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RDC: Une nouvelle société minière en gestation sur les cendres de la Sengamines a Mbuji Mayi


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Par Faustin Kuediasala

MIBA1Une nouvelle société minière devait naître dans les tout prochains jours sur les cendres de la Sengamines. C’est en substances ce qu’a indiqué le président de la République, Joseph Kabila, à la fin de son séjour dans la province du Kasaï Oriental.

Le président Joseph Kabila a annoncé des mesures de redressement des sociétés minières de la province du Kasaï Oriental, samedi à Mbuji-Mayi au cours d’un dîner offert dans sa résidence. Le symbole économique de la province, la Minière de Bakwanga, en proie à des difficultés, a fait l’objet d’une attention particulière du président de la République.

20 millions de dollars américains vont être mobilisés pour la relance de cette entreprise d’économie mixte. Ils seront prélevés sur les fonds publics et disponibilisés au début de 2010 ou à la fin de cette année, a promis le chef de l’Etat.

La production de cette entreprise est au point mort depuis une année. Mais, l’entreprise a encore des atouts nécessaires pour se relancer. Le chef de l’Etat est de cet avis. D’où, son plan de sauvetage. « Le plan de redressement de la Miba prévoit la mise à disposition à court terme de la somme de 20 millions de dollars américains, à disponibiliser par l’Etat dès le début de l’année prochaine ou avant la fin de cette année si possible. Des efforts sont déployés pour parvenir à l’ordre des besoins de financement de la Miba », a affirmé Joseph Kabila, cité par radiookapi.net.

Prévoyant, le chef de l’Etat craint que ces actions ne soient annihilées par le vieux démon de la megestion. Il a alors tiré la sonnette d’alarme. « Cette relance ne peut être efficace sans un changement radical dans les méthodes de gestion… Il en sera de même de la société congolaise d’investissement minier (Sengamines) d’ici le début de l’année prochaine», a souligné Joseph Kabila.

Visionnaire, le chef de l’Etat a souhaité voir le Kasaï Oriental reconvertir son économie en se démarquant du secteur minier. A ce propos, il a invité la population du Kasaï Oriental à l’optimisme et l’a exhortée à envisager des solutions alternatives au diamant et à diversifier les sources de richesse.

Avec la promesse de la création sur les cendres de la Sengamines d’une autre entreprise minière, l’industrie minière du Kasaï Oriental est en pleine renaissance. Toutefois, il s’agira, pour le gouvernement, de faire un bon choix des partenaires pour ne pas revivre la triste expérience de la Sengamines.

RAPPEL HISTORIQUE

Pour rappel, la Sengamines, qui exploitait le diamant industriel et de joaillerie dans le Kasaï, a suspendu ses activités depuis quelques années à la suite d’un certain nombre de problèmes liés à l’exploitation. Officiellement, la société avait invoqué, dans les temps, des difficultés de transport des carburants et équipements par le chemin de fer.

Après l’arrêt des activités de la Sengamines, la MIBA, également actionnaire de Sengamines, a repris le contrôle de la société pour une période minimum de six mois en attendant d’éventuels repreneurs. Mais, la crise financière internationale a tout perturbé. La concession attribuée à la Sengamines a été arrachée à la MIBA. Elle couvre une superficie de 712.82 km2. Le gisement est localisé à 40 km de Mbuji-Mayi sur le massif kimberlitique de Tshibwe. Les investissements opérés ont été d’environ 140 millions de dollars. Suivant des recoupements, Sengamines a produit en 2001, 166.151 carats de diamant pour une valeur de 2 millions de dollars, 432.122 carats en 2002 (3,5 millions de dollars) et 904.465 carats en 2003 (13 millions de dollars).

Les premiers actionnaires, lors de la constitution de la société en janvier 2000, étaient OSLEG (Operation Sovereign Legitimacy) à capitaux zimbabwéens, COMIEX (Compagnie d’import-export) et la MIBA, en contrepartie de ses titres miniers.

A l’époque, le pays subissait des pressions de l’ONU après la publication du rapport du panel des experts sur les pillages des ressources naturelles du Congo. C’est ainsi qu’en août 2000, l’actionnariat va changer. ORYX Natural Resources s’empare de 49% du capital, COMIEX prend 33,8% et la MIBA, 16%. Le reste, soit le 1,2%, était détenu par divers petits actionnaires. Sous pression de l’ONU et des institutions de Bretton Woods, COMIEX, qui a été entre-temps dissoute, s’est retirée de l’actionnariat en janvier 2003. Les actionnaires seront alors ORYX (49%), RDC (35%) et MIBA (16%).

L’actionnariat de Sengamines a été une nouvelle fois modifié en juillet 2003 avec la sortie de l’Etat congolais du capital suite aux pressions du FMI et de la Banque mondiale. Le capital sera alors détenu, jusqu’à l’arrêt de ses activités, à concurrence de 80% par ORYX et de 20% par la MIBA.

L’année 2003 verra aussi l’entrée dans le capital de ORYX de la société libyenne Libyan Arab African Investment Company. En juillet 2004, l’actionnariat de Sengamines est encore restructuré. Un nouveau bailleur de fonds, Africa Mining Investments (AMIL), prend le contrôle d’ORYX l’actionnaire principal, donc de Sengamines et s’occupe du management. Au fil des ans les bailleurs de fonds considèrent que le rendement du gisement est faible. D’après un consultant dans le domaine minier, la Sengamines a sombré du fait de l’accumulation des erreurs de gestion.

De Beers tout comme Dan Gertler Group (DGI) furent citée parmi les repreneurs possibles. Pour beaucoup, l’offre était surévaluées alors que d’autres comme la De Beers qui est actionnaire de SIBEKA s’est rétractée, pensent certains analystes, en demeurant solidaire à la MIBA qui a toujours contesté la cession d’une partie de ses mines à Sengamines.