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-Les Léopards de la RDC victorieux des Aigles du Mali
La résurrection du Colosse aux pieds d’argile
‘‘Interprétations’’ et ‘‘Leçons spirituelles’’ de la finale du CHAN 2016
‘‘La plus grande victoire, c’est la victoire sur soi’’ Platon
Il existe, en réalité, deux types de rêves qu’un être humain peut normalement vivre. Ceux-ci sont d’essence tout à fait particulière. Il y a, d’une part, le rêve onirique. C’est le plus connu de tous car il est, en fait, le plus souvent expérimenté. Ce type de rêve se déroule, le plus naturellement, lors du sommeil.
Et, d’autre part, l’être humain est très souvent confronté au rêve éveillé. Il se déroule généralement pendant que le commun des mortels est physiquement en état d’éveil. En réalité, il se déroule pendant que ce dernier est pleinement conscient de ce qu’il entoure, des éléments de son environnement immédiat. Ce type de rêve est, souvent, négligé voire même méconnu. L’humain n’en a pas toujours conscience. Pourtant, il recèle une importance capitale autant que le rêve onirique (songe).
Derrière chaque événement vécu pendant que l’on dort ou se déroulant pendant que l’on est conscient, il y a toujours un message important à retenir. Il y a, en effet, une leçon propre sans doute destinée à l’être humain. Par conséquent, quelle que soit sa nature ou sa qualité, un rêve – qu’il soit d’essence évidemment onirique ou éveillée – mérite toujours d’être interprété. Il doit toujours être décrypté dans l’intention de mieux comprendre le message qu’il recèle et véhicule au principal intéressé.
Cet exercice d’interprétation du rêve s’applique naturellement à la consécration des Braves Léopards de la République démocratique du Congo lors de la finale du CHAN 2016. Dans l’état physique, les amateurs du ballon rond, d’ailleurs scotchés à leurs téléviseurs, ont vécu tout à fait en direct la brillante prestation livrée par la sélection congolaise de football pour se hisser à la plus haute marche du podium aux dépens des Aigles du Mali. Cet événement footballistique continental qui réunit les équipes africaines qualifiées, s’est tenu au Rwanda, pays limitrophe de la RDC. Se déroulant à Kigali, le ‘‘siège’’ du pouvoir politique et administratif, devant les officiels rwandais, cette finale qui a vu couronner les Léopards de la RDC, recèle à vrai dire un message fort dont l’importance ne saurait être saisie qu’à l’aune des symboles manifestement mis en relief.
Dans ce couronnement magique des ‘‘Léopards’’ de la République démocratique du Congo, y a-t-il réellement l’intervention ou la main du hasard ?
Ce qui est sûr et certain, il y a, dans cette consécration continentale des footballeurs congolais, beaucoup de symboles. Ce qui est clair, il existe beaucoup de clins d’yeux. Il y a, en effet, beaucoup de messages subliminaux à décrypter.
Pour ce faire, il y a lieu de relever, d’abord, le parcours insolite des Braves Léopards. En effet, au cours de ce CHAN 2016, la sélection congolaise de football a directement eu à se mesurer avec quelques Nations qui sont de loin ou de près liées à la situation dramatique de la République démocratique du Congo depuis le déclenchement de la guerre dite ‘‘d’agression’’ et ‘‘de partition’’ en 1996. Les footballeurs congolais qui n’ont point démérité, ont eu à affronter successivement et, surtout, à vaincre dans leur cheminement jusqu’en finale les Walya d’Éthiopie (les Bouquetins d’Abyssinie), les Palancas Negras (les Antilopes ou les Gazelles noires) de l’Angola et les Amavuli (Abeilles) du Rwanda. Dans cette compétition relevée, les Congolais ont, également, croisé le fer avec les fameux Lions indomptables du Cameroun et les durs Éléphants (Syli) de la Guinée-Conakry.
Chose certaine, le CHAN 2016 peut être résumé à un conte africain mettant en relief les animaux et dont la puissance morale cache assurément un message symbolique ou subliminal. Cette compétition représente, allégoriquement parlant, un fruit dont l’intérieur est souvent garni d’une coque. Celle-ci présente cette particularité et cette singularité de cacher la graine ou de protéger le noyau symbolisant la ‘‘renaissance’’ ou la ‘‘vérité existentielle’’ à découvrir et à s’en servir pour son épanouissement.
