Tag: Felix Tshisekedi

  • La mort du juge Raphael Yanyi: La thèse avancée par le gouvernement Congolais fait douter.

    La mort du juge Raphael Yanyi: La thèse avancée par le gouvernement Congolais fait douter.

    -La famille du juge Raphael Yanyi a rejeté les résultats des examens réalisés sur la dépouille du défunt. Pour elle, les conclusions rendues contredisent les deux rapports préliminaires dont la teneur leur avait été révélée.

    Le vice-Premier ministre et ministre de la Justice Tunda Ya Kasende a parlé de meurtre, de coups portés à la tête du magistrat principal en charge du procès Kamerhe et décédé le 26 mai dernier. Une annonce des autorités congolaises qui a jeté un peu plus le trouble sur cette affaire.

    Cette thèse avancée par les autorités congolaises fait douter. Cela a commencé dès la publication du communiqué du vice-Premier ministre et ministre de la Justice. D’abord sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux, la thèse de l’agression du juge Yanyi n’a visiblement pas convaincu. Qui l’aurait agressé ? Quand cela s’est-il déroulé ? Pourquoi attendre plus de deux semaines pour avoir les résultats des autopsies ? Beaucoup de questions restent en suspens alors que jusqu’à présent aucun proche de la victime n’avait fait état d’une quelconque agression.

    La famille du juge fait part également de ses doutes, car jusqu’à présent, on parlait plutôt d’empoisonnement. La famille du défunt se dit surprise d’apprendre les résultats à partir d’un communiqué par voie de presse. Elle regrette que la primeur ne lui soit pas réservée. Elle évoque même « un flou artificiel » qui serait entretenu autour de la cause du décès du juge et par conséquent elle rejette les conclusions de deux autopsies effectuées.

    La famille, qui dit être restée en contact permanent avec le parquet de grande instance de Kinshasa-Gombe, affirme que ces résultats sont différents de ceux qui étaient révélés dans les rapports préliminaires. Et ces premiers rapports, d’après elle, avaient évoqué la présence suspecte d’une substance non autrement identifiée dans le corps du juge Yanyi. La famille attendait donc d’autres examens pour préciser la nature de ladite substance.

    Elle rejette ainsi la thèse d’une agression parce qu’ajoute-t-elle, le juge ne conduisait pas seul. Il était toujours accompagné d’un garde du corps et d’un chauffeur depuis le début du procès Vital Kamerhe. À ce stade, difficile de dire si la rencontre prévue cet après-midi avec le vice-ministre et ministre de la Justice aura lieu. La famille se concerte encore.

  • Parlementaires: Les 2 000 dollars a ajouter à un salaire de 4 600 dollars hors primes

    Parlementaires: Les 2 000 dollars a ajouter à un salaire de 4 600 dollars hors primes

    Parlementaires sortants

    -L’Assemblée nationale a sollicité la révision à la hausse des émoluments des députés nationaux et de l’enveloppe consacrée mensuellement au fonctionnement de son administration. Une demande formelle a été adressée au Premier ministre dans ce sens par Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale. Les députés souhaitent un complément de 2 000 dollars chacun par mois. La nouvelle a fait grand bruit au moment où le pays traverse une crise économique accentuée par les effets de la pandémie du coronavirus.

    La lettre de Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, date du 21 mai 2020, mais la chambre basse explique que les discussions autour de cette demande d’augmentation des salaires avaient commencé déjà à la session ordinaire de septembre 2019.

    Les 2 000 dollars demandés devraient s’ajouter à un salaire d’environ 4 600 dollars hors primes que les élus reçoivent. D’autres députés, dont les membres des commissions permanentes, touchent déjà un peu plus pendant les sessions parlementaires.

    Plusieurs activistes ont dénoncé cette démarche, une campagne a même été lancée sur les réseaux sociaux pour demander aux députés de se prononcer publiquement contre cette augmentation. Du côté de l’opposition, la même demande a été faite.

