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  • Un rapport alerte sur des risques de troubles à venir en RDC

    Un rapport alerte sur des risques de troubles à venir en RDC

    kin-Un comité basé à Genève et réunissant des agences onusiennes et des ONG vient de sortir un rapport qui classe la République démocratique du Congo comme le pays le plus exposé à des troubles et des tensions dans les mois qui viennent. Des violences qui pourraient enflammer le pays, comme au Burundi voisin, notent les analystes.

    Avec notre correspondante à New York,  Marie Bourreau

    Pour les auteurs du rapport, la très forte probabilité de voir les élections prévues en novembre 2016 être repoussées et les signaux très clairs que le président Joseph Kabila souhaite se maintenir au pouvoir ont tout lieu de faire craindre de violents incidents dans les centres urbains.

    Comme au Burundi voisin, les arrestations arbitraires et le musellement de l’opposition pourraient s’amplifier. Plusieurs centaines de milliers de personnes pourraient être affectées par ces troubles et chercher à quitter la capitale pour se réfugier au Congo- Brazzaville. Dans la région des Kivus, ce sont de nouvelles opérations militaires des forces congolaises contre les groupes rebelles qui accentueront encore les déplacements de population.

    A la détérioration de la situation politique s’ajouterait aussi une crise médicale avec une épidémie de choléra qui a déjà fait 140 morts depuis janvier dernier, majoritairement dans l’Est.

    Dans cet environnement à risques, le comité juge moyenne la capacité des agences humanitaires à répondre rapidement aux situations de crise, notamment dans les zones reculées difficilement accessibles par la route.

    Le rapport souligne aussi que la majorité des acteurs humanitaires se trouvent dans la zone des Kivus laissant de grands vides dans l’ouest du pays par manque de fonds alloués au plan d’action humanitaire pour 2016.

  • L’Occident, le “congolais alléché par l’odeur” et le “pouvoir”., le maître, le chien et l’os, ma théorie…

    L’Occident, le “congolais alléché par l’odeur” et le “pouvoir”., le maître, le chien et l’os, ma théorie…

    Mufoncol-Tshiyoyo-Pour nous, celui que les uns désignent sous le titre de « président de la RD-Congo ” est un mercenaire, pas un “président” avec et dans ses attributs politiques véritables. Machiavel utilise un autre terme, celui de « bouc émissaire ». Le « maître », ici l’Occident, gouverne par « bouc émissaire » interposé. Et à qui, et ce au moment opportun, il sera imputé « injustement tous les malheurs, toutes les fautes ».

     

    Dans ma théorie du chien et du maître, le supposé « président de la république » sert de chien de son maître. Ce dernier l’a dressé à cette fin. Mais quand vous, qui êtes encore humain, admirez et considérez le chien de son maître comme votre président, je dirais que le maître du chien a réussi à formater votre mental, à inoculer en vous son venin pour que, au moment opportun qui reste celui de son choix, vous lui servez comme instrument appelé à combattre son montre de Frankenstein. Et là, on entre dans le faux, dans la mauvaise lecture et appréciation. Car des gens que vous appelez président, comme Mobutu hier, comme Paul Kagamé aujourd’hui et « Joseph Kabila », ne sont que des outils, des instruments. Et vous, en les prenant pour le « pouvoir » dont ils ne disposent, vous tombez non seulement dans le piège tendu par le « maître du chien », mais vous devenez, à votre tour, son appareil, le second engin dont le « maître du chien » a besoin pour faire huiler et fonctionner son dispositif. Alors, il peut souffler. Le « maître du chien » se dit voilà mon autre chien qui, comme une mouche, tombe dans la sauce du « maître du chien ». Vous l’aidez dans son jeu. Et ce qui est grave est que vous le faites sans le savoir. Je dis peut-être…. Et même si vous le saviez mais le goût et l’appât de ce qui est présenté comme pouvoir vous arrache à la raison.

     

    Le propre et la nature du chien, outre le fait qu’il soit obéissant à son maître voudrait que le chien, à la vue d’un os (mokuwa), cesse tout ce qu’il fait pour y sauter dessus. Par sa nature, l’os est sans chair. Mais allez-y chercher à comprendre pourquoi le chien adore l’os. L’os sert à l’amuser, à le distraire, à détourner son attention, l’os s’occupe du chien pendant que le chien croit s’occuper de l’os. Et pendant ce temps, son maître, le maître du chien, s’affaire, mange, festoie, tue, massacre, fait violer, fait agresser, distribue des diplômes à gauche et à droite, de l’humanitaire pour justifier son rôle et se rendre utile aux yeux de ses proies.

     

    De temps en temps, le maître du chien lui jette un autre morceau d’os en sous de table pour le divertir encore plus. Et c’est ce que vous appelez dans votre langage le pouvoir alors qu’il est sans chair, sans vie, il est inutile. Mobutu avait ce genre de « pouvoir » : voitures, honneurs, gardes du corps, villas, comptes en banques, conseillers et des fous du roi. Qu’advient-il quand l’heure de la volonté du maître arrive ou sonne. Tout lui est retiré. Le maître ne l’a jamais considéré comme un de leur, comme un homme. Peu le perçoivent ainsi. Parce que le maître leur fait miroiter le même os. Et tous les chiens se ruent dessus.

     

    C’est pourquoi il faut sortir de l’état du chien du maître.

     

    Ce type de combat contre le chien du maître, nous autres, dans notre jeunesse, nous l’avons mené. Mais ce type de lutte mène nulle part, vers aucun carrefour, bien sûr que je sais comprendre les engouements actuels. Mais cette bataille est perdue d’avance. Elle conduit vers l’exil intérieur dans son propre pays, soit l’exil comme nous à l’extérieur du pays, soit à une mort gratuite et naïve qui ne sert pas le peuple et ne le libère, soit à des compromissions, soit à une prison naïve. Une instabilité voulue et entretenue pour éviter à la masse de prendre conscience de son état du dominé. J’entends des nègres dire qu’ils n’ont jamais été esclaves, mais c’est grave.

    Le maître se réjouit, et cela fait son affaire, quand vous combattez son chien. Il se moque de vous. Il se dit voilà des cons qui n’ont rien saisi, parce qu’ils ne le peuvent, de tout son jeu, que personne parmi vous ne le perçois lui comme le mal, ne le découvre dans sa nature du maitre du chien et la cause première de votre état d’animal vis-à-vis de lui. Il ne peut vous respecter et considérer comme homme du moment que vous, en combattant son chien, vous vous réduisiez en l’état animal, celui de son chien. Il encourage la bataille de chiens et entre chiens.

     

    Vous pouvez parvenir à affaiblir le chien du maître, même à l’éliminer physiquement. Mais il en dressera d’autres. Mobutu a été affaibli quand il fut appelé l’aigle de Kawele. Pendant ce temps, le maître du chien, en dressait d’autres plus méchants et drogués que le premier.

     

    La question reste de savoir comment empêcher le chien du maître d’en dresser d’autres chiens, et ce du même genre ou pas. C’est de s’en prendre à lui, au maître du chien. C’est en combattant le maître du chien et en l’affaiblissant que le maître du chien aura compris qu’il a été identifié, que le dressage d’autres chiens ne lui servira plus à rien. Et quand un chien aura perdu son maître, il sera à la portée des hommes, qui en feront ce qu’ils en voudront.

     

    Congolais, nous y sommes arrivés à ce moment de face à face, à ce moment de vérité et de notre rendez-vous avec l’histoire où il faut face au maître du chien ou des chiens.

     

    C’est la cigue…

     

    Likamboyamabele, likamboyamakila.

     

    Mufoncol Tshiyoyo  

    Le Président National du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC. R.A.P-en sigle Mouvement Politico-militaire,
    mufoncol_tshiyoyo@yahoo.com,
    004745007236, Facebook : Mufoncol Tshiyoyo

  • L’offshore secrète de Moïse Katumbi, il y cachait 60 millions de dollars amassés en seulement 18 mois

    L’offshore secrète de Moïse Katumbi, il y cachait 60 millions de dollars amassés en seulement 18 mois

    Moise-K-Révélations. En 2014, le journal Marianne Belgique révélait que l’ancien gouverneur du Katanga était à la tête d’une discrète société panaméenne créée fin 2006. Moïse Katumbi y avait abrité, dans ce véhicule occulte au nom évocateur, les 60 millions de dollars amassés en seulement 18 mois grâce à un deal minier pour le moins suspect.

    Note: l’article a été publié en 2014 alors que Moïse Katumbi était encore gouverneur du Katanga.

    «Un personnage complexe, un équilibriste même…» Après lui avoir consacré deux documentaires, le cinéaste Thierry Michel résume ainsi la personnalité de Moïse Katumbi, l’actuel gouverneur du Katanga en République démocratique du Congo. A 49 ans, ce métis né d’une mère congolaise et d’un père juif séfarade, règne sur cette riche et instable province minière depuis son élection – triomphale – en janvier 2007.

    Quelques mois plus tôt, en juillet 2006, Katumbi était devenu le champion national des voix de préférence. Au scrutin législatif, cette fois, en tant que candidat du PPRD, le parti du président Joseph Kabila. Lors de ses campagnes «à l’américaine», financées sur fonds propres, Katumbi a toujours affiché un soutien indéfectible au président. Il est vrai qu’il lui doit son retour au pays, en juillet 2003, après son exil précipité par la chute de Mobutu en 1997 (lire «L’“étoile filante” du Katanga», ci-dessous). Mais Katumbi lui doit aussi, d’une certaine manière, une partie de sa fortune.

    Exécutions extrajudiciaires

    Car quand il rentre au Katanga, Moïse Katumbi se relance dans les affaires minières via sa société Mining Company Katanga (MCK). En novembre 2004, MCK signe un deal avec Anvil Mining, une société canadienne qui vient d’être mêlée à une sale histoire. Quelques semaines plus tôt, en octobre, l’armée congolaise (FARDC) a maté dans le sang une révolte à Kilwa, ville portuaire stratégique pour les opérations d’Anvil. «Après avoir bombardé la ville, les soldats congolais ont procédé à des exécutions extrajudiciaires, des détentions illégales, des viols, la torture, et le pillage. Ils ont tué plus de 70 personnes, selon les Nations Unies, raconte le Centre canadien pour la justice internationale (CCJI), un organisme financé par l’ONU qui travaille avec des victimes et cherche à traduire en justice les auteurs de crimes impunis. Anvil, dont la mine Dikulushi était située à 50 km de la contre-offensive, a admis avoir fourni un soutien logistique aux FARDC, sous la forme de véhicules et de transport aérien.»

