Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a lancé samedi 12 janvier son parti, le Congrès national africain (ANC), dans la course aux élections législatives de mai en promettant de lutter contre le chômage et de corriger les « erreurs » du passé.
Devant plusieurs dizaines de milliers de partisans massés dans un stade de Durban (nord-est), parés des couleurs verte et jaune du parti, Cyril Ramaphosa a décrété la « mobilisation » en vue d’une « victoire décisive » dans quatre mois.
Au pouvoir depuis la fin du régime de l’apartheid il y a vingt-cinq ans, le parti de Nelson Mandela fait figure de grand favori du scrutin, malgré le recul de sa popularité, ses divisions et une économie désespérément en berne.
L’ANC a vu son image sérieusement écornée sous la présidence calamiteuse de Jacob Zuma, poussé vers la sortie en février 2018 par une litanie de scandales de corruption. Son successeur à la tête du pays et du parti, Cyril Ramaphosa, a platement reconnu samedi les échecs de son camp.
Corruption et chômage
« Il faut reconnaître que la corruption a affaibli nos institutions », a-t-il dit dans son discours, « en tant qu’ANC, nous reconnaissons nos échecs, nous acceptons les critiques de la population et nous travaillons dur pour corriger nos erreurs ».
Le chef de l’Etat a également concédé le bilan mitigé de son mouvement au pouvoir. « La promesse de liberté reste encore à concrétiser pour de nombreuses personnes », a-t-il dit.
La promesse de liberté reste encore à concrétiser pour de nombreuses personnes
« Nous sommes ici pour présenter un plan destiné à répondre à nos grands défis de l’heure, le chômage, la pauvreté et l’inégalité », a dévoilé samedi 12 janvier Cyril Ramaphosa.
Dans sa longue liste de promesses, il a annoncé son intention de doubler, à 275.000 par an, les créations d’emplois. Mesure symbolique entre toutes, le président a répété sa détermination à « accélérer la réforme foncière qui, là où c’est approprié, autorisera les expropriations sans compensation ».
Très populaire chez les sans-terre noirs, cette mesure inquiète les milieux d’affaires et la minorité blanche.
« Rien de très radical là-dedans », a commenté l’analyste Lukhona Mnguni, « l’ANC a revu ses ambitions à la baisse en raison de ses difficultés ».
61% des intentions de vote, en hausse
Victime des scandales et de l’usure du pouvoir, l’ANC a vu sa popularité fondre ces dernières années. Lors des élections locales en 2016, il a pris une claque en perdant le contrôle de plusieurs municipalités emblématiques comme Johannesburg et Pretoria.
L’arrivée il y a un an de Cyril Ramaphosa à la tête du parti et du pays semble toutefois avoir enrayé sa chute. A petites touches, l’ancien vice-président, 66 ans, un syndicaliste proche de Mandela reconverti dans les affaires, a commencé à rompre avec l’héritage sulfureux de son prédécesseur.
Un récent sondage de l’institut Ipsos crédite l’ANC de 61% des intentions de vote, en hausse sur les 54% – le plus bas score national de son histoire – recueillis il y a deux ans. Le départ de Jacob Zuma a toutefois laissé des traces au sein du parti. L’ex-président y dispose encore de forts soutiens, notamment dans son fief de Durban où il a été chaleureusement applaudi samedi avant le discours de Cyril Ramaphosa.
Zuma et Ramaphosa ensemble
Malgré la rude bataille qui les a opposés, les deux rivaux se sont affichés ensemble et tout sourire cette semaine au nom de l’unité du parti, pour le plus grand plaisir de ses sympathisants.
« Je crois que le président (Ramaphosa) va tenir ses promesses », s’est réjoui Gift Xulu, un coach sportif de 36 ans, après le discours. « Il n’est pas là depuis longtemps mais il a déjà réussi à changer des choses, il essaie d’unir le parti ».
Je crois que le président (Ramaphosa) va tenir ses promesses
Malgré les difficultés de l’ANC, les deux principaux partis d’opposition ne semblent pas en mesure de lui contester la majorité absolue des sièges au Parlement.
L’Alliance démocratique (DA, centre) et les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale) ont bien du mal à trouver un second souffle depuis la chute de Jacob Zuma, leur bête noire pendant des années.
« Le discours (de Cyril Ramaphosa) était plein de promesses sans lendemain dont les Sud-Africains savent qu’il ne les appliquera jamais », a dénoncé le chef de la DA, Mmusi Maimane, « seule la DA peut construire une Afrique du Sud pour tous ».
Arrivé en seconde position, derrière Félix Tshisekedi, selon les résultats provisoires proclamés par la Ceni, Martin Fayulu ne reconnaît pas sa défaite. Il en appelle notamment à la Cenco et à la communauté internationale pour faire connaître « la vérité des urnes ».