    « Avec plus d’un million de dollar que Mabunda veut avoir, on peut construire chaque mois 50 centres santé équipés, chaque mois 50 salles de classe équipée », souligne Joseph Mabanga, cadre de la plateforme de la société civile Lamuka.

    Du côté de la primature, certaines sources indiquent que rien n’est fait à ce stade. Et qu’en dépit du fait qu’il a transmis le dossier au ministre du budget la semaine dernière, le Premier ministre s’en tiendrait à la réduction du train de vie des institutions.

    C’est donc l’Assemblée nationale, à qui un collectif budgétaire quasiment réduit de moitié doit être soumis bientôt, qui prendra seule la responsabilité d’augmenter ou pas les émoluments des députés.

  • V. Kamerhe: le ministère public a sollicité 20 ans de travaux forcés pour détournement des deniers publics et 15 ans pour corruption.

    V. Kamerhe: le ministère public a sollicité 20 ans de travaux forcés pour détournement des deniers publics et 15 ans pour corruption.

    -En RDC l’on s’achemine vers la fin du procès impliquant Vital Kamerhe et deux autres prévenus sur la gestion de plus de 57 millions de dollars destinés aux projets de maisons préfabriquées dans le cadre du programme d’urgence de Félix Tshisekedi. Les plaidoiries sont terminées. Le tribunal va maintenant délibérer et sa décision est attendue pour le 20 juin.

    Lors des plaidoiries, le ministère public a sollicité la condamnation de Vital Kamerhe à 20 ans de travaux forcés pour détournement des deniers publics et 15 ans pour corruption.

    À la barre, Vital Kamerhe a expliqué n’avoir jamais négocié un contrat dans le cadre du programme des 100 jours. Le directeur de cabinet du président se pose toujours la question de savoir comment il se trouve dans le box des accusés, et clame son innocence. Pour lui, « ce procès est politique », et ce n’est pas lui qui est visé directement mais le chef de l’État.

    Pour sa dernière prise de parole, Vital Kamerhe s’est cependant montré résigné. « J’ai dit à ma femme que la messe est dite. Je lui ai également demandé de préparer psychologiquement les enfants ». Il a également allégué que son cousin Daniel Shangalume Nkingi, dit Massaro, également incarcéré dans le cadre du dossier des « 100 jours », a été torturé pour qu’il témoigne contre lui.

    Pour sa part, le Libanais Samih Jammal, patron de la société Samibo SARL, autre prévenu dans ce procès, a aussi clamé son innocence et a demandé à être acquitté. De même que le troisième prévenu, Jeannot Muhima, le responsable du service import-export à la présidence.

  • Une forte présence policière a empêche les députés d’accéder à la plénière pour élire le successeur de Kabund

    Une forte présence policière a empêche les députés d’accéder à la plénière pour élire le successeur de Kabund

    -Le Conseil d’Etat a demandé vendredi à la libre police de Kinshasa d’empêcher la séance que devaient consacrer les députés nationaux à élire un successeur à Jean-Marc Kabund a Kabund, destitué en mai dernier de son poste de vice-président, jusqu’à l’examen par la Cour constitutionnelle d’une requête de M. Kabund, qui conteste son éviction. Colère des députés.

    Alors que seuls une vingtaine de députés avaient réussi à pénétrer dans leur enceinte, le bureau de l’Assemblée nationale a estimé illégale la décision du Conseil d’Etat et annoncé son intention de la faire annuler. L’article 7 du règlement d’ordre intérieur de l’Assemblée indique que son siège est « une zone neutre et inviolable » où « aucune autorité administrative, judiciaire ou militaire n’est autorisée à exercer ses prérogatives (…) sans l’autorisation ou l’accord de son président ». Or, une forte présence policière empêchait les députés d’accéder à la plénière programmée .

    Alors que l’UDPS est divisée – notamment – entre légalistes et partisans de Jean-Marc Kabund – nommé unilatéralement à la tête du parti par Félix Tshisekedi en janvier 2019, en contravention avec les statuts légaux de la formation – la branche Kabund avait promis, le 28 mai, l’éjection de tout membre qui porterait sa candidature à la succession. Cela n’avait pas empêché des candidats de se présenter, que les députés devaient départager ce vendredi, selon le calendrier annoncé par le bureau de l’Assemblée.

