-La présidence zambienne a qualifié samedi de “regrettable” la décision de la police d’empêcher un rassemblement religieux où l’opposant Hakainde Hichilema devait faire sa première apparition publique depuis sa sortie de prison le 16 août.
Jeudi, la police zambienne, lourdement armée, a bloqué l’entrée de la cathédrale anglicane de la Sainte-Croix de Lusaka et érigé des barrages sur les routes menant à l’édifice où était attendu Hakainde Hichilema, dit HH.
Il venait de recouvrir la liberté au terme de quatre mois d’une incarcération très controversée pour trahison, qui a provoqué de vives tensions politiques dans le pays.
“Le fait d’avoir empêché une réunion dans une église est regrettable”, a affirmé à la presse le porte-parole du président Edgar Lungu, Amos Chanda.
Mi-juillet, le Parlement a voté l’instauration de l’état d’urgence pour trois mois, donnant à la police des pouvoirs accrus à la suite d’une série d’incendies criminels attribués par le pouvoir à l’opposition.
“Même si le pays est en état d’urgence, la police devrait faire preuve d’un maximum de retenue”, a poursuivi M. Chanda. “La police devrait s’assurer à ce qu’on n’empiète pas sur les libertés civiles.”
La police s’était justifiée en arguant que les organisateurs de l’événement n’avaient pas fait de demande écrite auprès des autorités.
M. Hichilema, leader du Parti uni pour le développement national (UPND) avait été incarcéré pour avoir gêné en avril le passage du convoi du président zambien Edgar Lungu, dont il conteste la réélection en 2016.
Le parquet a finalement renoncé à le poursuivre pour trahison après des entretiens entre la secrétaire générale du Commonwealth Patricia Scotland, le président Lungu et Hakainde Hichilema.
Le climat politique en Zambie, pays d’Afrique australe d’ordinaire calme, s’est profondément détérioré depuis l’élection présidentielle d’août 2016. Edgar Lungu avait remporté le scrutin d’une courte victoire – à peine 100.000 voix – devant Hakainde Hichilema.
-Plus de 9 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour les élections législatives ce mercredi 23 août. Les bureaux de vote doivent fermer à 17h TU. Le parti qui obtiendra la majorité au Parlement décrochera la présidence du pays. L’actuel chef de l’Etat, José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 38 ans, cède sa place. Le candidat du MPLA, son parti, devrait normalement lui succéder. Il s’agit de l’ancien ministre de la Défense, João Lourenço.
Cet article est réactualisé régulièrement, avec notre envoyée spéciale à Luanda
Le vote a démarré ce mercredi 23 août à 7 h, heure locale (6 h TU) dans tout le pays. Plus de 9 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dans ce pays qui compte quelque 24 millions d’habitants.
Vote dans le calme à Cimangol
A Cimangol, moitié quartier populaire, moitié bidonville de Luanda, les opérations de vote se déroulent dans le calme depuis ce mercredi matin, rapporte l’envoyée spéciale de RFI à Luanda. C’est en fait toute la ville qui a pris des allures de « ville morte » : tous les magasins sont fermés, il y a peu de circulation.
Devant les bureaux de vote, il y a ceux qui rentrent et se disent très satisfaits de voter. Ceux qui votent pour la première fois, surtout, accomplissent leur devoir de citoyen avec beaucoup d’engouement.
Le personnel de la Commission électorale leur explique comment utiliser le bulletin, comment choisir le parti pour lequel ils veulent voter une fois dans l’isoloir. Le nombre de bureaux de vote est beaucoup plus important que lors de la précédente élection en 2012, ce qui permet d’éviter l’attente.
En revanche, et c’est ce que craignaient les partis d’opposition et activistes de la société civile, il y a encore de nombreux électeurs qui, arrivés devant leurs bureaux, sont empêchés de voter.
Les femmes, surtout, qui s’énervent. « Pourquoi on m’envoie voter à 10 ou 20 km, alors que j’habite ici ? », s’emporte l’une d’elle. Les hommes, autour, sont catégoriques : étant donné le niveau d’organisation de la Commission électorale, « cela ne peut être qu’une manipulation du pouvoir », estiment-ils.
Dans ce quartier, les habitants n’ont pas les moyens de se payer un ticket de bus pour aller voter si loin et, du coup, ces électeurs rentrent chez eux, dépités. Ce qui devrait grossir le chiffre de l’abstention.
