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  • Olivier Hamuli :Devoir d’enquête pour comprendre les rumeurs d’empoisonnement du Lt-Col. Olivier Hamuli – DESC

    Olivier Hamuli :Devoir d’enquête pour comprendre les rumeurs d’empoisonnement du Lt-Col. Olivier Hamuli – DESC

    Col-Olivier-Hamuli-Tout part au départ des rumeurs d’empoisonnement du général Bahuma

    Comme le mentionne le professeur émérite Jean-Claude Willame dans ses Éphémérides des Grands Lacs de la semaine du 30 août au 5 septembre 2014, en RDC, l’événement de la semaine (écoulée) a été le décès en Afrique du Sud du chef des FARDC qui avait en charge la pacification du Nord Kivu et qui s’était illustré dans les combats victorieux contre les bandes armées de l’ADF. Les rumeurs d’empoisonnement ont entouré ce décès dû officiellement à un AVC et plusieurs « marches de la colère » ont eu lieu à Goma.

    Plusieurs observateurs n’ont pas hésité de faire le lien entre cette disparition et celle des autres officiers congolais qui s’étaient distingués dans la mise en déroute des rébellions pro-rwandaises. C’est le cas de la Voix des Sans Voix (VSV) qui, ne semble pas être convaincue de la déclaration faite par le ministère de la Défense, selon laquelle le général Bahuma a succombé de suite d’un accident cardiovasculaire. Pour Peter Ntumba, intervenant sur Radio Okapi, la VSV exige « une autopsie pour en avoir le cœur net » et s’inquiète de voir « de hauts officiers de haut rang qui constituent  l’espoir pour la RDC mourir ». Il poursuit : « Ça pose problème. Nous ne nous sommes pas arrêtés à Mamadou Ndala. Il y a aussi Mbuza Mabe. Et ça inspire pas mal d’inquiétudes. C’est ainsi que nous avons parlé des séries noires aux mains noires », a déploré le coordonnateur de la VSV, Peter Ntumba a estimé que officiers «ne meurent pas au front mais dans des conditions obscures».

    Le colonel  Kabene : Suspect ou bouc émissaire ? Quand la rumeur se mêle à l’émotion

    Après le décès du général Bahuma, plusieurs rumeurs affolantes ont également annoncé le jeudi 4 septembre dans la soirée que le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole militaire des FARDC au Nord-Kivu, (à ne pas confondre avec le Lieutenant-Genéral pro-rwandais Dieudonné Hamuli Bahigua, Chef EM chargé des Opérations des FARDC), serait gravement malade et le pronostic sur sa vie serait engagé. Comme nous allons l’illustrer plus bas, les vérifications d’usage effectuées par DESC auprès de plusieurs sources : militaires, locales à Goma et Beni, MONUSCO et politiques ont conclu que le Colonel Hamuli était bien portant.

    Pour la petite histoire, une première source nous alerte que le Lt-col Hamuli éait invité avec le général Bahuma chez un certain colonel Kabene, chef d’état-major de la 8ème région militaire. La source parle d’un possible empoisonnement mais nous n’avons pas d’autres sources d’information pour affirmer ni infirmer cette nouvelle. La source nous informe que pris de panique, le colonel Kabene serait réfugié à la MONUSCO à Goma. Et la source nous demande d’en savoir plus. Comme souvent en RDC en pareille situation, la rumeur se répand comme une trainée de poudre.

    En cause Le colonel Kabene, chef d’état-major de la 8ème région militaire.

    Même le site Beni-Lubero online est tombée dans cette escarcelle de la rumeur. Dans sa publication du 5 septembre, il titrait : « Le Lt colonel Amuli aux soins intensifs en RSA… ».

    Les proches du Lt Colonel Amuli, Porte-parole de la Huitième région militaire en Province du Nord-Kivu et proche collaborateur du Feu Général Bahuma décédé en Ouganda le vendredi 29 Aout 2014, viennent de confirmer son transfert de Goma en RSA via Kinshasa le mardi 2 septembre 2014 pour des soins appropriés. Il accuserait le même type de malaise que celui qui a foudroyé son chef, le Général Bauma Ambamba Lucien. http://www.benilubero.com/index.php?option=com_content&view=article&id=3610:le-lt-colonel-amuli-aux-soins-intensifs-en-rsa-mr-wabunga-singa-depeche-a-nairobi&catid=16:vie-nationale&Itemid=99

    Et le journal en ligne d’expliquer : « Pour la petite histoire, le Lt Colonel AMULI était au bal funèbre de Kasese/Ouganda où son chef Bauma fut victime d’un malaise non encore élucidé par des témoins neutres et des résultats fiables d’une autopsie. Après la mort du Général Bauma, le Lt Colonel AMULI ramena en RDC l’escorte du baobab disparu ! De retour à Beni, le Lt Colonel Amuli accusa un malaise. Il fut sans tarder transféré à Goma. Vu l’aggravation de son état de santé, la hiérarchie militaire décida de le transférer en RSA via Kinshasa, le mardi 2 septembre 2014 où il se trouverait présentement aux soins intensifs. Le jeudi  4 septembre 2014, une rumeur a circulé à Goma qu’il serait même mort. Cette rumeur a été rejetée par des sources proches de la Huitième Région Militaire. »…

    « Comme on peut le constater, les autorités militaires et administratives du Nord et du Sud-Kivu semblent poursuivies par une cardiopathie que ne dit pas encore son vrai nom ! »

    Ainsi, de notre côté aussi, chez DESC, nous avons été assaillis par plusieurs demandes d’investigation pour affirmer ou infirmer cette rumeur. En voici quelques-unes  sélectionnées :

    –          Bonjour M. Wondo. Connaissez-vous Colonel KABEL Chef EM 8em Region Mil?, il se serait réfugié a la MONUSCO. Colonel Amuli est gravement malade aussi, il était invité tout comme Gen Bahuma pour manger chez le colonel KABEL. Ce dernier aurait mis du poison dans la nourriture, il est réfugié à la MONUSCO. Amuli est anti rwandais, il est malade et on peut le perdre. Il est à Beni en train de suivre les soins peut-être qu’il ne veut pas le dire tout haut.

    –          Salut, on m’a informé que le colonel Amuli est malade en Afrique du Sud. J’avais la nouvelle depuis la mort même du Général mais je comptais avoir un élément d’appui et des précisions auprès de Desc.

    –          Bonjour JJW, je viens d’apprendre d’une source militaire à Kinshasa que le Colonel qui était le porte parole du général Lucien Bahumba a été aussi transféré au sud pour les mêmes malaises et que son état serait critique.

    –          Cher ainé et frère d’arme, je connais le col Kabene, j’ai tous ses contacts. Il ne s’est jamais réfugié à la MONUSCO. Il est libre de ses mouvements. Et Olivier aussi, je le connais et je vais tenter de l’appeler… C’est pas vrai hier vers 22h heure de Goma il était au Riviera restaurant un resto de Goma, il va bien.

    –          M. Wondo, Je me trouvais à Beni dans une mission d’inspection et j’ai parlé avec Hamuli ce soir quand j’ai appris ça. La personne au bout du fil semblait bien portant. A moins d’avoir parlé avec quelqu’un d’autre.

    –         Whisky (pour désigner Wondo) pour Romeo : Olivier Hamuli est très en forme. Il m’a appelé. Il est à Goma et demain il va à Kisangani pour les obsèques de Bahuma. Ta source qui t’a dit qu’il serait à Béni t’a donné une fausse info ou encore quelqu’un lui aurait aussi dit.

    –          Rumeur de mauvais goût grand-frère !!! Hamuli est vivant en forme, je crois qu’il était hier à Kisangani selon une de ses copines ici à Goma qui était avec le major Sierra de la GR (Task force).

    – C’est une fausse alerte mon vieux, car le colonel Olivier Hamuli est presentement à Kisangani où il prépare l’enterrement  du tigre. Le major ‘Delta’ l’a vu hier de ses propres yeux. Aussi, le colonel Kabene ne se trouve pas à la Monusco. Il est à Goma, libre de ses mouvements mais surveillé de très près par la démiap/interieur qui a eu deja à l’interroger à plusieurs fois au sujet du décès du tigre (Bahuma) et de son emploi du temps durant la période suspectée. Tout cela n’est qu’une fausse rumeur. Informez-vous auprès de la Monusco ou à la radio Okapi qui est une des sources les plus fiables en RDC, ils ne te diront pas le contraire.

    Ainsi, comme on peut le constater que le colonel Olivier Hamuli est bel et bien vivant et en bonne santé. Trêve de rumeur

    Qui est le colonel Kabene ?

    Kabene est un lieutenant-colonel des FARDC qui a été promu au poste de chef d’état-major de la 8ème région militaire par le feu général Bahuma. C’est ressortissant nande ayant fait partie de l’armée patriotique congolaise (APC), l’ex branche armée du RCD-K-ML de Antipas Mbusa Nyamwisi. Une rébellion soutenue à l’époque par l’Ouganda. Comme on peut le constater, une source (très fiable selon DESC) signale que le colonel Kabene est placé sous surveilance des renseignements militaires fARDC (Démiap) qui l’a auditionné à plusieurs reprises au sujet de son agenda durant la période qui a précédé le décès du « Tigre » (Bahuma). Il s’agit là d’un indice sérieux qui pourrait, si l’enquête n’est pas étouffée, d’amener vers les commanditaires de l’assassinat d’autant qu’une autre source de la maison militaire nous apprend que le président Kabila serait très affecté par cette disparition. Nous reviendrons sur ce dernier point très prochainement.