    Cette complicité avérée d’Anvil à des exécutions sommaires ne semble guère émouvoir Katumbi. Les affaires, c’est les affaires. Mais quel est donc ce deal signé avec la sulfureuse Anvil? Grâce, semble-t-il, à ses relations au sein de la Gécamines (la société d’Etat qui gère et exploite une grande partie des ressources minières du Katanga), Katumbi a obtenu – pour une bouchée de pain – les droits d’exploitation pour 25 ans de trois importants gisements de cuivre et de cobalt (Kinsevere, Tshifufia et Nambulwa) au nord-est de Lubumbashi. Une bouchée de pain d’un million de dollars, certes, mais qui va lui permettre de toucher un fameux jackpot.

    60 fois sa mise

    En juillet 2007, le projet minier de Kinsevere était valorisé à 683 millions de dollars australiens (435 millions d’euros) par les analystes du bureau d’études australien Euroz Securities. Incapable d’exploiter seul ce gisement, Katumbi va revendre ses droits à Anvil. Entre novembre 2005 et mars 2007, sa société MCK cède 95% de ces droits d’exploitation au cours de trois transactions (voir les communiqués de presse d’Anvil Mining ici). L’opération est donc bouclée en mars 2007, au moment précis où Katumbi prend la tête du Katanga. Elle lui a rapporté 61,3 millions de dollars. Soit soixante fois sa mise. En un an et demi seulement. Coup de maître.

    Cette opération a-t-elle des ramifications au Panama? Marianne est en mesure de révéler que Moïse Katumbi a créé dans ce paradis fiscal sud-américain, le 13 novembre 2006, une société offshore dénommée GKMIC S.A., dont il est également le président (voir les statuts de GKMIC ici). Le nom de cette offshore rappelle furieusement la Gécamines, voire la contraction phonétique de Gécamines et MCK. Cette offshore est toujours «vigente» (en vie) aujourd’hui, d’après le registre des sociétés panaméen. Le jackpot minier de Katumbi y serait-il logé

    Identité «secondaire»

    L’identité qu’a fournie Katumbi aux intermédiaires chargés de créer GKMIC n’est pas exactement celle qu’il utilise d’habitude, à savoir Moïse Katumbi Chapwe. Au Panama, il s’est enregistré sous le nom de Moïse Katumbi d’Agnano, une identité «secondaire» qu’il utilise dans certains contextes. Pour brouiller les pistes? C’est sous ce nom qu’il apparaît, en décembre 2006, sur un documentd’Euroz Securities recensant les vingt premiers actionnaires d’Anvil Mining (une partie de ses droits miniers lui a été payée par Anvil sous forme d’actions). Il en est alors le huitième actionnaire avec 1,1% des titres.

    Son rival Jean-Claude Muyambo, ancien bâtonnier de Lubumbashi et ex-ministre, avait par ailleursaffirmé, en septembre 2013, que Moïse Katumbi avait ouvert un compte sous cette même identité alternative en 2003, à la banque Belgolaise, ancienne filiale de BNP Paribas Fortis aujourd’hui fermée. Mais l’adresse fournie par Katumbi dans les statuts de GKMIC – 8 avenue Mahenge à Lubumbashi – confirme définitivement, si besoin était, que la panaméenne lui appartient bien: il s’agit de l’adresse à laquelle sa société de transports Hakuna Matata est domiciliée

    Les deux autres administrateurs de GKMIC – Ultra Mega Development S.A. et Fairfax Invest Corp. S.A. – sont de discrètes et sulfureuses offshores basées aux îles Vierges britanniques, autre havre d’opacité et de clémence fiscale. Sulfureuses, car ces deux «sociétés de paille» ont été citées en lien avec un homme d’affaires colombien arrêté à Panama en 2008, puis extradé à New York en 2010 pour blanchiment d’argent de la drogue. Il a plaidé coupable.

    Le silence du Gouverneur

    Résumons. Recours à un paradis fiscal opaque, identité «alternative», prête-noms douteux: la recherche de discrétion par Moïse Katumbi est manifeste. A-t-il créé cette offshore pour mettre fiscalement à l’abri tout ou partie des 61,3 millions de dollars amassés lors de la vente de ses droits d’exploitation miniers? S’agirait-il d’un montage visant à réceptionner discrètement un éventuel «cadeau» de Joseph Kabila, en échange du soutien de Katumbi pour l’ensemble de sa campagne présidentielle en 2006? Ou s’agit-il tout simplement de l’utilisation légale d’un véhicule offshore, déclaré au fisc congolais, dans le cadre de ses affaires?

    Ces questions, Marianne aurait souhaité les poser au Gouverneur du Katanga, qui n’a pas donné suite à nos multiples sollicitations.

    David Leloup (avec Q.N.)

  • Moïse Katumbi, que va-t-il faire maintenant ?

    Moïse Katumbi, que va-t-il faire maintenant ?

    -Après son inculpation pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État, Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle en RD Congo, a été autorisé à quitter le territoire national pour suivre des soins médicaux appropriés en Afrique du Sud. Comment compte-t-il rebondir ?

    « Pour l’instant, Moïse Katumbi est toujours sous observation médicale à Johannesburg », affirme un proche de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga. À l’en croire, après des examens de santé et une fois rétabli, rien n’empêchera au candidat déclaré à la présidentielle congolaise de quitter l’Afrique du Sud.

    Que fera-t-il ? Regagnera-t-il immédiatement la RD Congo où le parquet l’a inculpé, jeudi 19 mai, d’atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État ou s’envolera-t-il vers d’autres cieux ?

    Katumbi déjà hors course ?

    « Peu importe sa décision, le scénario voulu par Kinshasa paraît irréversible : disqualifier de la course à la présidentielle un candidat populaire devenu le principal rival du camp présidentiel », confie à Jeune Afrique un magistrat de la capitale congolaise, qui dit avoir déjà traité des « dossiers similaires et sensibles ».

    À l’en croire, il en a été ainsi de plusieurs autres opposants qui se sont retrouvés, avant Moïse Katumbi, dans le collimateur du pouvoir. « En exécutant des instructions venues d’en-haut sans réfléchir, des juges avaient récemment condamné l’ancien député Vano Kiboko, passé à l’opposition, à trois ans de prison alors que les faits infractionnels qui lui étaient reprochés ne pouvaient être punis d’une peine de plus de deux ans », rappelle-t-il.

    Ce n’est pas évident de mettre Moïse Katumbi en taule, admet un cadre de la Majorité présidentielle

    Dans le cas Katumbi, les choses se sont précipitées. « L’audition a été suspendue le jour où notre client a été agressé par les forces de l’ordre. Le parquet a promis de la reprendre dès qu’il serait rétabli. Nous n’avons donc pas compris pourquoi le même parquet a finalement choisi de l’inculper sans l’entendre de nouveau », explique un avocat de la défense. Puis, au lendemain de son inculpation, l’opposant, soupçonné d’avoir recruté de supposés mercenaires étrangers, a été autorisé à quitter la RD Congo pour aller en Afrique du Sud recevoir des soins médicaux appropriés…

    « Visiblement, ce n’est pas évident de mettre Moïse Katumbi en taule », admet un cadre de la Majorité présidentielle (MP, la coalition au pouvoir). « Le dossier est complexe et divise au sein même de l’entourage du chef de l’État : d’un côté le camp des durs qui veut poursuivre cette affaire jusqu’au bout – position défendue notamment par des responsables de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et certains faucons de la MP -, et de l’autre, un camp plus modéré qui considère qu’il est trop risqué d’avoir les États-Unis à dos en cette période préélectorale déjà tendue », explique-t-il.

    L’Américain Darryl Lewis enfin devant le parquet

    Arrêtés le 24 avril à Lubumbashi lors du meeting de Katumbi dispersé à coups de gaz lacrymogène et transférés dès le lendemain à Kinshasa, l’Américain Darryl Lewis et trois Congolais (Idi Sefu, Yannick Kabinda et Franck Mwashila) proches de l’opposant sont considérés par les autorités congolaises comme des « mercenaires » au service de l’ancien gouverneur.

    Détenus au secret depuis presqu’un mois, « tous les quatre ont été transférés aujourd’hui [24 mai] devant le parquet général de la République où une audition est prévue devant le même magistrat qui a entendu M. Katumbi », a indiqué Me Azarias Ruberwa, l’un des avocats du collectif de la défense. Une « bonne nouvelle, selon cet ancien vice-président de la République, car leur détention était très irrégulière ».

    Hormis le citoyen américain, les trois suspects congolais n’ont jamais reçu de visite ni de leurs familles ni de leur conseil. Ce qui fait craindre une « extorsion de faux témoignages pour fabriquer des preuves contre Katumbi », relève un autre avocat du collectif.

    Katumbi-Tshisekedi de nouveau à l’ordre du jour

    Concernant le dossier principal, des avocats affirment toutefois continuer à travailler pour que l’inculpation de Moïse Katumbi soit retirée. « Contrairement à ce que le porte-parole du gouvernement a indiqué, l’affaire n’est pas passée en phase juridictionnelle, nous continuons à discuter avec le parquet parce que ce dernier n’a pas entendu notre client comme il était prévu », explique Me George Kapimba.

    En attendant, Moïse Katumbi est « annoncé dans le courant de la semaine à Bruxelles », selon certaines indiscrétions au sein de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Une « rencontre autour d’Étienne Tshisekedi [leader historique de l’UDPS] » est en effet en gestation dans la capitale belge. Elle connaîtrait la participation de Katumbi, ou du moins du G7, regroupement politique qui soutient la candidature de Katumbi à la présidentielle. « Les lignes bougent… », souffle un membre de la coalition.