• Quels sont les partis en lice?
Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), le parti-Etat qui tient tous les leviers du pays depuis 42 ans – soit plus longtemps que le président sortant José Eduardo dos Santos lui-même -, est un mouvement de libération d’inspiration marxiste-léniniste, converti au capitalisme sauvage.
Pendant la campagne, les drapeaux du MPLA étaient omniprésents et les affiches des autres candidats étaient arrachées. Le MPLA a d’ailleurs une cellule dédiée à ces arrachages dans chaque ville du pays.
Et sur les deux principales chaînes télévisées d’Angola, il recueillait plus de 80 % de l’attention médiatique, selon les décomptes réalisés par de jeunes activistes.
En face, son rival historique, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), a déjà déposé un recours et espère encore gagner. C’est en tout cas ce qu’affichent sa direction et ses militants.
Mais lors du dernier meeting de l’Unita, son leader Isaias Samakuva a dénoncé une fraude et a rappelé qu’il y avait le secret du vote, appelant les électeurs à ne pas se laisser intimider par la machine MPLA.
Parmi les quatre autres partis en compétition, une formation fait beaucoup parler d’elle : la Casa-Ce. Cette toute jeune coalition de l’opposition, créée en 2012 peu avant les précédentes élections générales, semble séduire de plus en plus de jeunes urbains.
Quels sont les enjeux du scrutin ?
Si, comme annoncé, le MPLA remporte la majorité et donc la présidence, José Edouardo dos Santos sera tout de même remplacé à la tête de l’Etat après 38 ans de présidence. Mais ses successeurs auront affaire à de nouveaux défis.
Ils leur faudra prendre la tête du pays dans un contexte de crise économique et de grogne sociale sans précédent, et avoir affaire surtout à l’entourage de l’ancien président, propriétaire de la plupart des grandes entreprises du pays et accusé de gabegie.
-La première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, qui avait demandé l’immunité diplomatique pour échapper à des poursuites en Afrique du Sud pour agression, est rentrée à Harare dimanche, une affaire qui s’est dénouée lors d’intenses tractations en marge d’un sommet régional à Pretoria où participait son époux Robert Mugabe.
Grace Mugabe, qui figure parmi les favoris pour succéder à son mari âgé de 93 ans, est sous le coup d’une plainte pour coups et blessures contre une mannequin. Gabriella Engels, 20 ans, affirme avoir été agressée violemment, avec un câble et une prise, par la première dame dans un hôtel d’un quartier huppé de Johannesburg. Selon les médias sud-africains, un des fils de Grace Mugabe se trouvait dans le même établissement.
A la suite de cet incident, l’épouse du président zimbabwéen a demandé l’immunité diplomatique, et les spéculations allaient bon train depuis pour savoir où elle se trouvait.
Gabriella Engels, qui accuse Grace Mugabe de l’avoir agressé.
Elle était attendue samedi à Pretoria au sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), auquel participait son mari, mais elle ne s’est pas présentée.
Elle est finalement rentrée dimanche au Zimbabwe, selon la radio nationale: “Le président Robert Mugabe, qui était accompagné de la première dame, (…) est arrivé à bord d’un vol Air Zimbabwe dimanche très tôt” à Harare.
Le chef d’Etat zimbabwéen a ainsi écourté précipitamment son séjour en Afrique du Sud, où le sommet de la SADC se poursuivait dimanche.
L’affaire Grace Mugabe s’est dénouée en marge de cette réunion des chefs d’Etat, où le président zimbabwéen a retrouvé son homologue sud-africain Jacob Zuma.
Le ministre sud-africain de la Police, Fikile Mbalula, avait affirmé jeudi que la police était en “alerte” pour éviter que Grace Mugabe ne quitte le pays. Dimanche, les autorités sud-africaines n’étaient pas joignables pour indiquer si l’immunité diplomatique lui avait été accordée ou non.
Le gouvernement zimbabwéen n’a fait aucun commentaire sur les derniers déboires de Grace Mugabe, 52 ans, connue pour ses accès de colère. Mais pour la première fois dimanche, la presse d’Etat a mentionné l’incident, dénonçant “l’emballement des médias locaux et étrangers” qui “n’ont rien d’important à dire”.
“Les propos du ministre sud-africain de la Police Fikile Mbalula ne sont que spéculation et désinformation”, a affirmé dans un éditorial le Sunday Mail.