    Mais pourquoi ces rumeurs sur le colonel Olivier Hamuli ?

    Le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, est connu pour ses prises de position très dures envers le Rwanda et les anciens rebelles du CNDP et du M23. Le 17 décembre 2012, presque un mois après la chute de Goma, la hiérarchie militaire l’a placé en détention, pour des raisons non justifiées. Selon des sources militaires provinciales qui avaient donné cette information, le lieutenant-colonel Olivier Hamuli était accusé de manquements graves dans l’exercice de ses fonctions au sein des FARDC, sans les préciser. Arrêté à Goma, il a été transféré à Bweremana sous une escorte militaire. (Radio Okapi, 18 décembre 2012). En réalité on lui reprochait des propos très virulents  qu’il tenus contre les processus de brassage et de mixage qui, selon lui, ont transformé l’armée congolaise en un « grand bazar ». Pour lui, les FARDC sont infiltrées par des agents au service de l’ennemi. (…)

    Il y a lieu de rappeler également qu’en 2013, des ordres de repli identiques à ceux qui ont été donnés en novembre 2012 avant la prise de Goma avaient également été donnés aux FARDC lors du conflit interne qui a éclaté au sein du M23 en fin février 2013 entre l’aile fidèle à Makenga et celle aux ordres de Ntaganda et Runiga. Ces deux factions armées du M23 se sont combattues à l’arme lourde et avaient abandonné certaines de leurs positions à Rutshuru que les FARDC ont réinvesti dans la foulée, le 1er Mars 2013. Un ordre émanant de Kinshasa les obligera à se retirer.

    Ainsi, confirmant le retrait de l’armée de ces positions investies, le porte-parole des FARDC au Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Hamuli, a déclaré, dépité, qu’il s’agissait d’obéir à un ordre hiérarchique. « Nous, nous ne sommes pas des rebelles. Nous sommes une armée républicaine, et nous sommes soumis à l’autorité politico-administrative. On s’est retiré sur ordre de la hiérarchie. Et nous nous inclinons devant cette instruction », a-t-il affirmé. Furieux et très déçu, le porte-parole militaire s’est toutefois dit «solidaire» et «compatissant» face à cette population qui, selon lui, avaient bien accueilli les FARDC à leur arrivée à Rutshuru. (Okapi, 3/03/2013. Nous y reviendrons aussi dans notre prochain ouvrage dans le chapitre sur les trahisons lors de la guerre contre le M23). Une façon pour lui de montrer son désaccord avec cette décision absurde venue de Kinshasa.

    Paradoxalement, dans sa déclaration justifiant le retrait incongru des FARDC des zones appartenant au territoire national congolais reconquis par les forces loyalistes (quoi de plus naturel, légal et logique), le porte-parole du gouvernement et ex-cadre de RCD, le ministre Lambert Mende, comme dans ses habitudes, justifiera avec hargne l’ordre venu de Kinshasa en ces termes : « C’est pour respecter les engagements de cessez-le-feu que l’ordre a été donné à nos troupes de se retirer des zones abandonnées par le M23« . Surréaliste non!, comme argument. Comment M. Mende pouvait-il parler du respect du cessez-le-feu alors qu’en même temps le M23 l’ignorait et le violait.

    En effet, après avoir investi la ville de Goma le 20 novembre 2012, les pressions tous azimuts contre le M23 l’ont poussé à signer un cessez-le-feu en faveur des négociations qui allaient débuter à Kampala le 9 décembre 2012. C’est ainsi que dix jours après, le M23 va se retirer de Goma, soit le 1er décembre 2012. Alors que les clauses du cessez-le-feu exigeaient au M23 de se déployer à 20 Km de Goma, mais le groupe rebelle de création rwandaise va en réalité se prépositionner à moins de 10 Km dans les collines autour de la capitale du Nord Kivu, dans les environs de Mutaho. Ce, jusqu’à ce qu’il y soit délogé en juillet-août 2013 lorsque les éléments du feu colonel Mamadou Ndala, appuyés par les hélicoptères de la MONUSCO ont contenu leurs assauts et tentatives de reprise de Goma en y lançant des obus qui ont occasionné des victimes humaines.(http://radiookapi.net/actualite/2013/08/29/obus-tombe-sur-goma-provenait-de-la-zone-occupee-par-le-m23-affirme-la-monusco/). Curieusement, aujourd’hui, le gouvernement de Kabila amnistie un fois de plus ces criminels de guerre sans que la justice ne soit rendue. Trouvez l’erreur! C’est à ce moment précis que DESC avait prédit l’assassinat de Ndala lorsque une première tentative de le rappeler à Kinshasa pour l’envoyer ailleurs a été déjoué grâce à un mécanisme subtil de communication, inspiré de la résistance française, a été mis en place entre les FARDC et les populations du Nord Kivu, sur base de nos conseils à nos contacts locaux.

    Col Olivier Hamuli n'a plus de parole, c'est le gén Leon Kasonga, proche de Kabila qui es venu de Kinshasa pour être le porte paroleDès ce moment précis, avec ses propos contredisant les prises de position de sa haute hiérarchie militaire et du Gouvernement à Kinshasa favorables au M23, le Lt-col Olivier Hamuli ne sera plus en odeur de sainteté auprès du commandement suprême des FARDC. En effet, après l’assassinat du Colonel Mamadou Ndala le 2 janvier 2014, Hamuli avait déclaré que leurs premiers ennemis sont d’abord leurs frères d’armes. Il faisait allusion aux éléments des régiments issus des unités ex-CNDP déployés au Nord-Kivu. Ainsi, avant le lancement de l’opération « Sokola 1 » (= nettoyage) contre les ADF/Nalu dans le secteur de Beni, le Lt-Col Olivier Hamuli a été déchargé de sa fonction de porte-parole au profit du général de brigade Léon Kasonga, (2ème de g à dr portant des lunettes) venu droit de Kinshasa. Ce dernier est décrit par des sources militaires de l’EMG des FARDC comme étant très proche de Joseph Kabila.

    C’est sur base de tous ces éléments éclairés par ce devoir d’enquête qu’il faille replacer les fausses rumeurs sur l’empoisonnement du lieutenant-colonel Olivier Hamuli. L’émotion suscitée par le décès inopiné de son supérieur est à mettre en rapport avec la crainte que la machine d’élimination des officiers congolais opposés au Rwanda, mise en place en connivence avec certains cadres des FARDC complaisants à Paul Kagame et à ses rébellions créées en RDC, n’emporte cet officier supérieur congolais. Ces rumeurs, non fondées jusqu’à présent, font partie des actions de vigilance et de pression populaires tous azimuts visant à prévenir cette hémorragie qui décime les forces armées de la RDC, chaque fois qu’elles mettent en déroute les soldats sans frontières de Kagame en RDC.

    source: Jean-Jacques Wondo Omanyundu- Exclusivité DESC
  • Kobler ne peut pas convoquer le Dialogue…

    Kobler ne peut pas convoquer le Dialogue…

    kobler-onu-L’Opposition ment… Kobler ne peut pas convoquer le Dialogue…

     L’Opposition organise une marche le samedi 13 septembre 2014 pour ” demander à la Monusco de convoquer le dialogue prévu dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba“, ” exiger la libération des détenus politiques” et “dénoncer toute tentative de réviser la constitution actuelle ou d’en élaborer une nouvelle“. Les trois signataires de la lettre au gouverneur de la ville de Kinshasa, en l’occurrence Alain Mbaya de l’Unc, Bruno Mavungu de l’Udps et Martin Fayulu de l’Ecide, sont pourtant censés savoir que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ne préconise pas un dialogue (celui-ci est recommandé dans la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’Onu) et qu’en plus, dans cette résolution, mandat est donné à Martin Kobler d’entreprendre une mission de bons offices auprès des protagonistes et non de convoquer un forum national. A New York, on sait que seul le Président de la République en fonction est habilité à créer légalement ce genre de cadre…

     

     

               

                Par rapport alors à cette marche, Vital Kamerhe fait preuve de pragmatisme. Il sait, lui, que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies ne peut pas se substituer au Président Joseph Kabila pour l’organisation du Dialogue préconisé par le Conseil de sécurité. Pour se prévenir d’effets directs et collatéraux de l’impossibilité dans laquelle va se trouver Martin Kobler, il laisse Alain Mbaya Kakasu signer à sa place.

                Effectivement, il se souvient de la Déclaration du 31 août 2013 dans laquelle l’Opposition, consciente du fait que seul le Chef de l’Etat a compétence de convoquer le dialogue, en avait appelé à la modification de l’Ordonnance n°13/078 du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des Concertations nationales. L’exigence était formulée en ces termes : … l’opposition politique s’était exprimée en posant ses conditions dans ses déclarations du 1er juillet et du 10 juillet 2013 appuyées par celle du 14 août de la même année. Il convient de signaler que par ces trois déclarations, elle persiste et soutient que l’Ordonnance du 26 juin 2013 et les Concertations actuelles s’écartent de l’Accord-cadre ainsi que de la résolution 2098 du Conseil de sécurité. D’où, la nécessité d’une Ordonnance modifiant et complétant celle du 26 juin 2013“.

                Vital Kamerhe le sait bien : au travers de la lettre FPS/CS/JMT/002/2014 du 4 septembre à l’attention du Gouverneur de la ville de Kinshasa avec ampliation au Ministre de l’Intérieur et Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières et au Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, l’Opposition radicale met en réalité Martin Kobler devant le fait accompli et, avec lui, le Conseil de sécurité de l’Onu, le Secrétaire général de l’Onu tout comme les envoyés spéciaux de l’Union africaine, de l’Union européenne et des Etats-Unis. Tous réalisent à leurs dépens comment depuis 1990 l’Opposition radicale a tendance à arracher le bras à ceux qui cherchent à lui tendre la main.