« Nous ne pouvons pas accepter, au bout de ce long chemin de croix, que la volonté de notre peuple ne soit pas respectée. Tous ensemble, disons « non » au mensonge de M. Nangaa. Non au tripatouillage électoral, et non au hold-up électoral ». Le ton est grave. Alors que les rues de Kinshasa résonnaient des cris de joie des partisans de Félix Tshisekedi, célébrant la victoire de leur candidat annoncée par la Ceni dans la nuit, Martin Fayulu a pris la parole devant la presse aux premières heures de la journée. Il a notamment affirmé vouloir « arracher des ennemis de la République le respect strict de la vérité des urnes ».
Nous vous demandons de révéler au peuple congolais le nom de la personne qui a réellement incarné le choix de notre peuple
Appel à la communauté internationale
S’adressant « à ceux qui ont pris connaissance de la vérité des urnes », et en particulier à la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), le candidat de Lamuka (Réveille-toi, en lingala), a lancé un appel : « Nous vous demandons de révéler au peuple congolais et au monde entier le nom de la personne qui a réellement incarné le choix de notre peuple ». Il a également adressé un appel aux institutions internationales – Nations unies, Union africaine, Communauté de développement d’Afrique australe et Union européenne – à le soutenir dans sa démarche.
Dans cette déclaration délivrée devant les journalistes présents à son QG de campagne dans les premières heures de la matinée, Martin Fayulu a martelé que « cette proclamation est le fruit des résultats trafiqués, inventés et fabriqués de toutes pièces dans les officines du FCC [Front commun pour le Congo, de Joseph Kabila, ndlr]. Il s’agit d’une escroquerie inacceptable de nature à provoquer des désordres généralisés sur l’ensemble du territoire national ».
Arrivé en deuxième position de l’élection présidentielle avec 35,2% des voix, derrière Félix Tshisekedi, crédité de 38,57%, Martin Fayulu a attaqué ce dernier, l’accusant d’avoir négocié avec le parti de Joseph Kabila. « Vous connaissez les résultats, les pourcentages sont connus. Où est-ce que Monsieur Félix Tshisekedi a ramassé 7 millions de voix ? C’est grave, c’est extrêmement grave », a lancé le candidat soutenu notamment par le tandem Moïse Katumbi – Jean-Pierre Bemba. « Jusqu’où on va continuer à négocier les résultats ? », s’est-il interrogé.
L’annonce des résultats provisoires de la présidentielle par la Commission électorale nationale (Ceni) a suscité de vives réactions. Félix Tshisekedi est élu président de la République démocratique du Congo. Martin Fayulu arrive deuxième, suivi de Emmanuel Ramazani Shadary. Retour sur les heures qui ont suivi cette proclamation.
Tous les horaires sont donnés en heure de Kinshasa (GMT +1)
· « Aujourd’hui, nous pouvons dire que la vérité des urnes a triomphé », a déclaré Félix Tshisekedi après l’annonce des résultats provisoires. Quant-à Joseph Kabila, il a déclaré qu’il convenait désormais de « ne plus le considérer comme un adversaire, mais plutôt comme un partenaire de l’alternance démocratique dans notre pays ».
· La Cenco « prend acte des résultats de la Ceni mais note qu’ils ne correspondent pas aux données en possession de l’Église ».
19 h 45 – La Majorité présidentielle félicite Félix Tshisekedi
« La Majorité présidentielle saisit cette occasion pour féliciter Mr Félix Tshisekedi Tshilombo en sa qualité de président élu de la République démocratique du Congo », a déclaré dans un communiqué André-Alain Atundu Liongo, le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP).
« Au regard des tendances constantes à travers toutes les circonscriptions électorales relevées par notre centrale électorale, il est évident que la Majorité présidentielle gardera son statut de plus grand ensemble politique au sein de la prochaine Assemblée nationale et ce, avec une confortable majorité ».
15 h 50 – Le FCC « prend acte » de la défaite d’Emmanuel Ramazani Shadary
Jerome Delay/AP/SIPA
« Le Front commun pour le Congo prend acte des résultats de ces élections », a-t-il annoncé dans un communiqué publié en milieu d’après-midi. Des résultats qui marquent, selon le parti de Joseph Kabila, « l’aboutissement d’un processus laborieux qui a déjoué tous les pronostics ».
« Là où les ennemis de la paix nationale avaient prédit l’échec, la confusion et l’apocalypse, ce sont plutôt la sérénité et le calme qui ont été observés », assure le parti qui défendait la candidature d’Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin du président sortant, dont le nom n’est cependant pas cité une seule fois dans le document.