‘Voleuse’
De son côté, le principal parti d’opposition zimbabwéen, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a demandé que tout soit fait pour que Grace Mugabe réponde de ses actes devant la justice.
“Il ne devrait pas y avoir d’impunité” pour la première dame, “une voleuse et une femme violente qui a agressé de façon abominable une jeune personne innocente”, a déclaré à l’AFP le porte-parole du MDC, Obert Gutu.
“Elle est une disgrâce et elle nous doit des excuses pour avoir sali l’image de notre pays”, a-t-il ajouté.
L’organisation sud-africaine qui défend Gabriella Engels, AfriForum, a dénoncé le départ “en secret” de Grace Mugabe et la “culture de l’impunité” de la part de “dirigeants corrompus qui se protègent mutuellement”.
AfriForum entend saisir rapidement la justice, dans le cas où Grace Mugabe se serait vue accorder l’immunité diplomatique, a déclaré à l’AFP un avocat de l’organisation, Willie Spies.
Les nouveaux déboires de Grace Mugabe ont testé les relations entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, qui entretiennent des liens diplomatiques et économiques étroits.
Concomitamment à l’affaire Grace Mugabe, un conflit a opposé les compagnies aériennes des deux pays, Air Zimbabwe et South African Airways (SAA), au sujet d’un permis de vol.
Un avion d’Air Zimbabwe s’est vu refuser l’autorisation de décoller de Johannesburg vendredi soir faute d’avoir produit le document, et tous les vols de SAA entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe ont été annulés samedi.
Dans la soirée de samedi, le conflit a toutefois été réglée, selon le ministère sud-africain des Transports. Quelques heures plus tard, Robert Mugabe rentrait avec son épouse à Harare, à bord d’un vol Air Zimbabwe. Et SAA a repris dimanche ses liaisons entre les deux pays.
-La Commission électorale (NEC) avait publié dans la nuit des résultats portant sur 80% des bulletins dépouillés, qui donnaient M. Kagame très largement en tête avec 98,66% des suffrages exprimés, soit mieux encore qu’en 2003 (95%) et 2010 (93%).
Les Rwandais fêtaient samedi la victoire du chef de l’État sortant Paul Kagame, plébiscité par plus de 98% des votants et réélu pour un troisième mandat de sept ans à la tête d’un pays qu’il dirige d’une main de fer depuis 23 ans.
La large victoire de M. Kagame, 59 ans, salué pour avoir mis fin au génocide de 1994 et redressé économiquement le Rwanda, mais aussi critiqué pour le manque d’ouverture démocratique de son pays, était attendue avant même le scrutin.
“Je suis très heureuse. J’espérais cette victoire”, a confié samedi Yvette Uwineza, une informaticienne de 36 ans. “La continuité est rassurante”, a-t-elle ajouté, créditant M. Kagame d’avoir donné “une meilleure vie” aux Rwandais.
La Commission électorale (NEC) avait publié dans la nuit des résultats portant sur 80% des bulletins dépouillés, qui donnaient M. Kagame très largement en tête avec 98,66% des suffrages exprimés, soit mieux encore qu’en 2003 (95%) et 2010 (93%).
Les résultats complets doivent être annoncés vers 16h00 locales (13h00 GMT) samedi. La participation s’élève à 97% pour les 6,9 millions d’électeurs inscrits, d’après la NEC.
Selon ces résultats partiels, l’indépendant Philippe Mpayimana obtenait 0,72% des suffrages exprimés, et Frank Habineza, leader du Parti démocratique vert, le seul parti d’opposition autorisé au Rwanda, recueillait 0,45% des voix.
“Nous pensons qu’à ce niveau, nous aurons les mêmes résultats demain (samedi, ndlr). Il n’y aura pas de changement après que nous ayons compté 100% des votes”, avait déclaré dans la nuit le président de la NEC, Kalisa Mbanda.
– ‘Un choix basé sur l’avenir’ –
Le pourcentage de voix obtenu par M. Kagame correspond à celui par lequel les Rwandais avaient approuvé en 2015 une modification de la Constitution lui permettant de se présenter pour un troisième mandat et de potentiellement de diriger le pays jusqu’en 2034.
Près de 98% des Rwandais avaient voté en faveur de cette réforme, critiquée par les observateurs.