     

    Convocation ou Médiation ?

     

                Spécialisée dans l’interprétation abusive des textes auxquelles elle se réfère, elle évoque, dans la Résolution du Conseil de sécurité, les points 5 de la page 5 et 14/b des pages 8 et 9. L’organe de décision des Nations Unies ” Demande au Représentant spécial pour la République démocratique du Congo, en collaboration avec l’Envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs, de soutenir, coordonner et évaluer l’application en République démocratique du Congo, des engagements nationaux pris dans l’Accord-cadre, comme énoncés dans l’annexe B“. S’agissant du dialogue, le Conseil de sécurité ” Demande au Représentant spécial pour la République démocratique du Congo de s’acquitter, au moyen de ses bons offices, des tâches” précises dont celles de “ Promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes“.

                Les engagements nationaux évoqués dans cette résolution sont au nombre de six. Pris par le Gouvernement de la RDC, identifiés au point 5 de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, ils consistent à :

    – Continuer et approfondir la réforme du secteur de la sécurité, en particulier en ce qui concerne l’armée et la police;

    – Consolider l’autorité de l’Etat, en particulier à l’est de la République démocratique du Congo, y compris en empêchant les groupes armés de déstabiliser les pays voisins;

    – Effectuer des progrès en ce qui concerne la décentralisation;

    – Promouvoir le développement économique, y compris au sujet de l’expansion des infrastructures et de la fourniture de services sociaux de base;

    – Promouvoir la réforme structurelle des institutions de l’Etat, y compris la réforme des finances; et

    – Promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation“.

                Ce qui nous fait dire dans toutes les chroniques précédentes que ces engagements ressemblent à un programme de gouvernement qui ne dit pas son nom.

                A ce stade, une précision s’impose : contrairement à la lettre de l’Opposition au Gouverneur de la ville, l’Accord-cadre d’Addis-Abeba du 24 février 2013 ne fait nulle part allusion à un quelconque dialogue. Ce dernier est plutôt évoqué dans la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’Onu.

                Ci-dessus, il est clairement démontré qu’une mission de bons offices ne s’assume et ne s’exerce pas en termes de convocation. C’est une médiation. Elle a pour rôle de concilier les positions des parties au conflit. En l’occurrence, dans le cas présent, la Majorité et l’Opposition.

                La dernière référence en date est le Dialogue intercongolais. Tant que Mzee Laurent-Désiré Kabila ne l’avait pas autorisé en raison des prises de position, à la limite de la négation du droit national et du droit international, du Facilitateur Ketumile Masire, le processus restait bloqué. Il avait fallu l’avènement de Joseph Kabila en 2001 et le rappel du respect desdits droits à l’ex-chef d’Etat botswanais pour voir  redémarrer le processus et s’organiser les assises recommandées dans l’Accord de Lusaka.

                Or, en voulant transformer en convocation la médiation Martin Kobler, l’Opposition complique la tâche au chef de la Monusco. Elle sait que la Majorité – forte du droit national et du droit international qui consacrent la souveraineté de la RDC – peut rejeter la convocation, avec conséquence d’instituer le statu quo.

                On peut, au demeurant, soupçonner l’Opposition d’intention d’hypothéquer par le piège du statu quo le Dialogue, et cela jusqu’en 2016.  

     

    Pragmatique, malgré lui…

     

                Pour autant que la raison première de la marche du 13 septembre 2014 soit et reste alors le Dialogue, l’Opposition n’a pas de choix que de s’en remettre au Président Joseph Kabila, seul habilité à créer par ordonnance ces assises.  

                Dans la chronique politique mise en ligne le 28 juillet 2013 avec pour avant-titre “Concertations nationales, Dialogue politique, Dialogue national etc.” et pour titre “Seul le Président Joseph Kabila engage la RDC “, démonstration avait été faite, à propos des Concertations nationales, que ” La RDC (…) n’est pas sous tutelle des Nations-Unies, encore moins de l’Union africaine. Chercher à lui substituer le Conseil de sécurité ou le Secrétariat général de l’Onu, sinon la présidence tournante ou la Commission de l’Union africaine dans la création, la convocation et l’organisation d’un forum politique est anormal. Dès lors, avant de débattre de quoi que ce soit, on devrait commencer par se demander comment peut-on être ou devenir médiateur, modérateur, témoin ou facilitateur d’un forum formellement qui n’est ni créé, ni convoqué, ni organisé ! La vérité ou la réalité – c’est selon – est que le Président Joseph Kabila Kabange a commencé par user de ses prérogatives constitutionnelles pour formaliser les Concertations nationales. Soutenir, dans le cas d’espèce, la thèse du primat du droit international sur le droit national est donc un non-sens“.

                En définitive, l’Opposition radicale a beau qualifier Joseph Kabila de président illégitime, de président illégal, elle a beau le traiter de tous les noms d’oiseaux et l’accuser de tous les péchés d’Israël, l’évidence est qu’elle va se butter à cette terrible et implacable réalité : le Dialogue préconisé dans la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité en appui à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba n’est possible qu’avec la caution du Président de la République en fonction, en l’occurrence Joseph Kabila Kabange.

                Pragmatique malgré lui, Etienne Tshisekedi n’ose d’ailleurs pas se substituer au Raïs parce qu’il est conscient du fait que personne de sérieux ne le prendra justement à sérieux sur ce terrain précis.

                Il laisse alors se fourvoyer ceux qui veulent se fourvoyer.

                Prudent, Vital Kamerhe l’imite parce qu’il ne veut pas se mettre sur le dos la communauté internationale…

     

    Omer Nsongo die Lema

  • Il n’y a plus aucun doute désormais : Le Gouvernement de cohésion nationale s’installe cette semaine !

    Il n’y a plus aucun doute désormais : Le Gouvernement de cohésion nationale s’installe cette semaine !

    primature-Si le nouveau gouvernement a été annoncé à plusieurs reprises sans que les fruits ne tiennent la promesse des fleurs, cette fois c’est la meilleure. La semaine en cours ne saurait s’achever sans que n’intervienne le gouvernement tant attendu.

    Des sources bien introduites renseignent même que la grande nouvelle pourrait intervenir au milieu de la semaine. Et si par extraordinaire ce DÉLAI est dépassé, le weekend ne saurait décevoir, l’opinion internationale.
    Comme annoncé par le Chef de l’Etat à Kingakati, la rentrée parlementaire du 15 septembre reste la ligne rouge infranchissable. L’assurance concernant l’inévitable sortie du gouvernement cette semaine, n’est pas fondée sur de la simple spéculation. Les indices sont plus qu’éloquents. Les sources ci-haut stigmatisées nous apprennent que le Chef de l’Etat a reçu en audience hier lundi son Premier ministre, Matata Ponyo.
    Dans le contexte actuel, pareille rencontre ne peut signifier que deux choses : soit le Chef a décidé d’annoncer la fin de la randonnée au Premier ministre soit que la croisière se poursuit.
    Il apparaît de toute évidence que la seconde hypothèse est celle qui prévaut. Nous sommes donc partis pour Matata li. Mais avec quels acteurs ? Sans vouloir répondre avec précision, noms à l’appui, à cette question, force est de reconnaître cependant que les ¾  de l’équipe gouvernementale actuelle vont débarrasser le plancher. Le Chef de l’Etat a décidé qu’il n’y aurait plus de primes à la paresse et au manque d’engagement politiques.
    Le pouvoir fait face à plusieurs défis. Ces derniers exigent des combattants convaincus, des gens capables de se JETER à l’eau sans beaucoup de philosophie. Il se fait malheureusement que face à l’appel pressant de l’heure, beaucoup de membres de l’actuel gouvernement ont brillé par une paresse et une démission politique déconcertantes. Alors que le débat sur la révision constitutionnelle et le référendum fait rage et appelle chacun à se définir, plusieurs ont préféré rasé les murs. Décidant de garder une bouche pleine d’incertitudes et de doutes, complètement fermée.
    Kabila a ainsi décidé de renvoyer au repos toute la queue traînante du gouvernement. A la place, il va monter une équipe au moral de guerre. Certes, sur le plan strictement technique, les partants n’ont pas démérités. En témoigne la stabilité générale que le pays a atteint dans plusieurs secteurs. Malheureusement, au-delà des prouesses techniciennes, s’est imposé un impératif politique. Kabila a décidé de marier les deux. Le nouveau gouvernement sera, quant à sa tête, fait d’expertise. Pour le reste du corps et des membres, il sera fondamentalement politique.
    Le grand retour
    C’est ici le cas de rappeler ce que nous avions annoncé la semaine dernière, à savoir que les chefs des partis reviennent en force dans le nouveau gouvernement. Cette annonce provoque une certaine psychose dans l’opinion qui craint de voir les digues de la stabilité macroéconomique volé en éclats.
    Par essence, la politique évolue à l’antipode des contraintes budgétaires et financières. Surtout en ce moment d’enjeux décisifs. C’est la raison pour laquelle J. Kabila a préféré garder quelques ingrédients de stabilité dans le nouveau gouvernement. Ceux- ci auront le rôle capital de jouer aux soupapes de sûreté de la nouvelle équipe. Il leur reviendra de refréner la voracité et la boulimie propres aux politiques, ceci en vue de maintenir le cap de la stabilité économique.
    L’heure de la grande bataille a donné. Une véritable armée kabiliste va se mettre en place avec la mission de ne reculer devant aucun obstacle. Il y a des étincelles en l’air. D’autant qu’en face de cette équipe qui va se mettre bientôt en place, l’opposition monte une réplique proportionnelle qui promet de ne faire aucun quartier dans le siège et la pression contre la majorité.
    Aux deux protagonistes nous souhaitons un pugilat loyal et conseillons de n’utiliser que des coups démocratiques. Pas de répression ni de violation des droits humains d’un côté, pas non plus d’injures (outrage), ni d’incitation à la haine de l’autre côté.
    Que vive la démocratie !
    LP
  • Révision ou abrogation de la Constitution ?