À l’inverse de Joseph Kabila, dont le FCC estime qu’il « a autant respecté la Constitution du pays, que permis à ce que ce troisième cycle électoral se déroule de manière démocratique, crédible et transparente et se tienne dans la paix », lit-on également dans ce communiqué.
Le FCC conclut être « en train de réunir tous les éléments pour apprécier l’adéquation de ceux-ci avec les résultats proclamés par la Ceni et, le cas échéant, lui permettre d’envisager la saisine de la Cour constitutionnelle.
14 h 20 – Cyril Ramaphosa « exhorte toutes les parties à s’abstenir de spéculer »
Gianluigi Guercia/AP/SIPA
Le président sud-africain « exhorte toutes les parties, régionales et internationales, à s’abstenir de spéculer et à permettre à la Ceni de mener à bien le processus », selon un communiqué de presse diffusé sur le site de la présidence sud-africaine.
Là où le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a émis des doutes face aux résultats provisoires proclamés par la Ceni, Cyril Ramaphosa se montre plus prudent. Il « prend note des résultats provisoires » et « demande à la Ceni de finaliser rapidement le processus pour assurer la crédibilité de l’élection et maintenir la paix et la stabilité ».
14 h 10 – Moussa Faki Mahamat (UA) enjoint à « préserver la paix dans le pays »
Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a « pris connaissance des résultats provisoires de l’élection présidentielle » en RDC, selon un communiqué de l’institution.
Adressant ses « ses félicitations au peuple, aux acteurs politiques, à la société civile et aux institutions compétentes (…) pour la tenue des élections dans des conditions jugées satisfaisantes par la mission d’observation électorale de l’Union africaine dirigée par le Président Dioncounda Traoré », Moussa Faki Mahamat enjoint les acteurs du processus électoral à « agir de façon à consolider la démocratie et à préserver la paix dans le pays. »
Et d’ajouter : « Il est important que toute contestation des résultats proclamés, notamment celle portant sur leur non conformité avec la vérité des urnes, se fasse pacifiquement, par le recours aux procédures prévues par les textes en vigueur et le dialogue politique entre toutes les parties prenantes. »
13 h 25 – Pour la Conférence épiscopale « les résultats ne correspondent pas aux données de l’Église »
La Cenco « prend acte de la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle qui, pour la première fois dans l’histoire récente du pays, ouvrent la voie à l’alternance », a déclaré Donatien Nshole, secrétaire général de l’organisation. « Cependant, nous constatons que les résultats de la Ceni ne correspondent pas aux donnés en possession de l’Église ».
Il s’est cependant refusé à livrer le nom du vainqueur selon ces chiffres qu’il avait déjà évoqués lors d’une conférence de presse le 3 janvier, en appelant la Ceni à respecter le vote des Congolais. « Il n’appartient pas à l’Église de dévoiler ce nom, car ce n’est pas dans ses missions », a-t-il ajouté, lançant un appel à « la maturité civique » et plaidant pour « éviter tout recours à la violence ».
Donatien Nshole a également exhorté différentes parties « à user des moyens de droit conformément à la Constitution et à la loi électorale » en cas de contestation des résultats.
13 h 15 – Le Front commun pour le Congo (FCC) s’exprimera à 15 heures
Le FCC s’exprimera par la voix de Banabé Kikaya Bin Karubi, un des porte parole de d’Emmanuel Ramazani Shadary. Le dauphin de Joseph Kabila est arrivé troisième, avec 4 357 359 voix (23,84%).
#RDCVote : le FCC réagit officiellement à 15h au jardin botanique de Kinshasa. « On devait être premier, on se retrouve troisième ! » Point de presse animé par Barnabé Kikaya Bin Karubi. pic.twitter.com/kKnbvjjs6X
13 h 10 – Jean-Pierre Bemba : ces résultats sont une « fabrication »
JEROME DELAY/AP/SIPA
« Ce qui est sorti ne reflète pas la vérité des urnes. C’est une fabrication. Martin Fayulu a fait une déclaration qui reflète ce que nous pensons tous », à confié à Jeune Afrique Jean-Pierre Bemba, leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) et membre de l’alliance Lamuka (« Réveille-toi », en lingala). « Certains centres de compilation, à l’intérieur du pays, n’ont même pas commencé leur travail. Cela prouve que ces chiffres ont été tirés d’on ne sait où. Ce qui s’est passé est monstrueux », a-t-il insisté.
Après l’invalidation de sa candidature le 3 septembre 2018, Jean-Pierre Bemab a apporté son soutien à la candidature de Martin Fayulu, aux côtés notamment de Moïse Katumbi. Pour lui, « les Congolais et la communauté internationale vont vite se rendre compte que Félix Tshisekedi n’est qu’une marionnette ».