    Moïse Katumbi veut toujours rassembler l’opposition

    Dans l’entourage de Katumbi, l’on ne confirme pas un imminent tête-à-tête entre ce dernier et Tshisekedi. Ses proches se contentent d’affirmer que des « négociations » sont en cours avec l’UDPS et le G7 pour « harmoniser les vues ». « Mais Moïse Katumbi demeure dans sa droite ligne, celle de rassembler toute l’opposition. Il avait déjà rencontré Étienne Tshisekedi  et d’autres opposants dans cette optique. Naturellement, le G7, allié de Katumbi, s’inscrit aujourd’hui sur la même ligne », explique l’un d’eux.

    Pourrait-on envisager de voir Katumbi sur la liste des opposants participant au dialogue politique, convoqué par le président Kabila, que Tshisekedi s’apprête à envoyer au facilitateur Edem Kodjo ? « Ce serait réducteur de résumer les tractations entre l’UDPS et G7 à une histoire de liste alors que les deux parties, malgré leurs différences d’approche, travaillent sur le respect de la Constitution et celui des délais qu’elle impose pour l’organisation des élections, l’alternance démocratique et la nécessité d’avoir une candidature commune de l’opposition », avance-t-on dans l’entourage de Katumbi.

    JA

  • En Afrique du Sud, Katumbi est-il hors jeu ?

    En Afrique du Sud, Katumbi est-il hors jeu ?

    Katuùbi-manifestation-avril-2016-Accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat » et menacé d’arrestation, l’opposant Moïse Katumbi a décidé de quitter la RDC pour se faire soigner en Afrique du Sud après des violences policières. Un départ risqué pour le candidat à la prochaine présidentielle, qui pourrait se transformer en exil politique de longue durée.

    Si le président congolais Joseph Kabila comptait se débarrasser de Moïse Katumbi, c’est désormais chose faite. Du moins provisoirement. L’ancien gouverneur du Katanga s’est envolé vendredi 20 mai pour l’Afrique du Sud, où le candidat à la prochaine présidentielle congolaise se fera soigner à Johannesburg après avoir été victime de violences policières. 15 jours après s’être déclaré candidat pour la course à la magistrature suprême, le très populaire président du TP Mazembe, le premier club de football congolais, se retrouve dans une situation des plus délicates . En moins de deux semaines, les foudres de la justice congolaises se sont abattues sur ce rival sérieux au président Kabila. Katumbi s’est retrouvé accusé d’avoir recruté des mercenaires étrangers et placé sous le coup d’un mandat d’arrêt… avec seul nul doute un procès à la clé. L’ancien allié de Joseph Kabila, qui a rompu les amarres avec la majorité présidentielle en septembre 2015, risque gros dans cette affaire de mercenaires. Accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat », l’ex-gouverneur pourrait être condamné à la peine capitale (qui n’est pas appliquée en RDC). Même si la justice pourrait ne pas aller jusqu’à cette peine maximale, une simple condamnation rendrait le candidat Katumbi inéligible pour de longues années.

    Katumbi autorisé à se faire soigner à l’étranger

    Mercredi 18 mai, Moïse Katumbi et ses nombreux supporters qui l’accompagnaient au Palais de justice de Lubumbashi, sont violemment dispersés par la police. Les proches de l’opposant dénoncent « des coups et des gaz lacrymogènes ». Le candidat lui-même est blessé et hospitalisé dans la capitale de l’ex-Katanga. Entre temps, l’étau de la justice se resserre : un mandat d’arrêt est émis par le Procureur, signifiant une arrestation imminente de Katumbi en vue d’un prochain procès. Les avocats de l’homme d’affaire demandent alors à la justice l’autorisation que leur client puisse se faire soigner à l’étranger. Une autorisation sitôt acceptée. Cette décision des plus étonnantes, lorsque l’on connait le degré répression et d’intimidation qui pèse sur les opposants au camp présidentiel, étonne les observateurs de la politique congolaise : « On accuse Katumbi d’atteinte à la sûreté de l’Etat et on le laisse partir en Afrique du Sud ? Plutôt étrange ». Pour certains, le départ de l’opposant pour l’Afrique du Sud a été négocié « parce que cela arrange tout le monde » : la majorité présidentielle se débarrasse d’un candidat encombrant et Katumbi évite la prison.

    Hors course ?

    Mais depuis son départ pour l’Afrique du Sud, le candidat Katumbi se retrouve dans une situation des plus inconfortables pour réaliser son dessein politique. Loin du Congo et de son fief de Lubumbashi, le candidat à la présidentielle est transformé en simple spectateur de la crise politique qui se joue à Kinshasa. Hors du pays, Katumbi se retrouve de facto hors course pour la suite du feuilleton politique. Le patron du TP Mazembe devra donc décidé rapidement de son sort : rester en Afrique du Sud le temps des soins et rentrer au Congo avec le risque de se faire arrêter à sa descente d’avion, ou rester en Afrique du Sud et perdre le contact avec ses soutiens en RDC. Pour ne pas perdre le crédit et la popularité qu’il vient d’acquérir ces dernières semaines dans la peau de « l’opposant n°1 au président Kabila », Katumbi ne doit pas s’éterniser en Afrique du Sud. Cette « pause » sud-africaine doit lui permettre de prendre le temps de peaufiner sa défense et d’établir sa stratégie de retour. Sans cela, l’épisode sud-africain pourrait se transformer en exil politique de longue durée, qui handicaperait fortement le candidat Katumbi pour la prochaine présidentielle. Un élément pourrait peut-être changer la donne sur « l’affaire Katumbi » : la mobilisation populaire. Une journée de protestation est prévue jeudi 26 mais dans tout le pays pour protester contre l’arrêt de la Cour constitutionnel qui autorise le président Kabila à se maintenir au pouvoir au-delà des limites de son mandat. La mobilisation de Lubumbashi, base arrière de Katumbi, constituera un excellent test pour estimer le poids de ses soutiens.

    Christophe RIGAUD – Afrikarabia

  • Carte : groupes armés et autres milices pullulent (encore) dans l’est de la RDC

    Carte : groupes armés et autres milices pullulent (encore) dans l’est de la RDC

    REBELLE BENI-Deux ans après la défaite de la rébellion du M23, l’est de la RDC regorge toujours de nombreux groupes armés et milices, pour la plupart fragmentés à la suite de redditions partielles ou d’alliances brisées. Une situation qui ne favorise pas un éventuel retour à la paix.

    Décidément, les bruits de bottes et de kalachnikov ne cessent de se faire entendre dans l’est de la RDC. De l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), qui a mis fin à 32 ans de régime de Mobutu en 1997, au Mouvement du 23-Mars (M23), vaincu fin novembre 2013, les rébellions se succèdent à un rythme effréné dans le Nord et le Sud-Kivu depuis deux décennies.

    À côté de groupes armés plus ou moins structurés, plusieurs autres – souvent sans hiérarchie établie ni objectifs militaires ou politiques bien définis – ont également fait leur apparition au fil des années. On y trouve des milices d’autodéfense ou à caractère ethnique, parfois utilisées comme supplétifs par l’armée (certaines factions Maï-Maï et Raïa Mutumboki notamment), mais aussi des groupes ougandais (Forces démocratiques alliées, ADF), rwandais (Forces de libération du Rwanda, FDLR) ou encore burundais (Forces nationales de libération du Burundi, FNL), voire de micro-milices locales constituées d’au moins 20 combattants.

    Une récente étude publiée fin 2015 par le Groupe de recherche sur le Congo (GEC) a pu identifier les « zones d’influence » de plusieurs groupes armés et milices dans le Nord et le Sud-Kivu, deux ans après la victoire de l’armée congolaise sur le M23. « Au moins 70 groupes armés sont actifs dans l’est de la RDC », affirment les chercheurs Jason K. Stearns et Christoph Vogel qui se fondent essentiellement sur leurs recherches effectuées sur le terrain.

    Carte interactive des groupes armés qui pullulent dans l’est de la RDC

    Cliquez sur la légende pour visualiser la présence de chaque groupe et sur les points pour des informations plus détaillées.

    Source : Groupe d’études sur le Congo (GEC)

    Quels sont les groupes les plus dangereux ?

    « L’ensemble de ces groupes armés représente moins de danger pour Kinshasa qu’un mouvement armé fort et cohérent comme ce fut le cas du M23 », explique à Jeune Afrique Christoph Vogel, l’un des auteurs de l’étude du GEC. « Mais la prolifération de ces groupes armés constitue une source d’insécurité pour les populations locales et aussi un défi opérationnel pour l’armée congolaise », précise le chercheur.

    À l’en croire, les FDLR demeurent « le groupe potentiellement plus dangereux », avec ses combattants estimés entre 1 000 et 2 500 hommes. Incapables depuis 2001 de mener des raids sur le Rwanda d’où ils sont originaires, les combattants des FDLR multiplient des attaques sur le sol congolais à l’instar de celle qui a fait 14 morts dans la nuit de 6 au 7 janvier à Miriki, localité située au nord de Goma.

    « Les miliciens Raïa Mutomboki et Nyatura constituent également une menace majeure » contre le retour de la paix dans l’est de la RDC, souligne Christoph Vogel. Il en est de même des rebelles ougandais de l’ADF, responsables présumés des massacres à répétition dans le territoire de Beni, et des autres milices locales actives dans la même zone. Alors que les insurgés burundais du FNL eux, dirigés par un certain Nzabampema, excellent dans le vol de bétail et multiplient des raids transfrontaliers à partir de leur base située dans la plaine de la Rusisi, selon le rapport du GEC.

    Tendance à la fragmentation

    En deux décennies d’instabilité dans le Nord et le Sud-Kivu, des groupes armés et milices ont de plus en plus tendance à se fragmenter : ils étaient moins de 30 en 2008, ils sont aujourd’hui au moins 70.

    « L’échec ou l’absence des programmes de démobilisation ont provoqué l’éclatement des groupes armés en plusieurs factions », notent les chercheurs du GEC. Un avis partagé par une source onusienne présente dans l’est de la RDC.

    Le processus de paix a forgé une armée congolaise hétéroclite

    Après la fin de la rébellion du M23, trois groupes ou coalitions ont éclaté chacun en deux groupuscules ou plus. C’est le cas des miliciens Nyatura par exemple, ou des Nduma Défense du Congo (NDC), fractionnées en deux branches armées distinctes : NDC rénové du commandant Guidon et NDC/Sheka. Les redditions partielles des combattants et les coalitions brisées ont également fait exploser les Raïa Mutomboki en plusieurs factions (voir la carte ci-dessus).