    Révision ou abrogation de la Constitution ?

    kabila constitution-Selon l’ambassadeur Théodore Mugalu et d’autres ténors de la famille politique du président de la République Démocratique du Congo, la Constitution du 18 février 2006, communément appelée Constitution de Liège, n’est pas souveraine puisqu’elle a été conçue à l’époque sous des pressions diverses des belligérants, du Rwanda, de l’Ouganda et des multinationales extracontinentales. Aux dires de la majorité kabiliste, la Loi fondamentale étant de facto une Constitution de suspicion, c’est-à-dire provisoire, elle doit tout simplement être remplacée.

    Un no man’s land

    Il est évident que l’implication directe des puissances étrangères dans la rédaction de la Constitution ayant été écrite en Belgique et adoptée par référendum le 18 février 2006 montre la volonté manifeste de s’ingérer – à court, moyen et long terme – dans les affaires intérieures de la République Démocratique du Congo. Raison pour laquelle il fallait rendre ce pays ingouvernable en inoculant dans sa Loi fondamentale tous les ingrédients susceptibles de faire de ce géant aux pieds d’argile un « no man’s land » et d’hypothéquer l’avenir de ses populations. La dépendance nationale était donc le premier leitmotiv en vue du pillage des ressources naturelles et de la balkanisation du territoire congolais.

    Quelques anomalies

    La Constitution est par essence un texte qui fixe l’organisation et le fonctionnement d’un organisme, généralement d’un Etat. Elle définit plutôt les droits et les libertés des citoyens ainsi que l’organisation et les séparations du pouvoir politique. Elle précise l’articulation et le fonctionnement des différentes institutions qui composent l’Etat. Il est évident qu’une Constitution n’est pas un fourre-tout. Or, il existe dans la Constitution congolaise des dispositifs qui relèvent des lois organiques et d’application. Il y a bien entendu un besoin réel de la faire évoluer. Encore faut-il que cela ne se fasse pas seulement pour les intérêts du pouvoir en place, ou d’un groupe d’individus.

    Les modalités légales

    Le législateur a prévu les modalités selon lesquelles la Loi fondamentale pourrait être modifiée. Il s’agit d’une procédure de révision soit pour corriger des imperfections, soit pour modifier des règles de fonctionnement du régime. Cette procédure est « souple » lorsqu’elle peut être révisée par les mêmes organes et selon les mêmes procédures servant à l’adoption des lois ordinaires. Cela permet d’adapter la Constitution aux circonstances sans formalisme excessif et sans blocage politique. Mais il faudra veiller à ce que le texte constitutionnel ne soit pas déstabilisé, qu’il ne soit pas modifié au gré des circonstances et des rapports de force, alors même qu’il a pour fonction de mettre en place un cadre institutionnel pouvant permettre de surmonter les crises politiques.

    Un texte non figé

    La Loi fondamentale n’étant pas un texte figé, tout en préservant les dispositifs verrouillés d’une éventuelle modification, la Constitution du 18 février 2006 devra être révisée dans le seul but de rétablir l’égalité effective de tous les Congolais au regard de la Loi, d’harmoniser le texte de la Constitution, de reconnaître le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine et de renforcer l’aspect initial relatif au caractère impersonnel.
    En revanche, en ayant prévu des dispositifs bloqués, notamment les articles 218, 219 et 220, le législateur avait introduit la notion de l’inconstitutionnalité de tout acte qui ne tiendrait pas compte de cette interdiction. Seule l’abrogation de l’actuelle Constitution peut permettre de passer outre les dispositifs non révisables. On ne pourra y parvenir que par un coup d’Etat constitutionnel, ou par un référendum faussé d’avance. Or, aucune révision constitutionnelle ne peut porter atteinte à l’intégrité du territoire, ni à la forme républicaine des institutions étatiques. En agissant au profit des intérêts personnels ou d’une nomenklatura, on fait perdre à la Constitution sa portée symbolique et sa suprématie au regard des autres textes juridiques.

    Gaspard-Hubert Lonsi Koko

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  • La Belgique face aux échéances congolaises

    La Belgique face aux échéances congolaises

    Armand-De-Decker-MR--Se préparant à un destin européen et lorgnant soit sur les Finances soir sur les Affaires extérieures, Didier Reynders, in extremis, a renoncé à se rendre à Kinshasa. Il a été remplacé au pied levé par « son » bourgmestre, Armand de Decker, qui, comme ancien président du Sénat et ministre d’Etat, jouit d’une longue expérience internationale et est très connu au Congo.

    Officiellement, l’objectif du voyage est de poser, enfin, la première pierre de la future ambassade de Belgique, très bien située au milieu du Boulevard du 30 juin et qui sera partagée avec les Pays Bas.
    Cependant, durant les trois jours qu’il passera dans la capitale congolaise, M. de Decker ne manquera pas d’être interrogé sur la question de l’heure, qui agite depuis des semaines le microcosme politique : quel sera le destin, en 2016, du président Kabila, qui, d’après la Constitution, ne peut pas exercer un troisième mandat ?
    Sur le plan des principes, la position de la Belgique a déjà été plusieurs fois exprimée, entre autres par le Ministre de la Coopération Jean-Pascal Labille lors de ses différentes visites à Kinshasa : « il n’est pas correct de modifier les règles du jeu pendant la partie »… Autrement dit, une modification de la Constitution avant la fin du deuxième mandat présidentiel serait mal perçue. Les Belges, comme les autres partenaires occidentaux, souhaiteraient aussi que Kinshasa communique avec plus de clarté le calendrier global de tous les scrutins à venir ainsi que leur mode de financement.
    En effet, tout est lié : aujourd’hui déjà, les observateurs voient mal comment la RDC peut-être prête, financièrement et techniquement, à organiser des élections présidentielles dans les délais prévus en 2016, compte tenu du fait que ce scrutin devrait être précédé d’autres élections, au niveau local et provincial, afin de conforter, enfin, les bases de la pyramide démocratique. Un recensement général est également prévu, exercice important certes, mais coûteux et qui pourrait bien engloutir les fonds mis à la disposition de la CENI (Commission électorale indépendante, dirigée par l’abbé Malu Malu, plus contesté que lors des premières élections de 2006).
    A l’impossible nul n’étant tenu, des difficultés de financement et d’organisation matérielle pourraient être invoquées pour retarder l’échéance des présidentielles. Mais s’agirait il d’un report de quelques mois, de quelques années, ou d’un troisième mandat qui ne dirait pas son nom ? Tout le monde se pose la question…
    D’autres hypothèses agitent l’opinion congolaise : pourrait on voir apparaître un scénario « à la Poutine » par lequel le chef de l’Etat s’effacerait au profit d’une personnalité de confiance, appartenant à sa majorité et appliquant sa politique, ce qui permettrait peut-être l’émergence d’une personnalité issue de sa famille biologique (le nom de la sœur jumelle du président, Jaynet, est parfois cité). Ce « clone » du président actuel prendrait alors la relève sans que le pouvoir change réellement de mains, et son occupation légale du pouvoir permettrait même le retour, que l’on espère triomphant, de Kabila lors de l’échéance suivante…. Ce dernier, qui n’a jamais que 43 ans, a le temps de voir venir…Mais l’entourloupe serait-elle pour autant acceptée par l’opinion ?
    D’autres membres éminents de la majorité présidentielle, comme Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD, n’hésitent pas à évoquer une modification de l’article 220 de la Constitution, qui ouvrirait franchement la voie à un troisième mandat du président sortant. Mais même si cette idée ne fait pas l’unanimité au sein du parti, le débat n’est pas réellement ouvert et les partisans du respect absolu de la Constitution, qui estiment qu’il est plus important de sauvegarder le système démocratique que préserver un individu, gardent profil bas pour l’instant.
    L’incertitude est d’autant plus vive que l’intéressé lui-même garde le secret absolu sur ses intentions, assurant qu’il préfère demeurer concentré sur les échéances de l’heure, la reconstruction et la modernisation du pays. Sa pacification aussi : à l’Est rien n’est réellement acquis, aussi longtemps que les rebelles hutus des FDLR ne sont pas désarmés et que le M23, les rebelles tutsis vaincus en novembre 2013 ne sont pas rentrés dans le rang à la faveur de la loi d’amnistie. Or les FDLR refusent jusqu’à présent de se rendre à Kisangani où ils devraient être cantonnés et d’où ils pourraient être envoyés vers un pays tiers tandis que les hommes du M23 restent l’arme au pied dans leurs pays d’accueil provisoire, à raison de 600 hommes au Rwanda et de 1700 en Ouganda. Ces incertitudes à propos de la question sécuritaire apportent des arguments à ceux qui plaident envers la prolongation du président Kabila, avançant, comme le président de l’Assemblée Aubin Minaku, qu’il est le seul à maîtriser parfaitement l’équation militaire et que son départ, avant une pacification totale, serait lourd de danger.
    S’il entend de tels arguments, Armand de Decker, un « vieux de la vieille », se rappellera peut-être que du temps de Mobutu déjà, de tels raisonnements avaient cours : il fallait, disait-on alors, choisir entre Mobutu (une valeur sûre, un homme que tous connaissaient…)et le chaos.
    Finalement, le Congo, alors Zaïre, eut droit à la fois un Mobutu qui s’accrochait au pouvoir et au chaos qui suivit son départ…

    Colette Breackman

  • La mort brutale de Michaël Brown 

    La mort brutale de Michaël Brown 

    joel 1-Meurtre raciste ou assassinat institutionnel ?