    Le barrage de la police a provoqué l’indignation de nombreux députes.

  • DGI: Reprise du prélèvement des impôts sur le revenu des ce mois de Mai

    DGI: Reprise du prélèvement des impôts sur le revenu des ce mois de Mai

    Le gouvernement se rétracte et renoue avec la perception de l’impôt sur le revenu (IPR) en pleine crise de coronavirus. Depuis avril dernier, les autorités, voulant atténuer les effets néfastes de la pandémie sur les fonctionnaires, avaient décidé de suspendre le prélèvement de 15% du salaire et les primes des fonctionnaires et agents de l’État.

    La mesure avait été prise en fin mars par le gouvernement. La suspension du prélèvement de l’impôt sur le revenu devait durer trois mois, à partir de la paie d’avril. L’IPR sera donc rétabli dès ce mois de mai.  Pour la direction générale des impôts, ce sera la fin d’un manque à gagner. Selon l’un des directeurs de cette régie financière, cette mesure avait déjà coûté plus de 11 millions de dollars aux caisses de l’État, qui enregistre déjà d’énormes déficits.

    Dans sa lettre qui annonce la reprise du prélèvement, le ministre des Finances, José Sele Yalaghuli mentionne les relations entre le gouvernement et Fonds monétaire international.  Kinshasa avait promis au FMI d’accroître ses recettes, notamment en élargissement de l’assiette de l’IPR.

    L’institution internationale avait aussi demandé au pays, avant de l’accepter dans un nouveau programme, de mieux gérer ses dépenses et de faire preuve de plus de transparence. La RDC manque aujourd’hui cruellement de recettes, avec la fermeture des frontières et la réduction de la production minière. Cette explication du Premier ministre, Sylvestre Ilunga, devant l’Assemblée nationale est loin de satisfaire les syndicats. En janvier, ils avaient menacé de faire grève, notamment du côté de la fonction publique, qui a vu réduire de 15%, le montant de ses primes, principales sources de revenus.

    Pour l’un de ces responsables syndicaux, le volte face du gouvernement est « non seulement suicidaire, mais aussi discriminatoire ». Plutôt que de prélever 11 millions sur les maigres salaires des fonctionnaires, ce responsable suggère au gouvernement de réduire le train de vie des institutions. Selon la société civile congolaise, la présidence, les gouvernements et assemblées au niveau national comme provincial coûteraient chaque année plus d’un milliard de dollars à l’État.

    lavdc avec rfi

  • Jour J- 3: Vital Kamerhe devant ses juges pour prouver son innoncence

    Jour J- 3: Vital Kamerhe devant ses juges pour prouver son innoncence

    Age de 61 ans Vital Kamerhe, le tout puissnant directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, comparaîtra ce lundi 11 Mai, devant ses juges pour son implication présumée dans des détournements de fonds. Il est en prison de Makala depuis le 8 Avril et la justice a refusé  de lui accorder une libération provisoire.

    Père de 14 enfants, VK avait attiré l’attention sur lui, en 2019, par un remariage luxieux avec une belle Indo-Congolaise, Hamida Chatur, ex-épouse de JB Mpiana puis d’un négociant en diamants, Didi Kinuani. Alors que cette débauche de dépenses faisait jaser, le nom de Kamerhe commençait à être cité dans des dossiers d’attribution de marchés publics de gré à gré et non par appel d’offres comme l’exige la loi.

    Le 8 Avril ce qui semblait impossible est arrivé: l’incarcération et la mise en accusation par le procureur général de la République du tout puissant directeur de Cabinet du chef de l’etat.

    Ce dernier lui reproche des détournements d’argent public avec un Libanais de 79 ans, Samih Jammal, lui aussi incarcéré à Makala. Un fonctionnaire chargé de l’import/export à la Présidence congolaise, Jeannot Muhima Ndoole, 50 ans, est également poursuivi dans cette affaire, mais laissé en liberté.