“Cela confirme que les Rwandais ont fait un choix basé sur l’avenir dont ils veulent”, a déclaré dans la nuit le chef de l’État devant des milliers de supporteurs réunis auprès du nouveau quartier général de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR), à Kigali.
“Nous allons continuer le travail que nous avons commencé pour promouvoir un meilleur Rwanda”, a-t-il ajouté.
Ses deux adversaires, qui étaient passés quasiment inaperçus dans une campagne phagocytée par le FPR, parti contrôlant toutes les sphères de la société de ce petit pays de la région des Grands Lacs, ont admis leur défaite.
“J’accepte le résultat et je félicite le FPR et Paul Kagame”, a déclaré à l’AFP M. Mpayimana. “Je ne vais pas m’arrêter là. Je demande à tous les citoyens de me rejoindre pour que nous puissions être plus forts à la prochaine élection.”
– Liberté d’expression bafouée –
Les Rwandais se sont rassemblés en divers endroits du pays pour célébrer discrètement cette victoire, sans grande effusion dans les rues, dont ils sont peu coutumiers.
Vendredi soir et jusque tard dans la nuit, après un scrutin s’étant déroulé dans le calme, plusieurs centaines de personnes s’étaient réunies à Kigali dans un gymnase proche du stade national pour danser et faire la fête.
“Nous fêtons Paul Kagame”, avait lancé un jeune homme dansant au rythme d’une musique pop assourdissante. “Un bon résultat c’est le FPR de Paul Kagame, mais on est confiant, il va gagner”, avait confié un autre, Bruce Iraguha, 22 ans.
Paul Kagame est l’homme fort du Rwanda depuis que le FPR a renversé en juillet 1994 le gouvernement extrémiste hutu ayant déclenché un génocide qui a fait 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Il a d’abord été vice-président et ministre de la Défense, dirigeant de facto le pays, avant d’être élu président en 2000 par le Parlement, puis réélu au suffrage universel en 2003 et 2010.
M. Kagame est crédité du spectaculaire développement, principalement économique, d’un pays exsangue au sortir du génocide. Mais il est aussi accusé de bafouer la liberté d’expression et de réprimer toute opposition.
De nombreuses voix critiques ont été emprisonnées, forcées à l’exil et pour certaines assassinées. Des observateurs assuraient que les candidatures de MM. Habineza et Mpayimana n’étaient qu’une “façade” à destination de la communauté internationale.
-Plus de 10.000 personnes dans le stade d’Abidjan et des milliers à l’extérieur ont applaudi l’ouverture des huitièmes jeux de la Francophonie, malgré le climat de tension après de récents incidents dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
Principale économie de l’Afrique de l’Ouest après le Nigeria, la Côte d’Ivoire accueille son premier grand événement international après une décennie de troubles politico-militaires (2002-2011), et entend faire de ces jeux, programmés du 21 au 30 juillet, une vitrine de son attractivité retrouvée.
“Je déclare ouvert les huitièmes jeux de la Francophonie”, a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara, comme le veut la tradition. Entouré d’une demi-douzaine de chefs d’Etat africains et de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Michaelle Jean, le président ivoirien a répété à maintes reprises “akwaba” (bienvenue) aux 3.600 athlètes et artistes de 43 pays qui participent aux jeux.
“La Côte d’Ivoire est heureuse et fière d’accueillir les jeux”, a-t-il ajouté, soulignant que le français était “un trait d’union entre 275 millions de personnes” dans le monde.
Les jeux de la Francophonie, qui ont lieu tous les quatre ans, combinent des épreuves sportives et des concours culturels, ouverts aux 18-35 ans. Ils visent à promouvoir les talents de la jeunesse francophone.
“Ce sont des jeux de la Jeunesse qui sont très importants. Marie-Josée Perec, David Douillet, Donovan Bailey, Renaud Lavillenie… Ils sont tous passés par les jeux de la Francophonie”, a lancé Laura Flessel, la ministre française des Sports.
Quelque 10.000 policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés pour assurer la sécurité. Leur présence était bien visible vendredi dans les rues et devant les principaux sites des jeux. Des caméras de surveillance ont été installées aux carrefours des grandes artères de la mégapole de sept millions d’habitants.
Mais des fusillades entre les forces de l’ordre, dont un membre a été tué, et de mystérieux hommes armés dans plusieurs quartiers d’Abidjan, dans la nuit de mercredi à jeudi, ont fait monter la tension.