    Ainsi, « le processus de paix a forgé une armée congolaise hétéroclite constituée d’anciens belligérants », dénonce l’étude. Des « postes juteux » dans l’Est, riche en ressources naturelles, ont souvent été attribués aux ex-chefs rebelles qui déposent les armes. En conséquence : les officiers mécontents de leur situation font défection pour créer des milices armées sur le terrain. Une approche finalement abandonnée par Kinshasa qui semble privilégier désormais « l’intégration au cas par cas » des anciens combattants rebelles.

  • ** POUR COMPRENDRE “L’AFFAIRE KATUMBI” **(Au delà de l’Intox)

    ** POUR COMPRENDRE “L’AFFAIRE KATUMBI” **(Au delà de l’Intox)

    LEWIS1LEWIS-DANS L’AFFAIRE MOISE KATUMBI Chapwe dont l’instruction a été suspendue à Lubumbashi à la suite d’un problème de santé de l’ex-gouverneur milliardaire, qui a fait fortune dans les mines de la société publique Gécamines, la police est sur les dents.

    Si elle a mis la main sur le point focal du groupe d’ex-US Marines ayant constitué pendant des mois la ceinture rapprochée de Moïse Katumbi Chapwe, elle s’est lancée sur la piste d’une opération dénommée «OP Congo» dont les objectifs, les moyens humains, la logistique, le financement et le modus operandi, ne paraissent être connus aujourd’hui que par «Cow Boy», le nom de code qui désigne Moïse Katumbi Chapwe, a établi la police.

    Tout commence dimanche 24 avril 2016 lorsque l’ex-gouverneur alors en voie de se déclarer – c’est un secret de polichinelle – candidat Président de la République, tient meeting à Lubumbashi, commune de la Kenya mais un meeting non autorisé par la mairie. Donc illégal pour la police.

    Au croisement des avenues Bukama et Manono, non loin du stade Kibassa Maliba, des manifestants forcent une barrière de police, se rendent coupables de voies de fait sur des agents de l’ordre en faction.

    Ils veulent faire passer le convoi de véhicule de l’ex-gouverneur du Katanga. Mais la détermination des agents de l’ordre est trop forte.
    Ceux-ci intiment l’ordre à l’ex-gouverneur de faire demi-tour sous peine d’être immédiatement mis en état d’arrestation. Moïse Katumbi Chapwe obtempère et rebrousse chemin.

    Les véhicules d’escorte l’imitent mais dans la manœuvre, la police parvient à procéder à des arrestations. Six gros bras sont embarqués…

    Dans le groupe, un homme intrigue la police. Il ne parle ni le Swahili, ni le Lingala, ni le Français. Un Noir aux muscles surdimensionnés qui dit être Américain et s’appeler Lewis Darryl L. Né le 8 août 1967, à Mississipi, aux Etats-Unis d’Amérique. Porteur d’un passeport américain n°531033509, délivré le 16 octobre 2015, aux États-Unis.

    Dans un document interne dont un vent favorable a fait atterrir une copie dans les rédactions du Soft International, l’afro-américain reconnaît avoir été interpellé dimanche 24 avril 2016, au croisement des avenues Bubama et Manono, à Lubumbashi, à la Kenya. Là où se déroulait le meeting non autorisé de Moïse Katumbi Chapwe… Qu’est-ce qu’il y faisait?

    A LUBUMBASHI UNE BELLE PRISE…

    A l’audition qui se déroule le jour même sur procès-verbal, l’homme déclare à la police être ouvrier agricole arrivé au Congo à l’invitation de Moïse Katumbi pour développer la culture du maïs. Il déclare avoir prélevé des échantillons du sol à la concession privée de Moïse Katumbi à Kashobwe, 350 kms de Lubumbashi, à Kasenga, qu’il a amenés, pour analyse, au Laboratoire Georgia State University of Agriculture, surnommé Stars Lab.

    Il assure avoir remis les résultats de laboratoire à l’ancien gouverneur. La police qui soupçonnait la présence du personnel étranger illégal dans l’entourage de l’ancien gouverneur, ne souhaite pas lâcher cette prise. Si l’homme continue de s’en tenir à sa ligne de défense, la logistique est mise pour un transfèrement, dès le lendemain lundi 25 avril, à Kinshasa.

    Mais voici qu’à peine a-t-il mis pied au bas de l’avion que l’afro-américain sème ses gardes, court, à la vitesse d’un éclair, en direction du desk tout proche de la Monusco, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo. S’ensuit un début de panique sur la piste où, surpris par l’incroyable scène, policiers et agents de la RVA (la Régie des Voies Aériennes) se jettent à ses trousses, sans se faire prier.

    A voir comment il se défend contre la meute de ses poursuivants et comment il distribue des coups, des témoins avouent qu’il s’agit d’un professionnel aguerri en arts martiaux, qui ne saurait être un commun des mortels. Ses accompagnateurs lushois lancés aussi à sa chasse, craignant perdre leur proie, comprennent qu’ils sont face à un homme qui dissimule son identité et la vraie raison de sa présence au Congo.

    Il est tout sauf «un ouvrier agricole américain invité par Moïse Katumbi Chapwe pour développer la culture du maïs dans la concession privée de Kashobwe». Au fond, pourquoi a-t-il voulu fuir aussitôt au bas de la passerelle? Pourquoi a-t-il pris la direction de la Monusco?

    Voulait-il s’y rendre, mettre la police devant un fait accompli en s’assurant la protection internationale? Comment a-t-il su, dès au pied de l’avion, la direction du desk onusien? Avait-il été entraîné ou briéfé? Par qui? Mystère…

    Par voie diplomatique, l’ambassadeur américain à Kinshasa James Swan est informé de l’arrestation de son compatriote. Invité à à l’audition qui a lieu le lendemain mardi 26 avril 2016 à Kinshasa, le diplomate en route pour l’étranger, désigne pour le remplacer le diplomate le plus haut en grade qui fait office de chargé d’affaires. Il sera accompagné du consul et de deux autres membres de la mission américaine.

    Devant ses compatriotes diplomates, Lewis Darryl L. confirme son identité et sa nationalité. Devant eux, il reconnaît avoir tenté de fuir sur la piste de l’aéroport. Il maintient sa ligne de défense mais «l’ouvrier agricole américain invité par Moïse Katumbi Chapwe pour développer la culture du maïs dans dans la concession de Kashobwe», craque et passe aux aveux quand l’audition pousse plus loin et que la police brandit des éléments d’identité.

    Oui, il est un ex-US Marines – ancien militaire de l’armée américaine, formé à Mississipi. Oui, il a servi sous le drapeau américain de 1985 à 1989, a quitté l’armée en 1989 au grade de caporal (E-3). Oui, il avoue avoir été sous contrat militaire dit «DOS-DOD» (US Department of States-US Department of Defence) au Kosovo de 2009 à 2010, au Burundi ensuite, de 2011 à 2012.

    Devant ses compatriotes diplomates, il se reconnaît sur une photo que la police lui brandit. Sur celle-ci, l’ex-US Marines s’affiche, une arme d’assaut aux poings. Une photo prise en 2010 sur la base militaire de Bosnie, au Kosovo, à Bondesteele.

    Devant les quatre diplomates, il dit avoir posté lui-même sur Linkedin, réseau d’offre d’emplois, présentant ses compétences, domaines de savoir-faire (top competences): opérations spéciales, protection rapprochée, formation et entraînements, renseignement, anti-terrorisme, maniement d’armes, surveillance.

    Sur cette base de Bosnie, l’ex-US Marines s’y était trouvé en mission de protection de la base militaire dans le cadre d’un contrat de la compagnie américaine ITT. Or, c’est cette société est mondialement connue. C’est elle qui avait organisé le coup d’Etat au Chili qui renversa, le 11 septembre 1973, les institutions chiliennes et le président Salvador Allende, déstabilisant plusieurs autres pays d’Amérique du Sud.

    Devant ses compatriotes, Lewis Darryl L. affirme avoir travaillé, en 2005, pour le compte du groupe Blackwater Security, connue pour sa réputation dans le recrutement et l’utilisation des mercenaires dans le monde.

    Blackwater Security dont le nom fut cité lors de la rencontre de l’île de Gorée qui réunit des opposants congolais et où l’ex-gouverneur était annoncé mais se fut représenté par l’actuel gouverneur de la province de l’Equateur José Makila Sumanda, contraint par un autre engagement: accompagner son club de foot, le TP-Mazembe à une rencontre sportive internationale…

    Lors de cette audition, l’homme déclare avoir effectué, comme militaire, diverses missions à travers le monde. Kosovo certes mais Afghanistan, Irak, Burundi, Dubaï aux Emirats Arabes Unis, etc.

    QUI BROUILLE LES PISTES ET POURQUOI?

    L’ex-US Marines, poursuit le document dont Le Soft International a pris connaissance, déclare que l’ancien gouverneur du Katanga, déclaré depuis candidat Président de la République, avait pris contact avec la société Jones Group International, dont le patron est le général de l’armée américaine à la retraite Jones Logan James en vue du recrutement d’anciens soldats américains, après avoir donné le profil recherché.

    Le 27 janvier 2016, Jones Group International, par Mme Barbara Murnane, assistante principale du général Jones Logan James, adresse un courrier à l’ambassade du Congo à Washington. Dans ce texte de «demande de visas d’entrée au Congo en faveur de MM. Adames Christopher Andre, Easterling Euguene Reuben et Lewis Darryl L.», Jones Group International s’engage à prendre en charge voyage et séjour de ses agents.

    La société se reporte à l’invitation d’une société lushoise Pomba One Security. Société sur papier de son président Franck Foreman (en réalité une fausse identité de Corneille Franck Mwashila, un homme qui serait agent de la police nationale congolaise, se convainc la police), Pomba One Security a ses bureaux, route du Golf, quartier Golf, à Lubumbashi. L’invitation date du 20 janvier 2016.