    Selon un document signé par le procureur général, Jammal et Kamerhe sont accusés d’avoir, à trois reprises, détourné de l’argent public qui avait été versé à des sociétés appartenant au Libanais pour la construction de maisons préfabriquées destinées à des militaires et à des policiers, dans le cadre du « Programme des 100 jours » du président Tshisekedi

    LES EN ACCUSATION CONTRE Vital KAMERHE

    1. Entre Mars 2019 et Janvier 2020, 48.831.148 dollars auraient ainsi été détournés, après avoir été versés à Samibo SARL pour construire 1500 maisons. Entre Août et Septembre 2019, 2.137.000 dollars avaient connu le même sort après avoir été payées à Husmal sarl pour construire 3000 maisons. Et, le 21 Août 2019, 1.154.800 dollars, destinés à payer le dédouanement de containers contenant du matériel pour ces constructions, avaient été détournés également.

    Si les accusés étaient jugés coupables, ils risquent de 1 à 21 ans de travaux forcés, la suppression de leurs droits d’éligibilité et l’interdiction d’accès à la fonction publique.

    2. Samih Jammal est aussi accusé, à titre personnel, de blanchiment de capitaux pour avoir « intentionnellement déguisé ou dissimulé l’origine de la somme détournée » en « transférant une partie de celle-ci au Liban par des canaux informels ». Il risque pour cela 5 à 10 ans de prison et une amende qui peut atteindre jusqu’à six fois la somme détournée.

    3. Le Libanais est aussi accusé de corruption de fonctionnaire pour avoir octroyé à Vital Kamerhe, par l’intermédiaire de Soraya Mpiana – fille de JB Mpiana et de la nouvelle Madame Kamerhe, Hamida Chatur – « une partie de sa concession » à Ngaliema, afin d’obtenir que le directeur de cabinet du Président octroie les marchés de construction des maisons aux sociétés de Jammal. Ce dernier risque, pour cette inculpation, 15 ans de prison et une amende.

    4. Vital Kamerhe, de son côté, est accusé d’avoir été  corrumpu par Jammal pour avoir accepté cette concession de Ngaliema et « plusieurs avantages pécuniaires indus, afin d’abuser de son influence réelle en tant que superviseur du programme des 100 jours du chef de l’Etat ».

    Vital Kamerhe s’est, selon la lettre d’information Africa Intelligence, adressé au cabinet d’avocats parisien FTMS (Fischer, Tandeau de Marsac, Sur et Associés) pour saisir le groupe de travail de l’Onu sur les détentions arbitraires. Celui qui reste directeur de cabinet du président Tshisekedi estime, en effet, qu’il n’est pas prouvé que sa détention soit nécessaire à la poursuite de l’enquête. Il se plaint par ailleurs de problèmes pulmonaires et semble avoir découvert que les conditions de détention à Makala n’obéissent pas aux critères internationaux.

    FTMS a déjà saisi avec succès ce groupe de travail onusien dans d’autres affaires. A son initiative, ce dernier avait déclaré « arbitraires » la détention de l’ex-ministre sénégalais Karim Wade, accusé d’enrichissement illicite et détournement de fonds, en 2015, et celle de l’ex-ministre gabonais Magloire Ngambia, accusé d’irrégularités dans l’attribution de marchés publics, en 2017.

    LAVDC avec la LA

  • 4 millions de dollar pour réaliser les travaux de rénovation de la salle plénière du Sénat par un proche de J. Kabila et de A.T Mwamba

    4 millions de dollar pour réaliser les travaux de rénovation de la salle plénière du Sénat par un proche de J. Kabila et de A.T Mwamba

    -En RDC, deux affaires défraient la chronique : le marché de rénovation de la salle plénière du Sénat et la découverte d’un trafic d’armes à Gbadolite. Derrière les sociétés citées dans ces dossiers, Modern Construction et Serve Air Cargo, il y a un homme d’affaires indien Harish Jagtani qui a prospéré sous le régime de l’ancien président Joseph Kabila. Enquête.