– ambiance au stade –
La Côte d’Ivoire a connu depuis le début de l’année une série de mutineries dans l’armée. Le week-end dernier, trois soldats ont été tués dans des tirs dans un camp militaire de Korhogo, grande ville du Nord.
Le pays avait aussi subi en 2016 une attaque jihadiste qui avait fait 19 morts dans la cité balnéaire de Grand-Bassam, voisine d’Abidjan.
Le ministre de la Défense a néanmoins assuré que la sécurité des participants aux jeux était garantie.
La cérémonie d’ouverture au stade Félix Houphouët Boigny, rénové et repeint de frais aux couleurs ivoiriennes (orange, blanc, vert), a duré deux heures, les jeunes spectateurs mettant l’ambiance.
Après le défilé des délégations – la France en premier, en tant que précédent organisateur des jeux à Nice en 2013, et la Côte d’Ivoire fermant la marche – puis les discours, un spectacle en plusieurs tableaux mêlant danses spectaculaires, percussions, vidéo et pyrotechnie a rendu hommage à la francophonie, à la paix et au pays hôte, tandis que la nuit tombait.
La chanteuse sénégalaise Coumba Gawlo a enchaîné, délivrant un message de paix pour la Côte d’Ivoire, puis les mégastars ivoiriennes de Magic System ont enflammé le stade en reprenant leurs grands tubes, “Premier Gaou” et “Magic in the air”. Un énorme feu d’artifice a conclu le spectacle.
Côté sports, les jeux offrent des compétitions d’athlétisme, de handi-athlétisme, de basket-ball féminin, de football masculin, de judo, de lutte libre, de lutte africaine, tennis de table et de cyclisme sur route en démonstration.
Sept disciplines artistiques sont proposées: arts de la rue (hip-hop, marionnettes géantes, jonglerie), arts visuels (peinture, sculpture, installations), chanson, conte, danse de création, littérature et photographie, mais aussi la “création numérique” et la “création écologique” pour le développement.
Ces jeux ont été l’occasion pour Abidjan de rénover ses enceintes sportives et culturelles et de construire de nouveaux équipements, comme une grande salle omnisports de 2.500 places.
Le gouvernement n’a pas souhaité communiquer le coût des travaux, question sensible dans un pays ou les inégalités socio-économiques sont très fortes.
Pour la Côte d’Ivoire, ces jeux sont aussi comme un test avant la Coupe d’Afrique de Nations de football qui se déroulera en 2021.
-Le président sud-africain Jacob Zuma a échappé à une motion de défiance au sein de la direction du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, qui a tenu une réunion houleuse ce weekend.
Le comité exécutif national (NEC) de l’ANC s’est retrouvé trois jours à Pretoria alors que le dirigeant sud-africain est attaqué pour un remaniement ministériel controversé de la fin mars, marqué par l’entrée au gouvernement d’une dizaine de ses proches.
Le respecté ministre des Finances Pravin Gordhan, défenseur de la bonne gestion des deniers publics, avait été la principale victime de cette décision, qui a fait des vagues jusque dans les rangs de l’ANC de M. Zuma.
Un projet de débat sur une motion de défiance a été bloqué par le président de la réunion du comité exécutif, la première depuis le remaniement controversé, a rapporté la chaine publique SABC.
M. Zuma a déjà survécu à une série de scandales “précisément parce qu’il a la majorité du NEC dans sa poche”, a commenté le Sunday Times.
“Bien que ses opposants se soient rendus à la réunion du NEC de ce weekend en disant ne jamais s’être sentis aussi forts, peu seraient surpris s’il échappait de nouveau au couperet”, a ajouté le journal.
La presse a aussi rapporté que les partisans du président Zuma avaient passé la journée de jeudi à courtiser le comité exécutif de l’ANC, une instance de 107 membres, pour obtenir un soutien en cas de motion de défiance.
-Le président gambien avait jusqu’à minuit pour transmettre le pouvoir à Adama Barrow qui prévoit de prêter serment ce 19 janvier sur le territoire gambien. Les troupes sénégalaises pourraient intervenir dans la nuit en Gambie
Dans un ultime effort diplomatique, le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’était rendu mercredi à Banjul pour tenter d’obtenir “une solution de la crise en Gambie” où le président sortant Yahya Jammeh conteste sa défaite électorale et refuse de céder son fauteuil.
