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-Plus de 200 familles françaises se battent pour récupérer leurs enfants adoptés légalement en République démocratique du Congo. Le pays leur interdit de quitter le territoire par crainte de maltraitance ou d’adoption par des couples homosexuels.
A l’origine du blocage, un reportage publié par l’agence Reuters en 2013 qui révélait le scandale d’enfants adoptés donnés par des familles américaines à d’autres parents pas forcément bienveillants via des forums en ligne, et donc en toute illégalité. Deux semaines après la publication de l’article, la République démocratique du Congo suspendait les autorisations de sorties. 1 300 dossiers d’enfants légalement adoptés, principalement par des familles françaises, américaines, canadiennes, italiennes, néerlandaises et belges sont ainsi bloqués depuis deux ans.
DES ENFANTS MALNUTRIS DANS DES ORPHELINATS BONDÉS
«Notre vie est en suspens, explique Delphine. On vit au jour le jour, sans jamais rien prévoir à l’avance au cas où on pourrait enfin aller la chercher.» Déjà mère d’un petit garçon adopté voilà dix ans au Vietnam, elle n’a jamais pu serrer sa fille dans ses bras. Ange a officiellement six ans mais«doit avoir deux ans de plus selon notre pédiatre qui l’a vue en photo et connaît sa taille». Et cela affecte d’autant plus Delphine : «Plus elle grandit, plus c’est dur pour elle. Elle vit dans un orphelinat à Kinshasa avec plus de 60 enfants. Elle n’a qu’un repas par jour et dort avec plusieurs petits dans un seul lit», dit-elle d’une voix étranglée. Sur les photos qu’elle reçoit par l’organisme d’adoption, Ange est «magnifique mais elle paraît très triste. On nous a dit que les enfants de l’orphelinat qui attendent leurs parents traitent les adultes de menteurs».
Anne-Lise se souvient de ce coup de fil de l’organisme d’adoption qui lui annonçait qu’elle était officiellement devenue la mère de Ruffine, 6 ans. C’était il y a trois ans : «C’est une immense émotion. J’ai un fils biologique et j’ai ressenti la même chose que le jour où je l’ai eu.» Depuis, le visage de Ruffine s’affiche un peu partout dans la maison. «On pense à elle tous les jours. On ne peut pas baisser les bras. L’organisme d’adoption nous demande de ne pas aller sur place pour ne pas commettre le moindre faux pas et braquer les autorités. C’est très dur.» D’autant plus dur que Ruffine vit «dans un orphelinat bondé aux conditions atroces : les enfants sont malnutris et le paludisme fait des ravages». Un petit garçon de trois ans en est même décédé cet été. Il avait été adopté légalement par des parents français il y a deux ans.
«ACTIONS CONJOINTES»
En avril, les autorités congolaises ont demandé aux organismes accrédités pour l’adoption de déposer à nouveau les dossiers pour un réexamen. Mais depuis, plus rien. «A la maison, je passe mon temps sur Internet pour avoir des infos parce que la diplomatie française ne nous donne aucune nouvelle. Au début on pensait que le gouvernement manœuvrait en douce, mais on s’aperçoit que tout le monde s’en fiche», se désole Delphine. «Moi ce que je veux c’est ma sœur», lui a répondu son fils lorsqu’elle lui a demandé ce qu’il voulait pour son anniversaire.
Delphine a donc rejoint le collectif créé par plusieurs familles pour se serrer les coudes et se battre. «Jusqu’à présent, le Quai d’Orsay ne veut pas nous recevoir, nous interdit “gentiment” d’aller sur place et nous renvoie vers nos agences», explique à l’AFP un père qui souhaite «organiser un pont humanitaire pour protéger les enfants le temps que cette crise soit réglée». «C’est faux, lui répond une source diplomatique. On ne les abandonne pas. Les autorités françaises sont intervenues à de nombreuses reprises et au plus haut niveau auprès des autorités congolaises afin de parvenir à un déblocage de la situation. Des actions conjointes avec les ambassadeurs représentant les principaux pays d’accueil ont également été menées. La France rappelle régulièrement aux autorités congolaises le sérieux et la fiabilité du dispositif français d’accueil.» Selon cette source, le Quai d’Orsay a répondu à tous les courriers reçus et reste à la disposition des familles.
(Liberation)