    Depuis le 30 avril 2020, Harish Jagtani, « l’ami » de Joseph Kabila ancien chef de l’État congolais, fait les gros titres des journaux sans même que son nom ne soit mentionné. Selon les informations recueillies par RFI, il est à la tête de Modern Construction, l’entreprise qui a réalisé les travaux de rénovation de la salle plénière du Sénat. Ce marché de 4 millions de dollars, contracté hors budget, fait un tollé, il a été passé de gré à gré, en pleines vacances parlementaires et dans un contexte de réduction des dépenses publiques. Le président du Sénat Alexis Thambwe Mwamba est mis en cause pour ses liens avec cette entreprise. .

    Le même jour, en ce jeudi 30 avril, une cargaison d’armes est interceptée à plus d’un millier de kilomètres à Gbadolite, capitale de la province du Nord-Ubangi chère au cœur du maréchal Mobutu. Le gouverneur Zato Nzege Koloke annonce quelques jours plus tard que plus d’un millier de cartouches de kalachnikovs et des lanceurs de type Castor ont été découverts. Le colis, destiné à un groupe armé anti-balaka en Centrafrique selon des sources sécuritaires, a voyagé sur un avion-cargo de la compagnie Serve Air Cargo, la principale entreprise privée de fret aérien du pays. Son fondateur, c’est aussi Harish Jagtani, le même homme d’affaires indien, quasi inconnu du public en République démocratique du Congo. Deux des employés de cette société ont été brièvement interpellés avant d’être relâchés.

    Ce n’est pas le premier incident de ce genre et pourtant, sa quinzaine d’avions parcourt le pays pour le compte de tous, institutions congolaises, agences onusiennes, humanitaires. L’un de ses appareils avait déjà été épinglé en juillet 2007 par le groupe d’experts de l’ONU chargé de contrôler l’embargo sur les armes imposé au Congo depuis la fin des deux guerres. Dans leur rapport final, ces experts onusiens notaient qu’un « Antonov 12 ER-AXI » qui assurait la liaison Kinshasa-Goma avait dérouté vers Entebbe en Ouganda. Le groupe d’experts évoquait « une violation présumée de l’embargo sur les armes » tout en précisant, fait inhabituel, ne pas être parvenu à boucler son investigation. « Tous les indices avaient disparu », s’étaient contenté d’expliquer les auteurs de ce rapport.

    Harish Jagtani  a tout juste 20 ans, quand il est arrivé en RDC en 1995 pour travailler pour Ganesha, une société d’importation dirigée par un commerçant indien. Moins de dix ans plus tard, « fort de ses succès commerciaux », il « crée » une première compagnie Services Air dont il est « actionnaire et président du conseil d’administration ». « En 2003, Harish n’était pas riche, il vivait dans un appartement de deux chambres dans l’un des immeubles occupés par les Indiens près du grand marché, c’est la poubelle de Kinshasa », raconte un familier. Un autre assure que « Harish a commencé comme un simple employé, sa mère avait un service traiteur pour nourrir les commerçants indiens de la capitale. »

    Cette compagnie aérienne décroche un marché exceptionnel, celui des élections de 2011. Aux côtés des avions des armées angolaise et sud-africaine, deux régimes à l’époque alliés de Joseph Kabila, Services Air va assurer le déploiement du matériel pour ces scrutins déjà contestés.

    Services Air connaît quelques déboires et prend le nom de Serve Air Cargo, mais garde ses entrées à la commission nationale électorale indépendante pour les élections de 2018. « Serve Air, c’est aujourd’hui la meilleure compagnie de fret du pays avec plus d’une dizaine d’avions et 200 millions de dollars de chiffre d’affaires », assure l’un des familiers de Harish Jagtani. Cela n’empêche pas ses avions d’être contraints d’opérer presque tous les ans des atterrissages d’urgence. Cette société, comme tant d’autres en RDC, est bannie du sol européen.