    Dans son courrier à l’ambassade du Congo, Jones Group International donne la raison du voyage au Congo de ces Américains: rencontrer des clients de la société Pomba One Security en vue d’étudier des opportunités d’affaires…

    Des éléments de renseignement établis sur l’ex-US Marines ou révélés par lui-même mardi et mercredi 26 et 27 avril en présence de la délégation de la mission américaine et, devant ses avocats, Mes Azarias Ruberwa Manywa et Françoise Kena wa Tshimanga également avocats de Moïse Katumbi Chapwe, mardi 3 mai. Eléments de renseignement consignés dans un procès-verbal en présence du consul américain le 27 avril et en présence des avocats de l’ex-US Marines le 3 mai 2016.

    A en croire la direction de Migration DGM, entre le 1er octobre 2015 et le 24 avril 2016, 658 Américains sont entrés au Congo par l’ex-province du Katanga et par Lubumbashi, dont 254 femmes et 404 hommes.

    Parmi les 404 hommes, entrés sur le territoire sous diverses étiquettes (touriste, agriculteur, fermier, logisticien, médecin MSF, professeur, homme d’affaires, missionnaire d’église, membre d’ONG, etc.), nombre dissimulent la vraie raison de leur présence au Congo et, au moins, une dizaine – des ex-Marines – ont été vus, lors d’activités apparentes, dans la ceinture de sécurité de l’ex-gouverneur du Katanga.

    Les rapports journaliers de ces ex-US Marines sont systématiquement adressés à Lewis Darryl L., leur point focal, et dont le savoir-faire éprouvé va, affirme-t-il lui-même, sur son compte Linkedin, à des opérations spéciales, protection rapprochée, formation et entraînements, renseignement, anti-terrorisme, maniement d’armes, surveillance, etc.

    Ces rapports sont destinés à Moïse Katumbi Chapwe dont le nom de code est Cow Boy et au QG américain de l’ex-général à la retraite, Jones Logan James.

    Ces rapports sont soit de la collecte de renseignements, soit des évaluations sécuritaires au quotidien sur des sujets secrets, soit de l’évaluation sécuritaire au jour le jour parfois avec la participation de l’un des proches de Moïse Katumbi, Salomon Idi. Il est souvent question de dispositions à prendre en cas d’action militaire ou de la police comme lors de la manifestation projetée du 24 avril 2016.

    Tout comme de l’élaboration des plans de défense en prévision d’assaut des FARDC ou de la PNC sur une propriété du déclaré candidat Président. Ou de la surveillance, à l’aide d’un réseau de vidéosurveillance, de toute voie publique menant vers les différentes propriétés du déclaré candidat avec la collaboration de certains Congolais dans l’identification de ce qui est appelé «suspects», nom de code des agents des Services de l’Etat.

    On comprend mieux pourquoi dans cette affaire, il faut agir dans la clandestinité. Et, l’enquête se poursuit sans désemparer…
    La police cherche à établir les objectifs exacts de ces ex-US-Marines soupçonnés de conduire une opération criminelle.

    Elle veut en connaître les moyens humains, la logistique, le financement, le modus operandi. Si le richissime ex-gouverneur a été cité publiquement par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, signe que c’est sérieux.

    Il a fait injonction au PGR pour l’ouverture d’un dossier judiciaire et l’interpellation de Moïse Katumbi, de ses complices. Il a ordonné l’émission des mandats d’arrêt internationaux, la fermeture de la Société Pomba One Security, l’interpellation des fonctionnaires congolais impliqués dans les consulats et dans les ambassades. Voire à la DGM…

    IL FAUT LE PRENDRE TRES AU SERIEUX.

    Moïse Katumbi aurait choisi de maquiller un projet d’entreprise criminelle, en recourant à la couverture d’un service de gardiennage, propriété de Corneille Franck Mwashila et qui, pour les besoins de la cause, a caché son identité sous le nom de Franck Foreman.

    Mais est-ce pure coïncidence? Pomba One Security est chargé de la sécurité – sans aucun contrat – du stade Kamalondo à Lubumbashi, propriété du club de foot TP Mazembe, qui a fait la réputation de l’ex-gouverneur katangais.

    Du coup, après les enquêtes à Lubumbashi et à Kinshasa, la police s’est faite une conviction: Pomba One Security – qui offre un service de gardiennage au stade Kamalondo, propriété du club de foot TP Mazembe – a été utilisé pour lancer des invitations à des mercenaires américains.

    Par qui? Par Corneille Franck Mwashila alias Franck Foreman – qui rend sexy son nom aux fins d’appâter des missions consulaires portées à croire qu’un Américain invite des Américains

    – ou par le puissant ex-gouverneur richissime, qui a fait fortune dans les mines du Katanga, sous Joseph Kabila Kabange depuis qu’il fut gouverneur de la riche province minière, rachetées à l’entreprise publique Gécamines en faillite contre une once de dollars, se charge de retourner à prix d’or médias (presse écrite, radio-télévision, réseaux sociaux) en interne comme en externe et politiciens congolais de la majorité comme de l’opposition dure, parcourt le monde de part en part, se fait des selfies avec des dirigeants du monde

    – signe, à ses yeux, d’adoubement et, a contrario, de rejet de Kabila -, ne cache plus jour après jour sa fureur d’être Chef de l’Etat même avant l’heure, après avoir assisté il y a quelques années à la descente aux enfers du projet présidentiel de son demi-frère bienfaiteur Raphaël Soriano Katebe Katoto exilé dans le nord de la Belgique, à Bruges, endetté et démuni après des folles dépenses politiques lors du Dialogue inter-congolais d’Afrique du Sud, à Sun City?

    C’est dans cette cité touristique du nord de la Nation Arc-en-Ciel que Moïse Katumbi Chapwe, tout frais débarqué de la Zambie (recherché par la justice zambienne au titre de citoyen zambien pour des indélicatesses) fit, pour la première fois, connaissance de l’éclectique classe politique congolaise, connue plus pour sa chaleur que pour sa lumière, selon l’expression de l’ambassadeure américaine à Kinshasa des années Mobutu, Melissa Wells.

    Le jeune homme affable meuble l’ombre de Raphaël Soriano Katebe Katoto quand le demi-frère millionnaire, qui fit fortune dans le poisson du lac Moero dans les eaux congolo-zambiennes vendu aux agents de la Gécamines, entreprend d’épuiser ses comptes en banque à Gaborone au Botswana, à Addis-Abeba en Ethiopie, à Sun City ou à Pretoria en Afrique du Sud, etc.,

    pour racheter l’âme des politiciens conduits par feu Gérard Kamanda wa Kamanda, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Mobutu, naguère n°2 de l’ex-Union Africaine, le seul Congolais à ce jour à avoir occupé une position en international à ce niveau. Aux côtés de Kamanda: Justine, la fille aînée de Joseph Kasavubu et Joseph Olengha Nkoy (le même!) des FONUS.

    Si cet indécrottable opposant, spécialiste des villes mortes sous Mobutu, qui prit part en septembre 2013 aux Concertations nationales, n’a pas rejoint à ce jour Lubumbashi aux côtés des Franck Diongo, Jean-Claude Vuemba, Delly Sessanga, etc., qui ont rallié le candidat milliardaire du G-7 – groupe de personnalités politiques frondeuses évincées de la majorité pour avoir pris la tangente en direction de l’opposition

    – c’est mûri de la débâcle politique du demi-frère millionnaire bienfaiteur de l’ex-gouverneur du Katanga qu’il brocarda publiquement dans un hall de motel sud-africain à Pretoria, le traitant d’«analphabète politique» quand l’ASD (Alliance pour la Sauvegarde du Dialogue inter-congolais RCD-Goma et UDPS contre le MLC) s’est constituée.

    Aux yeux de Joseph Olengha Nkoy, Katebe Katoto Soriano n’a rien compris à la dynamique politique congolaise…

    Si, à 51 ans, celui qui est avant tout un homme d’affaires avisé qui s’est constitué une fortune dans le rachat à vil prix et la revente à prix d’or des mines katangaises en usant de la menace et autres voies de fait sur des investisseurs expatriés, si désormais cet homme dépense sans compter et autant de millions de dollars américains déversés et qui ne sauraient être inépuisables pour retourner et adouber médias, politiciens soucieux de légitimité électorale (ce qui nécessite d’importants moyens financiers) et foule (notamment en ces temps-ci lors de ses auditions par le procureur général à Lubumbashi) ,

    il s’est laissé convaincre qu’il est peu probable qu’il perde ce match, avec, avait-il annoncé, on se souvient, «un troisième faux pénalty»… Si ses millions de dollars américains circulent aussi impunément par ces temps de crise mondiale et aussi librement par ces temps de retraçage des réseaux criminels et où sévissent des lanceurs d’alerte, c’est que Katumbi a entrepris de préparer son coup de longue date, qu’il a développé de savantes stratégies de planque, s’est adjoint des services d’agences sophistiquées à l’étranger.

    INCROYABLE REBONDISSEMENT.

    En début de week-end, des médias publics britanniques et allemands (la très sérieuse BBC et la DW) ont révélé que l’ex-gouverneur a payé rubis sur l’ongle USD 100 millions au cabinet Akin Gump Strauss Hauer & Feld LLP dans un contrat de lobbying valant six mois aux Etats-Unis… Un homme qui dépense tant – plus que le régime pour son image internationale – est à prendre très au sérieux.

    Reste la loi congolaise. Mais comment faire entendre raison dans l’omerta généralisée congolaise où ce qui est politiquement incorrect n’est jamais entendu et où le complot anti-Régime est à chaque coin de rue voire en plein cœur de l’Etat? Ainsi, par exemple, comment comprendre des
    dysfonctionnements qui ont lieu dans nos ambassades?

    Sont-elles infiltrées et noyautées? En violation flagrante d’une instruction du ministre des Affaires Etrangères relative à la procédure en matière d’octroi des visas et des dispositions du vade mecum portant traitement des dossiers de demande des visas, d’anciens US Marines obtiennent, le 8 février 2016, des visas de voyage à la mission diplomatique congolaise à Washington. Aucun dossier n’a été envoyé à Kinshasa.