M. Ould Abdel Aziz est ensuite arrivé à Dakar en provenance de la Gambie, rapporte la Radio Télévsion Sénégalaise (RTS).
Macky Sall, son homologue sénégalais, l’a accueilli à sa descente d’avion et les deux hommes s’entretiennent à l’aéroport Léopold Sédar Senghor en presence du président élu Adama Barrow, selon la RTS.
Le colonel Seydou Maïga Moro, chef de la Force de la CEDEAO en attente avait confirmé l’imminence d’une intervention militaire à minuit en cas d’échec des négociations avec le président sortant.
Le chef d’Etat-major de l’Armée gambienne a annoncé que ses hommes ne se battraient pas contre les troupes africaines. L’Agence de presse sénégalaise (APS) annonçait mercredi “un important mouvement de troupes de plusieurs pays africains en partance pour la Gambie au port de Ziguinchor.”
Dans un tweet, le président élu a déclaré : ’’Mes très chers gambiens, la présidence de Yahya Jammeh est officiellement terminée. La nouvelle ère pour la Gambie est enfin là’’
-Le président Alassane Ouattara a nommé mardi son ex-Premier ministre Daniel Kablan Duncan vice-président de Côte d’Ivoire, un poste nouvellement créé par la Constitution promulguée en novembre.
“J’ai tenu à venir devant vous pour vous faire part de ma décision de nommer le vice-président de la République (…) Mon choix s’est porté sur Daniel Kablan Duncan,un grand serviteur de l’Etat” a déclaré M. Ouattara devant les députés ivoiriens réunis en session extraordinaire.
M. Duncan, 73 ans et élu pour la première fois le mois dernier député dans la circonscription de Grand-Bassam (sud), avait démissionné lundi de ses fonctions à la tête du gouvernement en prélude à son accession à la vice-présidence.
Le président Ouattara a salué “un homme de dévouement, un collaborateur loyal, une personnalité d’expériences dotée de qualités exceptionnelles, un patriote et un grand serviteur de l’Etat”.
La nouvelle Constitution adoptée à l’initiative du président Ouattara prévoit la création d’un poste de vice-président qui sera le deuxième personnage de l’Etat, à l’image des institutions américaines.
A l’avenir, celui-ci sera élu en même temps que le président. Mais parmi les mesures transitoires prévues jusqu’en 2020, il revenait au président Ouattara, réélu pour un deuxième et dernier mandat en octobre 2015, de nommer son vice-président.
Lundi, M. Duncan avait démissionné avec tout son gouvernement, première étape dans la préparation de la succession à la tête de l’Etat.
“En attendant la nomination d’un nouveau Premier ministre et la mise en place d’un gouvernement, le Premier ministre et les membres du gouvernement sortants sont chargés d’expédier les affaires courantes”, avait indiqué la présidence dans un communiqué.
La démission du Premier ministre a été suivie dans la journée par la réélection à son poste du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, ex-chef de la rébellion qui a divisé la Côte d’Ivoire au début des années 2000.
Dans la soirée de lundi, le président ivoirien a démis les chefs de l’armée, de la gendarmerie et de la police, au lendemain d’un weekend de mutineries de soldats réclamant une amélioration de leur condition.
-Le président zambien, réélu en août, a annoncé son intention de briguer un autre mandat en 2021, suscitant la polémique autant dans l’opposition qu’au sein de son parti.
“Je suis éligible en 2021, et si vous voulez saisir la Cour constitutionnelle, elle vous dira que je suis éligible en 2021. Si Dieu et le peuple le veulent, je me représenterai”, a déclaré Edgar Lungu cette semaine dans la province de la Copperbelt (centre).
La Constitution zambienne stipule que le président peut briguer deux mandats de cinq ans.
Mais l’interprétation du texte fait l’objet de débats dans le cas de M. Lungu, qui a pris la tête de l’Etat en 2015 dans des conditions particulières.
Il a été élu une première fois chef de l’Etat pour achever le mandat de Michael Sata, décédé dans l’exercice de ses fonctions en 2014, deux ans avant la fin de son mandat.
Il a ensuite été réélu en août dernier, au terme d’un scrutin très serré. Il a battu son rival Hakainde Hichilema du Parti uni pour le développement national (UPND), avec 50,3% des voix contre 47,6%.