    Jusqu’au deuxième mandat de Joseph Kabila, l’homme d’affaires indien passe encore inaperçu, même pour la plupart des hauts dignitaires de son régime. Mais une affaire, un litige autour de la construction de la tour Icon rebaptisée depuis Kiyo Ya Sita, va leur révéler l’étendue de ses réseaux.

    Avant même la fin des travaux de la tour Kiyo Ya Sita, les relations d’affaires entre le jeune homme d’affaires indien et le vétéran du système bancaire congolais tournent au vinaigre. « Ils se sont définitivement brouillés en 2015. Pascal Kinduelo a même fait un procès à Harish », raconte une source dans l’entourage de l’homme d’affaires congolais. « Harish Jagtani lui réclamait trois millions de dollars de plus alors qu’il avait pris du retard dans les travaux et qu’il n’arrivait pas à justifier l’origine de ses apports et l’utilisation des fonds reçus. »

    Pourtant, selon les dires de ce proche du banquier congolais, l’argent affluait de tout côté. « Il y a beaucoup de personnalités qui ont investi pour avoir des bureaux et des appartements dans l’immeuble comme Matata Ponyo [ancien premier ministre congolais, ndlr] ou un général de Brazzaville. Kinduelo et Harish avaient dit qu’ils réservaient le penthouse pour Joseph Kabila et sa femme, mais le reste était en pré-vente. » Le plateau coûte trois millions de dollars. Il y a des bureaux sur huit étages et des appartements au dessus. Beaucoup de sociétés y ont élu domicile comme Svelte Pharma, Ascoma RDC ou encore VFS Global employé par certaines chancelleries comme leur service de visas au Congo.

    La société Modern Construction se trouve au sixième étage qu’elle partage notamment avec le cabinet d’Alexis Thambwe Mwamba, aujourd’hui président du Sénat. « Il était à l’époque ministre de la Justice, il a bloqué le jugement du tribunal de commerce de la Gombe qui était en faveur de Kinduelo, il a toujours été l’avocat de Harish »..

    La tour Icon est rebaptisée Kiyo Ya Sita et les Kinois en attribuent volontiers la propriété à Olive Lembe di Sita, l’ancienne première dame dont elle reprend le patronyme. Le revers de fortune du tout puissant Pascal Kinduelo étonne en tout cas le chercheur John Dell’Osso de l’ONG américaine The Sentry. L’organisation créée par l’acteur et activiste américain Georges Clooney a enquêté et produit un rapport qui mettait en lumière le rôle-clef joué par M. Kinduelo dans la tentative de contrôle du système bancaire congolais par l’ancien chef de l’État Joseph Kabila et ses proches. « C’est surprenant que Pascal Kinduelo ait été contraint de se retirer de ce projet au profit de Harish Jagtani au vu de son statut d’homme d’affaires éminent du régime », pointe John Dell’Osso. « Pascal Kinduelo a bénéficié d’un appui important de la famille Kabila et à plusieurs reprises, il a aussi beaucoup fait pour l’ancienne famille présidentielle. »

    Il n’y a pas que l’aviation et l’immobilier. Depuis cinq ans, Harish Jagtani a multiplié les acquisitions de terrain et diversifié ses activités. Il est le promoteur de HJ Hospitals, le complexe hospitalier parmi les plus performants de la capitale qui cherche aujourd’hui à travailler avec la coordination de la riposte contre la pandémie de coronavirus. « C’est normal, Harish a une vingtaine de respirateurs, c’est plus que l’ensemble des hôpitaux publics de Kinshasa », confie encore le familier de l’homme d’affaires indien. Selon plusieurs sources, il a aussi récemment acquis un terrain de quelques 20 000 mètres carrés à la Gombe, achetés à bon prix, au Grand Hôtel de Kinshasa. Sur le site internet de Modern Construction, d’autres projets d’infrastructures sont annoncés : route, pont et même un bien mystérieux complexe appelé « Villa Kamerhe ».

    lavdc avec rfi

  • Des enquêtes sur la mort du général Delphin Kahimbi

    Des enquêtes sur la mort du général Delphin Kahimbi

    Le président de la RDC et l’armée congolaise ont annoncé des enquêtes pour « élucider » les « circonstances » de la mort brutale vendredi de Delphin Kahimbi, le chef du renseignement militaire congolais.