    Le dossier de demande de visa (formulaire de demande de visa de voyage rempli par le requérant, photocopie de son passeport, invitation légalisée et/ou attestation de prise en charge de la DGM) n’a jamais été envoyé à Kinshasa par la mission diplomatique et l’avis favorable préalable de Kinshasa n’a jamais été adressé à la mission diplomatique.

    Dans un autre cas, le président de Pomba One Security, Corneille Franck Mwashila alias Franck Foreman nie l’existence de sa signature mais le premier conseiller d’ambassade à Washington Thomas Siosi Mbimba, n’en a cure. Il octroie des visas autorisant des ex-US Marines à se rendre au Congo! Débarquent au Katanga Coleman Alan Clen, le général à la retraite Jones Logan James et Mercier David John….

    A la mission à Pretoria, l’ancien militaire américain, Toon Jr III Leonard O’Neal, alias LT, est en transit à Johannesburg, qu’importe! Il obtient son visa d’entrée au Congo le 26 décembre 2015. Bien que non-résident en Afrique du Sud… Là non plus, le dossier n’a jamais été transmis à Kinshasa pour examen et avis préalable.

    L’ambassadeur Ben Bene Mpoko assure que le visa délivré est un faux mais fait une courbe rentrante. Il imputant toute responsabilité à un collaborateur qui n’a jamais aussi bien porté son nom, Innocent Kiyoko, chancelier et premier secrétaire d’ambassade.

    A la DGM Haut-Katanga, à Lubumbashi, cela ne va pas beaucoup mieux. Trop d’irrégularités constatées dans la prorogation des visas de voyage.
    D’anciens US Marines arrivés à Lubumbashi dans des conditions illégales, sont directement employés comme gardes du corps ou agents de sécurité par l’ancien gouverneur.

    Ils ne disposent que de visas de voyage d’une validité d’un mois. Quand tous les services de sécurité sont en alerte, à la recherche de l’ex-US Marines Toon Jr III Leonard O’Neal, alias LT, repéré en décembre 2015 dans l’entourage immédiat de l’ex-gouverneur, sur base d’un acte d’engagement de prise en charge signé par l’ex-US Marines Lewis Darryl L., contenant de fausses déclarations, à Lubumbashi, la DGM Haut-Katanga proroge pour trois mois les visas de voyage de trois anciens militaires américains.

    En tête le fameux Lewis Darryl L. mais aussi Adames Christopher Andre et Easterling Euguene Reuben.
    Les trois passeports en quête de prorogation de visas, transmis à la DGM Haut-Katanga par le directeur provincial adjoint Delphin Munga, le sont via un agent féminin Véronique Mayele Musungi qui déclare les avoir reçus du pasteur pentecôtiste Gédéon Butandu expliquant qu’il s’agit de missionnaires de son Eglise…

    Interpellé le 1er mai 2016 à Kolwezi, Lualaba, où il dit s’être rendu à des fins d’évangélisation, le pentecôtiste affirme avoir reçu les trois passeports d’un étudiant à l’UNILU Fiston Malanga Itedjo. Ces ex-US Marines présents à Lubumbashi s’y trouvent pourtant sur base d’une recommandation d’un autre pentecôtiste, Godefroid Mumbenga, alias Godé Chaud, résident à Londres, Grande-Bretagne.

    Le pasteur Gédéon Butandu déclare avoir reçu de Washington via MoneyGram les frais de chancellerie, USD 1.200, remis à l’agent féminin de la DGM qui auraient été expédiés par un certain Ben Paulin résident aux Etats-Unis d’Amérique, tandis que le code 94603674 de réception de fonds est arrivé de Londres communiqué par le pasteur Godefroid Mumbenga alias Godé Chaud.

    Le 2 mai 2016, l’étudiant de l’UNILU assure avoir reçu les trois passeports au restaurant Lattelicious, propriété de Moïse Katumbi, attenant à la résidence de l’avenue Lofoi et des mains de l’ex-US Marines Matt (Nicholson Matthew Azor Hendrix), sur recommandation d’un cousin du nom de Serge, résidant au Swaziland.

    Comme s’il n’y avait pas assez de bordel, voilà que l’acte d’engagement de prise en charge qui sert à la prorogation de visas, signé le 27 février 2016 par l’ex-US Marines Lewis Darryl L., ne contient aucun renseignement sur la prise en charge quand il donne de fausses indications: profession (médicale), motif de séjour (médical), adresse (Kolwezi)!

    Alors, que dit la loi congolaise? Interdiction formelle de la présence dans une société de gardiennage de personnes de nationalité étrangère; interdiction de recourir à une personne ne justifiant pas d’un séjour de cinq ans au pays sans interruption; interdiction d’embauche d’anciens soldats, d’anciens policiers, d’anciens agents des services de sécurité, de toute personne ayant appartenu à un groupe armé ou à une rébellion.

    Le recrutement d’anciens militaires américains aux Etats-Unis d’Amérique et leur mise au service d’un individu au Congo, foulent aux pieds l’esprit et la lettre de la Convention Internationale des Nations-Unies du 4 décembre 1989 contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction des mercenaires.

    Il reste que pour les enquêteurs, la sentence est tombée: Pomba One Security est une firme hors-la-loi. Elle a invité d’anciens militaires étrangers employés aussitôt arrivés sur le territoire congolais, à des travaux de gardiennage. Pomba One Security est une société créée et dirigée par un agent de la police nationale congolaise, une société qui ne serait en règle ni avec l’administration (pas de permis d’exploitation, pas d’identification préalable de son personnel), ni avec le fisc (pas de paiement des frais), etc.

    Plus grave, si Corneille Franck Mwashila recrute d’anciens US Marines sous le faux nom de Franck Foreman, il est l’un des gardes du corps congolais les plus rapprochés de l’ex-gouverneur du Katanga.

    Or, l’agent Corneille Franck Mwashila alias Franck Foreman déclare à l’enquête, sur procès-verbal, n’avoir jamais eu, ni de loin, ni de près, un contact quelconque avec la société américaine Jones Group International, la firme du général Jones Logan James, qui a recruté d’anciens militaires américains.

    Il déclare n’avoir ni signé de contrat avec cette société, ni eu un jour le moindre contact avec un membres de Jones Group International.

    Or, sur nombre de bulletins de service établis par l’Etat-Major de l’UPI/HP (l’Unité de Protection des Institutions et de Hautes Personnalités) du Commissariat Provincial de l’ancienne province du Katanga dont un vent favorable a amené une copie aux rédactions du Soft International, Corneille Franck Mwashila dit Franck Foreman est identifié comme agent de la PNC (la Police Nationale Congolaise) au grade d’agent de police.

    Lors d’une audition sur procès-verbal, il déclare avoir personnellement travaillé en 2016, pendant quatre mois (janvier-avril 2016), à la résidence de l’avenue Lofoi, la résidence officielle lushoise de l’ex-gouverneur Moïse Katumbi Chapwe.

    Le (faux) agent de police déclare avoir travaillé avec «six mercenaires américains» agissant comme gardes du corps de l’ex-gouverneur. Ces six agents américains: Lewis Darryl L., Toon Jr III Leonard O)Neal alias LT, Nicholson Maurice Alan, Adames Christopher Andre, Nicholson Mattew Azor Hendrix alias Matt et Coleman Alan Glen.

    Or, selon des proches du dossier, l’ancien gouverneur ne reconnaîtrait qu’un seul «mercenaire américain», Lewis Darryl L., l’homme arrêté dimanche 24 avril 2016 dans l’un des véhicules de sa suite, coincé par la police en faction, au croisement des avenues Bukama et Manono, près du Stade Kibassa Maliba où le déclaré candidat Président de la République projeta de tenir un meeting non autorisé, donc illégal.

    DES PISTES DE DIVERSION…

    Or, la police accable le faux policier Corneille Franck Mwashila dit Franck Foreman sur elle a trouvé d’irréfutables éléments de preuve liés à ses communications… Ce que confirment, sur procès verbal, nombre d’agents de sécurité congolais commis à la résidence de l’avenue Lofoi.

    D’après un protocole bien rodé, à leur arrivée dans la capitale cuprifère, ces ex-US Marines sont accueillis, non par un service d’accueil de Pomba One Security qui, sur papier; les a invités, mais par des proches de la résidence du déclaré candidat Président de la République, à la résidence de l’avenue Lofoi, par Patrick Kabwe Mwamba, le chef de protocole.

    Ces agents sont ensuite dirigés non à leur lieu d’hébergement déclaré à l’obtention du visa et dans la fiche de passager arrivant de la DGM (la direction de migration) qui est l’Hôtel Grand Karavia, mais dans les différentes résidences, fermes et propriétés de Moïse Katumbi Chapwe (résidence de l’avenue Lofoi au n°22, ferme Futuka, Hakuna Matata voire Gouvernorat à l’époque où il n’avait pas encore démissionné, restaurant Lateulicius, propriété du gouverneur attenante à sa résidence, au 245 chaussée de Kasenga, commune Kampemba, à l’avenue Mahenge, commune Kampemba) avant d’être déployés dans des dispositifs de sécurité et de protection.

    Né le 8 août 1967, l’afro-américain arrêté le 24 avril 2016 dans l’un des véhicules d’escorte de Moïse Katumbi, était porteur d’un visa congolais d’un mois. Arrivé à Lubumbashi le 27 février 2016, il s’identifie sous le nom de Bernard Kasongo Tembwa auprès de l’entreprise cellulaire Vodacom pour l’obtention d’une carte SIM. Bernard Kasongo Tembwa réside sur avenue Upemba, au n°18, quartier Kalebuka, commune annexe, à Lubumbashi.

    L’homme déclare, sur procès-verbal, avoir accompagné, depuis son arrivée au Congo, Moïse Katumbi partout dans ses déplacements, dans le pays comme à l’étranger.

    Tout comme le faux agent de la police national Corneille Franck Mwashila dit Franck Foreman. Les enquêteurs disent détenir des éléments matériels irréfutables selon lesquels Lewis Darryl L. alias Bernard Kasongo Tembwa est resté continuellement en contact avec les six autres américains ex-US Marines présents au Katanga et, peut-être, ailleurs au Congo. Que ceux-ci sont au service personnel de Moïse Katumbi avec qui ils ont effectué moult voyages à l’étranger…

    Certains de ces ex-Marines ont des visas au titre d’œuvres sociales congolaises parfois chrétiennes – dont l’une basée à Kinshasa, avenue Rwakadingi, commune de Barumbu appartient à Moïse Katumbi.

