rwandais !

    Au hit-parade des principaux lieux communs, l’idée que notre pays, jadis « francophone », aurait basculé vers la langue de Shakespeare. La réalité est bien plus complexe et nécessite de revenir sur la relation peu commune que les Rwandais, marqués par une longue histoire d’exil, entretiennent avec les langues étrangères.


    >>> À LIRE – Francophonie : au Rwanda, le français marginalisé mais toujours là


    Ne pas être pris pour un « muzungu »

    Chacun le sait à Kigali : si votre voiture montre des signes de fatigue, mieux vaut parler couramment le luganda, un idiome ougandais. Mécaniciens et bricoleurs, vendeurs de marques d’origine ou factices, tous sévissent à Nyabugogo, dans la banlieue de la capitale, et parlent le luganda. Les prix variant selon qu’on est initié ou pas, s’exprimer dans cette langue est un atout, au risque d’être pris pour un « muzungu » : touriste, pigeon, bon pour l’arnaque…

    Par contre, Chez Zozo, le soir, à Gisimenti, il est préférable de s’exprimer en lingala pour déguster du foufou au makayabu (poisson salé, 100 % congolais), qu’on mange en regardant un orchestre – congolais également – se produire sur une petite scène improvisée, égrenant les tubes les plus populaires du moment à Kinshasa. Idem à « Nganda na biso » (« Notre bistro », en lingala), alias Chez Mère Josée.

    « Nyamijos », comme on le surnomme, évolue à son propre rythme, et la politique, ici, n’intéresse pas plus que ça

    À Nyamirambo, ce quartier musulman un peu en marge du développement fulgurant du reste de la capitale, on parle le kiswahili. « Nyamijos », comme on le surnomme, évolue à son propre rythme et la politique, ici, n’intéresse pas plus que ça. On y porte généralement la djellaba, on y parle business et football – aussi bien des performances des clubs européens en Champions League que du match qui s’est déroulé au vieux stade, qui porte le même nom que la commune, entre Rayon Sport et APR, les deux clubs rivaux de la capitale.

    On y fait du petit commerce, on y prie cinq fois par jour et on y boit du thé agrémenté de beignets sucrés.

    Les Kigalois optent pour le « kinyafranglais »

    C’est quand on veut manger européen que les choses se compliquent. Poivre Noir, un petit restaurant familial, propose des menus en français. Le couple qui tient l’établissement va, certes, vous répondre en anglais mais avec un accent à vous couper l’appétit. Quant à Republika, un restaurant afro-jazz, les propriétaires y parlent l’anglais et le kiswahili mais sont prêts à faire un petit effort en français pour les clients fidèles. Inutile de chercher à comprendre, surtout après quelques verres…

    Le « kinyafranglais » est un ragoût maison mêlant les trois langues principales du pays, assaisonné d’une pincée de kiswahili

    Si les Rwandais francophones ont appris l’anglais avec facilité, leurs compatriotes anglophones, eux, ont éprouvé plus de mal à faire l’inverse – sauf quand leurs parents avaient les moyens d’envoyer leur progéniture dans des écoles privées qui font cours à parité dans les deux langues.


    >>> À LIRE – Francophonie : où parle-t-on le plus français en Afrique ?


    Assommés par tant de variantes linguistiques, les Kigalois, quand ils veulent décompresser, le soir, autour d’une bière, optent pour le « kinyafranglais » : un ragoût maison mêlant les trois langues principales du pays, assaisonné d’une pincée de kiswahili. S’il fut un temps où le luganda passait pour une langue prisée au sommet du pouvoir – puisque la plupart des généraux ayant libéré le pays en 1994 avaient évolué auparavant en Ouganda – et le lingala pour la langue des ambianceurs – pour des raisons connues de toute l’Afrique -, ces deux idiomes ont fini par être vus comme plutôt ringards, à mesure que le kinyarwanda prenait son essor.