Chose certaine, eu égard au parcours de la sélection nationale congolaise, la victoire des Léopards sur les Bouquetins d’Éthiopie ainsi que les Abeilles du Rwanda signifie spirituellement la fin de l’agression ‘‘physique’’ rwandaise sur la RDC[i]. Le fait que le chef de l’État rwandais Paul Kagamé ait, en personne, remis à la sélection congolaise une médaille de mérite, d’ailleurs délivrée par la Confédération africaine de football (CAF), pour sa participation à la finale de Kigali, est un geste qui augure un nouveau chapitre dans la région des Grands Lacs. Cette nouvelle ère, que d’aucuns espèrent, est placée autant sous le signe de la paix et de l’harmonie que sous le sceau de la fraternité et de la solidarité. Ce qui implique logiquement une véritable coopération entre partenaires de la même sous-région, et ce à tous les niveaux.
Par conséquent, dans un avenir plus ou moins proche, il n’est pas exclu que l’Afrique et le Monde assistent au retour de meilleurs sentiments entre ces deux États voisins. Il n’est pas exclu que la Planète Terre assiste à des rapprochements spectaculaires entre ces deux Nations africaines dont l’inimitié profonde n’est pas, à vrai dire, une vue de l’esprit. Si jamais elle se produisait, une telle dynamique serait, bien entendu, une bonne nouvelle pour la paix et la sécurité en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs devenue malheureusement le ventre mou du Continent en dépit de ses immenses richesses. Cela est d’autant plus vrai qu’un ‘‘tel événement dépend de la stricte volonté des acteurs en conflit’’.
Toutefois, dans la victoire des Léopards sur les Antilopes angolaises, il faut surtout voir la chute prévisible et même programmée du régime de Joseph Kabila Kabange. Force est, d’ailleurs, de souligner que le coup d’État du 16 janvier 2001 réalisé par ce mercenaire à la solde exclusive des intérêts anticongolais et ayant emporté sous d’autres cieux Mzee Laurent-Désiré Kabila, a été favorisé par la double intervention militaire angolaise et zimbabwéenne. Donc, dans cette victoire des Léopards, il faut [entre]voir le retour tant attendu du ‘‘Géant endormi’’, donc en état d’hibernation[ii].
Par ailleurs, ce CHAN 2016 a permis à la sélection nationale congolaise de se frotter aux équipes nationales du Cameroun et de la Guinée-Conakry. Ce qui n’est pas sans rappeler les classiques footballistiques des années soixante et soixante-dix ayant fait vibrer des générations entières. Il y a, certes, là une bonne prédiction pour l’avenir. Cela revient à dire que les Congolais connaîtraient bientôt des périodes mémorables de fastes. Comparativement aux années soixante et soixante-dix au cours desquelles le pays excellait, ceux-ci connaîtraient des moments de prospérité et de grandeur. Ils disposeraient, en fait, d’un revenu décent et d’un travail fort rémunérateur.
Ensuite, il convient de s’attarder, quelque peu, sur la symbolique de l’Aigle, d’ailleurs présente dans cette compétition sportive africaine. L’Aigle représente la majesté, le pouvoir de domination par sa capacité à surplomber les airs et surtout à contempler le soleil sans se brûler les yeux. De ce fait, cet animal mythique symbolise la force ou l’empire hégémonique.
Dans un rêve, le léopard signifie la colère qui bouillonne à l’intérieur. Il est ce feu qui ne cesse point de consumer. Il est la soif inextinguible d’en découdre violemment. Cette bête féroce incarne la volonté d’en finir coûte que coûte avec un adversaire, a fortiori un gibier ou une proie totalement à sa merci. Cet animal mythique symbolise par voie de conséquence la crainte, la trouille qu’il inspire aux autres animaux de la jungle.