    D’autres se font passer pour des agronomes ou des ouvriers agricoles. D’autres encore sont venus au Congo en «visite familiale et amicale». Soit clairement de la diversion…

    Ces ex-US Marines dont nombre de témoignages affirment avoir identifié «au moins une dizaine» dans la ceinture de protection ainsi qu’à la résidence du déclaré candidat Président de la République, se trouvent-ils encore sur le sol congolais, tapis dans des résidences privées ultra protégées ou ont-ils déjà quitté le pays?

    Selon des proches du dossier, le recrutement d’ex-Marines a pour finalité l’exécution d’une Opération dénommée «Op Congo», dont la mission, les objectifs précis, les moyens humains, la logistique, le financement et le modus operandi (dont l’utilisation des codes) n’étaient connus que du Cow Boy, nom de code de l’ex-gouverneur.

  • Quelle est l’origine de l’affaire ?

    Quelle est l’origine de l’affaire ?

    moise-katumbi-L’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle en RD Congo, est de nouveau entendu mercredi à l’office du procureur général près la cour d’appel de l’ex-Katanga, dans le sud du pays. Nouvel épisode d’une affaire présumée de recrutement de mercenaires. De quoi s’agit-il ?

    Comme lors de sa première audition lundi dernier, Moïse Katumbi s’est rendu ce mercredi 11 mai à pied au parquet général près la cour d’appel de l’ex-Katanga, à Lubumbashi, où il est entendu dans le cadre d’une enquête sur le recrutement de mercenaires étrangers dans le sud de la RD Congo.

    Accompagné de sa famille, de ses avocats, des stars du club TP Mazembe dont il est le président, de ses alliés politiques ainsi que d’une foule de partisans, le candidat déclaré à la présidentielle, tout de blanc vêtu et un drapeau de la RD Congo autour du cou, est arrivé vers 11 heures 20 au palais de justice.

    Plusieurs milliers de ses partisans qui étaient venus le soutenir, comme au premier jour de l’interrogatoire, scandant des chansons hostiles au président Joseph Kabila, ont été dispersés par la police. Certains ont pu forcer les barrages de police pour tenter d’occuper le bâtiment où devait avoir lieu l’audition, selon l’AFP.

    Quelle est l’origine de l’affaire ?

    Tout est parti d’une série d’arrestations de proches du dernier gouverneur de l’ex-Katanga. Le premier à être interpellé : Huit Mulongo, ancien directeur de cabinet de Moïse Katumbi. Le 22 avril, des agents de sécurité débarquent chez lui et l’arrêtent. Il est accusé de détenir illégalement une arme. Un revolver pourtant déclaré et enregistré auprès des services publics, selon sa défense.

    Les choses s’accélèrent quarante-huit heures plus tard avec l’arrestation à Lubumbashi de deux fils de Pierre Lumbi, ancien conseiller spécial du chef de l’État, qui s’est rapproché de Moïse Katumbi. Là encore, une affaire de détention d’armes que les services de sécurité affirment avoir trouvées dans un hôtel de la famille Numbi. Pour réclamer leur libération, Moïse Katumbi annonce un meeting populaire le 25 avril.

    Des arrestations à l’affaire des « mercenaires »

    Mais le meeting annoncé n’aura jamais lieu. À la place, un feu d’artifice de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui accompagnaient l’opposant sur le lieu du rassemblement. Plusieurs d’entre eux sont arrêtés. Certains seront libérés le lendemain « après quelques vérifications et contrôles administratifs », indiquent des sources sécuritaires gouvernementales.

    Ce jour-là, les forces de sécurité arrêtent aussi Darryl Lewis, un citoyen américain, et trois Congolais (Idi Sefu, Yannick Kabinda et Franck Mwashila), qui se trouvaient dans un véhicule, derrière les manifestants. Tous les quatre sont présentés comme des « mercenaires étrangers au service de Katumbi » et transférés le 25 avril à Kinshasa.

    Détenu et interrogé par l’Agence nationale de renseignement (ANR), Darry Lewis explique alors qu’il n’est qu’un fermier venu prospecter pour d’éventuels projets agricoles dans le sud de la RD Congo. Mais il se rétracte très vite pour affirmer qu’il est un « consultant en sécurité » dépêché à Lubumbashi pour évaluer le dispositif de la protection privée de l’ex-gouverneur Katumbi à qui l’État a retiré les policiers qui assuraient sa garde. Une deuxième ligne de défense soutenue par l’ambassade des États-Unis.

    Que reproche-t-on à Katumbi ?

    Mais pour les services de sécurité, Darryl Lewis est un mercenaire qui travaille pour Moïse Katumbi. Dès le 1er mai, le procureur général de la République Flory Kabange Numbi et des membres de l’ANR sont dépêchés à Lubumbashi pour mener des enquêtes.

    Le 4 mai, le ministère de la Justice ordonne officiellement « [l’ouverture] d’un dossier judiciaire dans l’ex-province du Katanga », assurant détenir « la preuve documentée que plusieurs anciens militaires américains qui se trouvent actuellement au Katanga sont au service de M. Katumbi ». Ce dernier se déclarera candidat à la présidentielle quelques heures plus tard.

    Alexis Thambwe Mwamba, le garde des Sceaux congolais, soutient qu’« il existe un réseau avec une société basée en Virginie aux États-Unis qui assure le recrutement de mercenaires spécialisés dans la formation, le maniement des armes, comme agent de sécurité, ou garde du corps ».

    Quid de la réaction des États-Unis ?

    Premiers concernés dans l’affaire, les États-Unis se disent « préoccupés » et suivent de près l’évolution de l’enquête judiciaire ouverte contre leur ressortissant, rejetant d’emblée toute accusation de mercenariat à son encontre.

    L’opposant Moïse Katumbi fait face à un harcèlement politique, dit un diplomate européen

    Des sources diplomatiques américaines, contactées par Jeune Afrique, soutiennent en revanche que Darryl Lewis travaille bien pour le compte d’une « société privée de sécurité très respectable qui offre ses services à plusieurs clients, publics ou privés, à travers le monde ».

    Par ailleurs, Bruxelles et Paris n’ont pas officiellement pris position sur cette affaire présumée de mercenaires. « Mais tous les signaux indiquent que l’opposant Moïse Katumbi fait face à un harcèlement politique », souligne un diplomate européen basé à Kinshasa.

    À l’en croire, « des sanctions devraient bientôt cibler quelques membres de l’entourage du chef de l’État congolais, qui encouragent la répression des opposants et font obstacles au respect de la Constitution en RD Congo ». Des ministres mais aussi des responsables de la police, de l’armée et des services de sécurité seraient dans le viseur de la communauté internationale.

    AVEC JEUNE AFRIQUE

  • LES SOUPCONS D’INSURRECTION SUR KATUMBI SE CONFIRMENT

    LES SOUPCONS D’INSURRECTION SUR KATUMBI SE CONFIRMENT

    moise-Coaché par des lobbies américains, l’ancien Gouverneur de l’ex-Katanga a recruté plus de 400 ex-marines américains et d’anciens militaires sud-africains pour prendre le pouvoir par la force. Il voulait prendre prétexte sur le soulèvement de la population lushoise et ex-katangaise en provoquant la pénurie de farine de maïs avec la complicité de certaines minoteries en Zambie pour lancer son insurrection.

     

    Son plan dévoilé, Katumbi vient de faire une fuite en avant en déclarant sa candidature à la prochaine présidentielle. En réalité, il vise à se faire une couverture pour jouer à la victimisation le moment venu, car un dossier judiciaire est, d’ores et déjà, ouvert à son encore par le PGR.

    Depuis quelques temps, Moïse Katumbi, ancien Gouverneur de l’ex-province du Katanga et transfuge de la majorité aujourd’hui aligné dans l’opposition, faisait l’objet d’enquêtes sur son implication éventuelle dans des entreprises de subversion et même d’insurrection. Les différentes initiatives des services compétents étaient plutôt présentées comme des actes de persécution d’un opposant par le régime en place. L’intéressé s’en servait pour jouer à la victimisation avec un appui bien curieux de certains milieux occidentaux, principalement américains.

    Personne, en tous cas, jusque-là, ne donnait le moindre crédit à l’objectivité et la justesse du travail des services de sécurité. Jusqu’à mercredi 04 mai 2016 lorsque le Ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba annonce avoir ordonné une enquête judiciaire sur «le recrutement de mercenaires» étrangers proches de Katumbi.

    « J’ai donné injonction au Procureur Général de la République d’ouvrir un dossier judiciaire dans l’ex-province du Katanga », a déclaré Thambwe Mwamba à la presse, ajoutant que « Nous avons la preuve documentée que plusieurs anciens militaires américains qui se trouvent actuellement au Katanga sont au service de M. Katumbi ». Et de préciser qu’ « une équipe d’enquêteurs (qui) se trouve présentement à Lubumbashi, a commencé des investigations qui vont toucher toutes les personnes qui seront concernées par ce dossier ».

    Selon le Ministre de la Justice, les services se sont intéressés à Katumbi après avoir observé dans son entourage immédiat, après sa démission de ses fonctions de Gouverneur, la présence des gardes du corps d’origine étrangère. Une présence pour le moins suspecte parce qu’en terme de garde rapprochée, il s’agit de « plus de 400 étrangers, anciens marines américains et commando sud-africains (qui) seraient en situation irrégulière au Katanga depuis novembre 2015 au lendemain de la démission de Moise Katumbi en se faisant passer pour des agriculteurs dans la ferme de l’ancien gouverneur ».

    Certains membres de cette garde – 4 au total dont un américain – ont été arrêtés le 24 avril dernier à Lubumbashi à l’occasion d’une manifestation de l’opposition dispersée par la police. Ces personnes ont été transférées à Kinshasa.