Selon l’UPND, M. Lungu ne peut pas se représenter.
“Lungu n’est pas éligible et il ne devrait pas nous dire d’aller devant la justice”, a estimé samedi le député et haut responsable de l’UPND Douglas Syakalima.
“Son élection est remise en cause et il parle déjà de 2021”, a-t-il ajouté à l’AFP. “On ne peut pas continuer avec un dictateur”.
Mais pour Alex Ng’oma, professeur de sciences politiques à l’Université de Zambie, M. Lungu, âgé de 60 ans, peut briguer un autre mandat en 2021.
“Dans la mesure où il a couvert moins de trois ans du mandat de Sata, il est de nouveau éligible. Mais le parti doit suivre une procédure démocratique pour décider qui sera son candidat”, a-t-il ajouté à l’AFP.
L’annonce de M. Lungu intervient au moment où sa formation du Front patriotique (FP, au pouvoir) est déjà déchirée sur le sujet.
Les premières divisions ont éclaté au grand jour après le limogeage, le 8 novembre, du ministre de l’Information, Chishimba Kambwili, pressenti comme un possible successeur de M. Lungu.
La commission anti-corruption a depuis ouvert une enquête sur des soupçons de corruption contre M. Kambwili, qui réclame de nouvelles élections au sein de son parti.
De son côté, la branche du FP dans la province de Luapula (nord) a d’ores et déjà entériné la candidature de M. Lungu à la présidentielle de 2021, a annoncé samedi sur la radio d’Etat le responsable provincial du parti, Nickson Chilangwa.
-L’Assemblée nationale sénégalaise a voté une loi permettant l’élection de 15 parlementaires pour la diaspora, portant à 165 le nombre total de députés élus, ont déclaré mardi des élus du pouvoir et de l’opposition.
Le projet de loi modifiant le Code électoral, qui fait suite à la révision constitutionnelle validée par référendum le 20 mars 2016, a été adopté lundi “à une écrasante majorité” des députés présents lors du vote, a affirmé à l’AFP Moustapha Diakhaté, député et président d’un groupe parlementaire de la majorité, joint par téléphone.
Il “va permettre à la diaspora d’élire des députés issus” de son sein, “c’est une avancée pour la démocratie”, a-t-il ajouté.
La création des 15 nouveaux sièges de députés entraîne celle de huit nouveaux départements électoraux à l’étranger, selon les explications du ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, qui a défendu le projet au Parlement.
D’après le ministre, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle), la diaspora contribue pour plus de 900 milliards de francs CFA (près de 1,38 milliard d’euros) par an à l’économie nationale”, soit “près du tiers du budget” de l’Etat pour 2017.
Mohamadou Mbodj, le coordonnateur du Forum civil, une organisation de la société civile au Sénégal, a indiqué à VOA Afrique que la diaspora pourrait enrichir le débat politique au Sénégal grâce à la diversité de leurs expériences dans leurs pays d’accueil.
Plus d’un demi-million de Sénégalais vivent à l’étranger, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Des députés de l’opposition ont voté contre le texte ou se sont abstenus estimant qu’il n’y avait pas besoin d’augmenter le nombre de députés car cela impliquera notamment des rémunérations supplémentaires pouvant être consacrées à d’autres secteurs dans ce pays de quelque 13 millions d’habitants.
“Nous avons voté contre le texte, parce que nous pensons” qu’augmenter le nombre de députés “est une décision inopportune et qui ignore totalement les priorités du pays”, a déclaré Thierno Bocoum, député du parti d’opposition Rewmi, également contacté par téléphone.
Selon lui, les 15 députés supplémentaires représentent cinq de plus que ce qui était prévu par la révision constitutionnelle de mars 2016.
Lors de discussions préalables avec le président Macky Sall et son gouvernement, l’opposition avait estimé “qu’il fallait insérer les 10 députés prévus dans les 150 sièges déjà existants en procédant à un aménagement” des textes, a expliqué M. Bocoum.
“Non seulement ils n’ont pas fait ça mais ils ont augmenté le nombre de dix à quinze” et ont proposé le vote du projet de loi “en procédure d’urgence”, a-t-il dit.
L’Assemblée nationale a par ailleurs adopté lundi, cette fois à l’unanimité, un projet de loi sur la refonte des listes électorales, d’après des sources parlementaires.