Contrairement au roi lion, par nature plus pausé et plus calme, majestueux dans sa posture, qui ne tue pas par simple plaisir, qui n’attaque pas pour attaquer, le léopard suscite indéfiniment la peur dans la forêt. En effet, ce fauve opportuniste et solitaire est réputé toujours attaquer sa proie, et ce dans n’importe quelle circonstance. Qu’il ait par conséquent faim ou pas, qu’il ait vraiment mangé ou pas, il fonce directement et toujours sur la proie qui constitue son régal.
Dans cette fable africaine du CHAN 2016, il est un fait indéniable que les Léopards de la RDC ont, très brillamment, vaincu en finale les Aigles du Mali. Cependant, dans le processus de rêve éveillé manifestement vécu par les Congolais, l’Aigle dépecé par le Léopard n’est pas, à vrai dire, le Mali. En effet, cet État africain n’a visiblement pas de contentieux avec la République démocratique du Congo. Par conséquent, l’Aigle vaincu par ce félin impitoyable est, symboliquement, la Superpuissance américaine dont l’emblème est, à vrai dire, ‘‘l’Aigle royal’’.
En effet, depuis septembre 1996, la République démocratique du Congo est l’objet d’une agression physique de son territoire. Cette attaque est fomentée par les États-Unis d’Amérique dans l’intention malveillante de réduire en charpie sa souveraineté internationale et son indépendance nationale. Aussi est-elle manigancée, orchestrée, dans le dessein de piller toutes ses richesses, de détruire sa population autochtone et de démembrer son territoire physique au profit exclusif des forces d’agression, à titre de butin de guerre.
Donc, cette victoire symbolique du Léopard sur l’Aigle impérial, dominateur, signifie spirituellement la fin réelle de l’agression physique de la République démocratique du Congo parrainée par les États-Unis et sous-traitée par le Rwanda. Aussi signifie-t-elle le revers cuisant de la Superpuissance américaine dans sa tentative d’assujettir à son hégémonie malveillante la volonté farouche des Congolaises et des Congolais. Le fait même que cette victoire brillante et convaincante du Léopard impitoyable sur l’Aigle impérial soit acquise à Kigali est, en soi, déjà une prémonition.
Enfin, la brillante victoire des Léopards de la RDC sur les Aigles du Mali repose, en réalité, sur quatre dimensions qu’il sied de ne pas négliger. Ces quatre paramètres sont totalement mis en lumière par le rêve éveillé certainement vécu par l’ensemble des Congolais. Donc, c’est sur ces quatre facteurs importants que repose dorénavant la force incommensurable de la RDC.
Il s’agit, primo, de la jeunesse. C’est un paramètre dont le dynamisme doit être pris sérieusement en compte dans la construction de la Nation et de l’État. D’aucuns ne peuvent ignorer que la jeunesse congolaise est vraiment pleine d’idées et de vitalité. Il suffit simplement de lui faire confiance et de lui donner des moyens adéquats pour faire éclore tout son potentiel, toute son intelligence. Jean-Florent Ibenge Ikwange, à titre d’entraîneur, l’a très bien compris. Il a fait confiance à Elia Meschak, âgé de 18 ans. Celui-ci a su saisir la perche et, par conséquent, fait ses preuves. Ce jeune joueur est pratiquement devenu la figure de proue, l’incarnation évidente de cette jeunesse dynamique et entreprenante.
Secundo, la République démocratique du Congo ne peut aucunement se relever sans sa diaspora. Celle-ci est une composante extérieure de la Nation sur laquelle le pays tout entier doit résolument compter. Le parfait symbole de cette vérité est, certes, l’entraîneur Jean-Florent Ibenge Ikwange qui a réellement vécu toute sa jeunesse en France, toute son adolescence et, surtout, une très bonne partie de son âge adulte à Lille (Département du Nord).
En d’autres termes, il s’agit d’une diaspora entreprenante et responsable. Il n’est pas du tout question d’aventuriers et d’opportunistes qui viennent plutôt sucer le pays, spolier la Nation à l’image des cadres manducratiques de l’AFDL historique indexés, d’ailleurs, par Mzee Laurent-Désiré Kabila. Il est, en réalité, question d’individus qui disposent pratiquement d’une vision à long terme, laquelle permet de faire rayonner sous d’autres cieux le pays. En fait, il est question d’individus indubitablement dotés d’une démarche permettant littéralement d’inscrire le pays sur la voie du progrès et du développement, de la prospérité et de la sécurité.