#RDCVote / réaction de Jean-Pierre Bemba : “Ce qui est sorti ne reflète pas la vérité des urnes. C'est une fabrication. Martin Fayulu a fait une déclaration qui reflète ce que nous pensons tous” #RDC
« Nous sommes déçus par le mauvais score qui nous est attribué, mais nous prenons acte de la proclamation provisoire qui a été faite par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Nous verrons le cas échéant, comment introduire des recours par des voies légales », a déclaré Lambert Mende, porte-parole du Front commun pour le Congo (FCC, coalition au pouvoir) qui soutient le candidat Emmanuel Ramazani Shadary.
11 h 10 – La conférence des évêques
Tous les regards sont désormais tournés vers la Cenco, qui tiendra une conférence de presse à 12h30. Le 3 janvier, une semaine avant la publication des résultats, l’abbé Donatien Nshole, son secrétaire général, avait affirmé que « les données en sa possession consacrent le choix d’un candidat comme président de la République ».
La Ceni « est appelée en tant qu’institution d’appui à la démocratie, de publier, en toute responsabilité, les résultats des élections dans le respect de la vérité et de la justice », avait-il ajouté, avant d’appeler le peuple congolais à « demeurer vigilant pour l’aboutissement heureux du processus ».
Dans un tweet, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres « prend note de l’annonce faite par la Ceni. (…) Il félicite le peuple congolais et réitère l’appui et l’engagement continus de l’ONU à la paix et la stabilité en RDC. »
Son porte-parole, Stéphane Dujarric, a déclaré depuis New York : « Le secrétaire général appelle toutes les parties prenantes à s’abstenir d’actes violents et à régler tout contentieux électoral par les mécanismes institutionnels établis conformément à la Constitution de la République démocratique du Congo et aux lois électorales pertinentes ».
« Il exprime le vœu que la Ceni, la Cour constitutionnelle, le Gouvernement, les partis politiques et la société civile s’élèveront chacun à la hauteur de leur responsabilité dans le maintien de la stabilité et des pratiques démocratiques en République démocratique du Congo. »
.@antonioguterres prend note de l’annonce faite par la CENI des résultats provisoires de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo. Il félicite le peuple congolais et réitère l’appui & l’engagement continus de l’ONU à la paix et la stabilité en RDC ⬇️ https://t.co/c0PH5fBcZa
« Les élections se sont déroulées à peu près dans le calme, ce qui est une bonne chose, mais il semble bien que les résultats proclamés (…) ne soient pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là, parce que la conférence épiscopale du Congo a fait des vérifications et annoncé des résultats qui étaient totalement différents », a déclaré Jean-Yves Le Drian sur CNews.
« Je pense qu’il faut qu’on garde son calme, qu’on évite les affrontements et puis que la clarté soit faite sur ces résultats qui sont inverses à ce que l’on imaginait », a poursuivi Jean-Yves Le Drian. La France, a-t-il ajouté, a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies en fin de semaine dernière « pour que les résultats constatés soient les résultats réels ».
« Monsieur Fayulu était a priori le leader sortant de ces élections », a-t-il ajouté.
7 h – Martin Fayulu conteste les résultats
Jerome Delay/AP/SIPA
Une escroquerie inacceptable de nature à provoquer des désordres généralisés
« Vous savez que cette proclamation est le fruit des résultats trafiqués, inventés et fabriqués de toute pièce dans les officines du FCC [ Front commun pour le Congo …. de Joseph Kabila ]. Il s’agit d’une escroquerie inacceptable de nature à provoquer des désordres généralisés sur l’ensemble du territoire national », a lancé le candidat de la coalition Lamuka.
Le candidat , qui n’exclut pas la possibilité de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle, a demandé à l’influente conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et à l’Eglise du Christ au Congo (ECC) de « révéler » le nom de celui qui a « réellement incarné » le choix des urnes.