    Des questions sans réponse…

    ‘‘La loi du plus fort est toujours la meilleure.’’ Jean de la Fontaine

    Par Joël Asher Lévy-Cohen

    Michaël Brown, âgé de 18 ans, a été tué de sang-froid à Ferguson, une banlieue de Saint-Louis (État de Missouri, Sud des États-Unis d’Amérique) jusque là sans histoire, dont la population est majoritairement d’origine africaine-américaine. Il a été abattu par la police locale composée quasi exclusivement de Blancs. Au moment de tomber violemment sous les balles de son meurtrier, à plus forte raison un agent de la paix, ce jeune homme avait, selon des témoignages recueillis sur le lieu de son effondrement fatal, pratiquement les mains en l’air. Il suppliait même les agents de police de ne pas tirer sur lui. À cet effet, il criait haut et fort : ‘‘Don’t Shot’’. Ce cri prémonitoire d’une fin somme toute fatale, d’ailleurs, repris en chœur sur toute l’étendue du territoire américain, est même devenu le slogan mobilisateur des manifestants hostiles à la violence policière.

    Plusieurs récits divergent, carrément, sur ce meurtre autant sordide qu’inexplicable. Pour la Police locale, l’infortuné Michaël Brown, fauché mortellement par les balles d’un agent de la paix, a bel et bien agressé un policier. Lors de son interpellation supposément mouvementée, celui-ci a tenté d’arracher de force l’arme du constable qui l’a abattu à bout portant. D’ailleurs, selon cette même version officielle, le policier en question présente des contusions, des marques de violence sur son corps et son visage, attestant du même coup la virulence de l’altercation entre les deux protagonistes. Il sied de relever que, jusqu’à preuve du contraire, les images dudit constable amoché par le comportement violent de Michaël Brown n’ont jamais été diffusées. Pourquoi ? Existent-elles à vrai dire ?

    Cependant, pour les témoins oculaires de la scène fatale ayant entraîné la mort de Michaël Brown, le jeune abattu par les forces de l’ordre se tenait plutôt debout. Avant l’instant fatal, il avait les mains en l’air. Il ne cessait effectivement de répéter à destination des agents de la police de Ferguson : ‘‘Don’t Shot’’. C’est au moment de s’abaisser que le coup fatal est parti sans raison apparente. Atteint mortellement, il s’est affaissé par terre. Sans vie. Après avoir reçu pas moins de huit balles mortelles.

    Ce meurtre fort controversé soulève par sa brutalité une foultitude de questions. Il soulève moult interrogations, et ce relativement à la déontologie policière et au bon sens moral, ainsi qu’aux droits des minorités visibles et aux droits fondamentaux de la personne humaine. En effet, pour la Police de Ferguson qui cherche, dorénavant, à se dédouaner coûte que coûte de toute responsabilité criminelle et civile dans cette mort brutale, Michaël Brown serait apparemment impliqué dans un vol de paquets de cigares d’une valeur monétaire de 48,99 $ US. À l’en croire, celui-ci se serait bien déroulé une vingtaine de minutes avant la fusillade mortelle.

    Force est de souligner que cette version des faits policière est corroborée par des preuves vidéos. Il s’agit, en réalité, des images de vidéosurveillance enregistrées dans une station-service. Celles-ci montrent effectivement un individu de race noire, habillé comme la jeune victime et de très forte corpulence. Tenant dans une main des paquets, ce dernier bouscule à la sortie une autre personne qui voudrait l’en empêcher et se retourne même pour l’intimider.

    Il convient de relever que ces preuves ne sont pas encore, à ce stade, authentifiées par des témoins assermentés en vertu de la législation en vigueur. Elles ne sont pas non plus certifiées par des experts judiciaires de la défense et de la poursuite criminelle. Aussi importe-t-il de mentionner que cette version des faits fournie par la Police de Ferguson est vulgarisée miraculeusement une semaine après le meurtre fatal. En effet, s’ils étaient sérieusement convaincus de la culpabilité de la jeune victime, pourquoi les services policiers ont-ils attendu longtemps – une semaine écoulée – pour diffuser les soi-disant preuves matérielles irréfutables ? Il y a vraiment là anguille sous roche… En d’autres termes, s’agit-il, à vrai dire, d’un montage bien ficelé dont les Américains ont seul le secret ?

    Une infraction, c’est-à-dire un fait répréhensible en vertu des règles que se donne la société, est par définition un acte commis par un individu dont la finalité est de rompre tous azimuts la confiance et la sérénité, de briser la paix et la sécurité, de casser l’équilibre et l’harmonie sur lesquels repose ou se fonde l’environnement sociétal. Il en est ainsi du vol qui trucide toute notion de justice et de quiétude entre les membres d’une Collectivité humaine. À cet égard, sans pour autant justifier un acte répréhensible au regard de la législation ambiante, sans pour autant faire l’apologie d’une infraction criminelle, l’on peut se poser la question de savoir si le vol des paquets de cigares de 49 $ peut vraiment conduire conséquemment, à titre punitif, à la mort brutale d’une personne humaine. Le tout avec des policiers dans le rôle ingrat de bourreau des victimes, En d’autres termes, la vie d’un individu vaut-elle 49 $ US ?

    L’Affaire Michaël Brown relève-t-elle purement et simplement du profilage racial, d’ailleurs très en vogue en Amérique du Nord ? Il ne fait aucun doute que le plus grave cancer social et culturel des États-Unis d’Amérique en tant que Pays et Nation est le racisme en tant que système de violence structurelle, avec tout son cortège de préjugés défavorables aux individus ressortissant des communautés africaines-américaines. Par conséquent, ce meurtre controversé serait-il le fruit d’une machination délibérée ? Serait-il, en réalité, la conséquence directe d’une méprise orchestrée au plus haut niveau ?

    Cela est d’autant plus vrai que le chef de Police de Ferguson, Thomas Jackson, a déclaré dans un compte-rendu remis à la presse qu’il n’était pas aussi sûr que ‘‘le constable – Darren Wilson – directement impliqué dans le meurtre sordide de Michaël Brown ait réellement été au courant de la participation de la victime au vol des cigares’’ lui imputé par la version policière. En revanche, il a affirmé sans détour que ‘‘les preuves du vol ont été retrouvées sur la victime’’. Ce qui a immédiatement déclenché le courroux des manifestants. Ce qui a provoqué l’extrême ire de la famille du jeune abattu, qui y voit plutôt une diversion de plus, une manœuvre dilatoire pour camoufler les crimes institutionnels. Ce qui a, surtout, relancé des manifestations violentes après une baisse de tension momentanée relativement à la nomination du chef de police des autoroutes de l’État, le capitaine Ron Johnson, un Africain-américain originaire de Ferguson en pleine ébullition.

    Ce regain de tension s’explique aussi par le fait que cette position du commandant de police Thomas Jackson contrarie profondément des témoignages de première main. Ceux-ci déclarent que ‘‘Michaël Brown se rendait plutôt calmement chez sa grand-mère lorsqu’il a été violemment fauché par balles, froidement abattu par l’agent de la paix Darren Wilson’’. Force est de constater que le nom de ce policier qui était subitement tabou, est finalement rendu public après une semaine de black-out complet sur l’identité du meurtrier et maintes interrogations. Pourquoi ?

    Ainsi, cette déclaration fracassante du commandant de Police de Ferguson, Thomas Jackson, liant directement Michaël Brown au vol des cigares, fait ipso facto des États-Unis d’Amérique, pourtant hérauts patentés de la démocratie et avocats notables des principes de la justice, le premier pays de la planète où un citoyen lambda peut être déclaré, à titre posthume, officiellement ‘‘criminel’’’ après avoir été certainement abattu à bout portant par les forces de l’ordre. Par conséquent, la mort brutale découlant de cette fusillade vaut à elle seule le châtiment suprême de la victime. Ceci bien entendu en dehors de toute procédure judiciaire. Pourtant, en droit pénal, la présomption d’innocence est le socle de la justice. Il s’agit d’un principe général qui protège les intérêts sociaux de l’accusé ou du prévenu jusqu’à ce que le tribunal ou un jury dûment constitué ait statué, en dehors de tout doute raisonnable, sur sa responsabilité avérée et prouvée dans la commission de l’infraction criminelle lui reprochée.

    Si le cas de Michaël Brown ne relève nullement du profilage racial – méthode controversée en vogue dans les corps policiers de l’Amérique du Nord –, comment explique-t-on alors l’arrestation violente d’une personne sur qui les agents de la paix ne disposent en fait d’aucune certitude, d’aucune preuve concrète sur son implication directe ou indirecte dans un méfait quelconque ? C’est une logique forcément incompréhensible si l’on se réfère aux affirmations du chef de police Thomas Jackson. En effet, le bon sens et la morale, y compris l’éthique de travail, voudraient que l’on arrête un individu sur qui on dispose plutôt de suffisamment d’indices probants et concordants sur sa participation réelle et non supposée, active ou passive à la commission d’une infraction.