    Chef d’état-major adjoint chargé du renseignement militaire, proche de l’ancien président Joseph Kabila, le général Delphin Kahimbi est décédé vendredi d’ »une crise cardiaque », a expliqué son épouse.

    Il venait dans les jours précédents d’être empêché de voyager, suspendu de ses fonctions et entendu par le Conseil national de sécurité (CNS), selon des sources concordantes.

    « Tout en présentant ses condoléances à la famille et à l’armée, le chef de l’État a souhaité que les enquêtes soient rapidement menées afin de déterminer les circonstances exactes de sa mort », selon le compte-rendu du Conseil des ministres de vendredi.

    Dans un message vidéo, le haut commandement militaire a salué la mémoire de « l’un de ses valeureux officiers généraux ».

    Rumeurs

    « Toutes les dispositions sont prises pour élucider les circonstances de cette douloureuse perte. Une enquête est diligentée. Les conclusions de celle-ci feront l’objet d’une communication ultérieure », a déclaré un porte-parole militaire dans ce message vidéo.

    En savoir plus ?

    Ce décès a suscité des rumeurs aussi inévitables qu’invérifiables (suicide, assassinat…).

    Âgé de 50 ans, le général Kahimbi était l’une des douze personnalités congolaises toujours sous sanctions de l’Union européenne, pour atteintes aux droits de l’homme dans les dernières années du régime Kabila (2015-2018).

    Resté en place après l’investiture de Félix Tshisekedi, le général Kahimbi était accusé d’avoir mis en place « un système d’écoute des autorités », d’après une source militaire.

    On lui reproche d’ »avoir espionné Félix Tshisekedi », selon une source diplomatique.

    Juste avant sa mort, les États-Unis – soutien affiché du nouveau président Tshisekedi – avaient publiquement salué jeudi sa destitution.

    Investi en janvier 2019, ancienne figure de l’opposition, Félix Tshisekedi gouverne la RDC en coalition avec son prédécesseur Kabila, dont les partisans sont majoritaires au Parlement et dans les autres institutions du pays.

    Plusieurs personnalités très influentes à l’époque du président Kabila ont cependant été mises à l’écart et affaiblies ces derniers mois.

    Avec JA

  • Le DG de la société Safricas arrêté : 100 jours du programme du  President

    Le DG de la société Safricas arrêté : 100 jours du programme du President

    -Le patron du BTP a été arrêté pour sa mauvaise gestion présumée des grands travaux présidentiels, dans le cadre de l’enquête sur le programme d’urgence de Félix Tshisekedi, a annoncé jeudi le ministre de la Justice.

    Le directeur général de la société Safricas « a été retenu au parquet » mercredi, a expliqué le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende. « Il lui est reproché sa mauvaise gestion (…). Est-ce que ce sont des détournements? Est ce que ce sont des abus de confiance? C’est le juge qui va le déterminer », a-t-il expliqué.

    Safricas est l’une des entreprises qui construisent une demi-douzaine de ponts routiers devant enjamber la chaussées à Kinshasa pour en finir avec les bouchons aux grands croisements de la capitale. Connus par les Kinois sous le nom de « Sauts-de-mouton », ces futurs échangeurs routiers sont le symbole des « travaux d’urgence » lancés en mars-avril par le nouveau président Tshisekedi, sous le nom du « programme des 100 jours ».

    Près d’un an après, les « Sauts-de-mouton » sont toujours inachevés, comme d’autres chantiers lancés dans la foulée de l’investiture du président le 24 janvier 2019. Le président avait décidé « d’un audit sur l’utilisation des fonds débloqués pour la construction de ces ouvrages », selon le compte-rendu du conseil des ministres du 6 février. Le chef de l’État avait fait une tournée d’inspection des chantiers des « sauts-de-mouton » le 13 février.
    Réformer la justice

    « Tout porte à croire qu’il s’est réellement passé quelque chose d’anormal », a commenté samedi le président par intérim du parti présidentiel UDPS, Jean-Marc Kabund. « L’UDPS exige la démission de toute personne (…) sur qui repose une once de soupçon dans le cadre du programme des 100 jours du chef de l’État« , a-t-il ajouté dans un discours lors du 38e anniversaire du parti.