    Sans détour, le Ministre de la Justice a évoqué la piste d’une « épreuve de coup de force » au cas où les élections ne se tenaient pas dans les délais exigés par l’opposition. Et Thambwe Mwamba de réfléchir à haute voix : « Manifestement par rapport aux échéances à venir, on peut se demander pourquoi des gens avec une telle spécialisation sur le plan militaire sont entrés de manière irrégulière sur notre territoire. Il y a probablement une démarche qui pourrait faire croire que certains imaginent qu’ils pourraient passer par une épreuve de force dans l’hypothèse où on ne peut pas arriver au pouvoir de manière normale par des élections ».

     

    La fuite en avant de Katumbi

    Depuis longtemps, congovirtuel.net n’a eu de cesse de faire état du fait que, dans le fond, les radicaux de l’opposition, dont le G7 auquel appartient Moïse Katumbi, ne veulent pas des élections puisqu’ils sont inscrits dans une logique insurrectionnelle. Les faits se sont multipliés ces derniers temps pour le corroborer, notamment des formations des jeunes et des acteurs de la société civile à des actions de subversion et d’insurrection, formations qui ont eu lieu à Kinshasa et à l’île de Gorée sous l’encadrement et le financement de lobbies occidentaux, principalement américains. A cela s’ajoute des pressions suspectes des milieux politiques américains toujours à travers des déclarations qui, loin de conduire à la conciliation pour un dialogue utile, ne contribuent qu’à pousser les protagonistes aux extrêmes pour faire triompher la logique de la confrontation.

    Cette stratégie a sauté aux yeux ces deux dernières semaines lorsqu’on a vu monter au créneau des sénateurs et congressistes américains qu’on n’a jamais vu dans les dossiers sur la RDC qu’ils sont incapables de situer sur une carte géographique. Tout simplement parce qu’il y a, derrière toute cette mise en scène une machine décidée à se passer des urnes pour installer un autre régime au pouvoir par la force.

    Et le cheval de Troie dans cette opération n’est autre que Moïse Katumbi qui, dans une démarche de fuite en avant, vient de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle. Curieuse coïncidence, tout de même, avec l’annonce de l’ouverture d’un dossier judiciaire à son encontre au terme des enquêtes qu’il avait vainement cherché à tourner en persécution contre lui.

    Dans tous les cas, Moïse Katumbi devra s’expliquer sur la présence, dans son entourage immédiat, d’anciens membres des troupes d’élite qui, de surcroit, se trouve en nombre plutôt suspect et en situation irrégulière sur le sol congolais sous prétexte de mener des activités champêtres.

    En attendant, on retiendra que Moïse Katumbi a recruté des mercenaires, non pas pour assurer sa garde, mais bien pour d’autres opérations d’envergure.

     

    Katumbi avait voulu affamer les Lushois pour les soulever

    Pour cela, il lui fallait un prétexte. Moïse Katumbi choisira ainsi la stratégie du soulèvement de la population qui pouvait permettre à ses mercenaires d’entrer en action. Ses immixtions dans des affaires des partis politiques dont il n’est même pas membre ne visaient que cela. C’est le cas de l’UNAFEC qu’il a utilisé en faisant afficher ses effigies comme futur candidat à la présidentielle alors que lui-même avait déclaré réserver encore sa décision après le dévolu jeté sur lui par le G7.

    Mais le plus grand coup que préparait Katumbi était d’affamer les Lushois. Il a ainsi délibérément provoqué une pénurie de farine de maïs dans la ville de Lubumbashi et ses environs avec la complicité des certaines minoteries zambiennes qui refusaient subitement de vendre leurs produits aux commerçants congolais qui les importaient ou aux Zambiens qui les exportaient vers la RDC. Accusé dans cette affaire, le Gouvernement zambien, par le canal de son Consul général à Lubumbashi, démentira son implication avant de passer un deal avec le Gouvernement congolais sur un troc de maïs vers la RDC contre le manioc vers la Zambie.

    On comprend donc tout dans le comportement de Katumbi ces derniers temps. Même ses déclarations sur le renforcement de la sécurité à l’ex-Katanga avec des troupes et des équipements supplémentaires. A cette occasion, l’ex-Gouverneur de l’ex-Katanga, avait déclaré que cette province, qui n’est pas en guerre, n’a pas besoin de nouvelles troupes mais de farine de maïs. Ce disant, il savait ce qu’il était en train de tramer.

     

    Appel aux vrais nationalistes

    Au demeurant, tous ceux des Congolais qui ont cru en un personnage plutôt suspect sur l’échiquier politique national devront réfléchir par deux fois s’ils sont des vrais nationalistes et patriotes. Au moins, congovirtuel.net se réjoui d’avoir été à l’avant-garde de l’alerte sur ce qui se tramait depuis quelques mois autour de Moïse Katumbi. Sorti du néant politique grâce à Joseph Kabila, l’intéressé n’a jamais su capitaliser cette opportunité, préférant se servir de ses fonctions de Gouverneur pour mener des activités économiques illicites. Une autre enquête sur ces crimes économiques est en cours.

    Dossier à suivre

    Pascal Debré Mpoko

  • DENIS DE JUSTICE OU DICTION DU DROIT LE DILEMME LA COUR CONSTITUTIONNELLE FACE A LA SIAISINE EN INTERPRETATION DE L’article 70

    DENIS DE JUSTICE OU DICTION DU DROIT LE DILEMME LA COUR CONSTITUTIONNELLE FACE A LA SIAISINE EN INTERPRETATION DE L’article 70

    Michel- Don-De La Constitution

    La Cour Constitutionnelle  de la RD Congo est face  à un exercice difficile pour elle, celui de dire le droit, rien que le droit en interprétant un article de la constitution, en l’occurrence l’article 70 qui dispose que : «  Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.

    A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu. »

    Le président actuel du Congo, Monsieur KABILA Joseph,  arrive fin mandat en décembre 2016, qu’arrivera-t- il alors si l’élection présidentielle pour élire son successeur n’est pas organisée avant  la fin du mandat actuel ?

    Tout en rappelant que le président ne peut plus  briguer un troisième mandat du fait de l’empêchement constitutionnel prévu à l’article 220 de la même constitution, qui interdit la révision constitutionnel  du nombre et de la durée du mandat présidentiel.

    La question est alors de savoir, dans l’hypothèse de la non tenue de l’élection présidentielle avant la fin du mandat, le président actuel  devra t il rester en fonction jusqu’à l’installation du nouveau président ou devra t il quitter le pouvoir ?

    Pour les uns, plus généralement les membres de la majorité présidentielle,  le président devra rester au pouvoir jusqu’à l’installation du nouveau président, et de l’autre coté, les opposants au président soutiennent mordicus quant à eux, que le président devra quitter son fauteuil et créer ainsi une vacance du pouvoir.

    Dans les couloirs du palais du peuple, siège du parlement congolais se trame moult négociations, les parlementaires de la Majorité Présidentielle ont fait circuler une pétition pour recueillir les signatures en vue d’une saisine de la cour constitutionnelle en interprétation de cet article par les hauts magistrats congolais, cette saisine vient effectivement de se faire.

    Bien malin quiconque saura à l’ avance le prononcé du délibéré de la haute cour , alors aux critiques de s’y pencher, liberté d’opinion et de pensée obligeant.

    La cour est avec cette saisine alors devant un dilemme quant  à repondre à l’ interrogation de connaitre le sort du président actuel dans le cas de la non tenue de l’élection présidentiel avant la fin de son mandat actuel, chose qui se profil inéluctablement, le président devra-t- il quitter ses fonctions ou devra t il assurer les affaires courantes ( glissement) jusqu’à l’élection du nouveau président ?

    La  loi, l’alinéa 2 de l’article 70 de la constitution est claire, le président reste en fonction jusqu’à l’installation du nouveau président élu.

    Ce raisonnement légal ne tient que dans l’hypothèse d’une élection présidentielle avant la fin du mandat du prédécesseur.

    Par contre dans le cas contraire, celui de la non tenue de l’élection avant la fin du mandat, la vacance du pouvoir devra être constaté, ce qui signifie que le président actuel devra quitter ses fonctions.

    Il aurait dû rester dans le cas de la formulation de la l’alinéa 2 de l’article 70 en ces termes : «  le président de la république reste en fonction jusqu’à l’installation du président élu ou à élire », formulation que n’a pas fait le législateur malheureusement.

    Puisque la loi n’est pas de cette façon écrite, le respect de la constitution devra être de rigueur, le président de la république étant garant de cette constitution devra être la première personne à la respecter, ne pas le faire équivaut à la haute trahison.

    Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, le cas s’est déjà illustré sous d’autres cieux, en Haïti plus précisément, le président Michel MARTELLY, n’ayant pas eu de successeur élu, à la fin de son mandat n’a eu qu’un seul choix celui de quitter ses fonctions parce que la constitution en son article 134.3 (Article 134.3:Le Président de la République ne peut bénéficier de prolongation de mandat. Il ne peut assumer un nouveau mandat, qu’après un intervalle de cinq (5) ans. En aucun cas, il ne peut briguer un troisième mandat.)  le lui interdisait et alors qu’il n’y avait pas de successeur élu pour reprendre le flambeau.

    La vacance du pouvoir au sommet de l’état congolais le législateur l’avait fort heureusement envisagée, dans l’article 75 qui stipule : « En cas de vacance pour cause de décès, de démission ou pour toute autre cause d’empêchement définitif, les fonctions de Président de la République, à l’exception de celles mentionnées aux articles 78, 81 et 82 sont provisoirement exercées par le Président du Sénat. »

    Le fait de n’avoir pas un président élu à la fin du mandat du président de la république de la R.D.Congo est une cause autre, que le décès et la démission, qui crée la vacance du pouvoir, cette cause s’accouple avec l’empêchement définitif du président qui vient de faire les deux mandats constitutionnels et qui ne peut plus faire un troisième.

    Nous osons croire que le délibéré de la cour constitutionnelle saisi en interprétation entre autre de l’article 70, ne pourra que dire qu’au soir de la fin du deuxième et dernier mandat du président de la république, la R.D Congo connaitre une vacance du pouvoir qui ne trouvera sa solution que dans d’autres dispositions constitutionnelles, de l’article 75,  qui veulent que le président du sénat fasse fonction de président de la république jusqu’à l’élection d’un président élu.

    Nous n’en sommes pas encore là, attendons le délibéré de la Cour.

    Michel LOKAMBA

    Juriste