    Par ailleurs, la seule retombée positive que nous ayons reçue de notre voisin burundais depuis le début de la crise politique, en 2015, consiste en un afflux de jeunes gens éduqués dans un bien meilleur français que celui que nous pratiquons nous-mêmes. Musiciens, artistes ou activistes, ils ont, pour ainsi dire, décoincé Kigali, à l’instar de Davy-Carmel Ingabire et Novella Nikwigize, deux animateurs burundais devenus des stars à la télévision rwandaise. Sans parler du journaliste Innocent Muhozi et de son équipe de Radio-Télé Renaissance, qui émet, en exil, depuis Kigali…

    Face à ce buffet « all inclusive », les jeunes Rwandais passent donc leur adolescence à emprunter de multiples accents

    Pas d’accent dans les hautes sphères

    Face à ce buffet « all inclusive », les jeunes Rwandais passent donc leur adolescence à emprunter de multiples accents, avant d’en adopter un – au choix : ghetto-rap ou celui des Community Colleges américains, où la plupart d’entre eux étudient. Des accents qu’ils perdront aussitôt lorsqu’ils seront appelés à assumer des fonctions publiques.

    Dans les hautes sphères, il est en effet mal vu de prendre plaisir à pratiquer une langue étrangère, n’en déplaise aux règles de l’hospitalité. C’est pourquoi nous avons tous gardé au frais une barquette de kinyarwanda, au cas où notre nom viendrait à être publié, un mercredi, dans le communiqué du Conseil des ministres.

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  • Mali : le message du fils de l’otage Sophie Pétronin à Emmanuel Macron

    Mali : le message du fils de l’otage Sophie Pétronin à Emmanuel Macron

    Emmanuel Macron « doit clarifier sa position » sur l’éventuelle rançon pour libérer Sophie Pétronin, otage française détenue au Mali depuis près de deux ans, a réclamé samedi soir son fils Sébastien Chadaud-Pétronin dans un entretien à Nouakchott avec l’AFP, RFI et Radio France.

    Sébastien Chadaud-Pétronin a entamé il y a une semaine un voyage au Sahel pour tenter d’intercéder en faveur de la libération de sa mère, après un récent message vidéo très alarmant des ravisseurs. « L’urgence, c’est trouver un accord. C’est la raison pour laquelle je me suis rendu en Afrique », a-t-il expliqué, de retour à Nouakchott après un passage à Bamako.


    >>> À LIRE – Mali : ce que l’on sait de l’enlèvement de Sophie Pétronin à Gao


    La question des rançons des otages

    Concernant la question des rançons, « je demande à M. Macron de clarifier sa position », a-t-il dit. « M. Macron a le droit de sacrifier l’otage, en sa qualité de chef des armées, mais le sacrifice est la résultante d’un refus de négociation. Donc il a aussi un devoir de transparence, et je crois que dans la situation d’urgence, où on a tous peur qu’elle soit en train de mourir, s’il y a refus de négociation, je pense qu’il est temps maintenant de l’acter », a-t-il affirmé.

    Je demande à M. Macron de clarifier sa position

    Le message d’un fils à sa mère

    « Un canal s’est brusquement bloqué » à Bamako mais « j’attends beaucoup d’un rendez-vous prochain. Bien sûr que je vais rester là (…) Si je rentre maintenant, j’en suis au même point que quand je suis arrivé », a-t-il souligné, même si « le Quai d’Orsay me met en garde sur les déplacements, les rendez-vous ».

    « Maintenant ça suffit, ma mère est en train de mourir, et nous l’abandonnons », a-t-il déploré.

    « Si tu entends ça, ma petite maman, garde de l’espoir, et accroche-toi parce que je continue, je ne lâcherai rien, je suis là, j’irai là où tu seras. Tant que tu vivras, je ferai tout pour te rejoindre », a-t-il lancé à l’adresse de Sophie Pétronin, 73 ans.