    Or, ceci n’est pas naturellement le cas déplorable de Michaël Brown. Alors, quels sont-ils les véritables mobiles de sa brutale interpellation ? Pourquoi la police l’a-t-elle réellement arrêté ? En effet, il existe un flou artistique dans cette histoire. La confusion couvre de bout en bout cette affaire…

    Devant la bizarrerie qui entoure profondément cette histoire sordide – [la couleur de la peau : une victime noire ; une communauté visée : les Africains-américains ; les raisons du meurtre : une réelle absence de mobiles clairs ; le lieu du crime : le pays profond, le Sud des États-Unis ; la chronologie des événements : la rapidité avec laquelle le meurtre est commis] –,  s’agit-il effectivement d’une exécution ? S’agit-il manifestement d’un meurtre sacrificiel ? C’est-à-dire : un meurtre rituélique ou initiatique. S’agit-il, en réalité, d’un rite de passage au cours duquel la victime est gratuitement sacrifiée pour prouver l’appartenance du meurtrier à une organisation secrète ou sectaire, à une association de type criminel ?

    Ce qui est sûr et certain, depuis la fameuse élection présidentielle du démocrate Barack Hussein Obama le mardi 4 novembre 2008, le Ku Klux Klan (KKK) qui n’est plus, à vrai dire, en état d’hibernation, a complètement refait surface au Pays de l’Oncle Sam. Comme à l’époque de la ‘‘Ségrégation’’ de triste mémoire, ses adhérents s’affichent ouvertement. Cette organisation qui prône clairement la suprématie blanche (White Power), recrute aisément partout. Elle recrute pratiquement dans toutes les zones urbaines et rurales des États fédérés. Il ne s’agit plus d’un phénomène marginal…

    Dans le même temps, les bavures policières impliquant directement des agents de la paix blancs dans les meurtres des victimes noires ont complètement explosé. Dans tous ces cas, prime, convient-il de souligner, une et une seule version de la police qui invoque, à tout bout de champ, la légitime défense. Dans ce domaine, il est évidemment enregistré au moins deux bavures policières par jour sur l’ensemble du pays. Ce qui est largement beaucoup !

    Les statistiques officielles sont malheureusement tues, à cet effet, avancent nombre de médias officiels. Pour quelles raisons ? Est-ce pour éviter une atmosphère insurrectionnelle de la part d’une communauté délibérément exclue ? Est-ce pour éloigner une ambiance de guerre civile qui pourrait surgir si la vérité est bien entendu révélée?En tout état de cause, qu’est-ce qui est réellement, pratiquement accompli sur le terrain pour arrêter cette hémorragie, pour freiner cette épidémie meurtrière ?

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

  • Meurtre policier à Ferguson-‘‘We Want Justice’’

    Meurtre policier à Ferguson-‘‘We Want Justice’’

    Joël Asher Lévy-Cohen *
    Joël Asher Lévy-Cohen *

    -Par Joël Asher Lévy-Cohen

    Officiellement parlant, les États-Unis d’Amérique ne sont pas, par définition, un pays raciste. Cela est d’autant plus vrai que ceux-ci ont adopté, au cours de leur histoire mouvementée, bon nombre de législations draconiennes qui répriment ce comportement abject. Mais, qu’en est-il véritablement dans la réalité quotidienne ? En effet, il ne se passe pas un jour de la semaine sans que ce pays ne soit rapidement rattrapé par ses vieux démons racistes, lesquels ne sont pas sans rappeler les dures années cinquante et soixante, tout à fait, au cœur des politiques discriminatoires des populations africaines-américaines.

    Le dernier événement en date, à la base de toutes les crispations et frustrations, est bien entendu le meurtre gratuit de Michaël Brown, âgé de 18 ans, à Ferguson, une banlieue périphérique de la ville pittoresque de Saint-Louis dans l’État de Missouri. Ce jeune homme africain-américain, dans la fleur de l’âge, a été abattu par un constable blanc. Ce drame est intervenu au cours d’un contrôle policier alors qu’il avait, selon les badauds et les témoins, effectivement les mains en l’air. Donc, celui-ci ne présentait apparemment aucun danger pour la sécurité des policiers.

    Toujours est-il que pendant son interpellation que d’aucuns ne s’expliquent, un coup de feu assourdissant est parti du véhicule de police qui lui demandait de s’immobiliser. En s’effondrant par terre, Michaël Brown a reçu pas moins de huit balles mortelles. Ce qui a déclenché, spontanément, des manifestations qui ne faiblissent point et au cours desquelles les protestataires, scandant des slogans de justice, ont effectivement les mains en l’air. Ceux-ci ne demandent qu’une et une seule chose : ‘‘Que la justice soit faite !’’

    Ce qui est, à n’en pas douter, plus frappant dans cette histoire épouvantable, c’est abord et avant tout l’attitude des médias américains tentés plutôt de protéger, comme à l’accoutumée, les institutions étatiques, donc de couvrir par des reportages, on ne peut plus biaisés et orientés, des bavures policières. En effet, en vue de préparer l’opinion publique blanche à soutenir, de manière inconsciente, la Police de Ferguson contre un membre d’une minorité dépeinte comme systématiquement violente et irrécupérable, ils ont commencé à diffuser nombre d’images impliquant des manifestants qui s’adonnaient au vandalisme. Aussi ont-ils diffusé, dans la foulée desdits événements, nombre d’images de la victime, lesquelles ne sont pas sans rappeler certaines postures des ténors de la ‘‘Gangsta Rap’’ de triste mémoire. Ce qui est de nature à discréditer le pauvre regretté et ses nombreux soutiens inconditionnels.

    Pourtant, le jeune Michaël Brown mortellement fauché par plusieurs balles policières, dont la famille demeure favorable à des manifestations pacifiques, est, plutôt, reconnu dans l’ensemble de sa communauté comme une personne affichant un comportement raisonnablement digne et respectable. Alors, afin de réhabiliter cette réputation souillée, écornée, de la jeune victime par des médias complices, les réseaux sociaux ont commencé à diffuser très rapidement sur le net des images fort honorables de Michaël Brown. Pour contrecarrer cette campagne de mauvais goût, insidieuse, distillé par des médias officiels, ils ont commencé à publier ses nombreuses photos, lesquelles présentent plutôt un jeune homme totalement aux antipodes de l’image édulcorée que les soi-disant porte-voix officielles voudraient à tout prix lui coller dans la peau.

    Par ailleurs, depuis que cette Police de Ferguson s’est compromise dans l’interpellation suivie de l’arrestation brutale des journalistes venus couvrir des manifestations qui se transforment davantage en émeutes urbaines, l’attitude des médias officiels a complètement changé. Celle-ci a, depuis cet incident, basculé en faveur des protestataires. Elle est devenue, du moins, assez raisonnable. En effet, les reporters sur le terrain insistent, désormais, sur la disproportion des moyens militaires utilisés par les policiers à l’encontre des manifestants ayant, la plupart du temps, des mains en l’air pour souligner la position dans laquelle a été abattu le jeune Michaël Brown.

    Ensuite, ce qui frappe dans ce drame, c’est le comportement criminel de la Police de Ferguson. Cette Institution dont la transparence laisse, à vrai dire, à désirer dans le cadre de cette affaire, préfère plutôt démontrer ses muscles. En fait, elle est plus soucieuse d’attester la présence de l’Ordre et de la Loi que de désamorcer la crise. Force est d’admettre que celle-ci n’a fait que creuser un fossé abyssal entre les Citoyens et leurs constables dont la mission primordiale consiste en réalité à protéger la Communauté, à assurer la sécurité de la population. En l’espèce, Ferguson est plutôt en présence d’une Police qui est devenue une insécurité pour sa propre communauté.

    Ce conflit a fini par trouver son écho jusqu’aux portes de la Maison Blanche dont le présent locataire est un Africain-américain, en l’Occurrence le démocrate Barack Hussein Obama et du Ministre de la Justice Éric Holder, également un africain-américain. Pour désamorcer cette crise qui échappe de plus en plus au contrôle des autorités administratives locales, le président des États-Unis d’Amérique a appelé, depuis ses pénates sur l’Ile de Martha’s Vineyard, dans l’État de Massachussetts, où il passe ses vacances estivales, au calme et à la paix. Aussi a-t-il exigé la transparence dans l’enquête policière, tout en prenant soin de condamner vivement, dans les termes les plus appropriés, les violences faites aux journalistes et aux forces de l’ordre dans la mesure où certains manifestants au profil de professionnels de la casse ont naturellement fait usage des cocktails Molotov.

     

    Ce qui est clair, ces protestations mettent pratiquement mal à l’aise tout le monde. Y compris la communauté blanche sans nul doute choquée par cette théorie loufoque de ‘‘Home War’’ [la guerre chez nous] promue par des institutions officielles des USA, en l’occurrence la CIA et le FBI. En effet, impressionnée par la lourdeur des moyens militaires mis en œuvre pour étouffer tous azimuts les manifestations de Ferguson, celle-ci ne cesse point de dénoncer dorénavant l’hypermilitarisation des unités de polices locales des États fédérés par le Pentagone, pourtant une Institution officielle – le Ministère de la défense – des États-Unis d’Amérique.