Devant la gravité de la situation actuelle nous ne pouvons pas accepter que la volonté de notre peuple ne soit pas respectée. Nous appelons la Cenco à publier les résultats issus de ses observations à travers le pays. #RDCVotepic.twitter.com/EH5YoyDVQ5pic.twitter.com/ti9iHEeIw2
4 h – Félix Tshisekedi : « Je serai le président de tous les Congolais »
REUTERS/Olivia Acland
Aujourd’hui, nous pouvons dire que la vérité des urnes a triomphé
« Je sais que pour beaucoup d’entre nous, c’est difficile à accepter. Mais je le dis, je rends hommage au président Joseph Kabila », a lancé Félix Thsisekedi à ses partisans, rassemblés à son QG de campagne, dans les minutes qui ont suivi la proclamation des résultats provisoires. « Aujourd’hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire, mais plutôt comme un partenaire de l’alternance démocratique dans notre pays. »
« Tout le monde pensait que l’on allait arriver à l’affrontement, à l’effusion de sang. Personne ne pouvait imaginer un tel scénario, et surtout un scénario au cours duquel un candidat de l’opposition allait sortir victorieux », a-t-il ajouté, saluant la Ceni, et en particulier son président, Corneille Nangaa. « Malgré les critiques et malgré les menaces, [il] est allé au bout de sa logique. »
« Aujourd’hui, nous pouvons dire que la vérité des urnes a triomphé », a-t-il martelé, en réponse à la polémique déclenchée par la Cenco qui, une semaine avant la publication des résultats, avait affirmé que « les données en sa possession consacrent le choix d’un candidat comme président de la République » et enjoint à la Ceni de respecter « la vérité et la justice ».
S’adressant aux « deux grands candidats », Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadary, le président élu, selon les résultats provisoires, a lancé : « Je sais qu’ils sont traversés par la déception et l’amertume. Je voudrais les rassurer pour leur dire que cette victoire est aussi la leur. »
Et d’ajouter : « Je serai le président de tous les Congolais. (…) Je ne serai pas le président d’une organisation politique, le CACH, je ne serai pas le président d’un parti politique, l’UDPS, d’une tribu, la tribu des Loubas. »
3 h – Félix Tshisekedi déclaré vainqueur par la Ceni
Jerome Delay/AP/SIPA
À la surprise générale et au terme d’un long suspense, Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 30 décembre en RDC. Le leader de l’UDPS, parti de son père – l’opposant historique Étienne Tshisekedi – a enregistré 38,57% des suffrages exprimés, selon les chiffres de la Ceni. Martin Fayulu arrive en deuxième position avec 34,83%, devant Emmanuel Ramazani Shadary, troisième, avec 23,84%.
Corneille Nangaa, le président de la Ceni, a déclaré que le taux de participation était de 47,56%. Sur près de 40 millions d’électeurs congolais attendus, 18 329 318 ont pu voter le 30 décembre dernier.
Ces résultats provisoires, qui pourront faire l’objet de recours devant la Cour constitutionnelle, ont été rendus publics à 3 heures du matin, au terme d’une longue journée et d’une nuit d’attente.
Les trois candidats en lice à l’élection présidentielle ont obtenu: 1. Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO: 7.051.013 soit 38,57%. 2. Monsieur Martin FAYULU MADIDI: 6.366.732 soit 34,83% 3. Monsieur Emmanuel SHADARY: 4.357.359 soit 23,84% Taux de participation: 47,56%
Dès l’annonce des résultats, des partisans de Félix Tshisekedi ont manifesté leur joie dans les rues de les rues de Kinshasa et devant le quartier général de l’UDPS.
Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, a déclaré dans la matinée que les résultats des élections en République Démocratique du Congo (RDC) ne semblent pas « conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là ».
« Les élections se sont déroulées à peu près dans le calme, ce qui est une bonne chose, mais il semble bien que les résultats proclamés (…) ne soient pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là, parce que la conférence épiscopale du Congo a fait des vérifications et annoncé des résultats qui étaient totalement différents », a déclaré Jean-Yves Le Drian sur CNews.
« Monsieur Fayulu était a priori le leader sortant de ces élections », a-t-il ajouté.
« Je pense qu’il faut qu’on garde son calme, qu’on évite les affrontements et puis que la clarté soit faite sur ces résultats qui sont inverses à ce que l’on imaginait », a poursuivi Jean-Yves Le Drian.
La France, a-t-il ajouté, a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies en fin de semaine dernière « pour que les résultats constatés soient les résultats réels ».
Félix Tshisekedi a été élu président de la République démocratique du Congo (RDC), selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Martin Fayulu arrive deuxième, devant Emmanuel Ramazani Shadary.
Félix Tshisekedi succède à Joseph Kabila. Après plusieurs jours d’un intense suspense, marqué par de multiples rumeurs, c’est à 3 heures du matin, ce jeudi 10 janvier, que la Ceni a proclamé les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 30 décembre.
Félix Tshisekedi est élu président avec 7 051 013 voix, soit 38,57% des suffrages exprimés, selon les chiffres de la Ceni. Martin Fayulu arrive en deuxième position avec 6 366 732 voix (34,83%), devant Emmanuel Ramazani Shadary, troisième, avec 4 357 359 voix (23,84%).