    Maintenant ça suffit, ma mère est en train de mourir, et nous l’abandonnons

    Enlevée le 24 décembre 2016

    Dans une vidéo reçue le 11 novembre, l’otage française n’apparaît pas. « C’est uniquement un message des gens qui la détiennent, on la voit en photo, elle est sur fond d’écran, et elle est alitée », avait alors décrit son fils, en qualifiant d’ »extrêmement préoccupant » le contenu de ce message.

    La dernière vidéo où apparaissait l’otage de 73 ans, longue de 7 minutes, a été reçue mi-juin. Elle y apparaissait très fatiguée et le visage émacié, et en appelait au chef de l’État. La septuagénaire qui, au moment de son enlèvement à Gao (nord Mali), le 24 décembre 2016, dirigeait une association d’aide aux orphelins, affirmait dans sa dernière vidéo redouter de devenir une otage sacrifiée après avoir été une otage oubliée.

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  • Ouganda : 30 morts dans un naufrage sur le lac Victoria

    Ouganda : 30 morts dans un naufrage sur le lac Victoria

    Une trentaine de personnes sont mortes et plus de 60 autres se sont sans doute noyées en Ouganda dans le naufrage d’un bateau où était organisée une fête sur le lac Victoria, a annoncé dimanche 25 novembre la police.

    Le navire à bord duquel se trouvaient près d’une centaine de personnes qui buvaient, dansaient et écoutaient de la musique, a coulé samedi par mauvais temps lors du dernier naufrage en date sur le plus grand lac d’Afrique.


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    « Trente corps ont été retrouvés et 27 personnes secourues », a déclaré une porte-parole de la police, Zura Ganyana, précisant que le drame s’était produit à 150 m seulement du rivage. « Selon l’un des survivants, il y avait plus de 90 personnes à bord », a ajouté Asuman Mugenyi, directeur des opérations de la police ougandaise.

    Beaucoup de gens ne savaient pas nager et avaient trop bu

    Surcharge et mauvais temps

    Le bateau décoré de dents de requin peintes sur la proue a coulé au large de Mutima, dans le district de Mukono, près de la capitale Kampala. Selon différents responsables et témoignages, la surcharge et le mauvais temps sont probablement à l’origine de l’accident. Facteurs aggravants, les secours auraient tardé à intervenir, beaucoup de gens ne savaient pas nager et avaient trop bu.

    « Nous nous attendons à ce que (le nombre de passagers) dépasse la capacité du bateau. Il était surchargé et, malheureusement, les gens étaient ivres », a dit le policier, M. Muyengi. « Nous soupçonnons que l’état mécanique du bateau et les conditions météorologiques ont contribué au naufrage ».

    « Une grosse tempête a frappé », a renchéri Richard Kikongo, un responsable local. « Il faisait froid et il y avait beaucoup de vent », a confirmé James Matovo, un jeune homme de 26 ans témoin du drame. D’autres ont aussi affirmé que le bateau avait pu être remis rapidement en service après une remise en état afin de profiter des fêtes de fin d’année. « C’était une grande fête », a raconté Washington Serunjogi, dont la soeur Justine Namayanja est portée disparue.

    Des secours lents à réagir

    « Justine avait participé à trois croisières avant et je savais que quelque chose n’allait pas hier parce qu’elle postait toujours des selfies sur WhatsApp et Facebook mais la nuit dernière elle ne l’a pas fait », a-t-il dit. Comme beaucoup d’Ougandais, a-t-il ajouté, sa soeur ne savait pas nager. Les secours ont été lents à réagir, a-t-il ajouté, estimant que « si des gens étaient arrivés plus vite, le nombre de survivants serait supérieur ».

    Des pêcheurs ont essayé de secourir les naufragés mais figurent parmi les victimes. « Les pêcheurs de deux petites embarcations pouvaient voir que le bateau coulait et ils se sont portés à leur secours. Les gens ont essayé de sauter sur les bateaux, mais ils étaient trop nombreux et ont coulé. Les sauveteurs sont morts aussi », a dit Richard Kikongo.