    Le président Tshisekedi vient de nommer sept haut-magistrats pour réformer la justice et lutter contre la corruption. Dans le même temps, les magistrats font grève depuis dix jours pour obtenir de « meilleures conditions du travail ».

    Avec JA

  • Les « sauts de mouton » kinois au centre de polémiques et d’une instruction judiciaire

    Les « sauts de mouton » kinois au centre de polémiques et d’une instruction judiciaire

    -La construction de « sauts de mouton » (des ponts surplombant des carrefours) à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) pour – tenter de – désengorger le trafic routier dans cette mégalopole d’une dizaine de millions d’âmes, ne cesse de défrayer la chronique, entre retards accumulés, désagréments pour les automobiles, problèmes de financement voire suspicion de détournements de fonds. La réalisation rapide de ces sept ouvrages faisait partie du « programme des cents jours » lancé en mars dernier par le nouveau président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo peu après son accession au pouvoir à l’issue des scrutins controversés du 30 décembre 2018. Ce programme comprend aussi la construction et de réhabilitation des routes, d’écoles et d’hôpitaux.
    Entamée sur les chapeaux de roue, la construction des sauts de mouton visait, selon M. Tshisekedi à la fois à « embellir » Kinshasa, mais aussi de fluidifier le trafic sur les grandes artères de la ville en éliminant les embouteillages aux heures de pointe. Ils concernent les voies qui drainent un nombre important de véhicules vers le centre-ville et vice-versa.
    Mais les retards se sont accumulés, à la fois en raison de problèmes techniques et de financement. A la colère des Kinois, confrontés à des embarras de circulation encore plus importants dus aux travaux, avec des inaugurations sans cesse reportées.
    Le président Tshisekedi a visité jeudi, pour la deuxième fois, les différents chantiers après avoir ordonné un audit sur l’utilisation des fonds débloqués pour la construction de ces ouvrages. Les travaux avaient repris lundi dernier sur certains chantiers après que le gouvernement eut décidé d’affecter 3,5 millions de dollars supplémentaires pour achever ces travaux d’ici le mois de juin 2020.
    Dans un rapport publié le 8 janvier, une ONG, l’Observatoire de la dépense publique (Odep), affirmait que le programme d’urgence « de 100 jours » a été géré en violation de la loi-cadre régissant les finances publiques. Elle citait notamment des cas de surfacturation ou encore d’opacité dans le processus de passation de marché.
    Ces révélations ont conduit la justice congolaise à ouvrir une enquête sur l’utilisation des fonds alloués à l’exécution de ces travaux publics.
    Selon la presse kinoise, cette instruction judiciaire a été ouverte samedi par le parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete. Elle vise à enquêter sur l’exécution des différents travaux publics, comme la construction ou la réhabilitation de routes – dont les « sauts de mouton », mais aussi d’écoles et d’hôpitaux.
    Les sites d’information Actualité.cd et 7sur7.cd expliquaient que le procureur général a requis du vice-Premier ministre et ministre du Budget, Jean Baudouin Mayo Manbeke, qu’il lui transmette les copies de tous les bons d’engagement établis en faveur des sociétés exécutant les travaux de 100 jours ainsi que les numéros de dossiers relatifs en urgence.
    Le ministre des Finances, José Sele Yalaghuli, est prié de transmettre les copies des ordres de paiements informatisés et/ou toutes les lettres de paiements d’urgence établies en faveur de toutes les entreprises retenues. Il doit également transmettre l’exécution du plan de trésorerie et de décaissement de fonds en faveur de ces entreprises.
    Le vice-Premier ministre et ministre en charge des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR), Willy Ngoopos Sunzhel, est lui aussi sollicité par le procureur.​

    Avec LIBRE AFRIQUE