Le taux de participation s’élève à 47,56%, a précisé Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale. Sur près de 40 millions d’électeurs congolais attendus, 18 329 318 ont pu voter le 30 décembre dernier.
Ces résultats provisoires, qui pourront faire l’objet de recours devant la Cour constitutionnelle, ont été rendus publics à 3 heures du matin, au terme d’une longue journée et d’une nuit d’attente.
Une longue nuit d’attente
Jerome Delay/AP/SIPA
La Ceni avait en effet convoqué la presse à 15 heures, mercredi, avant d’annoncer, en fin d’après-midi, une proclamation des résultats pour 23 heures. C’est finalement un peu avant 1 heure du matin que Corneille Nangaa a fait son entrée dans la salle, accompagné des rapporteurs de la Commission.
Avant d’annoncer les résultats, les rapporteurs de la Ceni se sont succédé au micro pour lire les résultats des élections provinciales dans 23 des 26 provinces du pays.
Un choix qui a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes exprimant leur surprise, leur impatience, voire leur colère. « D’où vient que la Ceni proclame les résultats de l’élection alors que ce n’est pas prévu sur son propre calendrier réaménagé ? », s’est notamment interrogé La Lucha sur son compte Twitter.
#RDCVote : C’est entouré de ses proches que Félix Tshisekedi est venu attendre l’annonce des résultats provisoires, 10e rue Limete, dans la résidence familiale. pic.twitter.com/woYazt4ued
Auparavant, la journée de mercredi avait été notamment marquée par le coup d’éclat de la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), Eve Bazaiba, déléguée et porte-parole de Lamuka (Réveille-toi ! en lingala), la coalition soutenant Martin Fayulu.
Celle-ci a claqué la porte de la Ceni. « La population congolaise s’est déjà choisie son président de la République que tout le monde connaît », a-t-elle déclaré. « Kabila n’a pas à dire : je veux telle personne, je ne veux pas de telle [autre]. Ce n’est pas sa résidence privée ni une affaire de famille : c’est une affaire d’État. »
Avant la proclamation des résultats par la Ceni, la Conférence épiscopale (Cenco) avait pour sa part réitéré son appel contre la fraude, dans un communiqué commun avec lesprotestants de l’Église du Christ du Congo (ECC) et les ONG de la Symocel. « La nation attend la fête à la publication du nom du président élu et non la désolation, encore moins les violences », ont notamment mis en garde les représentants des deux principales confessions religieuses du pays et l’ONG.
La proclamation de ces résultats revêt un caractère historique pour le pays, après le retrait du président Joseph Kabila qui, après avoir longtemps laissé planer le doute, avait finalement annoncé qu’il respecterait la Constitution et ne briguerait pas de troisième mandat. Ses prédécesseurs, dont son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné par un garde du corps le 16 janvier 2001, avaient tous été renversés par la force.
Des ONG et mouvements citoyens ont appelé mercredi les Congolais à « descendre massivement dans la rue » si leur choix à l’élection présidentielle n’est pas respecté, ajoutant que le vainqueur ne peut pas être le candidat du pouvoir.
Ces mouvements dont Lutte pour le changement (Lucha) et Filimbi ont appelé dans un communiqué le peuple congolais « à rester vigilant et à se tenir prêt à descendre massivement dans la rue si la Ceni (Commission électorale), sous l’influence du président sortant Joseph Kabila, s’avisait de publier les résultats non conformes à la vérité des urnes ».
« C’est l’opposition qui a gagné les élections »
« Nous savons au moins pour qui le peuple congolais n’a pas voté : c’est Shadary. Le peuple s’est exprimé, il y a eu une rupture entre le statu quo et le changement. C’est l’opposition qui a gagné les élections », a insisté Carbone Beni, coordonnateur du mouvement Filimbi, en réponse à la presse.
La proclamation par la Ceni des résultats contraires à la vérité des urnes sera considérée comme un coup d’État constitutionnel
« La proclamation par la Ceni des résultats contraires à la vérité des urnes sera considérée comme un coup d’État constitutionnel », indiquent les organisations. Les signataires ont demandé aux candidats d’opposition Félix Tshisekedi et Martin Fayulu « de ne conclure aucun arrangement particulier avec le régime partant visant à contredire la vérité des urnes ». La Conférence des évêques catholique (Cenco), qui affirme avoir déployé 40 000 observateurs électoraux, a affirmé jeudi connaître le vainqueur de la présidentielle.
Qui d’Emmanuel Ramazani, Félix Tshisekedi ou Martin Fayulu l’a emporté ? La tension est montée d’un cran mardi soir, neuf jours après la tenue de la présidentielle. Le suspense est total, alors que d’ultimes tractations sont en cours.