    « Des gens continuaient d’arriver sur les bateaux de pêche et un homme a été submergé. Il a été tiré vers le bas et s’est noyé », a ajouté M. Matovo. « J’ai vu beaucoup d’accidents mais rien d’aussi terrible », a-t-il encore dit.

    Le propriétaire et sa femme ont péri dans l’accident

    Selon des riverains, le bateau, dont le propriétaire et sa femme ont péri dans l’accident, était loué pour des fêtes tous les week-ends, et souvent surchargé. Dimanche matin, le centre de loisir de Mutima Country Haven avait été transformé en morgue où la police rassemblait les corps des victimes. Le porte-parole de la police, Emilian Kayima, a déclaré que les recherches de survivants se poursuivaient.

    D’une superficie de 70.000 km2, le lac Victoria a à peu près la taille de l’Irlande et se partage entre la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya. Il n’est pas rare que des ferries y chavirent et le nombre de décès est souvent élevé en raison d’une pénurie de gilets de sauvetage et du fait que de nombreuses passagers ne savent pas nager. En septembre, plus de 200 personnes sont mortes dans le naufrage d’un ferry, le Nyerere, qui a coulé au large de la rive tanzanienne. En 1966, plus de 800 personnes avaient perdu la vie lorsqu’un bateau, le MV Bukoba, a coulé au large de la ville de Mwanza.

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  • Mali : les dessous de l’opération ayant éliminé le chef jihadiste Amadou Koufa

    Mali : les dessous de l’opération ayant éliminé le chef jihadiste Amadou Koufa

    La mort du chef jihadiste Amadou Koufa, annoncée samedi 24 novembre par les autorités françaises et maliennes à l’issue d’une opération militaire conjointe, constitue un succès significatif de la lutte contre les groupes armés dans le centre du Mali où se concentre l’essentiel des violences qui déchirent le pays.

    Amadou Koufa, prédicateur radical malien, est apparu il y a trois ans dans le centre du Mali où lui sont attribuées plusieurs des violences qui, mêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait plusieurs centaines de morts depuis le début de l’année.


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    « Par ce message, en tant que sous-chef d’État-major (des) opérations à l’EMGA (état-major général des armées maliennes), vous confirme la mort du +jihadiste+ Amadou Koufa dans la forêt de Wagadou », dans le centre du Mali, a indiqué samedi à l’AFP le général Abdoulaye Cissé, précisant qu’il avait succombé à ses blessures.

    Une opération coordonnée

    « Après l’opération militaire (des armées malienne et française), le terroriste Koufa était gravement blessé. Il a été transporté par ses proches, avant de décéder après », a confirmé à l’AFP une autre source militaire. La mort du chef jihadiste malien a également été annoncée sur la page Facebook des forces armées du Mali.

    L’armée malienne avait auparavant indiqué avoir mené avec les soldats français de la force Barkhane « une opération coordonnée, dans le centre du Mali le 23 novembre 2018, sur une base abritant le commandement de la Katiba d’Ansar Dine du Macina » dirigée par Amadou Koufa.

    « Cette opération coordonnée a permis de neutraliser une trentaine de terroristes dont Djourétou, le chef de base; Bobala, le chef des opérations et probablement Amadou Koufa », ajoutait-elle dans un communiqué publié vendredi soir, une information également donnée par la France.

    « Mise hors de combat » d’une « trentaine de terroristes »

    Dans son propre communiqué, l’armée française avait annoncé au même moment avoir mené dans la nuit de jeudi à vendredi une opération dans le centre du Mali qui avait permis la « mise hors de combat » d’une « trentaine de terroristes ». La ministre française des Armées Florence Parly a salué « une action d’ampleur, complexe et audacieuse qui a permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad ag Ghali, Amadou Koufa, chef de la katiba Macina ».