    Joël Asher Lévy-Cohen

    Journaliste indépendant

     

  • Aubin Minaku confirme le despotisme politique en R.D.C. et renie la représentation nationale

    Aubin Minaku confirme le despotisme politique en R.D.C. et renie la représentation nationale

    COLLECTIF POUR LE CONGO-CPC

    plateforme des associations citoyennes

    aubin_mianku_mic-Aubin Minaku confirme le despotisme politique en R.D.C. et renie la représentation nationale

    Le samedi 5 juillet au soir , à Ottawa , devant un public de sympathisants du PPRD , du personnel de l’ambassade et d’autres sympathisants congolais, Aubin Minaku a prononcé un discours dont l’essentiel se résumait en la détermination, de la part de la majorité présidentielle, de modifier la constitution afin de garantir l’élection de Kabila. Car il « Kabila » a le meilleur projet de société « la social-démocratie » et puisqu’au plan éthique, il il est le meilleur gestionnaire des fonds publics. Tout au long de son discours, Aubin Minaku a dit exprimer la volonté de son « chef » et représenter l’intérêt de la majorité présidentielle qui se confond à l’intérêt de la république. D’Ottawa, il a déclaré :

    « Une fois rentré à Kinshasa, sur instruction du chef, je vais organiser une conférence pour dire clairement ce que veut la majorité – clairement, dans l’intérêt de la république. Mais je vais anticiper devant vous – car vous pouvez aussi communiquer dans l’intérêt de la république »

    Effectivement, rentré à Kinshasa, le jeudi 17 juillet, Aubin Minaku a réuni la presse devant qui il a réitéré l’apologie de Kabila et le désir de son maintien au pouvoir. Ce nouveau discours est aussi repris dans le Carnet de Colette Bachmann du 21 juillet 2014. Lorsque la journaliste évoque l’article 220 de la constitution qui est boulonné, Aubin Minaku étale :

    « A ce sujet, il faudra qu’une décision soit prise, et alors on appellera les conseillers…Il faudra en tous cas tenir compte de tous les paramètres, dont celui de l’armée. Brassages et mixages ayant échoué, il faut savoir
    qu’un seul homme, aujourd’hui, a de l’ascendant sur tous les commandants, …
    c’est le chef de l’Etat … Il est le seul qui, commandant suprême de l’armée, en connaît tous les rouages. Cette armée, en pleine recomposition, il ne faudrait pas la mettre mal à l’aise. Constituer une armée forte, avec une capacité dissuasive, pour un pays de cette taille, cela prend du temps, ce n’est pas en cinq ans qu’on peut le réussir, sinon, il y a beaucoup de risques de dérapages… En outre, le dossier de l’Est du pays est loin d’être clos, rien n’est terminé. Des aspects militaires doivent encore être gérés… Un autre président élu chercherait d’abord à se sécuriser lui-même, ce qui Signifierait démanteler les bataillons actuels pour créer d’autres
    Structures. Durant ces temps de recomposition, il apparaîtra peut-être que les velléités rwandaises ne sont pas terminées.

    Et ne parlons pas des Mai
    Mai, des Bakata Katanga…Il y a tellement de tensions en Afrique que l’on ne peut s’offrir le luxe d’une déstabilisation du Congo, qui serait provoquée par une « passion post-électorale ». D’où la nécessité de maîtriser tous ensemble le processus post électoral, c’est un impératif qu’il faut bien faire comprendre. Nous allons aussi défendre notre dossier sur le plan international en soulignant qu’on ne peut faire deux poids deux mesures, avoir un message pour le Congo, un autre pour le Burkina Faso, le Congo Brazzaville, le Rwanda…Il faut avoir le même degré d’exigence pour tout le monde… De toute façon, pour toute révision constitutionnelle, nous pensons qu’il faut passer par le « souverain primaire » c’est-à-dire le peuple, donc organiser un referendum…Mais le « go » n’est pas encore donné, même si la majorité présidentielle va bientôt révéler sa stratégie… »

    Clairement, à la démarche humaniste du Président Obama qui conseille le renforcement des institutions de l’État plutôt que de cultiver le despotisme, il ne manque pas des groupes utilitaristes pour conseiller le maintien du statu quo. C’est à partir du Canada, conseillé sans doute par des utilitaristes, qu’Aubin Minaku développe une propagande libérale destinée à contrer les pressions pour la non-révision pré- électorale de la constitution. Cette propagande commence par créer un drame : la menace de « l’implosion du pays, le retour de la guerre, la désintégration de la jeune armée » qui nécessite le maintien du rédempteur. Le propagandiste, ce rôle revient à Aubin Minaku, secrétaire général du PPRD, président de la majorité présidentielle. Il est bien placé pour manipuler les règles du jeu et les groupes des citoyens. Mais seulement, son rôle de propagandiste devenu si visible ne le rend-il pas indigne de représenter l’organe législatif par lequel la nation est sensée exercer sa souveraineté?

    D’ailleurs, en suivant les propos de Minaku, on est frappé par l’usage des termes « le chef, sur instruction du chef, etc., lorsqu’il évoque sa relation avec le Président. En plus, tout au long de son discours Aubin Minaku s’affiche comme agent du PPRD, agent du Président Kabila, on ne le voit nullement s’affirmer comme président de l’assemblée nationale, organe autonome censé exercer le pouvoir législatif et représenter le souverain primaire. Minaku est-il conscient de ces principes de la distinction des organes et de la séparation des pouvoirs qui caractérisent la république?

    Il semble que Aubin Minaku ignore tout de cette culture politique de l’État de droit qui traite de trois pouvoirs égaux « le Trias Politica » ( le législatif crée des lois; l’exécutif exécute les lois et le judiciaire applique les lois). Ce principe fait référence à une distribution des pouvoirs de façon à assurer un équilibre entre les institutions. Chacun de ces pouvoirs a à la fois la faculté de statuer et d’empêcher. La faculté de statuer étant le droit d’ordonner par soi-même ou de corriger ce qui a été décidé par un autre. Tandis que la faculté d’empêcher est le droit d’annuler une résolution prise par un autre organe de pouvoir. Théorisé par des philosophes, dont essentiellement Locke, Montesquieu, J. J . Rousseau, Max Weber, A. de Tocqueville, etc., le principe de la séparation des pouvoirs caractérise toute république « res-publika ». Même dans le système parlementaire où la frontière entre l’exécutif et le législatif est nébuleuse, on veille à la distinction de deux pouvoirs. Nulle part dans des systèmes présidentiels ou la séparation de l’exécutif et du législatif n’est que plus clair, le pouvoir législatif, n’est soumis à l’exécutif. Il est suprême et inconditionné (ne dépend d’aucun autre pouvoir). Faute de consacrer la prééminence du parlement sur l’exécutif, le principe de la séparation des pouvoirs consacre au moins le partage des pouvoirs entre les organes distincts de l’État. C’est ce principe qui est renié en bloc par la junte au pouvoir en « République Démocratique du Congo ». Aubin Minaku est plutôt à l’aise avec le despotisme, cette concentration des pouvoirs de l’État chez le président Kabila qui se traduit par la négation de tous les systèmes de séparation de pouvoirs.

    D’abord, la séparation classique des pouvoirs évoquée ci-haut. L’assemblée législative dont la mission première est de créer des lois dans l’intérêt national, remplie par une majorité présidentielle (dont nombreux députés sont nommés plutôt qu’élus) et présidée par un propagandiste du Président, est entièrement bridée. Elle ne fait qu’entériner les lois préparées à l’extérieur et n’a pas de véritable pouvoir de délibération ou de modification (droit d’amendement). La procédure de validation des mandats en 2012 n’a été qu’une occasion d’écarter des députés libres pour laisser en place des députés, même non élus, mais loyaux au pouvoir présidentiel.

    Le judiciaire est entièrement soumis au Président (l’exécutif), la justice n’est pas indépendante : par conséquent, les droits de l’homme, pourtant proclamés dans la constitution, sont bafoués. Les

    règles de droit sont écartées dans les litiges, en particulier les litiges électoraux, pour légitimer les décisions de l’exécutif.

    En outre, la centralisation de l’État traduit un rejet de la séparation verticale des pouvoirs. La division des pouvoirs sur différents niveaux territoriaux que devrait consacrer la décentralisation ou le fédéralisme est bloquée. Les autorités locales mettent en œuvre la politique du pouvoir central qui les contrôle étroitement. Ces autorités ne sont pas indépendantes, alors qu’il est prévu qu’elles le soient en droit.

    Il y a enfin le rejet de la séparation des pouvoirs entre différents partis politiques – Le contrôle de toute la vie politique par une tendance politique ressemble au système de parti unique. Il se traduit par la distribution de tous les postes publics clefs aux proches du pouvoir (clientélisme, corruption). Le multipartisme n’est que de façade. La manipulation des scrutins et le changement des règles de vote en faveur du groupe au pouvoir en sont des indicateurs. En plus, toute opposition est réprimée, les manifestations de l’opposition sont interdites. Bref, la majorité acquise par corruption, d’ailleurs, renie à l’opposition la liberté d’action.

    La concentration des pouvoirs entre les mains d’un président, qui est lui-même un agent placé pour permettre l’exploitation facile des ressources naturelles du Congo, équivaut au transfert de la souveraineté nationale aux marchands du monde utilitariste.

    Il parait évident que suite aux pressions pour le respect de la constitution, des utilitaristes ne ménageront pas d’efforts pour soutenir le statu quo, le despotisme, qui leur est favorable pour la poursuite de l’acquisition des terres arables, des concessions minières et bien d’autres ressources naturelles du Congo. Les groupes de citoyens devraient coaliser pour contrer la nouvelle propagande de la révision constitutionnelle pré-électorale, « par référendum ou par le parlement en congrès ». Alors que cette propagande vise la manipulation des citoyens, il suffit que nous, citoyens, soyons conscients pour maintenir la pression de la non-révision pré-électorale. Toute tentative de modification constitutionnelle à l’approche des élections s’apparente clairement à la tricherie pour maintenir le despotisme.