« Le pays se retrouve aujourd’hui comme un véhicule sur un cric. Au moindre faux mouvement, il peut basculer dans un sens comme dans l’autre. » Puisée dans le vocabulaire automobile, la métaphore de ce quado kinois, entendez réparateur de pneus, illustre bien le climat d’incertitude qui prévaut en RDC dans l’attente de la publication des résultats. « Qu’adviendra-t-il après l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle du 30 décembre dernier ? » s’interroge, visiblement inquiet, le quadragénaire. Ce père de famille, qui se définit comme un « débrouillard survivant au jour le jour », n’est pas le seul à redouter la publication du verdict des urnes.
Les résultats provisoires de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo pourraient être annoncés d’ici « 24 à 48 heures », a indiqué mardi soir la Commission électorale, après avoir annoncé le début de ses délibérations.
« La Ceni compte consacrer entre 24 et 48 heures à ce travail. C’est à l’issue de ce délai que la Ceni va programmer la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle », a-t-il ajouté.
La Ceni en plénière
« L’assemblée plénière de la Ceni a entamé, ce mardi 8 janvier 2019 depuis 19h00, une série de plénières d’évaluations et de délibérations à l’issue desquelles elle procédera à la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle », avait indiqué la Ceni dans un Tweet à 20h42 (19h42 GMT).
L’Assemblée plénière de la #CENI a entamé, ce mardi 08 janvier 2019 depuis 19h, une série de plénières d’évaluations et de délibérations à l’issue desquelles elle procédera à la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle #ElectionsRDC2018@CNangaapic.twitter.com/IXLMNEueDh
La circulation sur le boulevard du 30-Juin devant le siège de la Ceni a été bloquée par des policiers armés mardi soir après cette annonce, a constaté un témoin sur place.
Dans l’après-midi, des habitants de la capitale ont pris d’assaut plus tôt que d’habitude les transports collectifs sur la foi de la rumeur d’une proclamation imminente des résultats provisoires.
La Ceni avait renvoyé dimanche sine die l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 30 décembre qui doit désigner le successeur du président Joseph Kabila.
« La vérité des urnes »
Trois principaux candidats sont en lice, le dauphin et candidat du pouvoir, l’ex-ministre de l’Intérieur sous sanctions de l’Union européenne Emmanuel Ramazani Shadary, et les deux opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.
De nombreuses voix ont demandé à la Ceni de proclamer « la vérité des urnes », comme la Conférence épiscopale qui affirme depuis plusieurs jours connaître le vainqueur.
Mardi, Martin Fayulu a lancé sa propre mise en garde: « Les résultats électoraux ne se négocient point ». Comme la Conférence épiscopale, il affirme que « le peuple congolais connaît déjà le résultat » et « le véritable vainqueur de l’élection présidentielle ».
L’UDPS de l’opposant Félix Tshisekedi a aussi mis en garde « la Ceni contre toute conspiration qui modifierait l’expression de la volonté du souveraine primaire ».
La principale dénomination protestante, Eglise du Christ du Congo, a demandé à la Ceni de tenir « ses promesses, faites devant Dieu et devant la nation, d’offrir à la nation la vérité et rien que la vérité des urnes ».
Félix Tshisekedi « pressenti gagnant » par l’UDPS
Le chemin vers la vérité passe par les 179 Centres locaux de compilation des résultats (CLCR) où sont traités les résultats des bureaux de vote, avant de remonter à la Ceni. « Dans 92% des CLRC, les résultats compilés des procès-verbaux de dépouillement n’ont pas été affichés à l’extérieur », a relevé l’ONG d’observation électorale Symocel.
La journée a été marquée par la main tendue de l’UDPS au président sortant Joseph Kabila. Son secrétaire général, Jean-Marc Kabund, n’a pas démenti des « rumeurs faisant état d’un rapprochement entre le président sortant » et Félix Tshisekedi, le candidat de l’UDPS.
Jean-Marc Kabund a déclaré que Félix Tshisekedi était « pressenti gagnant » de l’élection présidentielle. M. Tshisekedi et le président sortant Joseph Kabila ont donc « intérêt » à se rencontrer, « pour préparer la passation pacifique et civilisée du pouvoir », a-t-il ajouté.
Félix Tshisekedi avait lui-même estimé que le président Kabila pourrait « vivre tranquillement dans son pays, vaquer à ses occupations » s’il quittait le pouvoir.
« Un jour nous devrons même songer à lui rendre hommage pour avoir accepté de se retirer. Pourquoi, compte tenu de son expérience, ne pas lui confier des tâches diplomatiques spéciales, faire de lui un ambassadeur extraordinaire du Congo ? », avait-il dit au journal belge Le Soir.