    Détaillant la préparation de l’opération, le général Cissé a indiqué à l’AFP que « depuis des mois, les services de renseignements militaires du Mali ont collecté une masse d’informations précises qu’ils ont partagées avec les partenaires, dont la France ». Cette opération représente un coup dur pour les jihadistes, estiment des analystes.

    « La mort de Koufa, si elle est avérée, est assez significative. Koufa est en quelque sorte le porte-parole du GSIM dans le centre du Mali », a commenté à l’AFP Aurelien Tobie, chercheur à l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Il faisait référence à la principale alliance jihadiste au Sahel, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.

    500 civils tués depuis le débuts de l’année

    « Il n’est pas un important chef militaire mais le GSIM a un message global et un message pour le Mali. S’il s’adresse au Mali, Koufa, originaire du centre du pays, pouvait avoir cette légitimité. C’était l’ancrage du GSIM dans la région », a ajouté le chercheur. Depuis l’apparition du groupe de Koufa, les violences intercommunautaires se sont multipliées dans le centre du pays, opposant notamment les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture. Ces violences ont fait plus de 500 morts civils depuis le début de l’année, selon l’ONU.

    Amadou Koufa aux côtés de Iyad Ag Ghaly

    Amadou Koufa était apparu aux côtés de l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef du GSIM, et l’Algérien Djamel Okacha dit Yahia Aboul  Hammam, dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans une vidéo diffusée le 8 novembre. Amadou Koufa y invitait les musulmans en général à « faire le jihad », avant de s’adresser en particulier aux membres de l’ethnie peule. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France.

    Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

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  • Afrique du Sud : des étudiantes expulsées de l’université à cause de leur grossesse

    Afrique du Sud : des étudiantes expulsées de l’université à cause de leur grossesse

    Le gouvernement sud-africain a dénoncé l’expulsion d’étudiantes enceintes de l’université de Zululand (nord-est), estimant qu’une telle mesure « perpétuait les inégalités entre les sexes ».

    Au moins une jeune femme enceinte a été expulsée d’une résidence universitaire de l’université de Zululand à l’approche de son troisième semestre de grossesse, a précisé samedi 24 novembre à l’AFP Javu Baloyi, porte-parole de la commission pour l’égalité entre les sexes, dont les membres sont nommés par le gouvernement sud-africain.

    Expulser des femmes et laisser leurs partenaires ne fait que perpétuer les inégalités entre les sexes

    D’autres cas de grossesses possibles

    « Mais on nous a dit qu’il y avait d’autres cas », a-t-il ajouté sans pouvoir préciser de chiffres. « Il s’agit de violences graves basées sur le sexe », a réagi la ministre sud-africaine des Femmes, Bathabile Dlamini, dans un communiqué envoyé dans la nuit de vendredi à samedi 24 novembre.

    « Les étudiantes ne sont pas tombées enceintes seules. Expulser des femmes et laisser leurs partenaires ne fait que perpétuer les inégalités entre les sexes, parce que de fait vous privez les jeunes femmes de leur droit à l’éducation », a-t-elle ajouté.

    « Vous menacez de défaire des décennies de combat des femmes contre les barrières sociales, politiques et économiques qui nous ont laissées aux portes de l’éducation supérieure », a encore estimé la chef de la Ligue des femmes du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).

    Un taux de fertilité de 47% chez les adolescentes sud-africaines

    En 2016, l’attribution, toujours dans la province du KwaZulu-Natal (nord-est), de bourses scolaires à des jeunes filles à condition qu’elles soient vierges avait aussi provoqué l’indignation des autorités sud-africaines.

    La municipalité d’Uthukela, à l’origine de ce programme, avait expliqué que la mesure était destinée à lutter contre le sida et les grossesses précoces chez les adolescentes. La commission pour l’égalité entre les sexes avait jugé cette disposition anticonstitutionnelle.

    Le taux de fertilité chez les adolescentes sud-africaines (nombre de naissances par 1 000 jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans) est de 47%, selon des chiffres officiels datant de 2014.

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