    Il devient donc impérieux que les citoyens s’organisent davantage pour contrer la propagande du statu quo. Que nos associations en diaspora et au pays intègrent l’objectif de la réflexion et du partage d’information d’intérêt national pour devenir des associations citoyennes. Que les associations citoyennes rejoignent la plateforme « Collectif des associations citoyennes » partageant la culture de participation politique et l’intérêt pour la nation. Rejoignons le collectif des associations citoyennes pour parler tous d’une voix par rapport à la constitution et à la nécessité du changement politique au Congo.

     

    Pour CPC

     Marc Kapenda
    Porte-parole

  • Herman Cohen :«Le problème en Afrique, c’est le manque d’investissements»

    Herman Cohen :«Le problème en Afrique, c’est le manque d’investissements»

    SOMMENT US-AFR-Lors du premier sommet Etats-Unis / Afrique qui se déroule du 4 au 6 août à Washington, l’un des principaux sujets de débat sera l’AGOA. L’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Afrique arrive à échéance dans un an. Les pays d’Afrique demandent un renouvellement pour quinze ans. La décision appartient au Congrès. Plus généralement, les pays africains estiment que l’Amérique ne s’intéresse pas beaucoup au continent, sauf lors des crises. Interrogé par RFI, Herman Cohen, ancien secrétaire d’Etat américain chargé de l’Afrique, estime que la situation évolue lentement et que le climat des affaires sur le continent africain est responsable de cette frilosité.

    Herman Cohen : Bien entendu, les grandes sociétés qui cherchent du pétrole, des gisements ou des minerais doivent aller en Afrique, parce qu’il faut aller là où cela existe, n’est-ce pas ? Par contre, pour ce qui est des autres investissements, les sociétés américaines s’y intéressent mais se sont découragées. En effet, l’ambiance n’est pas bonne pour le secteur privé.

    RFI : Mais il y a cinquante-quatre pays en Afrique. L’Etat de droit n’existe peut-être pas dans tous les pays mais on fait face à des situations extrêmement différentes.

    Vous avez tout à fait raison et si vous regardez où se trouvent les sociétés américaines – celles qui ne sont pas dans le pétrole, bien-sûr – qui investissent dans les usines ou encore dans la valeur ajoutée, elles se trouvent en Afrique du Sud, au Botswana, en Zambie, au Kenya et, maintenant, au Ghana. Par conséquent, on peut avoir confiance en ces pays-là mais pour d’autres, c’est toujours difficile.

    Vous n’avez pas cité un seul pays d’Afrique francophone. Y a-t-il un problème particulier en Afrique francophone ?

    Non. Je suis consultant pour une société à New York qui investit dans les centrales électriques et qui se trouve au Togo. Lors du sommet, nous allons signer un contrat avec le Sénégal pour l’installation d’une centrale électrique à Dakar. Aussi, l’Afrique francophone commence à être connue des Américains.

    Concernant le Congo, vous avez publiquement pris position contre la modification des Constitutions en Afrique, comme d’ailleurs le secrétaire d’Etat américain, John Kerry. Est-ce que vous renouvelez ce conseil, cet appel aux dirigeants africains ?

    Oui. Chez nous, lorsque nous changeons la Constitution, que ce soit pour les salaires, pour les mandats ou pour autre chose, c’est toujours en vue du prochain président et non pas du président en exercice, car il pourrait en bénéficier. Aussi, nous conseillons, pour avoir une vraie démocratie, de changer la Constitution pour l’avenir et non pas pour les gens qui sont au pouvoir maintenant.

    Comment se fait-il que certains pays africains qui ont énormément de ressources soient toujours en voie de développement et, malgré une croissance très forte, n’arrivent pas à émerger ?

    Le problème, c’est le manque d’investissements et, pour les investisseurs, le problème c’est l’ambiance, l’environnement. Et je ne parle pas des investisseurs étrangers, je parle des investisseurs africains. Que font les Africains avec leur argent ? Selon la Banque mondiale, il y a 900 milliards de dollars envoyés par les Africains de l’étranger laissés dans les banques. Je parle de l’argent légitime et non pas de l’argent volé. Cela veut donc dire que les Africains gagnent de l’argent et qu’ils l’envoient à l’extérieur, parce qu’ils ont peur d’investir dans leur propre pays. C’est cela le grand drame de l’Afrique.

    Comment faire ? Est-ce qu’il y a une préconisation pour essayer de remédier à ce problème ?

    Oui. Les gouvernements doivent faire en sorte que les investissements des Africains eux-mêmes sont les bienvenus. Regardez les entrepreneurs africains qui sont riches, ces derniers sont tous très liés au pouvoir politique. Les autres n’ont rien. S’ils investissent ou bien s’ils créent des entreprises, ils sont tout de suite harcelés par le fisc et tous les autres gens du gouvernement. J’ai l’impression que le pouvoir a peur de l’investissement africain indépendant, comme si c’était un danger pour le pouvoir. Il faut changer cette mentalité. En Asie, où ils ont avancé beaucoup plus rapidement que l’Afrique, l’homme d’affaires est le partenaire, en développement, de l’homme politique. En Afrique, l’homme d’affaires indépendant, c’est l’ennemi du pouvoir. Il faut changer cette mentalité.

    rfi

  • Sommet Afrique/Etats-Unis: Joseph Kabila est à Washington…

    Sommet Afrique/Etats-Unis: Joseph Kabila est à Washington…

    bjk1-Le Président Joseph Kabila est arrivé à Washington la nuit du dimanche 3 au lundi 4 août 2014 pour participer au 1°Sommet Afrique/Etats-Unis initié par le Président américain Barak Obama. Ainsi, aux côtés de ses pairs africains invités pour la circonstance, il représente la République Démocratique du Congo, pays-pivot d’Afrique centrale par lequel se croisent les Afriques francophones, anglophones, lusophones et arabophones.  Membre à la fois de l’Union africaine, la RDC évolue au sein d’importantes organisations régionales et sous-régionales comme le Comesa (dont elle assure la présidence en exercice de 2014 à 2015), la Cirgl (qui tient son prochain sommet à Kinshasa en ce mois d’août 2014), la Cééac, la Sadc etc.

     

     

                En d’autres termes, avec le leadership que lui confère sa position géographique, géopolitique et géostratégique, la République Démocratique Congo ne pouvait nullement être absente des assises de la Maison-Blanche. D’où, naturellement, la participation de Joseph Kabila Kabange, celui-là même qui avait eu le courage de déclarer à Georges Bush en 2001 : “Je viens remettre le Congo sur la table des décideurs“; tous les indicateurs de l’époque semblant avoir mis une grosse croix sur ce pays.

                Il est vrai que bien des forces politiques et sociales acquises à une frange de l’Opposition se sont déployées dans des structures formelles et informelles en vue de dissuader sinon de décourager le Président Joseph Kabila d’effectuer ce voyage : mémos, meetings, sit-in etc. sont mis à contribution pour ce faire. Il paraît même que cette nuit du 3 au 4 août 2014, un activiste des droits de l’homme, membre de Vsv, aurait été enlevé en pleine séance de prière ! De quoi rappeler l’article d’un journal proche de l’Opposition “Tshisekedi-Kamerhe-Fayulu” ayant annoncé le 30 juillet 2014 le meeting de ce jour en ces termes : ” Le meeting de ce 4 août coïncide avec l’ouverture du sommet Etats-Unis-Afrique à Washington auquel, sauf changement de dernière minute, Joseph Kabila prendra part. Un seul coup de feu à la place Sainte Thérèse sera donc entendu par tous les dirigeants qui seront présents aux côtés de Barack Obama. Ce qui ternira davantage l’image de la République démocratique du Congo qui foule aux pieds les principes de la démocratie et de l’Etat de droit“.

                Ces forces sont bien obligées de s’en rendre compte : comme le coeur, l’Etat a ses raisons que la raison peut ne pas connaître. Ce qui fait dire à Rfi, dans la dépêche intitulée ” Washington à l’heure du sommet Etats-Unis/Afrique“, mise en ligne aujourd’hui même à 6h03 : ” Barak Obama interviendra mercredi après une conférence de presse commune des chefs d’Etats, et demain pour clore le forum des affaires. C’est d’ailleurs l’axe principal de cette grand-messe à laquelle participent de nombreuses entreprises américaines“.

                La dépêche ajoute : ” Les chefs d’Etat africains arrivent à Washington sans illusions” d’autant plus que “ Ce premier sommet Etats-Unis/Afrique n’est pas le lieu pour approfondir des relations avec Barack Obama. Aucun rendez-vous bilatéral n’est au programme. Les sherpas ont d’ailleurs préparé pour leurs présidents des rendez-vous hors des rencontres officielles, avec des chefs d’entreprises et des parlementaires“.

                Certes, notant que l’Afrique est mal connue des Américains, surtout l’Afrique francophone, Rfi trouve que l’image de l’espace francophone “ n’est pas excellente à cause des crises et des changements de Constitution programmés“. Cependant, précise-t-elle, “Les sherpas des présidents en sont conscients et chacun a travaillé pour tenter de rétablir l’image d’une Afrique diverse, et qui réussit“.

                N’en déplaise alors aux oiseaux de mauvaise augure : Joseph Kabila continue d’honorer l’engagement pris en janvier 2001 d’être de tous les rendez-vous où se traite la paix pour son pays.

                Washington, au travers de la donne des affaires, doit être considéré comme un acteur sinon l’acteur majeur dans la résolution de la crise sécuritaire imposée à la RDC.

                Le séjour du Président Joseph Kabila à Washington ne peut que s’inscrire dans cette logique.

     

    Omer Nsongo die Lema