Cet entretien avait relancé la machine à rumeurs sur de possibles négociations entre l’UDPS et le pouvoir pour faire barrage à l’autre candidat de l’opposition, Martin Fayulu.
Très confiant en sa victoire, M. Fayulu est soutenu par l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, considéré comme un « Judas » par le président Kabila, et l’ex-chef de guerre et ex-vice-président, Jean-Pierre Bemba.
Mardi, un porte-parole de la Majorité pro-Kabila, Alain Atundu, a eu des mots très durs envers la coalition politique Lamuka formée autour de Martin Fayulu, sans jamais attaqué Félix Tshisekedi.
Au pouvoir depuis 18 ans, le président Kabila a renoncé a briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution. Des élections législatives et provinciales ont également eu lieu le 30 décembre
Au moins huit civils, dont des membres de familles de militaires, ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans une incursion d’hommes armés à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo.
« Huit personnes ont été tuées, dont cinq membres de familles des militaires », dans la commune de Mavivi, au nord de Beni, a déclaré le capitaine Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans la région. La police, qui avançait le même bilan, a ensuite revu à la hausse son décompte qui est passé à dix morts, tandis qu’un responsable de la société civile locale et un observateur évoquaient le chiffre de « onze civils tués ».
Les rebelles ougandais musulmans de l’ADF sont aussi tenus responsables de la mort de 15 Casques bleus tanzaniens, en décembre 2017 dans la même région, ainsi que celle de sept autres Casques bleus malawites et tanzaniens en novembre. L’Église catholique a dernièrement évoqué le chiffre de 2 000 morts depuis 2014, essentiellement des civils dans la région de Beni. Les élections du 30 décembre en RDC ont été annulées à Beni, officiellement en raison de l’insécurité et de l’épidémie d’Ebola qui touche également la zone.
Un policier spécialisé dans les explosifs a été tué samedi soir au Caire en tentant de désamorcer une bombe repérée par les forces de sécurité devant une église copte au Caire, une communauté régulièrement prise pour cible par les extrémistes.
Deux autres policiers ont également été blessés dans l’explosion survenue devant l’église al-Azraa Wa Abou Sifin (la Vierge et Mercure de Césarée), à Nasr City en périphérie du Caire, selon les mêmes sources.
Peu avant minuit, un important dispositif de sécurité empêchait tout accès aux abords de l’église, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Ces dernières semaines, les forces de sécurité avaient annoncé un renforcement du dispositif de sécurité au Caire à l’occasion des fêtes de fin d’années et des célébrations de Noël.
L’Égypte affronte des mouvements extrémistes, dont le groupe jihadiste État islamique (EI), en particulier depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.
Pour sa part, la communauté copte, estimée à 10% de la population égyptienne d’environ 100 millions d’habitants, est régulièrement la cible d’attaques.
L’engin, qui a détoné dans la soirée de samedi, était placé à l’intérieur d’un sac que les policiers ont inspecté, ont ajouté les sources de sécurité. Le policier tué, Moustafa Abid, était un commandant spécialisé dans le déminage.
Le déminage meurtrier de samedi intervient aussi la veille de l’inauguration en grande pompe, par le président Abdel Fattah al-Sissi, de la cathédrale de la Nativité, présentée comme la plus grande du Proche-Orient et tout juste construite dans la future capitale administrative égyptienne, à 45 km à l’est du Caire.
Policiers, soldats et touristes visés
À la tête de l’Égypte depuis 2014, un an après le renversement du pouvoir des frères musulmans, Abdel Fattah al-Sissi se présente souvent comme un défenseur des chrétiens face aux extrémistes.
Mais certains analystes et activistes reprochent toujours à l’État de discriminer et de ne pas suffisamment protéger les Coptes.
Plus d’une centaine de personnes ont été tuées dans des attaques contre des chrétiens depuis fin 2016.
La dernière en date remonte à novembre 2018 lorsque des assaillants avaient ouvert le feu sur un bus transportant des fidèles chrétiens, tuant sept personnes et en blessant sept autres.
L’attentat avait été revendiqué par l’EI, près d’un an après sa dernière attaque ciblant les Coptes.
En février 2018, l’Égypte a lancé une vaste opération contre l’EI, dont la branche locale est basée au Sinaï (est). Environ 500 jihadistes présumés ont été tués depuis cette date, selon les chiffres officiels.
La semaine dernière, trois touristes vietnamiens et leur guide égyptien ont été tués dans l’explosion d’une bombe artisanale au passage de leur bus près des pyramides de Guizeh, en périphérie sud-ouest de la capitale égyptienne.
Il s’agissait de la première attaque contre des touristes en Égypte depuis juillet 2017.