Tertio, sans ‘‘l’harmonie et la concorde’’, ‘‘la solidarité et la fraternité’’, la République démocratique du Congo demeure à tout point de vue un pays vulnérable, totalement faible. Cette vérité limpide est personnifiée par l’avant-centre des Léopards nommé Bolingi. Force est de constater que ce joueur exceptionnel a pesé de tout son poids dans les matchs décisifs. Entre autres en demi-finale contre les Éléphants (Syli) de la Guinée-Conakry et en finale contre les Aigles du Mali. Ce nom est une déclinaison de Bolingo qui signifie en lingala ‘‘Amour’’. En d’autres termes, il appartient, certes, aux Congolais de s’ouvrir franchement le cœur, de se parler sans arrière-pensée afin de ‘‘bâtir un pays plus beau qu’avant’’ comme, d’ailleurs, le recommande voire l’oblige l’hymne national qu’est le ‘‘Debout Congolais’’. Dans le cas contraire, il ne reste plus qu’à mettre la clef sous le paillasson.
Quarto, le résultat du match obtenu par les Congolais aux dépens des Maliens est de trois buts à zéro. Spirituellement, le chiffre trois renvoie à la trinité ou à la stabilité dont le symbole ésotérique est le triangle, généralement associé à un œil représenté au milieu. Par cette forme géométrique, ce chiffre très spirituel représente la totalité (l’espace) et la permanence (le temps). Ce qui revient très naturellement à dire que le score brillamment réussi par les onze Congolais préfigure l’ordre démocratique et la stabilité politique que les Congolais appellent de tous leurs vœux.
Par ailleurs, il importe de mentionner que cette finale de football s’est déroulée sans la présence effective du chef de l’État Joseph Kabila Kabange, d’ailleurs en porte-à-faux avec la jeunesse. Donc, cette absence consacre réellement la consommation du divorce entre un président de la République qui, chose ahurissante, menace toute la population de ne point célébrer la victoire de sa sélection et la jeunesse. Donc, en boycottant cette finale du CHAN 2016, acte s’apparentant à une réelle démission, l’imposteur Joseph Kabila Kabange qui n’a jamais, véritablement, incarné la Nation congolaise, ne s’est pas tiré une balle dans le pied. Ce plus haut dirigeant politique et gouvernemental à la tête de la République démocratique du Congo s’est, plutôt, tiré une balle en pleine tête. Il s’agit, certes, là d’un cas de suicide éminemment politique. Du jamais vu !
Force est de constater que cette partie ultime du CHAN 2016 qui voit la consécration des Léopards de la RDC, s’est déroulée en ‘‘présence’’ du Katangais Moïse Katumbi Chapwe. Dans son déplacement à Kigali, celui-ci était accompagné de Vital Kamerhe de l’UNC. S’agit-il vraiment d’une prémonition ? En effet, le gouverneur honoraire du Katanga, dont les plus hautes ambitions à la magistrature suprême du pays sont un secret de polichinelle, a, tout à fait, redoré le blason national avec les performances sportives inégalées de la prestigieuse équipe du Tout-Puissant Englebert Mazembe sur les plans africain et mondial.
À bon entendeur salut !
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
[i] Il est à noter que l’Éthiopie a, naguère, fait partie intégrante de la fameuse coalition de conscience africaine qui a brutalement démantelé la régime de la Conférence nationale souveraine (CNS) et par conséquent fait tomber le pouvoir monarchique du Maréchal-président Mobutu Sese Seko du Zaïre. Celle-ci était composée, outre les trois États limitrophes de la RDC (le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi), de l’Angola, de la Zambie, du Zimbabwe, de l’Érythrée, de l’Éthiopie, des forces armées rebelles du SPLA (Sud-Soudan) de John Garang et des mercenaires somaliens et sud-africains.
[ii] Commentaires de Rigobert Narcisse Kilu sur la toile Internet.